TOUT EST DIT

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samedi 22 juin 2013

Hollande, l’omniprésent

Hollande, l’omniprésent


François Hollande omniprésent, à défaut d'être hyper président ! Voilà un constat qui s'impose. C'est peu dire en effet que l'actuel chef de l'État emboîte sérieusement les pas de son prédécesseur. On avait moqué Nicolas Sarkozy pour ses déplacements perpétuels. François Hollande est en passe de céder à la même frénésie, soucieux d'occuper tous les terrains. On l'a vu, hier, mettre les mains dans sa boîte à outils puis les pieds dans la boue. Après avoir ouvert la deuxième conférence sociale par une longue allocution rappelant ses objectifs, il s'est rendu ensuite en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrenées, auprès des populations sinistrées par les crues, pour les assurer de la solidarité de l'État.
Cet affichage d'une proximité revendiquée avec ceux qui souffrent n'était pas fortuit. Elle voulait souligner la volonté de François Hollande de répondre à toutes les urgences : le chômage comme les catastrophes naturelles. Il y a dans tout cela un évident souci de renouer le lien affectif avec les Français pour compenser les désillusions nées de la crise.
Et ce n'est pas tout ! Attaché à rétablir son image à l'intérieur du pays, il entend bien la renforcer à l'extérieur. Ce week-end, il troquera sa boîte à outils contre une valise diplomatique pour un vogage express au Qatar et en Jordanie. Depuis quelques semaines, François Hollande a multiplié les visites éclair à l'étranger, quitte à affoler la boussole du Quai d'Orsay. Même s'il s'en défend, le chef de l'État y joue les VRP tout en portant la voix de la France.
Là encore, François Hollande emprunte le chemin tracé par Nicolas Sarkozy. Certes, il le fait de façon moins décomplexée que son prédécesseur. Mais, dans son souci de normalisation des relations avec le Qatar, François Hollande a quand même mis sous le boisseau certaines divergences diplomatiques. Elles ne sauraient résister à la perspective de juteux contrats pour le métro de Doha et le Rafale. Avec 4 % de parts de marché, la France n'est que le quatrième fournisseur européen du pays. Alors, tant pis si nos bonnes affaires sentent un peu le gaz.

Toujours les prisons...


Voici de nouveau les prisons, problème posé depuis des dizaines d'années. Avec beaucoup d'autres organisations, nous demandons depuis longtemps que tout soit fait pour améliorer la condition pénitentiaire, mais le drame continue pour le déshonneur de notre pays. C'est en effet un drame, non seulement pour les détenus mais aussi pour le personnel de cette administration délaissée.
Aujourd'hui, ce sont les gardiens qui protestent. La semaine dernière, 15 surveillants bloquaient la maison d'arrêt de Caen qui compte 440 détenus pour 280 places. Protestation également à Saint-Brieuc où la prison héberge 170 détenus pour 85 places. On pourrait énumérer toutes les prisons de France : 4 000 surveillants se sont ainsi rassemblés devant 110 prisons pour protester.
C'est la surpopulation carcérale maintes fois dénoncée qui fait des prisons une poudrière et « pourrit » la vie des personnels pénitentiaires. Ainsi, à la maison d'arrêt de La Roche-sur-Yon, la plus surpeuplée de France, où l'on compte 100 détenus pour 40 places, un surveillant déclarait : « On vit avec les détenus. Leur situation et nos conditions de travail sont liées. »
La solution pour les gouvernements successifs est de construire de nouvelles prisons, mais celles-ci sont aussitôt remplies et de nouveau surpeuplées. Pour 57 000 places, on compte aujourd'hui 68 000 détenus dont 17 000 prévenus. C'est sans doute le nombre des placements en détention avant jugement qui est une cause de cette surpopulation. Mme Taubira, garde des Sceaux, a attiré l'attention sur ce point mais, semble-t-il, rien ne change.
Tout le monde est concerné
Le projet de construction et d'amélioration relancé par Mme Taubira est poursuivi, mais on est malgré tout loin du compte : pour l'année 2018, le nombre de places devrait être de l'ordre de 63 500. Or le nombre des détenus actuels est déjà de 67 800, bien supérieur donc. M. Delarue, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, sonne régulièrement l'alarme. Il demande qu'on recoure le moins possible à la détention provisoire. Il déplore l'évolution permanente vers plus de condamnations. « Si l'on jugeait aujourd'hui comme il y a 40 ans, environ moitié moins de détenus se trouveraient dans les prisons. »
Autre conséquence désastreuse, les suicides en prison. Ils sont plus nombreux en France avec 15,5 suicides pour 10 000 détenus, contre 6,7 pour l'ensemble des pays membres du Conseil de l'Europe.
Une évolution cependant apparaît légèrement positive : le progrès des peines aménagées et de la surveillance électronique qu'il faudrait véritablement promouvoir, comme le recommande Mme Taubira.
Les personnels pénitentiaires ont fait connaître une nouvelle fois leurs revendications. Elles sont justifiées, mais tout doit se faire dans le respect des personnes et c'est possible si l'on traite la question dans son ensemble. C'est à quoi s'attachera Mme Taubira, lors de l'examen du projet de loi pénal qui ne saurait tarder. On sait désormais que, ou bien on avance enfin vers l'arrêt de la surpopulation, ou bien ce sera l'explosion.
Tout cela nécessite de la part du gouvernement et du Parlement une attention extrême. Or, trop souvent, gouvernement et Parlement se sont réfugiés derrière l'opinion publique qui ne juge pas ce problème prioritaire. Pourtant, chacun devrait réfléchir à ce qu'est la réalité dans les prisons car chacun d'entre nous est concerné comme citoyen et pourrait l'être un jour directement ou indirectement par l'un de ses proches.

