TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 5 mai 2015

Bruxelles se veut relativement optimiste sur les négociations avec la Grèce

La Grèce et ses créanciers vont poursuivre cette semaine des négociations "encourageantes", selon des sources européennes, pour s'entendre sur une liste de réformes à mener par Athènes. En échange, le pays serait aidé financièrement
Ces négociations entamées jeudi au sein du Groupe de Bruxelles qui réunit des représentants des créanciers et du gouvernement grec vont se poursuivre lundi et "probablement jusqu'à mercredi", ont indiqué deux sources européennes à l'AFP.

"C'est un bon signe", les discussions "sont constructives, j'oserais même dire encourageantes" a indiqué l'une d'entre elles. Un responsable européen avait au départ indiqué que les discussions se poursuivraient jusqu'à dimanche.

Convergence possible

"Sur certaines questions nous voyons une convergence, sur d'autres des progrès doivent encore être faits", a ajouté la même source.

"Les discussions menées avec l'équipe grecque remaniée ont clairement amélioré le processus, avec un clair calendrier des discussions, plus d'experts et de détails", a-t-elle relevé.  Athènes a remanié lundi dernier son équipe de négociations, confiant sa coordination à Euclides Tsakalotos, ministre adjoint des Affaires étrangères chargé des relations économiques internationales, en réaction au climat négatif gagnant en Europe contre le ministre des Finances Yanis Varoufakis.

La seconde source s'est également prévalu d'une "convergence sur certaines questions". Mais "plus de travail est requis sur d'autres", a-t-elle ajouté.

Liste de réformes

Les deux parties tentent de s'entendre sur une liste de réformes qu'Athènes doit mettre en œuvre pour débloquer le versement de la dernière tranche, de 7,2 milliards d'euros, des prêts consentis au pays pour le sauver de la banqueroute. Privées depuis août de cette perfusion, les caisses du pays sont quasi à sec.

Les discussions achoppent en particulier sur les nouvelles coupes dans les retraites et mesures de dérégulation du marché du travail réclamées au gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, élu il y a trois mois sur la promesse de mettre fin à la cure d'austérité administrée au pays depuis 2010 

vendredi 1 mai 2015

Les voeux brouillés

     Même si de nos jours on divorce facilement, encore convient-il de prendre quelques précautions. Surtout que l’argent est souvent au centre de la séparation. Dans le couple, l’un calcule combien la rupture va lui coûter, l’autre combien elle lui rapportera. Et bien sûr, pour l’un c’est trop et pour l’autre, pas assez. Une Américaine a obtenu un milliard de dollars, ce qui n’est pas négligeable et constitue un record pour compenser les vœux brouillés du mariage. Elle jugea toutefois la compensation insuffisante au regard de la fortune de son ex, un magnat du pétrole milliardaire. Elle saisit donc la justice pour obtenir davantage. Laquelle l’a déboutée. Pourquoi ? La dame avait déjà encaissé son chèque. Comme quoi, il vaut mieux endosser ses responsabilités que ses chèques.

La France se mord la langue - Aïe!

La France, ses fromages, ses impôts et… ses arguties linguistiques. Avec la très critiquée réforme du collège, le pays s’offre une nouvelle controverse sur la face la plus intime de sa culture : la langue.
A vrai dire, chaque polémique révèle les travers d’un pays perclus de doutes existentiels, tenté par le repli, hanté par le déclassement. La loi Fioraso sur l’usage de l’anglais dans l’enseignement supérieur ? La ministre y voyait un moyen d’accroître l’attractivité des universités françaises ; ses détracteurs, une abdication face à l’anglicisation de la recherche scientifique, autant dire face à cette mondialisation honnie. La suppression des options latin-grec ? Il ne faut pas beaucoup gratter pour découvrir que derrière la marginalisation des « humanités » se cache un égalitarisme à tout crin, comme si le supposé élitisme attaché à l’étude de rosa, rosa, rosam alimentait l’échec scolaire… Le charabia digne d’Ubu des pédagogistes de l’Education nationale, pour qui le crayon est un « outil scripteur », les parents d’élèves des « géniteurs d’apprenants » ? Mieux qu’une longue démonstration, ce jargon illustre les dérives d’une administration-mammouth qui ne se parle plus qu’à elle même, en une novlangue censée empêcher l’expression de toute pensée critique – à l’image du newspeak inventé par George Orwell.
Bien sûr, ces batailles de chapelles passent à côté de l’essentiel. Les pessimistes rappelleront qu’un collégien sur cinq maîtrise mal le français en sixième. Les plus optimistes insisteront sur les opportunités d’une francophonie en forte expansion à travers le monde. On attend le nouveau Vincent de Gournay à même de populariser la maxime : « Laisser dire, laisser parler ».

mardi 21 avril 2015

L’ère des magouilles

Il ne faut pas se faire des illusions, avec un système politique français qui se crétinise à vue d’oeil, nous sommes déjà, deux ans à l’avance, en pleine campagne pour les présidentielles de 2017. La politique n’est plus pour l’essentiel au service du bien commun et des Français, mais largement détournée dans l’intérêt des politiciens qui ne font même plus semblant d’y croire. La proportionnelle, annoncée aujourd’hui comme une éventualité sérieuse par le président de la République en vue des prochaines élections nationales, est une véritable infamie. Elle consiste à rendre le pays encore plus ingouvernable qu’il ne l’est aujourd’hui en faisant entrer en masse au Parlement les partis extrémistes, de droite comme de gauche. Son principe fondamental est de rompre le lien personnel entre les électeurs et leurs représentants, pour donner aux partis politiques, qui composent les listes, un quasi monopole sur la désignation des futurs députés. Comment mieux aggraver le fracture entre le peuple et les élites politiques? Nous avons déjà connu cela en 1986 avec la proportionnelle de François Mitterrand. Ils ne changeront donc jamais. M. François Fillon vient de son côté de révéler la vraie nature des primaires « de droite » en annonçant qu’il se « désisterait » si nécessaire au profit d’Alain Juppé: un outil au service des combinaisons politicardes et en aucun cas un moyen de faire émerger de nouvelles propositions. Pendant les deux années qui viennent, pré-électorales, nous allons voir, à droite comme à gauche et aux extrêmes, déferler une vague de mensonges, de magouilles, de tricheries, de manoeuvres et de démagogie, étouffant les débats d’idées et de projets autour des grands problèmes de notre pays. Et pendant ce temps, le navire France continuera de sombrer. Que va-t-il en sortir? Je n’en ai pas la moindre idée

DE RETOUR APRÈS UNE AUTOGREFFE DE LA LANGUE

VOILÀ CE QUE LES CHIRURGIENS M' ONT RETIRÉ POUR LE GREFFER SUR LA LANGUE.
PAS RAGOUTANT.......


mardi 24 mars 2015

SUSPENSION

MON BLOG EST SUSPENDU POUR CAUSE D'HOSPITALISATION.
MERCI DE VOTRE COMPRÉHENSION.

jeudi 12 mars 2015

Et si pour sauver la France, on créait encore quelques taxes ?

