TOUT EST DIT

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samedi 26 octobre 2013

Passage à l’heure d’hiver ? Et s’ils “décalaient” aussi leurs Conseils de ministres !


En reculant nos montres d’une heure dimanche, on va finalement simplement rattraper le décalage introduit par rapport à l’heure solaire : donc retour au monde réel. Mais ce qu’ils aiment, eux, c’est changer les choses : “que ça bouge”, que ça bouge tout le temps, “le changement c’est maintenant”, le changement c’est tout le temps… Mais c’est épuisant ! Et pourquoi est ce qu’ils ne changeraient pas leur Conseil des ministres ?
Chaque mercredi, ils se réunissent à l’Elysée. Et chaque mercredi ils nous pondent de nouveaux textes, de nouvelles lois, de nouvelles mesures, de nouveaux décrets, de nouvelles circulaires ! Rien que cette année, ils ont fait voter 39 lois au Parlement ! Oui trente-neuf, rien que ça, après avoir examiné plus de 35 000 amendements !
C’est comme ça que s’incrémente le grand mille-feuilles de la Bureaucratie : chaque mercredi ils pondent des textes dont la France n’a absolument pas besoin : elle a besoin de respirer et de créer des entreprises, elle a besoin de créer des emplois mais elle n’a pas besoin de tous ces textes, de toute cette paperasse, de toutes ces lois !
Faites le calcul pour mesurer l’ampleur du désastre : il y a un mercredi par semaine, et 52 semaines. Donc ils se réunisent 52 fois par an. Et 52 fois par an — ils ne peuvent s’en empêcher, c’est dans leur nature — ils accouchent de mesures non seulement inutiles mais totalement néfastes pour la France.
Un Conseil des ministres par trimestre ce sera bien suffisant !
En nous obligeant à changer d’heure, ils nous forcent bien à changer le rythme de nos vies. On devrait donc de la même manière les forcer eux aussi à changer leurs habitudes en décalant le rythme de leurs Conseils des ministres : non plus un tous les mercredi mais un par mois, ou même tous les trimestres ! Mais un seul, et ce sera bien suffisant ! Ça leur donnerait le temps de réfléchir un peu plus, et de travailler davantage la qualité de leurs textes. Et, surtout, ça nous laissait respirer. Et déjà ça, ce serait une divine surprise.
Au bout de quelques mois, les Français se diraient : “tiens, c’est bizarre, on ne les entend plus, ils ne font plus rien, et tout marche beaucoup mieux” ! Car en fait non seulement on n’a pas besoin d’eux mais ils sont nuisibles. Chaque fois qu’il y a un problème, ils se réunissent un Conseil des Ministres, disent que l’État va le résoudre, et pondent une mesure absurde – alors que c’est eux qui sont le problème.
Le 36e qui nous le dit l’a dit tous les mercredi, 52 fois par an !
Et n’allez surtout pas croire que j’en veuille particulèrement à ce Gouvernement-là. Le deuxième gouvernement Jean-Marc Ayrault est le trente-sixième gouvernement de la Cinquième République.
• 36 Gouvernements qui nous ont dit, tous les mercredi, 52 fois par an :
“on est presque sorti du tunnel”.
• 36 Gouvernements qui nous ont dit, tous les mercredi, 52 fois par an :
“on va règler les retraites”.
• 36 Gouvernements qui nous ont dit, tous les mercredi, 52 fois par an :
“on va règler l’éducation”.
• 36 Gouvernements qui nous ont dit, tous les mercredi, 52 fois par an :
“on va régler le chômage”. etc.
Non seulement ils ne règlent rien le mercredi, mais ils encrassent la France en l’enfermant dans une camisole idéologique et bureaucratique qui la paralyse. Donc un Conseil par trimestre, ce sera bien suffisant !
Je sais bien que ça n’arrangerait pas les journalistes qui n’auraient plus rien à dire, et que donc ça ne se fera pas. Mais je pense que ce serait pourtant LA grande réforme indispensable : parce qu’elle tuerait – dans l’oeuf – le grand mille feuille bureaucratique. Au cœur même du dispositif où se crée la grande boursouflure Étatique qui étouffe la France. Sans parler des effets collatéraux extrêmement bénéfiques que cela apporteait en obligeant les médias à nous parler d’autre chose et à trouver des sujets plus intéressants que leur petit théâtre !

Chômage : pour Hollande, le compte à rebours est lancé

Les mauvais chiffres de septembre accentuent la pression sur le président à moins de trois mois de l'échéance fixée pour inverser la courbe du chômage.

