TOUT EST DIT

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jeudi 16 octobre 2014

Difficultés allemandes

Difficultés allemandes

L’issue est inévitable, l’heure de la revanche sonnera bientôt. Des années que nous sommes confrontés au « modèle » allemand sur lequel nous sommes sommés de prendre exemple. Alors qu’outre Rhin, on avance, chez nous, on reculerait. Au point d’être considérés, nous qui sommes depuis toujours une grande nation enviée de tous, comme condamnés au déclin. Ces balivernes ne sont plus supportables et notre Président, avec ses petits bras musclés, lutte pour les combattre. Déjà nos voisins connaissent quelques ralentissements économiques. Mais l’essentiel n’est pas là. Un autre signe est plus significatif : championne du monde, l’équipe allemande de foot vient d’être battue par les Polonais et tenue en échec par les Irlandais. 
On peut en être certain, c’est le début de la fin.

En attendant le choc de libéralisation

En attendant le choc de libéralisation



On ne va pas s’en plaindre : « ouverture » et « liberté » sont les deux mots qu’Emmanuel Macron a le plus employés en présentant à Bercy sa loi pour la croissance. Ainsi, dit-il, c’est en augmentant la concurrence et en allégeant les procédures que la France pourra se guérir de ses trois maladies, sortir de la défiance, lutter contre la complexité et entamer les corporatismes.
Petit à petit, l’idée d’une libéralisation du pays fait son chemin, le culte absolu de l’Etat perd de ses fidèles. Certes, on en est encore au niveau des promesses et il faudra des mois, peut-être même une année encore pour que le dispositif Macron entre pleinement en action. Mais l’intention y est et l’objectif semble clair.
Reste un petit mystère : si cette loi « ouverture et liberté » est la solution à bien des problèmes français, pourquoi tant de timidité ? Pourquoi ne pas se libérer plus rapidement de l’Etat et des monopoles, pourquoi ne pas privatiser plus massivement ? Ce serait une manière de se donner toutes les chances d’un retour à la croissance. Certes, il faudrait en parallèle que la dépense publique recule, que le matraquage fiscal cesse, que le délire administratif paperassier se calme. Il faudrait que les conditions d’embauche et de rupture des contrats de travail se simplifient, que la contrainte sociale s’allège, que le Code du travail maigrisse. Bref, il faudrait que, après avoir parlé « ouverture » et « liberté », le ministre de l’Economie ose utiliser le mot « libéralisation », voire, quelle audace, qu’il assume une politique libérale. C’est à cette condition – exigeante, convenons-en – que le « choc de confiance » qu’il appelle de ses vœux pourrait échapper au destin misérable de ses deux prédécesseurs avortés, le « choc de compétitivité » et le « choc de simplification ».

La Grèce reconsidère sa position sur la fin de l'aide-responsables

La Grèce reconsidère sa position sur la fin de l'aide-responsables



Les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro pensent que cette dernière commence à reconsidérer sa position concernant l'abandon de toute aide financière internationale l'an prochain et pourrait de ce fait solliciter une ligne de crédit qui se substituerait aux financements du Fonds monétaire international (FMI).

 Des responsables de la zone euro ont dit à Reuters qu'Athènes semblait reconsidérer la possibilité de renouer avec un financement assuré uniquement par les marchés à la suite des pressions émanant de pays de l'Union européenne mais aussi des investisseurs qui se sont délestés de sa dette sur les marchés cette semaine.
Ils ajoutent que les Européens s'opposent à ce qu'Athènes arrête de se financer auprès du FMI, très impopulaire en Grèce et source de problèmes politiques.
"On admet en Grèce que se passer totalement des programmes de la zone euro et du FMI ne sert pas au mieux ses intérêts", a dit un responsable. Un autre a remarqué que la forte hausse des rendements obligataires grecs représentait un "retour à la réalité".
Les discussions de l'Ecofin (ministres des finances de l'UE) cette semaine à Luxembourg ont également contribué à ce que la Grèce révise son opinion, de l'avis de plusieurs responsables. (Jan Strupczewski, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Tangi Salaün)