Mes amis, la situation est grave. Comme en attestent les récentes déclarations du Premier ministre, le fascisme est à nos portes et les courageuses réformes entreprises par toute l’équipe gouvernementale ne suffiront pas à créer immédiatement les quatre millions d’emplois (au moins) dont le pays a besoin. Tout le monde politique de gauche a donc phosphoré très fort pour trouver une solution rapide, et la voilà, en deux pistes aussi distinctes que les traces laissées par les roues de bois cerclées de fer d’une diligence dans la boue des campagnes françaises au dix-huitième siècle. C’est à la fois novateur et courageux : on nous propose de créer deux nouvelles taxes.
Il suffisait d’y penser ! C’est connu, le plus gros problème actuel de la France est le chômage la désindustrialisation la dette publique l’insécurité la corruption le délitement politique le Front National la faiblesse des collectes d’impôts.
Pour lutter contre ce fléau, deux axes sont possibles : d’une part, s’assurer que la collecte est optimale, et d’autre part, l’augmenter.
Pour s’assurer son optimalité, rien de tel que de lancer, enfin, courageusement, une nouvelle lutte contre l’évasion fiscale. D’abord, ceci n’a jamais été tenté, parce que c’est à la fois difficile (personne ne sait où sont les paradis fiscaux, pardi !), parce que le sujet est super-technique et parce qu’il implique des hommes politiques capitalistes sans foi ni loi. Ensuite, cette fois-ci, c’est différent. Pour rappel, nous sommes gouvernés par des Socialistes, des purs, des vrais, des probes et droits dans leurs bottes, ce qui place cette nouvelle lutte contre l’évasion fiscale sous les meilleurs auspices. Forcément.
loup qui court et paf le loup FAIL
Et comme ce n’est qu’un problème technique, on va trouver une réponse technique. C’est ainsi qu’un nouveau rapport réalisé à la demande de France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, et présenté le 9 mars dernier, propose la mise en place de nouvelles taxes au niveau européen ou d’un noyau de pays pour contrer les pratiques d’optimisation fiscale, avec quelques exemples : une taxe sur la valeur des revenus publicitaires des entreprises, ou, à défaut, une taxe fondée sur le nombre d’utilisateurs (internautes ou annonceurs) d’une plateforme, ou encore sur les flux de données. Ah, et puis on pourrait aussi moduler le taux d’imposition pour les entreprises qui exploitent (salodexploiteurs !) les données personnelles des internautes en les revendant ou les stockant pour des publicités ciblées.
Bon. Bien sûr, la mise en œuvre de chacune de ces idées lumineuses est, techniquement, très simple (la réalité est gentille). En outre, elle ne comporte aucun effet de bord probable, ce qui ne sera donc évoqué nulle part. Par exemple, où commencent et s’arrêtent les données personnelles des internautes, quelle entreprise n’en stocke pas et surtout n’en exploite aucune pour les revendre ou cibler ses pubs ? Quelle entreprise acceptera de rester en France pour s’y faire taxer si, en changeant de frontière, cela lui permet d’éviter la taxe ? (ici, répondre qu’il faut une taxe mondiale ne peut déclencher qu’un petit sourire…) Hum, que voilà une assiette bien définie et qui promet d’intéressants développements !
D’autre part, quel bénéfice en retirera le citoyen français, qui est – en toute bonne logique – l’unique centre d’intérêt de nos gouvernants, ne l’oublions pas ? Avec cette traque assidue des plus grandes entreprises de l’internet, il y a fort à parier que l’internaute citoyen va devoir changer ses habitudes. Dans le meilleur des cas, les entreprises seront toujours accessibles pour lui, mais hébergées ailleurs qu’en France. L’emploi y perdra ce que la propreté fiscale y gagnera. Le bilan économique seracatastrophique ouvert à débat, mais je crois qu’on s’en fiche ici, la situation du pays permettant largement ce genre d’écarts.
Dans le pire des cas, le gouvernement (ou les gouvernements concernés), voyant que le consommateur se débrouille tout de même pour accéder aux services sans que l’entreprise puisse être taxée, interdiront son commerce sur les sols concernés. Bien joué : les internautes contourneront par l’une ou l’autre mesure l’interdiction, ou arrêteront purement et simplement de consommer ces biens. Mission accomplie : l’entreprise ne sera plus taxable, parce qu’elle ne fera plus d’affaires.
C’est, à l’évidence, un gain pour tous, puisqu’il n’y aura alors plus aucun revenu à évader. Notez ce terme d’évasion, qu’on emploie normalement pour les prisons. Notez aussi celui de paradis fiscal, qu’on emploie par opposition à enfer fiscal et demandez-vous si les nouveaux miradors fiscaux protègeront bien les Français contre les évasions d’entreprises de l’enfer fiscal qu’ils sont en train de se construire…
N’oublions pas l’autre axe : après avoir optimisé la collecte, il faudra aussi l’augmenter, et ainsi, vous verrez, les comptes publics s’équilibreront. Forcément.
fail brouette
Et pour l’augmenter, quelle meilleure idée que celle qui consiste à étendre des taxes qui existent déjà à des domaines où elles ne sont pas (encore) d’application ? C’est dans les tuyaux depuis un moment (pensez donc, François Hollande est pour depuis plus de six mois), et cela revient maintenant avec insistance : vite, vite, mettons en place une jolie redevance télévisuelle sur les tablettes et les ordinateurs !
C’est vrai, quoi, à la fin ! Il y en a assez de tous ces millions d’internautes qui gobent sur leurs tablettes et sur leurs ordinateurs des millions d’heures d’émissions de quälitay produites par France Télévision sans payer la redevance ! Combien d’heures de Plus Belle La Vie entièrement visionnées sur des supports mobiles qui n’ont pas payé leur écot à la Production Française Culturelle De Haut Niveau ?
Heureusement qu’il y a quelques personnes qui ont réfléchi à ce problème, et qui ont rassemblé le résultat de leurs réflexions dans le rapport Schwartz. Il faut dire que ce rapport constate l’alarmante réduction du nombre de foyers disposant d’une télé, avec en parallèle une hausse toujours plus importante des foyers qui regardent certaines émissions sur des tablettes ou des ordinateurs. Si on continue comme ça, bientôt, les gens n’utiliseront plus une télé mais de simples moniteurs sans tuner, que la loi n’a pas prévu de taxer pour la redevance, et – horreur ! – ces gens regarderont sur leurs tablettes, en douce et sans payer, les trésors d’inventivité, de qualité et de culture que nos chaînes publiques débitent généreusement !
C’est dit : une redevance générale s’impose sur ces supports oubliés de la législation fiscale. Tout comme pour empêcher les vilaines évasions de notre bel enfer fiscal, ce sera facile à mettre en œuvre sur le plan technique, je vous l’assure, et ce sera double plus bon pour le pouvoir d’achat des Français (qui ne demandent que ça !). Et puis, je vous assure que la Culture y gagnera ce que cette mesquinerie de pouvoir d’achat y perdra, et c’est tant mieux.
Aaah, décidément, que la vie est simple en Socialie !
Un problème survient ? L’État légifère ! Le problème empire ? L’État l’interdit, pardi. Et s’il ne peut pas l’interdire ? Eh bien, il le taxe ! Et forcément, ensuite, ça marche mieux. Forcément.
cat-jump-epic-fail

