TOUT EST DIT

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jeudi 8 mai 2014

Le général et les insultes

Le général et les insultes
Le général de Gaulle fut l’une des premières personnalités contemporaines à se voir insulté, traîné dans la boue, lynché par la meute. Quelques exemples:
  • "Fasciste": affiche du parti communiste, 17 juin 1951
  • "Maurrassien, monarchiste, méprisant le suffrage universel" (Vincent Auriol, président de la République le 7 janvier 1952)
  • "Coupable de forfaiture" (Gaston Monnerville, président du Sénat, septembre 1962)
  • "Hitler" (Hallstein, président de la Commission 28 juillet 1965, cité par A Peyrefitte)
  • "Dictateur" François Mitterrand, le coup d’Etat permanent, 1964
  • "Duce, Führer, Caudillo" (Mussolini, Hitler, Franco), François Mitterrand, ibid. 1964
  • "Vieillard obèse", l’Express de jean-Jacques Servan Screiber et Françoise Giroud, mai 1968
  • "Pétainiste": l’Humanité (cité par le Midi Libre, 20 juin 2010)
  • "Raciste", le Pen (interview télévisée le 17 juin 2011)
Le général de Gaulle a sauvé l’honneur en appelant à la Résistance le 18 juin 1940 au prix de sa condamnation à mort par Vichy, alors que 90% du pays, toute sensibilité idéologique confondue, se vautrait dans "un lâche soulagement". L’un des premiers Français à avoir, contre la lâcheté générale, relevé les armes à la main le défi du fascisme, du pétainisme, du national-socialisme et du racisme triomphant, aura aussi été l’un des premiers à se voir traité de fasciste, d’Hitler, de raciste, de pétainiste, etc. La perversité humaine est un puits sans fond. Il suffit de le savoir et de se tenir prêt à tout et notamment au pire…

Pense-bête


- La dépression nerveuse des égoïstes.
- Mon idéal humain : le communiste allemand.
November Rain, de Guns N'Roses, et Jenny From the Block, deJennifer Lopez : les deux plus beaux clips musicaux du monde.
- La rue Alfred-de-Musset, à Malakoff, est la raison pour laquelle il ne faut pas avoir sa rue.
- Pourquoi n'y a-t-il pas de cimetières privés, comme les plages ?
- Le jour où je n'ai plus pu lire sans lunettes mon poids sur la balance.
- Le Christ, comme Al Capone, tombé pour fraude fiscale.
- Quand on se masturbe, on n'a pas à dire à la fille de s'en aller après.
- L'aigrivain.
- Une femme hésite entre deux hommes dont chacun lui vante les qualités de l'autre (nouvelle).
- J'en ai marre de la feuille de salade autour du nem.
- Si tu n'as pas eu peur pendant une journée, c'est que tu l'as gâchée.
- Le mystère physique de la mère de famille nombreuse.
- Lopez sauve le prénom Jennifer.
- L'interactivité est dégueulasse.
- Ses ronflements ne gênaient pas le chat.
- Pourquoi toutes les chanteuses indiennes ont-elles la même voix ?
- Le vaconsier.
- Le seul homme heureux est celui qui ne veut plus vivre.
- La mort est une toute petite chose à l'intérieur de moi.
- Amaigri à 60 ans : maîtresse ou cancer.
- Un vieux gay compte ses trois mille amants pour s'endormir (nouvelle).
- Le SDF, dans le bus : le seul qui drague.
- Kluaymaïpa ★★★,
Le Lotus ★★, La Gazelle ★,
La Rotonde ★★, La Closerie des Lilas ★★, Lipp ★,
Le Pré vert ★, Le Dôme ★★,
La Cagouille ★★, Chez Fatou (22, rue Rouget- de-Lisle, Montreuil) ★★★.
- Le gastronome n'avait d'érection que pour les serveuses de restaurant (nouvelle).

François Hollande, l'homme qui rêvait la réforme

Malgré tout ce qu'il affirme, François Hollande est bel et bien un homme du passé : incapable d'affronter le réel, il se contente de rêver le changement.

