TOUT EST DIT

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vendredi 16 mai 2014

Vienne trouve un usage à la maison d'Hitler


La maison de naissance d'Hitler, dans la ville autrichienne de Braunau am Inn, préoccupe les autorités et le public, écrit vendredi le quotidien Izvestia.

Il a été annoncé le 15 mai qu'un centre d'intégration pour les immigrants Volkshilfe (Secours populaire) pourrait être installé dans ce bâtiment. Les nouveaux arrivants pourront y suivre des cours de langue et diverses activités permettant de trouver un emploi. Les autorités autrichiennes sont actuellement en négociations avec la propriétaire et la transaction pourrait être conclue prochainement. Les autorités veulent mettre fin à la polémique qui entoure le sort du bâtiment.

Tout a commencé en 2012 après la mise en vente de cet immeuble de 3 étages par sa propriétaire Gerlinde Pommer pour 2,2 millions d'euros. Depuis 1972 le bâtiment est loué par le ministère autrichien de l'Intérieur, qui verse tous les mois 4 700 euros à la propriétaire. L'organisation Volkshilfe louera quant à elle l'immeuble au ministère, et pas directement à Gerlinde Pommer.
Le ministère de l'Intérieur n'a pas choisi ce bâtiment par hasard. Selon le porte-parole du ministère Karl-Heinz Grundböck, le but était d'empêcher les néonazis de l'utiliser comme un lieu de culte. En effet les policiers louent uniquement le bâtiment mais aucun service du ministère n'y est installé.
En apprenant la décision de Mme Pommer de vendre la maison, le député social-démocrate Harry Buchmeier a créé un groupe de travail pour déterminer le sort de l'immeuble.
Jusqu'en septembre 2011, les locaux étaient occupés par une organisation caritative au service des enfants souffrant de troubles mentaux et physiques.
Le principal problème des négociations actuelles est de savoir si un centre pour immigrants sera installé dans le bâtiment – dans ce cas il serait nécessaire de procéder au réaménagement des locaux. Gerlinde Pommer ne se réjouit pas vraiment à cette idée mais, consciente qu'on ne laissera pas son immeuble en paix et qu'on l'empêchera de le vendre au premier venu craignant l'apparition de néonazis, elle devra très probablement accepter la proposition du gouvernement.

Moscou pourrait commander deux Mistrals supplémentaires à la France


« La planification d'un grand programme de développement de la flotte de la mer Noire est en cours. Nous attendons prochainement l'arrivée à Sébastopol de six nouvelles frégates du projet 11356 et de six sous-marins. Un Mistral est également attendu », a déclaré aux journalistes l'amiral Alexandre Vitko, selon le quotidien Rossiiskaia Gazeta du 16 mai.

Les essais du premier Mistral russe Vladivostok, mis à flot le 15 octobre 2013, sont en cours. Sa quatrième sortie en mer a commencé lundi. Son retour à Saint-Nazaire, où sont construits les navires, est attendu pour vendredi. Pendant ce temps, la construction du pont avant du Mistral Sébastopol se poursuit sur le chantier naval STX France. Sa partie arrière a été mise à l'eau le 30 avril à l'usine de Baltiisk. Le remorquage de cette section à Saint-Nazaire devrait commencer le 16 juin.
Les équipages russes du Vladivostok et du Sébastopol devraient arriver pour une formation en France en juin, soit 400 officiers et sous-officiers de marine minutieusement sélectionnés.
La Russie a signé le contrat pour l'acquisition des Mistrals le 17 juillet 2011 à Saint-Pétersbourg, dans le cadre du Forum économique international. La France s'est engagée à construire deux bâtiments pour la marine russe avec une option pour deux navires supplémentaires.
Les experts militaires et les officiers supérieurs de la marine russes ont été nombreux à contester ce contrat. Une polémique publique a éclaté pour savoir si la Russie avait besoin ou non des Mistrals, puisque ses vastes étendues maritimes sont principalement situées dans les latitudes nord. Malgré son nom, le Mistral est en effet prévu pour naviguer dans les eaux tropicales.
Les Français ont entendu ces préoccupations et promis d'adapter les porte-hélicoptères aux conditions spécifiques de la Russie.
Ces derniers temps certains doutaient même de la réalisation du contrat sur les deux Mistrals commandés par la Russie. Les Etats-Unis font en effet pression sur leurs alliés, les poussant à réduire la coopération avec la Russie au minimum.
Konstantin Makienko, directeur adjoint du Centre d'analyse stratégique et technologique, pense que seul un cas de force majeure extraordinaire pourrait empêcher la réalisation du contrat mais certainement pas la pression des Américains.
Selon l'expert, l'intérêt de la France est très clair. En cas de rupture du contrat les Français perdraient non seulement une commande pour 1,2 milliard d'euros mais seront aussi contraints de payer des pénalités conséquentes - sans parler du préjudice en termes de réputation.
Konstantin Makienko souligne qu'après de longs débats il s'est avéré que l'acquisition de Mistrals répondait tout de même aux besoins de construction d'une marine équilibrée pour la Russie. Et il est probable que la Russie commande finalement deux bâtiments supplémentaires, ce qui contribuerait à la réhabilitation du statut russe de la Crimée.
Les deux premiers porte-hélicoptères devraient intégrer la flotte du Pacifique, comme prévu. Les deux autres pourraient très bien s'inscrire dans la flotte de la mer Noire, qui sera logiquement élargie considérablement. Les Mistrals de la flotte de la mer Noire répondront parfaitement aux intérêts de la marine en Méditerranée et dans l'océan Atlantique.
Toutefois, des correctifs restent envisageables. Et le deuxième Mistral Sébastopol pourrait déjà rejoindre la flotte de la mer Noire.

