TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 28 décembre 2013

Les défis au christianisme en France


- Le réseau Riposte Catholique est un portail catholique très connu en France qui a pour l’objectif d’informer ou plutôt de réinformer ses lecteurs sur l’actualité du catholicisme en France.

Le rédacteur en chef de ce réseau est Daniel Hamiche qui a aimablement consenti de répondre aux questions de La Voix de la Russie.
VDLR. Aujourd’hui on voit se produire le processus de la libéralisation de l’Eglise catholique même au niveau du Vatican. Par exemple, nous nous rappelons très bien le discours du pape François sur la tolérance envers les homosexuels, les divorces et les avortements. La question du mariage des prêtres est relancée. La France a été toujours un pays chrétien depuis Clovis et elle occupait à mon avis la place particulière dans le monde chrétien. Quelle est la position des chrétiens français vis-à-vis de ce processus?
Daniel Hamiche.Il y a effectivement une crise aujourd’hui dans l’Eglise catholique mais en ce qui concerne des rumeurs ou des interprétations qui ont circulé autour des récentes déclarations du pape François, je crois qu’il faut revenir à la vérité des choses. L’église catholique ne changera pas sa position sur la question du mariage des prêtres et sur le côté sacré du mariage. Elle a certainement le devoir d’appliquer des pastorales particulières, par exemple pour les personnes homosexuelles mais pour autant elle ne reconnaîtra jamais le mariage homosexuel. Il faut être très prudent sur les rumeurs de presse qu’on peut lire ici et là, la position et la doctrine du dogme catholique ne changera pas. Pour ce qui est de la France, il est évident qu’aujourd’hui la foi connaît de graves attaques. Les chrétiens aussi sont de certaine manière persécutés en France. Nous sommes dans une crise de la foi et dans une crise de l’Eglise en Occident et particulièrement en France qui se traduit bien sûr par la baisse de la fréquentation des lieux de culte, la baisse d’entrée dans les séminaires et donc conséquemment par la baisse du nombre des prêtres qui sont ordonnés chaque année. Alors, il y a un renouveau qui est en train de se passer en France chez les catholiques, des jeunes générations arrivent qui n’ont sans doute pas tous les préjugés qui avaient peut-être des précédentes générations et il y a une espèce de pré-printemps comme disaient plutôt les Allemands
VDLR. On prétend que le christianisme, en Occident, vient d'affronter une terrible crise de la foi. Pourtant on révèle l'intérêt significatif des Français pour la spiritualité: les jeunes commencent à s’intéresser à la religion de plus en plus. Selon vous, quelles questions ils posent aujourd’hui à l’église et est–ce qu’elle est capable d’y répondre?
Daniel Hamiche. L’église catholique a les réponses tout à fait appropriées aux jeunes. La question, c’est toujours la transmission de ces réponses qui fait problème. Il y a un déficit de «communication» des messages de l’Eglise. Il y a trop de filtres, trop d’écrans qui empêchent à l’Eglise de faire passer son message aujourd’hui notamment aux jeunes Français et ces écrans, nous les connaissons, sont les écrans matériels et immatériels. Ce sont les mass-médias dans leur écrasante majorité qui sont porteuses des contre-valeurs dans notre société, c’est l’Etat lui-même qui est extrêmement laïcisé au point qu’il est devenu laïciste avec l’arrivée au pouvoir de M. Hollande et du gouvernement de M. Ayrault. C’est la plus belle collection des personnages antichrétiens qu’on a jamais vu dans un gouvernement français depuis sans doute la révolution française ou peut-être certains gouvernements de la Troisième République de la fin de XIX siècle.
VDLR. M. Hamiche, ne croyez-vous pas que la vandalisation des églises par les représentants d’un islam dénaturé communément désigné par le terme «islamisme» est le résultat direct de la politique laïcarde menée par la France ces quarante dernières années ?
Daniel Hamiche. C’est vrai qu’il y a en France un phénomène d’islamisation de la société. Pour les raisons qui sont trop longues à expliquer il y a actuellement une faveur à accorder aux revendications des musulmans en France alors que le gouvernement, les pouvoirs publiques n’ont pas l a même sollicitude pour les chrétiens. Toutefois, en matière de profanation d’Eglise, par exemple, des profanation des dômes chrétiens qui en sont par dizaines, des centaines en France, les musulmans ou les islamistes sont extrêmement minoritaires dans ces actes et il y a eu des profanations d’églises qui sont fait par des musulmans mais c’est minoritaire. Les principaux vecteurs de ces actes de christianophobie viennent plutôt des groupes anarchistes d’extrême-gauche qui sont extrêmement nombreux en France avec très souvent l’aveuglement et le refus de voir ces actes par l’Etat et un manque de la protection des lieux de culte par les pouvoirs publics.
VDLR. Comment vous expliquez-vous le silence des autorités – celui de M. Valls notamment et de toute l’équipe Ayrault en général – face aux actes blasphématoires perpétrés contre les lieux de culte chrétiens, cimetières y compris?
Daniel Hamiche. Je crois qu’il y a à la fois un gouvernement qui est actuellement aux affaires en France, un mépris et une haine pour les chrétiens qui est expliquée et exprimée par de nombreux ministres. Par exemple, monsieur Peillon, qui est le ministre de l'éducation nationale a dit qu’on ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique.» Et on a vu la façon dont les elus de gauche ont traité les responsables de l’Eglise catholique en France lors du débat sur le dit «mariage pour tous ».
VDLR. Merci, monsieur Hamiche, pour cet entretien aimablement accordé.

