TOUT EST DIT

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dimanche 20 octobre 2013

Affaire Leonarda : l'analyse de Christophe Jakubyszyn
Leonarda : "Un jour ou l'autre je rentre en France et c'est moi qui vais faire la loi"

Vers une crise majeure?

Vers une crise majeure?

La gabegie socialiste à son comble !

Dans cette expulsion, le Premier ministre ose estimer que les valeurs et la loi sont en contradiction. Un non-sens dénoncé avec vigueur par Tesson.


Manuel Valls résume sur sa personne une insoluble et double contradiction : il est socialiste et il est intelligent et réaliste, il est à gauche et il est franc et courageux. C'est un cas unique, ou à peu près. Suicidaire ! Développons cette proposition à l'aide d'un contre-exemple : François Hollande n'est pas sot, mais il est lâche. Ou bien : Jean-Marc Ayrault est à gauche, mais il est limité. Encore ces deux-là ont-ils des circonstances atténuantes : ils sont soumis à l'éprouvante obligation de gouverner un pays difficile et une gauche impossible. Mais, après tout, ils l'ont voulu. Et ils auraient pu opposer aux obstacles qu'ils rencontrent la qualité qui fait les hommes d'État : l'autorité. Mais l'autorité n'est pas une valeur socialiste. C'est tout le problème.
Valeur : ils n'ont plus que ce mot à la bouche. Alors, suivons-les sur ce terrain. L'invocation des valeurs dont ils font aujourd'hui leur cheval de bataille sert désormais d'alibi à leur impéritie. Ils en viennent à opposer les valeurs à la loi alors que ce sont eux qui font la loi. C'est quand même ahurissant ! La phrase prononcée jeudi à Alfortville par Ayrault devrait rester à jamais inscrite dans les annales du bêtisier politique : "Nous sommes dans un État de droit, il y a des règles, et en même temps, nous sommes dans une République, il y a des valeurs." Que ce raisonnement trouve sa place au nom de la morale dans la bouche d'un opposant à un système tyrannique, soit, mais dans celle d'un Premier ministre en exercice d'un État démocratique, non. La première valeur d'une République est en effet la loi, la loi protectrice des valeurs.
Dans l'affaire Leonarda, puisqu'il faut l'appeler ainsi, c'est la loi qui a été bafouée. Voilà des gens qui auraient dû être renvoyés chez eux depuis quatre ans et qui ne l'ont pas été du fait du laxisme de la puissance publique. Leur cause est indéfendable. Chaque jour, des charges nouvelles apparaissent qui l'alourdissent. On apprend même que le père de famille a menti sur l'identité de sa femme et de ses enfants ! Alors, de quelles valeurs s'agit-il ? 

L'arbre qui cache la forêt

Certes, une erreur, une faute même, a été commise par l'État, mais elle est vénielle en regard de l'infraction commise elle-même par les coupables, elle est de pure forme, de la part de la police qui a arrêté, en vertu de la loi mais dans des conditions contestables, c'est-à-dire dans un cadre scolaire, une jeune fille mineure. Voilà le pays à feu et à sang du fait de cette bavure qui, comme l'arbre cache la forêt, efface le délit majeur qui est l'offense à la loi. Au nom de quoi ? Au nom du sentiment, au nom d'une valeur qui n'est même pas morale, mais d'ordre affectif. On va jusqu'à parler de "rafle" dans les rangs des élus socialistes. Est-ce qu'il n'y a pas ici la manifestation d'un renversement, d'une confusion de ces fameuses valeurs de la part de ceux qui ont la responsabilité de nous gouverner ? Est-ce qu'il n'y a pas un appel au désordre qui est une forme de crime ?
Ainsi les lycéens descendent-ils dans la rue, ainsi Marine Le Pen fait-elle son beurre électoral de cette manipulation, ainsi le PS accuse-t-il la droite des fautes dont il est le responsable, ainsi la démocratie en prend-elle un nouveau coup et la République avec elle, qu'on voulait exemplaire selon cette emphase ridicule de prétention dont la gauche a le secret. Beau gâchis !
En dix-huit mois à peine, François Hollande sera-t-il parvenu à déchirer et à démoraliser le pays, à diviser jusque sa propre majorité, à conforter les extrémismes, à aggraver le problème de l'immigration, à appauvrir les pauvres, à exténuer les riches, le tout en insultant la droite et en promettant la lune à l'horizon 2025 et des poussières. Sa seule réussite aura été de favoriserl'ascension de Cécile Duflot au firmament politique. Un exploit !