Le cri des peuples


les mouvements de contestation populaire qui se multiplient à travers la planète gomment, par leur répétition et leur accélération, toute idée même de hasard. Les régimes politiques en place sont différents, les causes de l’insurrection aussi, mais les germes de la colère sont partout identiques.
Des printemps arabes d’il y a deux ans aux manifestations monstres qui secouent le Brésil, en passant par le courant des indignados espagnols et les émeutes de la place Taksim, se construit une internationale de la révolte. Une chouannerie 2.0 qui a pour caisse de résonance la sphère des réseaux sociaux et pour ressort l’exaspération des catégories sociales les plus défavorisées. Ce qui s’exprime ici, c’est le cri des laissés-pour-compte du siècle naissant, qui étaient aussi ceux du précédent. Ceux qui se débattent dans un monde parallèle aux frontières de la misère et subissent de plein fouet la violence des crises et celle de la société.
Par-delà les points de fixation ponctuels qui mettent le feu aux poudres (ici l’abattage d’arbres dans un parc public, là l’augmentation des prix du bus ou la gabegie liée à la Coupe du monde), domine un ras-le-bol généralisé contre la classe politique et ses privilèges. L’impression de n’être que des machines à légitimer des élites de plus en plus déconnectées de la réalité. Ce n’est ainsi pas un hasard si ces révoltes se font hors des mouvements traditionnels d’opposition que sont censés être les syndicats ou les partis politiques. Elles sont d’autant plus imprévisibles et difficiles à juguler.
Ce qui se passe actuellement dans les rues de São Paulo ou de Rio n’est que la poursuite d’un processus engagé ailleurs et dont personne ne peut prédire l’impact qu’il aura sur nos sociétés. Les dirigeants du Parti des Travailleurs, au pouvoir depuis dix ans au Brésil, auraient tort de ne voir là qu’un feu de paille qui s’éteindra de lui-même. On ne calme pas les peuples en ne leur donnant que des jeux, il leur faut aussi du pain.

Fillon, le "pire des traîtres" pour Sarkozy

La figure tutélaire de l'UMP aurait du mal à digérer la prise d'autonomie de son ancien Premier ministre, candidat déclaré à la présidentielle de 2017.
Nicolas Sarkozy aurait des mots particulièrement durs à l'égard deFrançois Fillon, dont il dénonce le "double langage", selon Le Monde, qui rapporte ses propos, samedi. "C'est le pire des traîtres, il n'est pas capable de me dire en face ce qu'il dit dans les médias !" aurait vociféré l'ancien président en privé.