Emploi : 23.600 postes détruits au 1er trimestre, l'intérim dégringole


Après une timide éclaircie en fin d'année dernière, la situation s'est de nouveau dégradée sur le front de l'emploi marchand au 1er trimestre : 23.600 postes ont disparu (-0,1%), en premier lieu dans l'intérim, réputé précurseur des évolutions du marché du travail.
Selon les premières estimations publiées vendredi par l'Insee, aucun secteur d'activité n'a échappé à ce repli: -0,3% dans l'industrie, -0,4% dans la construction et -0,1% dans le tertiaire, où sont comptabilisés tous les emplois en intérim qui ont particulièrement souffert en ce début d'année.
Le secteur du travail temporaire enregistre à lui seul une dégringolade de 24.900 emplois (-4,6%). Après une embellie à la fin de l'année dernière, il retrouve son niveau de début 2013.
L'emploi dans le secteur marchand ( AFP / I.De Véricourt/ A.Bommenel)
L'emploi dans le secteur marchand ( AFP / I.De Véricourt/ A.Bommenel)


 Le point préoccupant, c'est que les signaux plutôt bons du 4e trimestre, avec une bonne dynamique de l'intérim et des investissements dans les entreprises, ont fait long feu", dit Philippe Waechter, économiste en chef chez Natixis.
L'Insee a annoncé jeudi que la croissance a été nulle au 1er trimestre, une première estimation inférieure aux prévisions, puisque l'Institut de la statistique, comme la plupart des économistes, attendait +0,1%.
"Ce retournement sur les anticipations montre que la situation reste difficile et traduit des perspectives qui ne sont pas bonnes. Sur l'emploi, ça va être difficile d'avoir une inversion durable cette année dans le secteur marchand", selon Philippe Waechter.
En un an, 57.200 postes au total ont été rayés de la carte (-0,4%) dans le secteur marchand, malgré une légère reprise des créations d'emploi à la fin de l'année dernière.
Pour la première fois depuis début 2012, l'économie française s'était remise - modestement - à créer des emplois au 4e trimestre 2013, essentiellement grâce à une hausse de l'intérim: 15.100 créations nettes d'emplois avaient été enregistrées.
- Pas de baisse du chômage attendue avant 2015 -
Dans ses dernières prévisions, publiées en mars, l'Insee tablait sur une "légère progression" de l'emploi marchand au 1er semestre 2014. "Encore pénalisé par la faiblesse de l'activité passée, mais soutenu par les effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi", l'emploi marchand "retrouverait son niveau de mi-2005", prévoyait l'Institut.
On compte en France près de 16 millions d'emplois salariés dans le secteur marchand. Chaque année, plus de 100.000 nouveaux actifs arrivent sur le marché de l'emploi. Ce sont donc plus de 100.000 créations d'emploi qui sont nécessaires pour stabiliser le chômage, que ce soit dans le secteur marchand ou dans le non marchand, où se concentrent les emplois aidés financés par l'Etat.

Sur le front de la croissance, indispensable aux créations d'emploi dans le privé, le gouvernement continue de tabler sur un rythme de 1% en 2014. Or la plupart des économistes estiment que seule une croissance annuelle supérieure à 1,5% par an peut faire baisser durablement le chômage.
François Rebsamen, qui compte sur le pacte de responsabilité, en plus de son arsenal d'emplois aidés, s'est fixé mardi l'objectif de passer sous la barre des trois millions de demandeurs d'emploi sans activité "vers la fin de ce quinquennat", contre 3,349 millions actuellement en métropole.
L'engagement de François Hollande d'inverser la courbe du chômage fin 2013 n'a pas été tenu selon les chiffres de Pôle emploi, mais l'a été selon ceux de l'Insee. Le taux de chômage mesuré par l'Institut, selon les normes du Bureau international du Travail (BIT), a baissé de 0,1 point au 4e trimestre 2013 (9,8% en métropole) après une stabilisation lors des trois premiers trimestres.
La Commission européenne n'anticipe pas de baisse du chômage en France avant 2015, que l'OCDE repousse à l'horizon de fin 2015.

Pourquoi Montebourg doit devenir Ministre de la Justice


Depuis l'annonce hier du décret sur le contrôle de l’État sur les investissements étrangers, on lit et on entend des débats passionnés. Mais je pense qu'on se trompe de sujet. Je ne sais pas si c'est une bonne idée que l’État contrôle les sociétés supposées sensibles pour le pays mais ce que je sais, c'est que quand on a raté tout ce qu'on a fait depuis qu'on est en poste, il faut partir.
FAUT IL CONTRÔLER LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS?
Peut être. Je ne sais pas. D'autres pays le font. Mais on ne pond pas un décret dans la précipitation juste parce qu'un ministre a été cocufié par Bouygues et par Alstom... Montebourg a un track record désastreux depuis qu'il est en poste. Au "redressement" productif et maintenant à l'économie. Il est temps qu'il soit sanctionné. Ce qui en politique signifie être promu. Donnez lui la Justice et qu'on en finisse.

LES ABERRATIONS DES MARCHES FINANCIERS
A force d'avoir le nez collé tous les jours sur les marchés financiers, on finit par ne plus voir toutes les aberrations qui s'accumulent. Certes, le marché a toujours raison...mais avait il raison en 2000 ou en 2007? Des taux sans dessus dessous, des indices boursiers totalement déconnectés des taux et des monnaies totalement déconnectées de tout. On marche sur la tête depuis des mois...