mardi 10 mars 2015

Une ministre, deux manifs

Les professions médicales ont ceci de commun avec les commerçants, artisans et autres indépendants que ce ne sont pas des forcenés de la protestation. On ne les voit qu’assez rarement défiler dans les rues, et encore moins faire grève : pour les uns, personnels médicaux, arrêter le travail est une entorse à leur sens de la déontologie ; pour les autres, les équilibres sont souvent tellement précaires que perdre un ou plusieurs jours de revenu serait suicidaire. Et pourtant, les voilà derrière des banderoles. Les uns contre le RSI (le Régime social des indépendants), les autres contre la loi Touraine. Les uns contre les dysfonctionnements administratifs, la lourdeur bureaucratique, l’autisme des grands systèmes à l’égard des individus. Les autres contre la menace d’être soumis au Léviathan étatique, à une administration toute-puissante qui deviendrait leur source principale (unique ?) de rémunération.
On pourra objecter qu’une fois de plus, des lobbies cherchent à bloquer toute tentative de réforme. Ce serait une erreur : ceux qui battent le pavé ne le font pas pour défendre un privilège, une rente, un statut exorbitant du lot commun, mais pour éviter un enfermement dans le système, parfois même un étranglement par celui-ci. Tout, dans la loi Touraine, est pensé au nom du dogme d’une médecine gratuite mais rien n’est fait pour améliorer la croissance ou l’emploi, pourtant priorité du gouvernement. Tout, dans le fonctionnement abracadabrantesque du RSI, aboutit à pressurer les cotisants, mais rien ne parvient à simplifier, alléger, fluidifier leurs rapports avec cette bureaucratie. Dans une France profondément déboussolée, prête à s’en remettre au Front national, attiser les foyers de mécontentement au cœur de la médecine et laisser pourrir le dossier du RSI est une folie. Marisol Touraine en porte une large responsabilité.

dimanche 1 mars 2015

Michel Rocard alerte sur les dérives qui mènent au «suicide de l'humanité»

Dans son livre «Suicide de l'Occident, suicide de l'humanité ?», Michel Rocard alerte sur les dérives qui affectent notre civilisation. L'ancien premier ministre socialiste propose quelques «traitements» et nous confie qu'il faut «repenser le temps de travail».
Michel Rocard tire la sonnette d'alarme. Dans son livre «Suicide de l'Occident, suicide de l'humanité?», publié aux éditions Flammarion, l'ancien premier ministre socialiste dresse un portrait très sombre de la période que nous traversons et met en garde contre les dérives qui menacent l'humanité. «Nous sommes actuellement face à une demi-douzaine de crises n'ayant rien à voir les unes avec les autres. La plus facile à définir c'est la crise écologique», confie Michel Rocard au Figaro.

● La planète se réchauffe



Evolution de la température de la planète entre 1880 et 2010, source: NASA

«Il y a une limite à la possibilité de préserver notre planète avec nos conditions de vie actuelle. La pollution nous empoisonne. Les ressources naturelles ne sont pas éternelles: il n'y aura par exemple plus de poissons dans moins de 30 ou 40 ans. L'effet de serre augmente et si nous continuons, nous allons transformer la planète en poêle à frire!», indique l'ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. A ce titre, l'année 2014 a été sacrée année la plus chaude jamais enregistrée sur le globe.

● Les inégalités n'ont jamais été aussi fortes

L'ancien premier ministre socialiste alerte en outre sur la hausse des inégalités. Il constate que «les inégalités à l'intérieur des sociétés n'ont jamais été aussi fortes en plus d'un siècle». Ses conclusions s'appuient sur une analyse du coefficient de Gini.
Cet économiste d'origine italienne a mis au point au milieu du XX siècle un indice pour la mesure des inégalités. L'indice est compris entre 0 et 1 et une collectivité dont l'indice de Gini vaut 0 voit tous ses membres bénéficier de revenus strictement égaux à l'inverse lorsqu'elle est à 1 signifie qu'un seul individu s'approprie tous les revenus disponibles.
En outre, la concentration des richesses aux mains d'une minorité toujours plus petite est illustrée par l'évolution des revenus perçus par les 1% les plus riches.

● «Nous avons perdu le savoir-faire de limiter les crises»

«Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une régulation mondiale faite d'un commun accord a permis de lutter contre la spéculation. La période des Trente Glorieuses dominée par la pensée de Keynes avait ainsi un cadre financier international stable et les crises financières ont disparu du fonctionnement habituel du capitalisme. Mais depuis que cette doctrine a été abandonnée dans les années 1990, nous connaissons une méga crise mondiale et financière tous les quatre ou cinq ans. Nous avons perdu le savoir-faire de limiter les crises qu'on avait construit avant», déplore ainsi l'ancien premier ministre.
Pour démontrer que le système financier est instable depuis la fin des années 1990, l'analyse de Michel Rocard s'appuie sur ce graphique extrait d'un document de travail du FMI des économistes Reinhart & Rogoff.


Depuis la fin des années 1990, le système financier est instable, comme le montre ce graphique extrait d'un document de travail du FMI des économistes Reinhart & Rogoff.

● «Les marchés financent de moins en moins l'économie réelle»

«On a besoin de finance, on a besoin d'une finance saine. Je ne hais pas la finance, je la hais quand elle est malsaine. La spéculation est malsaine», nous confie l'ancien premier ministre. Or, il constate qu'en «pays développés, les banques et les marchés financent de moins en moins l'investissement et l'économie réelle en générale».
La Banque des règlements internationaux (BRI) estime que le montant total des liquidités circulant dans le monde atteint près de 700 trillions de dollars en juin 2011. «Ces liquidités représentent près de trois fois le produit brut mondial», indique Michel Rocard dans son livre. Il note en outre que «la part de ces liquidités dont le volume et les emplois sont liés à l'économie réelle est très faible. La somme de celles fondées sur des matières premières ou même des actifs boursiers est négligeable (...) près des trois quarts sont des paris mutuels entre opérateurs», écrit Michel Rocard.


Valeur notionnelle des sous-jacents de l'encours mondial des produits dérivés de gré à gré de 1998 à 2012. Source: « <i>Suicide de l'Occident, suicide de l'humanité?</i>»

● Quelques «traitements»

Face à ce sombre constat, Michel Rocard dresse une liste de plusieurs remèdes. Selon lui, «il faut repenser le temps de travail (...) Les salariés doivent aussi pouvoir disposer de temps libre. La société à croissance lente, faible production industrielle et moindres dommages écologiques dont nous avons besoin pour la survie de l'espèce, ne pourra être mise en place que si le temps libre qu'elle suppose est demandé et souhaité», nous confie Michel Rocard.
«Il faut des traitements mais les États ne peuvent pas tout faire, la société civile doit aussi s'impliquer. On peut probablement gagner le combat écologique, à condition toutefois de s'y prendre assez vite, par des mesures politiques des grands gouvernements de la planète. Ce n'est pas improbable mais cela se fera au prix d'un changement économique, un changement de l'incitation au profit personnel. Il faut laisser toute sa place à tout ce qui est non marchand dans la sphère économique, comme les coopératives. Il faut aussi, comme avec la micro-finance, retrouver le rôle de l'argent sans qu'il retombe dans ses dérives».

mardi 24 février 2015

Une mission de l'Etat

     Comme c’est l’hiver, comme il neige, comme des vacances scolaires ont eu la bête idée de se tenir à cette période, les télévisions ont consacré ce week-end l’essentiel de leurs journaux aux embouteillages, phénomène qu’elles révèlent plusieurs fois par an. Sans doute par pudeur, leur coût, proprement exorbitant, a été passé sous silence : deux mille euros par an par foyer possédant une voiture, soit une facture de 17 milliards d’euros pour la France. Selon les spécialistes, la construction de nouvelles routes et la modernisation permettraient facilement de réduire une telle charge. Voilà toutefois qui semble délicat, notamment à cause de l’opposition prévisible des écologistes. Aussi une seule solution : l’Etat, si protecteur, doit d’urgence interdire les embouteillages.

