TOUT EST DIT

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vendredi 6 décembre 2013

L’Afrique doit être son propre gendarme

L’Afrique doit être son propre gendarme


Même avec l’aval de l’ONU et de l’Union africaine, l’intervention française à Bangui est une aventure militaire sans lendemain, sans réel soutien et sans guère de justification. La Centrafrique est la plus malheureuse de nos ex-colonies africaines. Elle est sous le joug de bandes armées. Les coupeurs de routes, de bras et de jambes s’y livrent à des exactions. Ces faits suscitent la pitié et la compassion. Impliquent-ils pour autant un déploiement de l’armée française ? Et d’ailleurs, pour faire la guerre à qui ? Nos partenaires européens, eux, restent l’arme au pied. Michel Rocard disait en 1989 que la France ne pouvait pas héberger chez elle toute la misère du monde. Elle ne peut pas non plus être le justicier de toutes les atrocités de la planète.
La France n’a pas d’intérêts stratégiques en Centrafrique. Aucun groupe terroriste ne l’utilise comme base arrière contre nous. Aucun génocide ne s’y déroule. Il y a très peu d’expatriés sur place et les grands groupes français s’en désintéressent. En réalité, ce pays est victime d’une gouvernance en faillite, d’une absence d’Etat de droit, de la corruption généralisée et de la cupidité pour ses mines de diamants, d’or et d’uranium. C’est aux grands pays africains d’y restaurer la loi et l’ordre.
L’Afrique, en plein essor, a beaucoup d’atouts pour être le continent de l’avenir. La première condition est qu’elle prenne en main sa sécurité. La France l’a bien compris qui pousse les forces africaines à prendre très vite le relais de son opération à Bangui. Si le sommet Afrique-France qui se tient jusqu’à samedi à Paris pouvait faire avancer cette cause, il n’aurait pas été totalement inutile.

Hollande saute sur Rennes

Hollande saute sur Rennes


François Hollande est un vrai chef de guerre. Il en a administré une nouvelle preuve mercredi soir. Le président de la République a retrouvé discrètement des élus de gauche au ministère de la Défense pour y parler, non pas de l’intervention en Centrafrique, mais de la contre-attaque en Bretagne. Tels les légionnaires à Kolwezi, François Hollande s’apprête à sauter sur Rennes pour sauver les Bretons.
Le chef des armées a eu le langage martial qu’il fallait pour doper ses troupes : « Moi je suis au travail, vous, vous devez être au combat ». Ses « p’tits gars » revigorés sont retournés dans leur région affronter les bonnets rouges. Ils ne repartent pas les mains vides, puisque le gouvernement fait donner l’artillerie lourde. Deux milliards d’euros seront consacrés au « pacte d’avenir », destiné à redonner du tonus à l’économie bretonne. C’est pas mal, même si c’est moins que les cinq milliards promis à Marseille. Comme quoi, le bruit de la kalachnikov est plus efficace que le son du biniou, même en colère, pour faire bouger l’État.
Les premières réactions ne sont pas à la hauteur de l’effort. Les révoltés du poulet volent dans les plumes de Matignon et les élus de droite ont l’impression de sentir l’algue verte. Le président de la République a choisi les godillots de gauche pour remettre la Bretagne au pas. L’enjeu est électoral. Il faut éviter de rester en rade à Brest ou Lorient.
Alors que la majorité chante joyeusement « ils ont les chapeaux pleins de ronds, vive les Bretons », les autres régions murmurent « elles n’ont pas un rond, les autres sont des c… » Une telle politique revient à favoriser ceux qui hurlent le plus fort ou cassent le plus de péages. La sage Alsace n’a pas peint ses bretzels en rouge pour défendre son TGV ou sa centrale nucléaire sacrifiée. La Bourgogne n’a même pas dit que la moutarde lui montait au nez. Bien mal leur en a pris. La manne élyséenne les ignorera.
En revanche, aucune région ne sera laissée de côté quand il s’agira de trouver les milliards si généreusement octroyés. L’offensive bretonne sera financée à crédit. Mais une chose est sûre : on ne gagne jamais la guerre en tirant à blanc.

