TOUT EST DIT

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mardi 19 novembre 2013

Jours absurdes

Jours absurdes


En novembre, il y a cent ans, près de Constantine en Algérie alors française, naissait Albert Camus. Peu d'hommages officiels, pas de rétrospectives à Beaubourg ou à la Grande bibliothèque… Tant mieux, il n'aimait guère cela. Camus, le réconciliateur de mémoires dont la voix d'airain nous manque si fort quand quelques bandes de nervis fascistes conspuent notre histoire, quand TF1 manipule les sifflets, quand le commentaire prend toujours le pas sur l'information. Et aussi quand les intellectuels, si prompts d'ordinaire à vampiriser les médias, se taisent face à la progression des idées de l'extrême droite européenne qui gangrènent nos valeurs. C'est cette importation-là qu'il faut arrêter plutôt que de valser avec les Autrichiens du sulfureux et pangermaniste FPÖ.
Camus le Nobel, la jonction de l'intelligence et de la sensibilité. Camus qui sans répit affirmait le primat du respect de l'homme quand, indignes, nous le bafouons au cours d'une semaine qui pue tellement que l'on voudrait ne plus respirer. N'avons-nous d'autre recours que d'exhumer la conscience révoltée de l'écrivain pour redonner du sens à Voltaire, à Rousseau, à Montesquieu ?
Ainsi donc nous serions prêts à piétiner l'Homme, le premier, le révolté, le pestiféré, l'étranger, le condamné à sans cesse remonter la pierre mal équarrie de Sisyphe ? L'homme, ce fil d'Ariane, tissé de larmes et de sang, de la vie trop brève de Camus, de toute son 'uvre raccourcie par le destin. De la grande figure morale d'une génération antistalinienne qui refusait de se soumettre à un système. Le gamin qui jouait au foot dans les rues d'Alger, le poète de Tipasa qui a tellement mieux fait grandir notre France aujourd'hui au bord de la crise de nerfs que les tentations frontistes qui la traversent et la minent de fausses rumeurs, de mensonges et d'intolérance.
Camus, l'intellectuel libre, l'éternel insoumis qui écrivait encore et toujours contre l'injustice. Camus que l'on a tenté de récupérer en mettant dédaigneusement les fastes du Panthéon au service de l'identité nationale. Tout l'art de Camus, comme il le disait lui-même à propos de Kafka, c'est de nous obliger à le relire. Sans doute pour mieux nous faire percevoir l'absurdité du monde.

“La liste de la honte de la troïka”

Les discussions entre le gouvernement grec et la troïka des créditeurs internationaux (UE, BCE, FMI) devaient reprendre ce 18 novembre à Athènes. Elles avaient été suspendues la semaine dernière, sans qu’un accord ait été atteint. Celui-ci est nécessaire pour le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide à la Grèce.
Les deux parties doivent parvenir à un accord sur la réduction du déficit budgétaire, estimé à au moins 1,3 milliards d’euros, d’ici la prochaine réunion de l’Eurogroupe, le 9 décembre.
Le gouvernement a dressé une liste de mesures d’austérité supplémentaires qui permettraient, selon lui, de parvenir à cet objectif, rapporteEleftherotypia :
la réduction des dépenses des administrations, la fusion et la suppression de certaines agences de l’Etat, les coupes dans les dépenses de certaines autres et la lutte contre les fraudes fiscales et aux assurances sociales.

Assurer lors d'un premier rendez-vous amoureux, ce n'est pas inné ! Faut-il être à l'initiative de cette soirée ? Faut-il l'embrasser dès le premier soir ? Voici les résultats d'une étude Elitedating qui devrait vous permettre d'aborder votre prochain rendez-vous nettement plus zen !


