TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 5 juin 2013

Après les riches, c'est au tour des "zézés" de payer !


Ce gouvernement fait une erreur historique car il demande à ceux qui produisent et travaillent de payer beaucoup plus que ce qui est supportable pour financer les inactifs.
Être juste lorsque l’on est de gauche, c’est marteler en permanence et dans chaque phrase l’idée que l’on est juste, peu importe que l’on soit juste ou juste injuste. Le tout c’est de le dire. Être juste lorsque l'on est de gauche, c’est faire la solidarité avec l’argent des riches – et idéalement de droite comme ça il n’y a pas de perte d’électorat.
Première année du quinquennat : faire payer les riches, ces salauds !
Voilà qui est fait, augmentation des impôts et des exilés fiscaux (ce n’est pas grave, « casse-toi pauvre con » comme le titrait Libération en « une » à propos de l’un de nos très grands patrons).
Tentative d’ouvrir la chasse aux pigeons… Devant la révolte de nos entrepreneurs volatils, le gouvernement a fait en partie machine arrière. Finalement, les patrons étaient ses copains… mais point trop puisqu’ils s’attaquent aux poussins qui, vous en conviendrez, posent un immense problème aux forces de progrès de gauche. Voici des gens qui préfèrent le travail et la liberté à l’assistanat. Une honte, un scandale, ces gens sont par nature dangereux puisqu’ils ont un comportement par définition en dehors des cadres établis. Un homme libre payant le prix de sa liberté est beaucoup moins contrôlable qu’un homme qui attend sa pitance quotidienne de sa maman l’État-providence qui, dans sa grande bienveillance, vient lui donner la bécquée.
Bref, ce fut haro sur les riches, sur nos pauvres riches qui ne sont pas le problème alors que les errements des banques sont une grande partie du problème. La deuxième grande partie du problème, ce sont nos dépenses publiques. Lorsque l’on parle de dépenses publiques, en réalité, il faut parler de dépenses d’assistanat. Dans notre pays, nous adorons assister. La droite comme la gauche, et bien évidemment la gauche encore plus. Jusqu’à présent, l’assistanat d’une foule de gens était financé par la dette.
La dette c’est quoi ?
La dette c’est un impôt que l’on refuse de lever aujourd’hui pour payer les dépenses du jour. Alors pour y faire face sans augmenter les impôts, on emprunte la différence. C’est donc le refus de faire payer le vrai coût des politiques sociale et d’assistanat à notre pays… et cela fait quarante ans que ce petit cirque dure avec une belle accélération ces 10 dernières années. C’est valable pour les mairies qui s’endettent plutôt que de vous faire payer les impôts tout de suite, sinon ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse envie de virer votre maire aux élections suivantes. C’est valable pour les communautés de communes qui s’endettent plutôt que de vous faire payer les impôts tout de suite, sinon ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse envie de les virer aux élections suivantes mais vous ne pouvez pas car, pour les communautés de communes, on ne vous demande pas votre avis. C’est valable pour les départements qui s’endettent plutôt que de vous faire payer les impôts tout de suite, sinon ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse envie de virer vos conseillers départementaux aux élections suivantes. C’est valable pour les régions qui s’endettent plutôt que de vous faire payer les impôts tout de suite, sinon ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse envie de virer vos conseillers régionaux aux élections suivantes. C’est aussi valable pour l’État qui adore redistribuer pour des raisons plus ou moins inavouables l’argent qu’il n’a absolument pas et… qu’il préfère ne pas vous faire payer maintenant car sinon vous auriez tendance à trouver que la solidarité pour les autres avec votre fric ça commence à vous coûter sacrément cher.
Taxer les riches après tout pourquoi pas puisque cela ne me concerne pas ! Le problème c’est qu’après les riches, on taxe les zézés ! Et là, vous allez nettement moins rigoler.
Deuxième année du quinquennat : faire payer les « zézés » !
Finalement, je trouve que cette idée de réduire la politique familiale en dépense est excellente car elle montre la véritable nature d’un gouvernement financièrement aux abois. Vous remarquerez le grand virage sémantique de nos mamamouchis qui n’osent quand même plus parler de méchants riches. Maintenant on parle des méchants aisés. Question de mon fils de cinq ans : « Dis papa, c’est quoi un "zézé", et pourquoi ils sont méchants ? » Alors là, je rame ! Comment confesser et expliquer à mon fils de cinq ans que son père (et sa mère, puisque ma femme travaille honteusement) gagnent à eux deux plus de 4 000 euros par mois…
Non, non et Non ! Je sais, vous avez retenu les 5 300 euros dont on vous rabâche les oreilles dans les vrais médias. Mais en fait, comme toujours, il faut lire les petits caractères. Je vous cite le gouverne-ment : « Ainsi, pour une famille de deux enfants dont les parents travaillent tous les deux, la Paje est inchangée jusqu’à 4 000 euros de ressources mensuelles, puis divisée par deux jusqu’à 4 926 euros. Au-delà, ils n’auront pas droit (comme aujourd’hui) à l’allocation ! »
Eh oui, avec nos deux marmots et nos 4 000 euros de revenus mensuels le tout en région parisienne qui, comme chacun le sait, n’est pas cher en terme de logement, nous sommes des zézés ! Des vilains, des gros, des méchants, des zézés ! Des zézés comme un couple de prof ! Des zézés comme un couple de flics ! Des zézés comme un couple de la RATP ! Des zézés comme seulement 12% des français selon les calculs savants de Monsieur Ground Z’Ayrault !
Alors j’ai expliqué à mon fils que nous devions être discrets. Que désormais, il fallait se cacher car ses parents sont des zézés, et que par les temps qui courent être un zézé c’est dangereux.
Troisième année du quinquennat : faire payer ceux que l’on paie…
Et là, on commencera à attaquer les choses sérieuses. Vous savez quand le gouverne-ment sera obligé de se rendre compte qu’il n’y a pas assez de riches, et encore moins assez de zézés pour payer tous les pauvres ! Parce que ce moment-là arrivera, dans un an ou dans deux. Lorsque les classes moyennes seront laminées et qu’il n’y aura plus rien à tondre, que personne ne voudra plus financer l’État français, et que l’Europe (et nos amis les Allemands) sifflera la fin de partie, nous devrons enfin expliquer que certaines dépenses ne sont plus finançables.
Mais pour le moment, l’État continue à acheter de plus en plus cher et pour un résultat de moins en moins brillant une paix sociale qui devient toute relative !
La France, un pays en dislocation !
De plus en plus de gens qui travaillent paient de plus en plus pour des gens qui sont tombés dans l’assistanat à vie. L’idée est sans doute très belle, le problème c’est que ce n’est plus possible car le consentement à l’impôt n’est pas en train de s’effriter, il a complètement disparu.
Ce gouvernement fait une erreur historique car il demande à ceux qui produisent et travaillent de payer beaucoup plus que ce qui est supportable pour financer les inactifs. Un système fonctionnant comme ça est voué à une mort rapide et très douloureuse, car lorsque l’État-providence s’effondrera…

