TOUT EST DIT

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lundi 23 décembre 2013

LE POMPON DE LA MAUVAISE FOI 

Hollande blague sur l'Algérie : pour Le Roux... par rtl-fr

LE CŒUR ET L’ÂME

LE CŒUR ET L’ÂME


Q uelle nouvelle épatante en cette fin d’année teintée de blues. Une équipe de chirurgiens parisiens a greffé un cœur artificiel inventé par une PME française épaulée par le géant de l’aéronautique EADS. Plus de 100.000 patients aux quatre coins du monde pourraient bénéficier de cette première mondiale. Le professeur Alain Carpentier a inventé un bijou avec micropompe à l’entrée des ventricules, capteurs high-tech pour adapter le rythme et valves cardiaques révolution-naires. Une fois de plus, le génie français repousse le champ des possibles, de quoi faire vibrer la fibre cocardière. Le même jour, on apprenait que Radio France saisissait la justice des propos clairement antisémites tenus par Dieudonné contre un jour-naliste. D’un côté, un ancien comique perdant son âme en faisant commerce de la haine, de l’autre, une avancée universelle. Découverte majeure pour l’humanité, contre fascination abjecte pour un crime contre l’humanité. Dieudonné remplit le « Théâtre de la main d’or »
en jouant les martyrs et la comédie du complot. Ce métis phobique, aimanté par l’hydre fasciste, barbotte englué d ans un poisseux vieux fond raciste et franchouillard où de nouveaux réactionnaires touillent les pires instincts, de l’affaire Dreyfus à Christiane Taubira comparée à Cheetah, la guenon de Tarzan… Ce nouveau cœur certes prometteur restant bionique, quelqu’un inventera-t-il vite une âme, ou un cerveau pour soigner une maladie tou-jours incurable ? 
La xénophobie

1 point de PIB, cela fait combien ?


