TOUT EST DIT

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lundi 9 juin 2014

Antonis Samarás nomme un nouveau ministre des Finances


Le Premier ministre grec, le conservateur Antónis Samarás, a procédé lundi à un profond remaniement ministériel, marqué par la nomination au portefeuille crucial des Finances de Guikas Hardouvelis, a annoncé la nouvelle porte-parole du gouvernement Sophia Voultepsi. Intervenant à mi-mandat de la coalition droite-socialistes dirigée depuis deux ans par M. Samarás, ce remaniement vise à donner un nouveau souffle au gouvernement, critiqué pour la poursuite de mesures de rigueur draconiennes dictées par les créanciers du pays, UE et FMI. Guikas Hardouvelis, professeur à l'université du Pirée et conseiller économique de l'Eurobank, l'une des principales banques grecques, avait été directeur de l'ancien Premier ministre Lucas Papademos entre novembre 2011 et mai 2012, au pic de la crise grecque.

Pro-européen et issu du même milieu de centre gauche comme son prédécesseur Yannis Stournaras, M. Hardouvelis avait participé aux négociations de la restructuration de la dette grecque en 2012, qui avait effacé près de 106 milliards d'euros d'obligations détenues par les créanciers privés, surtout les banques. Yannis Stournaras, qui a conservé le portefeuille des Finances pendant deux ans, devrait prendre la tête de la Banque de Grèce dont le mandat de l'actuel gouverneur, Georges Provopoulos, arrive à échéance à la mi-juin, selon les médias grecs. Ce remaniement au cours duquel au moins cinq ministres ont été remplacés, dont celui de l'Éducation, de la Santé, du Développement et de l'Intérieur, vise, à mi-mandat, à rétablir l'image du gouvernement ternie par la victoire aux élections européennes du principal parti d'opposition, la Gauche radicale Syriza. Le Syriza a devancé de plus de 3 % le parti conservateur Nouvelle Démocratie, critiqué pour sa politique d'austérité.

