TOUT EST DIT

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samedi 19 octobre 2013

Le coup d’éclat permanent

Le coup d’éclat permanent

C’est sous les applaudissements que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a quitté le site de l’usine Virtuose à Hirsingue, hier après-midi, à l’issue d’une visite qui a précisément duré cinquante-six minutes. Un courant d’air que cet homme qui a fait de la défense du « Made in France » sa marque de fabrique.
Par ses mots comme par son comportement, qui montrent une évidente volonté d’aller de l’avant, en même temps qu’une assurance confinant à la suffisance, Arnaud Montebourg a charmé son auditoire. Ceux de gauche étaient déjà convaincus, se pressant comme des groupies pour être mieux placés sur la photo. Et ceux de droite ont aussi apprécié l’enthousiasme qu’affiche le ministre du Redressement productif et qui leur rappelle les belles heures du sarkozysme triomphant. D’autant plus que le ministre n’a pas à forcer sa nature quand il a pris dans ses bras une Alsacienne en tenue traditionnelle pour lui claquer la bise.
Le problème est que, s’il a ravi tout le monde, rien n’est réglé dans le dossier Virtuose. C’est d’ailleurs en matière de service après-vente que le bât blesse avec l’enseigne Montebourg, qui promet mais peine ensuite à tenir ses engagements. Florange, Petroplus, PSA en sont quelques exemples notables sur lesquels, au final, il a toujours réussi à reporter sur d’autres la responsabilité de l’échec.
Concernant Virtuose, Arnaud Montebourg a montré les muscles, s’engageant totalement au côté du candidat à la reprise, Pierre Schmitt, et se faisant menaçant envers le liquidateur, invité à « changer de méthode », le procureur général près la Cour d’appel étant, lui, sommé d’aider le ministre « à faire changer le liquidateur de point de vue ». « Aux auxiliaires de justice d’écouter un peu plus le gouvernement » a encore lancé Arnaud Montebourg. L’homme est ainsi, alternant de grandes tirades publiques sur l’engagement de tout le gouvernement et des services de l’État derrière le projet de reprise, avant de reconnaître, à huis clos, que le soutien financier ne peut être que limité. Et que la Banque publique d’investissement ne peut intervenir car son rôle est de venir en appui du soutien des banques et pas en complément d’investisseurs privés ne disposant pas du soutien de ces mêmes banques. Virtuose est donc loin d’être une affaire réglée. La volonté est nécessaire, mais c’est sur le résultat que sera jugé Arnaud Montebourg. Comme tout le gouvernement.

Consternant tourbillon

Consternant tourbillon


Mais quelle est cette hystérie qui tout d'un coup saisit le débat national jusqu'au ridicule et le fait naviguer à vue entre l'insulte, les bidouillages marseillais et la panique générale face à la montée de l'extrême droite, en passant par la confusion des repères sur la France terre d'accueil ? Plus un sujet, plus une décision qui ne soient traités sur le registre du passionnel ou de l'anathème et jamais sur celui des idées ou des propositions. Plus rien n'est lisible, ni audible, dans la vie politique. Nos responsables semblent avoir oublié que les Français aiment les choses simples. Or seul le Front national parle simple, à défaut de parler clair, et il en touche les dividendes dans des sondages auxquels on donne, à tort, rang de prévisions. C'est peut-être une des erreurs de François Hollande de penser que l'on peut diriger la France et sa culture monarchique comme la Suède.
La caricature est partout, sommaire et expéditive, et cette bouillie idéologique ouvre des espaces dangereux aux extrêmes. « Il faut rendre Valls à Le Pen » gesticule Mélenchon, allant du coup plus loin que Fillon lorsqu'il donne la permission de voter Front national. Il oublie de dire que le Front de gauche est aussi un des perdants de Brignoles où le sortant était un communiste.
À supposer que Valls tombe sur le cas Leonarda, cela résoudrait quoi à la question des Roms devenue le plus irrationnel et viscéral des enjeux pour les municipales alors que c'est au niveau européen que doivent être prises les initiatives sur un problème qui n'est pas Français mais mafieux et souterrain ? Par contre si le ministre de l'Intérieur partait cela ferait perdre à M. Bartolone une occasion de le « flinguer » histoire de détourner l'attention des grognements des députés socialistes qui détricotent les propositions gouvernementales, où même votent contre comme au sénat. Et dire que cet exécutif avait la plus belle majorité jamais vue sous la 5 e !
Il nous manquait l'insulte, c'est fait. Nous boirons donc le supplice jusqu'à l'hallali entre caquetage de très basse cour et vulgarité bedossienne. C'est pratique la grossièreté, ça remplace les arguments, l'humour et le talent. Mais cela ne sert à rien contre la montée de l'extrême droite.

Selon le Canard Enchaîné, Hollande a été élu président de la République

Dans son numéro de cette semaine, le Canard Enchainé livre un scoop énorme passé complètement inaperçu: l'élection présidentielle a été avancée de deux ans. Le scrutin a eu lieu et c'est le candidat chouchou du Canard Enchaîné, François Hollande, qui a été élu. Au passage, le journal a renoncé à toute forme d'irrévérence.

« La liberté de la presse ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ». C’est la célèbre devise qui figure en dernière page du Canard Enchaîné. Cette semaine, la liberté de la presse a dû prendre un sacré coup de vieux et le Canard quelques rides. Il y a bien, dans ses pages, un retour sur les sondages de l’Elysée, le récit amusant du fiston d’Eric Woerth qui a poussé une gueulante au prétexte qu’un gardien du ministère des Finances lui avait demandé de faire quelques centaines de mètres supplémentaires pour rentrer par une autre porte…

Mais il y a aussi et surtout un portrait de François Hollande dégoulinant de complaisance écrit par Jean-Michel Thénard. Réputé pour son irrévérence, le Canard a laissé tous ses fondamentaux au vestiaire. L’article est un véritable modèle de cirage de pompes à diffuser dans les écoles de journalisme. Son auteur, Jean-Michel Thénard, donc, est un ancien de Libé, recruté à la surprise générale par l’hebdomadaire satirique. L’intéressé a, par exemple, ses entrées à l’Elysée. Dans leur livre Le vrai CanardKarl Laske et Laurent Valdiguié avaient fait le récit d’un déjeuner entre Carla Bruni et Jean-Michel Thénard, à leurs yeux « emblématique du contact entre l’Elysée et le Canard aujourd’hui ». Les auteurs allant jusqu’à affirmer que des enquêtes sur Nicolas Sarkozy, notamment sur ses revenus au sein de son cabinet d’avocats, avaient été « trappées » du fait de cette proximité. Pourtant, Jean Michel Thénard a des principes : « Personnellement, je m’interdis les dîners avec les politiques, mais pas les déjeuners, ce n’est pas la même chose » affirmera-t-il ainsi très sérieusement à Arrêt sur images. Le site s’était empressé de préciser que cela ne signifiait « pas non plus qu’il écrivait sous la dictée ». Certes.

