Dans sa lettre aux députés avant le vote sous tension du programme de stabilité, Manuel Valls évoque un « moment de vérité ». Pour qu’il soit total, l’Opinion publie les astérisques oubliés de la missive du Premier ministre.
-« La confiance réciproque, c’est la condition de notre unité ». (*) : « Chers amis, je n’ignore pas que notre parti n’a cessé depuis Léon Blum d’être tiraillé entre deux gauches, l’orthodoxe et l’utopiste. En onze ans de synthèses acrobatiques à la tête du PS, François Hollande n’a pas su organiser notre « Bad Godesberg ». Nous sommes le dernier parti socialiste d’Europe réfractaire à la politique de l’offre. C’est ce lourd héritage que je gère aujourd’hui »
-« Le pouvoir d’achat, c’est la priorité aux plus modestes ». (**) « C’est d’abord la priorité à l’emploi. Mais il est plus aisé de redistribuer que de créer les conditions de l’emploi »
-« Que l’effort soit équitablement partagé. C’est la justice sociale ». (***) : « Sous couvert de justice, mon prédécesseur a organisé le plus grand rapt jamais vu sur les classes moyennes. On sait ce que nous a coûté le ras-le-bol fiscal… Cette année, nos compatriotes paieront 12 milliards de plus. Attention de ne pas rater avec le rabot ce que nous avons loupé avec les impôts »
- « Vous avez insisté sur la situation des fonctionnaires ». (****) : « Sarkozy en voulait moins, mieux rémunérés ; nous davantage – cas unique… au monde ? – moins bien payés. Soyons réalistes : nous préparons l’appauvrissement général de l’Etat »
- « Ce rendez-vous majeur nous oblige à nous dépasser ». (*****) : « Chers amis, prenons garde de ne pas être dépassés en défendant une idéologie du passé ».