TOUT EST DIT

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samedi 31 mai 2014

L’Europe doit se rappeler les leçons du D-day

L’Europe doit se rappeler les leçons du D-day

Soixante-dix ans après le débarquement, c’est une France en pleine crise morale qui accueille sur ses plages la commémoration de l’événement. Et une Europe déboussolée qui doit retrouver le sens de cet événement libérateur.
« L’Europe de la paix est née ici sur ces plages normandes ».Tous les dix ans, comme un rituel, on commémore, sur les côtes de la Manche et du Calvados, le courage et le sacrifice de ces jeunes soldats américains, britanniques, canadiens, sans qui l’Europe ne serait pas ce qu’elle est devenue, une terre de paix et de réconciliation. Cette référence historique, incontournable et légitime, sera sans doute empreinte, cette année, d’un peu plus de nostalgie et de beaucoup plus d’inquiétude.
La nostalgie pour des vétérans qui, pour des raisons strictement biologiques, sont toujours moins nombreux et qui, pour l’essentiel, seront sans doute présents pour la dernière fois cette année. L’inquiétude, elle, est, bien sûr, le produit de ce qui vient de se produire en Europe et plus particulièrement en France. Mêmes les terres de l’Ouest, de vieille tradition chrétienne humaniste, y compris la Manche, le pays de Tocqueville, ont vu leurs communes être « grignotées » par le vote du Front national. « Je vais avoir bonne mine en accueillant à Utah Beach des vétérans américains et allemands », disait la semaine dernière, le maire de Sainte-Marie-du-Mont, résumant ainsi la pensée générale.
« Tout ça, pour ça ». Il y a dix ans encore, on célébrait sur les plages normandes la renaissance de l’Europe. Pour la première fois, l’Allemagne était associée aux commémorations. Les ennemis d’hier étaient devenus les meilleurs alliés d’aujourd’hui, une proximité, une complicité qui s’était exprimée, dans leurs prises de position commune face à la guerre d’Irak. Ironie de l’histoire c’était le libérateur qui paraissait presque isolé, cette Amérique si noble et généreuse hier et qui compromettait son image dans des aventures militaires douteuses. Dans la ville de Saint-Lô, surnommée « capitale des ruines » au lendemain de la Libération, j’avais présidé cette année-là, un débat entre vétérans, survivants des bombardements américains et jeunes élèves des lycées de la ville. Les premiers exprimaient toujours leur reconnaissance à l’Amérique. « Vous avez détruit notre ville, mais vous nous avez libérés ». Les seconds, lisaient les événements de 1944 à travers le prisme déformant de la guerre en Irak. Leurs discours étaient infiniment plus accusateurs et critiques. « Pourquoi avez-vous détruit notre ville ? » Il me revenait la tâche d’expliquer et de retracer le lien existant entre Omaha Beach et l’Europe des programmes Erasmus.
En 1994, l’Allemagne, à mon grand regret, n’était pas encore associée aux commémorations. Il était trop tôt, m’avait-on dit. Mitterrand et Kohl pouvaient être ensembles main dans la main à Verdun, mais pas à Omaha Beach. Le contexte était complexe. Le Mur était tombé, « l’Europe kidnappée », pour reprendre la belle formule de Milan Kundera, avait retrouvé son histoire et sa géographie. Elle avait aussi renoué avec ses démons. La guerre dans les Balkans en était l’illustration tragique.
Mais en 2014, l’Europe est-elle encore l’Europe ? Son modèle n’est-il pas en train de voler en éclat sous les coups conjoints de la dureté des réalités économiques et de la médiocrité générale de ses élites politiques ? L’Amérique non plus n’est plus tout à fait l’Amérique, comme si dans sa relation à l’Europe, elle avait donné le meilleur d’elle-même entre l’exceptionnel courage de juin 1944 et la générosité éclairée du plan Marshall. Quant à la Russie, légitimement présente, elle aussi, aux commémorations, elle se prend à rêver qu’elle est redevenue l’URSS. Non pas le pays qui retrouvait une forme de « virginité » internationale, dans son combat avec un monstre plus terrible qu’elle, l’Allemagne nazie, mais l’empire ambitieux, avide de revanche, sinon de conquêtes.
Mais le pays hôte des cérémonies, la France, n’est-il pas le plus malade de tous ? Les menaces sur sa liberté ne viennent pas cette fois de l’extérieur. Ce n’est pas l’Allemagne de Hitler qui a envahi la France. C’est le doute qui semble la posséder. Prisonnière de ses démons intérieurs, elle semble prête à capituler devant le « parti de la peur », incarné par la personnalité souriante de Marine Le Pen. Face à cette menace bien réelle, qui met en cause ses valeurs, le sauveur ne viendra pas de l’extérieur. Seule la France peut trouver en elle, les ressources nécessaires pour relever ce défi moral, le plus grave sans doute auquel elle ait eu à faire face depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Il existe des personnalités qui sont pour la France l’équivalent de ce qu’est certainement Angela Merkel pour l’Allemagne et, peut-être, Matteo Renzi pour l’Italie. Elles doivent émerger à droite comme à gauche de l’échantillon politique pour ne pas laisser un boulevard à ce qui reste fondamentalement, quels que soient les masques qu’il adopte, un parti d’extrême droite, avec lequel il n’est pas possible de pactiser.
La menace qui pèse sur la France n’est pas l’Europe, mais la France elle-même. Et cette remarque s’applique à tous les pays qui ont vu la victoire des populismes xénophobes lors des dernières élections au Parlement européen.
En cette semaine de commémoration du soixante-dixième anniversaire du D-Day, ce n’est pas la formule « du passé faisons table rase » qu’il convient de suivre. Tout au contraire, le hasard du calendrier nous invite à nous retrouver et à reprendre nos sens, face au risque de fuite en avant, dans un inconnu qui ressemble furieusement à une fuite en arrière dans un passé trop familier hélas. Qui peut penser que l’Allemagne d’Angela Merkel et la France de Marine Le Pen puissent, jamais, ne serait-ce que cohabiter ? La première pense en termes d’Union, de communauté et d’alliances. La seconde, tradition fasciste oblige, a besoin d’un ennemi pour exister.

