TOUT EST DIT

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jeudi 31 juillet 2014

L’individu face à ses choix (4) : L’infiniment petit est l’infiniment grand

Le meilleur argument pour la liberté est une vie bien vécue

Nous avons vu que la complexité du monde ne justifie pas qu’on décide pour l’individu, mais au contraire qu’on le laisse faire. L’histoire démontre d’ailleurs que la fragmentation est plus favorable à l’innovation que l’unité politique ; à tous les niveaux, il vaut mieux décentraliser. Le système politique idéal est donc celui qui rend l’individu libre et responsable de ses choix. Mais une fois rendu maître de son destin, comment l’individu doit-il se comporter ?
D’un point de vue moral, c’est-à-dire que l’on doit attendre de chacun, l’individu doit simplement ne pas empêcher son prochain d’être maître de son propre destin ; il ne doit attenter ni à sa sûreté, ni à sa propriété, et le laisser penser et croire ce que bon lui semble.
D’un point de vue éthique, chacun doit alors être maître de soi-même et faire bon usage de sa liberté. Comprendre sa responsabilité dans le monde : la liberté repose sur les hommes libres. Le bon fonctionnement de la société n’est pas assuré uniquement par des droits individuels qui sont autant d’interdictions envers les autres, mais aussi sur le comportement vertueux de ses membres. Autant que possible, le droit empêche de nuire ; autant que possible, chacun doit agir bien.
Non seulement en se tenant prêt à défendre ses droits, mais en veillant à défendre aussi ceux des autres. Être plus libre, c’est avoir plus de choix ; la « concurrence » des modes de vie et de pensée doit être assurée. Pas de liberté économique sans liberté sociale, et inversement.
Dans une société volontaire, nous sommes un individu et en tant que tel une partie du tout. Nos actions ont une influence sur les autres ; il faut se concevoir alors comme responsable du monde entier.
Sans culpabilité pour ce que nous n’avons pas fait, nous avons une responsabilité sur ce que nous pouvons y faire. Ce n’est, encore une fois, pas une obligation ; la morale nous interdit de contraindre autrui à adopter nos valeurs et visions. Mais cela a du sens pour l’individu, pour agir bien. Sans être nécessairement celui qui l’a laissé tomber, on peut ramasser un détritus pour améliorer le confort de tous ceux qui passeront après nous et que nous aurions pu être. De même, sans accepter l’idée que le succès des uns se fait toujours aux dépens des autres, se montrer généreux avec ceux que l’on souhaite soutenir est ce qu’il est bien de faire. Sans obligation.
Et on se rend compte alors que la plus grande contribution que l’on puisse apporter au monde, c’est de vivre sa passion, son talent, son don. Apporter au monde ce qui l’embellit, l’enrichit. Exceller en soi-même.
Cela requiert bien évidemment d’être dévoué à son propre accomplissement, car c’est par la pratique que s’acquiert la maîtrise, et seule la passion permet de supporter les efforts.
Le meilleur argument pour la liberté est une vie bien vécue.
Il faut montrer l’exemple de ce que serait une vie bien vécue dans une société volontaire. Il ne faut pas faire du manque de liberté la cause de tous nos maux, ni l’excuse à tous nos échecs.
Car nous avons aussi en nous la peur du changement et de la responsabilité. Prendre responsabilité sur sa vie, c’est considérer qu’aucun obstacle ne doit nous empêcher d’atteindre nos buts et que si un obstacle résiste, il faut l’écarter du chemin. Attendre que la liberté vienne à soi ne peut pas aboutir, l’histoire le montre. Il faut d’abord créer l’espace dont elle a besoin.
Et cet espace est d’abord en nous. Si nous sommes malheureux, est-ce uniquement la faute de l’État ? Quel syndicat, quel fonctionnaire des URSSAFF peut nous empêcher d’exercer nos talents, d’exprimer notre créativité et notre compétence ? Quelle censure, explicite ou implicite, nous empêche de diffuser nos idées et d’être patient et bienveillant envers nos proches ?
Quelle patience avons-nous envers ceux qui ne sont pas d’accord avec nous, aussi victimes que nous (et peut-être plus) d’un système qui les empêche d’être libres, et leur en éloigne l’envie ? La liberté est une idée si belle qu’il est difficile d’en faire la promotion ; une fois qu’on a compris sa beauté, elle semble aller de soi. Mais ce n’est pas le cas, loin de là ; en nous tous, il peut y avoir un homme intègre ou un homme mauvais, et souvent simplement un homme ignorant.
Et voilà notre responsabilité dans le monde : faire en sorte de pouvoir exprimer son talent, et qu’autrui le puisse aussi. Il n’y a alors plus aucune concurrence entre les individus, à proprement parler ; personne ne se considère en compétition avec autre que soi-même. Et pour cela, il faut vivre nos vies avec passion et diffuser nos idées avec discernement. Vivre autant que faire se peut comme si on était libre, et faire tout ce que l’on peut pour le devenir un jour.
Car alors, ce jour viendra.