Affaire Leonarda : Hollande "a agi en chef de parti, pas en chef d'Etat", selon Bruno Le Maire (UMP)


L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy Bruno Le Maire estime que François Hollande a "agi en chef de parti et pas en chef d'Etat" dans l'affaire Leonarda de la jeune collégienne kosovare.

Dans l'affaire de la jeune collégienne kosovare Leonardale président de la République François Hollande "a agi en chef de parti et pas en chef d'Etat", affirme le député et ancien ministre UMP, Bruno Le Maire, dans un entretien au Journal du Dimanche. "En autorisant le retour de cette collégienne sur le sol français, François Hollande a commis une faute inexcusable."

"François Hollande ouvre une boîte de Pandore"

"En principe, le président de la République est le garant du droit et des institutions. En réalité, il les bafoue. Honte à François Hollande de faire passer les revendications minoritaires avant les intérêts de la majorité des Français ! Honte à lui de contourner les lois de la République !", s'exclame Bruno Le Maire dans cet entretien.

Selon lui, "François Hollande a agi en chef de parti et pas en chef d'Etat"."Au lieu se placer au-dessus des partis, il préserve les équilibres de sa majorité", affirme l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy. "Ce samedi 19 octobre, François Hollande a irrémédiablement affaibli son autorité", affirme-t-il.

"François Hollande ouvre une boîte de Pandore. Il envoie un message de faiblesse désastreux à tous ceux qui ont été légitimement expulsés de notre territoire. Pourquoi eux et pas Leonarda ?", interroge-t-il. Au passage, le ministre de l'Intérieur "Manuel Valls a été désavoué par le président de la République. Par souci de cohérence, il devrait en tirer les conséquences et démissionner", estime Bruno Le Maire.