La République zombie


La France vit une crise de régime sans précédent depuis la fin de la IVe République, dont Manuel Valls et François Hollande ont, chacun à sa manière, avoué l'ampleur. En rappelant que le mandat du président devait aller à son terme, le Premier ministre a souligné la possibilité qu'il soit contraint à renoncer prématurément à la fonction de chef de l'État, qu'il est incapable d'assumer. En se réfugiant derrière la présumée solidité des institutions, François Hollande a avoué qu'il se trouve dans une impasse et qu'il ne dispose plus de la légitimité requise pour diriger le pays. Enfin, en prétendant réorienter une Europe au sein de laquelle il est totalement isolé et impuissant, il a achevé de se déconsidérer auprès des Français comme de nos partenaires.
Le problème, ce n'est pas l'Europe, c'est la France. Et le problème de la France, ce ne sont pas les Français, c'est François Hollande. Par sa faiblesse et sa légèreté, il est une menace pour la République et pour l'Europe.
Deux ans après son élection, le bilan de François Hollande est apocalyptique, à la mesure de son inconséquence. Le président du néant qui ne croit à rien, qui ne dit rien et qui ne fait rien a rétréci la France. La croissance a été euthanasiée par l'envolée d'une fiscalité confiscatoire, de lois et de normes meurtrières pour les entreprises. La paupérisation progresse en même temps que l'activité régresse. Le chômage poursuit sa course folle, alors qu'il diminue partout en Europe. La famille, dernier rempart contre la crise, est la cible d'un travail de démolition systématique.
La France est marginalisée au plan international, déclassée par le leadership allemand sur l'Europe continentale et la zone euro, absente de la gestion de la crise ukrainienne, où se joue une part décisive de l'avenir du continent. L'unique succès que constituait l'intervention au Mali est compromis par la complaisance envers les errements des autorités de Bamako, qui ont provoqué la chute de Kidal, et par les coupes programmées dans les dépenses militaires, qui entraîneront la perte irréversible de nos capacités militaires et industrielles. Avec à la clé la déstabilisation de l'un des derniers pôles d'excellence et facteurs de puissance de notre pays.
Paupérisée et surendettée, divisée, abaissée et humiliée, la France se trouve désormais dans une situation prérévolutionnaire où tout devient possible. Plus la crise s'aggrave et devient existentielle, plus se creuse le vide politique sous l'effet de quatre chocs.
Le premier découle du vide d'autorité à la tête de l'État. Nicolas Sarkozy avait démontré que la Ve République ne pouvait fonctionner sans Premier ministre ; François Hollande prouve qu'elle est menacée dans son existence même par l'absence de président de la République. Par son impopularité et son incapacité, il constitue le premier obstacle à la mise en oeuvre des réformes vitales pour notre pays.
Le deuxième est lié à la décomposition de la majorité et du Parti socialiste, que sa déroute municipale prive de ses forces vives. François Mitterrand, sous couvert d'Union de la gauche, avait éliminé le Parti communiste ; François Hollande, en guise de réenchantement du rêve français, poursuit la liquidation méthodique du Parti socialiste, qui, privé de ses élus et de ses électeurs, est de plus en plus tenté de se rebeller pour éviter d'être emporté dans la chute mortelle du président.
Le troisième provient de l'effondrement de l'opposition sous le poids des scandales en chaîne qui accablent l'UMP. D'un côté, ses dirigeants fraudeurs et faussaires n'ont pas hésité à vider les caisses et à spolier leurs propres militants. De l'autre, les stratégies personnelles des candidats à la présidentielle, Nicolas Sarkozy en tête, interdisent l'émergence d'une opposition responsable et organisée. Nicolas Sarkozy dissout l'UMP comme François Hollande le PS, privant l'opposition de leader, de stratégie, de projet, et laissant le champ libre à l'extrême droite.
Le quatrième choc est créé par la percée du Front national, premier parti de France aux élections européennes, qui change de dimension en s'imposant non plus comme un mouvement protestataire mais comme une alternative politique. Le 25 mai 2014, contrairement au 21 avril 2002, ne relève pas d'une diabolique surprise liée aux circonstances, mais d'un vote conscient et assumé, gros du désespoir des citoyens et produit de la dérive démagogique de la classe politique.
La France de François Hollande est une République zombie, sans valeurs, sans cap, sans puissance, sans stratégie autre que la survie de ses dirigeants. Pour le monde extérieur, c'est Cuba, sans le soleil mais avec l'extrême droite. Pour l'Europe, c'est l'homme malade qui peut relancer la crise de l'euro. Pour les Français, c'est un bateau ivre privé de capitaine.
Voilà pourquoi la France ne peut attendre 2017 pour se réformer. Du côté de la majorité, l'homme clé est désormais Manuel Valls : il lui revient de réaliser son programme de réformes, au lieu de multiplier des contre-mesures prises sous l'effet de la panique, et de démontrer qu'il peut réunir une majorité stable pour les conduire à bien. À défaut, la seule issue est la dissolution. Du côté de l'opposition, il ne suffit pas de préparer un Congrès ; il faut faire la vérité et jeter une lumière crue sur les dérives passées ; il faut engager un travail collectif de reconstruction intellectuelle et programmatique. À défaut d'une remise en ordre de marche rapide de l'UMP, le champ est libre pour le Front national. À droite comme à gauche, il est grand temps que la politique des partis qui ont pris en otage la Ve République cède le pas devant la politique de la France

Ce qui manque à la droite?