Le Califat est une menace pour la France

Au chevet des chrétiens d’Irak avec Mgrs Gollnisch et Dubost, le cardinal Barbarin a déclaré mardi qu'il fallait encourager les chrétiens d'Irak persécutés par les jihadistes à rester dans ce pays où ils ont développé depuis des siècles « un art de vivre ensemble qui est aussi une grande richesse pour l'humanité ». Les ministères des Affaires étrangères et de l'Intérieur français ont en effet annoncé être prêts à accorder l'asile aux chrétiens d'Orient menacés par les islamistes. C’est un peu tout ce qu’ils savent faire. Mgr Barbarin s’est dit inquiet de telles mesures « parce qu'on va aggraver l'exode et on va aggraver la situation ».
Louis Aliot, rejette, lui aussi, l'initiative du gouvernement. « La France ne peut plus recevoir d'immigration ».
Dans un pays où la politique d’immigration aurait été pensée et contrôlée (et ce depuis des décennies), il est bien évident que les chrétiens d’Irak devraient être accueillis en priorité. Au nom de leurs racines chrétiennes et des liens historiques qui unissent la France aux Eglises d’Orient. On sait que c’est loin d’être le cas. C’est même tout l’inverse qui a été mis en place par toute une génération de responsables politiques pour lesquels « la foi est un objet non identifié », selon la formule de Famille Chrétienne. Le gros malaise de François Hollande face à la question est manifeste. On a accueilli en priorité et en masse les immigrés dont les religions, les cultures et les coutumes étaient les plus éloignées, les plus opposées voire les plus hostiles aux nôtres.
Ne pas les accueillir tous ne signifie pas les abandonner. Ce qui est le cas actuellement. La France n’est absolument « pas à la hauteur de l'enjeu », comme l’a justement fait remarquer l'ancien ministre UMP des Affaires européennes Bruno Le Maire, qui appelle à une intervention diplomatique et politique sur un pertinent argument :
« L'installation d'un califat islamique à Mossoul est une menace pour nos intérêts, pour nos valeurs, on ne peut pas laisser passer ça sans intervenir et prendre les initiatives diplomatiques nécessaires ».
« Il n'y a pas d'initiative forte avec Barack Obama, avec Angela Merkel, ni avec d'autres Européens, pour appeler à la défense des chrétiens d'Orient », poursuit Lemaire.
La vie sous la charia
Le Père Anis Hanna, prêtre irakien, a dressé un bilan détaillé et horrifiant de la situation à Mossoul au 28 juillet, jour de l’Aïd el-fitr (fête de la rupture du jeûne) :
« Tous les habitants de Mossoul ont été informés des nouvelles lois (…) Les pantalons sont interdits et toute mode occidentale interdite. Les hommes s’habilleront à la manière afghane, d’une sorte de chemise longue jusqu’aux genoux et d’un sarwal. Ils devront se laisser pousser la barbe et se raser la tête et les moustaches. Quant aux femmes, qui n’ont plus le droit de travailler à l’extérieur de leur maison, elles doivent être voilées de la tête aux pieds. Et si jamais une femme désire sortir de chez elle, un homme de sa famille doit l’accompagner, sinon elle n’a pas le droit d’être dehors.
Les magasins vendant de l’alcool, les salons de coiffure, de beauté, les magasins de produits de beauté sont désormais interdits. La télévision ne peut plus diffuser ni des programmes culturels, ni des comédies. Pas de chaînes télévisées, pas de chanson ni de musique, pas de théâtre, pas d’artistes, ni de poètes. Bref, tout art est interdit. Aucune place pour les artistes dans l’Etat islamique de Mossoul ! »
« Un de mes amis de faculté, Wathiq, précise le père Hanna, a été mis à mort avec d’autres personnes parce qu’ils travaillaient pour une chaîne de télévision à Mossoul ».
L’État islamique a aboli le système judiciaire de la ville. C’est la seule loi de la charia qui vaut désormais. Celle des mariages forcés… « Les jihadistes de l’Etat islamique obligent les habitants de Mossoul à leur offrir leurs jeunes filles. Les parents doivent obéir sans poser de question ; les jeunes filles ne doivent absolument pas donner leur avis».
A part ça, « le grand soir jihadiste », « le rêve de l’Oumma » tel que Ben Laden n’aurait même pas osé l’imaginer, et qui s'étend de la province d'Alep, dans le Nord de la Syrie, jusqu'à celle de Diyala dans l'Est de l'Irak (à trois heures d’avion de chez nous) est un pur fantasme d’islamophobe. 

