TOUT EST DIT

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vendredi 13 septembre 2013

Un bijoutier tue un braqueur : "Que la justice laisse ce pauvre homme", réclament des internautes

REVUE DE WEB - 300.000 personnes ont rejoint une page Facebook lancée pour défendre le commerçant qui a tué, mercredi, un braqueur qui prenait la fuite.

Ils ont choisi de prendre le parti du bijoutier de 67 ans qui a tué mercredi un braqueur. En l'espace de deux jours, une page de soutien aucommerçant niçois a attiré près de 300.000 "fans" sur Facebook. La plupart des internautes fait valoir la thèse de la légitime défense et réclame que l'homme ne soit inquiété pour avoir abattu le malfaiteur.

"La défense n'est pas seulement au sujet de sa propre personne, mais aussi pour son gagne-pain, ce qui fait vivre sa famille", est-il écrit dans la description de la page, dont l'auteur n'est pas connu.

"Que l'auto-défense soit autorisée"

Depuis mercredi, une dizaine d'articles de presse relatant l'affaire ont été postés, attirant des centaines de commentaires parfois très virulents. "Je souhaite vraiment que la justice ouvre enfin les yeux et qu'elle laisse ce pauvre homme", écrit une internaute. "Car de toute évidence s'il n'avait pas tiré, c'est le braqueur qui l'aurait fait. Résultat : on aurait un bijoutier mort et un meurtrier en liberté."

"Que faut-il faire ? Se laisser agresser ?"
, s'interroge une internaute. "Ni la police, ni la prison ne font plus peur aux voyous", regrette un homme. "Que l'auto-défense soit proclamée et autorisée", réclame un autre. 

Selon Nice Matin, le bijoutier, âgé de 67 ans, a été déféré au palais de Justice en fin de matinée. Ce père de famille n'a cessé de répéter qu'il regrettait son geste mais n'avait pas pu faire autrement que de se défendre face aux malfaiteurs qui ont braqué sa boutique. Il avait ouvert le feu au moment où les deux hommes prenaient la fuite.
    IL FAUT LE DÉCORER CET HOMME !!! AU MOINS UN HOMME QUI A DES COUILLES DANS CE MONDE FAIT DE LÂCHES ET DE BIEN-PENSANTS DE GAUCHE.

Taubira fait le forcing pour imposer sa réforme pénale


La ministre de la Justice veut que l'examen au Parlement de sa réforme pénale ne dépende pas du «calendrier électoral».
Une ministre très pressée pour un agenda politique à haut risque. Christiane Taubira, la ministre de la Justice, qui était jeudi à Agen devant les élèves de l'École nationale de
l'administration pénitentiaire, ne désarme pas. Elle veut que l'examen au Parlement de sa réforme pénale ne dépende pas du «calendrier électoral», répétant qu'il s'agirait d'une «faute politique». «Je rappelle que c'est la connexion au calendrier électoral qui constituerait une faute politique, une faute éthique», a-t-elle déclaré sur France 3 Aquitaine. Une manière de répondre au ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, qui, mercredi, affirmait qu'il n'y aurait «pas de procédure accélérée» (une lecture par chambre) pour le texte sur la réforme pénale, et qu'en conséquence il serait difficile de l'examiner avant l'interruption des travaux du Parlement, fin février, pour cause de campagne électorale des municipales. Une manière aussi de rassurer l'aile gauche de la magistrature représentée par le Syndicat de la magistrature et qui, jeudi, tapait du poing sur la table en affirmant: «La réforme a déjà trop attendu, le gouvernement et les parlementaires doivent tout mettre en œuvre pour qu'elle soit examinée maintenant.»
Le gouvernement comme l'Élysée préfèrent attendre l'échéance des municipales, en mars prochain, pour faire passer un texte jugé explosif auprès de l'opinion publique. Dans un sondage réalisé par Le Figaro sur les préoccupations des Français, la sécurité apparaît ainsi en deuxième position, après la question du pouvoir d'achat. La guerre ouverte qui s'est déroulée tout l'été entre Manuel Valls et la Place Vendôme sur le contenu initial de la réforme pénale n'a fait que renforcer l'incompréhension des Français sur le texte. Et il n'a pas suffi à Christiane Taubira d'amender son projet dans le sens exigé par le ministère de l'Intérieur pour calmer les esprits. Ces derniers jours, la ministre n'a pas caché qu'un travail de pédagogie était nécessaire, auprès de l'opinion publique comme des professionnels de la justice, et que défendre sa réforme pénale ne serait pas chose aisée. Au point d'ailleurs de prendre son bâton de pèlerin et d'aller de par la France expliquer son texte auprès de la société civile comme des professionnels de la justice.
Les plus grands défenseurs du texte, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, avouent ne pas être pressés de le voir sur le métier. Jean-Pierre Sueur, président la commission des lois du Sénat, évoque lui aussi pudiquement «la lourdeur du calendrier parlementaire» d'ici à la fin de l'année. Dominique Raimbourg, rapporteur du texte pour l'Assemblée nationale, pointe, lui, la nécessité de prendre son temps sur un texte dont la mise en œuvre est délicate. Sur le fond, même l'Union syndicale des magistrats reconnaît que «le texte est arrivé à un équilibre satisfaisant». Mais le monde de la justice sait que, sans moyen, la réforme peut tourner à la catastrophe. La contrainte pénale qui permet d'éviter la prison et favorise l'individualisation des peines, exige de former et renforcer les services pénitentiaires d'insertion et de probation, mais aussi les parquets et les fonctions de juges d'application des peines. Un marathon de deux ans minimum. Enfin, les professionnels comme les politiques savent que, sans une meilleure articulation entre les services de police et la justice, la réforme pénale sera compliquée à mener. De quoi inciter les politiques à prendre le temps de calmer le jeu entre les places Beauvau et Vendôme.

