TOUT EST DIT

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lundi 13 mai 2013

La dernière carte de Monsieur 25 %


Voici François Hollande placé devant une double crispation-exaspération, à droite et à gauche. Sur quoi peut-elle déboucher ? S’il ne tenait qu’à lui, sur rien…
Monsieur 25 % est très calme : il a tout bon. Il a respecté ses engagements, tenu ses promesses. Le reste, dit Michel Sapin, ministre du Travail, qui traduisait la pensée de François Hollande dans la Provence du 6 mai, « le reste, c’est de l’écume qui s’efface » — les scandales, les tête-à-queue gouvernementaux, l’incohérence politique. L’opinion, dit Sapin, ne retient qu’un chiffre, un seul, concret, le chômage (« Un déficit du budget, c’est un pourcentage, un déficit du commerce extérieur, c’est hors du sens commun »), mais, s’il est mauvais aujourd’hui, attendez, la courbe va se redresser, « les résultats seront là ». Telle était l’ambiance du séminaire gouvernemental qui se réunissait pour le premier anniversaire de l’élection présidentielle, quand “Monsieur 51 et quelques” se retrouve à 25 % d’opinions favorables.
Un score pathétique qui explique pourquoi François Hollande a pu envoyer tant de monde dans la rue. De droite mais aussi, maintenant, de gauche. Et ceux de gauche criaient dimanche la même chose que ceux de droite : “On ne nous entend pas, on nous méprise.” « La période d’essai est terminée », a lancé Mélenchon à la Bastille. « On ne lâchera rien », répètent les manifestants de droite.
La gauche a l’habitude de descendre dans la rue ; le défilé en foulard derrière les banderoles pour l’emploi et les salaires, cela fait partie du folklore ; elle a tout l’arsenal en réserve, les drapeaux rouges, les autocars et le service d’ordre des syndicats, son parcours est tracé, de la Nation à la Bastille. Rien de tel à droite. Chez elle, c’est exceptionnel. Une grande manif par génération. Mais, cette fois, elle y a pris goût. Jamais elle n’aura autant défilé que sous Hollande. Ce n’est pas fini ; elle s’est donné rendez-vous le 26 mai, au moment de la promulgation de la loi sur le mariage gay. Une telle mobilisation, partout, à n’importe quelle date, ne peut s’expliquer que parce que François Hollande l’a provoquée, en mettant en cause des principes, des valeurs, une fondation de la société — la famille. Le pire est qu’à côté de toutes ces associations dont le but affiché est bien de “dynamiter” nos structures sociales et nos traditions, lui n’a pas compris le contenu irréversible et destructeur de son projet. N’en ayant pas saisi les causes, il ne sait pas comment en tirer les conséquences. Et le voici placé devant une double crispation-exaspération, à droite comme à gauche. Sur quoi peut-elle déboucher ? S’il ne tenait qu’à lui, sur rien. Protégé par les institutions, il estime qu’il a quatre ans devant lui et qu’en quatre ans, les choses ne pourront pas aller de pire en pire. Mais la politique est ainsi faite qu’elle ménage perpétuellement des surprises. Cela, il le sait aussi. Va-t-il donc s’y préparer ?
En remaniant le gouvernement ? Il ne changera pas de premier ministre — pourquoi en changerait-il ? celui-ci est un excellent “punching-ball” pour tout le monde. Et, surtout, observe Michel Sapin dans la Provence, un remaniement en tant que tel « n’a aucune valeur», « dès le lendemain, il aura été oublié ». « Un remaniement ne peut être que la traduction d’une volonté politique », précise-t-il, en ajoutant : « Nous verrons si le président voudra manifester cette volonté. » Autrement dit, l’un des tout premiers membres du gouvernement, camarade de régiment de François Hollande, exprime là de gros doutes — “nous verrons si”.
Plus improbable encore, la dissolution. Certes, devant une situation aussi chaotique, la récession, le chômage, la chute de la consommation, la méfiance des patrons, la sanction des élections partielles, le chahut dans sa majorité et le durcissement évident de l’opposition de droite, il pourrait éprouver le besoin d’une nouvelle légitimité en revenant devant les Français. Ce serait à eux de trancher. Il ne le fera pas : pourquoi chasser une majorité qui lui apporte son soutien ? Surtout, en retrouvant au mois de juin le droit de dissolution de l’Assemblée (celle-ci ne peut pas être dissoute avant une année d’existence), il dispose d’une arme de dissuasion à l’encontre des députés socialistes : si vous vous rebellez, vous retournerez devant les électeurs. Un argument définitif pour la moitié d’entre eux, élus pour la première fois.
Il n’a qu’une carte en réserve, une petite carte de diversion politique, qui a déjà servi sous François Mitterrand et a l’avantage de semer la discorde chez l’ennemi, à droite. C’est la carte qu’un pouvoir politique déconsidéré sort quand il a épuisé son crédit : le changement de mode de scrutin, l’adoption de la proportionnelle en dose massive. L’arme de la dispersion.