Régulièrement, on voit à la télé - c'est d'ailleurs toujours très drôle - des hommes et des femmes politiques se planter sur le prix du ticket de métro (4 euros selon Nathalie Kosciusko-Morizet) ou sur celui de la baguette de pain. C'est sur le montant du PIB - ce qui est plus embêtant - que Marine Le Pen a lourdement chuté l'autre matin, surEurope 1. La patronne du FN réclamant que le budget de la Défense soit porté à 2 % du PIB, contre 1,5 % aujourd'hui, Jean-Pierre Elkabbach l'interroge sur le coût budgétaire d'une telle augmentation : "Un demi-point de PIB, cela représente combien ?" Déstabilisée, Mme Le Pen hésite, puis finit par répondre : "Un milliard d'euros." Pas de chance, un demi-point de PIB, ce n'est pas 1 milliard d'euros, c'est dix fois plus : 10 milliards d'euros. Si Mme Le Pen estime le PIB de la France à seulement 200 milliards, et non à 2 000 milliards, on comprend mieux qu'elle ait une vision aussi noire de la situation économique de notre pays et préconise des solutions extrêmes pour le sortir de la crise. On comprend mieux aussi qu'en comptant de cette façon les experts économiques du FN parviennent aisément à rééquilibrer les comptes extérieurs et à résoudre le problème de la dette publique.
Pour la défense de Mme Le Pen, ses lacunes en matière de culture économique sont à l'image de celles de la plupart des autres dirigeants politiques, mais aussi des Français en général. Et des jeunes en particulier. Si l'enquête Pisa avait mesuré leurs connaissances en économie, elle serait probablement arrivée à un constat encore plus inquiétant que sur leur niveau en maths, en français, sans parler bien sûr de l'anglais. En 2010, le Conseil sur la diffusion de la culture économique (Codice) avait posé un quiz comprenant une série de questions de raisonnements et de connaissances économiques de base. Note obtenue par les jeunes de 15 à 17 ans : 6,2/20. La note des Français dans leur ensemble n'était en vérité guère meilleure (8,3/20), le pire étant sans doute que la catégorie des diplômés de l'enseignement supérieur n'avait même pas réussi à décrocher la moyenne : 9,8/20. Seuls 44 % des Français (28 % chez les 15-24 ans) savent ainsi que l'Allemagne est le premier partenaire commercial de la France, et seulement 35 % connaissent le niveau de dépenses publiques. Un autre test, de culture financière cette fois, mené simultanément dans plusieurs pays par l'OCDE, est arrivé à des résultats tout aussi peu flatteurs pour la France. "Imaginons que vous placiez 100 euros sur un compte rémunéré à 2 % par an. Combien aurez-vous sur votre compte un an plus tard, une fois les intérêts versés ?" À cette question, seuls 51 % des Français apportent la bonne réponse (102 euros, pour nos lecteurs qui auraient un léger doute), alors que les Britanniques sont 62 %, les Allemands 64 % et les Irlandais 76 % à répondre correctement.
Tout cela n'est guère surprenant compte tenu de l'enseignement économique que les Français reçoivent au lycée. Ou, pour être plus juste, ne reçoivent pas. Michel Rocard avait un jour qualifié cet enseignement de "catastrophe ambulante" et l'ancien ministre de l'Économie Francis Mer, évoqué des "cours de marxisme". Nicolas Sarkozy avait, quant à lui, parlé de "blague". En 2008, l'Académie des sciences morales et politiques avait publié un rapport sur l'enseignement de l'économie au lycée en France, rédigé avec la collaboration de cinq économistes étrangers. Leur conclusion était terrible."Le contenu des enseignements n'a qu'un rapport lointain avec la science économique. La lecture des programmes et des manuels révèle des lacunes graves. On aimerait pouvoir dire que l'élève ne retirera de cet enseignement que peu de bénéfices. Mais même cette conclusion paraît trop optimiste : il est difficile d'écarter l'hypothèse que cet enseignement, inadapté dans ses principes et biaisé dans sa présentation, soit en fait néfaste." Leurs reproches ? Un enseignement trop théorique et général et du coup extrêmement superficiel, trop macroéconomique aussi, faussé idéologiquement enfin, notamment vis-à-vis du marché par nature "défaillant" et de l'entreprise par essence "lieu de conflits", le tout donnant de l'économie en général une vision négative et pessimiste.
À la suite de ce rapport puis d'un audit conduit par Roger Guesnerie, professeur au Collège de France, le gouvernement Fillon avait bien entrepris de moderniser les programmes et les manuels. Mais cette réforme, saluée par les économistes, n'a pu être que très partiellement menée, rejetée en bloc par la très puissante et très active, aussi à gauche que conservatrice, Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses). Qui a dénoncé la main invisible du Medef dans cette tentative de refonte,"remettant en question le projet de discipline, notamment sa dimension de formation citoyenne des élèves". Plutôt que de faire comprendre aux lycéens les mécanismes du marché et de cette "horrible" mondialisation libérale dans laquelle ils vont vivre et tenter de se trouver une place, l'Apses préfère former des citoyens-chômeurs parfaitement armés idéologiquement pour combattre le système. Et pour participer brillamment aux soirées débats organisées par le comité local d'Attac. Mais peut-être un pays a-t-il au fond l'enseignement économique qu'il mérite, et le taux de croissance et de chômage qui vont avec. Le Prix Nobel d'économie Edmund Phelps a affirmé que l'inculture économique des Français coûtait au pays 1 point de PIB par an. Cela fait combien, déjà, Mme Le Pen ?