Lendemain de cuite

Lendemain de cuite



Comme un goût de cendres dans la bouche… Pénible sensation de malaise qui vous taraude et vous vrille la tête en faisant battre les tempes pour ajouter encore au sentiment de culpabilité qu'éprouvent ceux qui ont dépassé les bornes… Mais bien sûr, c'est ça, tous les symptômes du lendemain de cuite, de la vraie biture avec le trou noir et la nausée des matins tristes. Une cuite prévisible quand on est entre habitués des dérapages des dimanches d'élections. Mais quand même pas à ce point, pas jusqu'à rouler dans les fossés de l'histoire, pas jusqu'à faire sauter tous les tabous en se vautrant dans le rejet de bile amère, en titubant comme un singe en hiver ivre de mensonges et de haine.
Dimanche soir, c'est au café de la démocratie, un bistrot pas toujours bien fréquenté, que nous nous sommes mis les valeurs à l'envers. L'ambiance était tendue, à la limite de faire le coup de poing. On vociférait des propos de comptoir, on s'apostrophait en prétendant ses solutions à la crise infaillibles… On ne s'écoutait plus parler. On se serait cru à la télé un soir d'élection quand les invités s'écharpent, hors sujet, à coups de langue de bois en essayant de nous faire croire que les électeurs sont tous intelligents et que les mots sont un barrage efficace au racisme ordinaire.
Au zinc de la beauferie, le repli sur le village gaulois et ses conséquences dramatiques n'inquiétaient personne. Au fond de la salle, un déçu encore un peu lucide s'époumonait en scandant « On est dans le pétain, on est dans le pétain, on est, on est… » Dire que l'on était le jour de la fête des mères. Amère défaite. Presque effacée dès le lendemain par les malversations à l'UMP.
Juste un coup de semonce , disait ce Toulonnais qui, comme 30 % des habitants de la préfecture du Var, avait voté extrême droite après une nuit de libations pour fêter la victoire européenne des rugbymen du RCT avec trois Français sur la feuille de match. Europe, victoire, étrangers, contradictions et vieux démons. Coup de semonce pour la France, ça oui ! Ce pays donneur de leçons qui n'a pas honte de se discréditer en envoyant le plus fort contingent d'élus europhobes et fermeurs de frontières au Parlement. Et qui en plus prétend réorienter l'Europe. Ridicule.

Après le "gros bide"…le grand vide ???

