TOUT EST DIT

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jeudi 7 août 2014

La cigale et la fourmi

La cigale et la fourmi

La France, ayant dépensé sans compter, se trouva fort dépourvue quand la crise fut revenue… Elle alla chez l'Allemagne, sa voisine, la priant de l'aider à subsister, en ayant pris grand soin, pendant des jours et des jours, de chanter sans retenue notre amitié cent ans après. On sait notre voisine peu prêteuse et il est probable qu'elle va s'enquérir de savoir ce que nous faisions quand elle réformait pour se préparer à la mauvaise saison. Officiellement en tout cas, François Hollande risque de se faire claquer la porte au nez, car on ne voit pas comment Angela Merkel pourrait aller devant son opinion publique et lui demander de suer encore un peu pour donner un coup de main à la France soucieuse de retrouver quelques grains de croissance.
Mais que cette adresse, par procuration, du chef de l'État plaise ou non à la chancelière, elle n'est pas sans fondement. Depuis longtemps déjà, des spécialistes keynésiens vont répétant que la rigueur, imposée par l'Allemagne aux Européens dans la difficulté, n'est pas le meilleur moyen de relancer la croissance et de redynamiser la consommation, donc l'emploi. Sans compter que l'euro trop fort pénalise nos exportations.
Il faut lâcher un peu de lest, laisser filer quelques décimales d'inflation pour épargner aux pays en voie de rétablissement un nouveau et brutal ralentissement de l'économie et une chute des investissements. Le prochain Conseil européen sera guerrier pour François Hollande. Pour convaincre, il s'exposera à porter seul le reproche justement fait à la France de ne pas avoir eu le courage de ses réformes et de ses promesses. Mais de cela il ne porte que sa part de responsabilité. Les réformes structurelles auraient dû être lancées à partir de 2002, poursuivies sous Sarkozy et achevées ici et maintenant. Pas facile dans ce contexte de faire la leçon au sourcilleux voisin allemand.
Et c'est là un autre retard que nous avons sur l'Allemagne. Par deux fois, elle a voulu et su faire l'union nationale sacrée – c'est le cas actuellement – pour mener les réformes difficiles qui lui semblaient indispensables. Plus qu'économique, notre retard est ici démocratique, obnubilés que nous sommes par ce quinquennat qui nous aura fait tant de mal.

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