Rétrospective 2013: le retour des pays développés


L'année aura été marquée par les craintes d'un « tapering » trop violent de la Fed et l'incroyable « shutdown » américain. Mais ces doutes n'auront pas empêché la poursuite du rebond boursier aux Etats-Unis et dans une moindre mesure en Europe. Une revanche économique et boursière sur des pays émergents en proie aux doutes des investisseurs.
"Tapering or not tapering ?" « Bad news are good news »… S’il fallait résumer le sentiment des investisseurs en 2013, on pourrait utiliser cette curieuse formule qui voudrait que les mauvaises nouvelles macroéconomiques soutiennent l’euphorie des investisseurs, la réciproque étant tout aussi vraie. Explication : pour faire redémarrer l’économie américaine et soutenir les marchés mondiaux, la Réserve Fédérale n’a eu de cesse depuis fin 2008 d’instaurer des politiques non conventionnelles, dont les fameux Quantitative easing (QE). Avec le programme QE3 mis en place en 2012, Ben Bernanke n’a pas lésiné sur les moyens :chaque mois, la Fed injecte 85 milliards de dollars dans l’économie américaine via des achats d’actifs. Le 22 mai 2013, c’est la stupeur sur les marchés mondiaux. L’état de l’économie américaine s’améliore et logiquement Bernanke laisse entendre qu’il pourrait réduire ce programme au cours des prochains mois. Le lendemain, la sanction tombe. A Paris, le Cac 40 perd plus de 2% et repasse sous les 4.000 points mais ce sont les Places émergentes qui vont souffrir le plus. Au coeur d’une année boursière tranquille, loin des tourments de 2008 ou 2011, les investisseurs se font peur à nouveau et réalisent que le principal carburant des marchés reste la liquidité fournie artificiellement par les banques centrales. Un nouveau mot a fait son apparition dans le lexique des opérateurs mondiaux : « tapering » pour signifier la diminution graduelle des achats d’actifs tant redoutée !
La baisse surprise de Draghi. Pourtant, les peurs se dissiperont bien vite. Dès la mi-juin, Bernanke fait volte-face, apeuré par la réaction violente des marchés. Il précise qu’il ne relèvera pas les taux d’intérêt tant que le taux de chômage américain ne passera pas sous la barre des 6,5%, prévient qu’il annoncera à l’avance le calendrier de diminution de rachats d’actifs et qu’il n’est pas question de les réduire drastiquement (finalement, le 18 décembre, Bernanke annoncera une diminution de 10mds$ des achats d'actifs mensuels). Les marchés sont rassurés : Docteur Bernanke veille, l’été sera euphorique. Début octobre, la nomination de sa successeur Janet Yellen (qui prendra les rênes de la Fed début 2014), réputée favorable aux politiques accommodantes, rassure les Bourses mondiales. Les politiques dites non conventionnelles sont devenues la norme. Au Japon, le premier ministre Shinzo Abe a entrepris une politique de relance monétaire et budgétaire très offensive (les fameux « abenomics ») qui entretient la faiblesse du Yen. De quoi mettre un peu plus la pression sur Mario Draghi qui a pourtant livré bataille contre les « orthodoxes » de la BCE en imposant les programmes LTRO ou les OMT en 2012 et en abaissant par surprise, jeudi 7 novembre, son principal taux directeur à 0,25%. « Dans le menu QE, les Etats-Unis sont au dessert, mais le Japon ne fait qu’attaquer le plat de résistance et l’Europe n’a même pas encore commencé l’entrée » résument les analystes d’Amundi AM. Preuve que nous sommes entrés depuis 2008 dans une nouvelle ère où l’absence de menaces inflationnistes et la peur de la déflation autorisent le gonflement spectaculaire des bilans des banques centrales.