Le FMI n'a pas à nous dicter notre conduite


Après la Commission européenne, c'est au tour du FMI de formuler des recommandations à la France. Qui ne s'en laissera évidemment pas compter.
Je ne suis pas un grand admirateur des économistes du FMI qui,quand ils avouent s'être trompés, n'en corrigent pas pour autant leurs erreurs. Mais force est de constater qu'ils ont parfois des raisonnements de bon sens.
Ainsi, ils jugent la pression fiscale en France trop élevée, ce qui impacte négativement la compétitivité et la croissance de notre beau pays décidément malaimé. Malaimé de la croissance, qui ne se montrera pas plus en 2013 que le soleil en mai : une récession de -0,2% si on considère que la dépense publique – 56% du PIB, une broutille – ne détruit pas de valeur. Et c'est une hypothèse forte.
Le FMI souligne le déficit de compétitivité coût et hors coût de la France. Comprenez : nous ne sommes pas seulement plus chers pour la même chose, mais incapables de proposer pour compenser des services aussi bons que ceux des voisins. La France n'innove plus, n'offre plus de services performants ni de biens de qualité – exceptions mises à part. L'exception française, aujourd'hui, ce sont les entreprises qui marchent et les individus qui prospèrent.
Deux problèmes structurels pèsent sur la compétitivité des entreprises françaises, rappelle le FMI : une «croissance des salaires réels» soutenue alors que les gains de productivité sont en baisse, et «l'augmentation de la charge fiscale» sur les entreprises.
La lutte finale a un peu d'avance. Dans d'autres pays, chefs d'entreprise et salariés sont capables de travailler en bonne intelligence et de comprendre que leurs intérêts convergent vers le succès des entreprises ; les salariés acceptent des baisses de salaires quand la situation est mauvaise, reçoivent des primes quand la situation est bonne.
En France, les chefs d'entreprise ne peuvent pas réduire les salaires lorsque la situation est mauvaise et ont rarement l'occasion de verser des primes – à l'inverse des ministres. On me dira que ce n'est pas le sujet, mais ce serait oublier que l'emploi ne progresse en France que dans le secteur non marchand.
La croyance dans une productivité incroyablement élevée des Français, plus productifs qu'ailleurs et pouvant dès lors se permettre le luxe de ne travailler que 35h par semaine (et ne pas en avoir réellement le choix) ne disparaîtra que quand les Français seront officiellement moins productifs que les autres.
On pourra alors discourir longtemps sur la futilité d'une vie centrée sur le travail et l'ignoble impératif de productivité qui vise à exploiter le travailleur aussi indignement que possible ; on pourra également consoler les Français en condamnant leurs aspirations matérialistes à un logement décent, une alimentation de qualité, des produits high-tech et des vacances à l'étranger. Mais rien ne dit qu'ils s'en contenteront. Ils pourront alors se rassurer ; la situation aurait pu être bien pire si le gouvernement avait pratiqué l'austérité.
Tout en saluant les efforts d'assainissement budgétaire de la France - qui évite les excès de l'austérité, et promet de se concentrer sur les dépenses, le FMI dénonce les abus de la fiscalité française sur les entreprises et les ménages. «L'utilisation répétée de mesures fiscales pour remplir les objectifs budgétaires n'a pas seulement augmenté la pression fiscale jusqu'à un niveau excessif mais aussi entamé la confiance des entreprises et des ménages», indique le FMI. Le Fonds critique aussi l'instabilité fiscale française. «Une plus grande prévisibilité fiscale pourrait lever l'incertitude qui pèse négativement sur les décisions de dépenses et entreprises et des ménages», insiste-t-il.
Les Français pourront donc remercier leurs ministres responsables qui auront, pleins de courage et de détermination, consciencieusement évité de réduire la dépense. Qui auront également détruit toute velléité de produire et de s'enrichir à force d'inventer de nouvelles taxes, mais c'est un détail.
Le FMI ne manque pas de saluer les incroyables efforts en matière de réformes structurelles, qu'il est apparemment le seul à percevoir :
Le FMI salue toutefois les réformes structurelles engagées depuis six mois par le gouvernement. Et appelle la France à les poursuivre. «Les autorités ont fait des progrès significatifs sur le front des réformes structurelles», se félicite le FMI, beaucoup plus optimiste que Bruxelles sur ce front.
Le FMI salue la réforme sur le marché du travail (ANI), le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui apporte «une bouffée d'air aux entreprises», et se félicite, par avance, des nouvelles réformes annoncées sur les retraites et les allocations chômage.
Se féliciter par avance, quelle chance. Dans quelques années, quand les réformes structurelles, que dis-je, le séisme de transformation qui embrase actuellement le pays auront porté leurs fruits, les experts du FMI pourront se féliciter réellement. Sauf si le poids de la dette et l'immobilité ont définitivement raison de la croissance française, évidemment. Mais il faudrait vraiment être pessimiste pour penser que les lois de l'économie et la nature humaine ne vont pas changer en quelques années, pas vrai ?
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Espace Schengen : l’UE renforce les contrôles aux frontières