Monsieur petites blagues

Monsieur petites blagues


« Il exprime ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propose et en fera directement part au Président Bouteflika » - cette déclaration publiée sur le site de Elysée dimanche soir a étouffé l’incendie diplomatique qu’avait provoqué François Hollande.

Connu pour son humour le président Français s’est permis de faire une blague lors de son discours dans le cadre du 70ème anniversaire du CRIF le 16 décembre, qui apparemment n’a pas été apprécié par tout le monde :
« Madame Lagarde des seaux qui ne m’a pas quitté au moins depuis 8 jours, et que je retrouve avec bonheur ce soir de retour de Guyane. Monsieur le ministre de l’intérieur qui va me quitter peut-être pour aller en Algérie. Il en revient, sain et sauf. C’est déjà beaucoup».
La réaction de l'Algérie ne s'est pas faite attendre. La presse locale et les politiques algériens ont accusé Monsieur Hollande de donner par sa blague une mauvaise image de la sécurité dans leur pays. Samedi soir le ministre des Affaires étrangères algérien Ramtane Lamamra a estimé que la plaisanterie du Président français était un “accident regrettable” et qu’il souhaite tourner la page. Monsieur Lamamra a trouvé l’humour « hollandais » maladroit :
« Le sens de l’humour peut, j’allais dire, apporter une valeur, donner une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu’il s’exprime avec de l’élégance, avec de la mesure. A l’inverse le sens de l’humour peut être le générateur le moins-value lorsqu’il abouti à suggérer que la réalité ne serait pas celle qui sont à la portée de tous et qui peuvent être vérifiée par tous. »
Donc l’Algérie a pris “avec satisfaction” les excuses du président François Hollande. Particulièrement le ministre des Affaires étrangers a remarqué les sentiments d’amitié que la France porte à l’Algérie et le grand respect pour son peuple. Le scandale diplomatique semble être réglé.
Mais on sais jamais sur quel terrain va tomber le fameux savoir blaguer de Monsieur Hollande. A l’époque de sa campagne présidentielle on voyait dans son sens de l’humour une véritable arme politique. Mais en tant que Président cette arme a commencé à se retourner contre lui. Les journalistes ainsi que les députes de l’UMP se souviennent toujours l’une de ses premières plaisanteries au cours du salon de l’Agriculteur en 2013 à Paris. Sur la remarque d’une petite fille qu’elle n’avait jamais vu Sarkozy, le nouveau président lui a promis qu’elle n’allait plus jamais le voir. Amusant pour Hollande, honteux pour les militants de droite. Pour « monsieur petites blagues », comme à l’époque on l’appelait au sein du Parti socialiste, l’humour et la politique ne font pas toujours bon ménage.