Une année « bullish » à Wall Street. Dans le lexique des mots à la mode sur les marchés en 2013, le « tapering » a cédé la place début octobre au non moins inquiétant « shutdown ». Pendant la première quinzaine d’octobre, les marchés vont assister, éberlués, à l’incroyable arrêt des activités gouvernementales américaines, faute d’accord sur le relèvement du plafond de la dette publique. Un psychodrame politique dont Obama sortira vainqueur le 16 octobre mais qui renvoie l’image d’une première puissance économique mondiale otage des compromis boiteux trouvés à Washington. Pourtant, ni les craintes du « tapering », ni le « shutdown » ne décourageront Wall Street porté par le rebond de la croissance américaine, les bons chiffres de l’emploi et le retour des flux. Le Dow Jones termine l’année en hausse de plus de 21% à près de 16.000 points (*). Une année marquée par l’introduction en Bourse de Twitter le 7 novembre dernier. L’évènement de l’année à la Bourse de New York aura permis au réseau social de lever plus de 2 milliards de dollars. Quant au Nasdaq (+33% à 4.000 points*), il aura connu sa première introduction d’une valeur française depuis Business Objects en 1994 avec l’arrivée de Critéo, le spécialiste du reciblage publicitaire, qui a levé 280 millions de dollars. De l’autre côté du Pacifique, relevons également la hausse de 50% de l’indice Nikkei à Tokyo (*), portée par la politique de relance de Shinzo Abe.
Europe convalescente. Si la zone euro a continué d’enregistrer une croissance négative en 2013 (-0,4% vs. +1,6% aux Etats-Unis selon Amundi AM), le pire est passé. Certes, les marchés ont éprouvé à nouveau quelques frissons au printemps avec la déroute financière de Chypre et la taxation en urgence des dépôts bancaires pour éviter la banqueroute de l’île mais ni cette affaire chypriote, ni la cacophonie liée au résultat incertain des élections italiennes fin février, n’auront raison du retour de la confiance sur les marchés actions européens. Outre le soutien des banques centrales, les marchés de la zone euro - à l’instar de la Bourse américaine - ont profité du retour des investisseurs déçus par la mauvaise tenue des Bourses émergentes et la chute de leurs devises locales. La forte croissance des pays émergents donne des signes de faiblesse (Brésil en particulier) et les flux abondants qui se sont déversés sur ces marchés au cours de ces dernières années ont commencé en 2013 à revenir aux Etats-Unis et en Europe. L'accord trouvé le 18 décembre sur l'union bancaire européenne devrait également contribuer à raussrer les investisseurs sur l'avenir de la zone euro.
Paris dans le vert. Le 17 décembre, le Cac 40 affichait une progression de 12,5% depuis le 1er janvier à 4.100 points (*). Parmi les hausses annuelles les plus significatives de la Place parisienne, citons le rebond spectaculaire de l’action Alcatel-Lucent de 227% (*). Pourtant à la peine, l’équipementier télécoms profite d’un regain d’intérêt des investisseurs satisfaits par le nouveau plan de restructuration du groupe franco-américain présenté début octobre. De son côté, l’action EDF s’est envolée de 82% (*) après une année boursière 2012 catastrophique, portée par les succès de l’énergéticien français à l’international (contrat EPR en Grande-Bretagne etc.). Idem pour l’action EADS qui grimpe de 85% (*), signe de la bonne santé du secteur aéronautique et d’un constructeur, Airbus, qui aura décroché près de 1.400 commandes d’appareils au cours de l’année. Enfin, Paris n’aura pas été en reste sur le front des IPO avec le succès remarqué de l’introduction en Bourse de Numéricable le 8 novembre, la plus importante depuis 2009 !
Retour des bénéfices ? Pour 2014, la liquidité va demeurer abondante sur les Bourses mondiales. Si les multiples de valorisation ont poursuivi leur rattrapage en 2013 et retrouvé leur moyenne historique (PE autour de 15 pour le MSCI World), il reste beaucoup d’inconnues sur le terrain macroéconomique. Alors que l’économie américaine est repartie (+2,3% attendue l’an prochain), la croissance en zone euro restera poussive (+0,9%). Sauf crise internationale majeure, c’est la capacité des entreprises à générer des profits qui sera particulièrement scrutée. « Pour l’instant, les attentes sont prometteuses avec une progression de 11% attendue aux Etats-Unis et 17% en Europe. Si ces prévisions se réalisent dans un contexte de légère remontée des taux obligataires, cela devrait donner une performance à un chiffre des actions américaines et autour de 12/15% pour les actions européennes » prévient Jean-Marie Mercadal, DG délégué en charge des gestions chez OFI AM. Rendez-vous au premier trimestre 2014…
(*) : Cours arrêtés au 17/12/2013