Il a été récemment décidé de changer les règles de contrôle frontalier à l’intérieur de l’espace Schengen. C’est le résultat de l’accord conclu à l’issue des négociations entre les représentants de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil de l’UE à Bruxelles. « Les barrières automatiques reviennent », « La fermeture des frontières comme dernier moyen», « Le principe de la libre circulation est oublié », commentent les médias européens.

Il faut préciser tout de suite que le changement de règles, c’est le durcissement des contrôles frontaliers.
 Les nouvelles règles élargissent les prérogatives des Etats. Ils ont maintenant le droit d’instaurer un contrôle urgent aux frontières pour des délais de six mois maximum, mais seulement en cas de menace à la sécurité interne ou d’événements importants. La barrière automatique peut être fermée si des immigrés illégaux arrivent en masse dans le pays et si aux frontières externes de l’UE, on n’a pas réussi à les arrêter.

Les nouveaux accords doivent être validés à la séance plénière du Parlement européen qui aura lieu à Strasbourg du 11 au 13 juin. La plupart des experts sont convaincus que c’est une simple formalité. Et les critiques adressées aux négociateurs de Bruxelles se font déjà entendre. En premier lieu, elles viennent des adeptes de l’inviolabilité du droit capital des habitants de l’Europe unie à la libre circulation des personnes. Les critiques des amendements à la législation émanent surtout du parti des Verts. Rebecca Harms, co-présidente de la fraction des Verts au Parlement européen estime que la fermeture des frontières ne résoudra pas le problème de l’immigration.
« On ne résoudra pas ces problèmes d’un seul coup. Si les normes de l’espace Schengen sont rejetées et si on demande de nouveau les passeports aux frontières, la situation ne s’améliorera pas pour autant. On ne pourra résoudre les problèmes que grâce aux efforts conjugués paneuropéens à l’égard de la politique des pays où ces problèmes surgissent. »
Serguei Outkine, chef du secteur de l’intégration européenne de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales ne pense pas que le renforcement temporaire du contrôle aux frontières soit un coup porté à l’espace Schengen.
« Si on lit attentivement les conclusions de l’UE sur l’espace Schengen, il est souligné partout que ces restrictions ne seront appliquées qu’en cas ne nécessité sérieuse, et qu’elles seront temporaires. »
On se demande si les 400 millions d’habitants de l’espace Schengen, appelé parfois « Schengenland » pourront éviter l’arrivée des invités indésirables ? On ne connaît pas encore les réponses à ces questions. T

Retrouver le chemin de la croissance

Retrouver le chemin de la croissance


Depuis dix ans, la France ne cesse de perdre des parts de marché sur son terrain de jeu par excellence : l'agriculture et l'agroalimentaire. Grignotés par leurs concurrents les plus immédiats, l'Allemagne et les Pays-Bas, mais aussi talonnés par les pays émergents, Chine et Brésil en tête, les industriels broient du noir. Et l'Association nationale des industriels de l'agroalimentaire (Ania) tire la sonnette d'alarme. Le confortable excédent commercial encore dégagé l'an dernier - 9,2 milliards d'euros - est largement imputable au secteur des vins et spiritueux.