MOUVEMENTS VIOLENTS SUR LES MARCHéS
depuis hier. C'est la croissance européenne qui a provoqué une baisse des indices et un retour aux valeurs refuges. Mais ce qui est surtout étonnant ce sont les signaux totalement contradictoires que nous envoient tous les marchés. Principalement les marchés d'actions et de taux d'intérêt. On a des marchés d’actions qui sont très proches de leurs niveaux les plus hauts de l’année, voire de leurs records absolus. Ça c’est normalement le signe que l’économie va mieux et qu’elle va aller encore mieux. Et de l’autre des taux d’intérêt qui sont à des niveaux historiquement bas et ça c’est le signe plutôt d’une inquiétude pour l’avenir, d’une crainte de ralentissement, de récession et de déflation. 

LA RAISON?
Là encore, on s’y est habitués mais les banques centrales ont faussé le jeu des marchés. C’est elles qui provoquent ces aberrations de marchés en inondant encore et toujours les marchés de liquidités avec des taux à zéro ou presque. Ce qui fait à la fois baisser les taux et monter les indices. Mais à un moment, on doit avoir un retour à la normale. Soit l’économie est durablement molle et dans ce cas, les indices sont trop hauts, soit l’économie est repartie et dans ce cas les taux sont trop bas. L'avenir nous le dira.

LA TERRIBLE CROISSANCE DE LA ZONE EURO
La France avec sa croissance nulle et certains pays comme le Portugal et l'Italie avec leurs croissances négatives ont plombé la croissance de la zone euro à 0.2% au lieu des 0.4% prévus. La situation est alarmante. La banque centrale Européenne va sûrement agir le 5 Juin mais tout ne peut pas reposer sur une banque centrale...

ET PENDANT CE TEMPS
la croissance Allemande était de 0.8%... Mais elle va finir par décrocher, entraînée par le reste de la zone euro et par la situation en Russie...

NE RATEZ PAS CE SOIR
C'est votre argent sur BFM Business à 19h15, 23h30 et en podcast. On va rejouer cette folle semaine, vous dire ce qu'il faut acheter ou vendre. Le patron de la semaine c'est le patron de Blablacar. Et le thème de la semaine: Comment choisir une action à acheter ou à vendre?

LE GRAND JEU DES TÉLÉCOMS
continue...Info ou intox... Orange serait en train de négocier le rachat de Bouygues Telecom avec l'entrée de Bouygues au capital d'Orange... Un moyen pour Bouygues de mettre la pression sur Free pour ensuite négocier avec lui ? Si Orange rachète vraiment BT, que va faire Free ? Se vendre à un étranger...Impossible, c'est une société stratégique depuis le nouveau décret...

ET NUMERICABLE
veut acheter Virgin Mobile. Il a annoncé ce matin être en négociation...

LA FÊTE CONTINUE

JE ME SUIS TROMPÉ DE MÉTIER
J'aurais du monter une société de communication et travailler pour l'UMP. Des conventions facturées à plusieurs millions, des parapluies à prix d'or et des conférences avec des intervenants prestigieux mais qui n'étaient pas là. C'est un super job qui aurait pu me rapporter 25 millions d'euros pour quelques évènements.

LA RÉACTION QU'ON ATTENDAIT TOUS
Michou sur Conchita Wurst: "J'ai détesté son système pileux. Un travesti, ce n'est quand même pas ça".

VOILA C'EST TOUT
BONNE JOURNEE 
MAY THE FORCE BE WITH YOU

Les petites économies de Manuel Valls


Ça suffit ! Trop d’impôt, selon la vieille formule, tue l’impôt et tue surtout la compétitivité de notre pays. Dimanche dernier, le culot n’a pas étouffé Manuel Valls alors qu’il était interrogé sur TF1 par Claire Chazal au journal de 20 heures. Il est vrai qu’un peu d’empathie (feinte) ne coûte pas grand-chose, surtout au moment où les Français vont se lancer dans le fastidieux exercice de la déclaration des revenus. Claire Chazal n’aurait-elle d’ailleurs pas dû en profiter pour rappeler à Manuel Valls qu’il a participé au gouvernement Ayrault sous lequel les hausses d’impôts et les prélèvements obligatoires — ils ont rarement été aussi importants — ont rendu imposables quelque 650 000 ménages ?
Pour faire passer une pilule fiscale qui devient de plus en plus dure à avaler, le premier ministre a multiplié les annonces : « Nous souhaitons baisser déjà les impôts […] pour le budget 2015, nous devons travailler avec les parlementaires sur une baisse significative de l’impôt et notamment de l’impôt sur le revenu. » Comment ? Combien ? Le locataire de Matignon est resté silencieux.
Peut-être est-ce la contrepartie des efforts d’économies qu’il demande à son gouvernement. Manuel Valls, qui a envoyé des lettres de cadrage aux ministères concernés, a en effet décidé que les dépenses de fonctionnement de l’État (hors engagements de retraite) devront diminuer de 15 % d’ici trois ans.
Annoncer que l’on réduit les dépenses de l’État, c’est médiatiquement vendeur ; mais la réalité est tout autre : ce que demande Manuel Valls, ce ne sont que des économies de bouts de chandelles. Les dépenses de fonctionnement de l’État — telles qu’elles étaient présentées avant la mise en place de la loi organique relative aux lois de finances (Lolf) — ne représentent que 12 % de ses dépenses totales. Tant que le gouvernement ne s’attaquera pas aux 88 % restants, la France sera, comme le souligne le Süddeutsche Zeitung, le « nouvel homme malade de l’Union européenne », et, si aucune réforme de structure n’est entreprise, elle sera responsable de la disparition de l’euro. “Tarder, en fait de labourage, est la ruine du ménage”, dit justement un proverbe français.