La faillite du monde occidental

La faillite du monde occidental
Bien entendu, les grandes tendances historiques n’apparaissent à la pleine lumière du jour qu’avec le recul des décennies ou des siècles. Et pourtant, nous vivons peut-être une phase nouvelle de l’histoire de l’humanité qui serait celle de l’effondrement du monde occidental. L’abandon des chrétiens d’Irak et de Syrie en est l’un des symptômes les plus épouvantables, les plus significatif. Dans l’indifférence et l’inaction de la communauté internationale, les chrétiens victimes de persécutions ont disparu de la ville de Mossoul où ils vivaient depuis plus de 1000 ans sans que jamais, d’ailleurs, les mots d’épuration ethnique n’aient été prononcés. Et pourtant… Le monde occidental, dont le christianisme est l’un des piliers, avec la culture grecque, la civilisation latine et les Lumières, se renie à travers cet abandon invraisemblable.https://www.portesouvertes.fr/informer/presse/communique-de-presse/2014/3238337/urgence-irak
Le monde occidental, nous le voyons aujourd’hui, totalement désemparé,  incapable d’esquisser le moindre geste significatif, dans un monde en pleine désintégration: Irak, livré au jihadistes, Libye, Ukraine, Afrique subsaharienne. En réalité, le monde est privé d’ordre, de leadership et la déstabilisation le gagne de part en part. Vingt à trente ans auparavant, nombreux étaient ceux qui croyaient à l’avénement de la démocratie universelle, de la loi universelle des marchés et la fin de l’histoire:" Le triomphe de l’Occident, de l’idée occidentale, éclate d’abord dans le fait que tout système viable qui puisse se substituer au libéralisme occidental a été totalement discrédité." (Francis FukuyamaLa fin de l’histoire, Commentaire, 1989). Les causes de cette débâcle du monde occidental dont on célébrait la victoire au début des années 1990, sont sans doute multiples: la mauvaise conscience, au coeur de l’idéologie dominante, la violence de la crise financière et économique de 2008-2012, une succession de dirigeants médiocres (Clinton, GW Bush, Obama).
Et puis, un facteur qui nous échappe, "le secret de la force de l’histoire" dont parle Charles Péguy dans Cliodialogue de l’histoire et de l’âme païenne . Ben Laden est le grand vainqueur de ce début du XXIème siècle: les attentats du 
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11 septembre 2001, entraînant l’intervention occidentale de 2003 en Irak ont ouvert une ère de chaos sans fin. Cette instabilité conduit sans doute au retour des Nations, ultime protection dans la tourmente. Quelle forme prendra-t-il? Celui de Nations repliées, aigries,  revanchardes, frileuses; ou celui de Nations ouvertes sur l’extérieur, le dialogue, la modernité, prêtes à affronter les réalités, même dans la douleur, l’effort, et à relever les défis? Nul n’en sait rien…

