TOUT EST DIT

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lundi 20 mai 2013

La fin des paradis fiscaux II, le retour


Cette fois, ce serait du sérieux. Les paradis fiscaux sont dans le collimateur du G7. Reste à savoir ce qu'on entend par paradis fiscaux…
« Les paradis fiscaux, c'est fini ! ». Ça, c'était du Nicolas Sarkozy dans le texte. C'était en 2009 et, à l'exception d'une liste ridicule de pseudo-paradis fiscaux, on n'avait strictement rien vu. Ce week-end, le G7 vient de remettre ça. On sourit d'autant plus que le sommet s'est tenu à Londres et que c'est George Osborne, chancelier de l'Échiquier du Royaume-Uni, qui pousse aux feux. A priori, c'est un peu comme si Al Capone organisait à Chicago un sommet contre les fraudes à la Prohibition.
Mais non, il ne faut pas sourire. Cette fois, ce serait vraiment sérieux. « Nous sommes en train […] de faire des pas de géant », assure même Pierre Moscovici, le ministre français des Finances. Sous la pression de l'opinion publique et, surtout, de la dette publique, tous les pays développés seraient vraiment décidés à en finir. Même les Anglo-Saxons qui, longtemps, ont profité du système.
Les autres paradis fiscaux sont sous pression. En Europe, l'étau se resserre sur le Luxembourg et l'Autriche. Une directive est prête à entrer en vigueur. La Commission européenne n'attend qu'un mandat des états membres pour négocier directement avec les paradis fiscaux européens. L'objectif est le même que celui du G7 : obtenir des échanges automatisés d'informations bancaires.
La Suisse, sous très forte pression, se dit prête à se plier aux demandes du G7. Elle pose toutefois à deux conditions. La première, c'est que les places exotiques (Singapour, Hong Kong…) fassent de même et, la seconde, c'est que tous les individus liés aux « trusts » soit concernés. Or, là, on touche au cœur du système anglo-saxon. Un trust, c'est un fondé de pouvoir, qui, aujourd'hui, n'a pas à révéler les propriétaires des sommes qu'il gère. Si George Osborne, et le gouvernement de sa Majesté, sont prêts à les sacrifier. Alors oui, ce sera peut-être bien la fin d'un monde.

Les mots

Les mots


Faisons crédit à François Hollande de sa maîtrise subtile du langage, de sa passion pour les mots, jeux de mots, jeux de cache-cache. Un art perfectionné au PS par sa pratique de la synthèse. Et facilité, désormais, par le théâtre de conférences de presse orchestrées par les services élyséens. Les questions n'ont pas l'air de surprendre. Le président choisit ses mots.
Ainsi le mot courage, sujet du livre de Ségolène Royal (lire ci-dessous). Attaque subliminale contre un président qui en serait dépourvu ? Le seul courage, répond-il, est celui qui donne des résultats (il cite le mariage pour tous), sinon c'est de la témérité. Et toc ! Ensuite, plus que les multiples recours au « je », ce qui frappe, c'est l'usage présidentiel d'autres mots, a priori libéraux.
Les mots entreprise, psalmodié plus souvent que dans les manuels d'économie, rigueur, compétitivité, investissements privés, rénovation du modèle social… La ligne économique du président fleure bon la social-démocratie. Horreur !
Car c'est du socialisme qu'il se revendique, après avoir banni ce mot six mois plus tôt. Un mot totem qui permet, dans cette période très tendue, de faire passer les réformes hollandaises sans être taxé de social-traître. Ainsi, pour parodier un certain abbé de Lattaignant, peut-on dire encore le mot, alors qu'on ne peut plus la chose ! Il est vrai que l'abbé, libertin, parlait d'autre chose.

Le maître du temps


Elle est bien loin, l'image du « Président normal » qui envisageait son mandat sous l'angle d'une relation « réenchantée » avec les Français. Elle a fait place à l'image d'un « Président volontaire » confronté à la crise et à l'impopularité. Devenu Président « au pire des moments », pour reprendre sa propre expression, François Hollande a bel et bien changé de statut. Sous la pression des événements, il a clairement affiché hier son « présidentialisme ». Du coup, sa deuxième conférence de presse sera apparue nettement plus consistante que la première. À ses habiletés coutumières et à son aisance dans le maniement des bons mots, il a ajouté une évidente fermeté de ton.
C'est en Président offensif qu'il s'est présenté. Pas question pour lui de renier les réalisations de l'An I du quinquennat et de s'abandonner à l'autocritique. François Hollande a préféré sortir sa botte secrète : si la France ne va pas bien, c'est parce que l'Europe est un continent malade de la récession. D'où l'impérieuse nécessité de sortir l'Union de sa langueur. Et François Hollande, nouveau général Europe, de décliner son initiative en quatre points avec, en particulier, une gouvernance économique de l'Europe et une harmonisation fiscale et sociale.
François Hollande se pose ainsi en défenseur de l'idéal européen qui ne doit être ni de gauche ni de droite. Reste, bien sûr, à convaincre nos partenaires, au moment où la gauche française dit pis que pendre de Merkel. En tout cas, le chef de l'État a été plus prolixe sur un retour de la croissance venant de l'Europe plutôt que de nos propres réformes structurelles.
Tout cela nous ramène au gouvernement que le chef de l'État n'entend pas remanier « maintenant ». Pour François Hollande, il n'y a qu'une seule ligne et un pacte gouvernemental qui va de soi (sic). Sans doute a-t-il voulu faire taire, provisoirement, les spéculations. François Hollande veut rester, coûte que coûte, maître du temps. Même quand cela paraît long à tout le monde.