Au risque du déclassement


La France ne fait plus le poids en Europe. Paris va-t-il encore réduire ses crédits militaires et déséquilibrer un peu plus sa relation avec Berlin ?
Hollande, combien de divisions ? C’est le problème français : le poids que la France pèse en Europe. Ou plutôt, qu’elle ne pèse plus. Mario Monti, l’ancien président du Conseil italien, est venu le dire, le 5 mai, sous la Coupole (où il était accueilli par l’Académie des sciences morales et politiques) : « Si l’Europe va mal, c’est sans doute en partie parce que la France ne tient plus son rôle. » Et même, il insistait : « L’enjeu est que la France redevienne la France. » C’est un Italien qui nous le disait !
Ce propos renvoyait à un échange d’il y a quarante ans. Valéry Giscard d’Estaing venait d’être élu à l’Élysée en même temps que Helmut Schmidt à la chancellerie fédérale. À l’époque, c’est l’Allemand qui venait à Paris. Le 31 mai 1974, Schmidt rendit donc visite à Giscard et lui dit ceci : « Vous avez toutes les chances d’être la première puissance en Europe. Vous devriez l’être. Vous ne l’êtes pas. Vous ne faites pas ce qu’il faut. » Giscard a rapporté l’interpellation dans ses souvenirs pour marquer qu’il avait compris le message et s’était efforcé de corriger cette faiblesse : en mettant, par exemple, en chantier le plus gros programme de centrales électronucléaires d’Europe et en redressant des crédits militaires qui n’avaient cessé de décliner.
La règle demeure : il n’y a d’équilibre en Europe que si la France peut afficher une influence égale à celle de l’Allemagne. Puisque le poids économique de celle-ci est évidemment supérieur au nôtre, alors ce déséquilibre doit être compensé en termes politiques et stratégiques, ou bien l’Europe n’est qu’un faux-semblant. Un faux-semblant qui peut se révéler dangereux quand cette Europe fait croire qu’elle a les moyens politiques, financiers, militaires même, de ses ambitions de puissance qu’en réalité elle n’a pas. C’est comme cela qu’elle a entraîné l’Ukraine dans le chaos. La partie occidentale du pays s’est enflammée en comptant sur la capacité dissuasive des Européens à l’égard des Russes qu’ils n’avaient nullement, mais ce mouvement a suffi à provoquer la partie russe avec les conséquences que l’on sait. L’ancien chancelier fédéral Gerhard Schröder souligne l’erreur de jugement initiale des Européens : « S’ils voulaient un traité d’association avec les Ukrainiens, alors ils auraient dû le faire en même temps avec les Russes. » On sait comment cela se termine : par l’impuissance européenne et la visite d’Angela Merkel à Washington pour y fixer le cap avec Barack Obama.
Pour autant, l’Allemagne sent bien qu’elle doit faire bonne figure sur le continent. La chancelière a donc invité François Hollande à passer vingt-quatre heures dans sa circonscription de la Baltique, avec croisière, dîner, petit déjeuner et déjeuner. Échange de gentillesses. Lequel ne peut masquer le redoutable écart qui existe entre la force de l’une et la fragilité de l’autre. La chancelière s’appuie sur la popularité (supérieure à 70 %) que lui confère sa réélection pour un troisième mandat, sur une majorité parlementaire écrasante (grande coalition) et sur 199 milliards d’euros d’excédents commerciaux (en 2013) — malgré l’euro fort. De son côté, le président français n’a plus qu’un crédit résiduel de 18 % dans l’opinion; sa majorité parlementaire est en voie de fractionnement et il ne gère que des déficits. Sur quoi peut-il être pris au sérieux ? Sur des intentions ? La France est devenue pour l’Allemagne le point faible de l’Europe.
Le président de la République conservait une carte solide dans son jeu : il est le chef des armées. Le seul domaine où ses instructions sont exécutées, le seul où la voix de la France est entendue, parce qu’elle est capable à tout moment d’entrer en action. Est-il en train de sacrifier cette carte ?
Comme les chefs militaires ne peuvent s’exprimer librement, ceux qui les ont précédés aux mêmes responsabilités le font à leur place. Le général Bentégeat et l’amiral Lanxade, tous deux anciens chefs d’état-major des armées, ont cosigné une tribune dans laquelle ils avertissent : « Toute nouvelle réduction de crédits ou d’effectifs conduirait à un déclassement militaire et stratégique de notre pays sans commune mesure avec les sommes économisées. »
Cet avertissement vient d’être confirmé par Xavier Bertrand, ancien ministre UMP, selon qui Bercy se préparerait à raboter de 1,5 à 2 milliards les crédits de l’armée de l’air, de la marine et de la force de dissuasion sous-marine. Le premier ministre ne l’a pas vraiment démenti. S’il en était ainsi, l’exécutif contredirait déjà les engagements pris lors du vote, l’automne dernier, de la loi de programmation militaire, qui les avait amputés une première fois. On mesure mieux la fragilité de l’exécutif quand on entend Mme Duflot faire dépendre de la réduction des crédits militaires le soutien des Verts au gouvernement !