… Ce ne sont pas les hommes, mais la certitude que la France vaut mieux que les partis !
La droite française cessera-t-elle un jour de donner raison au socialiste Guy Mollet, qui la définissait, en 1956, comme « la plus bête du monde » ? Ironie de l’histoire : deux ans plus tard, la Ve République était proclamée et c’est la gauche qui, jusqu’à sa reprise en main par François Mitterrand, en 1971, collerait le mieux à la définition que donne le Larousse de la bêtise : “manque d’intelligence ou de jugement”.
L’ennui, c’est que tout recommence toujours. D’où la question que pose Valeurs actuelles cette semaine : comment expliquer qu’en dépit de l’échec patent, cuisant, et par bien des côtés humiliant de l’actuelle majorité, l’opposition, à qui tout devrait sourire, se trouve à nouveau engluée dans ce qui fut la mélasse de la IVe République, à savoir le Meccano électoral ?
Quand Juppé prône une fusion entre la droite et le centre pour faire pièce au Front national, se rend-il compte qu’il en revient au point de départ de l’UMP, en 2002 ? Une trouvaille qu’Éric Zemmour résumait alors d’une formule : « L’UDF aux idées ; le RPR à la manoeuvre… » On a vu, une fois de plus, le résultat aux européennes : ainsi appariée, la droite n’avance plus. Lasse de jouer les godillots, la piétaille bonapartiste s’abstient… ou va voir ailleurs !
L’erreur est humaine ? Certes. Mais, ajoutaient les curés d’autrefois : ce qui est diabolique, c’est de persévérer ! Quand l’union à tout prix se solde par un rétrécissement de son périmètre, il est peut-être temps de changer de logiciel…

Pense-bête à l'usage de la droite


La boussole inversée est l'une des grandes spécialités médiatiques. Quand elle annonce le nord, c'est que le cap a été mis sur le sud. Et inversement. Ces temps-ci, elle s'en donne à coeur joie sur la crise de l'UMP, dont elle annonce la mort prochaine.
L'UMP est morte, vive l'UMP ! Sous la férule d'une bande de Pieds nickelés cyniques et cupides, le parti de la droite parlementaire était en train de s'étioler, pour le plus grand bénéfice du FN, comme on a pu le constater aux élections européennes. Le clanisme mène à tout à condition d'en sortir. Mais M. Copé s'y enclouait, sur fond de surfacturations ou de fausses factures.
Une bonne nouvelle pour la droite, une mauvaise pour Mme Le Pen et M. Hollande : c'est ainsi que l'on peut résumer ce qui s'est passé, la semaine dernière, à l'UMP. À l'heure où la relance de ce parti devient enfin possible, on se frotte les yeux quand on entend Mme Morano dénoncer l'"illégitimité" du triumvirat Fillon-Juppé-Raffarin, désigné pour expédier les affaires courantes après la démission de M. Copé, qui s'était autoproclamé président alors que, malgré sa triche organisée, les résultats de l'élection interne le donnaient perdant. De peu, mais perdant.
La droite est en voie de résurrection, n'en déplaise aux oiselles ou oiseaux de malheur. Parce qu'elle a, comme la nature, horreur du vide, la démocratie a besoin de remplir au plus vite l'espace grandissant des opposants au pouvoir socialiste. Si elle ne commet pas d'erreurs, l'UMP, débarrassée de ses mauvais génies, devrait rapidement combler son retard sur le FN. Elle a plus d'un atout dans sa manche.
Les jérémiades sont malvenues quand, comme elle, on a au moins trois candidats sérieux à la présidence. Récapitulons, par ordre alphabétique. D'abord, François Fillon, qui a un handicap de popularité à rattraper mais qui, le sourcil pompidolien en prime, incarne un dessein économique et une volonté de redressement. Ensuite, Alain Juppé, grand blessé de la politique, couturé de partout, dont l'étoile ne cesse de grandir et qui a pris une stature de "père du peuple". Enfin, Nicolas Sarkozy, ce cocktail d'énergie et de charisme que l'on sait, qui joue les Arlésiennes en agitant ses marionnettes dans la coulisse. Avant de retourner dans l'arène, s'il y retourne vraiment, il faudra toutefois qu'il songe à faire le tri entre ses amis ou alliés qui sentent trop souvent le soufre : Mme Balkany ou MM. Guéant, Buisson, Copé et consorts. S'il arrivait malheur aux trois impétrants susdits, l'UMP pourrait encore aligner une personnalité comme François Baroin, le fils putatif de M. Chirac, qui fait l'unanimité des ténors.
Autant de candidats d'envergure, c'est une force. À condition que la droite tire les leçons du fiasco historique du 25 mai 2014 et entame le travail de fond qu'elle n'a toujours pas commencé. Au cas où la droite oublierait sa liste de courses, voici un pense-bête pour l'aider à réfléchir à sa refondation :
Ne plus avoir peur d'elle-même dans un pays que tout affole, même son ombre. Préparer dès maintenant les réformes de fond qui, adoptées dans les cent premiers jours de l'alternance, permettront de redonner au pays confiance en lui-même et de le remettre d'équerre sur les finances, la fiscalité ou l'éducation. En attendant, que la droite n'oublie surtout pas de se souvenir de sa lourde part de responsabilité dans le délabrement financier et industriel constitutif du déclin français.
Redéfinir le rôle de l'État qui, à force d'engraisser, est devenu à la fois trop faible et trop puissant. L'État, dont l'économiste libéral Frédéric Bastiat écrivait joliment en 1848 qu'il est "la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde". La droite ne peut faire l'économie d'une réflexion sur cette question.
En finir avec l'opposition perroquet, qui amène la droite à vitupérer systématiquement le pouvoir socialiste, y compris quand il va dans la bonne direction (baisse des dépenses publiques, pacte de responsabilité, refonte territoriale, interventions militaires au Mali ou en Centrafrique, etc.). Le pays est dans un tel état, économique et psychologique, que le patriotisme devrait être de mise.
Rompre avec la stratégie de l'"homme providentiel" qui, pendant la campagne électorale, enfume son monde avant de s'asseoir, sitôt élu, sur son tas de promesses, au nom d'un principe cher à l'historien allemand Oswald Spengler : "Le génie politique d'une foule n'est que sa confiance dans le commandement (1)." Ce sont ces trahisons à répétition des politiciens traditionnels qui ont rempli la panse du FN.
Nettoyer les écuries d'Augias, en commençant par chasser les remugles de tripot qui, après le fléau Copé, flottent dans les cuisines de l'UMP et déshonorent la politique. Alors que le FN frappe à la porte du pouvoir, il était temps que l'opposition passe de l'ère des hommes (ou femmes) de main à celle des hommes (ou femmes) d'État.
1. Le déclin de l'Occident.