Et le César de la politique est attribué à...



Voici l’autre palmarès des César. 
 
Meilleur acteur : Manuel Valls pour son rôle dans Je continue à réformer comme si de rien n’était
Meilleure actrice : Martine Aubry pour son formidable rôle muet dans le remake de The Artist
Meilleur second rôle masculin : Nicolas Sarkozy, dans le film Ma candidature n’a rien d’obligatoire
Meilleur second rôle féminin : Marine Le Pen, pour son apparition dans Ma candidature est obligatoire
Meilleur espoir masculin : Emmanuel Macron dans Je continue à réformer comme si de rien n’était
Meilleur espoir féminin : Julie Gayet dans Les coulisses du pouvoir
Meilleur scénario original : François Hollande pour Mes promesses de 2012
Meilleure adaptation : François Hollande pour ce qu’il en a fait… 
Meilleure musique : Jean-Luc Mélenchon (paroles d’Alexis Tsipras). 
Meilleur montage : Marine Le Pen, pour la qualité de ses trucages. 
Meilleur court-métrage : Benoît Hamon pour Mes quatre mois au ministère de l’Education nationale
Meilleur premier film : Emmanuel Macron pour La French, une première œuvre encourageante sur le social-libéralisme à la française. 
Meilleur documentaire : Thomas Thévenoud pour Enquête sur un mal du siècle : la phobie administrative
Meilleur film étranger : Arnaud Montebourg, pour Narcisse et le miroir brisé, film américain coréalisé avec Aurélie Filippetti. 
Meilleur film : La famille Bélier, une œuvre sur la surdité en politique. 
Le prix du meilleur réalisateur n’a pas été décerné, et un César d’honneur a été attribué à Angela Merkel en récompense pour l’ensemble de son œuvre, et dans l’espoir que son jeu inspire un jour la France. 

lundi 23 février 2015

Grèce: Hollande salue «un bon compromis», Tsipras se félicite

Après l'accord sur le sauvetage financier de la Grèce, le président français a salué un compromis qui permet à l'Europe «de montrer de la crédibilité, et de la solidarité». Le premier ministre grec évoque lui «un abandon de l'austérité».
Après trois réunions des ministres des Finances de la zone euro en moins de 10 jours, les grands argentiers de l'Europe sont parvenus à un accord sur le sauvetage financier de la Grèce. Dès ce matin, le président François Hollande et le premier ministre grec, Alexis Tsipras, ont salué l'accord arraché lors de cet Eurogroupe.
Samedi matin, en marge d'une visite au salon de l'Agriculture, François Hollande a qualifié de «bon compromis» l'accord visant à prolonger de quatre mois, sous conditions, le financement européen de la Grèce, en évitant un risque de sortie de l'euro. «Sur le dossier de la Grèce, nous avons cherché la bonne solution», a-t-il expliqué.
«La bonne solution, c'était de prolonger le financement permettant à la Grèce d'assurer sa transition et de pouvoir honorer ses engagements». «La bonne solution, c'était aussi de lui laisser le temps pour que ses réformes soient engagées et que le respect des électeurs grecs soit aussi préservé», a-t-il encore précisé.
L'Europe s'est engagée à prolonger le financement de la Grèce de quatre mois, mais sous de strictes conditions, soumises à examen dès la semaine prochaine. «L'Europe, elle doit montrer de la crédibilité, elle doit montrer aussi de la solidarité. De la crédibilité parce que nous devons montrer que nous avons des règles et qu'elles valent pour tous les pays (...) De la solidarité, parce que quand il y a des pays qui souffrent, il est légitime que nous puissions les accompagner tout en leur demandant de respecter leurs engagements», a expliqué François Hollande.
«La Grèce a fait beaucoup d'efforts ces dernières années. Il y a eu beaucoup de sacrifices qui ont été demandés», a-t-il affirmé. «Maintenant il faut donner du temps, mais en même temps toujours respecter les engagements, car ce sont les contribuables français, allemands et européens qui ont permis que la Grèce puisse s'en sortir». «Nous cherchons avec (la chancelière allemande) Angela Merkel toujours le bon compromis, la bonne solution. Et quand la France et l'Allemagne arrivent a se mettre d'accord, c'est toute l'Europe qui en sort renforcée», a-t-il conclu.
De son côté, Manuel Valls a déclaré à des journalistes, en marge d'une réunion de dirigeants socio-démocrates européens à Madrid: «C'est un bon compromis, comme l'a souligné le président de la République». «On donne du temps à la Grèce pour mettre en oeuvre les engagements qui sont ceux de la Grèce. Il faut aider la Grèce à rester dans la zone Europe, c'est sa place», a-t-il ajouté.
Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a lui déclaré que l'accord conclu revenait à annuler les engagements pris par les gouvernements précédents en matière d'austérité. «Hier, nous avons franchi une étape décisive en abandonnant l'austérité, les plans de renflouement et la troïka», a-t-il dit lors d'une allocution télévisée. «Nous avons gagné une bataille, pas la guerre. Les difficultés, les véritables difficultés (...) sont devant nous», a-t-il ajouté. 

L'accord conclu vendredi lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro ouvre la voie à une prolongation de quatre mois de l'aide financière à Athènes mais oblige le gouvernement Tsipras à adresser d'ici lundi soir à ses partenaires une liste des réformes qu'il s'engage à mener.
«L'accord d'hier avec l'Eurogroupe (...) annule les engagements du gouvernement précédent en matière de coupes dans les salaires et les pensions de retraite, de licenciements dans le secteur public, de hausse de la TVA sur l'alimentation et les médicaments», a précisé Alexis Tsipras.