Le seul Premier ministre de son quinquennat est passé à l'offensive ces dernières semaines. Candidat déclaré "quoi qu'il arrive" à l'élection présidentielle de 2017, il avait coupé le cordon avec son ancien mentor, le 6 juin dernier, dans l'émission Des paroles et des actes : "Je l'ai suivi loyalement comme Premier ministre. On a un caractère différent, une vision différente de l'avenir." Et d'expliquer cette prise d'autonomie : "Aujourd'hui, je veux conduire mon projet politique. Nicolas Sarkozy a dit qu'il voulait se retirer de la vie politique, je ne l'ai jamais entendu dire le contraire."
Selon Le Monde, Nicolas Sarkozy essaie de rallier à sa cause ses anciens soutiens, dont beaucoup composent aujourd'hui l'entourage de François Fillon : François Baroin, Christian Estrosi, Valérie Pécresse... "Fais attention. À un moment, il faudra choisir...", aurait-il averti lors d'une conversation téléphonique avec Éric Ciotti, fin mai.

Grèce: vers un remaniement du gouvernement Samaras


 Le compte à rebours en Grèce pour un remaniement du gouvernement du Premier ministre conservateur Antonis Samaras a commencé samedi, après le départ du petit parti de gauche Dimar de la coalition en raison de son désaccord sur la fermeture de la télévision publique.
M. Samaras s'est engagé à maintenir le cap des réformes de la dette après le retrait du Dimar et de ses quatre ministres, qui réduit la majorité parlementaire de la coalition à seulement trois députés.
La perspective d'élections législatives anticipées s'est cependant dissipée après que les partenaires socialistes de la coalition ont déclaré qu'ils continueraient à soutenir le gouvernement en difficulté.
Venizelos aura un rôle important dans le nouveau gouvernement.
"Personne ne veut d'élections en ce moment (...) nous irons au bout de notre mandat" de quatre ans, avait déclaré M. Samaras dans un discours télévisé jeudi soir.
Un peu plus d'un an après leur arrivée au pouvoir, les conservateurs vont maintenant rester en coalition avec les socialistes d'Evangelos Venizelos, l'ancien ministre des Finances, qui avait renégocié la dette grecque en 2012.
"Nous croyons que le gouvernement sera plus solide maintenant", a affirmé un responsable gouvernemental, estimant que la gauche modérée avait souvent "soulevé des questions" qui compliquaient le travail législatif.
Un remaniement qui amènerait plusieurs socialistes dans le gouvernement -y compris M. Venizelos lui-même, selon les médias- est attendu d'ici mardi.
"Le remaniement est une question de jours, voire de quelques heures", écrivait samedi le quotidien Ethnos, ajoutant que la mission du gouvernement remanié "sera tout sauf facile".
Mais selon une source gouvernementale, un remaniement ce week-end est "peu probable".
Athènes doit prendre un certain nombre de mesures impopulaires, notamment des licenciements massifs dans les services publics, des ventes d'actifs publics et, éventuellement, de nouveaux impôts l'an prochain.
Les observateurs politiques notent que M. Samaras a tiré quelques dures leçons la semaine dernière après avoir tenté de forcer la main à ses alliés, qui sont confrontés à la pression au sein de leurs propres partis sur les réformes d'austérité nécessaires pour maintenir l'accès aux plans de sauvetage UE-FMI.
En mai, les conservateurs ont fait marche arrière sur un projet de loi antiraciste que les socialistes et la gauche modérée avaient fermement soutenu, provoquant une rupture profonde dans le gouvernement.
Le Premier ministre, qui a une position plus dure sur l'immigration clandestine que ses partenaires de la coalition, a également voulu durcir les conditions de naturalisation des migrants, contre la volonté de ses alliés.
Le détonateur de la crise gouvernementale a été la décision de M. Samaras de fermer la radio-télévision publique ERT le 11 juin, en dépit des avertissements des socialistes du Pasok et de la Gauche démocratique qu'ils ne soutiendraient pas une telle mesure.
"Samaras doit abandonner tout volonté de gouverner unilatéralement", soulignait samedi le quotidien à gros tirage Ta Néa.
"Toute répétition de la gestion de l'affaire ERT aurait des conséquences désastreuses", avertissait ce quotidien de centre gauche.
Les personnels de l'ERT occupent le siège de la société à Athènes et ses locaux à Thessalonique depuis près de deux semaines pour protester contre la fermeture, qui a coûté près de 2.700 emplois.
Le gouvernement leur a demandé de quitter les lieux, mais le syndicat de l'ERT refuse de bouger.
"Les bureaux de la compagnie doivent être libérés", déclare une source gouvernementale, "pour avoir accès au service de la paie et pouvoir dédommager les salariés".
Le Conseil d'Etat, saisi par le syndicat des employés de l'ERT, a ordonné "un sursis" à la fermeture de la radio-télévision publique et demande une solution provisoire de relance des antennes.
Mais M. Samaras refuse de rétablir l'ERT telle qu'elle existait jusque là, affirmant que l'organisme coûtait trop cher. Il propose d'indemniser les salariés et de créer une nouvelle radio-télévision publique avec un personnel réduit.
"Nous allons continuer à faire preuve de retenue, nous n'avons pas l'intention de faire monter la tension" en envoyant la police évacuer les locaux occupés, "car il y a beaucoup d'autres solutions (...) c'est l'ère de l'électronique", a souligné la source gouvernementale.