 Le nouveau record de septembre accentue la pression sur François Hollande à moins de trois mois de l'échéance qu'il s'est fixée pour inverser la courbe du chômage, mais le président n'en démord pas et assure être "sur le chemin". Sur août et septembre, le nombre de chômeurs a augmenté au total de 10 000, "c'est encore trop, mais il y a une évidente décélération par rapport à ce que nous constations (il y a) un an, où le chômage augmentait de 30 000 à 40 000 par mois", a commenté le président depuis Bruxelles.
En septembre, le nombre des demandeurs d'emploi sans activité a bondi de 60 000, franchissant un nouveau record (3,29 millions) en métropole, contre - 50 000 en août. Une hausse en partie imputable au bug du mois d'août, quand une partie des chômeurs n'avaient pas été relancés par SMS et étaient sortis des listes. Avec ceux qui ont travaillé à temps réduit et l'outre-mer, Pôle emploi recensait au total fin septembre 5,1 millions d'inscrits.

Ne pas se "décourager" (Ayrault)

Mais en dépit de ce record et le compteur qui s'accélère, le gouvernement continue de voir une issue favorable, malgré le scepticisme. "Ce n'est pas pour nous un prétexte pour nous décourager", a assuré vendredi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lors d'un déplacement à Eaubonne (Val-d'Oise) pour faire un bilan d'un an d'emplois d'avenir. "Au premier trimestre, il y avait 1 000 chômeurs de plus par jour, au deuxième 600 et au troisième 200", a-t-il relevé.
Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre du Travail Michel Sapin avait mis en avant que "le gros du chômage, c'était au début de l'année". "Malhonnête", rétorque le président de l'UMP Jean-François Copé, pour qui on ne peut "parler d'une confirmation detendance à l'amélioration alors que le mois de septembre illustre une dégradation brutale du marché de l'emploi". Il a jugé la communication du gouvernement "indécente, alambiquée et donc incompréhensible".

"Nous n'y sommes pas encore" (Hollande)

Alors que François Hollande estimait en septembre être "tout près du but" sur l'inversion de la courbe du chômage, il a admis qu'à ce stade "nous n'y sommes pas encore". Le "bilan", a-t-il insisté, ne pourra être fait qu'en janvier 2014, quand les chiffres de décembre seront connus. À la question "Êtes-vous toujours convaincu que la courbe va s'inverser avant Noël ?", le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a répondu de son côté "oui" vendredi dans un entretien à Ouest-France. "L'objectif, c'est l'inversion de la courbe du chômage à la fin de l'année. Nous, nous y croyons et nous nous battrons pour cela", a-t-il dit.
Pour le gouvernement, l'inversion s'appréciera sur plusieurs mois. Mais, selon le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, "on est en train de traiter l'écume des choses, on est en train de traiter des courbes de chômage et pas du nombre de chômeurs". Refusant que le débat soit réduit à "un commentaire mensuel", il a réclamé une plus forte mobilisation des "acteurs" face au chômage et a lancé une "alerte" face au "danger pour la démocratie".

Pessimisme des experts

Du côté de Force ouvrière, le scepticisme est aussi de mise. Évoquant une amélioration "en trompe-l'oeil" le mois dernier, le syndicat relève que "l'aggravation continue de la situation de l'emploi est malheureusement confirmée", et réclame une autre politique pour "retrouver de la croissance et soutenir l'emploi". Pour Éric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la politique de l'emploi du gouvernement, axée sur les contrats aidés (320 000 contrats aidés classiques depuis janvier et 70 000 emplois d'avenir), est bonne. "Mais c'est plutôt la politique macro qui n'est pas bonne" et empêche la création d'emplois dans le privé.
L'économiste estime que le gouvernement a le "devoir d'y arriver et d'y croire", mais ne voit pas d'inversion durable de la courbe, relevant qu'il peut y avoir un ou deux mois de baisse. Il concède toutefois : "On peut se tromper dans nos prévisions."


Michel Sapin : "Le chômage augmente toujours..., mais moins vite"

Le ministre du Travail a admis que le chômage était "trop élevé", précisant toutefois que "le gros, c'était au début de l'année", lorsqu'il y avait "1 000 chômeurs de plus par jour".

"Je veux que le nombre de chômeurs diminue" : "C'est ma responsabilité, puisque je suis au pouvoir, puisque je suis ministre, j'agis pour que le nombre de chômeurs baisse", a déclaré le ministre. Pour lui, "les ministres sont d'abord là pour commenter la réalité, la regarder en face et la modifier, la faire bouger. Si un ministre était uniquement là pour faire des commentaires et ne pas agir, ce n'est pas la peine". Enfin, "il n'y a aucune raison que les clubs de foot soient exonérés" de la taxe à 75 %, car "quand un effort est demandé, (il faut) que ce soit pour tous", a-t-il dit. 