Jacques Sapir, l'économiste que s'arrachent les souverainistes

Economiste très politique, Jacques Sapir, qui fait de la sortie de l' la priorité des priorités, voit de nombreux responsables  s'inspirer de ses travaux, de la gauche de la gauche jusqu'au .
Dans une brasserie du XIIIe arrondissement, près de l'EHESS où il est directeur d'études, ce tout juste soixantenaire affable, bon pédagogue, développe son plan, élaboré depuis sa première sortie publique sur le sujet en 2006 : sortie de l'euro, dévaluation, contrôle rigide des capitaux, système monétaire commun négocié. 

"Les conditions pour que l'euro réussisse ne se réaliseront pas. On va en sortir dans les années qui viennent". Et la France tient un rôle clé : "Si elle y va, les Italiens y vont le lendemain. Les Espagnols aussi".
"Contrairement à d'autres se disant économistes, il n'a pas usurpé son label", souligne Eric Heyer, économiste à l'OFCE.
M. Sapir déplore que le pays de Voltaire soit "celui où le débat est le moins développé" sur l'euro. Il ne ménage pourtant pas sa peine. Avec une communication maîtrisée, il développe, chiffres et graphiques à l'appui, ses convictions, sur son très suivi blog RussEurope.
Mais l'économiste devient vite un outil politique que s'arrachent eurocritiques en mal de caution intellectuelle.
Militant dans différentes organisations d'extrême gauche dans les turbulentes années 1970, il n'a "pas pris sa carte ailleurs" depuis, ce qui ne l'a pas empêché, de soutenir Jean-Pierre Chevènement en 2002, le Front de gauche (FG) aux européennes de 2009 ou d'assister au congrès 2010 de Debout la République (DLR) de Nicolas Dupont-Aignan. Arnaud Montebourg, s'était aussi appuyé sur ses travaux sur la "démondialisation" pour la primaire PS.
"Je réponds à des invitations, mais il n'y a pas de collaboration régulière", précise celui qui est aussi spécialiste de la Russie.
Plusieurs formations rêvent pourtant de le voir se prononcer en leur faveur. Dernier recrutement du FN? Philippe Murer, "Economiste, auteur avec Jacques Sapir du livre +Les scenarii de dissolution de l'euro+...", citait son nom dans un communiqué du FN diffusé quelques jours avant les européennes.
"On s'inspire beaucoup de ses analyses sur l'euro. Je ne le vois pas comme un homme politique. S'il fait d'autres choix demain... Il fera d'autres choix demain", tempère Florian Philippot, vice-président du FN. On prête à Jacques Sapir une rencontre privée avec la patronne du FN ? "On rencontre pas mal d'économistes", sourit le bras droit de Mme Le Pen. Mais l'économiste a déjà blogué une forme de réponse : "Je rencontre qui je veux en privé".
- "Un flirt" avec le FN, selon Moscovici -