La pause fiscale ? Un aveu d'échec

La pause fiscale ? Un aveu d'échec


François Hollande a décrété dans les colonnes du Monde, le 30 août, une pause fiscale qui s'inscrit en contradiction frontale avec la réhabilitation de l'impôt qui servit de mantra à sa campagne présidentielle, puis à sa politique économique. Il rejoint Pierre Moscovici qui, dès le 20 août, avait évoqué un "ras-le-bol fiscal". Tous deux prennent acte du désastre provoqué par le choc fiscal qui a augmenté les impôts et les taxes de plus de 47 milliards d'euros depuis 2012 pour porter les prélèvements obligatoires à 46,5 % du PIB et les recettes publiques à 53 % du PIB.
François Hollande a amplifié les orientations des deux dernières années du quinquennat de Nicolas Sarkozy pour transformer la France en enfer fiscal. Mise en place d'une fiscalité confiscatoire sur le travail (taxe de 75 %), sur l'épargne (58 à 62 %) - quand bien même elle résulte de revenus du travail déjà taxés - et sur le patrimoine : l'augmentation du taux de l'ISF à 1,5 % entraîne une rentabilité négative du capital compte tenu de l'inflation et du niveau des taux d'intérêt. Concentration extrême des prélèvements qui associent des assiettes étroites et des taux dissuasifs. Complexité inouïe qui rompt l'égalité des contribuables devant la loi. Instabilité chronique qui interdit aux ménages et aux entreprises de se projeter dans l'avenir, bloquant l'investissement. État de non-droit et règne de l'arbitraire avec la création d'une police fiscale dont les compétences sans limites, l'absence de contrôle réel par le juge et la capacité à agir sans informer les contribuables constituent autant d'atteintes aux libertés individuelles. Déni de l'existence d'une compétition fiscale entre nations et dégradation sans précédent de l'attractivité du territoire français.
François Hollande donne raison au principe d'Arthur Laffer selon lequel trop d'impôt tue l'impôt. Les Hollandonomics se réduisent à un fiscalisme qui tue l'impôt. La fiscalité répond dans une démocratie à quatre objectifs : couvrir les dépenses publiques ; participer à l'efficacité économique en neutralisant les externalités négatives, c'est-à-dire les effets indésirables du marché, notamment dans les domaines de la santé ou de l'environnement ; contribuer à la justice sociale ; renforcer la cohésion nationale en assurant le consentement des citoyens à l'impôt. Aucune de ces fonctions n'est plus assurée en France. La multiplication des impôts et la hausse démesurée de leurs taux ont tari les flux économiques et gelé les stocks, aboutissant au blocage et à l'instabilité croissante des recettes - avec pour symbole l'ISF, qui prive chaque année le Trésor de plus de 12 milliards d'euros de rentrées fiscales. La hausse des impôts nourrit désormais la dette et les déficits publics. Le choc fiscal a enfermé la France dans la croissance zéro et dans le chômage de masse, dont la première cause découle de la vertigineuse ascension du coût du travail qui a ruiné la compétitivité : la France recule au 23e rang mondial quand l'Allemagne progresse pour occuper la 4e place. La fiscalité française paupérise les Français et entraîne la décomposition de la nation en prolétarisant des pans entiers de la classe moyenne et en encourageant la constitution d'une diaspora de plus de 2 millions de Français à l'étranger. Ce sont ces raisons qui ont conduit le FMI, l'OCDE, la Commission européenne et la Cour des comptes, pour une fois unanimes, à recommander au gouvernement français de renoncer à toute hausse des impôts.