En 2008, après la crise des marchés financiers, l'agroalimentaire semblait pourtant avoir démontré sa capacité de résilience. À tort. Faute d'avoir pris la mesure exacte des transformations à l'oeuvre en Europe et dans le monde, la France se trouve fragilisée. Redoutable, alors que le secteur représente 495 000 emplois.
Question de vision. La France n'a pas su, par exemple, analyser le repositionnement stratégique de l'Allemagne qui a fait, depuis la réunification, une priorité de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Une politique cohérente basée sur les volumes, l'innovation et la coopération entre industriels et la grande distribution. Les hard-discounters allemands s'installent ainsi à l'étranger en emportant dans leurs bagages leurs fournisseurs.
À l'inverse, la France souffre d'un tissu industriel émietté. Trop de petites entreprises, des résultats insuffisants pour investir, pas assez de PME de 400 ou 500 salariés capables d'aller à la conquête de marchés à l'exportation.
La crise révèle nos fragilités
Pas assez la bosse du commerce, non plus - l'excellence technique n'est pas suffisante - quand les Danois, les Hollandais ou les Allemands sont déjà solidement implantés à l'est du monde. S'y ajoute le poids, sans doute excessif, de la grande distribution : 13 500 entreprises face à sept centrales d'achat.
Dans ce nouvel environnement, la crise économique sert de révélateur aux fragilités de l'agroalimentaire de l'Ouest. Une région dont le modèle, avec l'élevage et les légumes, repose encore trop sur la production de grands volumes. Le retard pris dans les restructurations, la formation parfois insuffisante des salariés complique la donne en Bretagne. S'y ajoutent les errements stratégiques de Doux au Brésil et la difficulté de la filière porcine à s'entendre pour trouver une solution aux difficultés du groupe Gad.
Attention, pourtant, à ne pas trop noircir le tableau. Si, dans son ensemble, l'industrie française a perdu, depuis dix ans, 20 % de son niveau de production et de ses effectifs, l'agroalimentaire a, en dépit de tout, préservé ses positions. Et a tout pour retrouver le chemin de la croissance en associant les volumes, l'environnement, l'export et les signes de qualité... La mise en place d'un fonds de modernisation des PME, financé en partie par la Banque publique d'investissement et des fonds privés, pourrait y contribuer. Tout comme un meilleur accompagnement des PME sur de nouveaux marchés et une simplification de certaines règles.
L'appétit des consommateurs des pays émergents pour la viande et les produits laitiers ne faiblit pas. Ce serait tout de même un comble que la France et les éleveurs de l'Ouest n'y trouvent pas leur place.

Retraites des fonctionnaires : «un casus belli», avertit la CGT


Le rapport Moreau suggère de calculer les pensions des fonctionnaires sur la base de leurs 10 dernières années de carrière et non plus sur leurs six derniers mois. La CGT menace de faire la guerre au gouvernement s'il touche à ce totem identitaire.
Le gouvernement socialiste franchira-t-il le Rubicon et s'attaquera-t-il au totem du mode de calcul des pensions des fonctionnaires, et plus largement des salariés des régimes spéciaux? Rien n'est moins sûr. Pourtant, Yannick Moreau, la présidente de la commission pour l'avenir des retraites qui doit rendre la semaine prochaine un rapport sur les pistes de réforme à mener et dont lefigaro.fr a dévoilé hier les principales préconisations, le recommande ardemment.

L'ex-patronne du conseil d'orientation des retraites (COR) propose ainsi que les pensions des fonctionnaires soient à l'avenir calculées sur la base des traitements des 10 dernières années - comme c'était le cas pour les salariés du privé avant la réforme Balladur de… 1993 - et non plus sur les six derniers mois. Une révolution, un tabou même, auquel même François Fillon n'avait pas osé s'attaquer lors de sa réforme de 2003. Le ministre du Travail de l'époque avait certes envisagé de faire passer ce curseur à dix ans, puis à trois ans, mais avait fini par battre… en retraite face à la fronde grandissante des agents du public et des régimes spéciaux qui risquait d'annihiler l'ensemble de la réforme qu'il proposait alors.
Le gouvernement, en tout cas, est prévenu. Sitôt cette piste explosive rendue publique, la CGT l'a averti qu'il s'agissait d'un «casus belli irrémédiable» et a même parlé d'une «déclaration de guerre». La réforme n'est pas encore lancée que le langage guerrier est déjà sorti… Les autres centrales, plus conciliantes ou précautionneuses, au choix, n'ont pas réagi anticipant que cette question de l'alignement des régimes des fonctions publiques et des régimes spéciaux sera un point dur de la réforme à venir. Le gouvernement, à juste titre, n'a-t-il d'ailleurs pas prévenu l'opinion qu'aucun régime ne serait épargné par les évolutions à mettre en œuvre?

Départ à la retraite à 52 ans

Quoi qu'il en soit, la question du mode de calcul des pensions dans le public reste une différence de taille avec celui du privé où les salariés, depuis la réforme de 1993, voient leurs retraites basées sur leurs 25 meilleures (et non dernières, c'est une autre différence qui pèse) années de carrière. Et c'est d'ailleurs l'une des seules variantes, avec l'âge de départ légal de certaines professions - les services dits actifs, comme les policiers, les militaires, les pompiers, les cheminots, les marins… - qui peuvent partir à la retraite à 57, voire même 52 ans, et avec le taux de remplacement (le rapport entre la pension et le dernier salaire), plus avantageux dans le public.
Toutes les autres données (durée de cotisation, taux de cotisation…) ont été alignées, avec retard et progressivement sur celles du privé. Ainsi les salariés des régimes spéciaux - hors services actifs et carrières dites longues - devront eux aussi avoir attendu l'âge de 62 ans en 2022 pour pouvoir partir en retraite, contre 2017 pour leurs homologues du privé. Ils devront aussi avoir cotisé 41,5 annuités à moyen terme - Yannick Moreau suggère d'ailleurs de faire passer cet indicateur à 43, voire 44 ans pour tous - pour prétendre à une retraite sans décote.