L’agitation est grande, dans les médias comme dans le microcosme politique parisien, après le "séisme" provoqué par le résultat, prévisible, des élections européennes de dimanche dernier.
Chacun sent bien que, après ce scrutin, plus rien ne sera  comme avant.
A gauche, le désarroi est immense: le score du Parti Socialiste, désastreux, est le pire de ceux réalisés par ce Parti de Gouvernement à un scrutin national, depuis la création de la Vème République. Le désaveu de Hollande, et de son Parti est brutal.
Mais le score des Partis de "la gauche de la gauche"( car en France, il y a une "extrême-droite, mais il n’y a pas de Partis "d’extrême-Gauche"…) montre qu’il n’y a pas de recours à gauche, devant l’échec d’une politique qui, on le sait depuis le début de ce quinquennat, mène la France dans le mur.
Qui parmi nos "journaleux", a relevé le fait qu’il y a aujourd’hui, plus de chômeurs que d’électeurs socialistes ????
Nous ne nous attarderons pas ici sur les causes de cet échec: à la démagogie congénitale de la gauche française, s’est ajouté le fait qu’elle est parvenue au pouvoir, presque par défaut, avec un programme bricolé dont le coeur reposait sur la vague anti-Sarkozy qu’elle avait su susciter et exploiter habilement.
Le Parti Socialiste, devenu un Parti de notables de Province, coupé de sa base populaire, n’a pas mis à profit les dix années pendant lesquelles il était dans l’opposition, pour travailler, préparer ses dossiers, prendre en compte le nouvel état du monde, analyser les transformations de la société française pour arriver au pouvoir avec un programme réaliste, courageux, et responsable.
Au lieu de cela, on a vu arriver au pouvoir, une bande d’apprentis sorciers, de politiciens bricoleurs, d’amateurs confits dans une culture idéologique d’un autre siècle, imprégnés des idées suicidaires répandues dans le Parti Socialiste par des "think-thanks"tels que "Terra-Nova, évoquées à plusieurs reprises sur ce blog…
Car il faut avoir lu les préconisations du rapport hallucinant de Terra-Nova pour comprendre comment le Parti Socialiste a perdu tout contact avec son électorat populaire. Ce rapport intitulé, "Gauche : quelle majorité électorale pour 2012" , exhibe un cynisme si époustouflant, si décomplexé dans "l’approche marketing" de l’électorat, il explique avec tant d’ingénuité comment manipuler et duper chaque catégorie populaire, ou pourquoi il faut tourner le dos à la classe ouvrière, que je ne puis faire moins que de contribuer à mon tour à sa publicité,
En fait, ce Président dont l’envergure est celle d’un sous-Préfet de province, qui s’est entouré d’une bande d’apparatchiks habiles dans l’art de rédiger des "motions de synthèse", mais dénués de toute culture en économie et de toute expérience en entreprise, a fait preuve d’une incompétence qui s’est traduite par une incohérence et une inefficacité dont les conséquences s’aggravent de semaine en semaine, au point de voir certains éditorialistes se demander si cela pourra encore durer trois ans….
A droite, la situation n’est guère plus brillante. La défaite de Sarkozy a plongé l’UMP dans une minable bataille d’égos, entre ceux qui, après avoir plus ou moins spéculé sur cette défaite, estimaient avoir la légitimité pour recueillir "l’héritage".
Deux hommes portent une lourde responsabilité dans ce "sabordage": Coppé et Fillon incapables de contenir leurs ambitions ont brisé un Parti qui reposait sur un fragile compromis entre les héritiers d’un RPR défunt et des Centristes en déroute….
Comme je l’ai écrit dans un précédent billet, au lendemain de la défaite de Sarkozy, ces deux personnages ont montré qu’aucun d’entre eux n’avait une envergure d’Homme d’Etat, capable de mettre de côté, pendant un temps, ses ambitions personnelles, et de s’élever, pour servir la France, au niveau nécessaire pour organiser une "alternative crédible" à la Gauche au pouvoir.
La victoire du Front national, et, bien pire encore, le score réalisé par les autres formations politiques, constituent un camouflet pour tous ceux qui pensaient pouvoir encore longtemps ignorer la colère d’un "peuple de droite",- car il existe, en France, un "peuple de droite" – qui, depuis trop longtemps, se sentait incompris, ignoré, voire même méprisé…..
L’affaire Bigmalyon vient d’éliminer durablement l’un des deux coupables du déclin de l’UMP.
Un "putsch"de conspirateurs a placé, provisoirement, à la tête du Parti, un triumvirat de vieux chevaux de retour, parmi lesquels, deux d’entre eux ont encore des rêves de poulains de race….
Aucun, dans ce trio, n’a montré dans le passé, des convictions qui permettent d’attendre autre chose qu’une orientation politique ambiguë, une politique à "l’eau tiède", de compromis avec les tenants d’un discours "politiquement correct", que le peuple de droite reçoit avec exaspération.
Il faut attendre ce qui résultera du congrès du Parti, prévu pour Octobre prochain, pour clarifier une situation confuse.
Car il faut être clair: Coppé est "tombé" autant en raison des soupçons qui pèsent sur lui dans "l’affaire Bigmalyon", qu’en raison de ses inclinations en faveur d’une orientation politique dans la ligne de celle de Sarkozy, une ligne qui prenait en compte les messages, qu’à travers le Front National, une fraction croissante du peuple français, envoie à des élus qui refusent de l’entendre….
L’UMP nouvelle mouture ne pourra pas continuer, longtemps encore, à ignorer le glissement de son électorat vers une droite plus ferme, une "droite couillue et décomplexée", une droite s’attaquant enfin aux questions soulevées par le Front National, notamment en matière d’immigration et de souveraineté nationale, face à un "grand machin" européen totalement décrédibilisé dans la plupart des pays d’Europe….
Car il est clair que depuis une dizaine d’années, l’UMP n’est plus réellement représentative du "peuple de droite". Complexée parce que coincée entre une gauche accusatrice, et un Front National qui travaille à sa vampirisation, l’UMP n’a pas su répondre autrement que par une dérive à gauche de l’ensemble du Parti  : le Front national a malheureusement réussi à vampiriser de nombreux thèmes de feu le RPR. L’UMP s’est laissée séduire par les idées centristes, alors que le Centre lorgne vers une alliance avec la social-démocratie.
Pendant ce temps, le Front National ratisse les déçus de la Gauche comme ceux de la Droite, et se fait l’interprète des voix populaires aux quels les "Partis de Gouvernement" sont restés sourds….
Fabius a dit un jour que "le Front National pose de bonnes questions, mais propose de mauvaises réponses" !!!
On attend toujours les bonnes réponses des autres Partis, …dont le sien, et celles de l’UMP !!!
Si ces réponses ne sont pas trouvées dans les trois années qui viennent, l’implosion de l’UMP ne pourra être évitée.
Car nous ne sommes plus dans une configuration politique suggérant que "la France veut être gouvernée au Centre". Nous sommes en 2014, et la crise a produit ses effets dans toute l’Europe où l’extrême-droite prospère sur l’impuissance des Partis traditionnels. 
A défaut de prendre en compte l’état de l’opinion, 2017 risque de confronter le pays à une situation inédite, avec un Front National au deuxième tour affrontant des adversaires affaiblis par leurs erreurs passées.
Ce serait dramatique. Car si le Front National fait une analyse souvent juste de la situation de la France et sur l’état de sa société, il n’a encore rien compris aux défis économiques qui sont devant nous et au nouvel état du monde que les nouvelles générations vont devoir affronter. Quant aux solutions économiques qu’il propose, elles sont tellement irréalistes qu’elles précipiteraient la France dans un vide sidéral….
Alors ??? Prêts au grand saut dans le vide ????

