TOUT EST DIT

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vendredi 25 juillet 2014

Les trois piliers du déclin français

Les trois piliers du déclin français

Quand tout le monde va mal en Europe et en Amérique du Nord, nous nous sentons moins seuls et pouvons relativiser nos propres déboires. Une situation de ce type prévalait dans les années 2008 à 2011. Il faisait bon alors fanfaronner: "la France s’en sort moins mal que les autres". En revanche, quand nous sommes les seuls à rester par terre, il n’existe plus d’échappatoire ou de consolation. La chute de la France a trois dimensions:
Economique: La reprise se manifeste dans toute l’Europe sauf en France. http://www.capital.fr/bourse/actualites/la-france-seul-pays-europeen-ou-l-economie-recule-selon-les-indices-pmi-950678
Sociétale: la société française est profondément fracturée et cette désintégration se traduit par des phénomènes de haine et de violence qui n’existent pas, ailleurs en Europe, tout au moins à ce niveau. Il faut y voir un déclin de l’autorité, au sens le plus positif du terme, celui de la règle de vie commune qui s’impose à tous et permet de vivre en harmonie ou tout au moins en paix par delà les différences et les désaccords.http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/07/23/31001-20140723ARTFIG00091-maxime-tandonnet-france-cherche-autorite-desesperement.php
Politique: on en revient toujours à cet extraordinaire sondage CEVIPOF de janvier 2014 selon lequel "88% des Français estiment que les politiques ne tiennent pas compte de ce que pensent les gens comme eux". La montée de l’indifférence ou du dégoût envers la politique se traduit par l’abstentionnisme, le vote protestataire, une impopularité chronique de la classe dirigeante et prive le pays de l’élan et de la confiance indispensables à toute sortie de crise.http://www.lefigaro.fr/politique/2014/01/13/01002-20140113ARTFIG00369-francais-et-politique-la-confiance-se-degrade-nettement-selon-le-cevipof.php
La pire attitude est celle qui consiste à se fabriquer des responsables ou des boucs émissaires à l’image des dirigeants du pays qui deux ans et demi après leur arrivée au pouvoir, ne cessent d’accabler leur prédécesseurs: tellement facile! De même, affirmer que tout vient des autres en fustigeant "la mondialisation", le capital, l’Amérique, l’Europe ou l’euro ne tient pas la route: c’est bien la France et elle seule qui s’enfonce toujours plus profondément. La responsabilité est collective et tient à plusieurs décennies d’erreurs, de lâcheté, d’aveuglement, de démission de la classe dirigeante. Les socialistes, depuis 1981, ont accumulé les choix ou non choix désastreux sur le plan économique ou sociétal. Mais au pouvoir, nous n’avons jamais eu le courage et l’audace de prendre les mesures de réformes qui s’imposaient comme l’abrogation pure et simple des 35 heures ou sur la restauration de l’autorité. L’issue du malaise général passe par un renouvellement de la classe dirigeante, l’arrivée au pouvoir de nouvelles générations, de noms qu’on avait jamais entendu. Mais le système politique français est verrouillé, clanique, népotiste, avec ses réseaux, ses cercles de courtisans, ses héritiers et ses familles, offrant peu d’espace à la perspective d’un renouveau.

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