L’incantation

L’incantation

Alors que les dernières statistiques sont désastreuses,  le Premier ministre déclare "Nous allons gagner la bataille du chômage". Cette intervention nous rappelle le slogan du gouvernement français en 1940, imaginé par Paul Reynaud: "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts". La débâcle est toute proche: hausse vertigineuse des prélèvements obligatoires, effondrement de l’investissement, des créations d’emplois et des bénéfices des entreprises. Mais au bord de l’abîme, il reste le verbe, l’illusion, la propagande: "nous allons gagner". Quelle sera la traduction, dans le champ de la politique, d’une catastrophe économique et sociale de cette ampleur? La seule chance de l’équipe au pouvoir serait un changement de cap radical, à l’image de celui qu’avait engagé Mitterrand en 1983, renonçant aux folies démagogiques de la dépense à tout va et de la sur-fiscalisation pour adopter une gestion rigoureuse de l’économie française, incluant des réformes salutaires qui n’avaient jamais été accomplies jusqu’alors (le découplage des salaires et de l’inflation). Or, nous ne sentons chez les dirigeants actuels, ni le courage, ni la volonté, ni la lucidité, ni le sens des réalités et de l’intérêt public, encore moins l’intelligence qui pourraient les inciter à reconnaître leurs fautes et à  prendre une autre direction. Ceux-là nous donnent le sentiment de n’avoir aucune autre perspective que de s’accrocher, comme des huitres, le plus longtemps possible, à leur rocher. Dès lors, le pays va continuer à s’enfoncer en 2014, pour la plus grande joie des mouvements protestataires, uniques bénéficiaires électoralistes du désastre français. La grande leçon de cette expérience tragique: on n’improvise pas une politique à la tête d’un pays. L’accession au pouvoir et son exercice sont deux choses radicalement différentes. Parler et décider – assumer des responsabilités –  relèvent de logiques opposées. Puisse l’opposition en prendre conscience en 2014 et s’organiser en conséquence: trois années ne seront pas de trop pour préparer l’alternance de 2017.

Nouveau record de l’euro : quand les Allemands parlent, la monnaie commune monte et... l’activité européenne trinque : les graphiques pour ceux qui en doutaient encore