Bide monumental des manifs lycéennes


Bide monumental des manifs lycéennes


Mais non, les gars ! Pas un jour férié…

Petits bourgeois de la Fidl, de l’UNL et de l’UNEF, cocus du PS, excités du Front de Gauche, duNPA, de la LCR, de SOS Racisme, enragés « antifas », Khmers verts d’EELV ou encore « mal-baisées » d’Osez le féminisme : même en raclant les fonds de tiroirs et en mobilisant le ban et l’arrière-ban de la gauche, les lycéens et étudiants qui avaient décidé de manifester jeudi leur mécontentement de voir le FN arriver en tête aux dernières élections européennes auront à peine réussi à rassembler quelques milliers de personnes dans toute la France. Un bide monumental qui s’explique en partie par le pont de l’Ascension, durant lequel il n’y avait pas de cours à sécher mais aussi, et peut-être surtout, parce que ces gens ne représentent pas la jeunesse française.

« Touche pas à mon Schengen »

A Lyon, Toulouse, Marseille, Nantes, Bordeaux, Nancy, Amiens, Rouen, Metz, Strasbourg et bien sûr Paris, la génération Plus belle la vie-I-Pod-Benjamin Biolay, cornaquée par quelques dinosaures staliniens, a donc manifesté son amour immodéré de la démocratie en défilant aux élégants cris de « La jeunesse emmerde le Front national »« 1re, 2e, 3e génération, les Le Pen sont tous des enfoirés » ou encore de « Marine, on t’enc… ». A Strasbourg, les grands démocrates, portant pour certains des pancartes « Français, immigrés, solidarité » ou encore« Touche pas à mon Schengen », ont même brandi un immense drapeau européen sur le parvis du Parlement à la fin de leur manifestation, pour dire à quel point ils étaient heureux d’être submergés par la misère du monde entier et qu’ils en demandaient encore.

Les jeunes, plus nombreux à voter FN

Cependant les organisateurs, qui pensaient probablement rassembler plus d’un million de personnes, ont fait un immense bide. A Lyon, Strasbourg et Toulouse, ils étaient environ 700 à défiler. Un demi-millier à Marseille, Nantes, Bordeaux ou Nancy, 350 à Amiens, 200 à Rouen et à peine 80 à Metz. Même à Paris, ils n’auront pas dépassé les 4 000 manifestants ! Un fiasco en partie imputable au choix de la date : le jour de l’Ascension. Les organisateurs devraient en effet savoir que lycéens et étudiants ne se mobilisent vraiment que lorsqu’il y a des cours à sécher…
Mais aussi au fait que tous ces braves gens qui refusent le résultat des urnes et prétendent représenter la jeunesse ne représentent en réalité qu’eux-mêmes. Témoin, ce sondage réalisé en novembre dernier par l’institut Polling Vox et publié par l’Union des étudiants juifs de France, lors duquel 55 % des 18-24 ans, soit plus d’un jeune sur deux, déclarait qu’il voterait« certainement » ou « peut-être » pour le Front national. Ou encore ce sondage Ifop, réalisé en février pour le JDD, qui annonçait que près de 27 % des 18-24 ans voteraient sûrement pour un candidat RBM/FN. Certes, les sondages sont à manier avec précaution. Mais la récurrence des réponses est tout de même révélatrice. Le résultat s’est d’ailleurs vu dimanche dans les urnes : selon le sondage Ipsos-Steria, avec 30 %, les moins de 35 ans qui ont voté sont plus nombreux que la moyenne à avoir choisi le FN.

La presse étrangère n’est plus distribuée en Grèce


La Grèce est, depuis quelques jours, privée de presse étrangère. L'agence en charge de sa distribution (EPE) a fait faillite et annoncé sa fermeture mardi 27 mai. Cela fait déjà plus d'un mois que des problèmes d'approvisionnement se faisaientsentir . « Ainsi, nous avions cessé de distribuer  Le Monde depuis trois semaines car nous n'avions plus les moyens de l'acheter  et leur devions trop d'argent », se désole sous couvert d'anonymat un employé de l'agence.