Du mépris à la haine du peuple


Une grande partie de l’intelligentsia française, après avoir été de toutes les révolutions, éprouve désormais une peur panique du peuple français.
Il règne aujourd’hui en France un climat de haine sociale particulièrement préoccupant. Je ne parle pas ici bien sûr de la bonne vieille détestation du bourgeois qui, après avoir été un argument de campagne, est quasiment autorisée quand elle n’est pas encouragée. Non, je veux parler de cette haine du peuple que des élites “progressistes” propagent de façon alarmante.
J’avais été frappé il y a quelques mois de l’accueil réservé par la critique à un roman largement autobiographique, En finir avec Eddy Bellegueule, dans lequel un jeune homosexuel racontait son douloureux divorce d’avec des origines populaires et picardes. Non pas que cette version prolétarienne du “famille, je vous hais”, malgré quelques faiblesses de style, ne méritât l’éloge, mais la violence des propos avec laquelle nos belles âmes du Quartier latin frappaient une famille de gens simples sans aucun moyen de répondre à ce lynchage public m’apparaissait particulièrement choquante.
Il y a quelques jours, les commentaires d’un chroniqueur du Nouvel Observateur, à l’occasion de l’intervention de François Hollande sur RMC, ont, dans le même registre, dépassé toute mesure. À le croire, la France des auditeurs de Jean-Jacques Bourdin n’était pas digne d’un dialogue avec le chef de l’État. Coupable d’avoir entretenu François Hollande de ses souffrances et de ses angoisses, cette France « sans ambition, repliée et frileuse » — je cite le texte — n’était pas la France mais une « certaine France », la « petite France [de]petits Français », entendez par là de “petits Blancs”. Une France qui n’avait rien de « républicain »ni de « socialiste », une France, enfin, ressemblant à s’y méprendre, toujours selon notre esprit éclairé, à la France de 1939… Une France à épurer en quelque sorte.
Voilà désormais qu’une grande partie de l’intelligentsia française, après avoir été de toutes les révolutions, depuis la révolution sexuelle jusqu’à la “révolution de jasmin”, éprouve une peur panique du peuple et surtout du peuple français. Un peuple qu’elle a commencé à mépriser lorsqu’elle a compris, dès le lendemain de 1968, qu’elle ne parviendrait pas à lui imposer ses utopies, et auquel elle voue aujourd’hui une haine totale. La pire des haines, celle qui naît de la peur, peur de l’autre, peur de l’ennemi politique et plus généralement peur de tout ce qui respire au-delà des grands boulevards et des grands magasins.
Une peur comme en éprouvaient les bourgeois épouvantés de 1848 ou de 1871, la peur de la Révolution et de la dépossession.
Car c’est bien de cela que tremble tout un petit monde confortablement installé depuis plus d’un demi-siècle dans ses certitudes, ses anathèmes et ses privilèges. Une révolution, non pas politique, mais culturelle qui viendrait mettre un terme à la toute-puissance idéologique et donc à la domination de la France du Nouvel Obs

Réarmement

Réarmement


Au gré de ses foucades, Arnaud Montebourg n'en finit pas d'enrichir sa panoplie vestimentaire. On se souvient de lui arborant une marinière pour vanter et promouvoir le « made in France ». On nous l'a montré hier coiffé d'une casquette Alstom trop étriquée, pour illustrer son décret sur le « patriotisme économique ». Dommage qu'une cause aussi sérieuse incite à moquer notre « ministre du déguisement productif » mais on en vient à se demander si sa propension à l'affublement ne constitue pas, pour lui, l'habillage d'une certaine impuissance. Depuis son entrée au gouvernement, Arnaud Montebourg a mené tant de téméraires croisades qu'il pèse désormais un doute sur l'efficacité de ses initiatives. Y compris celles prises avec l'aval de l'exécutif.
Ainsi le décret donnant un droit de veto à l'État pour protéger nos entreprises stratégiques des prédateurs étrangers, a-t-il provoqué des réactions contrastées. D'abord parce que ce décret, baptisé « Montebourg », apparaît surtout comme un décret de circonstance, un décret anti General Electric. Ensuite parce qu'il ne s'inscrit pas dans une vision stratégique cohérente du gouvernement.
Défendre le « réarmement » de la puissance publique à quelques jours du scrutin européen flatte, à dessein, la fibre nationale. Mais vouloir faire payer à Alstom le camouflet d'une négociation menée dans le dos du pouvoir est moins glorieux. C'est oublier, avec ingratitude, que GE est l'un des plus gros fournisseurs de l'État français.
Et puis, il y a ces signaux contradictoires venus d'en haut. En février dernier à l'Élysée, François Hollande vantait l'attractivité de la France auprès d'une trentaine de décideurs internationaux. Certes, d'autres pays que la France encadrent les investissements étrangers, mais c'est en général pour des raisons de sécurité nationale. La France ne saurait se réfugier dans le protectionnisme pour régler son problème. C'est l'insuffisance de capitaux tricolores investis dans nos entreprises qui ouvre la porte aux prédateurs. C'est notre industrie qu'il faut « réarmer » prioritairement pour éviter un dépeçage.

Femmes Héllènes un premier roman séduisant Article


Loin de la Grèce des touristes, des îles et de la mer bleue, un village terrien, étouffant sous la dictature des colonels. Tout le monde se surveille. Le poids de la religion orthodoxe est fort.
Un pope détruit la statue classique qui vient d'être découverte, parce qu'il a peur qu'elle devienne idole. La grand-mère, vêtue de noir, c'est la femme soumise à la tradition.. Trois femmes vont la contester. La petite fille Ismène (elle porte le prénom de la sœur d'Antigone, qui est aussi celui de l'auteur, symbole de la résistance à la raison d'état) et sa mère Katarina, dont le mari a été emprisonné par le régime, affirment leur liberté contre la tradition religieuse. Anna, la franco-grecque, venue enterrer
son père au village, va vivre une liaison avec l'instituteur . Elle payera cher pour cette liberté amoureuse et revient en France, où l'attend l'amour en Normandie. Ismène et sa mère retrouveront leur père libéré. Dans la Grèce de la démocratie retrouvée, Ismène choisira son destin en rejetant le choix de ses parents, pour ses études et son mariage.