François Hollande au Qatar : que gagne vraiment la France à cette relation aux contours troubles ?


Le président français débute une visite au Qatar. L’émirat a annoncé disposer de 120 milliards de dollars à investir dans le monde, une manne dont la France aimerait capter une partie. Après le fonds pour les banlieues, la prise de contrôle du PSG, le rachat d’hôtels de luxe et des droits de diffusion télévisuels, le financement de l’UOIF, etc., comment analyser la présence financière du Qatar en France ?

Comment définir la stratégie du Qatar en France ?

Karim Sader : A l’instar de ses autres terrains d’investissements en Europe, la stratégie de placement du Qatar en France se caractérise par son approche pragmatique et utilitariste. Comme on le sait, ce minuscule émirat dispose d’importantes richesses liées à ses réserves gazières et sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) dont il est le premier producteur mondial avec 77 millions de tonnes par an. Mais ses richesses sont inversement proportionnelles à sa situation géostratégique qui l’expose aux grandes tensions régionales qui se cristallisent dans un Golfe arabo-persique théâtre des tensions entre le grand frère saoudien sunnite et l’Iran chiite.
De ce constat découle la nécessité pour le Qatar de contracter une sorte d’assurance-vie en plaçant son surplus de liquidités à l’étranger, et ce, tout en diversifiant ses sources de revenus par rapport au secteur des hydrocarbures dont il demeure fortement dépendant.
Dans ses ambitions, le Qatar rencontre ainsi une zone euro en pleine récession et fortement désireuse d’investissements étrangers ; une situation qui permet aux dirigeants de l’émirat d’y effectuer des placements fortement attractifs misant sur une reprise prochaine de l’économie européenne qui lui permettra d’engranger d’importants bénéfices à moyen et long termes.   
Yves Bonnet : Il est clair que les investissements du Qatar en France suscitent de nombreuses interrogations tant par leur importance qu'en raison des domaines qu'ils intéressent. D'une manière générale, deux observations liminaires doivent être formulées. En premier lieu, il semble  que ce soit à la suite de difficultés rencontrées par l'émirat pour la réalisation d'un complexe sidérurgique, et pour la solution desquelles la France de Georges Pompidou a été le seul pays à manifester un soutien constant à son gouvernement que ce dernier ait choisi de témoigner sa reconnaissance à notre pays.Cette dette est passée sous silence ou ignorée et cette lacune nuit, quoiqu'on pense, à la lisibilité de la politique qatarienne. En second lieu, les investissements qatariens en France ne sont pas si récents puisque dans les années soixante-dix, en 1975 exactement, un partenariat avec "Charbonnages de France" a débouché sur la construction de deux vapocraqueurs, l'un à Doha, l'autre à Dunkerque, à l'inauguration duquel j'ai personnellement assisté.

Poste par poste d'investissement, quels sont les principaux bénéfices qu'en tire aujourd'hui la France ? Et quelles en sont les principaux inconvénients ou contreparties ?