Le billet de Michel Schifres dans l'Opinion

Au rapport


La manie est universelle et en plein développement. Sur tous les sujets, la mode est au rapport. On convoque experts et chercheurs et hop, l’affaire est jouée. D’où des conclusions stupéfiantes dont on se demande comment on a pu vivre jusque-là sans les connaître. Apprendre par exemple que le cinéma américain préfère les actrices jeunes, belles, acceptant de se dénuder, est un constat que pourrait faire tout spectateur. Qu’une étude le confirme lui donne du poids. En France, le cynisme aussi se porte bien mais il est autrement plus grave. Un rapport préconise de développer la consommation des seniors. Enfin pas tous, pas les pauvres quand même. Il faut, dit-il, cibler les plus aisés, « seule clientèle solvable ». Ce nouveau gisement est appelé la « silver économie ». So chic.

ENFIN........................................SA PAIX


La prostitution ne connaît pas la crise


Avec 130  milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel dans le monde, la prostitution est une industrie florissante. Et les réseaux mafieux qui se sont fait une spécialité de l’exploitation sexuelle en tirent des profits toujours plus juteux. L’Assemblée nationale vient d’adopter la proposition de loi pénalisant les clients de la prostitution. Si ce texte était voté en l’état au Parlement, le fait de solliciter un ou une prostituée deviendrait un délit, passible d’une amende de 1.500 euros.
Mais les syndicats de police sont hostiles à une telle réforme. Et les professionnelles regroupées au sein du Syndicat du travail sexuel (Strass), qui ont obtenu il y a quelques mois l’abandon du délit de racolage passif, ne veulent pas en entendre parler non plus. A leur sens, elle ne ferait qu’accentuer la précarité et la mise en danger physique des prostituées. Les clients peuvent dormir tranquilles...
Le business de la prostitution
- 150.000 euros : C’est la somme annuelle moyenne rapportée par une prostituée à un proxénète dans un pays occidental.
- 4.000 : c’est l’estimation du nombre de prostituées indépendantes exerçant en France via Internet.
Sources : Fondation Scelles, Capital.

Source : Capital
 Estimation du chiffre d’affaires de la prostitution par pays, en euros.
- Chine : 48 milliards
- Espagne : 18 milliards
- Japon : 15 milliards
- Allemagne : 14,5 milliards
- Etats-Unis : 11 milliards
- France : 2,5 milliards
Source : Fondation Scelles.

