TOUT EST DIT

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lundi 6 janvier 2014

Manuel Valls a envoyé aux préfets la circulaire encadrant l'interdiction des spectacles de Dieudonné


Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a envoyé lundi 6 janvier aux préfets la circulaire précisant les conditions dans lesquelles les autorités peuvent faire interdire lesspectacles de Dieudonné. L'humoriste polémique, qui entame jeudi à Nantes (Loire-Atlantique) une tournée en France, a été condamné à plusieurs reprises, notamment pour incitation à la haine raciale.
Sur trois pages, Manuel Valls s'en prend au spectacle de Dieudonné, intitulé Le Mur, qui contient "des propos antisémites et infamants à l’égard de plusieurs personnalités de confession juive (...) et des atteintes virulentes et choquantes à la mémoire des victimes de la Shoah". "Le message insoutenable que les propos de M. Dieudonné véhiculent est parfaitement incompréhensible de la plupart des spectateurs", poursuit le ministre de l'Intérieur, dans le texte que s'est procuré Le Parisien. 
Dictateur Valls

Des infractions pénales qui "ne peuvent être regardées comme un 'dérapage' ponctuel"

"Le respect de la liberté d’expression ne fait pas obstacle à ce que, à titre exceptionnel, l’autorité investie du pouvoir de police interdise une activité si une telle mesure est seule de nature à prévenir un trouble à l’ordre public", se justifie Manuel Valls. Selon le ministre, cette interdiction "s’inscrit dans la suite de spectacles ayant déjà donné lieu à des infractions pénales". Et le ministre d'ajouter : "Ces dernières ne peuvent être regardées comme un 'dérapage' ponctuel."
Manuel Valls rappelle aux préfets les conditions d'une interdiction d'un spectacle ou d'une réunion publique : "L'existence de risques de graves troubles à l'ordre public induits par cette manifestation ; l'impossibilité de prévenir ces troubles par des mesures de police appropriées, moins attentatoires aux libertés que l'interdiction."
"Si les conditions sont réunies vous pouvez faire usage de votre pouvoir d’interdiction, concurremment ou non avec celui du maire", indique le ministre de l'Intérieur aux préfets.


2014: la Grèce quitte l'euro


La Grèce équilibre ses comptes extérieurs, elle est en mesure de quitter l'euro. Cela lui apporterait une oxygène indispensable.
Après six années de dépression économique, la Grèce ne semble guère en meilleure forme à présent qu'elle aborde 2014. Les perspectives de croissance pour la nouvelle année sont effectivement toutes pessimistes et négatives alors que le P.I.B. pour 2013 est de 4% inférieur à 2012. De fait, l'économie grecque se retrouve aujourd'hui amputée de pas moins de 25% de ses richesses et de ses ressources et, ce, par rapport au démarrage de cette crise. A titre de comparaison, l'économie US avait fondu de l'ordre de 30% lors de la Grande Dépression. Cette nation subit donc une authentique dépression dont l'amplitude est proprement terrifiante puisqu'elle se traduit par un taux de chômage officiel de 27%, dont 55% chez les jeunes !


 Deux grecs au chômage pour un en emploi

La réalité est encore plus dramatique, puisque c'est deux grecs qui sont au chômage pour un grec qui bénéficie d'un emploi: ce ratio étant le plus élevé au monde. L'effort à fournir par les grecs devrait donc être surhumain - et inhumain - si leur ambition est d'égaler ce ratio en vigueur auprès des pays à croissance molle, comme la France.
Le rythme de créations d'emploi devrait en effet atteindre une cadence formidable pour atteindre un ratio de 1.5, alors que les salaires en Grèce sont toujours plus élevés que dans des pays comme la Pologne et la Hongrie. Autrement dit, la Grèce ne pourra toujours pas miser sur son secteur à l'exportation pour redresser sa croissance, en dépit d'efforts de productivité intenses qui ont été consentis et malgré des salaires réels en chute libre. L'année 2014 ressemblera donc aux années précédentes, malgré les prédictions du gouvernement grec, de l'Union européenne et du F.M.I. qui - il est vrai - se trompent systématiquement depuis plusieurs années en prévoyant l'imminence d'une reprise grecque.

