TOUT EST DIT

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vendredi 29 novembre 2013

"A la fin du quinquennat, il y aura un recul des prélèvements obligatoires" (Moscovici)


Le ministre français de l'Economie Pierre Moscovici a confirmé jeudi soir sur France 2 que les prélèvements obligatoires allaient diminuer en 2017 après s'être stabilisés à partir de 2015. Invité de l'émission Des paroles et des actes, le ministre a assuré:
"Les prélèvements obligatoires maintenant tendent vers la stabilité et seront totalement stables en 2015" (...) "J'ajoute même, l'engagement est fixé dans tous les documents, les lois de Finances qui ont été votées, c'est qu'à la fin du quinquennat, il y aura un recul des prélèvements obligatoires"
Inverser la courbe des prélèvements obligatoires, comme la courbe du chômage
Pierre Moscovici s'est appuyé sur quelques chiffres selon lesquels les prélèvements obligatoires représentaient 42% de la richesse nationale en 2009, 45% en 2012 et 46,1 en 2014. "En 2017, ils seront à 45,8%", a-t-il assuré.
Puis, faisant allusion à l'engagement de François Hollande d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année, que le président entend bien tenir, conforté par la baisse de 0,6% au mois d'octobre, le ministre a précisé:
  "Là aussi" (...) "nous aurons une inversion de cette courbe"
Avant de conclure:
"Quand j'ai parlé de ras-le-bol fiscal, je ne suis pas rentré dans le poujadisme (... ), j'ai exprimé, je crois avec des paroles compréhensibles, ce que beaucoup de gens ressentaient"
Le ministre de l'Economie a évoqué l'engagement du gouvernement, qui figure dans les lois de Finances votées, de faire baisser les prélèvements obligatoires en 2017, après une stabilisation en 2015.
 

Paris (france) 13/11/2013 Interpellation de David van Hemelryck leader de Hollande-Demission.fr

 Paris (france) 13/11/2013 Interpellation de David van Hemelryck leader de Hollande-Demission.fr


EXCLUSIF: Paris (france) 13/11/2013... par ltlnews

Le fût du canon

Le fût du canon


François Hollande ressemble aux Hercule de foire qui s’évertuaient à plier une énorme barre de fer. Soufflant, rougissant, suant, ils y parvenaient sous les applaudissements des badauds. Sauf que la fameuse courbe du chômage résiste, elle, aux efforts du costaud élyséen. Et, même si l’embellie d’octobre lui permet de souffler, rien ne dit que le chômage baissera durablement.
Craignant de décevoir son public, le président de la République a même laissé échapper hier matin que l’inversion « prendra tout le temps qui est nécessaire ». Le ministre de la Défense aurait pu préciser que, ce « temps nécessaire » rappelle celui que met le fût du canon à refroidir, selon Fernand Raynaud.
À peine lâché cet aveu pessimiste, le président a enclenché la marche à arrière pour réaffirmer qu’il est persuadé que la courbe du chômage se mettra à la baisse. Ce nouveau faux-pas en matière de communication met à mal le volontarisme élyséen. Si même le chef de l’État en arrive à se contredire, c’est la preuve d’une certaine gêne au sommet.
L’optimisme affiché par l’Élysée est démenti par quasiment tous les organismes économiques. La France manque de croissance, seul moyen de créer des emplois productifs. Jusqu’à présent le gouvernement a joué la carte des emplois subventionnés pour faire baisser les chiffres de Pôle Emploi. Cette politique génère plus de déficits publics qu’elle ne crée de richesse.
Or, les perspectives 2014 ne s’annoncent guère brillantes. Le FMI table sur une croissance de 1 % en France l’année prochaine, ce qui n’incite guère à l’optimisme en matière de créations d’emplois. Cette prévision est doublement inquiétante pour la majorité, économiquement et électoralement.
La France a promis de continuer sa cure d’austérité. Faute de croissance, l’économie générera moins de richesses, donc moins de rentrées dans les caisses de l’État qui devra serrer un peu plus la vis en matière d’économies et, il faut le craindre, de prélèvements. Tout cela risque de se payer cash en mars aux municipales et aux européennes. 
S’il y a une courbe qui risque de fortement s’inverser, c’est celle des élus socialistes. 
Et cela malgré les mantras présidentiels, scandés sans répit.

