TOUT EST DIT

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mardi 25 mars 2014

L’enfumage

L’enfumage
Les commentaires de presse et de radio se livrent à une extraordinaire campagne de désinformation sur les résultats des municipales. Un seul constat revient partout : « percée du FN ». Or, si ce mouvement obtient des succès évidents dans une poignée de ville, son score global est de 4,65%. Au-delà de quelques communes, peut-on vraiment parler d’une percée ou d’un raz de marée? Aux élections municipales de novembre 1947, le RPF, mouvement créé quelques mois auparavant par le général de Gaulle (le parti lepéniste existe lui depuis 40 ans), obtenait 35% des suffrages provoquant un séisme dans la classe politique française. Voilà ce qu’on peut appeler une percée, un raz de marée d’un mouvement gaulliste qui sur le fond était d’ailleurs à l’opposé du FN anti-gaulliste de toujours. Aujourd’hui, nous assistons plutôt à une "poussée" du FN,  mais ce n’est pas la première, loin de là (1988, 1997, 2002). Le matraquage excessif sur ce parti est l’arbre destiné à cacher la forêt. Etrange silence du monde médiatique sur le résultat global du scrutin d’hier : 47% pour l’UMP et se alliés, 38% pour le PS et affiliés qui s’effondrent. Faut-il pour autant triompher ? Se dire que l’alternance est en marche ? Peut-être, espérons-le, mais le véritable enseignement de ce scrutin, c’est un taux d’abstention phénoménal pour une élection municipale : 38,1%.  Il marque une fois de plus la cassure entre le monde politique dans son ensemble et la population, ainsi que la lassitude des Français. Je discutais hier avec l’un de mes amis qui s’était abstenu pour la première fois de sa vie : par dégoût général. Les Français ont pris acte depuis longtemps de l’incapacité des dirigeants à régler leurs problèmes de chômage, d’insécurité, de pouvoir d’achat. Ce n’est pas tellement cela qui les pousse à s’abstenir. Mais ce qu’ils ne supportent plus, c’est le mépris qu’ils ressentent de la part des dirigeants et des élites. Nous en avions une belle illustration hier soir sur TF1 quand un ministre a osé affirmer devant des millions de spectateurs que le chômage des jeunes était en voie d’amélioration. Quelle insulte pour les parents qui voient leurs jeunes, même diplômés, errer des années de stage en stage pour des rémunérations 3 fois inférieures au SMIC et interdits d’avenir. Mensonges, sectarisme fanatisé, mauvaise foi, haine tous azimuts, mépris généralisé,  violence des polémiques, négation des faits, fuite devant la réalité, morgue prétentieuse, l’invraisemblable obsession de s’accrocher aux places,  esprit totalitaire. 
D’où l’abstention sanction, l’abstention dégoût…

Peur sur les plateaux !

Peur sur les plateaux !