François Hollande gouverne la France depuis deux ans aujourd'hui. L'anniversaire de son accession au pouvoir est vécu dans une indifférence totale par le pays. La presse ne l'évoque qu'avec discrétion, quand elle ne dresse pas un bilan sévère de l'action du président, dont la popularité est au plus bas dans l'opinion. Cet échec, chaque jour en apporte la démonstration. Il tient à des raisons multiples et que l'on ne cesse de décliner : une politique illisible, des engagements non tenus, une communication déficiente, un défaut d'autorité à la fois sur le gouvernement et sur la majorité, etc. Mais qu'y a-t-il à la source du mal, qui explique cette incroyable incapacité à gouverner, même si l'on prend en compte à la fois les efforts déployés et les obstacles contextuels indépendants de cette bonne volonté ?
Le motif profond de cet échec nous semble essentiellement tenir au refus de François Hollande non pas de reconnaître la réalité du monde, mais de s'y adapter. Ce n'est pas qu'il la nie, certaines de ses analyses et certains de ses engagements le prouvent, fussent-ils idéologiquement contestables. Mais c'est qu'il a peur de l'affronter. Il pallie ce manque de courage par le recours au rêve, un rêve dont il devient dupe. Il rêve la réforme, il rêve le changement, celui de la société, celui du destin de la France, et ce rêve le tient quitte d'agir. Il se donne l'illusion de la puissance en développant une idée de la France hors de proportion avec les moyens dont celle-ci dispose dans sa situation actuelle. Il a communiqué cette illusion au pays en lui promettant la lune, en lui proposant un programme extravagant dont la réalité a tôt fait de révéler la vanité. 

Un symbole d'immobilisme

Son crime est d'avoir proclamé en 2012 : "Je dirai toujours la vérité. Je n'abuserai pas le peuple avec des promesses illusoires, avec des projets de dépense dont nous n'avons pas le premier euro." Il savait donc que la France n'avait pas le premier euro. N'est-ce pas là abuser de la confiance de ceux qui l'ont porté au pouvoir ? C'est ce mensonge, dévoilé par les faits, qui est à l'origine de son discrédit. Un péché originel qui le condamne à jamais dans l'esprit public.
Naguère, en 2008, Manuel Valls recommandait à la gauche d'épouser son temps "pour ne pas passer à côté du réel et être capable d'agir". Visait-il Hollande ? Parmi d'autres, à l'évidence. Hollande, apparatchik de profession, vieilli à la tête d'un vieux parti, héritier d'un long passé pétrifié, étranger à la vérité et au mouvement de la vraie vie, n'est-il pas le symbole du conservatisme et de l'immobilisme, à charge pour la nostalgie de la réforme - voire de la révolution - de donner le change ?
La coquetterie de l'histoire veut que ce même Valls, apôtre de l'aggiornamento, soit appelé par ce résidu de l'histoire du socialisme à partager le pouvoir avec lui. Valls chargé d'assumer le rêve que ce dernier avait la prétention et n'a pas eu l'audace de réaliser ! Peut-on imaginer pire humiliation pour François Hollande ? Pire sanction, après la récente déroute électorale ? C'est cela, le bilan.

Arnaud Montebourg, c'est quoi, son problème ?

Il traite de menteur le P-DG d'Alstom, insulte la famille Peugeot, menace d'un contrôle fiscal le repreneur de SFR. Cet homme est manifestement trop nerveux...