Les clés de la liberté

L'auteur est grecque et professeur de lettres en France, la double culture qui donne les clefs de la liberté à Anna. A-t-elle été la petite Ismène, folle de lecture et tellement précoce dans ses jugements ? On apprécie un récit bien mené, avec une écriture cultivé et élégante.. Les femmes y font la conquête de leur liberté dans la liberté. On y goûte aussi une vraie ambiance grecque avec sa cuisine, les senteurs de la nature, le désordre si humain de la capitale Athènes, où l'escapade amoureuse conduit Anna et Jean. C'est dans les livres et dans l'histoire, celle de la Grèce Antique, qui invente la démocratie, que doivent se forger les armes de la liberté. Un héritage bafoué par les colonels, au non de l'ordre . Ce premier roman est une réussite. Sans lourdeur, il suggère et nous séduit.
Antigone Trogadis, Grecques, éditions N&B, 2014, 172 p

Jupons au masculin à Nantes

Jupons au masculin à Nantes


L’affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Vendredi, dans 27 lycées de l’académie de Nantes, doit avoir lieu une journée intitulée « Ce que soulève la jupe ». Lancée par des élèves élus du conseil académique de la vie lycéenne – les LGBT ne sont jamais loin –, l’opération consiste « principalement en un temps d‘échange sur les discriminations sexistes et les moyens éventuels d’y remédier dans la vie du lycée » selon le rectorat. Mais le dossier de presse est plus clair : il s’agit « d’inviter filles et garçons, élèves et adultes, le temps d’une “journée événement” à porter une jupe ou un autocollant “je lutte contre le sexisme, et vous ?” ». Et le lycée Clemenceau mène la danse, en plein centre de Nantes, n’en déplaise au Lion qui le parraine et n’aurait pas aimé qu’on le vêtît d’une jupe et qu’on le grimât…
Le plus intéressant dans cette histoire n’est pas tant le fait, bien qu’hallucinant mais qui a déjà eu lieu il y a un an dans la même académie, que la véhémente dénégation de ce petit monde aux commandes, en particulier de notre nouveau ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon. Qui a sitôt dénoncé les « mensonges colportés par des organisations radicales ».
La contradiction ne leur fait pas peur. Et pourtant, « oui ou non, allez-vous faire cesser cette entreprise de démolition systématique des repères qui structurent la construction de nos enfants ? », a interrogé le député UMP Mme Louwagie, en plein hémicycle. Jacques Bompard a fait une claire dénonciation : « On se sert de l‘école, de la maternelle jusqu’au lycée, pour faire table rase de l’héritage culturel et des valeurs chrétiennes qui nous ont été légués. »
La présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, a demandé l’annulation de l’opération : l’acte est grave, « il s’agit d’une forme de travestissement et donc de négation de l’identité sexuelle des garçons. C’est un manque de respect de la masculinité et de la féminité. » Béatrice Bourges, du Printemps français, a été plus perspicace encore : « Tout cela se terminera très mal ». De nombreuses manifestations sont prévues, des Sentinelles aux Veilleurs, en passant par « les Nantais pour la famille ».
La mode du XXIe siècle ?
Oui, le vêtement est encore, pour certaines pièces, socialement genré. Et Christine Bard, l’auteur de cet ouvrage, Ce que soulève la jupe, sur lequel s’appuie cette opération, se demande tout de go quel est le genre de la jupe… La subversion du port féminin du pantalon s‘était drôlement ternie avec le temps. Et, en considérant la libération sexuelle dans son ensemble, le résultat ne fut pas au rendez-vous. La présence de l’homme s’est finalement faite plus violente, pragmatiquement dégagée d’une certaine déférence qui régissait jusque là les rapports hommes-femmes. La femme s’est mise alors à revendiquer le port de la jupe, par esprit de résistance, en particulier dans les banlieues où la jupe sonnait plutôt comme un appel.
Cet « espace de résistance » qu’elle constitue, Christine Bard voudrait aujourd’hui le coller aux hommes, « la jupe au masculin », comme elle l‘écrit… Le XXIe siècle aura sa jupe d’homme, celle des hétérosexuels et revendiqués comme tels. Peut-être même qu’un jour, la jupe aura moins de mystère qu’un kilt écossais…

Touche pas à la Marseillaise!

Touche pas à la Marseillaise!