Karim Sader : Dans le cas de la France, qui bénéficie d’une aura de prestige dans l’esprit des Qataris, ceux-ci se sont focalisés sur les grands fleurons du CAC 40 (Total, Veolia, Lagardère, Areva, etc.) où ils constituent une sorte de "silent partner". Viennent ensuite les secteurs de  l’immobilier ainsi que celui du luxe (notamment au sein de LVMH). Sans compter l’investissement sportif à travers le rachat du Paris Saint Germain mais également en associant le nom du Qatar à la prestigieuse course hippique du "Prix de l’Arc de Triomphe".
Sur le plan des bénéfices qu’en tirerait l’Hexagone, l’injection de capitaux par les Qatariens en cette période de récession est certainement bienvenue pour ces grandes entreprises du CAC 40. Mais force est en revanche de constater qu’il s’agit là de placements purement financiers qui profitent avant tout à l’Émirat et j’avoue avoir du mal, pour l’heure, à en mesurer les bénéfices en termes d’économie réelle pour la France, à commencer par la création de nouveaux emplois
Il faut donc être clair là-dessus, ça n’est certainement pas le Qatar qui va redresser le secteur de l’industrie en France ! La principale obsession des Qatariens est d’assurer son avenir en plaçant ses capitaux dans des "secteurs sûrs" et avant tout rentables sur le long terme.
Quant à l’investissement spécifique du football l’on peut toutefois dire que les Qatariens – quelles que soient les critiques que l’on peut attribuer à leurs méthodes – sont parvenus à donner au PSG les moyens sportifs et financiers dignes du club d’une grande capitale européenne. Cette stratégie émane d’une véritable "politique sportive" menée par ses dirigeants qui ont compris que le sport pouvait constituer le miroir de la puissance d’un État en dépit de sa minuscule superficie. C’est l’un des piliers du "soft power" qatarien. 
Yves Bonnet : Il apparaît que c'est moins l'ampleur des investissements qatariens en France que les destinations qu'ils prennent qui suscitent des interrogations. Ainsi, les investissements dans les banlieues pour lesquels un partenariat franco-qatarien a été mis sur pied posent un problème de souveraineté, récurrent  avec les interventions des ONG de toutes origines, que le gouvernement français ne tranche pas, comme c'est son rôle. Les sommes investies par ailleurs dans un club de football peuvent étonner dans la mesure où le sport ainsi "aidé" est de nature professionnelle. Mais le fait n'est ni nouveau, ni plus étonnant que l'ampleur et l'origine des sommes englouties dans d'autres grands clubs européens, certains d'origine douteuse. Ainsi, le club monégasque dont le siège n'est même pas localisé en France se voit sponsorisé par des financiers russes sans que cela ne soulève d'interrogations. En revanche, les achats immobiliers et a fortiori les investissements économiques créateurs d'emplois ne peuvent qu'être encouragés, surtout en période de récession.

Doit-on rechercher des intentions cachées derrière les investissements en apparence généreux de l’émirat dans notre pays ? Lesquelles ?