Le monde entier n'est pas Charlie

La démonstration d'unité du monde occidental contre le terrorisme ne doit pas faire illusion. Le mal est profond et entretenu par de grands pays.
L'image est historique : la France unie pour condamner la barbarie et communier sur ses valeurs fondamentales. Avec à ses côtés ses principaux alliés solidaires dans l'épreuve. Mais dans les camps de Daesh à Rakkah (Syrie), dans les sanctuaires d'al-Qaida au Yémen, dans les madrasa (écoles coraniques) du Pakistan, la démonstration n'a pas impressionné grand monde. À Peshawar, il y a même eu une manifestation de soutien aux tueurs conduite par un imam local. Et l'autorité musulmane chargée de conseiller le gouvernement égyptien vient de dire tout le mal qu'elle pensait de la une, pourtant bien anodine, de Charlie Hebdo à paraître ce mercredi, tout comme l'Iran, qui a condamné une couverture "insultante".
Il ne faut pas se bercer d'illusions : entre le Nil et l'Euphrate ou au fin fond du Pakistan, les opinions publiques - quand elles ont entendu parler de Charlie Hebdo - continuent de considérer que le journal a commis un grave blasphème. Au coeur du cortège parisien figuraient des représentants de la Turquie et de l'Arabie saoudite, deux pays qui se caractérisent par leur ambiguïté. Le premier a permis à Daesh de se renforcer en fermant les yeux sur le transit des combattants islamistes sur son sol. Le second, l'Arabie, est bel et bien la matrice idéologique des courants fondamentalistes modernes.
L'Arabie saoudite. Vers 1740, le prédicateur Muhamed Abdel Wahhab (1703-1792) commence sa campagne pour une purification de l'islam, un retour aux sources du VIIe siècle. Il veut chasser les idolâtres, combattre les superstitions, le culte des saints et le chamanisme qui subsistent dans la péninsule arabique. Mais l'accueil est plutôt frais et il se fait chasser de partout, notamment de Bassora, aujourd'hui en Irak. Il comprend que le goupillon ne lui suffit pas et qu'il lui faut un sabre. Il se réfugie dans le Nedj (la région de Riyad) et, en 1744, scelle un pacte avec le chef de guerre Muhamed Ibn Saoud. Les deux hommes lancent les Ikhwan (les frères) dans un djihad pour convertir les récalcitrants à la nouvelle doctrine.
Remarque : à la même époque s'épanouissait en France un certain Voltaire, dont on a beaucoup parlé ces temps-ci...
La conquête complète de l'Arabie actuelle sera parachevée par leurs héritiers en 1924-1925 avec la prise de La Mecque et du Hedjaz. La légitimité de l'Arabie est donc avant tout religieuse, et Riyad a irrigué idéologiquement et financièrement la plupart des courants fondamentalistes qui ont servi de couveuses aux futurs djihadistes. Les Saoudiens ne savent plus aujourd'hui comment faire rentrer le djinn maléfique dans la bouteille. Mais toucher aux fondements du wahhabisme, c'est ébranler les bases mêmes du royaume.
Le Pakistan est aussi un exemple emblématique. Il a été fondé, comme l'Arabie, sur une légitimité exclusivement religieuse au moment de la partition de l'Inde en 1947. Il s'agissait de regrouper les musulmans dans un état homogène. Cette rivalité avec l'Inde perdure et explique l'obsession du Pakistan à contrôler ce qu'il considère comme son arrière-cour, sa profondeur stratégique : l'Afghanistan. L'ISI, les services spéciaux de l'armée pakistanaise, a longtemps été à la manoeuvre sur les deux dossiers-clés du Cachemire, disputé entre l'Inde et le Pakistan, et de l'Afghanistan. Peshawar a servi de base arrière pour le djihad contre l'occupant soviétique avec l'argent des Saoudiens, l'aide des Occidentaux et l'afflux de combattants arabes galvanisés par les prêches des imams. Parmi ces volontaires : un certain Oussama ben Laden, rejeton dévoyé d'une riche famille saoudienne. C'est là que le djihad a connu une nouvelle jeunesse. Puis l'ISI a soutenu les talibans afghans. Mais si ces derniers restent encore liés au Pakistan, les talibans pakistanais ont, eux, engagé une épreuve de force avec Islamabad, et le récent massacre de 132 enfants d'officiers est sans doute un acte de rupture irréversible.


Si des États constitués, gouvernés et organisés - Turquie, Arabie, Qatar, Pakistan - posent problème, la situation est pire dans les zones sahéliennes de non-droit, en Irak ou en Syrie. Daesh, al-Qaida historique : peu importe le label, car l'affiliation des terroristes est désormais à une idéologie plus qu'à une organisation. Il faut se faire une raison : les mentalités n'évoluent pas aussi vite que la téléphonie mobile.
 

La droite patauge dans la semoule !

Le parti socialiste se déchire, mais l'UMP peine à définir une stratégie crédible face au Front national. Une chance pour François Hollande ?
Les socialistes vont subir de sévères raclées lors des prochaines élections départementales et régionales. Mais François Hollande est encore loin d'avoir perdu par avance la présidentielle de 2017, la "mère de toutes les batailles" pour reprendre une phraséologie imagée du regretté linguiste Saddam Hussein.
Certes, le PS est en miettes : il n'arrive pas à amorcer le tournant réformiste que les sociaux-démocrates allemands ont, eux, effectué lors du congrès de Bad Godesberg en... 1959 ! Plus d'un demi-siècle de retard : c'est un peu longuet pour une mise à jour... Pourtant, François Hollande surnage. L'image régalienne du président reprend quelques couleurs après les attentats de Paris et la gestion volontariste de la crise ukrainienne en compagnie d'Angela Merkel.
François Hollande accroche des médailles à foison, passe presque quotidiennement des troupes en revue le regard fiché sur la France éternelle. À Istres, il défend le sanctuaire inviolable des forces nucléaires gaulliennes. Envolé, M. "petites blagues", le capitaine de pédalo, l'homme des synthèses mi-chèvre mi-chou. C'est désormais Zeus brandissant la foudre. Pour peu que la situation économique s'améliore d'ici deux ans et sans qu'il y soit pour grand-chose, le président peut entrevoir un opportun petit coin de ciel bleu. 

La droite joue placée, pas gagnante

En face, la droite patauge dans la semoule. Ses nombreux chefs font penser au prince de Soubise cherchant son armée à la lueur d'une lanterne au soir de la défaite de Rossbach (1757). L'UMP vote la censure contre une loi Macron, certes timide, mais qui va plutôt dans le sens de ce qu'elle préconisait. Comprenne qui pourra. Nicolas Sarkozy n'est pas dans le match. Le style onctueux ne lui va pas très bien. Le loup s'est transformé en cocker afin d'éviter de trop briser la porcelaine de l'UMP. Il paraît avoir renoncé à tondre la laine sur le dos du Front national dont l'électorat s'est cristallisé. Son ambition politique est claire : figurer au second tour face à Marine Le Pen afin de se retrouver dans la situation de Jacques Chirac en 2002. Mais ce n'est pas gagné. Car deux conditions sont à remplir : rassembler au premier tour un nombre de suffrages substantiel, et que François Hollande se "jospinise".
Alain Juppé est le favori des Français, mais pas vraiment de son propre parti. Les primaires risquent de lui être fatales, à moins qu'il ne franchisse le Rubicon et finisse par faire cavalier seul. Après tout, il y a un précédent : Giscard n'avait pas l'UDR derrière lui (sauf une quarantaine de dissidents menés par Jacques Chirac) quand il a devancé Jacques Chaban-Delmas en 1974 pour finalement être élu président au second tour. Juppé pourrait alors ratisser au centre et jusque sur les marges du PS. Mais la manoeuvre est risquée.
Reste François Fillon, un peu passe-muraille, qui tourne en rond comme sur le circuit du Mans qu'il affectionne. Puis quelques autres aussi, comme Bruno Le Maire, qui, plus jeunes, jouent sans doute le coup d'après.
Bien sûr, l'équation peut changer, une dynamique se créer mais, pour l'instant, la droite ne joue pas gagnante dans la course présidentielle, tout au plus placée.