Une coupe dans laquelle aurait bu Périclès a été découverte en Grèce

ARCHEOLOGIE - Le puissant homme d’état Athénien a signé la coupe, tout simplement...
Une coupe à vin ayant très probablement été utilisée par Périclès, l'homme qui fit la renommée d'Athènes dans l'Antiquité, a été découverte sur le chantier d'un parking dans le nord de la capitale grecque, a rapporté mercredi le quotidien Ta Nea.
Après avoir reconstitué la coupe en céramique brisée en douze morceaux, les archéologues ont eu la surprise de lire sous l'une des poignées le nom de «Périclès» gravé aux côtés de cinq autres noms visiblement inscrits par ordre d'âge, explique le quotidien.

Le rare Ariphron comme garant

Les scientifiques se disent sûrs à «99%» que la coupe a été utilisée par le général et homme d'Etat du Ve siècle avant JC car le nom d’Ariphron, qui était celui du frère aîné de Périclès, figure également sur l'objet.
«Le nom d'Ariphron est extrêmement rare et son inscription au-dessus de celui de Périclès nous rend sûr à 99% qu'il s'agit là des deux frères», a déclaré dansTa Nea Angelos Matthaiou, secrétaire de la Société grecque d'épigraphie.

L'orthographe et les jeunes

Selon l'expert, le jeune Périclès, alors âgé d'une vingtaine d'années, aurait partagé un verre de vin avec ses cinq compagnons qui auraient gravé leurs noms en souvenir de ce moment de convivialité.
«Ils devaient être un peu ivres car celui qui a écrit le nom de Périclès a fait une erreur qu'il a corrigée», a observé Angelos Matthaiou.

«Une trouvaille rare»

«La coupe a vraisemblablement été offerte à un septième homme nommé Drapetis («évadé» en grec, ndlr) qui était sans doute un esclave travaillant comme serveur ou le propriétaire de la taverne», a expliqué l'archéologue Galini Daskalaki dans Ta Nea.
«C'est une trouvaille rare, le témoignage vivant d'un moment d'intimité» de Périclès dont le nom est identifié à l'âge d'or de la démocratie athénienne, celui qui vit l'Acropole acquérir sa physionomie actuelle.

La vengeance de Sparte

Ironie de l'histoire: la coupe a été trouvée rue de Sparte, la grande rivale d'Athènes durant la guerre du Péloponnèse qui a déchiré les deux cités pendant trente ans (431-404 avant JC)
Périclès en fut l'une des victimes, mort en 429 avant JC. d'une épidémie qui ravagea la cité assiégée.
La coupe sera exposée à l'automne au Musée épigraphique d'Athènes, selon Ta Nea.

« Le chef de l'Etat se transforme en manager compassionnel »

François Hollande a décrété trois jours de deuil national suite au crash de l'avion d'Algéria Air lines. Que vous inspire cette décision?
Jean-Pierre LE GOFF: Depuis des années, les politiques, de droite comme de gauche, jouent sur le registre victimaire en se voulant proches de la «vie des gens», de leurs souffrances et de leurs sentiments. En juillet 2002, après sa réélection, Jacques Chiracouvrait trois «chantiers prioritaires»: la lutte contre le cancer, la sécurité routière, la condition des handicapés, objectifs qui antérieurement relevaient plus des ministères de la santé et des transports que des fonctions du chef de l'État. Le thème de la souffrance et des victimes a été un thème privilégié
le sous préfet aux champs...
de Ségolène Royale comme de Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2007, chacun des deux candidats étant particulièrement sensible aux catégories de victimes convenant le mieux à ses thèmes de campagne et à son électorat. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à un point limite de cette valorisation politique de l'émotion victimaire et de la réaction «communicationnelle» à des «événements» dont beaucoup relevaient antérieurement des accidents de toutes sortes et des faits divers.