Karim Sader : Il convient d’abord de tordre le cou au cliché qui concerne la prétendue "générosité" des Qataris. L’Émirat est loin d’être la "vache à lait" pour des économies occidentales en pleine crise. Bien au contraire, le contexte de crise est une aubaine pour un Qatar affichant une croissance économique insolente et qui se voit accueilli à bras ouvert en Europe pour des placements attractifs. D’autre part, en ce qui concerne la France, la part des investissements qataris y demeure bien inférieure qu’en Allemagne ou bien au Royaume-Uni où l’émirat investit deux fois plus que dans l’Hexagone.
En ce qui concerne les réelles intentions de Doha il faut là aussi nuancer un certain nombre de fantasmes qui entourent l’investissement qatarien. Il est en effet courant de prêter aux placements qatariens un certain nombre de velléités hégémoniques. Or, comme je l’ai déjà dit, la boulimie financière du Qatar émane avant tout d’un sentiment de vulnérabilité (position géopolitique, faible démographie,…) qui le pousse à investir hors de ses modestes frontières.
Je concentrerais en revanche mes réserves sur le volet diplomatique. Le partenariat privilégié qui s’est noué entre Paris et Doha – essentiellement sous le mandat de Nicolas Sarkozy – dans le cadre de la "nouvelle politique arabe" de la France est, à mon sens, une erreur stratégique. En faisant de l’Émirat le partenaire incontournable de la diplomatie hexagonale dans les grands dossiers chauds de la région, Paris a fini par fâcher un certain nombre d’alliés dans la région, à commencer par l’Arabie saoudite et les Émirats, rompant le traditionnel équilibre qui caractérise la politique étrangère de la France au Moyen Orient. Sans compter que l’issue des "Printemps arabes" a révélé l’agenda panislamique du Qatar dans la région, soutenant activement l’émergence des pouvoirs issus des Frères musulmans.
Haoues Seniguer : Tout acteur social, qu'il soit individuel ou collectif, est mû par des intérêts, des stratégies ou des intentions, conscientes ou non. Ainsi, le Qatar recherche, par le truchement de ses investissements économiques ou financiers, des gratifications symboliques et/ou matérielles. Naturellement, à cette aune, l'émirat n'est certainement pas désintéressé, par exemple quand il finance, en France ou ailleurs, des édifices religieux, des groupes ou organisations, dans une espèce de logique du don et du contre-don. Qu'est-ce à dire ? Il provoque, notamment auprès de ceux qui bénéficient de ses largesses, une reconnaissance qui peut aller jusqu'à la mise en sommeil de la réflexion critique de certains de nos concitoyens musulmans à l'endroit de la nature réelle du Qatar, qui est une dictature oligarchique qui diffuse une vision de l'islam qui est tout sauf libérale. 

Le Qatar est aujourd’hui le principal bailleur de fond d’une nébuleuse associée aux Frères musulmans. Plutôt que d’encourager la vision d’un islam piétiste et spirituel, le Qatar ne va-t-il pas de la même manière appuyer en France le modèle d’un islam-étendard revendicatif ? N’y-a-t-il pas là un risque de captation de l’islam de France (déclinable au pluriel et qui reste à définir) au profit d’une vision politisée de celui-ci ?

Karim Sader : Il faut éviter de tels raccourcis. Certes, le Qatar de par son système politique – une monarchie autoritaire – et son idéologie – le wahhabisme doctrine rigoriste de l’islam sunnite – est aux antipodes du modèle républicain et laïque que la France s’efforce de véhiculer. Mais s’ils appuient ouvertement les mouvements islamistes au Moyen Orient, les Qataris se montrent extrêmement prudent dès lors qu’il est question de l’Islam en France. Conscients qu’il s’agit là d’un sujet très sensible en France – surtout depuis la controverse suscitée par leur projet d’investissement dans les banlieues –, ils ont bien compris que toutes velléités religieuses pouvaient avoir un impact catastrophique pour leur image, ceux à quoi les Qataris accordent une très grande importance.
Je pense que le Qatar veut incarner aujourd’hui un nouveau pôle d’attraction de l’Islam du XXIe siècle capable de concurrencer l’Arabie saoudite dans ses prétentions islamiquesCette ambition aurait notamment pour vocation à attirer les ressources humaines issues de l’immigration arabo-musulmane en Occident, ce qui aurait l’avantage de pallier le déficit démographique du Qatar, véritable talon d’Achille du minuscule émirat en quête de rayonnement.
Quant à la question concernant les liens entre le Qatar et l’islam de France, je pense qu’il s’agit là d’un débat qui dépasse de loin la seule présence de l’Émirat dans l’Hexagone. Dans un contexte de mondialisation qui remet clairement en cause les prérogatives de l’État-nation, l’encadrement et l’intégration de l’islam en France ne peut dépendre que de la capacité de l’État à se prémunir de multiples influences extérieures dont le Qatar n’est qu’une composante parmi tant d’autres
Haoues Seniguer : Compte tenu de la nature du régime et des réalités sociales du Qatar, marquées par un fort conservatisme religieux, les officiels ou mécènes de l'émirat ont clairement un faible pour un islam très orthodoxe et orthopraxe, à l'instar de celui promu et arboré par la nébuleuse des Frères musulmans dans le monde musulman sunnite, lesquels comptent également des adeptes ou des sympathisants français, à l'image du président du Collectif des Musulmans de France (CMF), Nabil Ennasri, qui se présente aussi dans les médias en "spécialiste du Qatar". Ce n'est donc pas tout à fait un hasard, si ce dernier, en retour, du fait de sa très grande proximité spirituelle avec le mufti du Qatar, Yûsuf al-Qaradhâwî, a les yeux de Chimène pour l'émirat et cultive à son sujet un discours plutôt hagiographique, en dénonçant, sans ménagement aucun, "le Qatar-bashing". À une échelle un peu plus importante, l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) a de très bonnes relations avec des personnalités du Qatar (donateurs) et bénéficierait, à cet égard, de quelques faveurs dans la construction de mosquées ou dans le financement de certains projets. 