Premier et deuxième partout. C’est l’impression vertigineuse que l’on a eue à 20 heures en recevant de plein fouet les résultats du FN sur fond de mines catastrophées (en fin de soirée, Najat Vallaud-Belkacem tirait sur le vert-de-gris tendance coup de grisou). Ils sont partout. Et les scores qui cartonnent : 30%, 40%, 50% !
« Je sais que vous êtes en panique mais soyez beaux joueurs » a souri Marine Le Pen tandis qu’un Claude Bartolone, à bout d’éructations, bredouillait de rage
que Jean-Marie Chevallier était impliqué dans la mort de son adjoint Poulet-Dachary… Et qu’il cachait Dupont de Ligonnès chez lui, non ? Voilà comment le FN va gérer les mairies, qu’on se le dise !
Au fur et à mesure que la soirée avance, Hervé Gattegno le commentateur chéri de « l’homme libre » Jean-Jacques Bourdin, n’essaie même plus de cacher qu’il est un militant politique. Sur BFM-TV, il se désole : « On redoutait cette avancée locale du Front national, mais c’est encore plus le cas que ce que l’on redoutait. »
Et ils nous ont tout ressorti. Peur sur les villes ! Toutes leurs vieilles gesticulations, leurs mauvaises répliques, leur jeu poussiéreux et daté, leur grand guignol : le Front républicain, la menace sur la démocratie, les heures sombres, la négation de l’holocauste. Bruno Le Roux, le chef de file des députés socialistes, promet « des larmes » aux habitants des villes FN. Et en tout dernier recours, le ministre de la Santé et son surnom de crème solaire bon marché : « L’enjeu n’est que local, il n’est pas national. » Crois-le Marisol, si ça te fait du bien. Ton mélanome à toi ne risque pas d’être bien malin. Et puis aux européennes, ce sera un enjeu non national aussi ? En somme il n’est national que quand le PS gagne.
Après Ayrault, Najat Vallaud-Belkacem, en appelle au côté noir de la force :
« Nous ferons tout pour éviter qu’il y ait des maires FN. »
« Tout. » Vraiment ? Ils vont les empoisonner, les flinguer, les jeter en prison, tenter de les acheter ?
Lorsque Steeve Briois commence « avant tout » par remercier BFM, on dresse l’oreille : « Merci à BFM qui m’annonçait perdant au deuxième tour, preuve que leurs sondages sont une belle escroquerie. » Et il continue crânement pendant quelques minutes sur le même ton à tenir tête à Alain Marschall et ses beaux invités des instituts de sondage.
C’est pour ça qu’on les aime bien aussi. Même élus (au 1er tour !) ils restent de sacrés frondeurs.

Démocratie « normale »

Démocratie « normale »


Comme cela pourrait être reposant un lendemain de premier tour des municipales ! Vous avez vu ? Pas la moindre allusion à un scandale politico-financier dans les journaux. Pas la moindre « fuite » organisée sur les écoutes téléphoniques d'un ancien président. Pas de mise en cause de juges ou de policiers. Pas de phrase vengeresse d'une ministre maladroite se faisant justice. Pas d'échanges d'invectives médiatisés entre adversaires politiques. Comme cela serait reposant, en effet, si l'on n'était pas au lendemain d'un 23 mars que beaucoup qualifient de « 21 avril municipal ». Car ceci explique cela.
Nos principaux dirigeants ne sont pas devenus spontanément raisonnables. C'est parce qu'ils ont reçu un monumental coup de pied aux fesses, dimanche, qu'ils ont baissé d'un ton, plus préoccupés de sauver les meubles que de fouiller les poubelles. Dimanche soir, déjà, sur les plateaux télévisés, le verbe était moins vindicatif que ces derniers temps. La droite, bien que victorieuse, ne pavoisait pas, et la gauche, bien qu'installée dans le déni, évitait l'arrogance.
Tout cela, bien sûr, en raison de la spectaculaire percée d'un FN prospérant sur les débats fangeux des partis de gouvernement qui laissent à Marine Le Pen le soin de s'épancher sur le sort des victimes de la crise. Alors, comme toujours, les balles âmes ont sorti les herses : halte au fascisme en organisant la résistance citoyenne dans les villes pouvant tomber sous la férule extrémiste. Et tant pis si cela insulte un suffrage que les égarements de nos élites rendent de moins en moins universel.
Allons, ne sombrons pas dans la sinistrose. Il existe des solutions ! Il suffirait que François Hollande dise enfin quelle politique il assume, et avec quel vrai Premier ministre, quel gouvernement cohérent et quels alliés fiables il va la mener. Les bricolages électoraux d'entre deux tours – au nom d'un rassemblement des contraires – ne sont pas rassurants. Il suffirait aussi que la droite s'accorde sur un programme crédible en oubliant l'insupportable confrontation des ambitions. Bref, il suffirait que la France redevienne une démocratie « normale ». Au service du peuple.