On serait curieux de savoir à qui Arnaud Montebourg s'identifiait quand il étudiait l'histoire de France au lycée Stephen-Liégeard de Brochon (Côte-d'Or) : à Robespierre ou à Fouquier-Tinville ? Puis, plus tard, à Paris, pendant ses études de droit au Panthéon ou à Sciences Po rue Saint-Guillaume : à Che Guevara ou à Castro ?
Ce que l'on sait en revanche, c'est qu'il a toujours voulu régenter tout le monde. 
Son père est fonctionnaire des impôts, ce qui peut être lourd à porter quand on veut devenir président de la République. Mais cela aide à comprendre sa propension à rudoyer et à menacer Patrick Drahi, le P-DG de Numericable et repreneur de SFR. Montebourg, qui préférait la solution Bouygues, avait réagi comme un coq blessé : "Il va falloir que monsieur Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France. Nous aurons des questions fiscales à lui poser." Pour le ministre du "redressement productif" - est-ce lui qui a trouvé ce titre pédant et pompeux ? -, cela semble naturel de vouloir imposer un "redressement" fiscal à cet honorable citoyen français pour la seule raison qu'il dirige de Suisse ses affaires internationales, à moins que ce ne soit pour un crime de lèse-majesté ?
Arnaud Montebourg réussit donc Sciences Po Paris, mais pour un homme de sa qualité et de son envergure qui veut devenir président, il doit épingler l'Ena sur son CV. Hélas, trois fois hélas, il est recalé à l'examen d'entrée. On n'ose imaginer la tragédie et les affreuses conséquences sur le caractère du jeune Rastignac de la Côte-d'Or qui devient finalement avocat, à défaut de pouvoir entrer dans la noblesse d'État comme haut fonctionnaire entretenu à vie par les contribuables. 

Tonitruant

Le 31 mai 1997, il réussit à se faire élire député PS de Saône-et-Loire au second tour. La veille, comme peut-être pour exorciser ses démons, il a épousé en grande pompe, dans une abbaye cistercienne, la fille du comte Antoine de Labriffe et de la comtesse née Anne de Lacretelle. Un grand mariage aristocratique. Le couple se séparera officiellement treize ans plus tard. On connaît la suite. Quand on veut devenir président, on doit sortir avec de jolies journalistes (Audrey Pulvar) et de jolies comédiennes (Elsa Zylberstein). Les présidents de France ont toujours aimé les jolies journalistes (Valérie Trierweiler) et les jolies comédiennes (Julie Gayet), ce qui, en dehors de toute autre considération, est en France plutôt un signe de bonne santé.
L'avocat Montebourg qui tonitruait dans les prétoires, devenu député, tonitrue à l'Assemblée. Violemment opposé au cumul des mandats, il finit par se laisser convaincre par ses amis et, se reniant, par faire comme tout le monde en devenant président du conseil général de Saône-et-Loire. Devenu ministre en charge de l'Industrie alors qu'il ne connaît rien à l'économie ni à l'industrie et qu'il n'a pas la moindre expérience de l'entreprise, encore moins des multinationales, il bataille comme un soudardavec l'entrepreneur américain Maurice Taylor, P-DG de Titan, qui proposait de reprendre l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, et avec lequel il échange des noms d'oiseaux et des courriers comminatoires, essayant, en plus, de le faire passer pour un cow-boy dangereux et un primate inculte. Il devient comme un forcené quand Peugeot annonce la fermeture de son usine d'Aulnay et encore plus quand les syndicalistes extrémistes représentant les employés au comité de direction de Peugeot font connaître le montant de la "retraite chapeau" du P-DG, Philippe Varin.

Dégâts 

La France est un curieux pays : l'extrême gauche a le droit de siéger dans les instances de direction des grandes entreprises et connaît les rémunérations des dirigeants. Essayez donc de savoir combien gagnent vraiment les dirigeants syndicaux qui n'ont de comptes à rendre à personne !
Notre ministre du "redressement" devient très "productif" en déclarations intempestives, en coups de gueule improvisés, en colères théâtrales, pourvu que ce soit devant des micros et des caméras. Nous avons enfin une vraie star au gouvernement. Encore heureux qu'il ait raté l'Ena où on lui aurait sans doute appris à modérer ses humeurs belliqueuses et ses coups de menton péremptoires, sinon son classement final en aurait pris un coup ! 
Ensuite, c'est comme dans les séries de bandes dessinées : "Montebourg/Astérix chez Goodyear", "Montebourg/Astérix chez Peugeot", et maintenant "Montebourg/Astérix chez Alstom". Notre héros tombe Abraracourcix sur le P-DG d'Alstom, Patrick Kron, qui n'a pas, selon lui, "le civisme élémentaire d'avertir le gouvernement" de ses discussions secrètes entamées avec General Electric. Il aurait fallu aussi "avertir" la CGT peut-être ?
On apprend le 5 mai que le ministre trublion, devenu ministre de l'Économie ET du toujours fameux "redressement productif", a décidé comme un grand de rejeter "en l'état" l'offre de reprise de la branche énergie d'Alstom par General Electric. Comme si c'était à lui de décider du sort de deux entreprises privées, de niveau mondial, dont l'intérêt de se rapprocher paraît évident à tout le monde sauf à Montebourg/Astérix, qui éprouve un malin plaisir à faire du bruit avec sa bouche et du vent avec ses oreilles, quels que puissent être les dégâts qu'il occasionne et que l'on commence d'ailleurs à constater avec les départs annoncés des sièges sociaux, en Suisse et aux Pays-Bas, de Lafarge et Publicis qui vont quitter la France prochainement sans intention d'y revenir. D'autres vont immanquablement suivre. Le terrain de jeu des multinationales couvre le vaste monde et les présidents du CAC 40 aiment bien les clowns, mais uniquement avec leurs petits-enfants, pendant les vacances, au cirque