Filippetti : une taxe sur les smartphones en 2013


La ministre de la Culture a indiqué que cette taxe sur les terminaux connectés servirait à alimenter un fonds pour la culture du secteur privé.
Et une taxe de plus! Elle frapperait cette fois les terminaux connectés, comme les smartphones ou les tablettes, et servirait à alimenter un fonds pour la culture.

Interrogée sur RMC vendredi matin, la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a indiqué que la taxe sur les terminaux connectés, préconisée par le rapport Lescure, «pourrait permettre d'alimenter un fonds qui servirait à financer notamment les disquaires, qui sont en difficulté», ou encore «le domaine de la photographie». Elle a toutefois averti qu'il ne fallait pas «alourdir la barque pour les consommateurs».
«C'est une contribution à l'achat, qu'on ne paye qu'une fois ; alors qu'une taxe, on la paye chaque année», a-t-elle déclaré. Pierre Lescure avait recommandé une contribution de 1 %, et «les parlementaires en décideront à la fin de l'année dans le cadre de la loi de finances». Selon la ministre, cette taxe «sera indolore pour les consommateurs», mais «aura un impact très fort sur toute la filière culturelle».

Retour de la publicité après 20 heures?

Aurélie Filippetti a assuré, par ailleurs, que cette contribution ne servirait pas à financer l'audiovisuel public. «Je pense qu'il ne faut pas tout mélanger», a-t-elle estimé. «Pour le service public, nous avons la redevance», les parlementaires ont créé un groupe de travail pour plancher sur l'évolution de son assiette. La piste de son élargissement aux ordinateurs et tablettes est «une demande faite par certains», confirme-t-elle. «Aucune solution n'est arrêtée, et les travaux doivent se poursuivre jusqu'à mi-juillet, avec un arbitrage qui se fera dans le cadre du projet de loi de finances pour 2014», selon les précisions données par le ministère un peu plus tard.
Parmi les autres pistes évoquées pour pérenniser le financement de France Télévisions, la ministre, qui avait exclu l'an dernier un retour de la publicitéaprès 20 heures sur la télévision publique, se dit plus ouverte aujourd'hui. «Mais, comme le marché publicitaire a beaucoup baissé, de toute façon, cela ne compensera pas le manque à gagner de France Télévisions», a-t-elle toutefois remarqué.
LÀ ELLE COMMENCE À NOUS LES BRISER MENUES LA FILIPPETTI, Y'EN A RAS LE BOL DES TAXES. 
IL FAUT LA TAXER SÉRIEUSEMENT CETTE INCAPABLE.

Les députés travaillent-ils trop ?



Les députés travaillent-ils trop ? par LeHuffPost

CELA NE FAIT AU BAS MOT QUE HUIT HEURES PAR JOUR DE TRAVAIL
CONNARD, POUVEZ NOUS DONNER VOS ÉMULATIONS ?

Quand Martine Aubry traite de "cons" ses opposants en plein conseil



Quand Martine Aubry traite de "cons" ses... par lilysouzix

Hollande s’essouffle !

Hollande s’essouffle !