Effroi et catastrophe aux Municipales : tout se passe comme prévu


Or donc il y a eu le premier tour des municipales en France. Et avec la prévisibilité d’un train de la SNCF (y compris les aléas ferroviaires habituels, des feuilles mortes au conducteur en retard en passant par la caténaire moqueuse), les résultats se sont entassés les uns sur les autres, tristement prévisibles et assez moyennement rigolos.
Il faut, vraiment, être un démocrate endurci pour arriver à trouver encore un intérêt dans l’exercice du droit de vote tant le renouvellement électoral qui nous est ainsi proposé est à ce point convenu et d’un impact modéré sur la vie de tous les jours. Tout indique en effet que le désir atavique d’une masse, certes de plus en plus faible, mais toujours importante, de citoyens à vouloir contrôler les autres ne s’est toujours pas éteint. Quand bien même la participation continue, d’élection en élection, à tomber, montrant heureusement qu’une part croissante de contribuables a bien compris la nature fallacieuse du choix qu’on lui propose, une partie des médias et des politiciens a délibérément entrepris de nous occuper l’espace médiatique avec leurs petites excitations.
Voter ? Vraiment ?Le bilan de ce premier tour est pourtant suffisamment rempli d’échecs piteux pour que ni les politiciens, ni les journalistes politiques ne puissent ramener leur fraise avec fierté, ce qu’ils font tous pourtant avec cet art consommé que seuls les cuistres, les imbéciles et les innocents à l’esprit simple voire vide peuvent mobiliser.
Échec des fines analyses politiques et des sondages qui, soi-disant, n’avaient pas prévu les scores importants du Front National. Pourtant, il fallait être vraiment né de la dernière pluie pour ne pas se rendre compte que l’agacement des Français allait mécaniquement se reporter sur ceux des partis pour lesquels le risque pris était le plus faible. Or, qui mieux que ceux qui n’ont, en pratique, jamais dirigé, peut se targuer d’incarner un « changement », quel qu’il fut ? Logiquement, dès qu’une commune se retrouvait à faire choisir ses électeurs entre une droite dispersée et illisible et une gauche usée et décadente, où de surcroît ni les uns, ni les autres n’osent plus prononcer le nom de leur parti tant ils savent que ça les dessert, les suffrages se sont reportés sur le seul parti qui pouvait toujours prétendre n’avoir pas (trop) de casseroles. Et pour cause : quand on est trop petit pour attraper le pot de confiture, on ne risque pas de se faire pincer les doigts dedans.
Échec patent et parfaitement prévisible du PSqui aura persisté dans son autisme vis-à-vis des problèmes réels des électeurs, soit en les enfumant dans des considérations politiciennes oiseuses (faire barrage au Front National, avec des bouts de Front Républicain fraîchement cueillis et un petit retour des heures les plus sombres en bonus pour la deuxième semaine), soit en refusant d’admettre avoir empilé un certain nombre d’erreurs de stratégie, de tactique et de communication sur les deux années de présidence hollandiste.
Échec rigolo de l’UMP qui n’existe toujours pas : oh, bien sûr, on peut lire sur les villes les plus importantes que oui, tel candidat est bien à l’UMP, mais sur les petites communes, l’heure était surtout aux concessions, aux ouvertures vers les « divers droite » et autres nuances. Du reste, cet échec est toujours visible dans la posture que le parti emploie maintenant sur le mode « youpi on a gagné » alors que leur programme est toujours aussi inexistant, si ce n’est par contraposée : promis, l’UMP fera autre chose que le PS, éventuellement le contraire, ou le fera différemment, ou défera ce que le PS a fait, et ça ira mieux.