L’armée française se contente du service minimum en Irak

A peine deux frappes depuis l’annonce de l’engagement il y a un mois. Les militaires français ne regardent que vers le Sahel
Le ton était martial mais la réalité l’est moins. Quatre semaines après la conférence de presse du 18 septembre, au cours de laquelle François Hollande annonçait le « soutien aérien » de la France à l’Irak contre les djihadistes de Daesh, où en sommes-nous militairement ? Pas très loin… L’armée de l’Air n’a procédé qu’à deux frappes, les 19 et 26 septembre, contre des dépôts logistiques. Et depuis lors, rien. Les combattants islamistes voient passer chaque jour les Rafale au-dessus de leur tête, mais aucune bombe GBU-12 ne tombe du ciel. Entre-temps, le Français Hervé Gourdel a été décapité par des djihadistes algériens en réponse à l’opération française, baptisée Chammal. Sur le terrain, l’essentiel de l’action se déroule en Syrie, où Paris a décidé, pour l’instant, de ne pas intervenir militairement.
Par sa communication, le ministère de la Défense remplit le silence des armes, avec une vingtaine de communiqués publiés à ce jour. On y annonce d’abord la décision d’envoyer trois Rafale en renfort, puis leur départ de Saint-Dizier, puis leur arrivée à Al-Dhafra, la base française aux Emirats arabes unis, puis leur première mission, puis leur premier vol de nuit… Les djihadistes tremblent. Ce n’est pas la « drôle de guerre » de 1939-1940, mais ça y ressemble, en beaucoup plus modeste. En privé, les interrogations fusent désormais de toutes parts : « Que sommes-nous allés faire là-bas ? » « On y est, mais on ne fait rien. C’est grotesque, » tranche un observateur proche du dossier. A l’état-major, on se défend en expliquant que l’action de la coalition s’inscrit dans le « long terme » et qu’il faut compter en mois. Au moins.
Sur l’ensemble du théâtre Syrie-Irak, la participation aérienne française représente environ 1 % des missions d’une coalition à 90 % américaine. Le poids de la France correspond à celui des fidèles alliés de Washington également présents : le Royaume-Uni (qui a quand même procédé à cinq frappes en une semaine), les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark et l’Australie. La réalité militaire de la participation arabe aux côtés des Etats-Unis – uniquement en Syrie – est difficile à évaluer ; seuls les Emirats semblent fournir un vrai effort aérien.
Une source militaire reconnaît que les frappes françaises sont « extrêmement modestes » parce que « les occasions de frapper sont rares ». « Il n’y a pas en Irak de “zones de chasse libre” comme il y en avait par exemple en Libye », où tout combattant repéré dans un secteur défini était considéré comme hostile. En Irak, « l’alliance entre les tribus sunnites et Daesh » pose un problème politico-militaire. Tirer sur des combattants ennemis signifierait, dans de nombreux cas, tuer des sunnites ralliés à Daesh, mais pas forcément des djihadistes de l’Etat islamique. Or, la stratégie globale de la coalition vise à séparer les sunnites de Daesh, pas à les précipiter dans leurs bras. Toute la difficulté est donc de « discriminer » les uns des autres. Pas simple, d’autant qu’il existe une « fusion » entre les combattants et la population. Toute frappe peut donc se solder par des pertes civiles, qui dresserait l’opinion sunnite contre la coalition. On l’a vu en Afghanistan et l’on craint de le revoir en Irak.
Cette modeste participation militaire présente un avantage : elle permet à la France d’être présente politiquement sur ce dossier. « Ne pas être dans la coalition contre Daesh aurait été incompréhensible » assure un diplomate français de haut rang. Grâce à ses diplomates et ses militaires, « la France occupe une position centrale dans la gestion des crises, elle est au cœur du laboratoire », ajoute-t-il. Interrogé sur les succès de la politique étrangère dans la région, il concède toutefois que « la médecine peut être en difficulté face à la maladie » Bref, que notre belle machine ne produit guère de résultats concrets en Afrique du nord et au Moyen-Orient.
Pour la Défense, l’Irak n’est pas le dossier prioritaire. Alors que le renseignement est essentiel, les militaires connaissent mal le terrain, à l’exception du Kurdistan où ils ont gardé de vieux contacts, et savent que c’est d’abord une affaire américaine. Ils seraient plus à l’aise pour intervenir en Syrie – mais l’Elysée met toujours son veto. Le grand sujet qui préoccupe l’armée française, c’est le Sahel et la Libye. Sur une carte interne au ministère de la Défense, on pouvait récemment voir un grand ovale courant du nord-Mali au sud-ouest libyen. Moins de deux ans après le début de l’opération Serval, les groupes armés terroristes opèrent à nouveau dans tout le secteur, en particulier dans le nord du Mali. En septembre, ils ont tué dix casques bleus tchadiens et, début octobre, neuf casques bleus nigériens. L’Algérie observe la remontée en puissance des groupes terroristes sur son territoire avec beaucoup de préoccupation, comme le Tchad ou le Niger. Le sud-ouest de la Libye, où aucune force armée nationale ou internationale n’est présente, est livrée aux groupes terroristes et/ou mafieux.
Les 3 000 militaires français de l’opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne sont aux premières loges. Or, cette opération repose sur une étroite coopération avec les Etats-Unis qui fournissent du renseignement, des drones, des ravitailleurs en vol. Au Sahel, la France ne peut pas se passer de l’aide militaire américaine. Difficile, dans ces conditions, de dire non à la Maison Blanche – même si personne n’y a songé – lorsqu’elle demande à la France de se joindre à la coalition en Irak. Fût-ce pour un apport militaire modeste, mais important pour l’affichage politique.

