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mercredi 27 août 2014

La « méthode couac »

La « méthode couac »

La « méthode couac » : voici la stratégie initiée par Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie, avec la complicité de Benoît Hamon, ministre de l'Éducation nationale. Dans la presse et à Frangy-en-Bresse, à l'occasion de la traditionnelle Fête de la Rose, l'un et l'autre ont plaidé pour une inflexion majeure de la politique de François Hollande. Sous Jean-Marc Ayrault, les « couacs » se multipliaient dans un désordre risible. Sous Manuel Valls, ils relèvent d'une tactique assumée par les ministres frondeurs et prennent l'allure d'un défi lancé à l'exécutif à un moment critique du quinquennat. C'est donc autrement grave.
D'abord, parce que cette attitude, contraire à l'éthique, de deux ministres importants, sur une orientation politique essentielle, altère la solidarité gouvernementale. Ensuite, alors que François Hollande sollicite la confiance du pays, de telles dissensions ne peuvent qu'entretenir la perplexité des Français. Ce n'est pas que le débat de fond sur l'équilibre entre politique de l'offre et de la demande soit inconcevable.
Il est même normal que le sujet agite la majorité parlementaire. En revanche, il n'a plus sa place au sein du gouvernement une fois le choix présidentiel arrêté. Sauf à assumer en démissionnant. Ce n'est pas sans hypocrisie qu'Arnaud Montebourg argue de sa loyauté tout en maniant le chantage. En fait, il utilise son maroquin pour façonner son image d'homme de la « vraie » gauche en vue de 2017. Tout comme le fait Benoît Hamon, sensible à un « ticket » avec le ministre de l'Économie.
Et c'est avec une bien coupable clémence que François Hollande banalise les « écarts » de ses ministres. On nous ferait presque croire qu'ils ont parlé avec la bénédiction de l'Élysée. Delphine Batho, ministre de l'Écologie sous Jean-Marc Ayrault, fut congédiée pour beaucoup moins que cela. En vérité l'exécutif hésite à punir les « cautions » de gauche que représentent Montebourg et Hamon. Du coup, dans l'affaire, c'est surtout l'autorité de Manuel Valls qui se trouve prise en défaut. Mais on connaît trop le tempérament péremptoire du Premier ministre pour qu'il accepte ce nouveau franchissement de « ligne jaune » dans la « méthode couac ».

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