Dans les mots, la pause ; dans les faits, la purge fiscale continue en 2014. La prise de conscience tardive par François Hollande de la débâcle économique et sociale produite par le choc fiscal n'empêchera pas une nouvelle envolée des prélèvements de plus de 12 milliards, dont 10 à la charge des ménages. La course folle des impôts et des taxes se poursuivra avec la hausse de la TVA, la réduction des pseudo-niches fiscales qui n'étaient rien d'autre que l'antidote pour limiter les impacts ravageurs de la fiscalité, les nouvelles cotisations sociales destinées à financer les retraites - dans l'attente de celles qui seront créées dans l'espoir vain de combler les trous de l'assurance santé et chômage. Par ailleurs, la machine infernale à imaginer de nouveaux impôts n'a nullement été débranchée, comme le montrent les projets de taxe poids lourds, de taxe diesel, de forfait social ou de contribution climat-énergie.
Si la pause fiscale n'arrête pas l'envolée de la fiscalité, elle entérine l'échec économique de la gauche. François Hollande avait promis de stabiliser le déficit public à 3 % du PIB, d'inverser la courbe du chômage et de retrouver une croissance que la trajectoire des finances publiques estimait à 2 % à partir de 2015. Le déficit public sera supérieur à 4 % du PIB en 2013. L'économie française détruit des emplois et le ralentissement de la hausse du chômage ne résulte que de la multiplication des postes subventionnés dans le secteur public. La sortie de récession ne débouche pas sur une reprise durable et la France reste pour l'heure promise à une décennie de croissance zéro. En annonçant une pause fiscale, François Hollande s'inscrit dans la filiation des faillites économiques de la gauche. Le 13 février 1937, Léon Blum avait proclamé une pause dans les réformes face au blocage de la production provoqué par la loi des 40 heures qui cassa la reprise impulsée par la dévaluation de septembre 1936 et par la reprise mondiale. Le 23 mars 1983, François Mitterrand donna raison à Jacques Delors qui avait appelé dès 1981 à une pause, en décidant le tournant de la rigueur afin d'éviter la sortie du franc du système monétaire européen et l'intervention du FMI pour enrayer la spirale de l'inflation, des dévaluations et de la fuite des capitaux. L'économie française fut ainsi coupée de la puissante reprise qui partit des États-Unis à partir de la fin 1982.
a religion de l'impôt de François Hollande isole la France et lui interdit de bénéficier pleinement de l'amélioration de la conjoncture mondiale et de la sortie de récession de la zone euro qui se dessinent depuis le printemps 2013. Comme en 1937 et en 1983, la gauche a perdu toute crédibilité économique et ne dispose d'aucune stratégie alternative. Son cinglant échec économique, fait de déni du réel et d'idéologie, la condamne à une sanction politique d'une rare violence.