Source : Fondation Scelles

Source : Sénat 

Encore un maire qui trébuche sur les Roms


Encore un maire qui trébuche sur les Roms

A Roquebrune-sur-Argens, devant des électeurs excédés, le maire dit tout haut ce qu’il pense des incendies du camp rom. Et n’assume pas du tout.
Le 12 décembre, lors d’un conseil de quartier, le maire UMP se lâche : « Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m’ont mis neuf fois le feu. Neuf fois des départs de feux éteints par le SDIS, dont le dernier, ils se le sont mis eux-mêmes. Vous savez ce qu’ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours ! », l’entend-on dire sur l’enregistrement mis en ligne par Médiapart. Des propos tenus « sous les rires de l’assistance », précise l’AFP, tandis que l’élu conclut : « Les Roms, c’est un cauchemar. »
Indignation généralisée. SOS Racisme note que cette déclaration « s’inscrit dans le mouvement particulièrement inquiétant de hausse de l’intensité des violences racistes et des insultes insoutenables ». La hausse de l’intensité des communiqués de l’association devient particulièrement illisible. Thierry Mandon, porte-parole des députés PS, parle d’un « sale racisme », des mots qui pourraient être considérés à leur tour comme un dérapage.
Pas téméraire
Luc Jousse s’explique. Il s’est trouvé, lors de cette réunion publique, face à « une population excédée par l’immobilisme de l’Etat qui, malgré une décision de justice favorable à l’expulsion des Roms, ne fait rien ». La population, ici dans le Sud de la France comme dans le Nord ou comme en Vendée, comme partout… est excédée par la tolérance de l’Etat et des municipalités à l’égard des Roms. Les médias prêtent plus d’attention à la phrase délictueuse qu’à cette exaspération.
Luc Jousse s’explique ? Oui, et s’excuse, et se défausse : « Ces propos sont des propos de quelqu’un du public que j’ai répétés, en disant bien qu’ils n’étaient pas de moi, et c’est une erreur, je le concède. » Un maire UMP dans toute sa splendeur.
Thierry Mandon demande sa démission. L’UMP ne doit plus accepter « des hommes et des paroles qui la déshonorent. » Une solution – l’exclusion – que pourrait choisir le bureau politique le 11 décembre. Et pour cause, Luc Jousse est visé par une enquête sur des détournements et prises illégales d’intérêt et par une plainte pour escroquerie en bande organisée. Ce n’est pas cela, UMP ou PS, qui déshonore un parti, mais les municipales sont dans trois mois. Le dérapage de Luc Jousse – sur la grand-route du vivre-ensemble – arrive à point nommé.
Autres dérapages
A Toulouse, dans le quartier de Ginestous, trois automobilistes ont perdu le contrôle de leur véhicule le 27 novembre au matin. Un premier véhicule s’est encastré dans une barrière, a été percuté par un deuxième. Alors que la conductrice cherchait son triangle jaune dans le coffre, un troisième est venu l’emboutir. La cause du carambolage, une plaque de verglas capable de couler le Titanic : 17 mètres de long sur 6 de large. Une plaque provoquée, selon la police, par l’écoulement continu d’un robinet… laissé ouvert par les Roms du campement voisin afin d’éviter le gel de la canalisation. Sûrement des familles qui ont « des vrais projets d’intégration », comme dirait Manuel Valls.

QUAND ON N'A PAS LE COURAGE DES SES OPINIONS 
ON NE FAIT PAS DE POLITIQUE.

Les services d’une prostituée peuvent devenir beaucoup plus chers


L’assemblée nationale va aujourd’hui débattre sur le projet de loi visant à protéger et sécuriser les prostitués en France.