 Un budget en excédent, hors intérêts

Pourtant, l'économie de ce pays a changé ces deux dernières années. En effet, la Grèce affiche désormais un excédent commercial, principalement grâce à son secteur du tourisme en progression de 12% en 2013, et du fait d'un chômage massif et d'une déprime économique qui se sont logiquement traduits par un recul sensible de ses importations. Toujours est-il que la Grèce n'a plus besoin aujourd'hui d'emprunter sur les marchés comme elle n'a plus besoin de l'assistance de l'Europe pour financer ses nouvelles dépenses. En outre, après avoir réalisé quelque 110 milliards d'euros d'économies en 2012 et en 2013, le budget grec sera excédentaire dès 2014! Ce pays ne disposera évidemment pas de revenus suffisants pour lui permettre de s'acquitter des intérêts de sa dette phénoménale, mais il peut désormais se targuer d'être en capacité de payer ses dépenses courantes.

 La donne a changé

En d'autres termes, ce n'est pas seulement les statistiques et les chiffres qui ont évolué. C'est l'ensemble de la donne grecque qui, aujourd'hui elle aussi, a changé. S'il est vrai que les innombrables prédictions selon lesquelles la Grèce serait chassée de l'euro en 2011 ou en 2012 ont toutes fait fausse route. S'il était littéralement impossible à ce pays de quitter la monnaie unique en 2012 ou en 2013 car il n'avait aucunement les moyens d'assurer sa subsistance. L'excédent commercial de 2013 et l'excédent budgétaire prévu cette année lui permettraient et lui donneraient tous les moyens de claquer la porte de l'euro, s'il le souhaitait. De fait, la Grèce serait aujourd'hui capable de quitter unilatéralement la monnaie unique sans être réduite à quémander pas plus l'assistance de l'Union européen que celle du F.M.I.

 Un remboursement graduel des dettes

Son excédent commercial l'autoriserait en effet à retrouver une drachme solide, qu'elle pourrait en outre dévaluer afin de doper ses exportations. Son gouvernement comme son ordre public ne seraient pas menacés car le pays aurait à sa disposition des fonds en quantités suffisantes pour payer ses factures. La Grèce ne ferait pas forcément défaut, puisque ses dettes pourraient être graduellement remboursées dans une drachme qu'elle serait en mesure d'imprimer en cas d'extrême urgence. Bref, une sortie grecque de l'euro serait loin de représenter une catastrophe, en tout cas pour la Grèce. Le fait est que, en ce début d'année 2014, nul ne saurait balayer d'un revers de main l'éventualité d'un « Grexit ».

 Va-t-on mettre fin à la stratégie du pire?

Les grecs se rebelleront-ils contre la stratégie du pire systématiquement employée par les autorités européennes, elles-mêmes sous la botte allemande ? Qui consiste à analyser la crise sous le seul prisme des déficits et à n'y remédier - en toute logique - que par l'austérité budgétaire. Qui punit par la même occasion celles et ceux qui sont le moins responsables du déclenchement de la crise, c'est-à-dire les peuples ? La technocratie européenne s'est en réalité donnée à cœur joie dans l'imposition de cette rigueur au sein des pays européens périphériques comme en France, tant et si bien que les grecs - les espagnols, les italiens, les portugais - en sont aujourd'hui au stade du questionnement existentiel. Tous ces sacrifices en valent-ils la peine ? L'Europe - cette Europe là !- en vaut-elle la peine ? Quand les seules réponses et que les seuls signaux émanant d'Allemagne et de Bruxelles se déclinent en chômage et en économies supplémentaires, lesquels ne manqueront pas de se traduire à leur tour en une radicalisation supplémentaire ?
* Michel Santi, économiste franco-suisse, conseille des banques centrales de pays émergents. Il est membre du World Economic Forum, de l'IFRI et est membre de l'O.N.G. "Finance Watch". Vient de paraître : une édition étoffée et mise à jour des "Splendeurs et misères du libéralisme" avec une préface de Patrick Artus et, en anglais, "Capitalism without conscience". Vient de paraître :"L'Europe, chronique d'un fiasco politique et économique"

