Dans un pays sans croissance comme l’est, malheureusement, le nôtre, nos dirigeants seraient bien avisés d’éviter de dilapider notre énergie. Comme le sang qui irrigue l’être humain, celle-ci est le moteur de notre économie. Et là encore plus qu’ailleurs, le pragmatisme est impératif, tant les innovations techniques et les découvertes peuvent bouleverser les conditions de production et de consommation en quelques années. Le spectaculaire renouveau énergétique des Etats-Unis, qui se nourrit de l’exploitation des gaz et du pétrole de schiste, le prouve. A l’inverse, l’exemple allemand, une fois n’est pas coutume, nous montre ce qu’il ne faut pas faire : engagé au début du siècle, confirmé par Angela Merkel après Fukushima, le tournant énergétique destiné à sortir du nucléaire est un fiasco qui coûte la somme faramineuse de 23 milliards d’euros chaque année aux entreprises et aux consommateurs allemands ! Voilà où conduit une politique fondée sur l’idéologie d’une mythique « énergie douce » et sur le dogme antinucléaire. Le chef du Parti social-démocrate et ministre de l’Energie, Sigmar Gabriel, le reconnaît : le plan est « proche de l’échec. » Subventionner à grands frais le photovoltaïque et l’éolien ne suffit pas à empêcher un recours accru au charbon, grand émetteur de gaz carbonique, pour compenser la fermeture des centrales atomiques. Résultat, l’Allemagne est aujourd’hui le plus gros pollueur d’Europe, avec des émissions de CO2 qui ont encore augmenté de 2 % en 2013, là où la France fait plutôt figure d’élève modèle grâce à son nucléaire. Heureusement, les Verts ont quitté la majorité. Puisse la ministre Ségolène Royal ne pas faire leur politique à leur place.