Le FN n'est pas le seul. "Ca me ferait un très bon ministre de l'Economie et des Finances !", s'enthousiasme Nicolas Dupont-Aignan.
A gauche, certains sont plus critiques, presque déçus. "Il se considère sans doute comme intellectuel, pas comme acteur politique. Mais plusieurs fois, Marine Le Pen l'a cité... Il aurait pu au moins prendre ses distances", déplore-t-on au Parti de gauche.
"Sa passion anti-euro le conduit à une transgression et à une rupture avec sa famille politique. Il est clair dans ses propos, son expression, son comportement que le leader politique dont il se sent le plus proche, c'est Marine Le Pen", attaque l'ancien ministre Pierre Moscovici. "Il y a manifestement un flirt, y'aura-t-il un jour plus ?"
Jean-Pierre Chevènement tranche: "Qu'on ne cherche pas à l'identifier par rapport au spectre politique. Ce n'est pas l'espace dans lequel il se meut."
Mais, M. Sapir, qui a aussi travaillé pour le ministère de la Défense, n'hésite pas à sortir de lui-même du champ académique. 
Illustration récente, lorsqu'il appelle, sur son blog, à voter pour les européennes. Ca ne sera pas le FG, qui l'a déçu. "Je voterai, le 25 mai, selon mes convictions". Il exclut PS, EELV, l'UMP, UDI, Nouvelle Donne et Force Vie.
Après une heure d'entretien, on lui demande s'il est "toujours publiquement de gauche ?" "Bien sûr". Il ne l'avait pas précisé avant. Et le terme d'économiste d'extrême droite, comme l'a qualifié M. Moscovici ? "Il sait ce que je pense, c'est une saloperie !".
Alors que pense Jacques Sapir des personnes qui se réclament de lui ? "Mes travaux sont utilisés par une palette extrêmement large. Tant qu'on ne les dénature pas..."

Casser le thermomètre

Casser le thermomètre


Le « Hollande bashing » se porte d'autant mieux que son objet atteint des records d'impopularité : au dernier baromètre Ifop\ Paris Match, le président de la République ne recueille plus l'approbation que de 18 % des Français ! Au gouvernement, des voix réclament maintenant du « respect » pour le chef de l'État tout en admettant le droit à la critique. C'est bien le moins.
Exposé en première ligne depuis l'adoption du quinquennat, l'alignement des législatives sur la présidentielle et la pratique d'omniprésidence qu'en a tirée Nicolas Sarkozy, le président français se trouve de surcroît confronté à une crise historique dont les remèdes tardent à agir. Si tant est que le traitement soit adapté au patient.
Le grand médecin de l'Élysée a cependant sa responsabilité : les dosages de toute dernière minute du médicament contre le millefeuille territorial qui affaiblit la France sont ainsi apparus aux opposants et aux commentateurs – et donc aux Français – comme un nouveau symptôme d'indécision chronique et d'impuissance délétère.
Et si c'était le thermomètre, ces sondages et ces commentaires incessants, qu'il fallait casser pour une fois ? Vous imaginez un malade pris entre un traitement au long cours et une constante surveillance de sa température accompagnée de commentaires toujours négatifs sur sa santé comme sur la qualité de son médecin ? On sait pourtant bien combien le moral peut compter sur le chemin de la guérison…