Les Français, des malades imaginaires ?

 Les Français, des malades imaginaires ?


La croissance recule au troisième trimestre. Pour certains, une vue de l'esprit...


Le grand défaut des miracles, c'est qu'ils ne se reproduisent que rarement. Même en économie. Mi-août, l'Insee avait annoncé, à la grande surprise des prévisionnistes, une hausse du PIB de 0,5 % pour le deuxième trimestre. Des commentateurs enthousiastes avaient alors salué la formidable prescience de M. Hollande, qui, un mois plus tôt, lors de son intervention télévisée du 14 juillet, avait prophétisé, au milieu du scepticisme général : "La reprise, elle est là." Avec ce + 0,5 % inespéré, preuve était faite que M. Hollande avait raison contre les économistes. Preuve était faite que la Franceétait enfin sortie du tunnel, que la croissance était de retour et que, si elle était de retour, c'était bien grâce à l'efficacité et à la pertinence de la politique économique mise en oeuvre par M. Ayrault. "Le rebond de la croissance conforte le gouvernement", s'était félicité le Premier ministre. Le moins qu'on puisse dire est qu'il ne l'aura pas conforté très longtemps.
Trois mois plus tard, la reprise n'est plus là. Envolée, disparue, introuvable. Il n'y a pas eu de nouveau miracle. Le PIB de la France a reculé de 0,1 % au troisième trimestre (il a progressé de 0,3 % enAllemagne). En cet automne, les illusions s'envolent en même temps que les feuilles mortes et le nombre de plans sociaux. L'économie française est revenue du rêve à la réalité, celle décrite par les économistes et les agences de notation, celle surtout ressentie par les Français : une croissance en panne, une compétitivité qui continue à se dégrader, des déficits publics qui filent et des exportations qui reculent, des emplois détruits par milliers, une consommation à bout de souffle et des investissements en repli.
La bonne nouvelle, à en croire l'inénarrable député socialiste et président de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale François Brottes, c'est qu'on est enfin parvenu à identifier l'origine du mal."L'entretien de la sinistrose" par les médias, "le discours profondément démotivant" tenu par les journalistes, "les choix éditoriaux qui consistent heure après heure à décliner en boucle les seules mauvaises nouvelles". Tout cela nous coûterait très cher, selon M. Brottes, qui cite une évaluation au doigt mouillé de la Banque publique d'investissement - on sait au moins maintenant à quoi sert cette usine à gaz : un point de PIB par an, 20 milliards d'euros, 300 euros par habitant. Rien que ça.
Écoutez bien, Français, ce que vous dit le bon docteur Brottes : le mal dont vous souffrez est d'origine d'abord psychologique, et il n'est pas du tout, comme vous le croyez bien à tort, lié à votre environnement économique. Par exemple à la surdose fiscale, à votre pouvoir d'achat qui baisse et au chômage qui monte. Vous êtes les victimes innocentes des forces médiatiques toutes-puissantes et malfaisantes qui non seulement vous dépriment, mais font de vous des malades imaginaires. Français, ce n'est pas parce que l'économie va mal que vous n'avez pas le moral, mais parce que vous n'avez pas le moral que l'économie va mal. On n'avait rien entendu d'aussi drôle depuis... le 14 juillet et le fameux "La reprise, elle est là" de M. Hollande.

Un Père Noël nommé Jean-Marc Ayrault

Un Père Noël nommé Jean-Marc Ayrault


Les fêtes approchent et le gouvernement multiplie les promesses de cadeaux. Impôts, réformes, écologie... Claire Gallois n'est pas dupe de cet activisme.