IL NE FAUT PAS OUBLIER QUE CET HOMME EST UN RATÉ.
IL A RATÉ L'ENA, DONC...PLUS NUL TU MEURS.

L’autre exception française… fiscale, celle-là


Cette année, la récolte a été très mauvaise, alors il faut payer le double… C’est normal ! Les pauvres, c’est fait pour être très pauvres et les riches, très riches, s’exclamait don Salluste, avec toute sa mauvaise foi, dans la Folie des grandeurs. C’est la constatation que l’on pourrait tirer de la nouvelle édition du rapport de l’OCDE consacré aux hauts revenus dans le monde.
« Depuis trente ans, la part des personnes considérées comme les plus riches dans le total des revenus avant impôts a progressé de manière significative dans la plupart des pays de l’OCDE,constate l’organisation. La hausse a été particulièrement spectaculaire aux États-Unis, où cette proportion a plus que doublé depuis 1980 ; elle capte 20 % du revenu brut en 2012. » L’OCDE remarque que la progression de cette population est plus importante dans les pays anglophones qu’ailleurs. Elle s’observe même dans les pays jugés traditionnellement les plus équitables dans la distribution des revenus, comme la Finlande, la Norvège et la Suède : cette population y a bondi de 70 % en vingt ans.
L’OCDE explique ce phénomène par les réformes fiscales conduites. Elles se sont traduites par la baisse des tranches marginales de l’impôt sur le revenu, tombées en trente ans d’une moyenne de 66 % à 43 %. Autres réductions fiscales, celles de l’impôt sur les sociétés, passé de 47 à 25 % en moyenne, de l’impôt sur les dividendes au titre des bénéfices d’origine nationale, quasi divisé par deux depuis 1981, s’établissant à 42 %. Enfin, certains pays ont supprimé l’impôt sur la fortune, considéré comme « une double, voire une triple taxation », quand d’autres ont réduit les frais de succession.
Et en France ? La part des plus riches n’a pas évolué en trente ans, elle représente toujours environ 78 % du revenu brut total… Sûrement parce que notre pays fait, une fois encore, figure d’exception, non pas culturelle… mais fiscale. Il se place parmi les trois premiers de l’OCDE où l’imposition générale rapportée au PIB est la plus élevée. Or, « il est souvent admis que des taux d’imposition marginaux trop élevés ont pour conséquence une croissance économique moindre ». Un rapport à méditer à Matignon et à Bercy !