Invité de Marc-Olivier Fogiel sur RTL pour évoquer son rôle de maître de cérémonie au 67ème Festival de Cannes, qui s’ouvrira ce soir, le comédien de 55 ans a pris la défense de Christiane Taubira. "Je suis extrêmement énervé que personne ne dise qu’il est temps de changer les paroles de La Marseillaise qui sont d’un autre temps. Quand j’entends ‘Qu’un sang impur abreuve nos sillons’, je suis sidéré qu’on continue à chanter ça" !, s’est indigné Lambert Wilson. Pour lui, il n’est donc pas choquant que la ministre de la Justice se soit tu au moment où l’hymne national a retenti."Les paroles sont épouvantables, sanguinaires, d’un autre temps, racistes et xénophobes. Il y a pas mal de paroles qui passent et certaines qui sont...
Les propos de l’acteur expriment la quintessence de l’idéologie contemporaine, celle du meilleur des mondes, d’un monde de bonté, de gentillesse, d’amour, d’ouverture, d’accueil, de sublimation de "l’autre". Mais la Nation s’est construite dans la violence et dans la haine. L’histoire se compose de guerres, de révolutions sanglantes, de massacres. Par delà ses aspects positifs,en particulier l’invention de la démocratie en France, la Révolution française, référence suprême et indépassable de la gauche, dont la Marseillaise est issue, fut elle aussi sanguinaire, nationaliste et xénophobe. "Le respect des différences n’était pas dans l’air du temps. Il (Saint Just) eut au contraire le sentiment que la républicanisation du pays passait par l’élimination des empreintes étrangères" (Saint Just, Bernard Vinot, Fayard)." Les étrangers font partie des premiers "suspects" dans un pays en guerre contre quasiment toute l’Europe et "l’étrangère" Marie-Antoinette, la figure honnie des révolutionnaires. La notion de "sang impur", celui de l’ennemi, de l’aristocrate, du Vendéen, de l’étranger en général, ressenti comme une menace pour la République imprègne la pensée révolutionnaire. Lambert Wilson touche du doigt la contradiction fondamentale de l’idéologie dite "de gauche" qui sublime aujourd’hui une humanité parfaite, idéale, au prix de la table rase sur l’histoire, sur sa propre histoire. Cette attitude, qui consiste à bannir de la conscience collective l’aspect sombre ou sanglant de la réalité humaine, à nier la cruauté, la souffrance, pour sublimer un monde aseptisé, purifié du mal, de la couleur du sang et de la haine, n’est pas forcément la plus responsable. En effaçant la pensée ou la connaissance de la violence qui coule dans nos veines collectives, en plongeant dans l’oubli, la négation les moments de terreur qui nous ont forgés, qui ont cimenté notre société, elle rompt les chaînes de la conscience historique et ouvre la voie à de nouvelles formes de barbarie ou d’esclavage. C’est l’éternelle utopie de ceux qui ont produit le malheur au nom de la pureté et de la perfection. Nous aimons la Marseillaise pour ce qu’elle porte en elle de vérité sur les gloires comme sur les tragédies, les déchirures et les souffrances nationales. Qui se souvient que l’hymne national était interdit sous l’Occupation allemande  en tant que "chant guerrier"? Le 11 novembre 1940, les étudiants et les lycéens de Paris s’attiraient les foudre de la répression en entonnant l’hymne national sous le feu des mitrailleuses de l’armée d’Hitler. Touche pas à la Marseillaise!

Quelques leçons de Vladimir Poutine


Que le référendum des activistes prorusses de l’est de l’Ukraine ait été remporté à 90 % le 11 mai n’a plus vraiment d’importance. Clairement divisée, l’Ukraine mettra des années à se relever. Dans l’immédiat, le plus important est la démonstration de force du Kremlin. Aux Russes, Vladimir Poutine vient de prouver la puissance retrouvée de leur pays, après plus de vingt ans d’humiliations. Au monde, il affiche une vision déterminée : réaffirmation géopolitique tous azimuts, récupération de la sphère d’influence perdue en 1991, maintien à distance de l’Union européenne et de l’Otan, restauration de l’outil militaire.
Dans l’affaire ukrainienne, Poutine a fait le choix d’une vraie politique de puissance, acceptant la confrontation dans toutes ses composantes, de l’influence à l’intervention directe. Cette vision très politique lui a permis de marquer des points face à une Europe réduite à son approche simplement économiste et aux États-Unis ancrés dans leur posture moralisatrice et coercitive. Poutine a déjà réussi l’annexion de la Crimée, démontré l’impuissance de Bruxelles et de Washington, confirmé la faiblesse des autorités ukrainiennes et rappelé l’existence de ces Ukrainiens tournés vers Moscou et rétifs à Kiev — que tant de défenseurs patentés des droits des peuples voulaient oublier.
Ce retour inattendu de la volonté des peuples dans la politique des nations, malgré les lois, les habitudes, la peur, est l’autre leçon majeure de ces événements. En Ukraine, le pays réel s’est exprimé à deux reprises, contre toute attente. Ce fut d’abord le soulèvement des antirusses de l’Ouest contre le régime légal. Ce fut ensuite la rébellion des prorusses, en route vers la sécession. Poutine insiste sur ce besoin de respect et de souveraineté dans la vie des nations. Lors du défilé du 9 mai sur la place Rouge, il a vanté cette fête de la Victoire, « triomphe de la force toute-puissante du patriotisme, pendant laquelle nous sentons d’une manière particulière ce que signifie être fidèle à la patrie et combien il est important de défendre ses intérêts ». Il est bien le seul à tenir ce discours dans le monde. Sur un continent sans boussole, les dirigeants européens hésitent à aborder ces thèmes. Les élections du 25 mai devraient les réveiller.