Le 19 novembre, le Père Noël a officiellement ouvert son secrétariat pour accueillir la liste des cadeaux aux enfants et Jean-Marc Ayraulta proclamé la magnifique remise à plat de la fiscalité, supposée rétablir la justice sociale. Malheureusement, il y a un âge pour arrêter de croire au Père Noël, et un autre pour ne plus accorder de crédit aux annonces d'un gouvernement qui n'a cessé de se contredire. Nous sommes entrés en politique-fiction. Personne ne sait aujourd'hui ce qui va arriver demain. Nos dirigeants sont devenus des professionnels de la fausse promesse.
L'une des premières, pour endiguer cette crise, fut la baisse des dépenses publiques. Résultat ? Celles-ci ont atteint 1 150 milliards pour 2012 et 1 200 milliards pour 2013. La réforme de la fiscalité n'est que justice si on tient compte du fait que 46 % de la richesse nationale est prélevée par l'État. Ce qui n'est pas "normal", quelle que soit la prétention de M. Hollande à revendiquer ce titre. De toute façon, fusionner la CSG avec l'impôt sur le revenu et les prélever à la source est déjà une arnaque. Disons une injustice, pour ne pas s'emballer. La CSG est un impôt cédulaire, à savoir qu'elle est prélevée par l'Urssaf, quelle que soit la situation de famille, au taux de 7 % pour chacun - et quel que soit le revenu de la personne imposée. Alors que l'impôt sur le revenu tient compte de différents éléments, situation de famille, pension alimentaire ou autres dégrèvements légitimes. Les fusionner revient à payer plus et à appauvrir encore davantage ceux qui gagnent le moins. 

La gauche est aussi moribonde que la droite

Le pauvre Ayrault, obligé de relayer la voix de son maître, défend "un objectif de simplification, un objectif de clarification, une réforme de compétitivité". Ce qui nous épargne momentanément, c'est la stratégie du "demain on rase gratis". Chaque fois que François Hollande se targue d'une décision gouvernementale, il dit toujours, et l'air réjoui : "Cela prendra le temps nécessaire" ou, pire, "le temps du quinquennat". La première étape fiscale commencera en 2015 par inscrire le projet dans la nouvelle loi de finances. Suivie de "rencontres avec les partenaires sociaux", puis de débats au Parlement. "Le temps d'établir un nouveau modèle français", dixit Ayrault, on en a honte pour lui, de ce modèle qu'il tente de maquiller. Et il n'est pas en bonne santé.
La plupart de nos élus pensent davantage à leur conquête du pouvoir qu'à l'intérêt du pays. Ils abdiquent devant la moindre difficulté à conduire une réforme si elle peut compromettre leur élection. Voici venir le temps de la dispersion des meilleures volontés. La gauche est aussi moribonde que la droite. Son seul code de la route, c'est marche avant-marche arrière. Écotaxe, Leonarda, croissance, chômage, nucléaire, écologie et socialisme opposés - la notion de progrès, de croissance, s'efface devant un avenir lointain. Le temps de souffrir. Ou de rêver à un autre avenir, au cas où ce gouvernement reviendrait sur son manque de courage ou son incompétence, on ne sait pas. Puisque la seule solution serait de faire des économies, y compris sur les maroquins auxquels ils sont tous accrochés comme des pendus à leur corde. Puisque chaque réforme - que ce soit celle des retraites, celle du millefeuille territorial qui coûte une fortune, du cumul des mandats, des mille et une commissions totalement inutiles, établies pour caser des copains - ne débouche que sur incohérence ou rivalités internes. Madame Thatcher disait : "Le socialisme ne dure que jusqu'à ce que se termine l'argent des autres." Heureusement qu'elle n'a plus la parole.


Jospin, mauvais génie de Hollande


La France porte le terrible fardeau des années Jospin, quand la croissance était au rendez-vous.