En attendant le vrai tournant

En attendant le vrai tournant

Jusqu’où ira la précocité de François Hollande ? Prompt à abandonner son credo de « présidence normale », premier chef de l’Etat de la Ve République à toucher aussi vite les bas-fonds de l’impopularité, diligent à démontrer qu’il avait échoué dans son objectif phare de baisse du chômage, voilà qu’il s’apprête, vingt mois après son arrivée à l’Elysée, à changer de politique. Ou plutôt, selon un entourage soucieux de nuancer l’audace rhétorique des vœux, à assumer enfin une ligne social-démocrate à laquelle il n’aurait jamais cessé de croire in petto… Ce « non-tournant », cette « même politique » n’auraient donc rien à voir avec un reniement ou un aveu d’échec, mais relèveraient d’un « approfondissement », mieux d’une « accélération ». Si tel est le cas, qu’il nous soit permis une exhortation alors que la France décroche en Europe : encore un effort, Monsieur Président !
Un effort pour rendre limpide ce qui ne l’est toujours pas sur la réduction des dépenses publiques, le reflux fiscal, le choc de simplification... Un effort pour passer du « Dire et redire ce que l’on ne fait pas » à l’adoption effective de l’adage: « Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit ». Encore un effort pour coordonner cette conversion au réel avec un gouvernement et une majorité pour l’instant en désordre de bataille.
François Hollande sera-t-il capable d’assurer, comme un Tony Blair : « La gestion de l’économie n’est ni de droite, ni de gauche : elle est bonne ou mauvaise » ? Et pourra-t-il dans un discours plagier un Gerhard Schröder : « Nous allons devoir couper dans les prestations sociales, encourager la responsabilité individuelle et exiger plus d’effort de chacun » ? Si oui, il sera temps de saluer la rupture présidentielle. Mais pas avant.

Chiffon rouge : ce qui explique que Christiane Taubira hérisse autant le poil des gens de droite


Mariage pour tous, réforme pénale, lois mémorielles... La carrière politique de la garde des Sceaux a été marquée par des débats qui ont crispé une partie des Français. Sa vision de la famille, de la justice et de ce qui relève ou non du racisme est loin de plaire à tout le monde.