Encore quatre


Il y a un an, le 6 mai 2012 la France a salué un grand espoir – le candidat de la gauche François Hollande a gagné la présidentielle face à Nicolas Sarkozy. Pourtant un an après il aboutit à une cote de popularité si basse que n’a jamais connu ni son adversaire ni aucun des présidents de la Vème République : 25% aujourd’hui contre 61% après les élections. Donc celui qui voulait être « le président de tous » est devenu « le président d’un quart».Tout juste élu, François Hollande a promis un mandat « lourd, grand et beau ». Néanmoins il deviens de plus en plus lourd : le chômage bat un record historique – plus de 10% de la population active et 25,7% de jeunes, le déficit budgétaire va certainement grimper à 3,9% du PIB en 2013 contre 3% de prévu. Les Français ne veulent pas rester dans leur pays : selon les sondage plus de la moitié de jeunes ne voit pas leur avenir dans leur pays. La crise financière et sociale c'est alourdie par la crise politique. Si cher à François Hollande « le gouvernement exemplaire » a tout à coup perdu son excellence après l’affaire Cahuzac. Cette première année donnera-t-elle un départ pour un cercle vicieux pour le Président Hollande ou restera-t-elle tout simplement un départ difficile ? L’analyse de Bruno Cautres, chercheur CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) au Cevipof :

Vers sa première année de présidence, François Hollande est arrivé avec une cote de popularité historiquement basse pour la cinquième république. Est-ce que cette cote reflète ses résultats politiques?
Cette cote de popularité exceptionnellement basse, je pense qu’elle a plusieurs explications. La première explication c’est bien sûr l’effet de la crise économique. François Hollande est comme les autres dirigeants européens, il annonce des mauvaises nouvelles aux électeurs et quand on annonce des mauvaises nouvelles aux électeurs, c’est à dire qu’on augmente les impôts et on réduit les prestations, on se fait beaucoup de mécontents dans l’opinion publique. On peut faire l’hypothèse, que si François Hollande avait été élu dans une période plus facile économiquement, la dégringolade de sa popularité n’aurait pas été aussi forte et aussi rapide. Il y a aussi une deuxième explication, c’est qu’il y a un climat de manque de confiance dans la politique et de pessimisme dans l’économie, que nous constatons en France depuis un certain nombre d’années. Le Cevipof (Centre de Recherches Politiques de Sciences Po) réalise une enquête qui s’appelle le baromètre de la confiance politique, depuis quelques année et nous constatons depuis plusieurs années des pourcentages très élevés de Français qui disent que les hommes politiques sont corrompus, sont malhonnêtes, qu’ils ne s’occupent pas des problèmes des gens, ils ne sont pas efficaces. Et en même temps on remarque un très grand pessimisme dans l’avenir et surtout dans l’avenir économique.
Il est à la fois victime de la crise économique et également du climat de manque de confiance des Français, mais il y a quand même des problèmes qui sont particuliers à François Hollande, d’abord et avant tout des problèmes qui étaient apparus, même dans la campagne électorale et dès le lendemain de l’élection, c’est l’interrogation sur son leadership. François Hollande quand on regarde ses images dans l’opinion publique, il apparait toujours comme quelqu’un d’honnête, de sympathique, de simple... par contre il a perdu cette proximité avec les gens, qui lui était attribuée et surtout il y a aujourd’hui une grande interrogation - est ce qu’il est assez dimensionné pour être le président de la République française dans une période de crise économique. Il a beaucoup donné le sentiment d’être hésitant, alors que lui-même n’arrête pas de dire qu’il a une ligne directrice, qu’il s’y tient. Il y a eu en un an, beaucoup de signes d’hésitation de François Hollande, aux quels se sont ajoutés d’autres signes de cacophonie du gouvernement - on a un jour un ministre qui dit une chose, le lendemain un ministre qui semble dire autre chose. Je pense que c’est la combinaison de tout ça qui explique le niveau de popularité aussi bas de François Hollande.