Comme l'ensemble de ses 125 collègues, il est désormais au chômage. « Cela fait des mois que l'on ne nous payait plus nos salaires et nous avons fait un effort pour essayer  de sauver  notre boulot, mais ça n'a pas suffi, maintenant, la seule façon de récupérer notre argent sera d'aller  en justice. Cela va prendre  des mois », explique-t-il.
Selon des informations ayant fuité dans la presse grecque, EPE doit 748 509 euros à la sécurité sociale, 3 538 euros au loueur de voituresqui lui fournissait ses véhicules et surtout 3,5 millions d'euros à ses clients et fournisseurs.
« IL Y AVAIT UNE SITUATION DE MONOPOLE »
Situé en plein coeur d'Athènes sur la place Omonia, le magasin de Nikolaos Giannakoulopoulos est spécialisé dans la vente de la presse étrangère. Autant dire  que la situation est pour lui catastrophique. « Il y avait une situation de monopole dans la distribution, comme d'ailleurs presque partout en Europe, s'inquiète cet entrepreneur de 36 ans. J'essaie ces dernières semaines – depuis que j'ai compris qu'EPE allait mal – de m'approvisionner  par d'autres biais mais la plupart de mes interlocuteurs en Europe me disent d'attendre  la création d'une nouvelle agence et de passer  par elle. C'est une sorte de clique qui se soutient mutuellement. » Pour l'heure, Nikolaos redoute d'avoir  àattendre  plusieurs mois un retour à la normale et ne sait pas s'il pourra financièrement résister .
Les rumeurs font état d'une nouvelle entreprise sur le point d'être créée avec un investisseur chypriote, mais impossible d'obtenir  la moindre confirmation. En attendant, les rayons de Nikolaos sont désespérément vides.
Mariana, une cliente grecque vient justement de passer  lui demander quand elle pourra de nouveau acheter  les titres français. « Je lis chaque semaine un quotidien français différent et suis très fidèle à la revue “Histoire” pour entretenir  mon français et me cultiver  », raconte cette francophile.
« En attendant, notre clientèle va sur le Net s'informer , et j'ai bien peur qu'à terme ils ne reviennent plus nous acheter  la version papier », redoute Nikolaos. « Il nous reste le Financial Times, Bild et le Wall Street Journal qui pour contourner  la situation de monopole d'EPE avaient fait depuis longtemps déjà le choix d'imprimer  en Grèce leurs éditions », souligne-t-il encore.
Près de 4 000 magazines et 20 quotidiens étaient jusqu'à présent distribués en Grèce avec un succès particulier de la presse française


Interprétation personnelle d’un phénomène

Interprétation personnelle d’un phénomène


Nous vivons une époque où le débat d’idées est mal vu . Ce que je vais écrire ci-dessous est une vision des choses toute personnelle, inverse du matraquage médiatique quotidien. Elle va me valoir, j’en suis conscient, des commentaires furieux et des insultes  en tout genre. Présentant mes excuses à toute personne que mes propos vont choquer ou agacer, il me semble honnête de livrer le fond de ma pensée sur cette question, au titre d’une infime contribution à la liberté d’expression. Voici un essai de raisonnement en 4 points, qui vaut ce qu’il vaut, mais traduit en profondeur ma vision des choses.
  1. La période se caractérise par la montée, dans la population française, d’un dégoût vertigineux de la classe dirigeante. La France "d’en bas" ne supporte plus la France "d’en haut". 77% des Français éprouvent soit du dégoût soit de la méfiance envers la politique selon le sondage CEVIPOL de janvier 2014. La violence de ce sentiment s’exlique par la conjonction de nombreux facteurs: l’incapacité du pouvoir politique, depuis au moins trois décennies, à régler les difficultés des Français (chômage, insécurité); sentiment de mépris lié aux promesses non tenues, mensonges, trucages et dissimulations; succession interminables des scandales; ordre idéologique grossièrement imposé par le monde médiatique (sur l’Europe, l’immigration, par exemple).
  2. Dans ce contexte de rejet viscéral des élites politiques et médiatiques, le score du parti protestataire, le fn, dont l’avantage essentiel est de n’avoir jamais été associé au pouvoir, paraît étrangement faible. Logiquement, dans une telle situation de dégoût généralisé, ce n’est pas 10% des électeurs inscrits  (4 millions d’électeurs sur 43,1 millions d’inscrits) chiffre en forte baisse par rapport à 2012 – que devrait atteindre aux élections du Parlement européen un parti protestataire surexposé médiatiquement, mais bien 40 ou 50%!
  3. Le mouvement créé par Jean-Marie le Pen garde en réalité une image de repoussoir dans 70 à 80% de la population française. Le monde médiatique et la presse paraissent totalement envoûtés par le fn qui accapare 80% des commentaires et se gargarisent de sa "dédiabolisation" (voir notamment le Monde). Est-ce vraiment le sujet? Chacun, en dehors de quelques illuminés, sait que son programme n’a rien de "fasciste" (suspension de la démocratie et des libertés), simplement parce que le fascisme, comme le marxisme-léninisme est une idéologie d’une autre époque que plus personne ne soutient. Toutefois, le fn n’est pas aimé par l’immense majorité des Français qui excluent de voter un jour pour lui, pour des raisons multiples: le souvenir des provocations verbales, notamment liées à la deuxième guerre mondiale; le mélange de la politique et de la famille, dont les Français ont horreur; le caractère démagogique des propositions (retour à la retraite à 60 ans); la personnalité de son leader (jugée "agressive" par 71% des Français selon BVA Parisien).
  4. L’existence d’un puissant fn est désormais la clé de voûte du système politique français. Il joue un rôle inespéré de glaciation de la vie publique. Son ancrage désormais profond aboutit à rendre taboues les grandes questions qui hantent la société française. Tout individu qui remet en cause les piliers de la France officielle, les institutions bruxelloises, l’euro, la montée de la violence et des communautarismes, par exemple, est comme par une sorte de réflexe de Pavlov de la France d’un haut, lepénisé, assimilé aux "idées du fn". Or, le lepénisme a toujours et plus que jamais un visage honteux pour les élites politiques et médiatiques qui ne peuvent supporter d’être ainsi amalgamées à ce mouvement. Afin d’éviter ce risque, à l’exception de quelques véritables héros comme Alain Finkielkraut, on choisit de se taire et d’enterrer ses convictions. La présence médiatique écrasante du parti (contre laquelle le CSA a été obligé de protester) bloque toute perspective d’ouverture d’un libre débat de société et d’émergence de nouveaux courants de pensée et d’action qui seraient l’expression politique du grand dégoût actuel de l’immense majorité des Français; elle paralyse l’imagination et la créativité, permet de museler l’intelligence et l’audace, d’imposer une véritable dictature de la pensée unique, et ainsi de perpétuer une réalité politique, un système de partis que les Français ne supportent plus. Je ressens l’existence du fn, puissant mais très marginal dans son potentiel d’expansion, comme la digue ultime qui retient une grande vague prête à déferler et à tout chambouler.

