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mardi 19 août 2014

La Grèce vend la villa de Mussolini pour payer ses créanciers

Au milieu des 80'000 propriétés mises en vente par le gouvernement grec pour renflouer ses finances figure la villa construite sur l'île de Rhodes pour Benito Mussolini à la fin des années 1930. 
Une ancienne base militaire américaine en Crète, un château médiéval à Corfou, trois hôtels de luxe, plusieurs marinas, des portions d'autoroutes, des sites liés aux Jeux olympiques de 2004, un immeuble lié à la représentation diplomatique grecque à Washington: la liste des biens immobiliers mis en vente par le gouvernement grec est impressionnant. Pas moins de 80'000 propriétés sont proposées par l'Etat pour renflouer ses finances. Alors qu'il doit trouver près de 50 milliards d'euros pour honorer ses engagements, le gouvernement d'Antonis Samaras multiplie les pistes pour augmenter les recettes. Près de 4,9 milliards auraient déjà été récupérés, dont 1,8 milliard via de cessions de biens immobiliers.


Or, parmi la longue liste des 80'000 biens mis en vente actuellement figure une propriété qui sort de l'ordinaire: une bâtisse en ruines dans la campagne de l'île de Rhodes. La villa de Vecchi date de l'époque où l'archipel du Dodécanèse (et Rhodes notamment) étaient sous domination italienne (entre 1912 et 1948). Et le commanditaire n'était autre que Benito Mussolini en personne.

Une demeure construite en 1936

Le Duce avait fait édifier cette demeure en 1936 pour ses vacances et pour sa fin de vie, alors qu'il pensait pouvoir léguer une Italie restaurée dans sa puissance antique à un successeur. A l'image de l'empereur Dioclétien qui s'était retiré à Spalato (Split) et s'y était fait bâtir un palais après avoir renoncé à la direction de l'Empire romain, Benito Mussolini s'était tourné vers l'Est pour édifier son refuge: au pied d'une montagne baptisée Ilias (du nom du prophète Elie), dans le centre de Rhodes.
Une architecture mêlant pierre, grandes baies vitrées et boiseries, inspirée des villas des XVIIIe et XIXe siècles, à 50km de la ville de Rhodes et quelques centaines de mètres du village de Salakos, avec une vue superbe sur la mer. De dimensions modestes, la villa n'était prévue que pour le Duce et ses invités devaient être hébergés dans un bâtiment proche, l'Hôtel Elaphos et Elaphina, construit quant à lui sur une inspiration alpine. Un peu plus loin, un monastère byzantin témoigne d'une occupation ancienne du site.
Au final, la villa n'a jamais accueilli le Duce: entre 1936 et 1940 c'est le gouverneur italien de l'île, le général di Vecchi (qui a laissé son nom à la villa) qui y résidait lorsqu'il souhaitait quitter la ville. Dès le début de la guerre, les autorités italiennes ont renoncé à y faire résider des personnages de haut rang, le site constituant une cible trop facile pour les Alliés.
Après la mort de Benito Mussolini le 28 avril 1945, la demeure est laissée à l'abandon. La rétrocession du Dodécanèse à la Grèce en 1948 voit la propriété échoir à l'Etat, qui n'entreprend pas de travaux de restauration d'ampleur. Contrairement à l'hôtel proche qui a été privatisé et accueille des clients depuis plusieurs années.

Priorité au plus offrant

Depuis le début de la crise de la dette grecque, les gouvernements successifs avaient d'abord refusé de vendre les biens de l'Etat. L'équipe d'Antonis Samaras a rompu avec cette stratégie et mis en vente de nombreux biens immobiliers et fonciers. Pas encore au niveau de ce que suggérait un député allemand en 2010 (Josef Schlarmann avait invité la Grèce à privatiser des îles entières), mais avec la volonté d'augmenter les rentrées d'argent.
Un Fonds de privatisation (HRADF) a été mis en place pour écouler ces biens. «Il y a eu un réel changement de comportement chez les investisseurs locaux ainsi qu'à l'échelle mondiale: notre seul critère est de retenir l'offre la plus élevée pour chaque bien», a précisé Andreas Tarpanzis, le directeur général de l'immobilier pour le fonds de privatisation dans un entretien accordé au journalKathimerini.

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