Moi président déchu…


Deux ans après l’anaphore de François Hollande, il ne reste rien de toutes les promesses prononcées ce jour-là. Sinon un monarque abandonné par tous.
Moi président, j’avais déclaré que je ne serai pas le chef de la majorité et que je ne recevrai pas les parlementaires à l’Élysée. Bien sûr, je n’ai pas respecté cet engagement et je n’ai jamais pensé ce que je disais. C’est pour cela qu’après avoir nommé l’incapable Harlem Désir, Rue de Solferino, je viens de demander au trotskiste Jean-Christophe Cambadélis de reprendre en main le Parti socialiste.
Moi président, je n’ai pas traité mon premier ministre de collaborateur. Mais j’en ai fait le personnage le plus inutile de la République. J’ai saboté sa réforme de la fiscalité afin de l’affaiblir. Enfin, je l’ai sacrifié en quelques heures après les élections municipales.
Moi président, j’ai mis en place un “cabinet noir” destiné à déstabiliser mon prédécesseur. Ce qui a notamment permis au Conseil constitutionnel d’invalider le compte de campagne de Nicolas Sarkozy.
Moi président, je n’ai rien fait pour que la justice fonctionne de manière indépendante. Bien au contraire, ma garde des Sceaux a publié une directive afin que les parquets lui fassent remonter les dossiers les plus sensibles. Surtout, elle a joué un rôle déterminant, tout en le niant, dans les écoutes téléphoniques de mon prédécesseur.
Moi président, je n’ai pas eu à nommer des directeurs de chaîne de télévision. Je me suis contenté de mettre à la tête du CSA mon ami Olivier Schrameck, ancien directeur du cabinet de Lionel Jospin. Et puis j’ai offert la Caisse des dépôts sur un plateau à mon ex-secrétaire général de l’Élysée, Pierre-René Lemas. J’ai promu Dominique Voynet à l’Inspection générale des affaires sociales. Et j’ai demandé que l’État efface les 4 millions d’euros de dettes sociales du journal l’Humanité.
Moi président, j’avais fait la promesse que mon comportement serait en chaque instant exemplaire. Au moment où je prononçais cette phrase, je comptais bien installer ma compagne, Valérie Trierweiler, à l’Élysée. Mais j’entretenais déjà une relation avec Mme Julie Gayet. J’ai transformé le palais présidentiel en théâtre de boulevard. J’ai abîmé la République. Et, sans aucun scrupule, j’ai fait nommer la mère de mes enfants au poste de ministre de l’Écologie.
Moi président, non seulement je n’ai pas réformé le statut pénal du chef de l’État. Mais j’ai fait en sorte que toutes les procédures me visant soient étouffées.
Moi président, j’avais promis que mon gouvernement compterait autant de femmes que d’hommes. Cette parité, j’ai chargé Najat Vallaud-Belkacem de la mettre en place là où elle n’était pas nécessaire. En revanche j’ai mis un point d’honneur à l’enlever là où elle a toute sa place, dans le couple, en instaurant le mariage homosexuel.
Moi président, j’avais promis d’établir un code de déontologie pour les ministres. Ce que je n’ai pas fait. Si bien que mon ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a été contraint de démissionner. Comme mon plus proche conseiller politique, Aquilino Morelle. Et je ne parle pas de Christiane Taubira, qui se retrouve juge et partie dans une affaire destinée à salir mon prédécesseur.
Moi président, j’avais promis que j’instaurerai le non-cumul des mandats. Mais j’ai fait en sorte qu’il n’entre en vigueur qu’en 2017, quand je ne serai plus là. J’avais aussi parlé d’un acte de décentralisation. Bien sûr, j’ai oublié cet engagement et maintenant que Manuel Valls a annoncé une division par deux des régions et une suppression des conseils généraux, mes promesses sont toutes lettre morte.
Moi président, j’ai piétiné allègrement les engagements conclus entre partenaires sociaux en laissant transposer en termes législatifs un accord paritaire totalement dénaturé par les parlementaires socialistes.
Moi président, j’ai heureusement vite oublié ma promesse d’instaurer le scrutin proportionnel dès 2017, de même que le droit de vote des étrangers. Et ce n’est pas au moment où je n’ai plus de majorité à l’Assemblée que je vais chercher à en construire une plus large encore au Congrès.
Moi président, j’avais promis que j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue, et que j’aurai toujours le souci de la proximité avec les Français. Deux ans après mon élection, il ne reste rien de cet engagement. Je fuis désormais les Français, qui, même sur les terres de Jaurès m’insultent et me sifflent. Je ne cherche plus à voir loin. Je suis juste en survie politique. L’Élysée est devenu un théâtre d’ombres où chacun fait semblant d’exercer un rôle. Je ne suis plus qu’un monarque sans couronne, sans objet et sans sujets. Sinon des sujets de mécontentements.
Moi président, j’ai enfin réalisé à quel point Bonaparte, alors Premier consul, avait raison lorsqu’il déclarait : « Le seul crime en politique consiste à avoir des ambitions plus hautes que ses capacités. »

Philippe Bouvard : de droite et sans complexe !

