TOUT EST DIT

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lundi 4 août 2014

Un petit goût de déjà-vu

Un petit goût de déjà-vu

Le 14 juillet, le tocsin, l'Alsace et les trente mille morts du Vieil Armand, la commémoration de la déclaration de guerre, les drapeaux en berne… Le dispositif de communication estival de François Hollande est un peu lourd et pourrait finir par lasser jusqu'aux plus fidèles de ses soutiens. Des fidèles qui comme les autres, éprouvaient sans doute le besoin de souffler pendant les vacances pour oublier les mauvais chiffres, les mauvais sondages, les mauvaises nouvelles et les mauvaises querelles. Certes, il ne faut rien oublier mais la récurrence du souvenir qui s'immisce dans la politique intérieure accroît encore la démoralisation des Français que l'on prépare, en même temps que le rappel permanent du carnage de 14-18, à une rentrée économiquement, donc socialement, désastreuse. Et les promesses, b… ?
Quand on compte sur l'été pour mettre entre parenthèses les soucis et les grisailles du quotidien, le président de la République et le Premier ministre nous en remettent une couche deux tiers malheur, un tiers pessimisme. Ce manque de sobriété dans la dramaturgie chagrine est peut-être une erreur d'analyse qui risque de provoquer le trop-plein de désespoir.
La très longue accolade des présidents Hollande et Gauck est magnifique. Les mains croisées aussi qui témoignent de la volonté de paix et qui envoient un message universel, généreux et plein d'espoir à notre monde qui ne parvient pas à faire taire le bruit des bombes et celui assourdissant des mensonges. L'amitié franco-allemande et l'Europe sont les meilleurs moyens de garantir la paix aux peuples du continent. De leur faire espérer des lendemains meilleurs. Mais force est de constater que l'image de « la main dans la main », cela ne coûte rien. La vraie performance du symbole et de la qualité de notre relation avec l'Allemagne amie serait que Mme Merkel consente à laisser filer quelques ièmes d'inflation et que la Banque centrale européenne lâche un peu d'argent dans le circuit de l'économie poussive.
Après la puissance des mains serrées et fraternelles de Mitterrand et de Kohl, la comparaison aura forcément lieu, elle sera forcément défavorable. Avec un petit goût de déjà-vu.

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