Concrètement, dans 100% des cas présentés (avec une marge d’erreur inférieure à 1%), les programmes des grandes tendances politiques se résument à un mot : dépenses. Tant l’UMP que le PS ou le FN se bousculent pour savoir comment ils vont dépenser les sous-sous de la popoche du contribuable. Aucun n’explique pourquoi et comment ils vont faire des économies, couper drastiquement dans les dépenses et non, comme on le lit systématiquement, comment ils vont finement broder de la sobriété dans les budgets papeterie, tonte du gazon ou renouvellement des maillots de l’équipe de foot locale. Les Français ont donc continué à voter pour toujours plus de dépenses. Bien joué.
Oh, bien sûr, il y a quelques joies, comme le fait de voir la mine plus que déconfite de certains minustres tentant de sauver les apparences (rassurez-vous, peu importe l’issue des scrutins : ils continuent à être payés à l’heure où je vous parle). Que voulez-vous, les discours plus ou moins gênés de minus si pâles déconfits aux municipales sont toujours un petit moment de plaisir, mais la mollesse habituelle des journalistes évite malheureusement leur saine et nécessaire humiliation qui rendrait l’exercice politique plus dangereux, et permettrait l’émergence d’une classe d’individus un tantinet plus couillus. On en est loin.
Il y a aussi quelques tristesses : après avoir découvert que NKM n’est pas une marque de voitures coréennes low-cost, mais bien celle d’une candidate à la Mairie de Paris, on s’aperçoit qu’elle arrive, malgré une arrogance de rappeur noir américain et l’impact marketing d’un conteneur à poubelles recyclables en train de brûler qu’elle parvient à coller une petite claque à son alter-égo socialiste au programme étonnamment similaire. Et au-delà de Paris, force est de constater qu’encore une fois, les élus qui ont, en bonus, un casier judiciaire déjà lourdement raturé, à l’instar de Woerth, Juppé ou Balkani, ne s’en portent pas plus mal. Les votants auront ce qu’ils méritent, décidément.
Et justement, reste les non-votants : la seule vraie victoire, dans ces pitoyables mascarades, est celle de l’abstention. Pour une élection locale où, traditionnellement, les gens se sentent tout de même plus concernés que d’autres élections (à commencer par les européennes, dans quelques semaines), le score des pêcheurs à la ligne est particulièrement symptomatique du malaise qui continue de grandir. Parce que si le PS s’est clairement pris la branlée que j’avais évoquée dans un précédent billet, si l’UMP fanfaronne de façon ridicule et contre-productive là encore comme je l’avais correctement prévu (pas dur), et si le FN peut raisonnablement espérer récupérer deux ou trois villes majeures, c’est surtout et avant tout grâce à cette abstention record.
Ceux qui sont allés voter sont ceux qui croient encore vaguement au spectacle de guignols qu’on leur propose, qui sont encore intimement persuadés qu’il y a bien une alternance entre ces gens de droite qui proposent d’aider les entreprises en augmentant les impôts des autres, ces gens de gauche qui proposent d’aider les consommateurs en augmentant les impôts des autres et ces gens des extrêmes qui proposent d’aider les pauvres en augmentant les impôts des autres.
Apparemment, 38% des Français ont fini par comprendre que les autres, c’est eux. Il était temps, mais il reste encore du chemin pour décrotter un peu les autres. Ne vous inquiétez pas, du reste : la réalité s’en chargera dans les mois à venir, progressivement.