Quand vous dites que François Hollande n’a pas une image d’un leader charismatique. Est ce que c’est quelque chose que les Français attendaient de lui?
Les Français n’attendent plus que le président soit comme le général de Gaulle. Quand vous voyez aujourd’hui des images de de Gaulle, de Pompidou et même de Giscard d’Estaing, on a le sentiment du monarque républicain. Les Français ne souhaitent plus avoir cette espèce de figure tutélaire, de monarque républicain qui domine la scène publique, dans le même temps il ont le souhait qu’il y ait une certaine forme de majesté du pouvoir présidentiel. Ca François Hollande arrive pas trop mal à l’incarner, alors que Nicolas Sarkozy n’y arrivait pas bien. Par contre François Hollande n’arrive pas bien à incarner le coté du président qui gouverne, qui prend des grandes décisions, ce qui était par contre quelque chose que Nicolas Sarkozy semblait pouvoir incarner. Donc il y a une attente chez les Français, que le pouvoir exécutif soit efficace, qu’il trouve des solutions aux problèmes de la vie des Français - le chômage, le pouvoir d’achat, la sécurité, l’éducation et l’avenir de leurs enfants.

Pour continuer sur la comparaison avec Nicolas Sarkozy. Est-ce qu’on peut mettre sur le compte de la gouvernance de la Droite tous les problèmes de dette, de chômage etc. Ou est-ce qu’on peut déjà parler d’un résultat propre à François Hollande?
Je pense qu’il y a les deux. Les problèmes économiques de la France ne datent pas d’hier, ils ne datent même pas de Nicolas Sarkozy. Les problèmes économiques de la France, ils sont ceux de tous les pays occidentaux. Les problèmes économiques sont avant tout ceux d’une société post industrielle, les secteurs industriels continuent de subir la compétition du nouveau monde, en particulier du monde asiatique qui est en train d’émerger. Et ces sociétés post industrielles, arrivent mal à gérer cette transition, à ne plus être les puissances industrielles, qu’elles étaient avant. Je pense que c’est un gros effort pédagogique, que les candidats aux élections présidentielles devraient faire, ils devraient essayer d’éviter d’expliquer que tout est de la faute du prédécesseur et que tout va aller mieux maintenant.

Si on parle des promesses de campagne de François Hollande, il y en avait 60, combien est-ce qu’il en a exécuté?
Le calcul est difficile, selon qu’on ait une définition très dure ou flexible de ce que veut dire « tenir une promesse ». Mais quand on regarde de près, il y a tout un tas de chantiers que François Hollande a ouvert. Il y a plein de domaine qui touchent aux promesses de campagne auxquelles il a commencé à s’atteler. Mais il n’arrive pas à faire entendre qu’il a tenu en partie certaines de ses promesses, parce qu’au fond les promesses sur les quelles il n’a pas pu enclencher quelques chose, voir sur les quelles il est revenu, sont des promesses très symboliques. Pendant la campagne tout le monde avait retenu- je vais renégocier le traité avec les Allemands. Cette renégociation avec les Allemands on ne l’a pas eu. On a eu- je vais inverser la courbe du chômage et on attend toujours. On a eu - c’est de la faute des riches, il faut beaucoup les taxer, mais maintenant on voit que c’est très compliqué de taxer beaucoup les riches. C’est sur certaines de ces propositions fortement symboliques, qu’il n’a pas pu tenir ces promesses.

Est-ce que vous pouvez donner par exemple l’une de ses plus grandes réussites et l’un de ses plus grands échecs cette année?
Je pense que l’une de ses réussites, c’est d’avoir enclenché, mais on ne peut pas vraiment parler de réussite parce que ce sont simplement des choses qui démarrent. Il a enclenché des accords d’emploi pour les jeunes. Un des plus grands échecs de François Hollande, c’est que la France n’est pas revenu dans les 3% d’endettement public, comme elle s’y était engagé auprès des dirigeants européens pour 2013. C’est même difficile de donner une réussite claire et nette de François Hollande, il a engagé des choses, mais on verra à un horizon de deux ans si c’est une réussite ou pas.

Mais qu’est ce que vous pensez qu’il devrait faire à un horizon d’une ou deux années?
Je pense que c’est très difficile ce qui attend François Hollande, parce qu’il a fait 20% de son mandat, il est très bas dans les sondages, alors même qu’il doit aborder maintenant des réformes très douloureuses et en particulier la réforme des retraites et la réforme de la protection sociale en France.

Dictionnaire des gros mots : 5 injures clefs pour se faire plaisir en insultant son voisin


Gilles Guilleron publie un dictionnaire de gros mots. Injure, insulte, quolibet... Insulter son voisin peut faire du bien.

Vous publiez un dictionnaire des noms d'oiseaux, pourquoi insulter son voisin peut avoir des vertus ? Quelles sont-elles ?