HOLLANDE, LE DÉBLINGUEUR: UN MODÈLE DE COMPLAISANCE JOURNALISTIQUE

Le doute est cependant permis pour ce qui est du portrait de François Hollande qui figure cruellement dans la rubrique« Prises de bec ».  Il est intitulé « le déblingueur ».  Mais le titre n’est rien par rapport à l’article, véritable dithyrambe pour l’ancien secrétaire national du PS. Sans une pointe d’ironie…
Thénard use bien de quelques formules vaguement humoristiques pour faire passer la pilule en douceur, mais le résultat n’en reste pas moins surprenant. Au PS, Hollande aurait tout réussi. Jean-Michel Thénard en apporte les preuves irréfutables : « Depuis qu’il n’est plus à sa tête, pile une petite année, le renouveau est éclatant : les socialistes sont rattrapés par les écologistes dans les urnes, Martine Aubry se retient chaque semaine de démissionner de son poste de premier secrétaire et le couple Peillon-Royal n’en finit plus de se quereller pour la garde de leur courant. Grandiose… ». 

Démonstration, selon l’auteur, du panache de son candidat qui faisait régner l’ordre à l’intérieur du Parti, sans préciser le coma intellectuel total dans lequel il a également plongé la structure. 
Passons sur les jeux de mots, un poil légers pour mettre les rieurs de son côté : « Le PS a bien progressé et Hollande, lui aussi, s’est bien rénové après une traversée du dessert, qu’il préfère au chocolat. Il a laissé son scooter de fonction à Benoit Hamon, qui n’arrête pas de tomber avec preuve que l’on ne s’improvise pas au pied levé conducteur de parti ».

Jean-Michel Thénard salue également le changement de look de son chouchou : « son coiffeur a trouvé une nouvelle coupe pour sa calvitie, il porte un costume taillé sur mesure et il a une nouvelle paire de lunettes ». Hollande ne voit là rien de bien essentiel, « un détachement à porter à sa carte de crédit » écrit-il, décidément très en verve. L’auteur aurait pu préciser que Hollande a été, par le passé, conseiller de Mitterrand aux affaires économiques. Tout récemment, il a posé dans Gala, et il écoute attentivement les recommandations d’un proche conseiller en communication. Bref un gars très sympathique au demeurant, mais pas un perdreau de l’année non plus.

HOLLANDE: UN CANDIDAT SOUTENU PAR JACQUES, BERNADETTE ET...SUMO. UN CANDIDAT ÉLU, EN SOMME.

Arrive alors l’essentiel, pourquoi tous ces changements ? Jean-Michel Thénard nous livre le secret : Hollande se rêve en président de la République. C'est original. Son créneau « l’anti bling-bling, l’anti-flambeur ». Suffisant pour séduire Thénard car Hollande est aussi « un gars qui a des idées -il les a couchées dans un livre au titre jospinien, « Droits d’inventaires », où il se garde bien d’assassiner quiconque- et le courage de dire qu’il faudra augmenter les impôts pour sortir de la crise ». Des idées, du panache, de la gentillesse, du courage et des principes. Bref, l'homme politique idéal. 

En plus, un goût immodéré pour les impôts et la fiscalité, Rocard et Balladur réunis dans un seul et même corps, un destin politique tout tracé qui pousse Thénard au bord de l’extase. « La fiscalité, c’est son arme. Depuis tout petit il la dégaine dès qu’il sent l’abattement poindre ».  Autant dire que la présidentielle, c’est du tout cuit. Reste un obstacle : DSK « bien sous tous rapports surtout avec les hongroises. Hollande ambitionne, lui, d’être celui que la gauche préfère ».  Son modèle : le Mitterrand de 1981 qui avait attendu janvier pour se lancer. A mesure de la lecture on se dit vraiment que le texte a été écrit sous la dictée, tant on frise le panégyrique.

Car le député de Corrèze a également tenu à faire savoir qu’il était le poulain de Chirac, le gars sympa autrefois président.  Ok, c’est noté. Thénard en fait donc son miel : « il a séduit sa femme, qui lui témoigne une bienveillante neutralité au conseil général. « Vous savez, mon mari a toujours été de gauche », lui a confié Bernadette. Chirac, lui-même, vante aujourd’hui ses qualités : « il a l’ambition et les moyens d’avoir un destin national ».  Malheureusement le journaliste du Canard ne précise pas si Sumo a un avis sur François Hollande…Mais on devine qu'une relation d’une rare intensité s'est nouée entre l'homme et l'animal.  

L’avenir ? Il est tout tracé, autant pour Hollande que pour son scribe d’un jour : « DSK FMIsé, Fabius oublié, Royal démonétisée, Aubry cloîtrée à Solférino, Valls droitisé, il a toutes ses chances auprès des militants ».  Autant dire que pour le Canard, l’affaire est pliée, Hollande est déjà le candidat de son parti, a un journal à sa main et sera le président de la République Française. A quoi bon voter?


Infiltrations crypto-négationnistes à gauche

A propos de l'affaire Leonarda, certains élus de la majorité présidentielle parlent de «rafles». Le propre de la désinvolture avec la vérité historique est d'ignorer le mal qu'elle entraîne.

L’affaire Léonarda n’en finit pas de produire ses effets de révélation, au sens photographique du terme : ce qui ne se voyait pas apparaît nettement après trempage dans le bain de révélateur de la polémique. 
  

L’on découvre ainsi à quel point le Parti socialiste, sous la houlette d’Harlem Désir, n’est pas un parti de gouvernement, de responsabilité, mais un club de culturistes de la posture. 
  
L’on découvre que les socialistes ne sont d’accord sur rien. Ainsi pour certains, « être de gauche ce n’est pas régulariser tous les sans-papiers » quand d’autres réclament précisément de le faire. Les positions le plus contradictoires cohabitent au PS parce qu’il a été stérilisé par le non-débat pendant la décennie de sa gestion par François Hollande. Stérilisation du PS d’ailleurs poursuivie au gouvernement, le grand débat sur l’immigration annoncé par le Président à l’Assemblée nationale avant juin 2013 ayant été reporté après les municipales. « La question de l’immigration reste aujourd’hui un des plus gros impensé de gauche », note ainsi Gilles Finchelstein, directeur de la Fondation Jean-Jaurès (les socialistes qui veulent penser créent des fondations, il y a en aujourd’hui une dizaine autour du PS…) 
  
L’on découvre que le président de l’Assemblée nationale, temple de l’élaboration de la loi, estime - comme un évêque intégriste ou un imam salafiste - qu’il y a des choses plus importantes que l’application de la loi. 
  
L’on découvre que le Front national trouve ses meilleurs soutiens à gauche. En expliquant que Manuel Valls doit retourner « chez lui », qu’il faut « le rendre à Le Pen », Jean-Luc Mélenchon ne fait que conforter ces ouvriers qui n’ont jamais voté pour lui en leur disant que leur vote pour le FN n’est pas un problème, puisqu’il est déjà présent dans un gouvernement de gauche. 
  
Mais la découverte la plus grave, la plus préoccupante, est peut-être ce qui sort de certains cerveaux de gauche après deux décennies de « devoir de mémoire ». Déjà, il y a quelques jours, Daniel Cohn-Bendit dénonçait Manuels Valls en mixte de Laval et de Bousquet : « Il y a des gens, qui il y a une soixantaine d’années, parlaient de la même façon des Roms et des juifs… Ils ont fini en camp de concentration ». (Cohn-Bendit confond d’ailleurs camps de concentration et camp d’extermination, mais l’inculture historique est une constante des grands donneurs de leçons historiques). 
  