La débâcle socialiste met Hollande sous pression


Le chef de l'État, qui se refuse à changer de ligne, est invité par sa majorité à envoyer des signaux à l'électorat PS.
Gueule de bois à l'Élysée. François Hollande savait que les résultats des municipales seraient mauvais. Il s'en était ouvert devant ses proches, s'y était préparé. Mais les retours des élus de terrain, qu'il interrogeait sans relâche par SMS, au téléphone, ou dans les salons de l'Élysée, de même que les derniers sondages, laissaient espérer un recentrage sur les enjeux locaux et la reconduction de nombreux maires de gauche, qui n'avaient pas démérité. Las. Ce premier tour, qui fait la part belle au FN, a validé le scénario du pire. «On pouvait s'attendre à des résultats moins mauvais, glisse un conseiller. Personne n'affiche de sourire radieux.»

Le président, qui devait rester deux jours à La Haye, pour une réunion du G7 sur l'Ukraine et un sommet sur la sécurité nucléaire, a décidé de rentrer dès lundi soir à Paris. Il préparera sa contre-attaque mardi, avant d'être accaparé les deux jours suivants par la visite d'État du président chinois Xi Jinping. Après avoir analysé les résultats jusqu'à près de minuit dimanche, ses proches se voulaient prudents lundi. «Les électeurs ont exprimé une colère, note un proche. Mais le scrutin n'est pas terminé. L'heure est à la bataille.» «On a connu pire», relativisait un autre, évoquant 1978 et 1983. «Ce ne fut pas une soirée agréable mais nous ne passons pas notre temps à errer dans les couloirs ou à nous lamenter. Il faut avancer. Plus vite on avancera, plus vite on aura des résultats. Or c'est ce que les Français réclament.»
Ces résultats électoraux «cataclysmes», selon les mots d'un conseiller ministériel, accentuent encore la pression sur Hollande, sommé de «bouger». «Le président déteste les hystéries, les grands mots, les réactions à chaud, tempère le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis. Il attend les résultats du second tour avant d'en tirer les conclusions.» Ce vote sanction intervient au plus mauvais moment pour le chef de l'État, qui préparait des annonces délicates pour avril, dont le pacte de responsabilité et les 50 milliards d'économies. Des efforts sans précédent mais douloureux pour les Français et une majorité qui attend d'autres messages que la maîtrise des déficits publics. «Ce premier tour tue la théorie selon laquelle la France est prête à faire des sacrifices pour ne pas rater son rendez-vous avec l'Histoire», soupire un dirigeant PS.
Hollande sait que sa majorité, dont certains commencent mezzo voce à réclamer un changement de ligne, lui demandera des comptes dimanche prochain. «Il est coincé, résume un poids lourd PS. S'il en fait trop, il est sanctionné par les électeurs. S'il n'en fait pas assez, il est sanctionné par Bruxelles et les marchés.» Dans l'entourage du président, on répète qu'il n'y aura pas de changement de cap. Les dirigeants de la majorité, réunis à Matignon lundi, ont tenté de résoudre ce dilemme: comment laisser entendre que le gouvernement avait entendu le message des urnes tout en répétant qu'il ne changerait pas de cap? «En expliquant que les Français veulent de la justice dans le redressement», explique un participant.
Reste que François Hollande, s'il veut être réélu en 2017, va devoir reconquérir l'électorat traditionnel de la gauche, qui s'est abstenu ou a voté contre le PS. Il devra reconquérir aussi ceux qui ont fui vers le FN. «Si on ne peut pas changer la ligne, il faudra faire des ajustements sérieux et envoyer des signaux à tous ces invisibles dont on parle si peu», plaide le député PS Thierry Mandon, qui évoque plusieurs pistes: revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires, faire un geste pour les petites retraites. «Le président doit prendre en compte les couches populaires et moyennes qui réclament plus de pouvoir d'achat et de protection», ajoute le député PS Laurent Baumel.
À défaut de changer de cap, Hollande pourra difficilement faire l'impasse sur le remaniement d'un gouvernement à bout de souffle. «Le seul levier dont il dispose pour dire aux Français «je vous ai compris», c'est le remaniement», analyse un dirigeant PS. Dès dimanche soir, de nombreux socialistes assuraient que le sort de Jean-Marc Ayrault était scellé. Mais ceux qui connaissent la faculté du président à faire le dos rond croient encore qu'un second tour meilleur que le premier pourrait l'inciter à ne rien faire. «Impossible!, s'alarme un socialiste de Saône-et-Loire, où des bastions qui avaient voté à plus de 60 % pour Hollande en 2012 ont lâché le PS. «Le pays est au bord de la rupture définitive avec la gauche, poursuit-il. Si Hollande ne fait rien, on est morts.»

La seule question

La seule question


Dix fois, cent fois depuis dimanche, la même question était posée dans les medias aux responsables UMP : accord ou pas avec le Front national ? Il fait frisquet, un temps de saison, mais au fait : accord ou pas accord ? Harlem Désir ose retirer à Tarascon la liste socialiste pourtant éliminée dès le premier tour, mais au fait : l’UMP s’engagera-t-elle à ne pas passer d’alliance avec le parti de Marine Le Pen ? Dans un village alsacien, deux listes ont obtenu exactement le même nombre de suffrages, ce que personne n’avait envisagé et pose des problèmes, mais au fait : y aura-t-il localement des discussions avec les candidats frontistes ? Dix fois, cent fois, ils avaient déjà répondu et clairement mais visiblement cela ne suffisait pas. Rien d’autre n’avait d’importance.