Le président de la République est-il en train de devenir une cellule de soutien psychologique à lui tout seul?
La déclaration du Président de la République après la rencontre avec les familles des victimes du crash aérien pousse à l'extrême ce délitement du politique. La figure du chef de l'État se transforme en celle du manager compassionnel qui prend tout en main. Le «partage du chagrin» s'accompagne d'une série de décisions émanant de sa personne: la sécurisation du lieu de l'accident, l'identification des corps, l'enquête, l'accompagnement et le soutien psychologique des familles… Par-delà la compassion sincère et l'expression de lasolidarité, la confusion des fonctions et des genres est poussée à l'extrême. Cela me paraît symptomatique d'une recherche pathétique pour tenter de retisser un lien avec le pays, alors que l'incohérence et l'impuissance de la politique suivie dans nombre de domaines - au premier rang desquels la question de l'emploi -, creuse chaque jour un peu plus le fossé. François Hollande tente tant bien que mal de recoller les morceaux d'un pays morcelé, en érigeant les victimes et leur souffrance en nouveaux thèmes d'une unité nationale qui fait défaut. C'est une «politique de l'ambulance» dans un pays malade du chômage de masse et de la perte de l'«estime de soi», faute de projet structurant.
La politique est-elle en train d'épouser l'information continue qui se fonde, elle-même très souvent, sur l'émotion?
C'est une course à n'en plus finir à l'image pour montrer qu'on se soucie des malheurs des gens et, tout comme les journalistes qui sont «en direct», les représentants de l'État se rendent au plus vite sur les lieux des drames, ou d'une possible catastrophe, comme Ségolène Royal sur un bateau de la marine nationale pour veiller à la pollution possible par l'épave du Costa Concordia… Leur présence donne l'impression d'une proximité de tous les instants et peut faire croire que les bons sentiments et les déclarations agissent comme par miracle sur la réalité. Cela permet un maximum de visibilité pendant un court laps de temps - celui de l'«actualité» médiatique où un «événement» chasse l'autre presque quotidiennement. L'«écoute de la souffrance» et les déclarations d'intentions peuvent même servir d'argument d'autorité pour faire taire l'adversaire politique, écraser tout recul réflexif au nom de l'authenticité des sentiments. L'étalement spectaculaire de la souffrance dans les grands médias audio-visuels qui fonctionnent en boucle n'impliquent pas de longs débats ; l'émotionnel écrase tout et empêche de penser.
Que reste-t-il de l'art de gouverner dans cette obsession émotionnelle?
C'est la fonction même du politique qui est en question. L'écart entre l'État et la société, entre gouvernants et gouvernés est constitutif de la vie politique et de la démocratie. C'est précisément ce qui permet à l'État de se placer au-dessus des fluctuations et des émotions de l'opinion amplifiées par les grands médias, tout en étant au fait de l'état de la société et des préoccupations des citoyens. Dans le même temps, le politique se doit de renouer les fils du «roman national» dans le nouveau monde dans lequel nous vivons, en traçant un avenir discernable dans lequel le pays puisse se retrouver. Ce sont les conditions pour sortir d'une «souffrance» et d'une «victimisation» qui n'a cessé de se développer dans la société. Faute de quoi, on renforce le climat d'angoisse et de démoralisation dans un pays déboussolé qui ne sait plus d'où il vient et où il va. Et, quoi qu'on en dise, on verse dans la démagogie et on fait le jeu des populistes.