Disciple d’Alphonse Allais et de Tristan Bernard, octogénaire mais juvénile, il ne prend rien au sérieux, pas même la mort, à laquelle il consacre son nouveau livre.
C’est dans sa maison parisienne, entre cour et jardin, que Philippe Bouvard, que l’on s’imagine, à tort, plus amateur de bitume que de verdure, nous fait la grâce de nous recevoir. L’animateur pour encore quelques semaines des Grosses Têtes reconnaît deux autres passions majeures : la lecture et l’écriture. En témoigne son bureau-bibliothèque, très semblable à celui de son ami, le regretté Jean Dutourd, où quelque 20 000 livres soigneusement reliés, parmi lesquels nombre d’éditions rares et les classiques de la littérature du XIXe siècle, attendent son bon plaisir sur les rayonnages d’une bibliothèque d’acajou digne d’un club londonien.
Dans cette cellule nullement monastique, où “tout est luxe, calme et volupté”, Philippe Bouvard a composé son dernier livre au titre aussi long, mais beaucoup plus drôle, qu’une épitaphe du Grand Siècle : Les morts seraient moins tristes s’ils savaient qu’ils pourront encore se tenir les côtes en regardant les vivants. À 84 ans, il est vrai, penser à sa fin future n’est pas forcément une preuve de pessimisme. Avec la camarde, notre humoriste a décidé d’entretenir des relations distantes mais sereines, après s’être aperçu qu’il pouvait « faire du blé avec la Grande Faucheuse ». Avec déjà 40 000 exemplaires vendus après son apparition dans Vivement dimanche, l’émission de Michel Drucker, son livre est en tête des ouvrages les plus vendus sur Amazon, et dépassera les deux autres titres de sa trilogie.
Un succès qu’il fêtera autour d’une bonne table, car cet épicurien ne cache pas un goût persistant pour les nourritures terrestres : « La table demeure un de mes derniers plaisirs et ne m’emmène plus obligatoirement au lit avec les dames que je convie ! » Colette, son épouse depuis plus de soixante ans — et la mère de leurs deux filles —, ne s’offusque plus, depuis longtemps, de ses saillies !
S’il se penche sur son passé, Philippe Bouvard ne s’écriera pas, comme Napoléon : « Quel roman que ma vie ! », mais il ne pourra s’empêcher de reconnaître, modestement, qu’il a parcouru du chemin depuis sa naissance à Coulommiers, en 1929, d’un père tailleur et d’une mère opticienne. Après des études nonchalantes et un bref passage à l’École supérieure de journalisme, il fit ses classes au Figaro, en 1953, comme coursier au service photo. Rien qui n’annonce la fulgurante carrière qui l’a mené de la rubrique parisienne du Figaro à la direction de la rédaction de France-Soir, de la création du Théâtre de Bouvard, pépinière d’humoristes, de Mimie Mathy aux Inconnus, à l’émission des Grosses Têtes, que sa verve et sa causticité firent l’un des plus grands succès de la radio. Bavard impénitent, il avoue avoir choisi ce métier « pour parler des autres » : « Mais j’ai surtout parlé de moi ! »
La page est presque tournée, non sans une pointe de nostalgie, mais Philippe Bouvard n’a rien d’un ancien combattant et son appétit de vie et de travail l’a vite relancé. Récemment, le rédacteur en chef de Nice Matinreçut un appel qui le laissa estomaqué : « Bonjour. Je suis un vieux journaliste : Philippe Bouvard, et je souhaiterais travailler pour vous. » Depuis, Philippe Bouvard se partage entre Paris et la Côte d’Azur, trouve le moyen de dormir huit à neuf heures par nuit, de faire une sieste et de gérer l’ensemble de ses occupations. L’âge de la retraite, ambition de tout fonctionnaire socialiste, est loin d’avoir sonné pour ce libéral assumé qui proclame sans complexes : « On m’a posé à droite et j’y suis resté ! »