Aujourd’hui, à propos de l’affaire Léonarda, c’est une sénatrice verte, Esther Benbassa, membre de la majorité présidentielle qui a surenchéri : « Moi qui pensais que la France n’avait pas perdu la mémoire de sa sombre histoire, j’étais loin d’imaginer qu’en 2013, en tant que parlementaire, élue du peuple, je serais témoin d’une rafle. Car oui, il faut bien le dire, c’est une rafle. Certains Francais auraient-ils la mémoire si courte ? » Et elle fut rejointe par un notable socialiste du Nord, le député Bernard Roman : « Aller chercher un enfant dans une activité scolaire, ce n'est pas une expulsion, c'est une rafle », ajoutant qu’il revendiquait « un devoir non seulement d'indignation, mais d'insurrection ». 
  
Ajoutons que nombre de commentateurs ainsi « insurgés » contre Manuels Valls et ses rares soutiens de premier plan – principalement Ségolène Royal et Jean-Pierre Chevènement - se permettent de faire parler la grande résistante Lucie Aubrac disparue en 2007 dont le collège de Léonarda porte le nom, mais leur mémoire inexacte sur l’histoire longue l’est autant sur l’histoire courte : Lucie Aubrac fut la présidente du Comité de soutien de Jean-Pierre Chevènement à la présidentielle de 2002, époque où il était déjà présenté comme la résurgence de Vichy par BHL et sa basse-cour de perroquets… 
  
Ces comparaisons avec Vichy et le nazisme ne sont pas seulement obscènes et sacrilèges, elles sont dangereuses et coupables. Mais elles n’ont guère suscité les déclarations indignées habituellement promptes à dénoncer le moindre « dérapage », ce qui montre leur acceptation. Il y a des mots du passé sacrés, chargés de honte ou de gloire, de drames ou de sacrifices, qui ne nous appartiennent pas et avec lesquels l’on n’a pas le droit de jouer. Le débat politique est trop pollué par cette indécente désinvolture avec le passé le plus tragique auquel trop d’inconscients cèdent souvent à gauche. Car le propre du « politiquement correct » à la française est de vichyser tous les débats. Ce n’est pas nouveau. 
  
On se souvient que l’association Act up, partenaire fondateur du Sidaction, avait assimilé le sida à l'extermination et les malades atteints aux victimes du nazisme et de l'indifférence des Français, accusés d'homophobie criminelle : « En 1940, ils regardaient passer les trains; aujourd'hui, ils contemplent l'hécatombe! » proclamait ainsi une affiche de l'association. Même un professeur au Collège de France, Pierre Bourdieu, avait cédé à cette vichysation en traitant le philosophe Alain Finkielkraut de collabo, parce qu'il accepte de participer à des émissions de télévision... 

Et surtout, l’on se rappelle les manifestants contre les lois Pasqua sur l’immigration défilant à la Gare de l’Est en tenue rayée de déportés avec une valise et un baluchon sous des pancartes assimilant le ministre de l’Intérieur Jean-Louis Debré à Pétain. Prédécesseur de Jean-Luc Mélenchon, Michel Rocard avait cru bon déclarer alors que ces lois avaient, chez lui, « réveillé l'angoisse que symbolisent les noms de Bousquet et de Papon »
  
A l’époque, ces inepties, qui provenaient pour l'essentiel d’une génération qui avait défilé en criant « CRS = SS » et qui voyait en de Gaulle un « fasciste », provoquaient les mises au point d’acteurs conscients des enjeux véritables du devoir de mémoire. Quelques grands résistants étaient encore en vie pour ne pas laisser passer ces scandales : Jean Mattéoli, résistant déporté à 22 ans et président de la Fondation de la Résistance, avait ainsi qualifié la mise en scène de la Gare de l’Est de « simulacre totalement indécent ». 

Et, évoquant des « familles de déportés abasourdies » par ces « abus », Serge Klarsfeld, président de l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, avait déclaré que « manifester avec des valises »était grave, « car cela banalise ce qui s'est passé il y a plus de cinquante ans ». Serge Klarsfeld pointait ainsi, au-delà de leur obscénité, les conséquences terribles de l’irresponsabilité des Benbassa et autres Roman à une époque où l’inculture historique progresse et où les réalités criminelles du XXème siècle sont de plus en plus difficiles à évoquer avec des jeunes générations perméables aux rumeurs les plus dingues. 
  
Le propre de la désinvolture avec la vérité historique est d'ignorer le mal qu'elle entraîne. La plupart de ceux qui transforment l'Histoire qu’ils ignorent en libre-service à la disposition de leur bonne conscience ne se doutent pas de l'effet de leurs métaphores. Non seulement ils méconnaissent l'une des exigences minimales du devoir de mémoire - le respect pour le destin des victimes, des morts et de tant de vies brisées -, mais encore ils banalisent dangereusement les événements de ces époques tragiques. Ils ne voient pas que, en répétant que la France d'aujourd'hui est à l'image de celle d'hier, ils laissent entendre que, finalement, Vichy n'a pas dû être si terrible que cela. 

Car dire que les sans-papiers renvoyés chez eux en Afrique et les Roms roumains expulsés chez eux en Roumaine rappellent le sort que les Juifs arrachés de chez eux et exterminés dans une chambre à gaz, ainsi que nous le répètent aujourd’hui tant de dangereux rebelles, c’est laisser entendre que, c’est donc bien vrai, aucun génocide n’a eu lieu et que les juifs n’ont pas été plus maltraités que Léonarda interviewée au journal télévisé à son arrivée au Kosovo.

En vidant de sa réalité une Histoire tragique qu'ils ne respectent pas, ces ignorants font, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, du négationnisme inconscient peut-être plus efficace que le négationnisme pervers des antisémites. Robert Faurisson doit bien s'amuser. Les idiots utiles travaillent pour lui.

Hollande propose à Leonarda de continuer sa scolarité en France


Le chef de l'État a assuré samedi qu'il n'y a pas eu de faute dans l'expulsion de la jeune fille. Toutefois, «si elle en fait la demande» dans le cadre de sa scolarité, «un accueil pourra lui être réservé, à elle seule».
L'eunuque de service
François Hollande a salué samedi un «rapport clair» après la publication de l'enquête officielle sur les conditions de l'expulsion de Leonarda Dibrani. Le chef de l'État a toutefois laissé la porte ouverte à un retour en France de la jeune fille «si elle fait la demande de poursuivre sa scolarisation en France». Mais cet accueil «sera réservé à elle seule» et non au reste de sa famille, a prévenu le chef de l'État. Une position qui prend le contrepied de celle prônée depuis le début dans le dossier Dribani qui cherchait à éviter une séparation de la famille. Interrogée à la télévision, Leonarda a pour le moment refuser de partir sans ses proches. «Je n'irai pas seule en France, je n'abandonnerai pas ma famille. Je ne suis pas la seule à devoir aller à l'école, il y a aussi mes frères et mes soeurs», a déclaré Leonarda.
«Les valeurs de la République c'est le respect de la loi», a souligné le président de la République lors d'une brève intervention depuis l'Élysée. Il a en outre appelé à une réforme des délais du droit d'asile. Et de poursuivre, «la République c'est aussi l'école qui doit être préservée des conflits de société»: une instruction sera ainsi envoyée aux préfets pour prohiber toute interpellation dans le cadre scolaire.
Une instruction sera adressée aux préfets par le ministre de l'Intérieur prohibant toute interpellation d'enfants dans «le cadre scolaire, aussi bien dans les établissements que dans les transports, les sorties ou les centres de loisir», a spécifié le chef de l'Etat.
Le rapport remis aujourd'hui a indiqué que l'expulsion de la jeune fille était conforme aux règlements. L'interpellation de Leonarda le 9 octobre dans le Doubs lors d'une sortie scolaire a soulevé une vive émotion.
RÉACTION DE L'INTÉRESSÉE