L’éternelle retouche des photos du corps féminin

Une femme à moitié nue sur une plage : voilà ce que représente la première photographie retouchée avec le logiciel Photoshop. Une quinzaine d’années plus tôt, c’était le portrait de Lenna, une playmate suédoise, qui avait servi de fichier de travail à des chercheurs en imagerie numérique voulant compresser au mieux des photos scannées. En 2015, alors que le fameux logiciel de retouche d’image Photoshop fête ses25 ans, de nombreuses images de femmes célèbres « au naturel » sont massivement diffusées sur Internet. Il y a peu, une photographie du mannequin Cindy Crawford, prise initialement en décembre 2013 pour l’édition mexicaine de Marie Claire, et publiée sans retouche le 16 février sur Twitter, a suscité un grand enthousiasme. Des portraits de la chanteuse Beyoncé attirèrent ensuite l’attention. D’abord publiées, puis retirées, sur The Beyoncé World (l’un des plus importants blogs de fans de l’artiste), ces photographies sont présentées par les internautes comme « non retouchées ». Selon le Daily Mail, les clichés dateraient de 2011 et de 2013, et auraient été pris à l’occasion d’une campagne publicitaire pour L’Oréal. Ni Cindy Crawford ni Beyoncé n’ont pour l’instant réagi aux « fuites », qui pourraient aussi être de simples outils de communication marketing. Mais la publication de ces photographies pose une nouvelle fois la question de la manipulation des images numériques, devenue omniprésente dans la sphère publique. Toutes les images sont « retouchées » D’un point de vue technique, rappelons d’abord que toute photographie est l’interprétation d’une scène. La pose du modèle, son maquillage, la lumière, le cadrage, l’exposition sont autant d’aspects qui influent sur le rendu final. Cette réalité s’est accentuée depuis l’arrivée de la technologie numérique. Un capteur d’appareil photo numérique n’enregistre pas une image : il quantifie des niveaux d’intensité lumineuse, qui sont ensuite interprétés, soit par l’appareil lui-même, soit par un ordinateur, lorsque l’on développe un fichier brut (ou raw). Avec ce procédé, toute photographie, devenue l’objet d’un traitement informatique, semble incapable de représenter le réel : elle ne fait que l’interpréter. « La photo numérique est une création », expliquait en 2011 au Monde Fred Ritchin, professeur de photographie et de culture visuelle à l’université de New York. « Le pixel n’a rien à voir avec le grain de l’argentique, c’est une mosaïque dont il est facile de modifier ou de retrancher un élément », déclarait-il. La retouche numérique intervient ensuite pour accentuer ou corriger cette interprétation initiale. La fascination derrière la publication d’images soi-disant « non retouchées » révèle surtout que l’on cherche à croire à la dimension naturelle de la photographie. Alors qu’elle est, par essence, artificielle. Pour Jérôme [le prénom a été modifié], directeur technique dans une agence de postproduction de renommée internationale, il est ainsi difficile de parler d’image non retouchée en ce qui concerne la photographie de Cindy Crawford. Selon lui, pour cette image, « les contrastes ont très bien pu être renforcés pour accentuer l’effet naturel ». « 80 à 90 % de femmes » L’agence de Jérôme traite principalement des commandes passées par des publicitaires ou des marques du domaine du luxe. On y pratique la retouche numérique de manière intensive. « Sur certaines images très retravaillées, c’est facilement 50, voire 75 % de la surface d’une photo qui peut être modifiée », précise Jérôme. Il faut distinguer, dans son travail, plusieurs types d’intervention : la postproduction peut aller de la chromie, qui consiste à modifier les valeurs colorées et lumineuses, jusqu’à la retouche elle-même, où l’on intervient sur l’aspect géométrique de l’image. La peau est lissée, les boutons, les poils, les cernes ou les rides sont supprimés. Parfois, la retouche peut aller encore plus loin. Pour la campagne d’une grande marque de luxe incarnée par une actrice américaine, il a fallu par exemple satisfaire à la fois l’annonceur et la star. « Au bout du compte, le corps et le visage de l’actrice provenaient de deux images différentes, réalisées lors de la même prise de vue », raconte Jérôme. Il est même arrivé à l’agence de devoir masquer le ventre arrondi d’un modèle qui avait posé à trois mois de grossesse. Ces retouches concernent en grande majorité le corps féminin. « Entre 80 et 90 % des images que l’on retravaille représentent des femmes. » Et pour les photos qui représentent des hommes ? L’intervention est bien plus légère selon lui : « Les clients souhaitent un rendu plus brut quand il s’agit d’hommes, moins doux. » « Ce qui importe, c’est le rendu » Ce contrôle exercé sur l’image du corps des femmes célèbres n’est pas nouveau. Dans l’ouvrage Mythologies (Seuil, 1957), Roland Barthes consacrait un chapitre au visage de Greta Garbo, « visage non pas dessiné, mais plutôt sculpté, dans le lisse et dans le friable, c’est-à-dire à la fois parfait et éphémère ». Pour éviter de voir des images d’elle vieillissante, l’actrice aurait décidé de se retirer de la vie publique afin d’éviter que « l’essence se dégradât ». En ce qui concerne spécifiquement la photographie, les questions posées par la retouche sont également aussi vieilles que le support lui-même, comme le rappelle André Gunthert, chercheur en histoire culturelle et études visuelles. Le phénomène a accompagné la photographie à travers toute son histoire, dans la mode, comme dans le reportage ou la propagande politique, comme le montrait déjà, en mai 1945, une photo prise sur le toit du Reichstag, à Berlin, mise en scène par le photojournaliste soviétique Evgueni Khaldeï. Si, dans la photographie de presse, la retouche pose un réel débat éthique, les professionnels qui travaillent dans les domaines de la publicité, de la mode et de la retouche se sentent toutefois beaucoup plus libres. « Ce qui importe, c’est le rendu. La conformité avec la scène originale importe très peu », explique Jérôme lorsqu’il évoque le travail de son agence de postproduction. Aucune loi en France De quoi provoquer des questionnements sur la manière dont sont représentés les corps dans l’espace public. Certaines campagnes de publicité se sont déjà vues interdites de publication, comme ce fut le cas au Royaume-Uni en 2011. Mais, en France, malgré un débat à l’Assemblée en 2009, aucune législation n’oblige les annonceurs à signaler une quelconque intervention sur une image. Ce débat dépasse toutefois largement le cadre du politique. En France, le magazine Causette revendique par exemple une certaine forme d’authenticité, en refusant tout type de retouche visant à masquer des imperfections dans ses pages. En 2006, le fabricant de cosmétiques Dove avait produit un court-métrage destiné à montrer l’intensité des retouches dans la publicité. Sa dénonciation était néanmoins devenue un argument marketing.