Gilles Guilleron : En fait, dans  mon livre, je fais bien le distinguo entre le gros mot, l’insulte et l’injure.
Le gros mot est un mot cru, incorrect, indélicat, obscène, scatologique, qui offense la pudeur, la morale, les codes de politesse.  C’est sans doute pour cela  que le domaine sexuel, domaine tabou par excellence, fournit le corpus le plus abondant (80% des mots grossiers !). Le gros mot est de ce point de vue une transgression, volontaire ou non.  Le gros mot n’a pas besoin d’autre destinataire que soi-même : ainsi quand vous « lâchez »  un gros mot parce que vous vous êtes fait mal avec le marteau, ou parce que vous avez raté votre train…
En revanche, l’insulte suppose un destinataire : son usage est circonstanciel ; elle est l’expression, la réponse à une situation, à un comportement. Par exemple, si l’on vous fait une queue de poisson sur la route, jaillira de manière assez spontanée quelque chose comme « espèce de connard », « abruti ». En l’occurrence, l’insulte s’adresse donc d’abord au comportement de l’automobiliste indélicat, que par ailleurs vous ne connaissez pas et qui n’entendra peut-être pas votre insulte. Tandis que l’injure, cherche à blesser, à déstabiliser la personne visée qui est clairement identifiée.
Quel que soit le but recherché et selon la nature du gros mot, de l’insulte, il est indéniable que l’émetteur ressent un soulagement plus ou moins intense, voire un certain plaisir. Chacun, quels que soient son milieu, la qualité de son éducation, sa maîtrise de soi, a déjà vécu une situation où, d’un coup d’un seul, toutes les bonnes manières étaient oubliées pour laisser la place à un retentissant « merde », connard », « enculé », « ordure »…. Tout le monde dit des gros mots : du président de la République au simple quidam ; ce sont  ce que j’appelle des flagrants délits d’humanité ; que celui qui n’a jamais dit de gros mots lève la main et de l’autre commence la lecture de mon ouvrage !

Existe-t-il des insultes plus cathartiques que d'autres ? Quelles sont les 5 insultes les plus utilisées et les plus « défoulantes »?

L’insulte  permet effectivement de « purger » une tension. Elle libère par les mots, ce qui dans d’autres circonstances ou chez d’autres personnes ce serait traduit par une agression physique. Admettez que quand votre orteil gauche heurte au lever du lit le « pied » de la commode », « putain ! merde ! », aident à faire passer la douleur.
L’insulte est résolument du côté de l’oral ; elle est en « bouche ». Faites l’essai avec des  formules comme « petite bite », grosse merde », « graine de con », « trépané des burettes » » casse-couilles », « saligaud ». Ainsi, prenons l’expression « maison de tolérance » pour désigner un bordel, puis « matière fécale » pour merde ; si vous dites  « maison de tolérance, matière fécale », il ne se passe pas grand-chose ; en revanche, dites « bordel de merde ! », reconnaissez que c’est mieux !
Parmi les insultes les plus utilisées, il y a « con » et toutes ses déclinaisons, « connard », « connasse », « conneau » ; « abruti », « emmerdeur », « enculé », salaud », « salope ». En fait, l’emploi de ce vocabulaire est lié à une situation où le stress est présent, ce qui explique que ce sont souvent les mêmes termes qui reviennent. Pour « con » on notera que dans le Sud, il est aussi une ponctuation sans valeur insultante (« eh con !).
Vous avez raison de dire que l’insulte a une fonction de défoulement, « purgative » même, car elle permet de formaliser et donc d’évacuer en partie une situation mal vécue. Les gros mots «libèrent » de certains maux ! 

Pourquoi avons-nous tendance à dire, surtout aux enfants, qu'il ne faut pas dire de gros mots ? Est-ce une erreur ?

Il ne faut pas perdre de vue que les cours de maternelle sont des lieux privilégiés  de transmission des gros mots ; c’est un lieu d’échange de cette linguistique de la grossièreté ; les enfants apportent comme des « trésors » les « gros mots » qu’ils ont entendus dans leur environnement familial.
Les gros mots sont des écarts de langage ; nous apprenons aux enfants à vivre en société, donc à respecter l’autre ; le gros mot peut choquer, blesser. C’est donc le rôle des adultes de rappeler et de fixer des limites en montrant que les mots ont un pouvoir et qu’il faut le maîtriser. Un enfant qui dit un gros mot de temps en temps, cela ne porte pas à conséquence ; cela montre qu’il vit dans la même société que nous ; en revanche, un enfant qui saturerait son discours de gros mots, cela est problématique, car cela signifie que son entourage familial faillit à son devoir d’éducation et n’a pas clairement établi le distinguo entre l’exceptionnel et l’usage courant. 

PIGÉ BANDE DE CONNARDS ? !!

Exception culturelle française : quel sens lui donner à l'heure de la mondialisation et de l’Union européenne ?