Cours de bourse élevés, taux de chômage records, croissance molle : le Triangle des Bermudes de l’économie

Le mythique Triangle des Bermudes est une région de l’océan Atlantique entre Miami, Porto Rico et les îles Bermudes, dans laquelle on a relevé des disparitions mystérieuses de navires et d’avions depuis le 19ème siècle.
Il a un alter-ego économique, affirme Steen Jakobsen, Economiste en Chef de Saxo Bank : ce Triangle des Bermudes Economique est l’absence de volonté de prendre en compte les indicateurs économiques que sont les cours élevés en bourse, les taux de chômage record et les faibles croissance et productivité. Beaucoup de signes peuvent expliquer ces phénomènes, mais nos dirigeants et les banquiers centraux ne veulent pas les prendre en compte, car cette prise en compte serait désastreuse sur le plan politique. Ils préfèrent donc imprimer de la monnaie et dépenser cet argent en espérant que cela pourra produire de la croissance.
Pour les banques centrales, il s’agit de créer un sentiment positif qui conduira à stimuler les investissements. Elles utilisent la bourse comme indicateur. Or, la bourse a atteint des niveaux record récemment. Mais cela n’est pas un signe de santé de l’économie, estime Jakobsen, qui rappelle que seuls les 10% les plus riches investissent sur les marchés boursiers.
Avec les Abenomics, le Japon a choisi de créer une véritable bulle, mais rien n’indique que cette méthode va marcher, et Jakobsen observe même que le taux d’intérêt, qui aurait dû chuter avec l’impression de monnaie, a même augmenté brutalement au bout d’un mois seulement.
Lorsque ces mesures échouent à produire des effets réellement positifs, les politiciens ne concluent pas que leur politique était mauvaise, mais ils poursuivent la même stratégie en redoublant d’efforts. De cette façon, les pays industrialisés dont les économies sont stagnantes s'enfoncent dans une spirale de création d’argent pas cher, et d’augmentation de la dette. Et pendant ce temps, ils ne mettent pas en place les réformes structurelles douloureuses qui s’imposent pourtant.
An Allemagne, avec la perspective des élections, Merkel est placée face à un dilemme difficile : soit elle cède aux demandes de la périphérie et l’Allemagne risque de perdre sa cote triple A, soit elle poursuit l’austérité, mais cela pourrait compromettre les exportations et la croissance allemande à long terme. Jakobsen prédit que compte tenu des pressions qu’elle va subir de la part des Verts et du SPD, elle sera contrainte de poursuivre l’austérité, ce qui créera une impasse politique en Europe. Chaque pays européen devra donc accepter que la croissance ne pourra venir que d’une volonté de réformer et de prendre les décisions douloureuses.
Nous pourrions donc nous diriger vers une nouvelle crise, parce que les gouvernements et les banques centrales privilégient la création de bulles, et la probabilité d’éclatement de ces bulles augmente avec elles.
Alors que l’on aurait besoin d’inventeurs, de consommateurs et d’investisseurs, parce que le monde manque d’innovation, d’appétit pour la vie et de foi en nous-mêmes, « le Triangle des Bermudes économique a fait de nous tous des receveurs de bénéfices, créant une version de la vie dans laquelle nous choisissons de croire que le changement n’est pas bon », conclut Jakobsen. 

    L’hiver français

    L’hiver français
    On n’a jamais vu un dimanche de Pentecôte aussi froid et pluvieux, après des mois et des mois de mauvais temps et un hiver qui n’en finit pas… « Après la pluie vient encore la pluie » devrait dire le proverbe. Je suis tombé au hasard de mes lectures, sur une citation qui n’est guère plus optimiste : « Le bien ne vient pas nécessairement après le mal ; un autre mal peut lui succé
    der, pire » (Montaigne, Les Essais, tome III chapitre 9). Quand on parle avec ses voisins, avec les passants et les commerçants, le samedi au marché, un seul sujet revient dans les discussions : le mauvais temps qui semble ne  jamais devoir finir. Les Français sont tristes et sans illusion. Hier à la télévision, j’observais le parterre des membres du gouvernement qui assistaient à la conférence de presse du chef de l’Etat. La joie, sinon l’hilarité aux bons mots du président, se lisaient sur les visages. Dans quel monde vivent-ils, me suis-je demandé, ont-ils conscience du ressenti de la population ? C’est presque une lapalissade : le pouvoir isole, coupe des réalités et tous ceux qui ont servi dans les hautes sphères de la République se sont vus confrontés à ce dangereux penchant. Un peuple intelligent n’attend pas du gouvernement qu’il ramène le beau temps, ni même qu’il règle ses malheurs d’un coup de baguette magique. La démagogie, d’où qu’elle vienne, les promesses, la fuite dans les limbes et le déni de réalité le révulsent. En revanche, il exige d’être pris au sérieux par ses représentants au sommet de l’Etat. Les dirigeants nationaux tombent souvent dans ce travers maladif de sous estimer l’intuition populaire. 63% des Français n’ont pas trouvé le président convainquant (BVA). Dans une période aussi difficile, sur le plan de l’emploi, de la situation des jeunes, du pouvoir d’achat, de la sécurité, de la cohésion nationale, de l’ordre public, les Français ne souhaitent rien d’autre, au fond, qu’un discours de vérité, collant à la tragédie de cette période, un discours churchillien –sans verser dans le mélo – qui leur donne un horizon crédible, même au prix du sang et des larmes.