Les réactions seront très violentes

La tâche du gouvernement s'annonce donc délicate sur cette question, très identitaire, de la convergence des modes de calcul des pensions entre public et privé. S'il décide de s'y attaquer au nom de la justice et de l'équité, il doit s'attendre à des réactions très violentes des intéressés qui n'entendent pas céder un pouce leurs avantages acquis à force de mobilisations spectaculaires dans le passé. On connaît la capacité des syndicats de la SNCF de bloquer la circulation des trains lorsque l'exécutif décide de s'attaquer aux privilèges de leurs adhérents. On connaît moins l'aptitude du gouvernement de ne pas reculer face à une fronde grandissante mais, s'il a une once de courage, on ne devrait pas tarder à le savoir…

Attractivité : et si la France commençait à décrocher?


C'est le principal enseignement du baromètre réalisé par Ernst & Young. Le Royaume-Uni et l'Allemagne distancent la France, qui pourrait bientôt être talonnée par l'Espagne.
C'est l'une des fiertés du gouvernement, c'est aussi un des éléments qu'il avance régulièrement pour redonner confiance aux Français : malgré la pression fiscale, supérieure à la moyenne européenne, malgré l'instabilité juridique, réglementaire et aussi fiscale, la France fait partie des terres d'accueil privilégiée des investissements directs étrangers. Jusqu'à quand ? La question se pose si l'on observe la partie France du baromètre de l'attractivité européen d'Ernst & Young, pudiquement appelé « France : dernier appel ».
La France est encore sur le podium
Concrètement, 471 projets d'implantation internationale ont été enregistrés en France en 2012, un chiffre en recul de 13% par rapport à 2011 et les 10.540 emplois associés à ces projets, correspondent à une chute de 20%. « La France conserve ainsi sa troisième place au classement, mais passe au cinquième rang en termes d'emplois créés, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne, mais également la Russie et la Pologne », constate Marc Lhermitte, associé au sein du cabinet de conseil. Avec 274 projets, l'Espagne se classe en quatrième place. Peut-elle talonner la France ? Il l'envisage, à moyen terme. A titre de comparaison, l'Europe n'enregistre qu'un léger fléchissement des implantations internationales (-3%).
La France perd sa direction.
Comment expliquer cette dégradation de l'attractivité tricolore ? « Contrairement à ses deux voisins et concurrents, la France peine à attirer les investisseurs des pays émergents. Les entreprises indiennes préfèrent s'implanter au Royaume-Uni et leurs homologues chinoises en Allemagne », poursuit l'expert constatant une insatisfaction record des clients déjà implantés. Ils sont 34% à se déclarer mécontents de leur choix.
Le crédit impôt recherche est copié
Les atouts traditionnels de la France ont-ils disparus ? Pas réellement. La situation géographique de la France, la qualité de ses infrastructures sont toujours plébiscités. Problème, ces avantages dynamisent surtout les métiers de la logistique, assez peu créateurs d'emplois. L'industrie est-elle boudée ? Même pas. La France reste certes la première destination des implantations industrielles en Europe mais leur nombre chute de 25%. Ernst & Young en a recensé 127 en 2012, contre 170 en 2011. Les créations d'emplois dans le secteur manufacturier se sont effondrées de 54% pour s'élever à 3.605 l'année dernière... « Les investissements sont encore nombreux mais ils sont très prudents, peu créateurs d'emplois »
Quant au crédit impôt recherche (CIR), qui selon le gouvernement est un véritable « aimant » à IDE, il est aujourd'hui fortement concurrencé. « Nos voisins ont soit copié le dispositif, c'est par exemple le cas de l'Espagne, soit ils ont créé des outils tout aussi attractifs », explique Marc Lhermitte.
Des mesures à prendre
Cette perte de vitesse est-elle irréversible ? Interrogés par le cabinet de conseil, 20% des dirigeants recommandent au gouvernement d'alléger le coût du travail, 19% un allongement de la fiscalité des entreprises et 13% un assouplissement de l'environnement administratif et juridique des entreprises. « La question du coût du travail est sensible. Il faut bien avoir en tête que le coût horaire de la main d'œuvre est inférieur à 25 euros au Royaume-Uni quand il dépasse les 35 euros en France », précise Marc Lhermitte qui constate une perte d''influence de la France dans un certain nombre de secteurs. « Pour les investisseurs, le Royaume-Uni est la référence dans la finance et la high tech et l'Allemagne un modèle industriel. Quant à la France, elle souffre d'une image désormais brouillée », observe Marc Lhermitte.

Les pénis retrécissent

Selon une étude britannique, la taille du pénis en érection serait passée de 15,4 cm à 12,95 cm en dix ans. En cause notamment, les ondes et les pesticides. De quoi complexer tous les hommes de la planète?