Pierre Lescure rend ce lundi à Aurélie Filippetti son rapport sur l'exception culturelle française. N'y a-t-il pas un paradoxe entre notre vision économique de coopération (notamment européenne) et notre volonté de protéger notre culture ?

Olivier Amiel : Non, car dans de nombreux secteurs culturels (notamment audiovisuel et cinématographique), le financement public européen est complémentaire entre les aides allouées par les États membres et celles des organismes communautaires. Cela permet de ne pas perdre sa souveraineté dans les grands choix en matière de politique publique culturelle, tout en développant une politique commune dans ce secteur. Il faut également rappeler qu’il n’y a pas de différenciation entre artistes des États membres, les aides nationales doivent respecter le principe de droit européen de « non discrimination ». Enfin, de très importants efforts sont faits par les États et par l’Union européenne en faveur de la coopération culturelle avec les pays tiers, et notamment les pays dits du Sud qui connaissent des difficultés liées à diverses acculturations et n’ont pas toujours les moyens financiers de défendre leur propre exception culturelle.
Sans connaître encore le détail des propositions qui y sont faites, il faut au contraire admettre que ce rapport vient à point nommé afin de rappeler à la Commission européenne et à certains de nos partenaires dans l’Union européenne que la France dispose avec la politique culturelle d’un consensus politique assez vaste et assez rare sur le sujet. Ainsi, et notamment dans le cadre des négociations sur le futur accord de libre échange avec les Etats-Unis, nous devons nous opposer à la volonté de se servir de la culture comme monnaie d’échange en faveur de secteurs dans lesquels nous serions plus performants. Nous sommes finalement dans la même situation qu’à l’époque des négociations du GATT et de l’OMC il y a vingt ans, quand la France, isolée au départ, a su convaincre ses partenaires européens de la nécessité de permettre un traitement dérogatoire pour les biens culturels face au système marchand mondial. Il faut répéter l’histoire, et convaincre à nouveau du bien fondé du principe de la diversité culturelle.  
Jean-Michel Tobelem Pas nécessairement, car pour coopérer sur le plan culturel il faut le faire sur la base de sa propre culture, qui doit par conséquent demeurer suffisamment forte. Or le risque est que cela ne soit pas le cas – du moins pour les formes de culture les plus exigeantes – si on s’en tient aux règles générales qui régissent l’échange de biens et de services.
Dans ce cas en effet, la liberté totale des échanges peut conduire – comme on l’a vu dans de nombreux pays – à un affaiblissement de la création artistique et de la production nationale de biens culturels. Mais cela n’exprime en aucune façon un rejet des autres cultures.
On pourrait même dire le contraire dans un pays comme la France qui se nourrit des échanges artistiques internationaux. Même dans le registre de l’action culturelle extérieure de la France, notre stratégie d’influence repose sur l’échange et la réciprocité. Notre diplomatie culturelle admet ainsi que la défense de notre culture dépend aussi de la reconnaissance de celle des autres.
Rappelons du reste que les Fonds régionaux d’art contemporains (FRAC) achètent de nombreux artistes étrangers, que les scènes de spectacle vivant accueillent de nombreux créateurs venant de différents pays et que nos écrans de cinéma présentent plus de films étrangers que dans aucun autre pays.
Cela relève chez nous d’une tradition ancienne, mais on voit bien qu’en Allemagne, par exemple, le soutien à la musique est une cause nationale. On trouve donc fréquemment en Europe un assentiment sur l’idée que la culture n’est pas un secteur comme un autre, car elle a partie liée avec l’histoire, les valeurs et l’identité d’un pays.
Il est vrai qu’à l’inverse, dans le monde anglo-saxon, la culture est plus volontiers renvoyée à la sphère individuelle privée, avec l’idée que la puissance publique devrait s’en occuper le moins possible.

Depuis quelques mois, plusieurs polémiques ont été lancées autour des subventions des jeunes auteurs par le CNC. Le système de financement du cinéma français est-il toujours adapté à notre monde moderne ? Faut-il penser à le réformer ?