    Hollande est un "cancre qui redouble et s'apprête à faire pareil"

    Peut-on s'enivrer en prenant de l'alcool par l'anus?


    Cul-sec.com, un site Internet récemment lancé en France, affirme vendre des suppositoires à l’alcool permettant de s’enivrer sans crise d’estomac ni mauvaise haleine. Les auteurs du site se sontinspirés d’un phénomène apparu en 2011, et dont les médias américains ont longuement débattu pour savoir s’il s’agissait d’une légende urbaine: des jeunes essayant de se saouler en s’insérant des tampons imbibés de vodka dans le vagin ou l’anus. Est-il vraiment possible de s’enivrer en absorbant de l’alcool par ces voies alternatives?
    En théorie oui, mais le désagrément occasionné par l’absorption anale d’une dose suffisante pour être ivre fait que cette voie de consommation est loin d’être optimale.
    L’alcool est un produit qui passe très vite les barrières, et notamment les muqueuses que l’on retrouve dans la bouche, le rectum ou le vagin. L’intérêt théorique de l’anus est que l’alcool arrive rapidement au cerveau.
    Les substances ingurgitées par le rectum entrent en contact avec les veines qui l’irriguent et qui viennent se jeter dans laveine cave inférieure. Celle-ci transporte le sang de la moitié inférieure du corps vers le cœur, qui diffuse ensuite les substances en question dans tout le corps. Ce circuit permet à la substance absorbée par le rectum (ou le vagin) d’éviter de se dégrader dans le foie comme il le fait quand elle est ingurgitée par la bouche.

    Des défis plus que des pratiques répétées

    Certains blogueurs ont tenté l’expérience du tampon de vodka et documenté les résultats, mais rien ne prouve que la pratique de s’insérer de l’alcool dans l’anus ou dans le vagin dans le but de s’enivrer est répandue. Le site Cul-sec.com a quant à lui confirmé à l’Explication qu’il ne commercialisait pas vraiment de suppositoires à l’alcool.
    Si les muqueuses du rectum permettent à l'alcool de passer rapidement dans le sang, il faudrait quand même réussir à se mettre un peu moins de deux unités d’alcool dans l’anus, soit par exemple deux verres de whisky de 4cl ou une pinte de bière. Une prouesse physiquement possible, comme l’ont prouvé les casse-cous attardés de Jackass dans la vidéo ci-dessous, mais apparemment désagréable, sans compter les risques d’irritation et de douleurs locales, ce qui enlève une bonne partie de l’attrait de cette pratique:
    Toujours dans l’idée de faire parvenir l’alcool au cerveau plus rapidement, d’autres modes comme la consommation de vodkapar le nez ou par les yeux sont apparues de manière marginale chez les jeunes au cours des dernières années. Des pratiques à l’efficacité là encore très limitée, mais qui comportent des risques réels pour la santé (dégradation de la surface de l’œil et du nez), et représentent plus des défis alcoolisés que des habitudes de consommation répétées sur la durée.
    Si les voies d'absorption alternatives n'ont qu’un intérêt limité pour s’enivrer avec de l’alcool, il n’en est pas de même pour d’autres substances qui nécessitent de moins grandes quantités pour être efficaces.
    L’œil, le nez et le rectum sont d’ailleurs tous des voies d’administration de médicaments à part entières à travers des produits sous formes de gouttes ophtalmiques, de sprays nasaux ou de suppositoires. Le vagin fait également l’objet derecherches scientifiques pour son potentiel en tant que voie d’administration de médicaments.

    Consommation de drogues

    Du côté des drogues, l’excellente absorption par les muqueuses du nez explique pourquoi la cocaïne est majoritairement consommée par cette voie, mais aussi pourquoi certains antagonistes de l’héroïne sont administréspar le nez pour une action rapide en cas d’overdose.
    L’anus, le pénis ou le vagin sont également des voies de consommation de drogues pour des pratiques certes peu répandues mais bien réelles, dans des contextes festifs ou érotiques. La consommation à fortes doses de Lamaline, un antalgique qui contient du paracétamol, de l'extrait sec d’opium et de la caféine et se prend notamment par suppositoire, peutconduire à la dépendance. Le rocker Rod Stewart a quant à lui décrit dans ses mémoires comment il s’administrait de la cocaïne par voie anale avec son compère Ronnie Wood.