Hydra, Spetses et Poros, trois îles grecques envoûtantes

Elles s'enroulent toutes les trois autour de l'Argolide, ce «pouce» du Péloponnèse qui s'avance en mer Egée. Si leur architecture se ressemble, chacune d'elle affiche une atmosphère différente: alanguie pour Poros, chic et bohème pour Hydra, aristocratique pour Spetses. Est-ce la proximité du continent qui les distingue du dépouillement bleu et blanc de l'archipel voisin des Cyclades? Ces trois îles du golfe Saronique ont fait fortune avec la mer et ça se voit. Leur port compte parmi les plus beaux de Grèce tandis que le reste de ces îles est vierge.
Première escale Poros, la plus proche d'Athènes. A peine a-t-on le temps de goûter à la pleine mer que la terre se referme sur notre navire et nous voilà à voguer dans les rues du port. Poros signifie «le passage» et, de fait, seul un étroit chenal la sépare du Péloponnèse, enflammant l'imagination des poètes et des écrivains. «On entre à Poros en titubant et tournoyant comme un doux idiot ballotté parmi mâts et filets, dans un monde que le peintre est seul à connaître…», écrit Henry Miller dans l'une des pages les plus inspirées du Colosse de Maroussi. Soixante-dix ans plus tard, l'impression laissée par la géographie du port est la même. Sur la mer sans vagues de l'étroite passe remplie de voiliers et de caïques de pêche, des barques blanches font la navette avec le continent, tissant sans relâche un pont d'écume entre les deux rives. A juste titre, Poros s'enorgueillit d'être la seule île grecque reliée à toute heure du jour et de la nuit avec le continent. Ce qui permet de succomber facilement à la magie du théâtre d'Epidaure tout proche.
Poros distille un parfum de vieille Grèce: des tavernes traditionnelles et des bars vieillots qui s'égrènent sur le port, des boutiques un peu kitsch de souvenirs et ses maisons comme des cubes blancs coiffés de tuiles rouges qui dégringolent de la colline. Nul besoin de rester longtemps pour en faire le tour. Une heure suffit pour flâner sur son port, grimper sur son promontoire et s'échapper sur sa colline pour apprécier la vue plongeante et enchanteresse sur le chenal. Mais jeter l'ancre au moins une nuit sur l'île, c'est l'assurance de se ressourcer dans un monde sans mondanités face à une nature sublime. A quelques kilomètres du port, enfoui dans la pinède et dominant la mer à la verticale, l'hôtel Sirene Blue semble seul au monde. Y poser ses valises, c'est entrer dans un sas de décompression: une chambre minimaliste, un menu de sept oreillers et une vue tout simplement exceptionnelle sur la mer cristalline où les prairies de posidonies dessinent des nuages sombres au fond de l'eau, ainsi que sur les collines de l'Argolide qui viennent mourir en douceur dans la mer. On peut se rendre comme en pèlerinage au temple de Poséidon, moins pour les vieilles pierres éparses que pour le site évocateur qui surplombe la mer. Démosthène, l'orateur athénien farouche opposant aux Macédoniens, mit ici fin à ses jours sous la pression d'Antipater, le successeur d'Alexandre.
Spetses, une île élégante et enjouée, prisée par les armateurs et la haute société athéniene: ici, la baie de Zogeria.
Un saut de puce et l'on rejoint Hydra. Aride, escarpée, rocailleuse: le bateau longe une montagne sauvage et austère qui se dresse dans la mer comme l'épine dorsale d'un monstre marin assoupi. Aucun signe de vie quand soudain son flanc s'ouvre, offrant un spectacle subjuguant: un port protégé par des bastions et entouré d'un amphithéâtre de maisons fortifiées ou blanches qui partent à l'assaut des hauteurs de l'île. Les caïques et les yachts qui dansent sur l'eau, la ribambelle de cafés qui s'alignent sur le quai, les caravanes d'ânes qui attendent patiemment leurs chargements, les chats qui se lèchent les babines devant la barque des pêcheurs… Toute la vie d'Hydra se concentre ici sur le port, tandis que le labyrinthe des ruelles remplies de bougainvillées et de jasmin invitent à flâner sans discontinuer. Hydra est unique: aucune voiture ni véhicule à moteur - à part le camion-poubelle - ni même de vélo ne vient abîmer sa tranquillité.
Et ce n'est pas seulement l'absence de pollution qui nous transporte, non, c'est le silence qui nous étreint et un rythme de vie paisible que l'on embrasse par la force des choses. Alors, depuis toujours, on se déplace à pied ou à dos d'âne. Même si parfois l'on cède à la facilité du bateau-taxi qui nous dépose en quelques minutes sur l'une des plages isolées de l'île. Une manière aussi d'échapper aux nuées de croisiéristes qui soudain se déversent sur les quais: aux heures les plus chaudes de la journée, ils visitent au pas de charge le port qui prend alors des allures de village-musée. Peut-être capteront-ils le parfum des stars qui sont passées sur l'île? Comme Sophia Loren qui, en jouant les pêcheuses d'éponges dans le film Ombres sous la mer, a lancé Hydra à la fin des années 50 aux côtés de Capri et de Saint-Tropez. Ou encore Leonard Cohen, qui a vécu ses plus heureuses années dans une maison perchée sur les hauteurs de la ville. A moins qu'ils ne cherchent ces capitaines d'antan qui ont fait la fortune de l'île?
La ville d'Hydra côté campagne, aride, escarpée, rocailleuse. Un charme particulier et envoûtant.
L'histoire d'Hydra est singulière. Longtemps abandonnée, l'île se peuple au XVe siècle d'Albanais orthodoxes venant du Péloponnèse. Sur cette île sans eau et infertile, le salut de ses habitants vient de la mer: ils deviendront de formidables pirates et marins. A la fin du XVIIIe siècle, l'île compte 27 000 habitants, une école de capitaines, des chantiers navals et une flotte d'une centaine de goélettes qui commerce jusqu'en Amérique. Les guerres napoléoniennes démultiplieront la fortune d'Hydra comme celle de Spetses qui partage la même tradition marine: leurs flottes ravitailleront à prix d'or en blé d'Ukraine la France asphyxiée par le blocus anglais. Puis les deux puissances navales s'illustreront dans la guerre d'Indépendance grecque, sacrifiant leurs navires et leur fortune à la cause nationale.
De cette période, il reste ces imposantes maisons d'armateur, comme celle de Lazaros Kountouriotis. Ce vaste édifice fortifié à la façade ocre orangé qui domine le port d'Hydra surprend par son raffinement intérieur: le dallage en damier de sa cour, ses plafonds en bois savamment sculptés, ses meubles anciens et sa collection de portraits rendent compte du niveau de vie des notables d'alors. Tandis qu'à nos pieds, les toits de la ville dégringolent en cascade jusqu'à la mer. Hydra fascine. Sa lumière. Son port bijou. Ses sentiers qui sillonnent une garrigue escarpée ou surplombent une mer au bleu bouleversant. Rien ne vient abîmer le regard. Au point que la beauté de l'île rejaillit sur ceux qui la contemplent. Ce n'est donc pas un hasard si Hydra est prisée par les artistes. L'Ecole des beaux-arts d'Athènes y possède une annexe qui accueillit des peintres comme Chagall, Khatzikyriakos-Ghikas, le pionnier du modernisme en Grèce, ou encore aujourd'hui le postimpressionniste Panayotis Tetsis. Tandis que le grand collectionneur Dakis Joannou a ouvert en 2009 une annexe de sa Fondation Deste pour l'art contemporain sur l'île. Ce dernier ne passe pas inaperçu quand il amarre dans le port son mégayacht décoré par Jeff Koons de motifs géométriques pop art.