Le ministre du Travail Michel Sapin a admis vendredi que le chômage était "trop élevé", tout en notant qu'il augmentait "beaucoup moins vite" qu'en début d'année. "Le chômage continue à augmenter globalement", mais "beaucoup moins vite", a déclaré le ministre sur RMC/BFM TV. "Il est évidemment très élevé, il est évidemment trop élevé", a-t-il ajouté. Toutefois, "le gros du chômage, c'était au début de l'année", lorsqu'il y avait "1 000 chômeurs de plus par jour", "ensuite au mois de juin, on est arrivé à 500 par jour" et "aujourd'hui, nous sommes à moins de 200 par jour, c'est toujours trop, mais vous voyez bien quelle est la direction dans laquelle nous allons", a poursuivi le ministre.
"Si je regarde cela de mois en mois, les choses ralentissent, mais si je dis le chômage ralentit, je dis qu'il y a encore des chômeurs" et "tant qu'il y a une personne de plus au chômage, moi, ça ne me va pas", a-t-il poursuivi. "Aujourd'hui, il baisse pour les moins de 25 ans, et cela fait cinq mois consécutifs", a aussi noté Michel Sapin. Quant à l'inversion de la courbe du chômage promise par le gouvernement d'ici à la fin de l'année, ce "n'est pas un pari", "c'est un objectif", a-t-il répété.

Woerth, fusible ou Calimero ?

Woerth, fusible ou Calimero ?

Déjà lourdement plombé dans deux affaires, Éric Woerth se retrouve au cœur d’un autre dossier. L’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy serait soupçonné d’avoir considérablement allégé la facture fiscale de Bernard Tapie, après l’arbitrage rendu à propos d’Adidas.
L’accusation ne pouvait tomber plus mal. Jeudi et hier, Éric Woerth a été entendu devant la Cour de justice de la République, ce qui n’a rien de réjouissant pour un ancien ministre. Là aussi, il est soupçonné de largesses envers les acheteurs de l’hippodrome de Compiègne, vendu en dessous de sa valeur. Si les petits cadeaux entretiennent l’amitié, ils deviennent vite empoisonnés quand on est ministre.
Comme dans l’affaire Bettencourt, Éric Woerth se défend comme un beau diable. Tout en refusant de « balancer » ceux qui auraient pu l’amener à de telles pratiques, l’ancien ministre tente de s’en sortir seul. Ce rôle de fusible lui colle à la peau et explique son acharnement à se défendre. Reste, évidemment, une autre hypothèse : cet homme serait une espèce de Calimero. Comme le héros de dessin animé, ce gentil bonhomme serait affligé d’une poisse terrible. Et, comme dans le monde politique on est du genre superstitieux, on fuit comme la peste ceux qui ont la « scoumoune ».
Il y a l’autre option, privilégiée par les magistrats qui ont transformé Eric Woerth en balle du flipper judiciaire : ces affaires dissimuleraient des financements douteux.
Ce soupçon est d’autant plus pesant que l’on retrouve, une fois encore, le nom de Bernard Tapie accolé à celui d’un ancien ministre de Nicolas Sarkozy. « Nanar » a quelque peu perdu de sa flamboyance, mais il demeure toujours aussi embarrassant pour ses amis politiques. Tels les grands artistes, il a eu ses périodes : rose sous Mitterrand, bleue avec Sarkozy. Sautant d’une fortune à une infortune, il rebondit alors que les « maladroits » qui l’approchent dérapent. Mais tout cela se déroule dans une entêtante odeur d’argent.
Éric Woerth, quelles que soient les conclusions de ses déboires judiciaires, n’aura pas su prendre de la distance envers des amis affairistes. Cela prouve aussi que les liaisons dangereuses entre argent et politique sont loin d’avoir disparu.

Les maires PS claquent la porte

Les maires PS claquent la porte

« Mort aux cons »