Cinq facteurs farfelus qui favoriseraient la prise de poids


Voici une nouvelle raison de trembler. A en croire une étude britannique, dormir sans rideau favorise la prise de poids, car la lumière perturbe l'horloge biologique. Les auteurs de l'étude avouent qu'il manque encore de preuves pour établir le lien mais tant pis, l'information est déjà abondement relayée dans la presse. Francetv info a recensé d'autres hypothèses plus ou moins hasardeuses, qui restent encore à vérifier.

Dormir les rideaux ouverts 

Gare au dodo. Des chercheurs de l'institut londonien de recherche sur le cancer ont constaté que les femmes qui dormaient sans rideau avaient un tour de taille plus élevé, rapporte plusieurs médias britanniques (en anglais), vendredi 30 mai. En l'absence d'étude poussée, les chercheurs pensent que l'horloge biologique est perturbée par la lumière. Toutefois, "il n'y a pas suffisamment de preuves pour savoir si une pièce sombre changeait quelque chose à votre poids", tempère le professeur Anthony Swerdlow, coauteur de cette étude réalisée sur 113 000 femmes.

Habiter près d'un aéroport

Habiter près d'un aéroport augmente le tour de taille, à cause du stress provoqué par le bruit, selon une étude (en anglais) du Karolinska Institute suédois. La faute au stress généré par le bruit, qui entraîne la production de cortisol, précisent les chercheurs, qui ont étudié la santé de 5 000 habitants de la région de Stockholm pendant plusieurs années. Leur ventre grossirait de "1,5 cm pour chaque hausse de 5 décibels du niveau sonore".

Supporter une mauvaise équipe

Franck Ribéry a intérêt à assurer pendant le Mondial. Car les soirs de défaite, c'est chips et gras dans l'assiette, selon une étude de l'Insead publiée dans la revue Psychological Science (en anglais). Après une défaite de l'équipe locale de foot américain, les habitants mangeraient ainsi davantage d'aliments saturés en graisse que d'habitude (16%). A l'inverse, les habitants de l'équipe des vainqueurs en mangeraient moins (9%). Hypothèse des auteurs ? Les supporters vivent la défaite comme une menace pour leur identité et se réfugient dans la nourriture.

Se passer la bague au doigt

Après le mariage, gare au laisser-aller, selon le Daily Mail (en anglais). Quelque 82% des personnes interrogées reconnaissent avoir pris du poids après leurs noces, expliquait en décembre le tabloïd britannique, d'après une enquête réalisée auprès de 1 000 personnes. Au bout d'un an, 40% des sondés disent avoir pris 1,8 kg en moyenne. Pour justifier ces chiffres, plusieurs hypothèses sont avancées, dont les plateaux-télé et les grossesses. Et puis, un kilo de plus ou de moins, quand on n'a plus besoin de draguer... Bien entendu, aucune étude scientifique n'étaie l'enquête. 

Travailler dans une entreprise

Patron, j'ai grossi. Près de la moitié des Français interrogés disent avoir pris du poids après leur embauche (47%), selon un sondage – encore un – réalisé par la société I Love my Diet Coach, qui propose... des régimes. Pourquoi donc ?"Lorsque votre attention est portée sur le travail, vous la soustrayez, au processus de rassasiement. Vous ne savez alors plus vous arrêter lorsque vous mangez puisque vous n’êtes pas conscient de votre faim", précise alors le nutritionniste Jean-Philippe Zermati, sur Le Plus du Nouvel Observateur.