Beaucoup d’hommes se posent pas mal de questions sur ce qu’attend une femme lors d’un rendez-vous amoureux. Pour y voir plus clair, voici quelques pistes élaborées suite à une enquête Elitedating sur la perception de chacun.
L’initiative
Décider d’un premier rendez-vous, proposer une date, un lieu, bref, être à l’origine de ce moment à deux, ça doit venir de l’homme. C’est ce que pensent 58,7% des mecs sondés et côté femmes, le résultat est clair : 97,3% d’entre elles pensent que l’homme doit être à l’initiative du premier rendez-vous.
L’importance du premier rendez-vous
Pour  52,2 % des hommes, le premier rendez-vous est un moment important, mais il n’est pas décisif, car il ne présage pas l'avenir de la relation. Les femmes sont quand même 33,9 % à considérer que ce moment peut donner le ton d’une future histoire d’amour.
Les hommes aiment les classiques pour un premier rendez-vous : 52,1% pensent à inviter madame à boire un café, 29,1% envisagent le resto et ils sont seulement 2,6% à vouloir aller au restaurant.
Les attentes de chacun
Les attentes des hommes et des femmes sont plutôt différentes puisque 28,9% des hommes veulent être charmés, ce qui est assez logique, chez les femmes, l’humour a une place importante. Elles sont en effet 27% à vouloir rire lors du premier rendez-vous.   Du côté des sujets de conversations, tant les hommes (55,5%) que les femmes (70,6%) souhaitent parler d’eux : des centres d’intérêt, des passions…
La conclusion
Au moment de payer l’addition, 73% des hommes veulent payer tandis que les femmes préfèrent partager la note : elles sont 57,6% à préférer cette solution.
Lorsqu’il faut se dire au revoir, les hommes se montrent finalement assez timides selon cette étude : 68,7% opteront pour un simple baiser sur la joue et 20% opteront pour les lèvres si le rendez-vous c’est bien passé.
Ils prendront souvent l’initiative de recontacter la personne (52,9%) qu’ils veulent revoir, 41,4% d’entre eux enverront un sms pour remercier de la façon dont s’est déroulé le premier rendez-vous et les femmes ont davantage tendance à attendre d’être recontactées (20,4%).
Messieurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

L’économie de la zone euro peine à repartir


La zone euro est à nouveau au bord de la récession. La semaine qui s’achève a été saturée de nouvelles macroéconomiques et les résultats économiques de l’union monétaire ont une fois de plus déçu les investisseurs et les analystes. Le PIB trimestriel est encore en baisse en glissement annuel et augmente d’un symbolique dixième de pourcentage par rapport au trimestre précédent. La situation sur le marché du travail, la pire de toute l’histoire de l’union monétaire, n’incite pas non plus à l’optimisme avec le chômage qui touche une personne sur huit.