Alexandre Giuglaris : Christiane Taubira aura marqué l’année 2013. Elle aura porté la loi instituant le mariage pour tous et aura subi des attaques tout à fait inacceptables. Si ces injures doivent être condamnées très fermement, elles ne doivent pas empêcher de critiquer une action en matière de politique pénale et une pratique du pouvoir qui créent chaque jour plus de mécontentement dans l’opinion publique.
Ce mécontentement citoyen s’explique tout d’abord par les symboles que la Garde des Sceaux a mis en avant. Dès sa nomination, la ministre de la Justice a souhaité aller assister à un match de sport entre détenus plutôt que de s’intéresser aux victimes de ces détenus… Toutes ses premières déclarations n’ont eu pour objectif que de critiquer les lois de la précédente majorité et d’annoncer leur démantèlement malgré le soutien de l’opinion publique à celles-ci. Je pense, par exemple, aux peines plancher contre les récidivistes.
Ensuite, la manière dont ont été traités les adversaires de cette politique est tout à fait symptomatique du sectarisme et du mépris qui règnent place Vendôme. Le 4 septembre 2013, Christiane Taubira reçoit différentes associations de victimes en leur promettant de les revoir un mois après pour évoquer leurs inquiétudes quant à la réforme pénale. Quatre mois plus tard, aucune nouvelle rencontre n’est prévue…
Doit-on juger d’une politique pénale à la manière dont sont traitées les victimes ? Cela paraît tout de même le minimum que l’on puisse envisager. Alors que faut-il penser ou craindre, lorsque l’on sait que Christiane Taubira travaille étroitement avec le Syndicat de la Magistrature qui s’est brillamment illustré lors de la découverte du "mur des cons" dans ses locaux ? Sur ce mur de la honte, où figuraient de nombreux leaders politiques, intellectuels ou journalistes, on a également signalé la présence de deux pères de jeunes filles assassinées par des récidivistes dans des conditions ignobles et qui se sont engagés pour demander une justice plus ferme. La mainmise du Syndicat de la Magistrature sur le ministère de la justice sous Mme Taubira n’est plus à démontrer. Mais avec ce "mur des cons", les Français ont enfin découvert, sidérés, ce à quoi "s’amusent" certains de leurs magistrats. Un choc à la mesure du mécontentement à l’égard de notre justice.
Les Français savent donc aujourd’hui quelle est l’idéologie qui imprègne la politique de la Garde des Sceaux et qu’ils refusent dans leur très grande majorité. C’est une politique qui méprise les victimes et s’intéresse uniquement aux délinquants, qui seraient, eux, victimes de la société… Une inversion complète des valeurs et des repères qui se retrouve dans le projet de réforme pénale prévu pour le mois d’avril. Ce texte ne prévoit aucune avancée en faveur des victimes mais multiplie les mesures visant à condamner moins sévèrement et à éviter à tout prix la prison pour les délinquants et criminels, même récidivistes.
C’est un véritable "deux poids, deux mesures" qui est installé à la chancellerie lorsque les assaillants d’un RER n’ont aucune peine de prison, à l’inverse d’un opposant à la loi Taubira. Plus symptomatique encore, alors que la Garde des Sceaux ne cesse d’initier une politique toujours plus laxiste, elle demande par voie de circulaire officielle que les manifestants bretons des bonnets rouges soient sanctionnés particulièrement sévèrement. Ce "deux poids, deux mesures", c’est enfin le projet du gouvernement d’abaisser l’âge de vote à 16 ans pour les élections locales mais la volonté de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs récidivistes âgés de 16 à 18 ans, au nom du respect de leur minorité… Pour Christiane Taubira, à 16 ans, on est assez mûr pour voter comme un adulte mais pas pour assumer ses délits ou ses crimes ?
Cette politique injuste et dangereuse est largement rejetée par les Français. C’est d’ailleurs pour cela que la réforme pénale a été renvoyée après les élections municipales. Mais si la réforme n’est pas abandonnée, il est à craindre que le mécontentement ne se transforme en colère. C’est pourtant précisément l’inverse, qui devrait être le but d’un garde des Sceaux, à savoir l’apaisement de la société. L’échec est patent et particulièrement saisissant.