Blague à part

Blague à part


Une fois encore, François Hollande a été rattrapé par « Monsieur Petites blagues ». Pas de quoi en faire une histoire et encore moins une affaire d'État, direz-vous. On ne serait pas loin de partager cette opinion si notre président n'avait été contraint « d'exprimer ses regrets » (manière humiliante de s'excuser sans perdre la face) au président algérien Abdelaziz Bouteflika, pour la boutade lancée il y a quelques jours devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Puisque l'entourage élyséen avait tenté d'expliquer que la « plaisanterie légère » de François Hollande « n'avait aucun sens concernant l'Algérie », pourquoi exprimer des regrets officiels en dénonçant une mauvaise interprétation ?
La vérité est que François Hollande a bel et bien commis une faute. Il ne faut pas être dupe, bien sûr, de la surexploitation qui en a été faite. En Algérie, on a fait preuve d'une extrême susceptibilité en évoquant un « message de haine » envers les Algériens. C'est évidemment oublier les gages de réconciliation donnés ces deniers mois par l'Élysée. En France, l'opposition en a rajouté sur l'amateurisme élyséen.
Il n'en demeure pas moins que François Hollande s'est lui-même piégé en cédant à sa fâcheuse manie des petites blagues. C'est, chez lui, une seconde nature. Une manière de prendre de la distance avec lui-même et du recul avec sa charge. Sauf qu'on ne peut pas être en même temps un chef de guerre crédible et un amuseur public. Surtout de mauvais goût. On ne peut pas rire de tout, n'importe quand et devant n'importe qui. François Hollande devra bien se résoudre à obéir aux exigences de la fonction.
À juste titre, il fut assez reproché à Nicolas Sarkozy ses fautes de comportement ou ses écarts de langage pour que son successeur soit rappelé à un devoir de solennité. Quitte à déplaire aux sourcilleux vigiles du PS, d'habitude si prompts à fustiger les entorses au « politiquement correct » et qui ont, cette fois, observé un étonnant mutisme. Espérons que cet épisode grotesque conduira désormais François Hollande à toujours s'exprimer blague à part.

DÉFENSE DE RIRE

DÉFENSE DE RIRE


Sa descente, fulgurante, semblait endiguée. Avec une cote d’opinion de 22 %, soit tout de même une large majorité de Français qui désapprouve son action, François Hollande terminait l’année par un timide rebond de 2 %. Pas de quoi pavoiser, ni croire au Père Noël. Et soudain, patatras ! Un trait d’humour au banquet du Conseil représentatif des institutions juives de France, a déclenché une nouvelle polémique. Devant cette vénérable assemblée communautaire où se pressent de plus en plus d’élus républicains, François Hollande a salué Manuel Valls de retour d’Algérie, « sain et sauf, c’est déjà beaucoup ». Il n’en fallait pas plus pour déclencher une polémique de part et d’autre de la Méditerranée. Même si la presse algérienne souligne que « Hollande se moque de l’Algérie devant les Juifs », la réaction d’Alger reste plutôt modérée. Par cette allusion sur l’insécurité, François Hollande, surnommé par le passé « Monsieur petites blagues », colporte un cliché, et foule du pied le résultat de son voyage réussi un an plus tôt où il avait lancé l’idée de « communauté de destin ». D’habitude, le Président est plus fin et caustique. Cons-cient des dommages collaté-raux de son embardée, l’Élysée a publié hier un communiqué. Il y exprime « ses sincères regrets »… « pour l’interprétation »
de ses propos.
Défense d’en rire !

La parole présidentielle

La parole présidentielle


Les propos du président Hollande, prononcés le 16 décembre sur le ton de la boutade lors du dîner du CRIF au sujet de l’Algérie ont provoqué un tollé en France et dans ce pays. "Il en est rentré sain et sauf (Valls) c’est l’essentiel". Un chef de l’Etat s’exprime au nom de la Nation, forgée  dans la tragédie de souffrances indicibles. Sa parole est donc sacrée. Le président de la République, qui exerce le pouvoir d’envoyer des jeunes gens à la mort pour la défense des intérêts de la France ou de l’humanité, se détourne de  sa mission en s’adonnant publiquement à la plaisanterie, c’est-à-dire à la parole légère destinée à provoquer le rire. Nous connaissons depuis une trentaine d’années, une crise de l’institution présidentielle, qui a perdu l’essentiel de ses pouvoirs gouvernementaux, avec le transfert de la compétence monétaire à Bruxelles et du pouvoir normatif – les lois et la réglementation – à Bruxelles mais aussi au Conseil constitutionnel et aux tribunaux. Nous sommes désormais confrontés à une crise de laparole présidentielle, décrédibilisée par l’affaire Léonarda, une répétition de propos incantatoires sur une amélioration la situation de l’emploi qui ne convainc personne, une blague enfin qui oblige le président, c’est-à-dire la France, à s’excuser auprès d’un pays avec lequel nos relations depuis son indépendance en 1962, ont un caractère extrêmement passionnel sinon orageux. L’image de François Hollande ne pourra jamais se redresser en quelques années, tant son passif est désormais imprimé dans l’inconscient collectif des Français. Cela n’exclut d’ailleurs en rien sa réelection en 2017, à la faveur d’un violent courant protestataire et d’un parti républicain déchiré par ses honteuses rivalités nombrilistes. Que serait un grand président en 2017? Une personnalité capable – justement par son comportement et sa parole – de susciter un climat de confiance, de respect et de consensus, assez visionnaire pour piloter le pays dans le naufrage des institutions européennes et la tempête de la mondialisation, de s’appuyer sur un Premier ministre puissant, autoritaire et déterminé à accomplir en son nom l’œuvre de redressement nécessaire.  En trois ans et demi, un tel personnage peut-il émerger et s’imposer dans l’opinion? 
C’est toute la question…