La mesure qui suscite le plus de polémique est la pénalisation des clients de prostituées, le texte prévoit une amende de 1500 euros et de 3000 euros en cas de récidive. Un deuxième point important de la loi concerne la possibilité de réintégration des prostitués, chose non négligeable quand on sait que sur les 20000 à 40000 prostituées recensées par le ministère de l’intérieur, seulement 10 à 20 % sont des prostituées dites traditionnelles, les autres étant des immigrées, qui pourront grâce à cette loi obtenir des papiers en France. La députée socialiste Catherine Coutelle, co-auteure de la loi qui veut sanctionner les clients de prostituées nous a expliqué pourquoi cette loi est nécessaire maintenant et comment elle va s’appliquer :
Pourquoi avez-vous lancé ce projet de loi maintenant ?
Cette une proposition de loi, ça veut dire qu’elle vient du parlement, des députés. C’est le résultat d’un travail de 3 ans, depuis 2010 de divers députés de cette majorité comme de l’ancienne, autours de la prostitution et surtout autour de son évolution récente pour les pays occidentaux, qui est que la prostitution est alimentée par la traite des êtres humains, par l’arrivée de personnes prostituées conduites chez nous en France par des réseaux mafieux. Ces réseaux mafieux viennent chercher leurs proies, soit en Afrique, dans des villages en promettant des meilleures conditions de vie, du travail, des formations, soit dans l’Europe de l’Est en Bulgarie, Roumanie ou Albanie, soit pour la région parisienne en Chine. Ce sont des réseaux, qui prennent en charge ces personnes, les amènent et là ces personnes découvrent qu’elles ont des dettes à l’égard des personnes qui les ont faites passer, entre 40000 et 60000 euros. Et la manière de rembourser les dettes, c’est de se prostituer.
Est-ce qu’il y a des chiffres précis ?
Il y a des chiffres officiels, selon le ministère de l’intérieur et les associations il y aurait en France 40000 prostitués, alors qu’il y en a 400000 en Allemagne, qui réglementarise ça. 20000 à 40000 dont 90 % sont des personnes d’origine étrangère, 80% victimes de la traite et 80 % des femmes.
Comment peut-on pénaliser un client si la prostitution est légale en France ?
Nous n’avons pas voulu faire la prohibition, car dans la prohibition tout le monde est coupable, même les prostitués que l’on peut arrêter et emprisonner. Pour nous ce sont avant tout des victimes et les clients sont coupables on peut les arrêter et les sanctionner. Notre esprit n’est pas dans la prohibition, la prostitution reste autorisée, mais le client fait parti de ce système de prostitution. C’est un commerce, un commerce de chaire humaine, un achat d’acte sexuel, un commerce de personne, alors il y a les gens qui fournissent le produit qui sont les mafias, il y a les prostitués et il y a les clients qui demandent ce commerce et donc c’est à eux que nous devons envoyer un signale en disant, qu’en étant un client de la prostitution vous aidez à monter des réseaux et des mafias. Les formes de prostitution sont diverses et variées, il y a la prostitution de rue, il y a aussi beaucoup de prostitution dans des bars, des salons de massage, dans des appartements, dans des hôtels. Il y a différentes formes de prostitution, 80% sont issus de la traite, mais il y a aussi des raisons économiques qui peuvent pousser certaines femmes à se prostituer, mêmes des étudiantes. Le signal est envoyé à tout le monde, la loi s’applique à tout le monde.
Le deuxième point clef de cette loi est la possibilité de régularisation des personnes qui sortent de la prostitution. De quoi s’agit-il exactement ?
Pour nous le principal de la loi c’est deux articles sur 20. Le premier article c’est de lutter contre les réseaux et le proxénétisme y compris sur Internet. Le deuxième volet c’est d’aider les personnes prostituées à sortir si elles le souhaitent. Or comme elles sont étrangères, pour s’en sortir il faut plusieurs conditions, être accompagné d’associations, ça se fait au cas par cas et on sent l’envie de s’en sortir. A partir de là la personne entre dans un parcours de sortie de prostitution et la loi française dit aujourd’hui qu’on attribut des papiers à ces personnes seulement lorsque leur proxénète est condamné, donc un cheminement extrêmement long et chaotique, qui n’aboutit pas. C’est ça que nous changeons, dans un premier temps nous leur donnons temporairement des papier, pour qu’elles puissent vivre en sécurité et pour que les associations aient le temps de travailler avec elles, du point de vue de la santé, de la recherche de travail, de la formation éventuellement, d’un logement etc. Nous donnons un titre de séjour temporaire et une allocation qui s’appelle allocation temporaire d’attente et si le travail se prolonge elle entrera dans un dispositif d’accompagnement pour sortir de la précarité.
Il s’agit bien de légaliser des personnes qui se trouvent en situation irrégulière en France.
Il y a quand même des conditions, il y aura une commission départementale avec le préfet, qui est pour nous l’autorité de l’état. Ce sont quand même des esclaves que l’on a amené dans notre pays, ce sont des victimes. On ne peut pas donner automatiquement à toutes les prostituées des papiers, mais si la personne prostituée fait ce parcours et est accompagnée d’une association à ce moment là il faut sécuriser sa situation en France et lui donner un document qui lui permette de rester là sans que la police lui dise de repartir chez elle.
Comment vous prévoyez de sanctionner les clients sur Internet ?
Nous attendons une mission du ministère de l’intérieur, pour savoir comment faire pour fermer les sites, pour l’instant ça passe par les juges. On n’arrête pas les clients sur Internet, nous sommes allé voir un service que l’on a en France, qui s’appelle « les cyber gendarmes », ce sont des gendarmes dans un centre en France, qui surveille tout ce qui se passe d’illicite en France, la pédophilie, la pédopornographie, le trafic de drogue, le trafic d’armes, les réseaux mafieux, les terroristes, sur Internet il se passe beaucoup de choses. Or aujourd’hui il suffit de taper « escort girl » sur Internet et vous avez des dizaines de noms. On peut faire comme les Suédois, c’est à dire suivre ces personnes qui ont des petites annonces de prostitution et là en suivant les discutions on peut savoir où est le rendez-vous. On le prend alors en flagrant délit et on constate avec la personne qui vient de faire commerce qu’il y a eu un échange d’argent et à ce moment là il y a une amende.