Jens Weidmann, président de la Bundesbank, enfonce le clou de l’austérité et permet ainsi à l'euro de toucher son plus haut depuis 2 ans et demi, tout en venant fragiliser François Hollande dans ses tentatives de redressement. Dans de telles circonstances, la France semble bel et bien prête à retrouver la récession.
Jens Weidmann, Président de
la Bundesbank, vient encore de frapper.  Le très populaire quotidien allemand "Bild" relate ses propos : "la faible inflation que nous connaissons aujourd’hui dans la zone euro ne doit pas permettre de justifier une politique monétaire accommodante". En effet, comme cela est présenté ci-dessous, le niveau d’inflation subit un effondrement depuis la mi-2011 qui tend à rapprocher la zone euro de la déflation.
Selon Bild, Jens Weidmann fait part de son inquiétude de voir la pression de "l’austérité" se relâcher sur les gouvernements européens en raison de la politique menée par la BCE. Celle-ci rendrait les choses trop faciles. Et ce alors même que c’est grâce au soutien monétaire de la BCE que l’Allemagne a pu se réformer au cours des années 2000. Weidmann ne se repose jamais et l’euro a pu réagir immédiatement à de tels propos : la monnaie unique se traite à son plus haut niveau depuis plus de 2 ans, touchant le niveau de 1.3893 dollar pour un euro au cours de la séance du 27 décembre. Le Président de la Bundesbank ne semble avoir que faire d’un faible taux l’inflation synonyme de croissance atone. Car plus de croissance, l’Allemagne n’en a pas besoin, le plein emploi est atteint et tant pis pour les "partenaires" européens.
L’emballement des cours de la monnaie unique, suite aux propos relatés par Bild, laisse peu de doute sur l’origine de ce record. L’euro finira ainsi 2013 en qualité de devise la plus "performante" de l’année notamment en raison de cette si faible inflation qui vient renforcer l’attrait des investisseurs pour ce qui est aujourd’hui perçu comme une valeur refuge, un nouvel étalon or. Et ce sont bien les chômeurs européens qui rendent cette monnaie si attractive. Leur poids à la baisse sur les salaires et les prix permet de contenir les chiffres de l’inflation. La conséquence de cette faible activité européenne est d’offrir à la zone euro le rang du plus sérieux rempart face à toute hausse des prix, un sanctuaire. Ce qui ravit les investisseurs à la recherche du plus faible risque possible qui privilégient dès lors les emprunts d’Etat. Les faibles niveaux d’intérêts de la zone euro sont bel et bien le résultat de cette politique du pire.
Le Yen s’écroule face à l’euro
De la même façon, face au Yen japonais, l’euro s’est apprécié de plus de 25 % en une seule année, ce qui permet de mettre en perspective l’efficacité d’une politique monétaire (au Japon) face aux résultats produits par la politique d’austérité menée en Europe, et plus particulièrement par le flou entretenu sur la politique économique Française. Cette hausse de la monnaie unique atteint 43 % sur les deux dernières années face au Yen.
François Hollande face à une nouvelle récession ?
Après la publication des chiffres de l’emploi du mois de novembre, François Hollande se retrouve coincé dans un étau. La hausse de l’euro vient enterrer tout espoir de reprise rapide de l’activité et tout espoir de création d’emplois. Cette réalité peut s’observer sur les données en temps réel délivrées par le site Now-Casting, qui retrace en temps réel l’activité économique de la zone euro :
Le constat est clair. Le rebond tellement espéré a fait long feu et la tendance est à nouveau à la baisse. Le plus inquiétant étant de rappeler que selon l’institut Markit, la France est aujourd’hui l’homme malade de l’Europe et cet homme entraîne la zone euro vers le bas. "Les dernières données PMI flash composites dressent un tableau inquiétant de l’économie française en cette fin d’année 2013. Après le retour à la contraction observé en novembre, la baisse de l’activité s’accélère en décembre, tendance résultant d’un recul des nouvelles affaires que les répondants attribuent à la réticence de leurs clients à engager de nouvelles dépenses. Une moins grande frilosité des clients s’avère donc essentielle pour éviter un nouveau recul prolongé de l’activité des entreprises du secteur privé français en 2014."
De son côté, Hans Werner Sinn, président de l‘institut IFO et économiste le plus influent en Allemagne, a récemment fait part de ses prévisions pour 2014 : L’Allemagne captera seule l’ensemble de la croissance européenne, laissant la zone euro a une position de stagnation alors que la France devrait persister dans la voie de la récession.
Le décollage de l’euro de ce 27 décembre ne va pas aider à remonter la pente.  En effet, la hausse de la devise européenne est bien le fait de la menace qui pèse sur la BCE de voir le président de la Bundesbank presser le conseil des gouverneurs, pour en finir avec ce qu’il estime être une politique accommodante.
Pourtant, une politique monétaire ne pourrait être qualifiée d’accommodante que si l’ensemble de la zone euro était en situation de plein emploi et que la croissance battait record sur record. Ce qui n’est évidemment pas le cas, mais presque celui d’une Allemagne confrontée pour la première fois depuis plusieurs décennies à cette situation de plein emploi. L’inflation devient alors une menace crédible, non pour la zone euro, mais pour l’Allemagne. Encore une fois, le Président Weidmann marque son territoire en négligeant totalement le sort des 19.5 millions de chômeurs de la zone. Seules comptes les réformes. Ici encore, c’est François Hollande qui est immédiatement visé.
Cette prise de parole ne survient pas de manière hasardeuse car la récente victoire électorale d’Angela Merkel et le renoncement de l’opposition à venir influer sur la politique européenne menée par la Chancelière n’ont fait que renforcer la volonté Allemande de poursuivre, et d’approfondir l’austérité dans la zone euro. Cette sortie médiatique vient donner le ton de ce que sera  la politique prônée par Berlin ; l’austérité et rien d’autre.
Dans de telles conditions, le Gouvernement Français est aujourd’hui confronté à une situation économique qui ne devrait subir aucune amélioration au cours des prochains mois, et devrait plutôt confirmer le retour en récession de son économie. Les prochaines échéances électorales dans le viseur, il ne reste plus grand-chose à espérer pour François Hollande. A moins que ce dernier ne se décide enfin à agir en répondant par exemple avec la plus grande fermeté au Président Weidmann (qui vient de démontrer au passage que sa parole est plus suivie que celle du président Français) et venir bousculer les certitudes macroéconomiques allemandes.