Le taux d’inflation annuel dans la zone euro s’est ralenti en octobre en passant de 1,1 % en septembre à 0,7 %. On constate les mêmes rythmes d’inflation dans l’ensemble de l’UE. Eurostat signale qu’il était de 0,9% le mois dernier contre 1,3 % un mois plus tôt alors que l’objectif pour l’union monétaire est de 2 %. Dans les pays aux prises avec la crise de la dette, les prix restent stationnaires et accusent même un certain fléchissement. C’est pour cette raison que les données publiées ces derniers temps sur la croissance des prix à la consommation, sont plus que modestes, estime Daria Jelannova, vice-directrice du département analytique de la société d’investissement Alpari :
« C’est la preuve que la reprise économique est particulièrement lente et même absente pour ne rien vous cacher. La dévaluation de l’euro serait dans ce contexte l’unique moyen de muscler ce processus et c’est ce qui a été fait en réduisant le taux d’escompte de la BCE. La situation reste néanimois très précaire, à en juger par les statistiques relatives au PIB publiées jeudi. Nous constatons un accroissement trimestriel excessivement bas de l’ordre de 0,1 % et une chute annuelle de 0,4 %. »
La croissance de l’économie allemande, la plus grande de la zone euro, a été divisée par deux en passant à 0,3 % contre 0,7 % au deuxième trimestre. La dynamique de la production industrielle a augmenté de 2 % en août mais a chuté de près de 1 % un mois plus tard. Les économies de France et d’Italie sont toujours en récession et leur PIB a chuté de 0,1 % au troisième trimestre. La situation stablement déplorable sur le marché du travail de la zone euro n’est pas faite non plus pour arranger les choses, ajoute Daria Jelannikova :
« Selon les dernières données, le chômage touche en moyenne 12,2 % de la population de la zone. C’est un taux assez élevé mais il atteint le seuil critique dans certains pays comme la Grève qui accuse un taux de 27,3 %. Une nouvelle tranche de crédits s’impose dans ce contexte et on demande à la Grèce de précéder à une nouvelle compression des emplois. »
Cette situation a amené la BCE à concevoir des mesures dites d’assouplissement quantitatif par analogie avec celles qu’on applique aux États-Unis. La BCE pourrait introduire un taux d’intérêt négatif sur les dépôts, a déclaré le directeur du régulateur financier Mario Dragi. Cela signifie que les banques seront en fait sanctionnées pour déposer leurs fonds chez le régulateur au lieu de les investir dans l’économie. Le cours de l’euro chuterait, estiment les experts. Or, c’est précisément ce dont la zone euro a actuellement besoin, dit Alexandre Nazarov, directeur adjoint du département analytique de Gazprombank :
 « C’est précisément en septembre-octobre que l’euro a commencé à monter sérieusement, ce qui explique sans doute la précarité des données macroéconomiques. En effet, les articles fabriqués en Europe sont devenus trop chers pour le reste du monde. »
Les espoirs d'une prochaine reprise économique se sont à nouveau dissipés à l’annonce des récentes statistiques. Les experts de la plupart des grandes sociétés d’investissement estiment que le PIB de la zone euro n’excédera guère 0,5 % l’année prochaine.   

Assassinat de JFK : le point de vue exclusif d'un prix Pulitzer


La CIA a dissimulé ses liens avec Lee Harvey Oswald, ce qui eu pour conséquence que beaucoup ont commencé à soupçonner les services spéciaux d’avoir participé à l’assassinat de John F. Kennedy. C’est ce qu’affirme Anthony Summers, prix Pulitzer, journaliste et écrivain, qui a fait sa propre enquête sur l’assassinat du président américain et a écrit le livre Not In Your Lifetime. Il évoque ses conclusions et ses découvertes  dans un entretien exclusif à La Voix de la Russie.