    Front de gauche: le divorce à Paris pose la question de sa survie


    FRONT DE GAUCHE - Voilà enfin une raison de se réjouir pour les Socialistes. Alors que la majorité est empêtrée dans l'affaire Leonarda, l'horizon s'éclaircit légèrement pour elle en vue des municipales de mars prochain. A Paris, les militants communistes ont en effet dit oui à une alliance avec Anne Hidalgo dès le premier tour, laissant leurs partenaires du Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon en plan.
    La dauphine de Bertrand Delanoë ne s'y est pas trompé, faisant par de sa "joie et de sa fierté de voir la gauche rassemblée à Paris". C'est oublier un peu vite qu'elle ne sera pas à la tête de la seule liste de gauche dans la capitale. Les écologistes partent au premier tour en solitaire, conduits par Christophe Najdovski et le PG a confirmé samedi soir qu'il aura des listes autonomes menées par Danielle Simmonet.
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    Et c'est là que la décision des Communistes prend toute son d'importance. Si ce vote est une bonne nouvelle pour la majorité sortante dans la capitale, il est en revanche un net coup d'arrêt pour le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. "Comment peut-on faire une bêtise pareille? Comment peut-on être aussi mauvais stratège?", se demandait l'ancien candidat à la présidentielle avant le vote. Qu'il ait ou non la réponse à sa question, il se retrouve aujourd'hui à gérer la plus grave crise de la jeune histoire de cette alliance PG-PCF, née en 2009.
    Feu nourri sur Pierre Laurent
    "Tout cela va faciliter la tâche de ceux qui veulent faire des croche-pieds au Front de gauche", déplore Alexis Corbière, secrétaire national du Parti du gauche. Pour lui comme pour de nombreux mélenchonistes, il est inconcevable de combattre la "politique d'austérité" du gouvernement socialiste et de s'allier "pour quelques postes" avec les Socialistes. Ceux-ci ont ainsi promis treize sièges de conseillers de Paris (contre huit aujourd'hui), 32 conseillers d'arrondissement et trois postes de maire adjoint. "Que feront les candidats communistes quand des syndicalistes viendront aux meetings d'Anne Hidalgo pour demander des comptes", lance le conseiller de Paris.
    Mais le coupable est bien identifié: il s'agit du patron du Parti communiste, Pierre Laurent. Ce dernier s'est clairement prononcé en faveur de l'union avec Anne Hidalgo. "J'ai vu tout le poids que Pierre Laurent a mis pour que les communistes votent ainsi. C'est bien qu'il voulait donner une dimension nationale à cette consultation. Mais je crois qu'il n'analyse pas très bien la situation politique du pays", déplore Alexis Corbière.
    Danielle Simmonet est encore plus nette vis-à-vis du leader communiste: "Pierre Laurent porte la responsabilité du fait que le PCF a décidé de quitter le Front de gauche à Paris", estime la tête de liste PG à Paris. Mais cela ne remet pas en cause selon elle le besoin d'une alternative à gauche. Elle compte d'ailleurs rassembler "sept des neuf mouvements qui composent le Front de gauche" en vue de la campagne de mars prochain. Mais l'absence des Communistes devrait l'empêcher d'utiliser le logo et l'appellation Front de gauche.
    Tout le monde réuni pour les européennes ?
    A l'inverse, les communistes veulent circonscrire ce choix à la seule capitale. Ils rappellent ainsi que dans la très grande majorité des autres villes, le Front de gauche sera uni. "Seulement à Paris, le parti socialiste fait des efforts pour rassembler et il a compris que pour gagner, il a besoin de s'ouvrir", explique Ian Brossat, leader du groupe communiste au Conseil de Paris.
    Opérant ainsi, le PCF parisien prend néanmoins le risque que le Parti de Gauche surfe sur l'impopularité du gouvernement pour réaliser un bon score sans lui. Et que cela donne des idées pour la suite à Jean-Luc Mélenchon. Car dans un coin de sa tête, l'eurodéputé théorise déjà un "Front d'un type nouveau" qui pourrait exister sans les Communistes. Les liens qu'il a récemment noués avec les Ecologistes dans plusieurs villes et ses appels du pied à Eva Joly sont la pour en attester. "Ce qui est sûr c'est qu'il y aura un avant et un après samedi 19 octobre", affirme Danielle Simmonet.
    Cette hypothèse, pourtant, les communistes refusent d'y croire. "Le Front de gauche sans le PCF, ce n'est pas le Front de gauche. C'est ensemble que nous gagnerons d'autres victoires", veut croire Igor Zamichiei, numéro un de la fédération PCF de Paris. "Bien sûr que non, le Front de gauche n'est pas mort ce soir. On ne peut pas suspendre l'existence de ce mouvement à une stratégie locale, à une ville même s'il s'agit de la capitale. Au delà de cette élection, nous nous présenterons unis à commencer par les Européennes où nous nous opposerons totalement aux Socialistes", promet Ian Brossat.
    Mais au lendemain du second tour des municipales, communistes et mélenchonistes auront deux mois, pas plus, pour tenter de recoller les morceaux.

    Pourquoi François Hollande et son gouvernement sont aussi nuls en communication


    Denis Pingaud décrypte les erreurs de com' du début du quinquennat de François Hollande qui expliquent, pour une part, son déficit record de popularité. Extrait de "L'Homme sans com" 