La Suisse restera-t-elle la vieille fille de l'Europe?

C’est un avantage de mon métier, je voyage beaucoup.
Cette année, je passe une grande partie de mon temps au Portugal. Une grande et belle nation au bord de la faillite, comme l’Espagne, la Grèce, l’Italie. Quatre pays qui partagent une identité commune : ils sont européens. Ils font partie de l’Europe. Et nous, toujours pas. Et plus la crise avance, plus on entend en Suisse les uns se féliciter de ne pas être tombés dans le panneau, les autres d’avoir su, d’avoir vu avant tout le monde les risques inhérents à cette belle utopie collective. Nous avons, encore une fois, trouvé le moyen d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Un peu d’Europe utile à l’économie via les bilatérales, mais pas les tracas des responsabilités collectives. C’est gênant.
Pas encore le droit de vote
Ce sentiment désagréable que je porte depuis quelques temps, un ami, suisse comme moi, a su le mettre en mots l’autre jour. Nous tentions alors d’expliquer à un troisième camarade - français – pourquoi nous n’avions que très rarement pu ressentir ce sentiment que lui vit fréquemment : la fierté d’appartenir à son pays. Mon ami et moi sommes d’une génération qui n’avait juste pas atteint la majorité civique en 1992, lors du vote populaire pour entrer dans l’EEE. Nous avions alors nos consciences politiques naissantes, nos rêves, nos utopies de jeunes gens à l’orée de leur vie d’adulte. Mais pas encore la possibilité d’être acteurs de ce qui se déroulait sous nos yeux.
Si frileuse Suisse
La jeunesse suisse, ce jour-là, a rêvé d’intégrer l’Europe, symbole pour nous d’une ouverture, de voyages, d’échanges erasmus, d’un champ de possibles inestimable. Les adultes ont voté. Les adultes nous ont dit « non, tu restes au jardin, tu sortiras dans le monde plus tard». Nous sommes restés au jardin, dociles, et par la suite on nous a construit un petit corridor clôturé pour aller la voir de plus près - mais pas de trop près - cette Europe. Je pense que ce refus d’entrer dans l’EEE a déterminé ce rejet de notre génération envers un pays trop prudent, si peu aventurier. Comme le dit si justement mon ami, notre rapport compliqué à la Suisse, cette profonde déception et cette colère envers ce pays sont passablement liés à cet épisode.
Europe en crise
Aujourd’hui que l’Europe va mal, je sens ce sentiment se réveiller, car je me sens encore une fois impuissante, comme je le serais face à une voisine malade pour laquelle je ne pourrais pas grand-chose. Encore une fois, exclue de l’aventure, de l’Histoire. L’Europe est un mariage improbable, mais comme tous les mariages c’est une idée un peu folle, qui nécessite solidarité et persévérance, surtout dans les moments de crise.
La Suisse restera-t-elle donc à jamais une vieille fille ?