TOUT EST DIT

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samedi 21 février 2015

Ils ne se quittent plus…

Depuis trois semaines, Angela Merkel et François Hollande se sont téléphoné presque tous les jours, tous deux convaincus qu’il fallait aboutir, et vite, à un règlement politique en Ukraine (Angela est allée dire à Obama qu’il ne devait surtout pas livrer d’armes). 
Les attentats de Paris ont renforcé leurs liens : elle a été la première à lui téléphoner après la fusillade de Charlie Hebdo. On l’a vue, la tête tendrement posée sur l’épaule du président, à l’issue de la grande manifestation parisienne du 11 janvier. Sans doute l’émotion la submergeait-elle, on ne l’imaginait pas si câline. La photo a été qualifiée d’“historique” par plusieurs journaux allemands. Et ils se sont trouvés “raccord” sur le dossier grec lors de leur dîner à Strasbourg.
L’entente parfaite ! Angela Merkel a même déclaré au Bundestag : « Nous avons conscience que dans notre monde globalisé les destins de l’Allemagne et de la France sont indissociablement liés. » Une phrase qui faisait écho à celle de François Hollande : « Quand nous sommes ensemble, nous avons la capacité de la puissance. » Si vous ajoutez les dix-sept heures de négociations non-stop à Minsk pour arracher les accords de cessez-le-feu, dont ils sont sortis physiquement éprouvés, l’un et l’autre s’en souviendront, ce qui renforce les liens. Vendredi, la chancelière vient déjeuner à l’Élysée avant d’aller à Rome.
Cette flamme merkelienne est évidemment plus politique que sentimentale. Elle a besoin de François Hollande. Elle est très satisfaite lorsqu’il est en première ligne au Mali ou à l’offensive dans la guerre contreDae’ch en Irak, bref lorsqu’il assume des responsabilités dont elle ne veut pas. La France, faible politiquement sur le terrain diplomatique, l’obligerait à prendre un leadership pour lequel elle n’est pas candidate. Seule, elle aurait pesé moins lourd à Minsk, elle le sait. Le monde bouge, des mouvements anti-islam s’organisent en Allemagne. Comment combattre le terrorisme ? Aucun débat n’a été organisé au Bundestag. L’Allemagne serait le troisième exportateur d’armes : 5,85 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013. Mais l’opinion allemande ne veut pas entendre parler de participation à la guerre.
Nicolas Sarkozy avait eu cette formule : « Sans la France, l’Allemagne fait peur, sans l’Allemagne, la France fait rire. » On comprend mieux pourquoi François Hollande a parachevé son changement de posture en “chef d’État, chef de guerre” et non plus “président, ministre des Finances” qui promettait, avec le succès que l’on sait, l’inversion de la courbe du chômage. Il s’est recentré sur ses domaines de crédibilité : la sécurité et l’international. Car sur le front économique, l’écart s’est encore creusé avec l’Allemagne.

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