La tomate cœur de bœuf, une véritable escroquerie

La consommation annuelle de tomates en France s'élève à plus de 14 kg par habitant et s'évalue à 1,3 milliard d'euros. Cela représente un enjeu financier important. Mais au début des années 2000, la consommation de ces primeurs a connu un repli en raison de leur manque de qualité gustative. Les producteurs pour pallier ce problème, se sont alors tournés vers diverses techniques.

L'évolution de la tomate

Pour répondre à la consommation grandissante de la tomate tout au long de l'année, l'industrie bretonne a trouvé une solution pour produire le légume parfait. La tomate grappe a ainsi répondu aux besoins spécifiques des consommateurs et a connu beaucoup de succès pendant un temps.

Mais avec l'évolution des saveurs, elle a été vite remplacée par la tomate cerise, répondant ainsi aux préoccupations sanitaires de l'heure ; la consommation journalière de cinq fruits et légumes.

Avec ces initiatives, la Bretagne et les Pays de la Loire se sont appropriés un marché juteux et fournissent désormais plus de la moitié de la production française. 

Des croisements pour obtenir la tomate cœur de bœuf

Suivant alors les commentaires des clients, la filière bretonne a commencé une production des tomates à l'ancienne en quantité industrielle. Elle procède par des croisements de tomates ayant l'aspect des "cœurs de bœuf ou d'autres variétés anciennes.

Le succès a été remarquable. Cependant le goût pose vite problème puisque selon les clients, ces tomates sont insipides, creuses, à la peau épaisse et farineuses, alors que la véritable cœur de bœuf est savoureuse et se conserve 3 jours maximum, précise un grossiste de Rungis.

En effet de nombreuses tomates présentées comme coeur de boeuf sont issues des croisements. La DGCCRF met donc en garde les commerçants et les consommateurs.

Cependant, vu l'enjeu économique considérable, leur production s'arrêtera-t-elle de si tôt?

La seconde guerre mondiale en couleurs, vue par le photographe Robert Capa


Ses clichés en noir et blanc du Débarquement sur Omaha Beach sont célèbres. Ses centaines d'images en couleurs des différents fronts de la seconde guerre mondiale le sont moins. La plupart des photos couleur de Robert Capa, destinées à la presse magazine anglo-saxonne, n'ont jamais été publiées en France. Mais l'exposition "Capa in color", qui a débuté à New York, sera bientôt en tournée en Europe.

Des négatifs découverts par hasard

Si elles sont si rares, c'est parce qu'au milieu du XXe siècle, les pellicules couleur étaient lentes et peu sensibles, donc plus complexes à maîtriser en action. Elles obligeaient les photographes au portrait ou à faire poser leurs sujets. 
Longtemps restés dans les tiroirs de l'agence photo Magnum, des milliers de négatifs ont été retrouvés par hasard. Ils témoignent du parcours du photographe, des Etats-Unis à la France, en passant par le Royaume-Uni.