LVdlR : À quelles conclusions vous a mené votre enquête ?
« Je rejette totalement l’idée que l’Union soviétique ait participé d’une manière ou d’une autre à l’assassinat de John F. Kennedy. On peut également balayer un éventuel concours de Fidel Castro. Évidemment, il avait un mobile. Plusieurs fois, les services spéciaux américains, et surtout la CIA, avaient tenté de le faire chuter. Il est facile de supposer que Fidel Castro ait voulu devancer cela. Cependant, j’ai questionné de nombreux témoins des évènements du 22 novembre 1963, j’ai examiné de nombreux documents et je suis arrivé à la conclusion que l’assassinat de JFK a surement été organisé par la mafia. Concrètement, par deux chefs de la mafia, qui n’avaient jamais été autant persécutés que sous Kennedy, peut-être avec la participation de l’opposition cubaine anti-Castro. »
LVdlR : Dans votre livre, vous avez mis le texte entier d’un document confirmant que la CIA avait interrogé Lee Harvey Oswald à son retour de Russie. Pouvez-vous nous dire à quelles conclusions vous êtes arrivés en étudiant ce document ?
« Tout d’abord, il faut rappeler que la guerre froide battait son plein. En octobre 1962, il y a eu la crise des missiles de Cuba. Cette période était tendue et dangereuse. À ce moment, aucun Américain ne pouvait aller en Russie, en revenir et vivre tranquillement après. Tous ceux qui revenaient d’Union soviétique étaient soigneusement interrogés par la CIA. C’était monnaie courante.
Et voilà qu’arrive Lee Harvey Oswald, qui a servi dans une base aérienne de laquelle les États-Unis envoyaient des avions de reconnaissance en Russie. C’était un simple soldat, mais il en savait tout de même beaucoup. Il a alors décidé d’aller en URSS. Il a ensuite vécu et travaillé tranquillement à Minsk, s’est marié avec une Soviétique et est revenu au pays avec sa femme et un enfant. Que s’est-il alors passé ? Bien sûr, il a passé un grand nombre d’heures, et peut-être même de jours, à répondre aux questions de la CIA. On l’a peut-être même menacé de le mettre en prison. C’est que, selon ses propres mots, il a livré son pays, il a transmis des informations sur les avions de reconnaissance U-2 aux Russes. La CIA s’est tout de même débrouillée pour que Lee Oswald ne soit plus interrogé. Il a alors vécu tranquillement au Texas. C’est totalement invraisemblable. Dans mon livre, j’ai méticuleusement examiné toutes les circonstances : que s’est-il passé lorsque Lee Oswald est revenu aux États-Unis ? A-t-il été interrogé tout de même ou non ? Y a-t-il des documents prouvant qu’il y a eu un interrogatoire ? Mais qu’est-il arrivé ensuite ? Je pense qu’on lui a donné le choix : soit aller en prison, soit collaborer avec la CIA et faire ce qu’on lui demande. Alors, tout devient clair.
L’année précédant l’assassinat de JFK, il a commencé à soutenir Fidel Castro. Selon les données officielles, il soutenait vraiment sincèrement sa politique. À mon avis, il est très probable qu’on ait fait de lui un simple rouage imperceptible de la grande machine des services de renseignement américains, qu’il ait été utilisé comme un instrument de propagande contre Cuba. Et quelle que soit la personne qui ait assassiné le président, Lee Oswald a été relié à cet assassinat et Jack Ruby, à son tour, a tué Lee Oswald. Et il était préférable pour la CIA de se tenir à l’écart, afin que personne ne sache qu’elle avait un quelconque lien avec Lee Oswald. C’est comme lorsqu’un homme cache à sa femme qu’il est allé au baseball la veille au soir et que la femme, apprenant le mensonge, mais ne sachant pas tout, pense qu’il a une maîtresse. Dans le cas de la CIA, il est évident que l’agence a caché des informations sur ses liens avec Lee Oswald, et ce mensonge innocent montre manifestement que la CIA peut mentir sur des choses beaucoup plus sérieuses et dangereuses. En conclusion, depuis des dizaines d’années, le peuple américain est convaincu que leurs services spéciaux sont impliqués dans l’assassinat de John F. Kennedy. Je pense que c’est très peu probable.
LVdlR : Pourquoi la House Select Committee on Assassinations (la commission d’enquête de la Chambre des représentants des États-Unis pour les assassinats) n’a-t-elle été créée qu’en 1976, 13 ans après l’assassinat de John F. Kennedy ?
 « À ce moment, lorsque la commission du Congrès a été créée, l’Amérique entrait dans une période de doute. Je pense que lorsque la commission Warren a commencé à enquêter sur l’assassinat de Kennedy, les Américains vivaient encore dans le monde doux et confortable d’Eisenhower. Les citoyens croyaient les autorités, tout était bien. J’ai été tout simplement horrifié de voir que les médias américains ont fait si peu pour enquêter sur l’assassinat de JFK. C’est que c’est leur travail. Cela a poussé le journaliste de la BBC que j’étais à l’époque à s’intéresser à ce problème de façon autonome. Les citoyens croyaient le gouvernement et la commission d’enquête était menée par le président de la Cour suprême. Personne ne doutait du fait que le FBI avait fourni tous les documents qu’il possédait à la commission Warren. Mais, ensuite, les gens ont commencé à soupçonner quelque chose. À la fin des années 1960 et dans les années 1970, une époque de doute véritable a débuté. Des doutes ont commencé à naître chez les opposants à la guerre au Vietnam, des doutes qui sont devenus encore plus forts après le Watergate. Il est soudainement devenu clair qu’il ne fallait pas faire confiance à la CIA et au FBI, qu’ils avaient caché même à la commission Warren le fait qu’ils avaient essayé d’attenter à la vie de Fidel Castro. Une période de doute a donc commencé. Cela a amené à la création de la House Select Committee on Assassinations, qui a conclu qu’il y avait une conspiration contre Martin Luther King et que, probablement, et je souligne « probablement », JFK a été victime d’une conspiration. »     