Tout ce cinéma pour rien

Leonarda : «Je suis sûre qu'on va rentrer en France»


À Mitrovica, la famille de l'adolescente de 15 ans expulsée alors qu'elle participait à une sortie scolaire se réjouit à l'idée d'un éventuel retour en France.Envoyée spéciale à Mitrovica
Leonarda a retrouvé le sourire. «D'abord, parce que je suis une star maintenant!, clame la jeune fille. Ensuite, parce qu'avec ma famille, on a vu sur Internet tous les lycéens qui étaient descendus dans la rue pour nous!» Et, surtout, «parce que je suis sûre qu'on va rentrer en France: c'est pas possible autrement!» A Mitrovica, au nord du Kosovo, une semaine après son expulsion de France, la famille Dibrani crie déjà victoire: «On attend la réponse de Valls, qui est obligé de dire OK!», fanfaronne le père.
L'arrogance de la malhonneteté
Dans le salon, un feuilleton grésille sur un vieux poste de télévision. Mais personne ne le suit. «C'est normal, on ne comprend pas l'albanais!, lance la collégienne de 15 ans. C'est pas notre pays, ici! Je comprends même pas pourquoi on est là.» Trois pièces, une petite cuisine et une salle d'eau rudimentaires au premier étage d'une maison entourée d'un jardinet, voilà le nouveau quotidien des Dibrani et de leurs six enfants. Seuls quelques livres religieux et une tapisserie représentant La Mecque ont été rapportés de France, montre Leonarda: «On n'a rien d'autre!» Le gouvernement kosovar, toutefois, semble attentif au bien-être des Dibrani. Il verse une aide mensuelle de 150 euros pour leur hébergement, et a mis un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur à leur disposition. «Je resterai là tant que la famille aura besoin de moi», explique Selim, veste camel et sourire avenant, posté dans la cour de la maison. «L'autre jour, Selim a été nous acheter plein de nourriture!», s'enthousiasme le petit Ronaldo, un verre de soda à la main. La facture est encore sur une étagère de la cuisine: 498 euros. «Tout à l'heure, on ira faire du shopping pour habiller les enfants, indique le fonctionnaire. C'est normal, il faut aider nos compatriotes!»

Le brevet à la fin de l'année

Des compatriotes, enfin pas tout à fait. Seul le père, Resat, 43 ans, serait kosovar, natif de Mitrovica. «Regardez, je viens de recevoir les actes de naissance!», lance-t-il. D'après ces documents, tous les enfants sont nés à Fano, en Italie, sauf Medina, la petite dernière, née à Pontarlier, dans le Doubs. Leur mère est originaire de Sicile. «On a quitté l'Italie, car c'est plus facile d'avoir des papiers en France, explique le quadragénaire, dans un français embrouillé, mêlé d'albanais et d'italien. J'ai fait faire, pour 50 euros, un faux certificat de mariage à Paris, et j'ai dit qu'on était tous kosovars.» Entrée irrégulièrement en France en janvier 2009, la famille a cependant épuisé, en quatre ans, tous ses recours.
«Les Dibrani n'ont pas mérité cela!, tonne le père. Savez-vous que pendant deux mois avant l'élection présidentielle, on a fait du porte-à-porte en distribuant des tracts du PS, on s'est tapé tous les meetings du Doubs pour crier “Vive Hollande!””? C'est la présidente de l'association des sans-papiers: elle nous a dit que si Hollande gagnait, on aurait des papiers! Mais Hollande, il a gagné, et nous, on a gagné quoi? On est virés!» S'il y a quelqu'un auquel Resat Dibrani en veut particulièrement, c'est à Manuel Valls. «Sur toutes les télés, je l'ai entendu dire: “Les Roms dehors!”, s'indigne-t-il. C'est lui qui a tout comploté.» Les larcins évoqués par des associations, la plainte pour violences contre ses filles aînées, «tout est entièrement faux!», se scandalise Resat Dibrani. «Croyez-vous que ma mère serait assez folle pour dénoncer mon père?», interroge Leonarda, qui admet avoir reçu «une fessée» parce qu'elle était rentrée trop tard.
À Levier, Resat Dibrani vivait de «petits boulots», comme «aller chercher le pain pour des gens», et était bénévole pour les Restos du cœur, qui lui donnaient «des cartons de nourriture». Aujourd'hui, pas question de chercher du travail au Kosovo. «Vous savez combien il gagne, Selim? demande le père. 200 euros! Vous pensez qu'avec ça je vais nourrir ma famille?» Ses enfants, d'ailleurs, ne veulent pas aller à l'école ici, ni même apprendre la langue. «Le plan, explique-t-il, c'est qu'ils vont retourner en France avec ma femme, puisqu'ils sont italiens. Après, je les rejoins et on se marie, pour de vrai cette fois, à Levier.» Quant à Leonarda, «très bonne élève», elle espère rattraper les cours et obtenir son brevet à la fin de l'année. Et ensuite? «Je rêve d'être avocate, sourit-elle. Pour aider les sans-papiers

Leonarda, arme de destruction massive sur le PS

Leonarda, arme de destruction massive sur le PS

L'expulsion de la collégienne est l'occasion d'une incroyable foire d'empoigne au PS. Au nom des valeurs, on règle des comptes très politiciens.

À l'origine, une histoire tristement banale. Une famille rom, supposée kosovare, entrée illégalement en France est expulsée vers son pays d'origine, conformément aux règles de droit et après épuisement des recours légaux. Leonarda, qui n'était pas au domicile familial, est récupérée par la police de l'air et des frontières alors qu'elle effectuait une sortie scolaire. Tout le monde est expédié à Mitrovica, ville divisée entre Serbes et Albanais. Car au temps ou Belgrade administrait le Kosovo, les Roms étaient dans le camp des Serbes et défendaient Milosevic.
Immédiatement une assourdissante bronca s'élève des rangs duPS. Le malheureux Manuel Valls est pris sous un feu nourri déclenché par la gauche du parti. Une occasion rêvée de régler son compte à ce blanc-bec arrogant qui ose appeler un chat un chat et bénéficie d'une insolente popularité. Claude Bartolone brandit l'étendard des valeurs. Jean-Marc Ayrault soutient son ministre de l'Intérieur comme la corde soutient le pendu. Il parle de "faute" et lui aussi, la main sur le coeur, invoque les valeurs sacrées de la gauche. Pascal Canfin, un écolo ministre délégué au Développement a, lui, une fulgurance confinant au génie : il suggère que l'on ne puisse expulser un élève pendant l'année scolaire. Comme on ne peut séparer les mineurs de leurs parents on n'expulserait plus que deux mois par an. Pourquoi pas uniquement le 29 février des années bissextiles ?
L'affaire tourne à la tragédie grecque. D'un côté, Valls, réincarnation de Créon symbolisant la raison d'État, de l'autre, une multitude d'Antigone déversant à satiété des discours sirupeux sur un droit d'asile dont il est urgent de redéfinir les contours et les règles. Comme il est urgent de redessiner une politique cohérente d'immigration.