François Hollande, une humiliation pour la République ?

François Hollande, une humiliation pour la République ?

Venu mardi à Clichy-la-Garenne défendre le bilan plus que mitigé de son plan de lutte contre la pauvreté, le président normal de la République a essuyé le feu des critiques et la colère des associations. Désormais rompu à ce genre d’exercice inefficace de reconquête des Français, Hollande en a pris plein les dents par ceux qui œuvrent pour les « sans-dents ». Florilège de petites phrases hollandiennes.
On pourrait se demander si ce déplacement « social » n’est pas en fait une réplique à son ex-compagne Valérie Trierweiler, qui l’avait fait passer pour un président qui n’aime pas les pauvres. Un socialiste, quoi ! Il a souligné que la pauvreté était « une blessure pour celles et ceux qui sont concernés » et « une humiliation pour la République ». On lui retournera volontiers le compliment, tellement son bilan est catastrophique à tous les niveaux.

Il faut dire qu’il est grandement aidé par ses propres ministres dans la stigmatisation des exclus et des chômeurs. Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, vient de provoquer une levée de boucliers avec sa réforme de l’assurance-chômage. François Rebsamen, ministre du Travail, veut ressortir le bâton contre les chômeurs pas assez motivés. C’est clair, ils ont le sens des priorités au Parti socialiste pour relancer l’emploi et faire des économies… Le tout assaisonné des bons vieux « principes républicains » (selon Hollande, « la solidarité n’est pas un supplément d’âme, mais un principe républicain ») dont on nous rebat les oreilles sans cesse. Saint Louis servant les pauvres ne devait donc pas être vraiment solidaire, puisqu’il n’était pas républicain. Comme on le plaint…

« Si vous enviez la pauvreté, essayez-la et vous verrez ! » (François Hollande)

En 2011, l’INSEE révèle que 8,7 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de la pauvreté (977 euros mensuels), soit 14,3 % de la population. Le « Moi Président » commence à devenir lointain et les promesses de campagne du candidat Hollande des chimères (à part le mariage pour tous, une priorité pour la France…). Ce dernier est allé jusqu’à pasticher Jean-Paul Sartre avec un petit « la pauvreté, ce n’est pas les autres ». De l’avis des représentants des associations présentes (Emmaüs, FNARS, Collectif Alerte, Fondation Abbé Pierre, etc.), l’heure n’est plus aux discours et aux petites phrases bien policées, mais à l’action.
Pas sûr que le gouvernement Valls II soit taillé pour cela. Et le gouffre n’est plus très loin, comme l’a démontré Stéphane Mantion, directeur général de la Croix-Rouge française, avec ses propres bénévoles qui deviennent eux-mêmes bénéficiaires de l’aide qu’ils prodiguent aux autres. Ségolène Neuville, la secrétaire d’Etat à la lutte contre l’exclusion, l’avoue elle-même : « Il nous reste encore beaucoup à faire ». C’est un doux euphémisme. 

Maladies françaises

Maladies françaises

Trop d'annonces tue les annonces ! Hier, il n'y avait que l'embarras du commentaire entre la présentation en Conseil des ministres du projet de loi santé de Marisol Touraine, le dévoilement des grandes lignes du futur projet de loi sur la croissance par Emmanuel Macron, et le détail des restructurations dans l'armée par Jean-Yves Le Drian. C'est à se demander si la France n'est pas atteinte soudainement de « réformite compulsive ». Cette pathologie a manifestement échappé à notre ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, qui a diagnostiqué trois maladies dont souffrirait le pays : la défiance, la complexité et le corporatisme.
En fait, cette subite montée de fièvre réformatrice n'est pas totalement fortuite. Elle survient au moment où la France a transmis à Bruxelles son projet de loi de finances pour 2015 aux fins d'examen clinique par la Commission. Sachant que notre pays présente tous les symptômes d'une fâcheuse boulimie dépensière, il s'agissait de montrer qu'une sévère cure d'amaigrissement est programmée… pour demain.
Espérons que ces signaux venus de Paris suffiront à convaincre les Diafoirus bruxellois. Parce que, pour l'instant, on en reste au stade des bonnes intentions. Emmanuel Macron a présenté l'esquisse d'un projet comportant de nouvelles pistes – comme la libéralisation du transport par car – sur lesquelles il reste encore beaucoup à débattre. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a énuméré des restrictions qu'aggrave une absence de recettes budgétaires prévues dans la loi de programmation militaire. Au point de mettre en péril notre outil militaire.
Enfin, Marisol Touraine a fait le pari de la responsabilisation des patients et de la prévention pour que la France respire la santé, même si les médecins libéraux crient à l'étatisation du système. Au final, on voit bien que la principale maladie de la France, trop longtemps bercée d'illusions anesthésiantes par ses dirigeants, est, comme pour tout corps anémié, l'incapacité à supporter les réformes. De crainte que tout remède soit pire que le mal.