Petit inventaire des grandes bêteries

Petit inventaire des grandes bêteries


La philosophie est une matière qu'on n'enseignera jamais assez : elle aiguise l'esprit critique et remet sans cesse en question les vérités du jour, qui sont rarement celles du lendemain.
On dit souvent qu'il n'y a pas d'intelligence sans ironie. Il n'y a pas non plus d'intelligence sans contradiction. Émile Chartier dit Alain, un philosophe qu'on ne lit hélas plus guère, avait trouvé cette grande formule qui pourrait être la devise de notre journal : "Une idée que j'ai, il faut que je la nie : c'est ma manière de l'essayer (1) ".
Au Point, nous ne sommes pas là pour plaire aux puissants du moment, mais pour déconstruire afin de reconstruire après. Pour rappeler la complexité des problèmes et pour faire la guerre à ce qu'on appelait en vieux français les bêteries, fadaises qui prolifèrent à propos de sujets aussi différents que la mondialisation, l'économie française ou le conflit syrien.
La bêterie est un domaine où les Français excellent. Souvent enfermés dès l'école secondaire dans des clichés crypto-marxistes, il leur arrive de croire que le libéralisme aurait fait plus de morts que le communisme ou que, en vertu du dogme de la paupérisation, la mondialisation aurait augmenté la pauvreté dans le monde alors que c'est l'inverse qui s'est produit.
En vingt ans, près de 1 milliard d'humains sont sortis de l'extrême pauvreté. C'est la bonne nouvelle du nouveau siècle. Bien sûr, il reste encore, sur cette terre, 1 milliard de personnes totalement démunies et c'est beaucoup trop. Mais, même s'il est vrai que les inégalités se creusent ici ou là, globalement, notre espèce s'enrichit : en Chine, notamment, les courbes sont sidérantes. Les prophètes de malheur peuvent se tortiller dans tous les sens, c'est la réalité. Merci, la mondialisation.
L'Afrique aussi nous inspire moult bêteries. Sans doute à cause de notre passé colonial, nous n'arrivons pas à comprendre que le continent noir commence à vivre un miracle économique. Les pays qui le composent n'avancent certes pas à la même allure : tandis que certains comme les deux Soudans pansent leurs plaies, d'autres affichent des taux de croissance impressionnants : + 14,5 % au Niger, + 8,2 % au Ghana, + 8,1 % en Côte d'Ivoire ou + 7,5 % au Mozambique. La France est en train de laisser passer le train, pris d'assaut par les Américains et, surtout, les Chinois.
La bêterie dominante ou l'impensé raciste inclinent à dire que l'Afrique part de si bas qu'elle ne peut que progresser, mais qu'elle sera bientôt rattrapée par ses problèmes structurels. C'était le même argument qu'utilisaient, il y a un quart de siècle, les autruches sentencieuses qui refusaient de reconnaître la montée en puissance de la Chine ou de la Corée du Sud. De grâce, retenons la leçon.
Le "sus aux délocalisations", slogan de tant de politiciens ineptes ou démagogues, est une autre bêterie qui a la vie dure. Une étude récente de l'Insee a confirmé qu'en trois ans 4,2 % seulement des sociétés non financières avaient délocalisé leurs activités. Tout focaliser sur les entreprises qui s'exilent est un non-sens absolu : elles ne sont responsables que de la destruction de 6 000 emplois par an. Mais cette gesticulation permet de ne pas avoir à se poser les vraies raisons du chômage en France : la baisse de compétitivité, les rigidités du marché du travail ou le harcèlement par l'État des petites ou moyennes entreprises, qui seules seraient en mesure de créer des emplois.
On pourrait continuer à égrener indéfiniment le chapelet de nos bêteries, mais force est de constater qu'elles ont redoublé à l'occasion du conflit syrien alors qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour observer qu'un peuple est massacré par un tyran aux mains sanglantes en attendant d'être martyrisé demain par des hordes de salafistes, tueurs de chiites, d'alaouites et de chrétiens, financés par l'Arabie saoudite. Si l'on veut vraiment préparer l'après-Assad, il faut donc intervenir, mais en aidant massivement les sunnites modérés (majoritaires dans le pays), qui seuls peuvent reconstruire la Syrie. Frapper ou pas n'est ou n'était pas la question.
Le nouveau "Postillon" est arrivé
Pour dénoncer les bêteries du jour, faire vivre le débat d'idées et nous déployer davantage encore dans le domaine intellectuel, nous avons décidé de lancer en fin de journal, sous la direction de Sébastien Le Fol, un supplément : Le Postillon. À l'heure où l'écrit est attaqué de toutes parts, nous prenons donc l'offensive sur un front qui nous est cher, celui de la réflexion, de la culture et de la polémique, dans un esprit de tolérance et d'indépendance à l'égard de toutes les chapelles. Bonne lecture !
1. "Histoire de mes pensées".

Impôt sur le revenu : qui paie (un peu) moins, qui paie (beaucoup) plus en 2013 qu’en 2012


De combien ont augmenté les impôts si l'on prend l'exemple d'une famille de deux parents et deux enfants - dont les revenus ont été constants entre 2011 et 2012 - suivant leur catégorie sociale ?