Cote de popularité : François Hollande inverse la courbe


Selon le baromètre Ifop publié dans le Journal du Dimanche, 22% des Français se disent satisfaits du chef de l’Etat.
La fin de l’année semble faire du bien à François Hollande. En effet, les sondages se suivent et se ressemblent plutôt positivement ces dernières semaines pour le président de la République. Il y a dix jours, la popularité du chef de l’Etat avait observé une légère embellie dans le baromètre YouGov pour le Huffington Post et i>Télé. C’est
aussi le cas ce dimanche selon le baromètre Ifop publié dans le Journal du Dimanche. Un petit évènement tant depuis le début de son quinquennat François Hollande sombrait dans les abysses de popularité. Toutefois, pas de quoi beaucoup s’enthousiasmer car les sondages restent à des très bas niveaux.
Plus précisément, selon ce sondage, 22% se disent satisfaits du président François Hollande, une hausse de deux points par rapport au mois dernier. Dans le détail, 78% des personnes interrogées (-1 par rapport à novembre) se déclarent mécontentes "de François Hollande comme président de la République" (38% plutôt mécontentes et 40% très mécontentes) contre 22% satisfaites (20% plutôt satisfaites et 2% très satisfaites).
Selon le JDD, "ce mois-ci, il doit sa petite remontée à une amélioration de sa cote chez les jeunes (+8), les cadres et professions libérales (+3) ". "Mais il reste impopulaire chez les employés (81% de mécontents), les professions intermédiaires (75% d’insatisfaits) et surtout chez les ouvriers (83% de mécontents)" analyse le journal. Enfin selon ce baromètre François Hollande "remobilise un peu à gauche : +5 au Front de gauche; +14 à Europe-Ecologie/Les Verts et +3 au PS".
Enfin, 24% (+1%) des personnes interrogées se disent satisfaites de Jean-Marc Ayrault. Dans le détail, 75% (+1) sont mécontentes de "Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre" (44% plutôt mécontentes et 31% très mécontentes) contre 24% satisfaites (23% plutôt satisfaites et 1% très satisfaites) et 1% (-2) ne se prononcent pas.

Non, ce n'est pas une blague : François Hollande va essayer de changer de politique