vendredi 30 mai 2014

La dissolution : l'arme ultime de Hollande


La question d'une dissolution n'a rien de fantaisiste après l'effondrement du PS aux européennes et la victoire de Marine le Pen. Les députés de l'aile gauche du PS n'ont plus grand chose à perdre. Si, dans six mois ou un an, Manuel Valls ne pouvait plus gouverner en raison de leur défection ou d'une hausse brutale des taux d'intérêts exigés par les créanciers de l'Etat français, François Hollandeserait-il acculé à prononcer la dissolution de l'Assemblée? Une déroute du PS ne ferait alors aucune doute et une victoire de l'UMP serait probable en raison du mode de scrutin majoritaire à deux tours. Une nouvelle cohabitation serait alors logique.
Dans notre arsenal constitutionnel, la dissolution est la dernière arme à la disposition du président pour dénouer une crise grave. Elle permet de recourir à l'arbitrage du suffrage universel, seule source du pouvoir. Les lois constitutionnelles de 1875, qui ont fondé la IIIe République, prévoyaient déjà que le président pouvait dissoudre la Chambre des députés. En 1877, un conflit politique opposa la majorité républicaine du Palais-Bourbon et l'hôte de l'Élysée, Mac-Mahon. Ce monarchiste de cœur dissout la Chambre, mais les républicains gagnèrent les législatives. Le Chef de l'État dut alors s'incliner. Il appela un républicain à la présidence du Conseil et finit par démissionner en 1879.
Ce précédent discrédita la dissolution aux yeux des républicains, qui l'assimilèrent à un coup de force. Il devint impensable, pour le président, de prétendre exercer le droit de dissolution. «Soumis avec sincérité à la grande loi du régime parlementaire, je n'entrerai jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par ses organes constitutionnels», déclare en 1879 le président Jules Grévy.
Le simple fait, pour le Chef de l'État, d'appeler à voter pour un camp aux législatives faisait figure de scandale. Dans un discours prononcé à Évreux en 1923, le président de l'époque, Alexandre Millerand, s'engage fortement en faveur de la droite. «C'est calomnier la France républicaine, ce pays de clair bon sens et de vues nettes, que la juger rebelle à l'autorité nécessaire», argumente-t-il.
Sorti vainqueur des législatives de 1924, le cartel des gauches se venge en refusant d'entrer en rapport avec Millerand. Aucun des leaders radicaux pressentis n'accepte de se rendre à l'Élysée pour constituer un gouvernement. Acculé, Millerand doit démissionner le 11 juin 1924. «Je ne cède qu'après avoir épuisé tous les moyens légaux en mon pouvoir», soupire-t-il.
La seule dissolution intervenue sous la IVe République s'est retournée contre son auteur. En 1955, Edgar Faure obtient du président René Coty la dissolution de l'Assemblée, qui vient de faire chuter son gouvernement. Beaucoup perçoivent cette décision comme un manquement aux usages. Comble de maladresse, le décret de dissolution paraît au Journal officiel… le 2 décembre, date anniversaire du coup d'État du 2 décembre 1851! Et la majorité de centre droit qui soutient Faure perd les législatives de janvier 1956.
Sous la Ve République, cinq dissolutions ont eu lieu. En 1962,de Gaulle en appela avec succès aux Français pour arbitrer le conflit qui l'opposait aux députés au sujet de l'élection du président au suffrage universel. Le 30 mai 1968, il fit de même pour dénouer la crise après un mois de barricades et de grèves. Après son élection, en 1981, et sa réélection, en 1988, François Mitterrand dissout avec succès l'Assemblée, alors en majorité RPR-UDF. Pour autant, les Français n'acceptent pas que le président prononce une dissolution pour convenance personnelle alors qu'il dispose d'une majorité à l'Assemblée. L'échec de la dissolution décidée parJacques Chirac en 1997 le prouve. Voilà donc gauche et droite à fronts renversés: Hollande est soupçonné de vouloir s'inspirer de Chirac et de songer à dissoudre dans l'espoir d'une cohabitation qui le remettrait en selle pour 2017 ; et la droite, elle, s'interroge sur l'attitude à adopter en pareil cas. Dans les colonnes du Figaro (nos éditions du 17 avril), Bernard Accoyer et Gérard Larcher, anciens présidents UMP de l'Assemblée et du Sénat, ont appelé la droite à annoncer par avance son refus d'une nouvelle cohabitation.

Ascension : et si les hommes politiques prenaient de la hauteur ?


Crise de légitimité, crise de crédibilité, la vie politique connaît des turbulences. Il n'y a rien d'étrange à cela dans un régime démocratique. Le problème le plus grave vient de ce que les «crises» en elles-mêmes deviennent les seuls sujets politiques. Les partis ne font pas l'actualité par ce qu'ils proposent mais par leurs errances et la béance de leur projet de fond. La saturation médiatique de l'UMP n'a d'égale que la vacuité de cohérence d'un PS en proie au doute. «La politique de la majorité s'est trouvée orpheline d'un récit structurant, permettant d'en saisir la perspective et la cohérence» écrivait Bruno Leroux, président du groupe SRC à l'Assemblée Nationale dans Le Monde du 27 mai 2014.
La polarisation médiatique sur les personnalités et les échéances électorales est telle, que l'on devient obsédé par savoir qui sera dans le casting du prochain drama-présidentiel. Cette sélection l'emporte sur le fait de savoir le contenu du projet qui sera porté par les différentes formations politiques. Peu à peu la divergence des intérêts de chacun se creuse et les raisons de la faillite apparaissent. Le véritable intérêt de chacun se fait jour: les médias s'intéressent aux personnalités, car il s'agit d'un pur spectacle d'acteurs. Les politiques s'intéressent aux tactiques car c'est un combat. Les électeurs n'ont plus que leur main pour glisser dans l'urne leur incompréhension. Ce décalage entre l'essentiel et l'accessoire a atteint des sommets et le constat s'impose: nous ne sommes plus face à la réalité de la vie commune. Les élites politiques semblent persuadées que l'emploi, le pouvoir d'achat, la baisse des impôts, sont les clés du bonheur des citoyens. Si elle conditionne la possibilité d'une vie décente, ils oublient que la vie matérielle n'est pas tout, et qu'elle n'est même rien sans la joie de la vérité et de la gratuité. Gratuité de cette vie temporelle dont nous serons tous redevables un jour
envers Celui qui nous l'a donné. Réveiller les responsables politiques du primat du sens de la vie est une véritable cause nationale. Qui nous en parlera?
Ce syndrome est bien connu dans la vie spirituelle. Il fait se concentrer sur les soucis de la vie, sans plus se demander ce qui est vraiment en jeu dans la vie. A ce sujet, une célèbre petite histoire raconte qu'un moine croisant un jour un autre moine se désolant, lui demanda pourquoi il était triste. «Parce que lorsque j'étends un drap blanc avec un point rouge au centre et que je demande à mes frères «que vois-tu?», ils me disent: «un point rouge» et aucun de ne dit: «un drap blanc». Nous ne savons donc plus collectivement à quoi correspond cette vie, ni où elle mène. Sans doute est-ce là la première faillite de nos sociétés. Le redressement de toutes les courbes passera par un retour, par une Ascension, vers la question du sens.