Sortie de crise: Dans quel état sont les économies du sud de l’Europe?

EURO - L’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal, et Chypre vivent des destins différents…
La crise économique n’est toujours pas finie dans la zone euro. L’Espagne, la Grèce, le Portugal et Chypre n’en sont pas encore sortis. Chacun y allant à son rythme pour se remettre. Tournée d’Europe des pays du Sud, six ans après le début de la crise…
L’Espagne redémarre. De l’autre côté des Pyrénées, les réformes et l’orthodoxie budgétaire commencent à payer après six années de crise. Lire par ici notre analyse en profondeur du renouveau encore fragile de la quatrième économie européenne.
L’Italie reste en crise. La croissance ne repart pas, le chômage reste élevé (12,6 % en mai), la consommation atone et la production industrielle en berne. Le gouvernement a tout de même décidé de renvoyer à plus tard la réforme du marché du travail, pourtant considérée comme essentielle par les partenaires de l’Italie. Parvenir à 0,8 % de croissance du PIB cette année comme le prévoit le gouvernement sera «très difficile», a reconnu ce mois-ci le président du conseil Matteo Renzi. «Notre priorité est l’emploi. Mais je crois que les statistiques ne commenceront à s’améliorer qu’en 2015. Que la croissance soit de 0,4 ou 0,8 ou 1,5 % ne change rien à la vie quotidienne des gens». Le centre de recherche du lobby patronal italien a pour sa part noté que «l’Italie était en crise avant la crise et continue de l’être».
La Grèce, plombée par sa dette publique. La Grèce s’efforce laborieusement de sortir de la crise en appliquant depuis 2010 un plan draconien d’austérité dicté par l’UE et le FMI, en contrepartie de son renflouement (le pays a bénéficié jusqu’ici de deux prêts successifs de 240 milliards d’euros). Ces mesures ont considérablement réduit le niveau de vie de toutes les catégories de la population. Ainsi, le salaire minimum est gelé jusqu’en 2016 à 580 euros par mois. De même, le salaire moyen net dans le secteur privé grec s’est élevé à 817 euros par mois en 2013, soit 20 % de moins qu’en 2009. L’économie, minée par un chômage qui atteint 27 %, devrait néanmoins amorcer une légère reprise cette année. Le gouvernement grec espère une croissance de 0,6 % après six ans de récession. Ce progrès est principalement lié à la bonne performance des exportations en début d’année.
Le Portugal peut faire pire. L’agence d’évaluation financière Moody’s a relevé la note de la dette du Portugal à Ba1 en juillet, la plaçant à un cran de la catégorie investissement, label très recherché que le pays avait perdu en 2011. Le PIB a subi au premier trimestre une baisse surprise de 0,6 %, marquant une rechute pour le pays qui était sorti au printemps 2013 de deux ans et demi de récession. Moody’s salue toutefois l’engagement des autorités à poursuivre la réduction des déficits en dépit de «revers répétés» infligés par la justice. Fin mai, la Cour constitutionnelle portugaise a en effet invalidé plusieurs mesures d’austérité inscrites au budget 2014. Mais le gouvernement a déjà annoncé de nouvelles mesures «contrebalançant» l’impact de cette décision. Cependant,l’effondrement de l’empire financier Espirito Santo, aux ramifications tentaculaires dans l’économie du Portugal, risque d’emporter dans sa chute d’autres entreprises et freiner le redressement du pays, tout juste sorti de son plan de sauvetage international.
Chypre attend 2015. L’économie a été ébranlée par une crise financière qui a obligé l’île à recourir en mars 2013 à un plan de sauvetage de 9 milliards d’euros d’ici 2016 assorti de conditions draconiennes. Début juillet, la zone euro a approuvé formellement lundi le versement de 600 millions d’euros. L’île devrait renouer avec la croissance l’an prochain après deux années de dure récession.Les bons résultats du secteur du tourisme et les revenus associés attisent les espoirs que le tourisme aide à redresser l’économie.