Quatre pour cent de croissance annuelle, un baril de pétrole dix fois moins cher qu'aujourd'hui, un euro deux fois moins fort face au dollar, un excédent commercial de la France avec l'Allemagne : si François Hollande fait des rêves économiques, ils doivent ressembler à celui-là. Une telle conjoncture semble hors de portée à la France de 2013. L'alignement des planètes nous a-t-il jamais été aussi favorable, depuis l'homme de Neandertal ? "Que ne ferions-nous si les vents nous étaient aussi cléments !" marmonne le président en se réveillant, retrouvant la réalité et une France corsetée par la croissance zéro. Réduire les déficits, comprimer la dépense publique, rétablir la compétitivité, tout cela se ferait sans difficulté. Exactement comme la Suède et le Canada, exemples maintes fois cités, l'ont fait.
La France a pourtant connu cette conjoncture il y a moins de quinze ans. De 1998 à 2000, le pays bénéficie d'une série de facteurs incroyablement favorables. L'euro touche son point bas, en octobre 2000, à 82 centimes d'euro pour 1 dollar. L'or noir atteint lui aussi son nadir à 10 dollars le baril, contre 100 aujourd'hui. L'Allemagne est engourdie comme un boa qui a avalé un mouton, elle digère péniblement la réunification, elle a perdu sa compétitivité et les "Ossies", habitants des nouveaux Länder, nous achètent massivement des Renault... Le monde entier est porté par les promesses de la "nouvelle économie", la presse titre sur la croissance perpétuelle et la fin du chômage... En 2000, la croissance du PIB atteindra 3,9 % en France, comme dans la plupart des pays développés.
C'est la gauche qui est au pouvoir, à la suite d'une des décisions politiques les plus saugrenues depuis Neandertal, la dissolution de l'Assemblée nationale. Le gouvernement dirigé par Lionel Jospin profite d'une situation comme il n'y en a pas deux par siècle. Et il n'en fait rien. Pis, il dégrade tous les fondamentaux du pays. Au point que la plupart de nos difficultés actuelles ont leur origine à cette période : si la France de Hollande n'a plus de marges de manoeuvre, c'est parce que celle de Jospin les a gaspillées, quinze ans auparavant. Exactement comme les héros du conte des "Trois souhaits", qui dilapident les voeux que leur offre une fée charitable.
Malgré la fée croissance, la dette française ne baisse pas entre 1997, où elle compte pour 59,4 % du PIB, et 2002, à 59 %. Sur la même période, la zone euro réduit la sienne en moyenne de 6 points de PIB. Hors zone euro, c'est encore plus spectaculaire : le Royaume-Uni perd 12 points de dette, la Suède, 20. L'écart entre la France de Jospin et ses voisins est tout aussi saisissant en matière de déficit. En 1997, nous sommes dans la moyenne des déficits de la zone euro. En 2000, au plus haut du cycle, notre solde budgétaire est encore négatif de 1,5 % du PIB, tandis que nos voisins sont à l'équilibre en moyenne, comme les pays de l'OCDE. Ce déficit persistant est d'autant plus étonnant que les impôts atteignent alors presque 45 % du PIB. Un record que l'on doit au ministre des Finances de l'époque, Dominique Strauss-Kahn. Et qui ne sera battu que par Pierre Moscovici, cette année.
Une seule explication à ce tableau atterrant : l'équipe Jospin a dépensé sans cesse et à tout propos. La dépense publique est passée de 53 % de la richesse nationale en 1997 à... 53 % en 2002. Aucun changement, alors que le PIB a progressé de 15 % sur cinq ans ! Sur la même période, la Suède réduit sa dépense de 5 points de PIB. Et l'on n'a jamais vu un gouvernement dépenser autant avec aussi peu de résultats pour le pays. L'ouverture des vannes n'a même pas permis à Jospin d'atteindre le second tour de l'élection présidentielle, en avril 2002.
Les dizaines de milliards sont utilisés d'abord à augmenter considérablement la fonction publique. Elle voit ses effectifs progresser de 8,5 % sur la législature. Un bond sans égal. À créer ensuite des emplois aidés par centaines de milliers, sous la direction de la ministre de l'Emploi, Martine Aubry. Et à financer les 35 heures avec des allégements de charges, enfin.
Autant d'actions qui hypothéqueront le futur jusqu'à aujourd'hui : les budgets postérieurs sont contraints par l'embauche de fonctionnaires surnuméraires, les emplois jeunes sont financés par des prélèvements qui étouffent l'économie réelle, et le "choc de compétitivité" à l'envers que provoquent les 35 heures plombe l'économie nationale pour des années. Le tout se faisant sous le paravent de l'union monétaire naissante, qui confère l'impunité aux mauvaises politiques dans toute l'Europe du Sud, car elle fait diminuer les taux d'intérêt. L'Espagne utilise cette caution allemande pour souffler l'une des plus grosses bulles immobilières de tous les temps, la Grèce pour avancer l'âge de la retraite et la France pour diminuer le temps de travail hebdomadaire. Dix ans plus tard, ces politiques inconséquentes déboucheront sur la crise de l'euro et sur l'anémie persistante de l'Europe du Sud, France comprise.
Si Hollande fait des cauchemars économiques, ils doivent ressembler au gouvernement de Jospin et de ses lieutenants.

