TOUT EST DIT

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lundi 29 septembre 2014

Bizarreries sénatoriales

Bizarreries sénatoriales

Hier soir, le reportage du 20 heures de TF1 sur les élections sénatoriales ne donnait pas une belle image de la démocratie française. L’enjeu essentiel du scrutin se rapportait à la conquête du perchoir. Pourquoi se battent M. Raffarin et M. Larcher, deux grands notables de la vie politique depuis des décennies (on n’ose imaginer combien)? Serait-ce pour le prestige du protocole – second rang après le chef de l’Etat –  et de l’un  des plus beaux palais de la République? Et sinon, pourquoi, quelle vision, quel projet derrière leur candidature ? Qu’ils le disent! M. Baroin renonce à l’Assemblée nationale pour le Sénat. "Après 21 ans de mandat de député" proclamait-il fièrement sur l’écran de télévision. Le Sénat a beaucoup moins de pouvoir que l’Assemblée. Mais un siège de sénateur est plus confortable, plus stable… Que cherche-t-il: oeuvrer pour son pays ou le confort d’un siège pénard au Palais du Luxembourg. Et les Français qui l’ont élu à l’Assemblée, que pensent-ils de ce mandat de député interrompu? Que vaut leur suffrage? Quant à la droite lepéniste, elle est prise de délicieux frémissements à l’idée d’avoir envoyé deux des siens à la Chambre Haute. Respectabilité? Tu parles… Comme les autres, la quête des fromages. Et, quoi, on rêve? M. Guérini, de Marseille, sénateur lui aussi? Non, non, c’est bien vrai! Cette élection, qui n’a pas grande importance pour les équilibres politiques du pays, donne une drôle d’image, clanique, effet de caste, rentes de situation, guerre des privilèges, presque caricaturale. Elle ne va pas rassurer les 36% des Français auxquels la politique inspire de la méfiance, ni les 32% auxquels elle inspire du dégoût (CEVIPOF, 2014). Triste et désespérant. Aux Etats-Unis, on ne plaisante pas avec le Sénat, on tremble devant une commission d’enquête sénatoriale. La démocratie française a besoin d’un Parlement efficace, digne, respectable. Il faut commencer par interdire les phénomènes de privatisation des mandats: deux fois député (comme le président de la République) une seule fois sénateur. Mais qui peut imaginer un instant de voir la caste renoncer à ses rentes de situation?

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