La France est désormais le dernier pays européen dont le budget n’est pas validé par Bruxelles. Tous les autres membres de l’Union européenne sont dans les clous, ceux qui ne l’étaient pas s’étant rapidement conformés aux demandes de la Commission.
La France traverse désormais la plus longue période de croissance plate depuis la guerre : trois ans de suite à moins de 0,5 %. Du jamais vu.
La France compte désormais 3,4 millions de chômeurs et 5,8 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, un record absolu qui fait dire au ministre du Travail que le gouvernement a échoué. Un signal désastreux, pas très loin du sinistre et mensonger « on a tout essayé » lancé comme un aveu de défaite par François Mitterrand. Il y a plus de vingt ans.
La France, c’est désormais un patronat uni dans l’exaspération contre le double langage du gouvernement et qui exige rien moins que l’abrogation pure et simple de plusieurs dispositions « absurdes et anxiogènes » qui ruinent la confiance des ménages et des entreprises.
La France vit désormais au rythme chaotique des divisions de sa majorité déchirée entre gauche du rêve et gauche du réel, un pays dirigé par un président de la République dont beaucoup de ses amis disent qu’il ne pourra pas se représenter en 2017, et par un Premier ministre socialiste qui ne veut plus parler de socialisme.
La France se prend désormais à considérer normal que le Front national soit devenu le premier parti politique et que l’opposition de droite se retrouve, deux ans après sa défaite, sans projet, sans leader ni énergie, en plein doute malgré de spectaculaires succès dans les élections intermédiaires.
La France est désormais presque parvenue à la fin de la première mi-temps de la présidence Hollande. Existe-t-il en français un mot pour éviter de dire que la France va « célébrer » la mi-mandat ?