Monsieur Hollande joue au bonneteau

Plutôt que d'aborder la réalité en face, le président lance des débats comme autant de bouteilles à la mer. Une agora permanente dont les télés se repaissent.

Ça pourrait être le titre d'une pièce de Feydeau, mais non, c'est à la télévision que ça se joue. Le principe est simple : quand ça va mal, que les choses tardent à s'arranger, que l'impopularité et la colère commencent à gronder, un gouvernement peut toujours trouver une façon de brouiller les pistes pour faire diversion. Cela ressemble fort à cette "arnaque" qui fleurissait autrefois dans les rues au son de "Où qu'est-y ? Où qu'est-y ?".
Il fallait, pour que ça marche, un manipulateur (le bonneteur) professionnel qui faisait tourner les trois cartes ou les trois gobelets cachant les dés. Il était assisté de "barons", ses complices, chargés de rabattre les clients et de faire le guet. Enfin, bien entendu, des badauds, à la fois naïfs et joueurs, étaient indispensables. Dans sa version moderne et politique, on aura reconnu dans ces trois rôles monsieur Hollande et son gouvernement, les médias complices, en particulier à la télévision, et le "bon peuple" de "gogos" : nous tous, toujours prêts à tout gober.
La télévision a remplacé le gros carton autour duquel se réunissaient les passants. On commence par les mettre en confiance en distribuant quelques gains au début, puis, petit à petit, on accélère la manipulation, les complices intervenant de plus en plus, jusqu'au moment où les parieurs ne s'y retrouvent plus du tout, incapables de deviner où se cache la carte ou le dé qu'on est pourtant persuadé d'avoir suivi attentivement.

Faites vos jeux, mesdames et messieurs !

On en sort complètement embrouillé et perdu avec pour seule certitude le sentiment de s'être fait avoir. C'est un peu devenu notre sport national depuis la victoire de la gauche, il y a 18 mois. Faisant le constat d'une certaine impuissance à progresser, le gouvernement en est réduit à lancer régulièrement de grands jeux de bonneteau politiques et idéologiques. Il s'agit, avant tout, de proposer des débats, dont on sait qu'ils n'auront aucune incidence sur les enjeux concrets qui n'offrent, eux, aucune marge de manoeuvre. Ainsi, face aux déficits, au chômage, aux fermetures d'usines, à la panne de l'investissement, à la reprise qui tarde à venir, on lance, depuis des mois, des "débats" autour d'immenses chantiers législatifs.
Triomphe, devenu un classique, au moment où le "peuple de gauche" découvrait que monsieur Hollande ne pourrait pas répondre aux espoirs soulevés par sa victoire, on lançait l'opération "mariage pour tous", qui fut un succès dépassant, lui, toutes les espérances. Aujourd'hui, avec les Bonnets rouges, le ras-le-bol fiscal, la montée des idées FN dans les classes moyennes, il fallait trouver d'urgence de quoi surmonter la grogne. On mesure l'extrême lassitude que semble atteindre une opinion que même le Hollande bashing ne parvient plus à distraire. Alors on a trouvé la "mise à plat" de la fiscalité, débat qui est supposé nous tenir jusqu'aux présidentielles de 2017... Où qu'est-y ? Où qu'est-y ? L'impôt sur le revenu, la CSG, le prélèvement à la source, la remise en cause des niches fiscales, les 37 milliards de subventions pour les retraites des fonctionnaires, la baisse des charges, la réduction des dépenses publiques, la préservation du modèle social français, la TVA sur les importations et celle sur le made in France... Faites vos jeux, mesdames et messieurs ! Dans le même temps, comme il faut bien trouver des sujets différents pour les trois chaînes d'information continue, LCI, i>Télé et BFM, on lance le débat sur la pénalisation de la prostitution et la taxe de 1 500 euros dont devra s'acquitter le client pris "la main dans le sac". On attend le débat, chez Taddeï, nous annonçant que finalement, si ça se trouve, les deux sujets n'en font qu'un.

