TOUT EST DIT

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samedi 2 août 2014

L’été de la chienlit

Le désordre est partout. Dans les rues. Au gouvernement. En économie avec des indicateurs catastrophiques. Et sur le plan sociétal avec une immigration galopante.
Nous voilà déjà à cheval entre juillet et août. C’est-à-dire en plein coeur de l’été. À un moment où les grandes villes sont désertées par les vacanciers qui vont oublier leurs soucis sur les plages, dans nos campagnes, à la montagne, voire à l’étranger. Les parlementaires ont arrêté leurs travaux il y a tout juste une semaine. Quant aux ministres, ils se réuniront une dernière fois lundi prochain, avant de partir eux aussi en vacances. Tout est donc réuni pour que le pays plonge comme chaque année dans la torpeur estivale.
Mais tel n’est pas le cas. Paris et plusieurs grandes villes sont devenues le lieu de guérillas urbaines où les propalestiniens viennent provoquer, tous les trois jours, les forces de l’ordre. Après les scènes surréalistes des manifestations interdites de Barbès et de Sarcelles, le pouvoir se montre incapable de contenir cette “intifada française”. C’est une chose que de proscrire un rassemblement. C’en est une autre que de faire respecter cette interdiction. Samedi dernier, place de la République à Paris, on comptait 2 000 représentants des forces de l’ordre face à 1 500 propalestiniens de tout acabit. Et malgré cela, Paris a été le théâtre des mêmes scènes d’émeute, de jets de projectile et de cassages organisés.
Comment en serait-il autrement, lorsque le premier ministre et son ministre de l’Intérieur ont la peur au ventre devant ces islamistes fanatisés, et redoutent une escalade de la violence ? Comment pourrait-on assister à un autre spectacle lorsque, quelques jours plus tôt, une manifestation de soutien à la Palestine, autorisée cette fois, était suivie par une trentaine de parlementaires socialistes ? Comment arrêter cette dramatique montée des communautarismes quand, au cours de ce défilé, des slogans clairement antisémites ont été hurlés, sans que cela ne provoque la moindre gêne des proches du pouvoir présents dans le cortège ?
Il y a un an, au moment de la “manif pour tous” contre le projet de loi Taubira, Jacques Attali croyait avoir vu défiler « le fascisme en loden ». Mais que l’on brûle le drapeau d’Israël dans les rues de Paris et que l’on crie “mort aux juifs” sur l’esplanade des Invalides ne semblent pas émouvoir nos politiques, nos intellectuels et toutes les éminences de la République. Devant un tel spectacle, le général de Gaulle n’aurait eu que trois mots à la bouche : « La chienlit, non ! » Et tout ce petit monde serait rentré chez lui, quitte à ce que les forces de l’ordre montrent vraiment les dents.
Le problème, c’est que la chienlit ne s’observe pas seulement sur les pavés parisiens, au rythme de l’escalade du conflit israélo-palestinien. Elle se remarque au sein même du gouvernement. Le 14 juillet dernier, François Hollande assurait, urbi et orbi, que la France tiendrait ses engagements européens en matière budgétaire, « car nous sommes un grand pays ». Jusqu’à ce que l’on apprenne, il y a quelques jours, que Manuel Valls allait entamer une tournée des capitales européennes afin de convaincre nos partenaires de nous accorder un nouveau délai (le troisième en deux ans).
Le chef de l’État a eu beau s’indigner que Pierre Gattaz, le patron des patrons, juge que la France est dans un état « catastrophique ». Elle l’est bien. Les derniers chiffres du chômage, le baromètre de la confiance des chefs d’entreprise et surtout l’indice Markit évoquant une « contraction de l’activité » au troisième trimestre sont là pour montrer que la reprise, si chère à François Hollande, s’éloigne à chaque fois qu’il en parle. C’est donc bien aussi la chienlit sur le plan politique et économique pour que le premier ministre contredise celui qui l’a nommé et humilie son pays en allant quémander à Berlin, Bruxelles, Rome, Madrid ou Londres un nouveau délai pour notre objectif de réduction du déficit budgétaire.
Machiavel écrivait : « On ne doit jamais laisser se produire un désordre pour éviter un conflit ; car on ne l’évite jamais, on le retarde à son désavantage. » Aujourd’hui le désordre est là. Il est partout. Le désordre des rues. Le désordre du communautarisme. En attendant, à la rentrée, le désordre social. Mais aussi le désordre politique avec un président inapte à présider, un premier ministre qui n’en fait qu’à sa tête, et des députés socialistes qui n’en peuvent plus de se faire insulter lorsqu’ils retournent dans leurs circonscriptions. Le désordre économique avec des gouvernants incapables de tenir parole. Le désordre sociétal enfin avec cette immigration galopante à laquelle le gouvernement s’apprête à ouvrir encore plus grandes les portes du pays. Toute cette chienlit sape la confiance de chacun d’entre nous dans l’avenir. Jusqu’à ce que la droite décide enfin de s’atteler à la reconquête du pouvoir.

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