Bien sûr ce ne sont que des phrases. Mais puisque la politique, c’est d’abord des idées et des mots, alors il faut saluer le discours de Manuel Valls devant les milliers de patrons réunis à l’Université d’été du Medef. Un propos positif pour l’entreprise et les entrepreneurs, un credo, des encouragements, des promesses. Et, contrairement aux habitudes, pas de mise en garde, pas de contrepartie menaçante, pas de marché de dupe. Chapeau !
Bien entendu, ce ne sont que des phrases, et il faudra attendre les actes pour juger de l’intensité de l’engagement du Premier ministre. Tout peut si facilement se perdre dans les palabres parlementaires, les débats sans fin, les petits compromis de basse politique. Or le temps de la politique n’est pas celui de l’économie, et il y a urgence car la France s’enfonce. Mais même si ce ne sont que des phrases, ce discours est un coup de poing à une partie de la gauche. On attendra évidemment les premières échauffourées au sein du PS et de feue la majorité pour juger de ses chances de devenir la nouvelle ligne de cette famille politique. Mais puisque la politique, c’est d’abord des discours, alors celui de Manuel Valls oblige toute la gauche socialiste à changer de référentiel, à se positionner désormais par rapport à ce plaidoyer du chef du gouvernement pour l’entreprise dans la nation.
C’est aussi un coup de poing en direction de la droite qui n’a jamais eu cette liberté de ton vis-à-vis de l’entreprise. Toujours suspectés d’en être trop proches, ses dirigeants n’ont jamais été aussi décomplexés vis-à-vis des patrons, se croyant systématiquement obligés d’accompagner chaque compliment d’un rudoiement. Voilà donc toute l’opposition de droite obligée de repenser son rapport aux patrons et au patronat.
Bien sûr, ce ne sont que des mots, mais ils annoncent peut-être un petit pas vers la modernité.