Selon Colbert, l'art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris. Les contribuables sont-ils plumés ? Le montant de leur impôt sur le revenu (IR) a-t-il vraiment augmenté ?
Plutôt que de philosopher, laissons la place aux chiffres dont les résultats sont sans appel : on assiste à une forte hausse quasi généralisée de l’IR ! Les chiffres présentés ci-après sont des simulations de feuilles d’imposition sur le revenu des  grandes catégories de ménages : ménage dit "à faibles revenus", ménage dit "moyen" et ménage dit "aisé".
Bien entendu, le périmètre de ces catégories est sujet à débat. Aussi, pour être le plus objectif possible, nous nous inspirerons très largement des chiffres issus de l’ouvragePour une révolution fiscale rédigé par C. Landais, T. Piketty, E. Saez et publié en 2011. Ces chiffres sont bien entendu des moyennes. Ces chiffres ont parfois dû faire l’objet de légères adaptations et tiennent compte des déclarations effectuées au Cabinet. L’objectif est d’assurer un reflet de la réalité de terrain. 
L’ensemble des ménages décrits ci-dessous sont constitués de deux personnes mariées ou pacsées. Le ménage a deux enfants à charge poursuivant des études au collège. 

Pour un ménage "à faibles revenus" : - 22 euros

Ainsi, les ménages dits à faibles revenus représentent 50% du total des ménages français. Ils disposent d’une rémunération mensuelle moyenne de 1 600 euros net et d’un patrimoine de 14 000 euros par adulte. Généralement, ce patrimoine est investi sur des placements de type Livret A, Livret Développement Durable, Livret d’Epargne à populaire, etc. Ces placements étant défiscalisés, ils n’apparaissent pas dans le calcul de l’IR. 
 IR 2011 (paiement en 2012) "ménage à faibles revenus"

 IR 2012 (paiement en 2013)

Impôt sur le revenu en 2011 et 2012 pour un ménage dit "à faibles revenus"

(cliquer sur les images pour les agrandir) 

Pour un ménage dit "moyen" : + 1000 euros

Les ménages dits "moyens" représentent 40% du total des ménages français. Ils disposent d’une rémunération mensuelle moyenne de 3 000 euros net et d’un patrimoine moyen de 154 000 euros par adulte. Généralement, ce patrimoine est investi dans des actions de sociétés cotées en bourse ou de l’immobilier résidentiel.
IR 2011 (paiement en 2012) "ménage moyen"

IR 2012 "ménage moyen" (paiement en 2013)

IR 2011 vs IR 2012 - "ménage moyen" 
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
Les revenus issus de ce patrimoine sont bien entendu très variables : un logement non meublé loué à Paris offre un rendement autour de 3% net par an (loyer brut – charges locatives et travaux de rénovation) contre presque 5% pour une chambre de bonne dans un quartier à faibles revenus parisien et 5,5% pour un bureau situé dans Paris 8e. Une action d’une grande société cotée au service de règlement différé peut, hors évènements exceptionnels, rapporter jusqu’à 10%. Par souci de rendre la comparaison facile d’accès, le patrimoine sera réputé constitué d’un seul bien immobilier qui génère un revenu autour de 5% net par an.

Pour un ménage dit "aisé" : + 3400 euros

Les ménages dits "aisés" représentent 10% du total des ménages français. Ils disposent d’une rémunération mensuelle moyenne comprise entre 6 100 euros net et 30 300 euros net ainsi que d’un patrimoine moyen compris entre 768 000 euros (9% du total des ménages) et 4 368 000 euros (1% du total des ménages) par adulte. Nous allons donc retenir un salaire moyen de 8 600 euros net par mois et des revenus du patrimoine de 75 000 euros (moitié en dividende, moitié en foncier). Pour permettre la comparaison d’une année sur l’autre, il est tenu compte de la part de CSG déductible issue de l’année d’imposition précédente. 
IR 2011 (paiement en 2012) - "ménage aisé"

IR 2012 (paiement en 2013) - "ménage aisé"

