Ce qui se joue, avec le discours de politique générale de Manuel Valls, c’est beaucoup plus que le simple fait de savoir si le Parti socialiste en totalité votera ou pas la confiance, si quelques uns de ses élus auront le front de s’abstenir en signe de valeureuse résistance, si quelques Verts dépités iront jusqu’à voter contre ce gouvernement auquel la plupart auraient aimé participer.
Certes, rien de tout cela n’est banal, mais l’essentiel est ailleurs. Ce qui se joue en effet, à la tribune de l’Assemblée, c’est la crédibilité de la France et sa place dans le concert européen, sa capacité à respecter sa parole. Ce qui se joue, c’est la façon dont les autres pays européens nous regardent, et par conséquent le poids qu’ils attachent à nos promesses. Ce qui se joue, c’est la confiance que suscite la France.
Ce qui nous menace, c’est le procès en désinvolture, c’est la perte d’influence en Europe, c’est l’exaspération des créanciers qui nous financent. Ce qui nous menace, c’est le retour du credo gauchiste, de la langue de bois socialiste de base, la triste complainte de la justice sociale. Ce qui nous menace, c’est l’incapacité de la majorité à extraire du verdict lamentable des municipales autre chose qu’un prétexte à gauchir la politique. Ce qui nous menace, c’est le report, une fois de plus, de la politique d’assainissement de nos comptes publics, c’est le retour du zapping budgétaire, fiscal et social.
Ce qui nous inquiète, c’est la faiblesse du pouvoir face aux objurgations de quelques dizaines de députés perdus dans leur catéchisme. Ce qui nous inquiète, c’est cette incapacité collective des socialistes à affronter le réel, leur refus de voir que les solutions sont ailleurs que dans leur bréviaire. Ce qui nous inquiète, c’est tout ce qui peut réduire les chances d’obtenir enfin des résultats.