La taille du sexe masculin diminuerait au fil des ans. C'est ce que montre une étude réalisée à partir de la base de données du site anglais TheyFit, qui commercialise quelque 95 tailles de préservatifs différentes. 
Selon Gentside, qui relaye l'étude, il y a 10 ans, la taille moyenne d'un pénis britannique en érection atteignait 15,4 cm. En 2013, elle n'est "plus" que de 12,95 cm. Les chiffres, qui émanent d'une société de préservatifs, sont évidemment à prendre avec des pincettes, mais ils confirment de nombreuses études sur le sujet. En 2012, une étude italienne menée par l'hôpital universitaire de Padoue constataient que la taille du pénis avait diminué de 10% en soixante ans.  
D'où vient cette baisse? Selon les scientifiques, les polluants et changements environnementaux qui perturbent le système endocrinien, en sont notamment la cause.  

Les Equatoriens en grande forme, les Coréens du nord en queue de peloton

Si l'Angleterre accuse une baisse significative, les Français font partie des bons élèves avec l'honorable moyenne de 16 cm, selon l'étude. Aux premiers rangs, on retrouve les Soudanais (16,47 cm) et les Equatoriens (17,77 cm), loin devant les Asiatiques, avec notamment 10,9 cm de moyenne pour la Chine et le Japon, et 9,66 cm pour les Coréens du nord. 
Mais que les hommes complexés se rassurent: des chercheurs australiens ont montré que si la taille du pénis est un trait anatomique qui contribue à séduire les femmes, la taille (du corps) et la silhouette sont également déterminants.  

Encore une manif réussie !

Encore une manif réussie !


C’est inouï. Lundi soir, décidée vendredi, interdite par la préfecture de police, changée de lieu in extremis, une nouvelle mobilisation de la Manif pour tous a déplacé une nouvelle fois plusieurs milliers de personnes qui se sont retrouvées avenue de Ségur, à Paris, pour dénoncer l’enseignement du « genre » à l’école. Au moins 3 000, dirais-je à vue de nez. Sous les fenêtres du ministère de la Famille, ils ont crié, hurlé leur refus du mensonge. Jeunes, vieux, gens du quartier, prêtres des paroisses avoisinantes, mamans venues de banlieue malgré l’horaire peu commode pour les mères de famille : on m’aurait dit ça il y a un an, je ne l’aurais pas cru.
Cet enthousiasme, cette jeunesse, cette gaieté française – pour ne pas dire cette furia francese – sont en eux-mêmes un cinglant démenti à la théorie du genre et à la « lutte contre les stéréotypes » chers aux nihilistes qui détestent autant la nation que la famille (ce qui est parfaitement logique). Nul pays au monde n’a su faire cela jusqu’à présent pour contrer les idéologues du genre.
C’est que le Français aime les idées : pour le meilleur ou pour le pire, il se bat pour des mots et pour des concepts. « Liberté égalité fraternité » quand il se laisse berner par des mots contradictoires ; « interdit d’interdire », « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » quand il s’agit de se rebeller contre sa nature profonde. Que retient-on d’abord des révolutions ? Des slogans.
Mais quand il est fidèle à la mission de la France, « éducatrice des peuples », fidèle à sa foi – il faut le dire ! – et à son amour du raisonnement, de la pensée bien construite, de la recherche de la vérité, alors ses talents et sa volonté explosent. Avec cette légèreté qui est en France l’habillage courtois de la gravité, ce sourire omniprésent parmi les manifestants de lundi soir, heureux de se battre pour une cause commune et juste, ces chants repris en chœur, ces slogans malicieux dans leur évidence : « Mon père est un homme ! » « Ma mère est une femme ! »
Il faut que je vous le dise : sous la souriante conduite de Ludovine de la Rochère, la liberté de ton est elle aussi de la partie. Beaucoup de pancartes artisanales et de spontanéité : on les retrouve sur le site de la Manif pour tous qui a publié une vidéo du rassemblement.
C’est comme si un couvercle avait sauté : le couvercle qui maintenait les Français sous la domination idéologique d’une caste au pouvoir et qui les avait rendus apparemment indifférents au mal qui se répand par les lois et par l’école. Les « stéréotypes » à proscrire, l’identité de genre sont présents de manière de plus en plus manifeste dans les programmes de l’Education nationale, mais ils y étaient déjà il y a près de dix ans. A présent, sous la pression accrue de Vincent Peillon et avec le concours militant des syndicats de gauche, c’est « dès le plus jeune âge » que l’école devra enseigner et favoriser « l’égalité de genre » qui consiste à brouiller les rôles, nier la complémentarité homme-femme et laisser à chacun décider s’il se sent plutôt fille ou garçon, en présentant une théorie comme une vérité de foi.
Un amendement en ce sens était présenté lundi soir dans le texte sur la « refondation de l’école » à l’Assemblée par Barbara Pompili. C’est là que la manifestation devait initialement avoir lieu avant d’être interdite au mépris du droit de manifester. L’amendement est « tombé », c’est-à-dire qu’il a été considéré sans objet dans la mesure où le texte répond déjà à la préoccupation de ceux qui l’ont présenté.
Il est intéressant de noter que lundi, la politique fiscale anti-familiale du gouvernement Hollande était dévoilée. Désastreuse, mais touchant principalement le domaine matériel. Les orateurs de la manifestation ne l’ont pas évoquée. C’est le signe et la preuve qu’il s’agit d’abord de sauvegarder l’essentiel, les droits des parents et de la vérité, qui est respect de la réalité.
Peu après la dispersion, on a senti la tension monter. Trois policiers en civil se sont carapatés sous les huées de la foule qui leur enjoignait de mettre leurs brassards, alors qu’on les devinait tout prêts à échauffer quelques « jeunesses nationalistes » qui souvent n’en demandent pas davantage pour se lancer contre les Robocops de service. Les forces de l’ordre déguisées en Ninja étaient nombreuses, comme toujours : il faut bien ça contre une immense foule paisible et bon enfant, si l’on s’appelle Manuel Valls et qu’on espère quelques « incidents » pour essayer de déconsidérer l’ensemble. Mais il n’y eut qu’une seule interpellation.
Quant aux brutalités policières, les arrestations injustifiées, les gardes à vue abusives, on en voit chaque jour les films sur internet. Pour la moitié du quart de celles-là, on vous mettrait une banlieue ethnique à feu et à sang.
Et les avocats ne chôment pas. L’AGRIF la première a assuré un soutien financier à leur action pour les jeunes gardés à vue et continuera de le faire tant qu’elle le pourra : on peut l’y aider à cette adresse : 70, boulevard Saint-Germain, 75005 Paris, sur le site www.lagrif.fr ou en appelant le 01 40 46 96 31.

