C’est un texte qui semble partir dans tous les sens, aborde des quantités de sujets différents, de l’urbanisme au social, de l’épargne salariale à l’avenir des aéroports, du travail dominical au plan de circulation des autocars. C’est un texte qui n’a aucune cohésion, mais qui a sa cohérence : déverrouiller l’économie française, libérer la concurrence, favoriser la création de richesses. Dans un pays cadenassé de toutes parts, écrasé par la réglementation, où l’initiative privée se heurte en permanence au contrôle et à la suspicion administrative, le patchwork élaboré par le gouvernement est une chance.
Bien entendu, la loi Macron n’est qu’une pâle réponse aux défis de la France. Évidemment, elle a des faiblesses, certainement même des défauts. La raideur avec laquelle le gouvernement a abordé le statut des notaires ou des huissiers de justice en est l’exemple le plus frappant : le manque de concertation ajouté à la suspicion qui plane sur le traitement réservé par la gauche à des professions réputées nanties ne pouvait qu’aboutir à une confrontation. Et à un échec. Mais pour le reste, la centaine d’articles de ce texte va dans la bonne direction, celle d’une meilleure compréhension des mécanismes de l’économie.
C’est pourquoi il faut voter la loi Macron. Pas au nom de l’union nationale, cette torpeur sidérée dans laquelle la gauche prétend enfermer la droite sous prétexte de préserver un « esprit du 11 janvier ». Mais au nom d’une opposition constructive, prête à assumer de voter avec la partie éclairée de la gauche sans craindre de tomber dans la compromission. Au nom d’idées qu’il faudra, pour la droite de retour au pouvoir, faire progresser pour irriguer enfin l’ensemble de notre pays.