La géographie joue des tours merveilleux à Poros. Ce n'est une mais deux îles qui, reliées par un pont, épousent le continent: la minuscule Sferia où s'étire la ville et katavria, couverte de pins.
La nouvelle génération d'artistes qui s'installe sur l'île prend parfois la relève d'un parent. C'est le cas d'Adam Cohen, le fils de Leonard. «Hydra est le lieu qui a le plus marqué mon enfance, mon esprit, ma mémoire, c'est un paradis pour gosses sans voiture ni danger», confie Adam qui s'y sent encore aujourd'hui protégé. Au point d'y avoir enregistré l'an dernier son quatrième album, We Go Home, en hommage à son père. Une manière aussi pour lui d'intégrer la sensibilité, l'énergie et la poésie du lieu dans sa musique. Sur la pochette, son fils de 7 ans à qui il veut transmettre cette petite graine de Grèce que lui a offerte son père.
Nouveau saut de puce, nouvel environnement. Face au quai de Spetses où l'hydroglisseur jette les amarres s'élève un petit palace centenaire fraîchement restauré: le Poseidonion Grand Hotel a été construit en 1914 sur le modèle du Carlton ou du Negresco sur la Côte d'Azur. L'établissement donne le ton de l'île: Spetses n'a pas la grâce sauvage et bohème d'Hydra ni la nonchalance débonnaire de Poros. Non, voilà une île élégante et enjouée, prisée par les armateurs et la haute société athénienne depuis qu'un homme visionnaire a métamorphosé le visage de l'endroit au début du XXe siècle.
Après avoir fait fortune dans le tabac aux Etats-Unis, Sotirios Anargyros revient sur son île natale avec le projet de la développer. Il en rachète la moitié et la couvre de pinèdes pour qu'elle redevienne la Pityoussa - l'île aux pins - de l'Antiquité au climat frais et salubre. Il invite l'aristocratie grecque à des parties de chasse qui durent d'août à octobre. Il construit un palace, le Poseidonion, et ouvre une route en corniche sur la mer qui fait le tour de l'île: elle dessert encore aujourd'hui le rivage ourlé de ravissantes plages aux eaux turquoise. Il crée même une école pour garçons sur le modèle du collège britannique d'Eton. Durablement, Spetses devient la résidence d'été de la bonne société grecque et de ses têtes couronnées. Ce n'est donc pas un hasard si Stavros Niarchos rachète à la fin des années 50 la petite sœur de Spetses, Spetsopoula, pour en faire son île privée.
Les caravanes d'ânes attendent patiemment leur chargement sur le quai d'Hydra.
Depuis une dizaine d'années, l'île fait tout pour briller sur la carte des destinations tendance et huppées de la Méditerranée. Quelques locaux, comme Christos Orloff et ses frères, restaurent avec audace leur propriété familiale, la transformant en hôtel frais et contemporain. Autour des deux cours pavées de galets dans la tradition de l'île, trois solides maisons aux chambres épurées et au mobilier sobrement design. Christos Orloff est un pur produit de l'histoire de Spetses. En gentleman formé à la prestigieuse école de l'île, il vient chaque matin saluer sa clientèle au moment du petit déjeuner. Le curieux patronyme de cette famille grecque remonte au XVIIIe siècle: il s'agit d'un titre offert par les Russes en remerciement de la bravoure d'un ancêtre qui, avec sa flotte, avait prêté main-forte à la Russie de la Grande Catherine pour trouver un débouché en Méditerranée.
Autre signe du renouveau de Spetses, la réouverture du Poseidonion, plus beau que jamais, sous la houlette d'un armateur épris de l'île, Antonis Vordonis. Il est à l'origine d'un des temps forts qui l'animent chaque été. Avec le Yacht Club de Grèce, il organise la Spetses Classic Yacht Race, une régate de vieux gréements qui rend hommage à l'histoire et à la tradition navale de l'île. Pendant quatre jours, le bras de mer qui sépare l'île du Péloponnèse se remplit des plus beaux bateaux de la Méditerranée, un ballet où les goélettes égéennes et les voiles latines croisent leurs mâts avec de prestigieux navires comme le Savannah, réplique modernisée des Classe J des années 30. Vainqueur à deux reprises de la régate dans sa catégorie avec une goélette et un hydraiki, un canot creux traditionnel d'Hydra revisité, Nikos Daroukakis, architecte naval, se réjouit du spectacle: «Ce n'est pas tant la course qui compte que ce rassemblement extraordinaire de bateaux et de personnes passionnées ; cela ne peut que créer des vocations.» Pantelis Korakis ne le contredira pas: la régate relance le carnet de commandes de son minuscule chantier naval.
Avec son père, il fait partie des sept familles prolongeant la tradition navale de Spetses. Dans la profonde baie échancrée du vieux port, les chantiers navals disputent leur place sur la grève aux bars et tavernes branchés dans un joyeux capharnaüm de madriers, de barques en construction, de poulies, d'amarres et de tables couvertes d'ouzo et de poulpe grillé.
Un étroit chenal sépare Poros du Péloponnèse. Sans relâche, de petits bateaux tissent un pont d'écume entre les deux rives.
Le vieux port est un enchantement: il faut marcher jusqu'au phare pour en apprécier tous les secrets. On avance sous l'œil des solides maisons spetsiotes, des palmiers au feuillage fou, de quelques cyprès élancés. Tout au bout, un bosquet de pins peuplé d'étranges animaux et de personnages mythologiques: un puissant taureau de fer, une chouette étonnée en tôle ondulée, une fière sirène qui se dresse sur sa queue de poisson métallique… Des œuvres tout en force de la sculptrice grecque Natalia Mela, la grande dame de Spetses, et une promenade offerte à l'île par sa mécène, Annette Schlumberger. Juste avant le phare, une dernière statue: la silhouette fine et élancée du jeune héros de l'île, Kosmas Barbatsis, qui défit en 1822 par le feu la flotte des Turcs. L'île a le sens de la fête et du spectacle. Pour commémorer cette victoire décisive, c'est toute la mer qui s'embrase dans des feux d'artifice la seconde semaine de septembre lors du Festival de l'armata. Dans un vacarme assourdissant de salves de feux colorés, la bataille navale est rejouée dans une commémoration enjouée des héros de l'Indépendance grecque.
Si proches et si différentes: voilà le charme des îles grecques. Poros, Hydra et Spetses ont en commun un port éblouissant et une tradition marine. Pour le reste, il suffit de les égrener avant de choisir celle sur laquelle on aimerait prendre racine.