Rien ne va plus au sein du Parti socialiste. En l’espace de deux jours, deux socialistes ont claqué la porte de leur parti et rendu leur tablier.
Mercredi, c’est Philippe Esnol, maire PS de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), qui a envoyé sur les roses le Parti socialiste pour rejoindre le Parti radical de gauche (PRG). Une décision radicale qui fait suite à « de profonds désaccords avec la direction du PS d’une part, ainsi qu’avec un certain nombre de décisions et de déclarations de membres du gouvernement d’autre part », a déclaré dans un communiqué Philippe Esnol. Très critique envers ce « parti d’apparatchiks incapables de se faire élire localement et qui s’autorisent à donner à tout le monde des leçons de morale empreintes de pathos sentimental et victimaire pour mieux servir leurs intérêts personnels », Philippe Esnol a conclu dans un dernier tweet par un « Mort aux cons ! » très explicite.
Le lendemain, jeudi, c’est David Derrouet, maire PS de Fleury-Mérogis (Essonne), qui envoyait à son tour balader le Parti socialiste parce qu’il s’estime « trahi » par la politique « dramatique » de François Hollande et du gouvernement.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase du maire de Fleury-Mérogis ? La loi de finances 2014 que le gouvernement s’apprête à faire voter la semaine prochaine. « Elle est pire que celle de 2013 », explique David Derrouet, lui reprochant notamment de ne pas s’attaquer à la finance spéculative, contrairement aux engagements du candidat Hollande. Lequel François Hollande, comme on dit dans les dialogues de Michel Audiard, « n’a pas fini de tourner quand on mettra les cons en orbite »…
Et David Derrouet (qui se présente aux municipales de mars prochain mais ne pourra donc plus revendiquer l’étiquette PS) d’assumer et d’ajouter : « Je préfère perdre en ayant gardé mes convictions que de gagner sur une trahison ».

L’État pillard !


L’Assemblée vient de voter une augmentation des prélèvements sociaux sur l’épargne des ménages : PEA, PEL et assurance-vie. Afin de financer la Sécurité sociale, de façon doublement rétroactive, les revenus de cette épargne réalisés à la sortie des plans ou à la fin des contrats seront taxés uniformément à 15,5 % à partir du 26 septembre 2013, première rétroactivité et quelle que soit l’année de la plus-value. Auparavant, on tenait compte du taux en cours alors : deuxième rétroactivité.
Cette mesure est l’indice d’un gouvernement aux abois et prêt à tous les expédients. Elle est doublement stupide sur le plan économique. Elle est, d’abord, injuste et immorale.
Comme d’habitude, le gouvernement justifie ce qu’il fait par l’héritage qu’il a reçu de la majorité précédente et par son souci de prendre aux riches pour donner aux pauvres. Or, d’une part et de l’aveu même de la députée socialiste Valérie Rabault, cette taxation supplémentaire touche « une épargne pour les ménages les moins aisés », et d’autre part, elle procède d’une politique qui accentue les prélèvements plus qu’elle ne cherche des économies.
C’est ce gouvernement qui a élevé, par idéologie, le remboursement de l’avortement à 100 %, augmentant la dépense de 13,5 millions d’euros pour la porter à 70, afin de financer un acte dont on peut contester le caractère médical et s’étonner qu’il soit ainsi financé par la solidarité des assurés sociaux et des contribuables, notamment de ceux qu’il révulse. On pourrait aussi rappeler l’AME, super-CMU « à condition d’être en situation irrégulière », ou la CMU-C qui attribue le bénéfice du remboursement pour des traitements auxquels renoncent ceux qui sont au-dessus du seuil de ressources, mais ne peuvent pas s’offrir une complémentaire. À force d’appliquer le principe injuste de la discrimination positive et de vouloir donner plus à ceux qui ont moins, on finit par donner plus à ceux qui font moins. C’est ainsi qu’on va punir la fourmi d’avoir travaillé et économisé pour continuer à financer toutes les cigales de France. Je n’ai pas dit : « françaises ».
La rétroactivité inscrite dans la loi de financement de la Sécurité sociale est particulièrement scandaleuse. Elle témoigne d’abord d’un rare mépris à l’égard des agents économiques que sont les épargnants et les contribuables. C’est une insulte à leur intelligence et une atteinte à leur liberté, puisqu’ils ne pourront pas agir avant que la mesure s’applique. C’est donc une tricherie de l’État envers les particuliers. J’espère, pour ma part, qu’un recours déposé auprès du Conseil constitutionnel permettra d’acter le caractère général de ce principe inséparable du contrat social et que seuls des brigands peuvent ne pas respecter.
En plus d’être immoral, ce projet de loi est anti-économique. C’est une manière de décourager l’épargne qui est le carburant des investissements et, avec le travail, l’un des moyens de s’enrichir, si j’ose ce gros mot au pays gouverné par les amis des cigales, consommatrices et assistées.
Comment imaginer qu’un peuple, dont récemment encore le ministre du Budget planquait son argent en Suisse, accepte qu’on taxe rétroactivement les gains déjà réalisés de son épargne en lui lançant à la figure et sans rire que c’est « pour harmoniser »? Je crois au contraire que le peu d’harmonie qui subsistait et que les chiffres du chômage (60 000 chômeurs, 2% de plus en septembre) détériorent davantage aujourd’hui même, va voler en éclats. Les fourches vont à nouveau se lever et les valises se préparer. Lorsqu’un gouvernement devient chaque jour plus imbuvable, n’est-il pas salutaire de le cracher ?