C’est aux Français de redessiner la France


Quoi qu’en pensent nos dirigeants socialistes, seuls les Français pourront dire s’ils sont d’accord pour redessiner la carte de France et donc… la carte électorale.
Chacun connaît cette exclamation du général de Gaulle : « Comment voulez-vous gouverner un pays où il y a 365 sortes de fromages ? » Aujourd’hui, l’un des principaux handicaps de la France, ce n’est plus seulement son camembert ou sa fourme d’Ambert, mais son mille-feuille territorial, avec ses 36 682 communes, ses 4 055 cantons, ses 342 arrondissements, ses 101 départements et ses 27 régions, sans compter les intercommunalités et les métropoles.
Chacun, à droite comme à gauche, est d’accord sur deux points essentiels. D’une part, cette structure administrative héritée de la Révolution n’a plus aucun sens aujourd’hui. D’autre part, cette superposition d’échelons crée à la fois des pesanteurs et des doublons dont le coût annuel est estimé dans une fourchette comprise entre 12 et 25 milliards d’euros.
Manuel Valls, qui a eu l’occasion d’apprécier les folles dérives des différentes lois de décentralisation lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, a pu prendre la mesure des gisements d’efficacité, d’économie et de simplification que recèle la carte de France, à condition de la redessiner de manière intelligente.
Tout serait resté simple si François Hollande, dans son intervention du 6 mai sur RMC et BFM TV, n’avait lâché le fond de sa pensée : reporter les élections régionales de 2015 à 2016 afin « d’avoir le temps » de redessiner la carte de France. La ficelle est là bien trop grosse. Et de nombreuses voix se sont aussitôt élevées pour railler cette volonté de « tripatouillage électoral », cette « entourloupe présidentielle », voire même des méthodes de « République bananière ».
Il faut dire que le socialisme municipal s’est effondré au mois de mars dernier avec la raclée monumentale des élections. D’ores et déjà, la gauche est assurée de perdre la majorité au Sénat en septembre prochain. Et les différentes simulations effectuées par les ordinateurs de la Place Beauvau attribuent, en 2015, 19 régions métropolitaines sur 22 à la droite, alors que la gauche tient aujourd’hui 21 de ces baronnies. Lorsque la droite avait envisagé un très modeste redécoupage des circonscriptions législatives, en 2009, Jean-Marc Ayrault avait déclaré sans nuance : « Il est évident qu’on n’est pas dans le cadre d’un exercice démocratique. »
Le premier ministre entend donc aller très vite sur ce sujet, parce que la loi interdit de toucher à la carte électorale moins d’un an avant une élection. Son but est de diviser par deux le nombre de régions et de « supprimer » les départements. Mais comme la Constitution (article 72) dispose que ces derniers font partie « des collectivités territoriales de la République », les rayer d’un trait de plume ne pourrait se faire sans une révision de nos institutions et donc une convocation du Congrès avec approbation par les trois cinquièmes des suffrages exprimés ou bien par un référendum.
C’est pour contourner cet obstacle que Manuel Valls a parlé de supprimer les conseils généraux, sans toucher aux départements. Le problème, c’est que cette argutie ne résiste pas à la jurisprudence de nos sages. Une décision de 1991 du Conseil constitutionnel consacrée à la Corse a rappelé que « toute collectivité territoriale doit disposer d’une assemblée délibérante élue dotée d’attributions effectives ». Donc, quoi qu’en pensent nos dirigeants socialistes, qui se méfient de plus en plus du peuple, seuls les Français pourront dire s’ils sont d’accord pour redessiner la carte de France, et en même temps la carte électorale.
Bien sûr, Manuel Valls, qui a appris à composer des majorités parlementaires spécifiques à l’époque où il travaillait aux côtés de Michel Rocard, va être tenté de trouver un accord avec des élus de droite. D’autant plus que l’UMP comme l’UDI réclament eux aussi à cor et à cri une simplification administrative du pays. Mais aucun parti n’a envie que cela se traduise par une diminution du nombre de ses élus. Le problème de la France, ce n’est pas tant ses fromages au lait de vache ou de brebis que ses innombrables fromages électoraux.
De fait, on voit mal comment François Hollande et Manuel Valls pourraient éviter un référendum s’ils veulent arriver à leurs fins. Or, comme à chaque fois, les Français voteront non pas en fonction de la question posée, mais de la popularité de celui qui la pose. Comme aurait dit Woody Allen : « Ma réponse est non. Mais au fait, quelle est la question ? » Si le président de la République veut consulter les Français, il risque non seulement de connaître une nouvelle déculottée, mais surtout d’enterrer une fois encore pour longtemps la réforme du millefeuille territorial. Malgré tout, sur ce sujet-là, plus encore que sur l’Europe, la monnaie ou la famille, rien ne saurait être fait sans que chacun puisse s’exprimer.

L’inconfortable vérité


Contrairement à ce qu’espéraient les optimistes, ce sont les enfants d’immigrés de la troisième génération qui réclament des mosquées !
Le dossier que Valeurs actuelles consacre à la France des mosquées est un antidote à l’optimisme béat qui prévaut en France depuis plus de trente ans. On en connaît les attendus : l’islam des banlieues (qui apparaît en 1982, quand les ouvriers de Talbot se mettent en grève pour exiger des salles de prière) n’est qu’une “crispation passagère” (Harlem Désir) qui disparaîtra grâce à la « force d’entraînement de l’esprit laïque » (Bernard Stasi).
Résultat : ce sont les églises qu’on démolit et les mosquées qu’on inaugure, tandis qu’à l’islam vernaculaire des travailleurs maghrébins installés en France dans les années soixante a succédé un islam de la revendication, qui doit plus aux prêches conquérants d’un Tariq Ramadan qu’aux leçons de choses dormitives des recteurs successifs de la mosquée de Paris…
Quant au rôle prétendument lénifiant de la consommation de masse, censée compléter l’acculturation par l’école, parlons-en ! On sait désormais que le culte des “marques” auquel sacrifiait un Mohamed Merah n’est nullement incompatible avec celui de la violence prôné par le djihad…
Cela ne veut pas dire que la multiplication des mosquées témoigne d’une avancée tous azimuts de l’intégrisme ! Mais on se tromperait tout autant en pensant que ce mouvement restera sans conséquence sur la vie quotidienne de ceux qui baissent les yeux en se revendiquant Français “de sou che”.