    Comment expliquer (...) la surprenante difficulté de la gauche au pouvoir à organiser sa propre communication, depuis le 6 mai 2012 ? Comment comprendre les ratés multiples dans la narration des différents aspects de sa politique qui, en mariant la rigueur budgétaire et la justice sociale, constitue une tentative cohérente – bien sûr discutable – pour sortir le pays de la crise ? Comment analyser la succession de maladresses, d’approximations ou d’erreurs dans la pédagogie de l’action, qui ont ponctué la première phase du quinquennat de François Hollande ?
    Il y a une première réponse qui tient à la culture politique de la gauche. Issue du mouvement ouvrier et progressiste du XXe siècle, celle- ci n’a jamais été très à l’aise avec le marketing des arguments. Elle lui a toujours préféré le discours de la méthode. La transformation sociale ne consiste pas à « vendre » un programme aux électeurs. Elle implique un mouvement concomitant de ceux d’en haut – en charge d’actionner les manettes de l’État – et de ceux d’en bas – sous forme d’une mobilisation sociale en faveur du changement. Dès lors, la communication est une concession inévitable à la démocratie d’opinion et à la puissance des médias. Elle ne saurait constituer une priorité de l’action gouvernementale.
    Cette retenue est encore accentuée par la prédominance, depuis les années 1960, des algorithmes technocratiques dans le logiciel de la social- démocratie. Il y a bien longtemps que le personnel politique incarnant la gauche de gouvernement n’est plus directement issu des rangs des classes populaires. Et que sa vision du progrès social est tamisée par le respect des grandes mécaniques des politiques publiques, elles- mêmes soumises aux règles dominantes de l’économie de marché. L’exercice du pouvoir consiste pour elle à gérer un appareil de décisionnaires, nombreux dans les cabinets ministériels, dont la compréhension des enjeux de communication n’est pas toujours la principale qualité.
    La gestion du dossier de Florange est une caricature de ce double empêchement idéologique et technocratique. Par- delà les convictions ou les positionnements des principaux acteurs, l’exécutif a tout simplement oublié l’essentiel : construire et scénariser les arguments d’une histoire symbolique de la transformation sociale du XXIe siècle. Faute d’une communication bien ordonnée, le nécessaire compromis avec le géant de l’acier Mittal, pour beaucoup, a pris l’allure d’une capitulation. « La petite ville de Moselle, concluent sans détour deux journalistes, théâtre de la réconciliation de la gauche et des ouvriers pendant la campagne présidentielle, est devenue le cimetière du “changement, c’est maintenant”. »
    Une deuxième réponse tient sans doute au contexte de l’élection présidentielle de 2012. On oublie trop souvent que son résultat – le plus serré de la Ve République depuis 1981 – est avant tout le fruit d’un rejet : celui de Nicolas Sarkozy. « La victoire ne provoque presque aucun élan, souligne Jérôme Jaffré, pas même un état d’indulgence. Elle crée seulement les conditions d’une majorité absolue des socialistes aux législatives du mois de juin, devenues une élection de subordination. » C’est sous le double signe de la normalité et du changement que François Hollande a construit son succès, beaucoup plus que sous le drapeau du nouveau rêve français dont il avait esquissé les lignes durant sa campagne. Prendre le contre- pied du sarkozysme, dans une logique d’alternance bien française, a constitué le non- dit d’un programme construit sur des engagements limités.
    Quelle meilleure façon de se différencier du quinquennat précédent que de récuser une méthode fondée sur l’imposition permanente de la scénarisation de l’action publique ? En jetant la communication avec l’eau du bain sarkozyste, le nouveau pouvoir a voulu manifester, dès son entrée en fonction, une différence d’approche. Au fil des mois, il s’est aperçu cependant qu’une décision raisonnable pouvait produire de fâcheux effets dans l’opinion, faute d’explication satisfaisante. Et que, plus généralement, une politique affichée comme déterminée pouvait laisser les Français sceptiques, sinon amers, faute d’un récit convaincant.
    L’exécutif s’est efforcé de rectifier le tir. Les fameux « éléments de langage » – les EDL pour les initiés –, dont l’usage avait été moqué par les socialistes du temps de Nicolas Sarkozy, ont commencé de retrouver grâce. Ils sont surtout apparus utiles pour éviter la trop grande cacophonie d’une gauche habituée à la diversité des points de vue plutôt qu’à la discipline de l’argument. Quant au temps du quinquennat, il peine à trouver son rythme malgré les exercices de style sur l’horizon 2025, au cours de l’été 2013.
    Extrait de "L'Homme sans com", Denis Pingaud, (Editions du Seuil), 2013. 

    « Aide-toi et le ciel t'aidera »

    « Aide-toi et le ciel t'aidera »
    La crise, dit-on, ici et là, est en train de se résorber. Elle serait même derrière nous. La croissance revient dans le monde et commence à faire frémir vers le positif les chiffres de notre propre croissance.