UN PEU DE DÉTENTE À ROLAND GARROS


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Le caractère immoral de l'abaissement du plafond du quotient familial

Au lieu de réduire les allocations, le gouvernement a choisi d'abaisser le plafond du quotient familial, au nom de la "justice". Cette mesure est pourtant immorale.

Un nouveau mini-drame vient de se jouer dans notre chère patrie. Dans sa quête de sauvetage perpétuel de notre système social, le gouvernement a décidé de ne point toucher aux allocations familiales mais plutôt de baisser le plafond du quotient familial. En somme d'augmenter les impôts d'une partie de la population.
Les raisons sont diverses et multiples ; on invoque la simplification de mise en œuvre ne nécessitant « pas d'administration supplémentaire qui aurait coûté plusieurs centaines de postes » oualors de façon presque ironique le caractère supposé indolore, car «aucun contribuable n'est en mesure de savoir combien lui rapporte le quotient familial, contrairement à la clarté des versements provenant de la CAF. »
Mais au-delà de ces distinctions, il y en a une autre qui, à la lumière de la philosophie libérale, mérite d'être mentionnée : la distinction entre le fait de bénéficier d'un allégement d'impôt et le fait de recevoir une subvention n'est pas que d'ordre technique, mais aussi d'ordre moral.
Dans le premier cas, on échappe à la spoliation légale qu'exerce l’État, on bénéficie d'un peu plus de liberté, ce qui est parfaitement légitime. Même si par ce biais on paye moins d'impôt que d'autres, et que cela peut s'interpréter comme une rupture d'égalité sous l'impôt – idée en vérité erronée –, la liberté recouvrée par ce moyen n'est en rien injuste. C'est l'exact opposé ; c'est juste. Toute liberté qu'un individu peut obtenir, même si d'autres n'y accèdent pas, n'est pas amorale. Murray Rothbard vilipendait ceux qui favorisaient ou encourageaient l'égalité de l'impôt (comme la flat tax) ; c'était, selon lui, favoriser l’égalité de servitude ou d'oppression. Qu'un esclave puisse bénéficier, dans un monde tyrannique, d'un peu plus de liberté qu'un autre, n'est pas répréhensible en soi. Tant mieux pour lui. Qu'un foyer dit aisé puisse diminuer sa charge fiscale par le nombre de ses enfants ne peut être répréhensible ; il ne fait que conserver ce qui de droit lui appartient.
Au contraire, bénéficier d'allocations est plus que tendancieux. C'est obtenir l'argent des autres. Même si c'est, par exemple, par le biais de l'assurance maladie, qui se prétend être une assurance pour laquelle on cotise et qui nous donne droit à des allocations en conséquence, ses fondations sont corrompues et reposent sur la coercition. C'est une simagrée de mutuelle privée. Ceux qui reçoivent ces allocations sont coupables de vivre d'argent volé. L'accusation est violente, mais elle n'en est pas moins vraie. Les bénéficiaires peuvent se défendre de payer de nombreuses taxes et cotisations, aussi bien directes qu'indirectes, et que dans cette atmosphère de matraquage fiscal, ils tentent de récupérer ce qu'ils peuvent. On peut comprendre l'argumentation ; il y a circonstance atténuante. Mais cela n'ôte en rien le caractère immoral du procédé. Et tout ce que cela peut engendrer et encourager.
En allant jusqu'au bout du raisonnement, et contrairement à ce que l'on pense intuitivement comme juste, baisser les allocations familiales eut été plus juste (mais il n'est pas certain par contre que les cotisations ou les impôts baisseraient en conséquence).
Cette distinction peut paraître au premier abord excessive, mais elle est de taille. Elle nous rappelle le caractère immoral de l'action de l'État, mais aussi la différence entre le fait de spolier et celui de ne pas spolier. Il n'existe pas de dépense fiscale, ni d'économie réalisée quand l'État abaisse le plafond du quotient familial. Considérer cela pour vrai, c'est prétendre que tout ce que chaque être humain possède appartient a priori à l'État, et qu'il n'est propriétaire de rien. Mettre fin à une niche fiscale n'économise en rien pour le budget de l'État, ce n'est qu'un artifice sémantique pour justifier le vol par l'augmentation des impôts.
Dénoncer cela n'est pas appeler à l'abolition immédiate de l'État, ce qui serait catastrophique à court terme, mais considérer les choses pour ce qu'elles sont, et non pas pour ce qu'elles prétendent être. 