Mensonges à répétition

Et voilà que, pour corser la sauce, des cohortes de lycéens descendent dans la rue, agités par des groupes d'extrême gauche qui ont flairé la bonne aubaine. Frayeur à l'Élysée où l'on cherche fébrilement une porte de sortie et l'une de ces solutions chèvre-chou dont François Hollande a le secret.
On apprend ensuite incidemment que Reshat Dibrani, le papa de Leonarda, avait la saine habitude de corriger sa famille - une bonne vieille tradition kosovare, paraît-il - et que tout ce petit monde chapardait volontiers. En fait, il semble que seul le père ait été kosovar, le reste de la famille étant peut-être italien. Une certitude : ils ont menti comme des arracheurs de dents. Pour émouvoir dans les chaumières françaises, la grande soeur de Leonarda assure même entendre les avions bombarder le Kosovo... Où la paix règne depuis 14 ans..

Deux tiers des Français sont contre une annulation de l'expulsion de Leonarda, selon un sondage


LEONARDA - Deux tiers des Français (65%) sont opposés à une éventuelle annulation de l'expulsion de Leonarda et de sa famille et au retour de la famille en France, selon un sondage BVA publié samedi par Le Parisien en France.
Moins d'un Français sur deux (46%) se déclare choqué par l'interpellation de Leonarda Dibrani, collégienne du Doubs, en pleine sortie scolaire, puis expulsée avec sa famille le 9 octobre vers le Kosovo. Chez les sympathisants de gauche, ils sont 68% à se déclarer choqués par cette expulsion contre 24% pour les sympathisants de droite.
65% des Français sont opposés à une éventuelle annulation de cette expulsion et au retour de la famille en France. 55% des sympathisants de gauche sont favorables à l'annulation de l'expulsion contre 14 % des sympathisants de droite.
Valls très soutenu à droite
Enfin le ministre de l'Intérieur Manuel Valls est de nouveau largement soutenu, les trois quarts des Français (74%) "approuvant" sa position dans cette affaire. 57% des sympathisants de gauche disent approuver Manuel Valls contre 89% des sympathisants de droite.
Début octobre, selon un sondage CSA-BFMTV, les deux tiers des Français s'étaient déclarés "plus proches" du ministre de l'Intérieur, pour qui seule une minorité de Roms veut s'intégrer, que de sa collègue du Logement Cécile Duflot, qui avait désapprouvé ces propos.
(Sondage BVA réalisé les 17 et 18 octobre auprès d'un échantillon représentatif de 1.090 personnes âgées de 18 ans et plus, recrutées par téléphone et interrogés par internet)

"Monsieur Moscovici, votre romance vous ferait-elle perdre la tête?"


Alors que Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, publie cette semaine son livre Combats, notre Marquise de Sévigné, Hervé Karleskind suspecte le locataire de Bercy, amoureux, de perdre le sens des réalités. 

Monsieur, 
Souffrez, Monsieur, qu'une insolente marquise s'étonne de vous voir ainsi parader, plastronner, cependant que les autres ministres du roi recommencent à s'entredéchirer à propos du bannissement d'une jeune fille promptement renvoyée par les sbires du comte Valls en son village du sultanat de la Sublime porte. 
Soucieux de vous tenir à l'écart de cette polémique, vous voici donc, Monsieur, à faire le beau de présenter votre livre au titre pour le moins audacieux: Combats. Fichtre, Monsieur, camperiez-vous là un intrépide rétiaire jeté dans l'arène d'un cirque décimé par les défections et les trahisons, seul face aux crocs des fauves assoiffés de sang? Seriez-vous le nouveau héros d'une cour qui se cherche désespérément un coryphée? Postuleriez-vous pour obtenir une charge aussi prestigieuse? Etes-vous sûr que l'habit vous siérait tout à fait? Ne serait-il pas trop ample? Vous ne semblez guère en douter au point de tenter votre chance, en ces temps où l'on considère que le roi est désormais nu. Mais la réalité peine à vous satisfaire. 
Ne gémissez pas pour autant. Si vos stratagèmes ne convainquent à dire vrai personne dans le champ de votre charge de ministre, au moins éprouvez-vous grande joie de vous voir choyé par l'amour au point de laisser révéler la présence à vos côtés d'une jeune femme qui semble faire votre bonheur. Vous avez donc, vous aussi, cédé à la mode qui commande que les ministres se laissent tisser de charmants madrigaux, composés, à n'en point douter, par des mages et des imagiers soucieux de pourvoir en rêves celles et ceux que la misère accable.  
La belle et...le bête
N'a-t-on point vu le comte Valls embrasser à bouche-que-veux-tu sa ravissante épouse? La comtesse Brigitte, qui partage la vie du comte Ayrault, ne vient-elle pas, elle aussi, de se voir accompagnée d'une sorte de précepteur à des fins d'organiser la sortie de son anonymat? Vous voici donc vous-même, Monsieur, nimbé de la plus délicieuse romance: votre compagne, dont les atours vous composent une seconde jeunesse, livre quelques confidences, épluchées comme écrevisses, à une gazette de grande renommée.  
On la savait jolie, on la découvre érudite. Cette jeune beauté est aussi philosophe: elle cite volontiers Sophocle, sans forfanterie ni malice. A-t-elle seulement songé aux jaboteries de cour qui pourraient lui faire porter le fardeau d'un oedipien commerce? A-t-elle encore pensé qu'il se trouverait, toujours à la cour, des vipères qui sauraient se souvenir qu'Agamemnon fut assassiné par sa femme Clytemnestre? La tragédie grecque, toujours aussi bien portée, cèle quelques fantômes encombrants quand on se prend de les réveiller. 
Vous voici donc beau, Monsieur, de couler des jours si romantiques, le front oint des huiles les plus rédemptrices: Sophocle et Shakespeare en guise d'ombres tutélaires. Vous êtes béni des dieux. Mais, me direz-vous, si vous venez à me répondre autrement que par lettre de cachet, que vient donc faire là ce dramaturge anglais? Il se trouve que, selon les mots de votre charmante compagne, le héros de l'une des pièces qui commence à être fort connue, Hamlet, a bien involontairement prêté son nom à votre chat qui, selon les gravures, appartient à la race dessacrés de Birmanie. Cette bien rafraichissante historiette serait-elle à même de démentir la rumeur qui fait dire qu'il y a décidément quelque chose de moisi en ce royaume? 
Ce délicieux tableau viendrait-il à point pour nous distraire et enluminer les tristes vies de ces pauvres Bretons jetés dans la misère par le désoeuvrement? 
Je ne vous ai point parlé des affligeants commentaires de mon cousin Roger: cet homme un peu fruste ne vous a guère épargné, tout embéguiné qu'il se trouve à présent des prêches de la Marinella. Le voici donc en pâmoison, comme ensorcelé. N'a-t-il point fait effacer les saynètes polissonnes qui couvraient les murs de son château pour les faire remplacer par des portraits de sa nouvelle idole?  
Il vous reproche aujourd'hui de courir le guilledou à défaut de sortir le royaume de sa détresse: il vous accable encore de reproches quand vous décidez de lever de nouveaux impôts de si lourde façon qu'on en vient à croire que bientôt vous songerez à tondre les oeufs. Certes, les dires de mon cousin sont robustes et bien moins charmants que votre tendre romance. 
Souffrez cependant, Monsieur, qu'à l'heure où le royaume va comme carrosse en folie, le doute s'installe comme mauvaise fièvre, lorsque l'on apprend que vous êtes tout affairé à vous livrer à une noble entreprise, celle de la prose. Mais savez-vous, Monsieur, que ce mot se décline aussi au masculin? 