Hollande : « Je n’suis pas bien portant »

C’est en 1934 que le chanteur Gaston Ouvrard interpréta pour la première fois sur la scène d’un music-hall ce qui devait être son plus grand succès. Quelques amateurs connaissent encore les paroles loufoques de Je n’suis pas bien portant : « J’ai la rate/Qui s’dilate/J’ai le foie/Qu’est pas droit/J’ai l’pylore/Qui s’colore/J’ai l’gésier/Anémié/L’estomac/Bien trop bas » et le refrain :« Ah bon Dieu qu’c’est embêtant d’être toujours patraque !/Ah bon Dieu qu’c’est embêtant je n’suis pas bien portant ! »

La chanson et son auteur bénéficiant d’une longévité exceptionnelle, notre dernier comique troupier se fit encore applaudir une dernière fois dans son uniforme de tourlourou et son air fétiche lors d’une émission de Guy Lux en 1971.
Propulsé sur le devant de notre scène politique à la suite de la double défaillance des deux vedettes qui devaient figurer à l’affiche, le premier président comique de la Ve République a pris l’habitude de chantonner ces derniers temps sous les lambris de l’Élysée, sur de nouvelles paroles et la même musique, une version modernisée de Je n’suis pas bien portant, dont Boulevard Voltaire, qui a pu se la procurer, est heureux de vous offrir l’exclusivité :
« J’ai l’chômage/Qui s’propage/Le courage/Qui fout l’camp/Les sondages/Désolants. J’ai l’PS./Qu’est en baisse/Le Désir/D’pire en pire/ Ségolène/Qui s’démène/Manuel Valls/Au pinacle/Mais Ayrault/À zéro/Les impôts/Bien trop gros », etc.
Le refrain est resté celui d’Ouvrard. Oui, François Hollande est bien patraque et ce n’est pas demain qu’il sera bien portant. La grotesque gestion par le chef de l’État de l’affaire Leonarda n’a fait que précipiter le discrédit où celui-ci s’enlisait depuis des semaines. Car il y a un moment que, pour lui, les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent, comme dit une autre chanson.
Non seulement les deux courbes que le Président et ses conseillers surveillent comme le lait sur le feu, celle du chômage et celle de l’impopularité, ne s’inversent pas, mais elles poursuivent leur inexorable montée parallèle dans un contexte où tout le reste baisse : prestige de la France, autorité de l’État, production, pouvoir d’achat. L’État, à bout de ressources, ne cesse d’inventer de nouvelles taxes qui soulèvent de telles réactions qu’à peine instaurées elles sont retirées, ce qui oblige à créer d’autres impôts qui suscitent naturellement les mêmes oppositions et désormais les mêmes révoltes et à reculer devant la colère, les menaces et désormais les actions des catégories et des individus concernés. Les agriculteurs, les ouvriers, les chômeurs, les retraités, les classes moyennes, et jusqu’aux Bretons, sont entrés en dissidence. La majorité se fissure, les ministres font mine d’interrompre leurs disputes le temps d’un Conseil puis reprennent aussitôt leurs querelles, les écologistes multiplient les pieds de nez au gouvernement où ils siègent, les députés et les sénateurs socialistes bravent les consignes et certains vont jusqu’à repousser les projets du gouvernement, les élus comme les battus claquent la porte du PS. Et voici qu’il faut repartir en guerre contre l’hydre du djihadisme dont on s’était un peu vite targué d’avoir coupé les têtes. Ah bon Dieu qu’c’est embêtant…
Encore le Président a-t-il dans son malheur la chance qu’une réforme de circonstance ait réduit à cinq ans la durée de son mandat. Plus que trois ans et demi, et ce sera la quille, comme aurait dit Ouvrard.
Cela dit, quand on voit où en est François Hollande dix-huit mois après sa prise de fonction, il est permis de se demander dans quel état seront sa personne, la présidence et notre pays en 2017, et même s’il réussira à tenir jusqu’au bout, comme il en a le droit. Dès à présent, deux quasi-certitudes : que ce soit avec la majorité actuelle, que ce soit, après une éventuelle dissolution, avec une majorité hostile, le plus probable est qu’il sera contraint à une cohabitation qui videra de sa substance la coquille présidentielle. Quant au candidat de la gauche à la prochaine élection présidentielle, il y a peu de chances qu’il se prénomme François. La nature, et particulièrement la nature politique, a horreur du bide.