C'est mieux connaître la nature du Léviathan qui nous gouverne.

Hollande et la politique familiale : Courage fuyons !


Courage fuyons. Le gouvernement a finalement choisi de raboter le quotient familial pour apporter un complément de recettes aux allocations familiales. Ce qui revient à augmenter l’impôt. C’est le plus mauvais signal que le gouvernement pouvait envoyer sur la façon dont il envisage de rééquilibrer le système économique et budgétaire. Il peut toujours annoncer des réformes en profondeur, durables et structurelles, il peut toujours multiplier les engagements budgétaires. Mais la solution retenue pour redresser le financement de la branche famille de la sécurité sociale passera par une augmentation de l’impôt direct via une baisse de ce quotient familial.
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Le gouvernement a donc choisi le moyen le plus facile, le moins dérangeant politiquement. Bref, le moins courageux. Il s’exonère d’un débat compliqué pour deux raisons.
D’une part, parce que l’on ne sait pas si le système d’allocations familiales, et surtout son principe d’universalité, expliquent la bonne santé de notre démographie. Après tout, on peut s’interroger. Les économistes ont du mal à croire que si les Français font plus d’enfants que les autres pays européens c’est principalement parce qu’on les paie. En revanche, ils font très certainement des enfants parce qu’il y a un environnement, des équipements et un écosystème très favorable. Cet écosystème est en partie, le produit de la politique familiale mais pas seulement.
D’autre part, parce que le mode de calcul des allocations familiales est sujet à débat. On peut s’interroger sur le bien fondé d’une aide publique qui va aux ménages aisés comme aux autres. Le principe d’universalité, c’est bien mais il soulève forcement une question d’équité surtout en période de vaches maigres.
Le gouvernement n’a pas voulu ouvrir le dossier de la politique familiale, sa finalité, ses objectifs. Il s’est contenté de colmater des brèches qu’il a lui-même ouvertes. Le déficit de la branche famille de la sécurité sociale n’est pas imputable au système des allocations familiales mais il est lié à la ponction faite par l’État pour financer certains régimes de retraites en difficulté.
Cela étant, ce n’est pas la question. Le vrai sujet c’est qu’une fois de plus, en dépit des promesses et des engagements, le gouvernement augmente la pression fiscale directe sur 20% des contribuables qui n’iront sans doute pas manifester dans la rue. Il faut savoir que l’impôt direct sur le revenu n’est payé que par la moitie des contribuables. D’autre part, 80% de l’impôt est payé par 20% seulement des assujettis. Le rabotage du quotient familial va donc encore plus les décourager  de travailler ou les pousser à chercher des formules d’optimisation ailleurs. « Les hauts taux tuent les totaux », disait Arthur Laffer.
On est arrivé à un stade de prélèvement direct qui impacte directement l’activité. A partir du moment où le gouvernement voulait préserver le modèle social, il avait deux autres solutions.
Un, il pouvait très bien trouver des moyens, en dégageant des économies de dépenses publiques ou en cherchant des gains de productivité dans les services publiques et sociaux. Après tout, un service public peut très bien dégager des gains de productivité exactement comme une entreprise. Produire plus et mieux pour moins cher. C’est une logique qui ne passe pas forcement par la réduction de personnel. Seulement ça demande quelques discussions pédagogiques et douloureuses  avec les fonctionnaires. Et les fonctionnaires, c’est le cœur de l’électorat. Comme on ne touche pas au cœur de l’électorat…on touche à coté.
Deux, il pouvait aussi réfléchir à d’autres recettes comme la TVA. Cela aurait permis d’alléger le coût global du travail, donc d’améliorer la compétitivité. Cela dit, cette formule ressemblait tellement au projet de TVA sociale projeté par Nicolas Sarkozy, qu’il n’était sans doute même pas question d’en parler ou même d’y penser. Le choc de compétitivité passe par d’autres voies.
Pour l’avenir, cette aggravation de la fiscalité directe est évidemment un très mauvais signal. Elle signifie qu’à chaque fois que le gouvernement aura besoin d’un ajustement financier, il passera par l’impôt. On ne voit pas pourquoi et comment, la prochaine loi de finances qui sera préparée à l’automne, et qui devra impérativement préparer le retour dans les normes budgétaires d’ici 2015, ne passera pas par la case « impôts ». Si le gouvernement avait d’autres projets, ça se saurait…