    Vers l’interdiction de toute pensée non conforme…


    Un hémicycle du Sénat quasi vide, et pas plus de deux journalistes pour assister au vote des sénateurs et rendre compte de l’adoption – à l’unanimité de la petite trentaine de parlementaires présents (sur 348, rappelons-le) – d’un amendement visant à restreindre une nouvelle fois la liberté d’expression des Français ; l’histoire est devenue banale et on finit par se demander à quoi servent les parlementaires si faire acte de présence pour voter (ou s’opposer à) des lois est encore trop leur demander.
    Si la haine a un visage, le voici.
    L’amendement adopté ce mardi après-midi par le Sénat (ou plutôt par moins d’un dixième du Sénat) élargit la notion de « délit d’entrave à l’IVG », délit qu’une loi votée en 1993 définissait selon des critères assez précis visant, à l’époque, à sanctionner les actions parfois violentes des militants anti-avortement dans les centres où se pratique l’interruption de grossesse.
    En introduisant le « délit d’entrave à l’information », la sénatrice socialiste Laurence Rossignol apporte de l’eau au moulin du ministre de la Propagande Najat Vallaud-Belkacem qui, faisant écho à un rapport qu’elle venait de recevoir, déplorait, ces derniers jours, que des sites non homologués eussent meilleure visibilité sur Internet que les sites d’information officiels, propageant ainsi une contre-propagande sur l’avortement parfaitement inacceptable. Le rapport rendu au ministre préconisait la création d’un site dédié plus visible, visibilité rendue possible par quelques tours de passe-passe opérés avec la complicité du très obéissant moteur de recherche Google.
    Mais les guéguerres virtuelles ne suffisant pas à éradiquer toute pensée non conforme, et bien que la sénatrice Rossignol se défende de viser, pour l’heure, les sites Internet à combattre – reconnaissant avec dégoût le droit aux anti-avortement de ne pas penser comme elle –, son amendement tout à fait imprécis ressemble, si ce n’est à une mesure de coercition totale et immédiate, à un nouveau pas vers l’interdiction de défendre une opinion non conforme aux idées du moment.
    On comprend donc que l’adoption d’un amendement si dérisoire n’ait su retenir l’attention de la profession journalistique, tellement occupée à nous informer minute par minute du relevage d’un paquebot échoué en Italie, ou à nous montrer d’heureux titulaires du nouveau permis de conduire« infalsifiable ».
    Le traitement de l’information, comme la politique, est affaire de priorités, et à la différence des opinions, chacun est bien libre d’avoir les siennes.

    Affaire Leonarda : des lycéens manipulés…


    Ardente, courageuse, généreuse, spontanée, prompte à se lever contre l’injustice… Et nous qui, parfois, désespérions de la jeunesse de France ! Qu’on lui donne une grande cause à défendre et, comme aux jours les plus glorieux de notre histoire, comme en juillet 1830, comme en novembre 1940, comme en mai 1968, la voilà qui n’hésite pas à sécher les cours pour sécher les pleurs de Leonarda, la voilà qui bloque l’entrée des lycées et des collèges au nez et à la barbe des proviseurs, la voilà qui descend dans la rue, la voilà qui marche de la Nation à la Bastille, qui condamne les expulsions, qui dénonce l’oppression, qui brave la répression, qui demande la démission d’un ministre, qui proclame que« nous sommes tous des Khatchik et des Leonarda », qui exige que la France accueille sans plus tarder toute la misère du monde (ce qui ne signifie pas que chaque lycéen et chaque lycéenne soient prêts à partager leur chambre, leur salle de bains et leurs céréales du matin avec une famille arménienne ou une famille kosovare, ni même qu’ils renoncent à leurs vacances de la Toussaint pour maintenir la pression sur le gouvernement).
    Leur générosité fût-elle plus théorique qu’effective et plus émotionnelle que réfléchie, il serait malvenu de railler ou de blâmer l’élan du cœur qui pousse des adolescents à se solidariser avec leurs camarades expulsés. Mais, sauf à céder aux facilités de la démagogie, on se doit de leur dire que cette générosité est dévoyée. Ce n’est pas parce qu’il était étranger, ce n’est pas parce qu’il était arménien, ce n’est pas parce que la France et M. Valls seraient racistes, xénophobes ou égoïstes, que le jeune Khatchik a été reconduit manu militaridans son pays d’origine, mais pour vol à l’étalage, qui n’est pas la meilleure façon de se faire admettre dans le pays qui vous donne l’hospitalité. Quant à la pauvre Leonarda, ce n’est pas à la République de lui rendre des comptes mais plutôt au père violent, voleur, menteur et imposteur qui est cause de son malheur.
    Générosité dévoyée, donc, mais aussi générosité manipulée. Le Front de gauche, le NPA, Lutte ouvrière, tous les groupuscules d’extrême gauche et la gauche du PS se sont naturellement abattus comme des rapaces sur deux faits divers qu’ils ont racontés et travestis à leur manière dans l’intention de mieux les récupérer. Mais c’est surtout, comme on pouvait s’y attendre, la FIDL, l’UNL, SOS Racisme, l’UNEF, qui ont sauté sur l’occasion. Le passage par ces organisations est depuis des années, quasi institutionnellement, la première étape et le point de départ du cursus honorum des dirigeants socialistes de ce pays, et ce n’est pas Jean-Christophe Cambadélis, David Assouline, Harlem Désir ou Delphine Batho qui me démentiront. Les agitateurs d’aujourd’hui sont les cadres de demain, et nous pouvons dès aujourd’hui inscrire dans nos tablettes le nom d’Ivan Dementhon, ce jeune leader lycéen qui a promis que les manifestations reprendraient à la rentrée. Le malheur des uns est le tremplin des autres.

    La France privée de son âme

    La France privée de son âme

    Les « Sages » du Conseil constitutionnel sont plutôt de la variété pusillanime, qui ne se fait pas remarquer au premier rang de la classe. Or il y a de saintes colères et de vraies résistances, des lois au-dessus des lois et même une saine interprétation des lois qu’il faut avoir le courage d’affirmer.
    Mais pour les « Sages », c’est niet. Il n’y aura aucun droit à l’objection de conscience pour les maires et autres adjoints chargés de célébrer les parodies de mariages institués par la loi Taubira, quand bien même leurs « convictions personnelles » en seraient heurtées. Ce n’est pas nouveau : il n’a pas été besoin d’attendre la présidence de Jean-Louis Debré pour espérer un changement dans la ligne amorcée sous celle de Roger Frey lorsque le Conseil, saisi de la loi Veil, s’en était lavé les mains.
    La réponse du Conseil constitutionnel à cette question prioritaire de constitutionnalité est un modèle de surdité. Elle rejette une partie des demandes ; celles émanant de maires individuels au motif que « le seul fait qu’ils sont appelés en leur qualité à appliquer des dispositions contestées ne justifie pas que chacun d’eux soit admis à intervenir ». C’est marche ou crève.
    Pour ce qui est de la question prioritaire de constitutionnalité – posée par Franck Meyer, Marie-Claude Bompard et quelques autres – son refus tient en quelques mots :
    « Considérant qu’en ne permettant pas aux officiers de l’état civil de se prévaloir de leur désaccord avec les dispositions de la loi du 17 mai 2013 pour se soustraire à l’accomplissement des attributions qui leur sont confiées par la loi pour la célébration du mariage, le législateur a entendu assurer l’application de la loi relative au mariage et garantir ainsi le bon fonctionnement et la neutralité du service public de l’état civil ; qu’eu égard aux fonctions de l’officier de l’état civil dans la célébration du mariage, il n’a pas porté atteinte à la liberté de conscience. »
    Il n’y a là pas la moindre argumentation. Le non-droit ne s’explique pas, il s’assène.
    Une jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, en plein essor, affirme à peu près la même chose. Des employés de l’état civil britanniques licenciés pour leur opposition à l’enregistrement des unions homosexuelles se sont vus déboutés, car la lutte contre la non-discrimination prime tout. Ils ont bel et bien été lésés.
    Demain les maires seront lésés, et vous et moi, pour sacrilèges contre cette idole.
    Il vaut mieux être prêts…

