TOUT EST DIT

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mardi 8 juillet 2014

Tables rases

Tables rases

De la troisième grande conférence sociale du quinquennat, la CGT et FO ont décidé de faire… tables rases. Les deux syndicats boycotteront, ce mardi, la deuxième journée de cette grand-messe avec ses sept tables rondes thématiques et le discours de clôture de Manuel Valls. Rude camouflet pour l'exécutif. Pour François Hollande, bien sûr, dont le projet de nouvelle démocratie sociale subit un sévère coup d'arrêt. Mais plus encore pour Manuel Valls dont on voit bien que les syndicats cherchent à le désolidariser du chef de l'État en dénonçant la brutalité de sa méthode et ses récentes concessions unilatérales au patronat. « Le discours du Premier ministre ne mérite pas notre présence à ses côtés », a déclaré avec mépris le secrétaire général de la CGT qui, à l'inverse, avait inscrit sa rencontre d'hier avec le chef de l'État dans le cadre du « pacte républicain ».
Cela s'appelle tenter d'enfoncer un coin entre François Hollande et Manuel Valls. Il est vrai qu'il y a des différences de sensibilité et de style entre les deux têtes de l'exécutif. Quand Manuel Valls prône un réformisme à marche forcée, François Hollande temporise et veut croire aux vertus du dialogue social inscrit dans le temps.
C'est ce qui est clairement ressorti du discours prononcé hier en fin d'après-midi par le chef de l'État. S'il a exclu que le dialogue s'installe « dans une surenchère permanente », il a multiplié les rendez-vous sous diverses formes pour la rentrée. Une manière, peut-être, de gommer les mesures et déclarations intempestives qui ont mis le feu aux poudres et maladroitement choqué les « réformistes » de la CFDT, avant cette troisième conférence.
Demeure le sentiment que François Hollande a trop tergiversé. Il est bien temps de faire du chômage de longue durée une « cause nationale » et de donner la priorité à l'apprentissage. Dans le contexte actuel de fronde, le chef de l'État aura beaucoup de mal à entraîner les syndicats sur des orientations qui contredisent les « flatteries » du candidat à ses clientèles électorales. De ce passé, François Hollande aimerait bien, pourtant, faire table rase.

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