En guerre contre le peuple

En guerre contre le peuple  
Le pays légal est parti en guerre contre le pays réel. On le savait depuis longtemps ; et la preuve décisive en aura été l’affaire du « mariage pour tous » qui sacralise le mépris de la réalité, et de l’ordre. Mais le pays réel n’en peut plus. Partout la contestation, la colère, la désespérance aussi de « la France qui se lève tôt » se manifestent avec une intensité croissante. Jusqu’à devenir insurrectionnelles. A quoi le pouvoir n’oppose que sa surdité volontaire.
Jean-Marc Ayrault a juré vendredi que « sa main ne tremblait pas », manière de dire à ceux qui voient les portes de leur avenir se fermer que leur angoisse n’infléchira pas sa politique d’asphyxie fiscale et de mise au pas socialiste. Du président de la République au dernier des sous-ministres, c’est collectivement qu’ils en assument la responsabilité. La France n’a pas besoin d’un remaniement ministériel ou d’une dissolution de l’Assemblée, mais d’un vrai chef d’Etat, à la tête d’une nation souveraine dégagée de l’autre dictature qui nourrit celle du PS : celle du pouvoir « européo-bancaire ».
Ainsi Najat Vallaud-Balkacem a-t-elle pu déclarer, alors que les forces vives de la France se révoltent les unes après les autres, que « la solidarité fiscale est de retour en France ». Invoquant le « portrait social 2013 » publié par l’INSEE, elle note avec gourmandise que la part des prélèvements dans la réduction des écarts de niveau de vie a augmenté de 2 points entre 2011 et 2012, passant de « 35 à 37 % ». En clair : le rabotage des revenus des plus aisés permet de les rapprocher davantage du niveau de vie des plus modestes ; avant redistribution, le niveau de vie moyen des 20 % les plus riches était 7,6 supérieur à celui des 20 % les plus pauvres, après redistribution, le multiplicateur tombe à 4.
Mais que les plus riches soient moins riches (rêve de tout régime socialiste avec sa Nomenklatura protégée) ne garantit pas que les pauvres soient moins pauvres. A force de prélèvements et d’insécurité fiscale, la situation devient au contraire intenable. Les recettes fiscales de 2013, en hausse sur le papier, sont en chute libre. Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, avoue 5,5 milliards d’euros de moins que ce qui était prévu. La faute à la « conjoncture », selon lui : moins un milliard de TVA en raison d’une consommation en berne, moins quatre milliards d’impôt sur les sociétés (les carnets de commandes et chiffres d’affaires sont en chute libre), et même l’impôt sur le revenu, pourtant fortement augmenté, perdrait 500 millions cette année. Gilles Carrez (UMP) parle même de 3,1 milliards de moins par rapport aux prévisions initiales de la loi de finances.
Mais, comme le commente un site de conseil pour l’épargne, aujourd’hui « réduire ses revenus devient la première des niches fiscales » : c’est vrai pour les professions indépendantes. Mais on note aussi la baisse du recours des services à la personne, sur lesquelles les charges pèsent lourdement. Le Bulletin d’André Noël de ce lundi énumère pour les moins fortunés « l’exil fiscal intérieur » qu’est le travail au noir, le troc, les « monnaies parallèles », toutes les parades trouvées par une population lasse de voir annoncer un fantasmagorique retour de la croissance alors que leur portefeuille se vide à coups de prélèvements obligatoires. A quoi s’ajoutent les innombrables plans sociaux et licenciements : 17 000 emplois en moins dans le seul secteur marchand au troisième trimestre.
Samedi, avec quelque trois ou quatre mille camions bloquant les routes de France, les choses auraient pu tourner très mal. Il ne s’agit là que des petits patrons et camionneurs mobilisés par un syndicat minoritaire, l’OTRE(Organisation des transporteurs routiers européens) qui espéraient encore la veille mobiliser 1 500 ou 2 000 camions. Ils se sont levés contre cette écotaxe que le gouvernement, dont « la main ne tremble pas », entend peut-être revoir un peu, mais qu’il ne consent pas à supprimer malgré les milliers d’emplois en jeu et le scandale de la privatisation de sa collecte au profit d’Ecomouv. Ces barrières grises qui barrent les routes avec leurs batteries de caméras sont comme l’incarnation de la pression fiscale. L’agression de trop. Les camions ont levé leurs barrages filtrants samedi soir mais leur puissance est là, manifeste : demain ils peuvent tout bloquer ; Paris et Rungis. Et demain, c’est le 2 décembre, avec une grève des routiers.
Il ne se passe pas de jour sans qu’une catégorie de la population se dresse avec l’énergie du désespoir : les courtiers de mutuelles de santé, les magasins de proximité, les ambulanciers, les poney-clubs, les restaurateurs, les travailleurs frontaliers contraints de quitter leur assurance-santé privée pour verser leur écot dans le puits sans fond de la sécurité sociale.
Face à cela, la réponse peut-elle être seulement d’ordre économique ? Certes non ; nous sommes face au règne de l’absurde qui accompagne l’ordre renversé.