Olivier Amiel : Nous avons toujours le meilleur système de financement du cinéma au monde, basé sur un « autofinancement » du secteur avec notamment une procédure astucieuse de « redistribution » des résultats réalisés par l’industrie dominante, c’est-à-dire hollywoodienne. Vouloir le saborder serait une erreur tragique. Des aménagements et des corrections sur des effets pervers de certaines aides peuvent être apportés (et ils le sont déjà fréquemment), mais dans l’ensemble il serait absurde de renoncer à notre modèle de financement public qui a permis à la cinématographie et à l’audiovisuel français de garder une place importante sur le marché mondial. C’est donc un enjeu économique, mais également et surtout de société, car le vecteur de l’image permet la transmission « de soi » pour un peuple. Le peuple français, comme tous les autres peuples du monde, ne doit pas perdre cette faculté face à une globalisation de l’image et des références sociétales. Les attaques nombreuses et souvent irrationnelles contre le CNC ne font le jeu que des libéraux de la Commission européenne et surtout des majors hollywoodiennes. En critiquant un mécanisme qui fonctionne très bien, on prend le risque inouï de favoriser encore plus un impérialisme culturel dans le domaine de l’audiovisuel.
 Jean-Michel TobelemCe système peut bien évidemment être amélioré. Reste que la cinématographie française est puissante et en renouvellement permanent, ce qui n’est pas le cas de tous les pays.
On peut critiquer la politique française à l’égard du cinéma, mais la réalité a montré que dans les pays qui n’ont pas souhaité soutenir leur industrie nationale, qui représente des emplois et de la création de richesses, celle-ci a en grande partie disparu.
Il convient donc de rester vigilant sur ce point, car le danger serait celui d’une homogénéisation progressive de l’offre cinématographique, avec la marginalisation des films d’auteurs ou des productions les plus exigeantes sur le plan artistique. Un équilibre doit ainsi continuer à être recherché entre succès populaires et productions qui ne pourront pas rencontrer le même type de succès public, sans que leur qualité doive pour autant être mise en cause. Reproche-t-on aux livres de grands écrivains de ne pas être des best-sellers ?
Comme on le sait, la production artistique a souvent besoin de temps pour rencontrer un vaste public. Se contenter de présenter des productions destinées à la consommation de masse, quelles que soient leurs qualités, c’est appauvrir la création artistique et l’imaginaire des individus auxquels elle est destinée. C’est limiter le rôle de l’expérimentation artistique et la place de la culture d’avant-garde. Et c’est en définitive restreindre la liberté de choix du public.

La volonté de protéger notre culture n'est-elle pas le symptôme de notre perte de rayonnement mondial ? Cette obsession de la protection de notre exception culturelle n'est-elle pas le signe de notre arrogance et de la vision passéiste de notre grandeur ?

Olivier Amiel : Si c’était le cas, tous les États du monde – et pas seulement la France – seraient  « arrogants », car cette faculté de pouvoir défendre sa propre diversité culturelle est largement partagée et a même été reconnue par la « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » de l’Unesco  adoptée à l’époque, en 2005, par 148 membres sur 154 que comptait l’Organisation…
La protection de la culture ne doit pas être regardée comme un élément pour retrouver sa « grandeur passée », mais pour permettre la survie du pluralisme des cultures face à un danger réel de globalisation dans certains secteurs de celle-ci.
Jean-Michel Tobelem On a beaucoup parlé du déclin du rayonnement culturel de la France. En tant que puissance moyenne, il est normal que la France ne soit pas (ou plus) le principal centre de création artistique et que d’autres foyers de création aient émergé ces dernières décennies, ce dont on ne peut que se réjouir. Il n’en reste pas moins que pour beaucoup d’étrangers, l’influence de la France dans le domaine des idées, des arts et de la culture reste forte ; beaucoup plus en tout état de cause que son poids économique ou démographique.
N’oublions pas qu’au Festival de Cannes, le plus important festival de cinéma au monde, nombre de films étrangers qui y sont présentés sont cofinancés par des producteurs français.
Faut-il regretter que les industries culturelles françaises soient moins présentes dans la culture de masse, dite « mainstream » ? C’est oublier que la France produit aussi de la littérature populaire, des films à succès et des artistes appréciés dans le domaine du théâtre, de la musique, du cirque, des arts numériques ou encore de la danse. Mais faut-il vraiment chercher à rivaliser avec les blockbusters hollywoodiens, sans en avoir réellement les moyens ? La France ne rayonne-t-elle pas avant tout grâce à ses penseurs, ses créateurs, ses artistes ?
Protéger la culture d’un pays est nécessaire, mais il est vrai que cela ne garantit pas obligatoirement l’existence d’une réelle diversité d’approches ou de discours. Mettre en place des quotas d’œuvres, par exemple, n’est pas synonyme de qualité et de diversité de l’offre. Là encore, il convient d’être attentif à la qualité de la production que l’on cherche à protéger.

N'est-il pas illusoire de penser que la culture peut échapper à un cadre financier ? ( avec la crise du mécénat..) ? La meilleure façon de sauver la culture n'est-elle pas de la laisser se financiariser ?