Qui lèvera le gant jeté par les eurosceptiques ?


Les politiciens et les experts allemands et européens commentent largement le rapport rendu public par la Fondation Konrad Adenauer (KAS). Les auteurs envisagent les perspectives des partis de droite aux élections au Parlement européen fixées à mai 2014 et sont en quête de recettes contre l’« épidémie de radicalisme de droite » en Europe.

Selon les auteurs de l’ouvrage Karsten Grabow et Florian Hartleb, les partis populistes de droite « se sont fait valoir pratiquement partout en Europe en tant que force politique sérieuse ». Ils ont réussi, selon les experts, à répandre leur influence dans leurs pays et en Europe en général.
Les forces radicales de droite constituent une menace non négligeable et les partis « solides » sont contraints d’y réagir.
Les partis populistes, est-il indiqué dans le rapport, font en Suisse, en Autriche, aux Pays-Bas, au Danemark et en Finlande partie intégrante du contexte politique. Or, même dans les Etats clés de l’Europe unie les radicaux de droite, par exemple le Front national (FN) français pour le Parti de l’indépendance du Royaume uni (UKIP) ont réussi à se doter du soutien de plus en plus important. 24% des sondés se montrent depuis plusieurs semaines prêts à voter aux élections au Parlement européen pour Marine Le Pen, leader du Front national.
Les experts invitent les conservateurs à s’opposer aux slogans populistes en expliquant les avantages de l’euro, de l’intégration, etc. Or, il est peu probable que les électeurs qui ne font plus confiance aux politiciens y prêtent attention, estime le vice-directeur de l’Institut d’analyse politique et militaire Alexandre Khamtchikhine. 
« Dans le contexte de la crise la réaction des gens ne dépend pas de la propagande de la part des partis traditionnels. D’autant plus que les nouveaux partis gagnent le scrutin vu la méfiance aux partis traditionnels. Cependant, l’élection des radicaux au Parlement ne sera pas une catastrophe, cet organisme n’ayant pas de vastes prérogatives », estime Alexandre Khramtchikhine.
Le membre du Comité du Parlement européen pour les droits civiques le député allemand du parti des Verts Jan Philipp Albrecht l’explique comme suit :
« Les Européens sont pour une large part déçus de la politique, a dit Jan Philipp Albrecht dans une interview. Ils ont l’impression que les joueurs financiers ou les services spéciaux se dressent derrière leurs gouvernements. Les électeurs ne comprennent pas quelle influence pourraient-ils exercer, disons, sur les actes de la Troïka. Il faudrait répondre à toutes ces questions à l’issue des débats sérieux et approfondis. »
Force est de constater : les radicaux européens ont jeté le gant. Y aura-t-il quelqu’un pour le lever .

France, ton école fout le camp !

France, ton école fout le camp !