Des ministres qui avalent leur chapeau, d’autres qui ravalent leurs convictions, certains qui se taisent ou qui se convertissent au libéralisme… Branle-bas de combat dans les ministères. Selon des observateurs avisés, il y aurait des signes qui indiqueraient que le président aurait enfin décidé de changer de politique et d’opter pour une stratégie plus libérale.
Tout d’abord, le président de la République serait désormais convaincu qu'il va dans le mur. Pas de croissance, pas d’emplois et, plus grave, un risque d’écrasement par les marchés au printemps prochain. D’où une prévision de hausse des taux d’intérêt et la perspective de blocage du marché obligataire… Avec, à la clef, l’humiliation d’être obligé de demander de l’aide à l’Europe et au FMI. La honte.  
Pour la présidence de la République, ce scenario qui était complètement irréel en septembre est devenu crédible depuis le début du mois de décembre. Compte tenu de la grogne sociale, les agences de notation ont prévenu la France que les chances de redressement étaient compromises pour des raisons politiques. C’est à ce moment-là que le Président a acquis la conviction que sa politique faisait fuir les investisseurs (cf l’analyse de Jean-Jacques Netter sur Atlantico). C’est à ce moment-là que du côté de chez Pierre Moscovici on a commencé à s’inquiéter.
A partir de la fin novembre, l’Élysée a donc commencé à reconnaître en privé, que la politique suivie n’était pas la bonne. Les chefs d’entreprises ont multiplié les alertes auprès du chef de l’État. Toutes les occasions étaient bonnes pour lui dire qu'il y avait le feu dans la maison. C’est à ce moment aussi que les personnels de cabinet ont commencé à demander des changements d’affectation. Mais le coup de gong, en forme d’avertissement, a été donné par Bercy qui a confirmé que le manque à gagner fiscal serait de 11 milliards d’euros
En dépit des hausses, le rendement de l’impôt a baissé. Ça veut dire que les contribuables ont commencé a baissé les bras. Trop d'impôt tue l'impôt : le phénomène est archi connu des économistes. Les contribuables qui le peuvent rechignent à travailler plus ou travaillent au black, ceux qui le peuvent partent à l’étranger et ceux qui le peuvent prennent leur retraite etc.
Fort de ce diagnostic, le Président a changé de ton et d’attitude. Il a tout fait pour essayer de calmer la révolte des bonnets rouges, des pigeons et autres déplumés. Il a tout fait pour calmer son Premier ministre dans son ambition de réforme fiscale. Jean-Marc Ayrault a dû avaler son chapeau. On ne touchera à rien et surtout pas aux impôts. Au contraire, le Président a discrètement mais fermement sanctuarisé le crédit d’impôt recherche, le crédit d’impôt compétitivité, et rendu hommage à l’inventivité des chefs d’entreprise français. Dans la foulée, il refuse à son aile gauche tout coup de pouce au smic, pour ne pas abimer encore davantage la compétitivité des entreprises. 
Il invite Benoit Hamon à raboter de sa loi les sujets qui fâchent comme l’obligation pour un patron qui voudrait vendre son affaire d’en informer le personnel et voir s’il y a des repreneurs en interne. En revanche Benoit Hamon est sommé de mettre en lumière tout ce qui va concourir à améliorer la concurrence dans les différents secteurs. En réalité, c’est encore timide. Ce n’est pas en autorisant la vente des lunettes sur internet qu’on va bouleverser la société. Mais c’est un début. Pour Benoit Hamon, c’est compliqué à défendre lui qui a combattu la dérèglementation et le libéralisme qu'il considérait comme une maladie honteuse. Les jours passent. Son voisin de Bercy, Arnaud Montebourg, a cru faire le malin la semaine d’avant en critiquant l’innovation, le progrès technique et la mise en concurrence. Pas forcément dans l’air du temps d’une économie d’offre. Du coup, il est quasiment interdit d’antenne depuis une semaine. 
Quant à Cécile Duflot, qui déteint le triste record d’être le ministre du Logement à avoir le plus asphyxié le secteur de la construction, elle comprend très vite que si elle veut garder son job, il lui faut revenir en arrière. Ce qu'elle fera le week-end dernier en révisant les dispositions de ce projet utopique de GUL, garantie universelle des loyers, qui aurait coûté une fortune à l’État puisque personne n’aurait plus eu intérêt à payer son loyer. Pour couronner le tout, elle va même jusqu’à préconiser un fichier des mauvais payeurs de loyers. Incroyable pour celle qui, dans l’opposition, se battait contre le fichier des surendettés à la banque de France. 
Hier, la surprise du jour a bénéficié aux auto-entrepreneurs. Après avoir essayé de les tuer il y a six mois, voilà que Sylvie Pinel reçoit un rapport qui préconise tout le contraire. C’est-à-dire de leur donner un ballon d’oxygène en leur permettant de vivre et de s’épanouir. Plutôt que de restreindre et de contrôler les auto-entrepreneurs, l’idée c’est d’en élargir le bénéfice.
Ne parlons pas de Marisol Touraine, ministre de la Santé qui reconnait ce que tout le monde savait, à savoir que la gestion de l’hôpital public n’est pas très rigoureuse. Médecins en surnombre, jeu abusif avec les heures supplémentaires, remplaçants qui ne remplacent pas mais qui touchent les vacations. Au total, 500 millions d’euros à récupérer. Pas mal. Si toutes les administrations se mettent ainsi à nettoyer leurs comptes on va peut-être faire des économies. Enfin.
A l’initiative de François Hollande, le gouvernement aurait donc compris que le bon sens est encore le meilleur carburant de l’économie. C’est un peu le miracle de Noël, pourvu que ça dure.