Atomes crochus

Atomes crochus


Hier, le rouge a été mis pour François Hollande ! Pas celui des bonnets de la révolte bretonne, mais du tapis officiel, ostensiblement déroulé sous ses pieds par les dirigeants israéliens à son arrivée à Tel-Aviv. François Hollande a été accueilli par Shimon Peres et Benjamin Netanyahu, respectivement président et Premier ministre de l'état hébreu, en « grand ami » d'Israël. Une amitié singulièrement renforcée par l'attitude de fermeté affichée par la France sur le nucléaire iranien. C'est peu dire qu'Israël s'est découvert des atomes crochus avec Paris depuis que l'intransigeance française, l'autre semaine, à Genève, a engendré le report d'un accord entre le « groupe des 5+1 » et l'Iran.
Même si les mobiles des uns et des autres ne sont pas totalement identiques, il y a, au moins pour le moment, convergence d'intérêts. Pour Israël, il ne saurait y avoir la moindre brèche dans laquelle s'engouffrerait Téhéran pour se doter de l'arme atomique. Pour la France, il s'agissait de faire enfin entendre sa voix à Genève en refusant de cautionner le jeu devenu trop conciliant des États-Unis avec l'Iran. Et cela pour des raisons économiques.
Reste qu'à se montrer trop solidaire des Israéliens, quand ses prédécesseurs gardèrent plus de distance, François Hollande pourrait compliquer sa tâche sur le dossier israélo-palestinien, où il espère bien peser en profitant d'un moindre engagement américain. D'autant plus qu'on sait la propension de Netanyahu à abuser de la crédulité de ses « grands amis ». On se souvient qu'en visite en France, il avait transformé une cérémonie d'hommage aux victimes de Mohamed Merah en un meeting électoral jugé « incorrect » par l'Élysée.
Raison de plus pour que Fraçois Hollande adopte une attitude équilibrée pendant son voyage au Proche-Orient. Pour cela aussi, le chef de l'État a dit, dès hier, attendre des gestes d'Israël sur la colonisation. Inflexible sur l'Iran, il entend l'être également sur un nécessaire compromis israélo-palestinien. La crainte est simplement que Netanyahu ne l'écoute… que d'une oreille !