Faut-il croire en la longue péroraison qu’a tenue jeudi le chef de l’Etat en ouvrant la deuxième conférence sociale de son quinquennat ? Il semble que les partenaires sociaux, et plus largement les Français, ne soient pas prêts d’en donner quitus à François Hollande. D’abord, parce qu’ils sont fatigués d’entendre le président de la République parler d’une boîte à outils dont il ne montre jamais la réalité, ni ne prouve qu’il soit capable de s’en servir. Ensuite, et peut-être surtout, parce que les discours ont un temps, qui est généralement électoral, et que nos compatriotes attendent désormais, et depuis trop longtemps, des résultats. Très exactement : depuis un an…
Or, jeudi, même le discours n’avait rien de bien neuf, pas même le flou de ses déclarations. Soucieux de démontrer que « le sérieux budgétaire ne sera pas en France l’austérité », perspective honnie et qui ne favorise en rien les sondages, François Hollande a pointé deux urgences : le retour de la croissance et le désendettement. Précisant, par souci de crédibilité ou par habitude, on ne sait trop : « Si je ne devais retenir qu’un seul enjeu, c’est celui de l’emploi, c’est un défi qui nous concerne tous. Plus de 10 % de la population active privée d’emploi, trois millions de demandeurs (d’emploi), cinq millions si on inclut toutes les catégories, c’est un gâchis pour l’économie. »
Oser publiquement le chiffre de cinq millions, c’est vouloir donner à son propos la couleur de l’honnêteté et tenter de faire admettre que le Monsieur Muscle socialiste est là qui, malgré l’adversité, va remettre les choses en place et rendre aux Français tout à la fois le sourire et le beau temps.
La courbe de Hollande…
C’est ainsi que, tout en admettant, coup de patte à son prédécesseur au passage, que « le chômage, qui progresse depuis cinq ans, va continuer, hélas ! à progresser jusqu’à la fin d’année », François Hollande réaffirme sa volonté et sa conviction de pouvoir « inverser durablement la courbe du chômage à la fin de l’année ».
Le tempo n’appartient assurément plus à la politique, mais à la magie. A moins qu’il n’espère trouver des emplois dans la hotte du Père Noël. Et la baguette magique, ce serait les emplois d’avenir et les contrats de génération ? La magie, on le sait, n’est qu’illusion, mais ici elle confine à un tour de passe-passe dont les gadgets ne sont guère attirants. Fournir un travail aux moins qualifiés et, tout de même, tâcher de former des demandeurs d’emploi pour pourvoir les emplois sans candidats. Troisième petit calcul : celui qui verrait les apprentis devenir des salariés, avec « engagement d’embauche » au terme de leur formation.
Autre gros dossier, celui des retraites. En écartant l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite, qui a trop mauvaise presse, le président s’est défait, selon un nombre grandissant de spécialistes, du seul outil réellement efficace. En lieu et place, il propose un allongement de la durée de cotisation ; qu’il estime plus juste, tout en affirmant vouloir tenir compte de la « pénibilité des tâches ».
On reste dans le flou ; et surtout, faute de savoir quoi faire, on multiplie les déclarations sans réelle portée – si on excepte la déception des chômeurs et des retraités.
 et le graphique de l’INSEE
Et, de fait, les réactions ne se sont pas fait attendre. D’autant que l’INSEE fournit aussitôt un graphique où le chômage explose : 10,7 % à la fin de l’année en métropole, 11,1 % pour la France entière.
Il est douteux que les emplois d’avenir – avenir qui, dans la perspective actuelle, n’a forcément qu’un temps… – suffisent à provoquer l’inversion annoncée par le chef de l’Etat.
D’autant que l’on nous explique que, pour que le chômage baisse, il faut que la croissance soit comprise entre 1 % et 2 %. On en est loin ! Et il ne suffit pas de l’appeler de ses vœux pour qu’elle daigne, elle aussi, apparaître…
Le patron de la CFDT, Laurent Berger, dénonce un manque de propositions précises. Et résume l’ambiance en déclarant : « On ne peut pas avoir un discours ambitieux sur l’emploi et demain avoir une annonce qui fait pschitt. »
Quant au discours sur les retraites, la CGT et FO affichent « un désaccord de fond ». Qui se traduira, c’est prévu, par des mobilisations en septembre.
Bref ! il est manifeste que François Hollande est le seul à voir les « signes encourageants » pour l’économie qu’il évoquait jeudi devant un parterre de sceptiques.
Il est vrai qu’il ne propose rien de neuf par rapport à l’année dernière, lors de la première conférence sociale. Et que, entre-temps, et notamment dans le domaine du chômage, la situation s’est singulièrement dégradée…