Olivier Amiel : Elle n’y échappe pas, mais certains intérêts généraux ne doivent pas être sacrifiés au nom des intérêts financiers. Je pense notamment au pluralisme des expressions artistiques, et surtout à la démocratisation de l’accès à la culture. Je cite souvent à ce sujet les mots du Député Pierre Rameil – initiateur du Théâtre populaire en 1920 – qui me semblent toujours d’actualité et valables pour l’ensemble de la culture : « L'art sous toutes ses formes, luxe de quelques-uns, cela choque déjà péniblement notre sentiment démocratique ; mais quand il s'agit de théâtre né de la foule et fait pour la foule, l'illogisme apparaît plus flagrant. Le spectacle pour une élite restreinte est déjà un non-sens ; mais si c'est la fortune qui détermine arbitrairement cette sélection, le non-sens devient parfaitement odieux ». Cela ne veut pas dire pour autant que la gratuité de la culture est la solution miracle, car le mécanisme de reproduction sociale est même aggravé si elle ne s’accompagne pas d’une politique à la base, c’est à dire à l’école, avec un système éducatif qui corrige les discriminations en matière d’initiation, de goût et d’acquis artistique.
En tout état de cause, la financiarisation dans la culture qui est inévitable peut parfois mettre à mal la diversité des arts et des publics. C’est pourquoi, il me semble normal et bien venu que les pouvoirs publics puissent réguler ce secteur au nom de l’intérêt général.
Jean-Michel TobelemLa financiarisation des industries culturelles conduit à la massification des efforts de promotion autour de quelques produits « vedettes », alors même que la rotation des productions artistiques est de plus en plus rapide ; ce qui laisse moins de chance aux auteurs de construire une carrière dans la durée.
La recherche d’une rentabilité croissante dans le domaine des industries culturelles (films, livres, disques) conduit d’ores et déjà – malgré le phénomène de la « longue traîne » – à une concentration des ventes au détriment des œuvres moins immédiatement accessibles par le grand public, au risque d’une diminution de la diversité de la production artistique.
Aller vers davantage de financiarisation ne fera que renforcer les tendances actuelles, dans un domaine qui reste fragile du fait de l’incertitude qui pèse sur le succès de toute production culturelle, qu’il s’agisse du cinéma, de la musique ou de la littérature. Comme on peut le constater, même l’utilisation de « stars » ou le déploiement de vastes de campagnes de promotion ne constituent pas désormais des garanties de réussite.

Plutôt que de vouloir protéger la culture, ne devrait-on pas envisager de stimuler la vie intellectuelle et artistique ? Par quels moyens ?

Olivier Amiel : On ne peut stimuler que ce qui est encore vivant, donc la protection par les pouvoirs publics de la diversité des cultures reste le préalable.
Cependant, l’initiative privée est nécessaire en matière de stimulation culturelle et artistique. Je crois d’ailleurs beaucoup au mécénat « 2.0 » via les plateformes de « Crowdfunding » c’est à dire le financement participatif des internautes avec multiplication de dons même modestes. Ce mécanisme est très prometteur, surtout dans le domaine culturel, avec l’avantage de pouvoir développer les projets dits « indépendants » qui n’auraient certainement pas pu voir le jour par les modes de financement traditionnels.
Jean-Michel Tobelem : Protéger sa culture n’empêche pas d’apprécier et d’échanger avec celles des autres pays, comme rappelé précédemment. D’où l’importance des subventions publiques, mais aussi des systèmes de régulation. Par ailleurs, c’est aussi l’une des conditions d’une riche vie artistique et culturelle, comme on le voit en France avec le maillage des bibliothèques de lecture publique, le soutien à de nombreuses compagnies de danse ou encore la création de multiples salles de musiques actuelles. Reste que des efforts restent à accomplir dans le domaine de la diffusion des spectacles, d’une part ; et, d’autre part, dans celui d’une accessibilité plus grande de la population à l’art et à la culture. Enfin, l’école et l’université, mais aussi les chaînes de télévision, pourraient sans doute jouer un rôle plus important à cet égard.
Stimuler la vie intellectuelle et artistique suppose aussi de conserver un réseau de libraires qui effectuent un indispensable travail de découverte et de soutien des écrivains (on sait que le réseau des disquaires indépendants a quant à lui quasiment disparu), de même qu’un ensemble de salles d’art et d’essai réparties sur l’ensemble du territoire national permet la sensibilisation des publics aux différentes formes de la création cinématographique.