IR 2011 vs IR 2012 - "ménage aisé"
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
Le résultat de la simulation est sans appel : c’est une hausse quasi-généralisée de l’impôt sur les revenus pour les ménages moyens et aisés ! Dans notre exemple, seul le ménage à faibles revenus a vu son IR baisser très légèrement (22 euros) grâce au système de décote fiscale. En revanche, le ménage dit "moyen" a subi une forte augmentation d’impôt de 1 000 euros contre plus de 3 400 euros pour le ménage dit "aisé" !
Ces différences s’expliquent notamment par :
  • le gel des tranches de l’IR ;
  • un abaissement de 4 672 euros pour deux enfants à 4 000 euros de la réduction d’impôt liée au quotient familial ;
  • la suppression de l’abattement fixe sur les dividendes (3 050 euros pour un couple) ;
  • la hausse de 13,5% à 15,5% de contributions sociales sur les revenus du patrimoine. 
Autrement exprimé, certains ménages ont subi une hausse d’IR très supérieure à celle présentée dans notre simulation. Ces hausses d’impôts conduiront probablement les ménages à réduire leur consommation. A défaut, certains auront bien du mal à payer leur IR 2013 !
L’exécutif a beau rabâcher qu’il a "entendu" le sentiment de "ras-le-bol fiscal" des français, il ne semble qu’en avoir entendu le son. Ce son est entré par une oreille pour sortir aussitôt par l’autre !

Marseille : 49 % des électeurs ne veulent aucun des prétendants PS

Un sondage montre qu'aucun socialiste n'a la cote pour remplacer Jean-Claude Gaudin à la mairie. Mennucci et Marie-Hélène Carlotti limitent les dégâts...

Les sondages se succèdent et délivrent des messages parfois contradictoires. À Marseille, les primaires socialistes ne dérogent pas à la règle. Dans l'enquête d'opinion publiée dimanche par leJDDMarie-Arlette Carlotti et Samia Ghali étaient au coude-à-coude dans la course à la primaire socialiste pour conquérir la mairie de Marseille 2014. Dans le sondage commandé par La Provence,France 3 et Public Sénat à Opinion Way qui doit être publié avant le débat télévisé de jeudi soir opposant les six prétendants à la casaque rose, c'est Patrick Mennucci qui vire en tête. À la question : "Qui vous paraît le mieux placé pour battre Jean-Claude Gaudin ?", 17 % des sondés répondent Patrick Mennucci, 13 % Marie-Arlette Carlotti et 8 % Samia Ghali et Eugène Caselli. 


Ces résultats, qui ne manqueront pas de redonner du baume au coeur au député et maire de secteur Patrick Mennucci, sont néanmoins à interpréter avec prudence. En effet, 49 % des personnes interrogées souhaitent qu'aucun des six candidats n'affronte Gaudin. Ce qui réjouira l'actuel sénateur-maire de la cité phocéenne, mais qui devrait inquiéter la rue de Solférino à Paris dans la mesure où cela démontre que le leader socialiste local Jean-Noël Guérini n'a toujours pas été remplacé. 
Du côté des sympathisants de gauche - ceux qui voteront à la primaire -, c'est Marie-Arlette Carlotti qui arrive en tête du sondage avec 25 %, talonnée de près par Mennucci avec 24 %. En dépit de ces sondages favorables à la ministre de François Hollande, on ne sent pas une réelle mobilisation de ses partisans sur le terrain contrairement à ceux de Samia Ghali, Eugène Caselli ou encore Christophe Masse. 