    On dirait qu’on serait en 1942…

    Lors du passage à l’heure d’hiver, n’oublions pas de régler nos calendriers sur 1942. Très important. Adieu 2013, ses iPhone, ses écrans plats et Internet… Tout indique dans le vocabulaire que nous sommes passés – ni vu ni connu – à un espace intersidéral situé quelque part entre 1940 et 1945. Des fascistes à tous les coins de rue, des racistes, la bave aux lèvres, à deux doigts d’enfermer les immigrés dans des camps, des pétainistes comme s’il en pleuvait, quelques collabos ici et là et, depuis hier, des rafles. Mot employé pour qualifier l’expulsion de Leonarda. Le mot que tout le monde attendait, le maillon manquant. Il est là. Enfin. Ça rafle. Ouf… Manque de chance, le Vel’ d’Hiv’ a été démoli. Mais qui a eu cette idée saugrenue ? Peut-être un peu grand pour une seule personne, mais imaginons que Leonarda ait envie de faire du vélo ? Les martyrs new age ont le droit de faire du vélo dans un vélodrome, merde ! C’est fait pour ça. Donc, Anne Hidalgo, notez : reconstruction d’un Vel’ d’Hiv’ avec organisation de courses contre la montre de martyrs amenés de force par des expulseurs déguisés en soldats SS. Surtout ne pas lésiner sur les costumes.

    Manquent au décor les tickets de rationnement. Sur ce point, Hollande fait ce qu’il peut, mais force est de reconnaître que cette charmante monnaie d’échange fait pour l’instant cruellement défaut. Après avoir protesté contre l’expulsion de la raflée, le résistant a besoin de tickets pour régler la facture de la salle de gym où il lutte contre l’embonpoint. Il veut de la file d’attente devant les charcuteries, du militant FN qui passe au pas de l’oie en chantant Heili Heilo, du Jean Gabin qui crie : « Jambier ! C’est 2.000 francs ! Jambier, 45, rue Poliveau ! » Et pas question de coloriser l’affaire. Lunettes noir et blanc pour tout le monde.
    Cette expulsion rafleuse de Leonarda — qui nous a rejoué la scène encore mieux que Leonardo DiCaprio — démontre une fois de plus l’étendue de l’imaginaire gauchiste. Retranché dans la cave de Louis de Funès, à l’inverse de Bourvil, il attend la menace pour sortir. Et comme elle ne vient décidément pas, il l’invente : rafles à un, racistes qui présentent des Noirs sur leur liste, fascistes en faveur de la démocratie, il ne fait pas dans la dentelle. C’est son point faible. La grossièreté du décor. Un théâtre de l’à-peu-près qui, hélas pour le show-business, ne marche plus.
    Pour nous éviter de régler nos calendriers sur 1942, peut-être faudrait-il leur construire un parc d’attractions ? Gestapoland. Une belle Kommandantur au centre du parc, des figurants, un train fantôme avec des faux Hitler, des baignoires à interrogatoire dans les chambres d’hôtel, des side-cars comme dans La Grande vadrouille et bien entendu des rafles surprises. Pour de rire… Le visiteur serait étiqueté résistant dès son entrée dans le parc. Un vrai bain de jouvence ! Et pendant ce temps-là, pendant que les enfants s’amuseraient, les parents pourraient parler de choses sérieuses. Des choses de 2013, par exemple…

    Dissidents de toute tendance, unissez-vous !


    Voici un texte stratégique de Jean-Yves Le Gallou sur l’écosystème de la diabolisation. Il explique pourquoi l’immense majorité des Français subit contre son gré la tyrannie du politiquement correct. Parce que les dissidents sont diabolisés et que la diabolisation les
    saucissonne. Ce texte ouvre les voies d’une dissidence sans complexe où chacun
    assumerait ses convictions et elles seules sans contribuer pour autant à la diabolisation
    des autres. Il n’est ni bon, ni bien, ni utile de hurler avec les loups. Le courage et la lucidité
    conduisent à adopter une attitude de résistance face à l’islamisation, à la rupture de la
    tradition, à la fiscalisation, à la mondialisation, à la culpabilisation. Dissidents de toute
    tendance, unissez-vous !