    Cependant, dans le même temps, nous voyons des branches entières de l'économie toujours plus menacées. C'est le cas de l'automobile, par exemple, de la filière agroalimentaire en Bretagne... Là des entreprises ferment, sont mises en liquidation. Des emplois sont perdus. Le chômage s'abat sur des populations qui se demandent où elles pourront bien trouver un travail de remplacement qui, de toute manière, les forcera à se déplacer soit quotidiennement à des kilomètres de leur domicile, soit définitivement plus loin encore.
    En Bretagne, nous subissons un grand choc, impressionnant tout le monde. Il provoque aussi la colère et la rancune, c'est compréhensible. On devine l'angoisse des personnes ainsi plongées dans le doute, face à l'avenir, alors qu'elles ont en charge des enfants et parfois de vieux parents. Ces inquiétudes, ces souffrances doivent être comprises et susciter secours et solidarité. Le gouvernement, les autorités locales se penchent sur ces questions pour trouver des solutions, c'est la moindre des choses. Mais, pour autant, la Bretagne ne sombre pas comme on pourrait le croire en écoutant nombre de commentaires et d'informations diffusées au plan national.
    Avancer vers l'avenir
    Cela dit, les difficultés sont réelles, mais les pouvoirs publics ne peuvent pas faire n'importe quoi en ces domaines et il serait bien imprudent d'attendre que tout soit résolu un jour uniquement par leurs interventions. L'adage ancien reste vrai : « Aide-toi et le ciel t'aidera. » La solution dépend, en effet, aussi et d'abord des acteurs économiques eux-mêmes : entreprises, patronats, personnels, syndicats. C'est dans la coopération de toutes les forces économiques et sociales et de toutes les bonnes volontés, dans une confiance mutuelle, que l'on pourra reconstruire et, souhaitons-le, innover.
    Le drame qui survient dans certains secteurs gravement atteints est trop souvent dû aux manques d'anticipation et de préparation. Les raideurs d'aujourd'hui rendent souvent trop tardives, et parfois impossibles, les adaptations nécessaires, souvent parce que l'anticipation met en cause des comportements, des attitudes qu'il est toujours difficile et désagréable de modifier. L'hésitation vient alors et fait traîner les choses, rendant les modifications finalement encore plus difficiles à réaliser et c'est alors souvent la catastrophe qui se produit.
    C'est le cas pour des filières, pour des entreprises, parfois pour des régions. Cela peut être le cas pour la France tout entière dans cette période troublée. Il ne faudrait pas que les perspectives de sortie de crise ralentissent les efforts qui sont consentis aux adaptations qui, crise ou pas, demeurent absolument indispensables pour préparer l'avenir.
    Bien sûr, ce n'est pas dans la crispation ou la violence succédant à la colère que ces choses peuvent se réaliser. C'est uniquement dans la lucidité, la réflexion, c'est par la créativité et dans la solidarité que nous avancerons tous ensemble vers cet avenir qui transforme nos vies, que nous le voulions ou non.

    François Hollande, minable et odieux


    Après avoir pris connaissance du rapport sur les conditions d’éloignement de Leonarda Dibrani, François Hollande avait le choix entre deux décisions. - Justifier une expulsion dont le rapport affirme qu’elle « est justifiée en droit » et« conforme à la réglementation en vigueur ».
    - Ordonner un retour de la famille pour permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité dans une langue qu’ils connaissent.
    Dans le premier cas, le chef de l’Etat n’aurait fait qu’appliquer l’adage Dura lex, sed lex. Cette fermeté aurait mécontenté la gauche mais satisfait la droite ainsi que les partisans d’une gauche affranchie (de la gauche) et réduite à l’ordre.
    Dans le second cas, François Hollande pouvait déclarer ne pas vouloir faire usage de la « force injuste de la loi » ; il n’aurait pas été le premier François dans ce cas. Mitterrand, à qui l’on doit l’expression, avait dit, lors d’une intervention télévisée le 16 décembre 1984, ne pas vouloir y recourir en Nouvelle Calédonie, face aux indépendantistes. La droite aurait hurlé, Manuel Valls et son ombre, Luc Carvounas, auraient mangé leur chapeau... Au moins cette décision aurait ouvert la voie à un réexamen critique et à une réforme de la législation héritée de Nicolas Sarkozy.
    Plutôt que de trancher entre l’une de ces deux options, François Hollande a tenté de concilier tout le monde. Comme au temps où il dirigeait le PS, le président de la République a tenté une synthèse mi-chèvre mi-chou, « apaiser tout en permettant à la loi de s’appliquer ». Le résultat est un bricolage tactique aussi misérable que détestable. « La loi doit être respectée et appliquée par tous » mais « si elle le demande et dans le cadre de sa scolarité, un accueil sera réservé à Leonarda en France, et à elle seule ».
    Une enfant de 15 ans est ainsi mise en situation de choisir entre l’école de la République et ses parents, entre la France et sa famille. Le piètre jugement de Salomon de François Hollande contrevient à l’esprit de la Convention internationale des droits de l’enfant et à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. Il est humainement indigne.
    Ce samedi, un François Hollande dans des habits trop grands pour lui s’est montré fort minable. Et bel et bien odieux.