Quand le bijoutier flingue son braqueur

Quand le bijoutier flingue son braqueur


Un braquage « qui a mal tourné ». Vous connaissez cette écœurante tarte à la crème médiatique, à laquelle ils n’ont toujours pas renoncé ? Parce qu’un braquage qui tourne bien, voyez-vous, c’est quand le braqueur repart avec la caisse ou, à la rigueur, quand c’est le commerçant qui prend un pruneau. A Nice le bijoutier, attaqué pour la deuxième fois en quelques mois, a ouvert le feu sur ses agresseurs qui prenaient la fuite avec le butin. Il a tué un braqueur armé. Et pas l’inverse, pour une fois. Et c’est le bijoutier qui se retrouve en cellule de garde à vue toute la nuit, pour « homicide volontaire ». En attendant la prison ?
Ce sont les malfaiteurs armés qui viennent menacer et dépouiller ce commerçant dans sa boutique et c’est lui qui est coupable d’« homicide volontaire » ? Sa seule volonté, à lui, c’était que les braqueurs lui foutent la paix. Qui sont les victimes à la base ? Les braqueurs ? Selon l’idéologie Taubira, oui, sûrement…
Mercredi matin, à 9 heures, deux « jeunes » casqués, arrivés à bord d’un scooter, menacent violemment le bijoutier en lui collant un fusil à pompe sur la tempe. Ils exigent qu’il ouvre son coffre pour voler les bijoux. Les deux voleurs tentent ensuite de prendre la fuite à scooter. Le commerçant se saisit alors d’une « arme de poing », selon le procureur Eric Bedos et, depuis le pas de son commerce, « fait feu à trois reprises », touchant « au moins une fois » le passager que son complice abandonnera dans une rue adjacente, continuant sa fuite. Le braqueur abattu, âgé d’une vingtaine d’années, décède sur place. Des armes et une partie des bijoux seront retrouvées sur lui.
Des braqueurs qui font la fête
Dans le voisinage, on estime que le bijoutier « a bien fait » de se défendre.
Yann Turk, le fils du bijoutier arrêté, crie son « dégoût » et son « ras-le-bol » après ce énième braquage dans la région :
« Tous les jours, on ouvre avec la boule au ventre, surtout depuis l’affaire Unik. » [NDLR : le braquage de Cannes au cours duquel un bijoutier a été abattu d’une balle dans la tête par un des malfaiteurs.]
« Ce n’est pas normal qu’on retrouve dans la rue, le lendemain du vol, des braqueurs impunis qui font la fête », s’indigne-t-il.
Non loin de la bijouterie braquée, Michel Unik, le frère jumeau du commerçant abattu à Cannes, venu sur les lieux par « solidarité » avec le bijoutier arrêté, a fait part de son « inquiétude pour la profession » :
« Il n’y a pas un jour où il n’y ait une bijouterie braquée en France. »
L’antenne des Alpes-Maritimes du syndicat Unsa police a également fait part « de sa vive inquiétude quant à la multiplication des braquages de bijouterie » dans le département, estimant que « l’exaspération des commerçants développe inéluctablement ce sentiment qui consiste à vouloir rendre la justice soi-même ».
Jacques Morel, spécialiste sécurité de l’Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles, constate un léger « tassement » du nombre de faits enregistrés à l’encontre des professionnels du secteur de l’or et de la bijouterie (bijoutiers, transporteurs, fabricants, etc.) depuis 2012 en France. (+33 % en 2011). Mais les chiffres montrent « une augmentation des violences enregistrées par rapport aux faits, que l’on retrouve encore davantage (...) au premier trimestre 2013 ».
Plus violents
Selon lui, 580 attaques (vols à main armée, cambriolages, séquestrations, vols avec violence, etc.) ont été enregistrées en 2012, 260 au premier semestre 2013.
Ce hold-up niçois intervient après une série de braquages sur la Côte d’Azur, notamment au sein de l’hôtel Carlton de Cannes, cible d’un casse record fin juillet.
Le courant de solidarité et de sympathie pour le bijoutier est en train de prendre de l’ampleur, heure par heure, sur les réseaux sociaux, avec des dizaines de milliers de messages en sa faveur :
« Quand un braqueur entre dans notre boutique avec une arme, même s’il ne tire pas, nous, on a peur pour notre vie », témoigne une bijoutière de Marseille. « Pour ces individus, la vie n’a aucune valeur », écrit un boulanger des Yvelines, « pour voler quelquefois trois fois rien, ils n’hésitent pas à tirer et à vous tuer. Au fond de nous-mêmes, on se répète la scène souvent. » « Désolée pour les pleureurs officiels, déclare un convoyeur de fonds anonyme, mais je préférerai toujours la mort d’un voyou à celle d’un honnête commerçant. » « Il fallait mettre fin à cette vague de violences sauvages », envoie une pharmacienne (déjà braquée trois fois), « et que les voyous se souviennent que leur métier aussi comporte des risques »…

Harlem Désir se posera-t-il un jour la question de l'efficacité de la sempiternelle condamnation morale du parti de Marine Le Pen ?


Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste a demandé hier, mercredi 11 septembre, à François Fillon de "retirer ses propos". L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait en effet estimé qu'en cas de duel PS/FN à un scrutin local, il conseillerait de "voter pour le moins sectaire".

En réaction aux consignes de vote en faveur du parti "le moins sectaire" de l'unique Premier ministre de Nicolas Sarkozy, Harlem Désir, le premier secrétaire du PS est monté sur ses grands chevaux mercredi 11 septembre demandant à François Fillon de "retirer ses propos". Cette posture vous semble-t-elle exagérée au vu de leur gravité ?