    -La diabolisation est l’arme absolue des chiens de garde du système mondial dominant. Tout ce qui n’est pas
    politiquement correct est média-diabolisé.
    Contrairement à ce que le système cherche à f aire croire ce n’est pas le f ait de commettre des erreurs ou
    des maladresses qui conduit un homme à s’exposer à la diabolisation : c’est le courage et la lucidité.
    C’est le courage et la lucidité (et non la maladresse) qui exposent à la diabolisation.
    Or, par une singulière perversion de l’esprit public, c’est la victime d’une campagne de diabolisation que
    l’opinion traite en coupable.
    Quand, en 1966, De Gaulle f ait sortir la France de l’OTAN, « l’ingrat », « l’irresponsable » est diabolisé. Il
    l’est à nouveau en 1967 lorsqu’il ref use de soutenir Israël dans la Guerre des Six Jours : une diabolisation
    que l’ancien chef de la France Libre paiera au prix f ort en 1968 et 1969.
    Quand, en1968, Enoch Powell, espoir du parti conservateur britannique issu de Cambridge, dénonce dans
    un discours brillant les dangers de l’immigration, il ne « dérape » pas, il est lucide. Une lucidité qui ruinera
    ses ambitions légitimes.
    Lorsque Benoît XVI prononce un grand discours à Ratisbonne, il remplit, en conscience, son magistère tout
    comme quand il ouvre les bras de Rome aux déf enseurs de la tradition catholique. Mais c’est cela qui lui
    vaut l’attaque des « loups » médiatiques.
    Quant  aux mauvaises images de Christine Boutin et de Christian Vanneste, elles ne sont pas le produit
    d’ « erreurs de communication », comme des esprits irréf léchis pourraient le penser, mais de prises de
    position précoces, exposées et courageuses contre la dénaturation du mariage.
    Et il f aut être bien naïf pour croire que Jean-Marie Le Pen a dû sa diabolisation à ses déclarations sur le
    « détail » : son analyse lucide de l’immigration (1983), son engagement contre les guerres américaines
    (1990), ses critiques du Traité de Maastricht (1992) et du libre-échange mondialiste (1993) suf f isent
    largement à expliquer son statut de paria médiatique. En politique il n’est jamais bon d’avoir raison trop tôt !
    La f onction de la diabolisation est simple, simplissime même : interdire les propos et les actions jugées
    politiquement incorrectes par les dominants.
    La fonction de la diabolisation : paralyser, dénigrer, censurer, isoler, diviser
    Comme une bombe à f ragmentation la diabolisation agit de f açon multiple pour :
    – Paralyser celui qui en est victime dans l’espoir de lui interdire la répétition de propos politiquement
    incorrects pour protéger la bien pensance ;
    – Dénigrer l’auteur de propos jugés mal sonnants pour en minimiser la portée ;
    – Et légitimer l’occultation progressive du dissident et censurer l’expression de ses convictions.
    Comme la peine de mort pour les criminels, la diabolisation a aussi une f onction de dissuasion ; de
    dissuasion de la dissidence dont elle souligne le coût exorbitant.
    La diabolisation suivie du silence et de l’isolement débouche enf in sur la mise en quarantaine du dissident :
    c’est le f ameux « cordon sanitaire ».
    La diabolisation est aussi un élément clé de division des adversaires du régime : chaque opposant vivant
    dans la crainte d’être contaminé par le voisin.
    Sortir du piège de la diabolisation : résister, contourner, jouer solidaire
    Il f aut sortir du piège de la diabolisation en adoptant une stratégie courageuse et intelligente.
    D’abord, en résistant. En résistant à la tyrannie du politiquement correct et en ref usant les logiques de la
    diabolisation. Bien se convaincre et bien convaincre – les exemples historiques sont nombreux – que c’est
    souvent le diabolisé qui est dans le vrai. En leur temps Jeanne d’Arc (« une sorcière »), Galiléeaux mauvaises images de Christine Boutin et de Christian Vanneste, elles ne sont pas le produit
    d’ « erreurs de communication », comme des esprits irréf léchis pourraient le penser, mais de prises de
    position précoces, exposées et courageuses contre la dénaturation du mariage.
    Et il f aut être bien naïf pour croire que Jean-Marie Le Pen a dû sa diabolisation à ses déclarations sur le
    « détail » : son analyse lucide de l’immigration (1983), son engagement contre les guerres américaines
    (1990), ses critiques du Traité de Maastricht (1992) et du libre-échange mondialiste (1993) suf f isent
    largement à expliquer son statut de paria médiatique. En politique il n’est jamais bon d’avoir raison trop tôt !
    La f onction de la diabolisation est simple, simplissime même : interdire les propos et les actions jugées
    politiquement incorrectes par les dominants.
    La fonction de la diabolisation : paralyser, dénigrer, censurer, isoler, diviser
    Comme une bombe à f ragmentation la diabolisation agit de f açon multiple pour :
    – Paralyser celui qui en est victime dans l’espoir de lui interdire la répétition de propos politiquement
    incorrects pour protéger la bien pensance ;
    – Dénigrer l’auteur de propos jugés mal sonnants pour en minimiser la portée ;
    – Et légitimer l’occultation progressive du dissident et censurer l’expression de ses convictions.
    Comme la peine de mort pour les criminels, la diabolisation a aussi une f onction de dissuasion ; de
    dissuasion de la dissidence dont elle souligne le coût exorbitant.
    La diabolisation suivie du silence et de l’isolement débouche enf in sur la mise en quarantaine du dissident :
    c’est le f ameux « cordon sanitaire ».
    La diabolisation est aussi un élément clé de division des adversaires du régime : chaque opposant vivant
    dans la crainte d’être contaminé par le voisin.
    Sortir du piège de la diabolisation : résister, contourner, jouer solidaire
    Il f aut sortir du piège de la diabolisation en adoptant une stratégie courageuse et intelligente.
    D’abord, en résistant. En résistant à la tyrannie du politiquement correct et en ref usant les logiques de la
    diabolisation. Bien se convaincre et bien convaincre – les exemples historiques sont nombreux – que c’est
    souvent le diabolisé qui est dans le vrai. En leur temps Jeanne d’Arc (« une sorcière »), Galilée (« un
    hérétique ») ou Soljenitsyne (« un houligan ») f urent diabolisés.
    Ensuite, en f aisant f ace aux vents contraires : ne pas hésiter à avoir un préjugé pour le diabolisé contre les
    diabolisateurs, ces chiens de garde du système.
    Enf in, en contournant les grands organes médiatiques de diabolisation par la pratique et la culture de la
    réinf ormation, le recours aux médias alternatif s sur Internet et les réseaux sociaux. Ce qui était impossible
    hier devient de plus en plus f acile aujourd’hui : la preuve, le président Assad est en train d’échapper au sort
    de Milosevic et de Saddam Hussein.

    Jouer solidaire : ne pas accuser l’autre d’être « xénophobe », « homophobe », « ringard »
    ou « réac »
    Chacun a ses préf érences dans l’expression de ses convictions et ses méthodes d’action.
    On peut privilégier la lutte contre l’immigration et la déf ense de l’identité nationale ou bien préf érer
    l’engagement pour la souveraineté, le protectionnisme économique et la déf ense de la langue f rançaise, ou
    encore mettre au premier plan de sa militance le combat pour les valeurs, la déf ense de la vie et de la
    f amille. A une condition que nul n’accuse l’autre d’être « raciste », « xénophobe », « ringard », « réac » ou
    « homophobe ».
    De même chacun est libre de choisir sa f orme d’action : voter, réinf ormer, militer dans un parti politique,
    porter sa parole dans une assemblée, ou bien aller dans la rue pour manif ester, conduire des actions
    symboliques, f aire entendre aux ministres et aux oligarques ses convictions, ou bien entrer dans la
    résistance passive ou active. « Chaque Philoctète sait que sans son arc et ses f lèches Troie ne sera pas
    conquise. »
    Chaque action a sa légitimité. Chacun doit respecter l’action des autres, qu’il soit militant politique, veilleur,
    sentinelle debout, hommen ou activiste identitaire. En France, comme hier en Irlande ou en Inde, la
    résistance nationale et civilisationnelle est appelée à prendre des f ormes dif f érentes et complémentaires.
    Diaboliser le voisin, ce n’est pas se dédiaboliser c’est renforcer sa propre diabolisation
    Il f aut se garder du piège de la division f ondée sur le ref us de comprendre et d’accepter ce que f ait son
    voisin selon la logique suivante : celui qui en f ait moins (ou qui agit autrement que moi) est un « lâche ».
    Celui qui en f ait plus que moi (ou choisit des f ormes d’action plus spectaculaires) est un « extrémiste ».
    Penser cela c’est permettre au système de saucissonner ses opposants. Il ne f aut pas entrer dans ce jeu.
    Il est crucial de ne pas contribuer à la diabolisation des autres ou de ses voisins. Certains se croient malins
    en pensant qu’en contribuant à diaboliser autrui ils se dédiaboliseront à peu de f rais. Quelle erreur ! Hurler
    avec les loups n’est pas seulement moralement minable c’est surtout stupide car cela contribue à renf orcer
    la diabolisation en général et, par contagion, sa propre diabolisation. C’est aussi permettre à l’adversaire
    d’appliquer la technique du salami : couper et manger une tranche puis… passer à la suivante.
    Il f aut juger les autres sur ce qu’ils sont, sur ce qu’ils f ont, sur ce qu’ils disent, non sur la caricature qu’en
    donnent leurs adversaires. Appliquons la présomption d’innocence, ne participons pas au lynchage des
    diabolisés sur des on-dit.
    Les dissidents de l’identité nationale et civilisationnelle n’ont qu’un seul adversaire : les tenants du
    politiquement correct et de l’idéologie unique qui veulent abolir toutes les f rontières, f rontières physiques
    des nations et des peuples, f rontières morales que sont les traditions.
    Bref , il f aut jouer solidaire ! Dissidents de toute tendance, unissez-vous !