"Souriez-vous les uns les autres." L'ambiance est devenue si lourde, dans le pays, qu'il y a de plus en plus de bons esprits pour reprendre à leur compte la célèbre formule de Mère Teresa.
Tel est le credo des bien-pensants de la hollandie. De quelques mal-pensants aussi. Du positif ! Du positif ! réclament-ils en sautant sur leur chaise comme des cabris. Ils rêvent tous d'une France qui recommencerait à s'aimer comme c'était le cas il y a encore quelques décennies, quand elle avait le sentiment que le monde entier l'écoutait et la regardait.
Mais chassez le naturel, il revient toujours : sourire n'est pas français. Du moins depuis plusieurs années. Nous ne sommes pas seulement des Italiens de mauvaise humeur, comme disait Cocteau. Nous sommes aussi, depuis l'Occupation, des as de la lettre anonyme et l'autodénigrement est devenu, avec le "blogofiel", un sport national. On s'en veut de n'être plus à la hauteur de notre glorieux passé.
La dernière enquête Pisa de l'OCDE est une nouvelle occasion de nous désoler. Évaluant les cycles éducatifs sur le plan international, elle montre que la France recule encore dans le palmarès mondial des élèves. Ce n'est pas la chute annoncée, non, mais une baisse de forme qui nous relègue dans la moyenne, loin derrière les champions d'Asie. La faute à qui ou à quoi ?
Les "néocons", perroquets de la pensée dominante, nous diront que c'est à cause de l'euro, de l'Europe, du libéralisme, de l'austérité ou de ce capitalisme atroce qui suce le sang des enfants. Les autres dénonceront les enseignants qui n'en peuvent mais, ou bien les technocrates de l'OCDE au service de la mondialisation.
Au lieu de nous replier dans le déni ou de chercher à couper la tête des annonciateurs de mauvaises nouvelles, rebaptisés déclinologues, nous ferions mieux de nous attaquer enfin aux vraies causes de notre lente dégringolade dans les classements internationaux.
Trop d'égalitarisme tue le principe d'égalité. Nous autres Français n'arrivons pas à accepter que, si nous sommes tous égaux, certains le sont, du moins sur le plan des études, plus que d'autres. Malgré les efforts méritoires d'hommes comme Xavier Darcos, le "modèle éducatif français" reste un échec. Une machine à fabriquer de l'exclusion. Ce n'est plus seulement Le Point qui le dit, mais aussi, hosannah, le ministre de l'Education nationale.
Bienvenue au club. Le constat de Vincent Peillon est sans appel. Selon lui, la France "est le pays dans lequel les inégalités sociales et scolaires s'aggravent le plus. On laisse sur le côté 25 % de notre jeunesse". Heureux d'entendre cette vérité proférée par une bouche officielle. "En France, par rapport à 2003, confirme le Pisa, il y a à peu près autant d'élèves très performants, mais surtout beaucoup plus d'élèves en difficulté, ce qui sous-entend que le système s'est dégradé par le bas."
Que faire ? Si c'est pour embaucher encore une fournée de 60 000 enseignants supplémentaires, comme en 2012, la cause est perdue d'avance. Tant il est vrai que notre système est vicié à la base : nous réussissons le tour de force de dépenser plus que l'Allemagne ou la Grande-Bretagne en payant nettement moins nos enseignants, il est vrai beaucoup plus nombreux.
La solution : dépenser non pas plus, mais mieux, en rééquilibrant en faveur du premier degré, qui, chez nous, est désavantagé par rapport aux pays comparables. Sans oublier de réformer et de revaloriser la condition enseignante.
Si nous avons eu tout faux, c'est à cause d'une conception uniquement dépensière de la politique. Du christianisme nos politiciens irresponsables n'ont retenu que le mythe de "la multiplication des pains". L'idéologie du "servez-vous, il y en aura pour tout le monde". A quelques exceptions près, ils appartiennent le plus souvent, à droite comme à gauche, au premier parti de France, le parti laxiste.
Plus l'État dépense, plus il embauche, moins l'intendance suit, et dans le cas du mammouth de l'Éducation nationale, c'est un euphémisme. Ce qui s'y passe est un cas d'école. Une sorte d'apologue démontrant que, contrairement à ce que pensent nos gouvernants, on ne dissout pas les problèmes en les noyant sous l'argent public.
Au lieu de s'en navrer, les thuriféraires du "modèle social français" se félicitent qu'il y ait en France deux fois plus de fonctionnaires sur 1 000 habitants qu'en Allemagne pour un service à peu près équivalent, comme le reconnaissait M. Hollande lui-même lors de sa conférence de presse de l'an dernier. Trop longtemps, quand un problème se posait, au lieu de réformer ce qui devait l'être, nos dirigeants augmentaient automatiquement les dotations budgétaires, avec les déplorables résultats que l'on sait.
De même que les chiens ne font pas des chats, les pessimistes ne font pas des optimistes. Le rapport Pisa nous apprend que la France est l'un des pays où les élèves font le moins preuve de persévérance et où le niveau d'anxiété reste le plus élevé au monde. Un jour, il faudra peut-être instituer des cours de bien-être, mais il n'est pas sûr que l'on trouve des professeurs chez nous...