Maxime Tandonnet : A ma connaissance, François Fillon n’a aucunement parlé de "vote en faveur du parti le moins sectaire" mais indiqué qu’aux élections municipales, entre un candidat PS et un candidat FN, il voterait pour le moins sectaire si l’alternative se présentait.On ne comprend pas l’indignation que cette déclaration suscite dans la mesure où il n’est pas question d’accords nationaux ni locaux. Il est seulement question de prendre en compte dans le vote individuel, la dimension personnelle des candidats, leur attitude non sectaire, c’est-à-dire leur niveau de tolérance et d’ouverture d’esprit, par delà leur étiquette politique. C’est naturel dans le cadre d’une élection locale. Formuler une interdiction morale absolue de voter pour un candidat sous l’étiquette FN à l’occasion d’une élection municipale ne se concevrait que si cette étiquette FN était jugée incompatible avec la démocratie et la République. Or, tel n’est pas le cas puisqu’aucun gouvernement n’a envisagé d’interdire le FN et même le PS n’y songe pas. En outre, considérer que la morale publique, en cas de duel FN-PS impose de voter forcément pour le candidat PS supposerait une supériorité morale absolue et systématique d’un candidat PS. Or de nombreux faits divers ou affaires récentes, impliquant des élus et personnages politiques, y compris ps, soulignent que la perfection est loin d’être de ce monde. 

La gauche en adoptant une posture morale vis-à-vis du FN ne se trouve-t-elle pas dans une impasse ?

Donner des leçons de moralité n’est pas le meilleur moyen de réagir à la montée du FN dans les sondages et les scrutinsLa plupart de ses électeurs manifestent par ce vote leur écœurement face à l’insécurité, au chômage massif,  à la corruption, aux difficultés de l’intégration, à l’impuissance publique en général. Ils pensent aussi trouver dans ce vote une réponse à leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme le déclin de la France. Ils condamnent la classe politique au pouvoir qu’ils jugent responsable de leur malheur personnel ou de leur exaspération. Quand cette classe politique réagit en leur disant, "ce que vous faites n’est pas bien, n’est pas moral", elle donne à ces électeurs un sentiment d’être infantilisés. Cela ne peut qu’aggraver leur exaspération envers elle et les conforter dans leur choixL’idée de "front républicain" prônée par le PS et une frange de l’UMP et des centristes est ambiguë car va dans le sens du slogan du FN sur la dénonciation de l’UMPS et ne peut que renforcer le vote en sa faveur en le victimisant et en le présentant comme seul contre tous.

Pourquoi persiste-t-elle dans cette stratégie visiblement sans succès lorsque l'on voit les derniers résultats électoraux du FN ?

Derrière toutes ces déclarations et postures concernant le FN, il faut voir les calculs électoralistes. Le PS et ses alliés savent que la montée du FN est un facteur décisif de leur maintien au pouvoir grâce aux fameuses triangulaires et ces postures moralisantes sont un moyen de diviser et de paralyser l’opposition tout en soufflant sur les braises du vote FN en aggravant l’exaspération de ses électeurs. Ce n’est pas nouveau : dans l’histoire politique française, le PS n’a pas hésité à pousser en avant le FN quand  cela favorisait ses intérêts politiques, comme en 1986, où il choisissait le mode de scrutin proportionnel dans l’objectif d’introduire massivement le FN à l’Assemblée nationale et de priver les républicains modérés de la majorité absolue.

La Gauche refuse-t-elle de se battre sur le terrain des idées ?

Tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier mais il est vrai que le réflexe de la diabolisation, de l’accusation de connivence avec  "les idées du FN" est un procédé répandu pour faire taire le contradicteur et éviter le débat de fond. En vérité, l’unique moyen de réagir à la poussée du vote FN, c’est de répondre par le discours, les projets ou les actes politiques aux attentes des électeurs, sur le retour à la sécurité, la reprise de la croissance et de l’emploi, la maîtrise de l’immigration, la réussite de l’intégration des populations étrangères, la fin des cités ghettos et du communautarisme, la lutte contre la corruption, le redressement de l’image de la France dans le monde, le renouvellement de la démocratie, une réforme profonde de l’Europe pour la rendre moins bureaucratique, plus proche des citoyens et des nations. Nul ne croit que ces questions, que personne n’a réussi à traiter efficacement, peuvent se régler d’un coup de baguette magique. Mais les Français, profondément choqués par les combinaisons, calculs, et querelles d’ambition personnelles, attendent des politiques, notamment de l’opposition qu’ils montrent leur détermination à agir efficacement pour le seul bien commun dans tous ces domaines de la vie publique. Il n’existe pas d’autre solution pour tenter de regagner la confiance d’électeurs attirés par le vote FN.