La “sanctionnite” américaine gêne l’Europe


Les États-Unis font pression sur l’Europe pour appliquer de nouvelles sanctions contre la Russie, jugée responsable de la situation en Ukraine. Ils soutiennent Kiev et durcissent leur position face à Moscou : « Il est important que nous prenions de nouvelles mesures pour faire comprendre à la Russie que la déstabilisation doit cesser », prévient Barack Obama. « Nous allons accroître la pression sur les proches de Vladimir Poutine, les sociétés qu’ils dirigent et l’industrie de la défense », annonce son conseiller adjoint à la sécurité.
D’accord sur le constat, l’Europe résiste à ces pressions américaines. Elle estime que de nouvelles sanctions n’infléchiront pas Vladimir Poutine, qui a fait de la restauration de la puissance russe par le regroupement de l’ancien espace soviétique le coeur stratégique de sa politique. L’Union européenne cherche donc la désescalade, quitte à faire une croix sur la Crimée. La seule “ligne rouge” est désormais l’invasion militaire russe. Poutine la franchira-t-il ?
Les intérêts de l’Europe et de l’Amérique ne sont pas les mêmes. Le combat des Américains contre la Russie n’est pas celui des Européens. Les États-Unis sont loin du foyer de tension russo-ukrainien, alors qu’il est aux portes de l’Europe. L’Amérique échange peu avec la Russie — à peine 1 % de son commerce extérieur, 40 milliards de dollars, contre 460 milliards pour l’Union. L’Amérique se moque de l’énergie russe, 18 pays européens dépendent à plus de 50 % du gaz livré par Moscou (notre carte, ci-dessus).
La “sanctionnite” d’Obama est sans risque pour l’Amérique. Pas pour l’Europe. Elle refuse de frapper l’ensemble de l’économie russe et plaide en faveur de sanctions individuelles. Dans ce débat, la France est directement concernée par son énorme contrat d’armement (1,2 milliard d’euros) signé avec Moscou en 2011. Il prévoit la construction de deux bâtiments destinés à la marine russe. Le Vladivostok, déjà mis à l’eau, doit être livré à la fin de l’année. Le Sébastopol le sera en 2015. La France a intérêt à sécuriser ce contrat. S’il n’était pas exécuté, la Russie exigerait de lourdes pénalités. La réputation de la France en souffrirait. Tout cela est, bien sûr, le cadet des soucis des Américains.

L’effet toboggan

Sauf retournement improbable, une mécanique implacable se met en place pour pousser le président vers la sortie.
En politique, rien n’est désespéré tant qu’on garde sa liberté de mouvement. Or, François Hollande est bien près de perdre la sienne puisque, comme nous le montrons cette semaine ; deux ans à l’Élysée ont suffi à lui faire perdre le soutien du noyau dur de son électorat.
Une à une, toutes les fenêtres de tir se sont refermées devant lui : le retour de la croissance qu’il a trop promise pour qu’on puisse encore le croire, et surtout qu’on l’impute à sa politique le jour où elle s’annoncera ; l’espoir de remobiliser ses troupes par une fuite en avant dans le “sociétal” que personne ne lui réclamait à l’exception d’une minorité qui le tient désormais en otage ; et maintenant la possibilité d’une dissolution réussie. Autrement dit, permettant à la gauche de transférer à la droite la responsabilité des ré formes et l’impopularité qui va avec.
Risqué, le calcul serait jouable si l’impopularité en question portait seulement sur la politique et non pas aussi sur celui qui l’incarne. Qui sait si, à la suite d’une victoire de la droite aux législatives, celle-ci ne descendrait pas dans la rue pour réclamer la démission du président ? Cette épreuve de force, ni Mitterrand ni Chirac n’eurent à la subir parce qu’ils régnaient sans partage sur leur camp… Ce n’est plus le cas de François Hollande, qui a nommé à Matignon davantage qu’un rival, un substitut que le PS pourrait bien lui préférer en 2017. Autant dire que le président n’a peut-être pas mangé tout son pain noir pour les trois ans qui lui restent à l’Élysée !

LE MONDE CENSURE PLANTU

VOICI LE DESSIN ORIGINAL.