>>> Famille <<<

Geoffroy de Vries : Qualifiée par Christiane Taubira elle-même de « réforme de civilisation », la loi sur le mariage pour tous restera, sans aucun doute, dans les annales tant en raison de la vision de la famille qu’elle incarne que du mépris de nos dirigeants socialistes à l’égard des responsables associatifs et religieux qui s’y sont opposés durant les débats parlementaires, des 700 000 signataires de la pétition pour le CESE et des millions de manifestants, de l’agressivité des lobbyistes pro mariage gay à l’encontre de LMPT et de l’Eglise catholique, et de la sévérité injustifiée de la police vis-à-vis notamment des veilleurs.
Cette loi trouve sa source tant dans l’idéologie du genre qui veut abroger la différence des sexes que dans la volonté des personnes homosexuelles d’avoir des enfants via l’adoption, afin de « faire famille », selon le terme loufoque de Dominique Bertinotti, ministre chargé de la Famille.
Et pourtant, pour la majorité des Français – et pas uniquement ceux de droite, la famille est composée d’un homme et d’une femme, le plus souvent mariés, et de leurs enfants. Certes, la famille évolue avec la multiplication des naissances hors mariage et des divorces. Mais la famille composée de parents homme et femme reste encore le meilleur cadre pour l’éducation et l’épanouissement des enfants et surtout pour perpétrer l’espèce humaine. Et lorsqu’elle est fondée sur le mariage, elle est un cadre qui garantit la qualité et l’authenticité des relations interpersonnelles entre les époux d’une part et entre les époux et leurs enfants d’autre part.
Or, cette conception a été remise en cause par la loi Taubira qui bouleverse le mariage et les règles de la filiation. Le mariage entre deux personnes de même sexe leur ouvre, conformément au droit français, le droit à l’adoption, celle d’un orphelin ou de l’enfant du conjoint. Et les lobbys pro mariage gay revendiquent maintenant l’accès aux techniques de procréation artificielle que sont la PMA et la GPA.
Ainsi, la « famille » devient une sorte de « melting-pot » composé de parents de sexes différents ou de même sexe et d’enfants conçus de façon naturelle ou artificielle, pouvant ainsi être privés soit d’un père, soit d’une mère.
A d’autres égards encore, la famille est la cible du gouvernement socialiste. Le projet desimplification du divorce par consentement mutuel en retirant tout rôle au juge au profit du greffier risque fort de fragiliser les droits du plus faible dans le couple et, faciliter le divorce, c’est en quelque sorte fragiliser le mariage. Le projet de Najat Vallaud-Belkacem de « déconjugalisation » de l'impôt sur le revenu, s’il est adopté, pénalisera encore financièrement les familles dont les femmes ne travaillent pas. La gauche s’est toujours méfiée de la famille, sans doute parce qu’elle entrave, tout comme l’Eglise, la transformation socialiste de chaque individu et de la société toute entière... Et pourtant, la famille reste le premier lieu d’amour, de solidarité et de transmission des valeurs et assure l’épanouissement des citoyens et la pérennité de notre société. 
Maxime Tandonnet : Madame Taubira incarne l'aile gauche du gouvernement à travers son rôle dans l'adoption du "mariage pour tous" et la remise en cause des lois Sarkozy sur la sécurité, peines planchers, rétention de sûreté. Son rôle est ainsi vital dans l'équilibre politique de l'équipe au pouvoir. Il n'est donc pas illogique qu'elle fasse l'objet des critiques de l'opposition. Son image reste par ailleurs marquée par la loi mémorielle du 21 mai 2001, définissant l'esclavage comme un "crime contre l'humanité" dont elle fut le rapporteur. Ce texte garde une portée symbolique forte et il incarne une méthode contestée d'utilisation de l'histoire à des fins politiques.
Les massacres et les tragédies jalonnent l'histoire de l'humanité et ce type de loi revient à poser la question du choix des époques et des événements faisant l'objet d'un traitement particulier : la traite négrière fut bien sûr une abomination, mais pourquoi ne pas légiférer alors, par exemple, sur le sort des populations amérindiennes, les exactions dont le peuple chinois a été si souvent victime, le massacre de la jeunesse européenne en 1914-1918 (17 millions de tués et autant de mutilés) ? La loi du 21 mai 2001 a été accusée de partialité dans la mesure où elle passe sous silence les formes non européennes de l'esclavage (arabe, notamment), exprimant ainsi, pour ses détracteurs, une forme d'idéologie anti-occidentale.
Elle passe sous silence le rôle de la France dans l'abolition de ce fléau, d'abord en 1793 sous la Convention puis sous la Seconde République en 1848. D'autres textes du même type sont intervenus depuis, en particulier celui du 23 février 2005 tout aussi controversé et contestable, sur le "rôle positif de la colonisation". Il est reproché aux lois mémorielles de raviver des blessures, d'attiser les fractures, de sublimer la repentance, de favoriser ainsi les communautarismes au détriment de l'unité nationale en transformant la nation en mosaïque de revendications identitaires, d'exploiter l'histoire à des fins idéologiques, une tentation contraire à toutes les valeurs démocratiques, et enfin de porter atteinte à la liberté d'expression. On peut y voir aussi un dérivatif à l'impuissance du pouvoir politique face aux enjeux concrets que sont par exemple la lutte contre le chômage ou l'insécurité... Par une décision du 28 février 2012, le Conseil constitutionnel a censuré la pénalisation de la négation du génocide arménien au nom de la liberté d'expression, posant des limites à l'instrumentalisation politique de l'histoire.
Pour garder un sens, éviter le risque de la banalisation, de la surenchère et du morcellement de la mémoire, les lois mémorielles devraient sans doute conserver un caractère rigoureusement exceptionnel, limité à la condamnation du négationnisme relatif au génocide des juifs d'Europe sous la deuxième guerre mondiale.

2014, année de décisions fortes par François Hollande ?