Retraite chapeau : les ressorts d’une indignation

Retraite chapeau : les ressorts d’une indignation


Nouvelle affaire de retraite chapeau. Cette fois, c’est le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, qui est dans le collimateur. Motif de la colère au sein de l’entreprise, de l’étonnement à l’extérieur, le montant de ladite retraite : 21 millions d’euros…
Finalement, Philippe Varin aura calmé les esprits en renonçant au pactole. Calmé les esprits ? Pas tout à fait. Car cette (nouvelle) affaire fait des vagues. Au point qu’Arnaud Montebourg envisage de légiférer sur cette question des indemnités versées aux patrons qui quittent leur poste. Il ferait sans doute mieux de réfléchir à un changement de nom de son ministère. Le Redressement productif, ça vous a désormais un air – et même un refrain… – de publicité mensongère. Mais, curieusement, personne ne songe à s’en prendre à lui !
M. le ministre estime juste et normal que le dirigeant de PSA ait renoncé à cette fabuleuse indemnité, qu’il juge indécente. Et se félicite, de ce fait, de sa « régulation par le scandale ». Ah ? Il y a des domaines où le scandale a du bon ? Faudra que les socialistes nous en dressent la liste…
En attendant, à la prochaine incartade des patrons, il faudra, tonne le ministre, lé-gi-fé-rer. On ne sait pas qui fixera le montant décentdes indemnités. Sans doute pas le gouvernement qui, malgré ses effets d’annonce, n’a jamais baissé les salaires des ministres. Il est vrai que le Conseil constitutionnel a jugé que c’était contraire à la Constitution. Et puis le principal n’était-il pas que l’annonce génère un capital sympathie dont nos gouvernants manquent plus encore que du reste ?

Sommes astronomiques
Quoi qu’il en soit, on ne voit guère les raisons – si l’on excepte l’envie, ce vieux ressort humain – qui justifient un tel scandale. Oh ! certes, la somme apparaît quelque peu disproportionnée, surtout en une époque de crise, et de difficultés pour l’entreprise qui peuvent donner à craindre à ses employés.
Mais, après tout, cette somme colossale correspond à ce que l’entreprise met de côté à cet effet. Or, plus que le montant de la somme, ce qui apparaît réellement choquant, c’est que l’on puisse ainsi verser des indemnités à un homme qui quitte l’entreprise parce qu’il n’a pas réussi à la redresser, c’est-à-dire qu’il a failli dans sa tâche. Il est vrai que cette considération ne saurait être mise en avant par nos politiques, qui auraient, trop souvent, crainte de la prendre pour eux.
On notera que Philippe Varin, qui part après moins de cinq ans à ce poste, ne se retrouve pas tout à fait à la rue. Dans ce milieu, on est toujours administrateur de ceci, et membre de cela. Et puis il ne devait pas épuiser chaque mois un salaire qui, même amputé, depuis 2011, de sa part variable, dépassait tout de même le million. Il est d’ailleurs patent qu’il renonce à 21 millions non sans que, on le suppose, cela le chagrine, mais sans que ça ait l’air de l’affecter outre mesure.
Mais tout cela – indignation comprise ! – n’enlève rien à la légalité du système. D’après des chiffres relativement récents, ce sont 761 dirigeants qui bénéficieraient actuellement d’indemnités de ce type. Choquant ? Peut-être. Mais personne ne dit rien de ces types, genre Zlatan ou Ribéry, qui, pour taper dans un ballon, flirtent avec les dix millions par an…

Idées fausses
Et puis l’indignation a aussi bon dos. En renonçant à ce bonus, Philippe Varin a assuré « comprendre » les réactions, mais préciser qu’elles « reposent sur des idées fausses ».
Et effectivement, ainsi que le relève, avec une tête un peu plus froide, notre confrère des Echos, le dirigeant de PSA ne devait toucher de cette somme que 300 000 euros par an. C’est certes confortable. Mais c’est aussi après impôts. C’est-à-dire charges sociales, impôts, contributions exceptionnelles et surcotisation. Qui font que, en définitive, l’Etat touche sans doute plus de la retraite chapeau que le dirigeant concerné.
On comprend que certains ministres soient pressés de régler le dossier.