73% des Français ne voient pas de changement depuis l'élection de Hollande


PARIS - Une majorité large et croissante de Français - 73%, + 2 points en un mois - ne perçoit pas de changement en France depuis l'élection de François Hollande, qui perd un point de satisfaction par rapport à avril, dans le Baromètre Clai-Metro-LCI réalisé par OpinionWay et publié dimanche.
Alors que les Français étaient 67% en mars et 71% en avril à estimer que depuis la victoire du candidat socialiste à l'Elysée il y a un an, "les choses ne changent pas", ils sont 73% en mai. 
26% (-3) sont d'un avis contraire et 1% ne se prononcent pas. 
L'action du chef de l'Etat suscite la satisfaction de 25% des personnes interrogées (-1) et le mécontentement de presque trois fois plus : 73% (+2). 
Son Premier ministre Jean-Marc Ayrault perd un point de satisfaction à 25% et aussi un point d'insatisfaction à 68%. 

OpinionWay compare ces deux taux à ceux de Nicolas Sarkozy au bout d'un an de mandat (39% de satisfaits) et de François Fillon au même moment (48%). 
Presque tous les ministres accusent une baisse notable dans le palmarès de l'action gouvernementale. Manuel Valls (Intérieur) reste en tête, mais perd 6 points, à 48%. Jean-Yves Le Drian (Défense) suit à 44% (-5) et Najat Vallaud-Belkacem (porte-parole, Droits des femmes) à 42% (-6). 
Baisse aussi, mais moindre, pour les leaders de l'opposition: le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé est premier dans ce tableau, à 43% (-3), suivi du député UMP François Fillon (40%, -1) et l'UDI Jean-Louis Borloo (37%, -2). 
Sondage réalisé du 2 au 7 mai par téléphone auprès d'un échantillon de 1.006 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas). 

Vérités historiques


«Maintenant que vos fils et vos filles vont la main dans la main / Faire l'amour ensemble et l'Europe de demain.» Georges Brassens Les deux oncles
Les commémorations sont toujours des moments de grande solennité surtout lorsque l'hommage qui est rendu aux morts est sincère et que le présent tient compte des erreurs du passé.
La télévision nous a montré les images d'un président de la République réanimant la flamme du Soldat inconnu ou fleurir le monument de l'un des chefs de la Résistance. C'est rappeler un peu que la Seconde Guerre mondiale avait fait plus de cinquante millions de morts dont plus de la moitié soviétiques. Mais les pays occidentaux semblent avoir oublié l'ennemi d'hier: le parti nazi a pourtant été porté au pouvoir d'une manière démocratique, par la voix des urnes: les partis bourgeois ont préféré un parti de l'extrême droite à une gauche, même modérée. Et les recherches historiques ne vont toujours pas dans le sens de la responsabilité historique de cette catastrophe humaine dont seul le lobby sioniste en a retiré un fonds de commerce juteux. Défense de mettre en doute le fameux chiffre des six millions de morts que la légende moderne a écrit en lettres de sang sur le dos des Palestiniens. Et pourtant, la falsification historique est si aisée pour ceux qui contrôlent les médias: «Dieu, que le son du cor est triste le soir au fond des bois.» Ce premier vers d'une poésie épique du réactionnaire Alfred de Vigny a longtemps bercé les oreilles des nationalistes français ou des militants du christianisme combatif.
Louis Aragon dans son essai La Diane française a démontré que la poésie ne s'accommodait pas de la vérité historique quand celle-ci n'arrangeait ni l'esthétique, ni la pensée poétique... Si la poésie ne s'accommode pas de la vérité historique, l'intérêt économique lui tord simplement le cou; la construction de l'unité européenne en est un exemple patent.
Les Allemands ont payé les dommages de guerre (à presque toute l'Europe sauf la Grèce) et n'arrêtent pas de demander des excuses.
Ce qui n'est pas bon pour la poésie et l'économie, l'est encore moins pour la politique.
Ainsi, j'ai été surpris par une déclaration de Jacques Chirac à l'occasion de la commémoration de la bataille de Diên Biên Phu. Il déclarait en substance: «Hommage à la mémoire des hommes qui ont transformé les batailles de Diên Biên Phu et de Roncevaux en épopées...» Mettre Roncevaux et Diên Biên Phu sur le même pied est une hérésie. Il est bien connu que Roncevaux n'a jamais été une bataille entre Maures et Francs, mais un épisode malheureux de l'aventure des troupes de Charlemagne dans les Pyrénées.
Un chef de troupe franc ayant mis à sac un village basque, les populations de ces montagnes se sont vengées en massacrant une patrouille menée par le neveu du grand Charles.
Ce n'est qu'au début du XIIIe siècle qu'un moine copiste, sur les directives d'un supérieur «éclairé» ecclésiastique a transformé cette mort peu héroïque, en épopée, inventant un traître à la nation (Ganelon) et imputant cette mort aux ennemis de toujours: les musulmans.
Il faut dire que cette falsification historique a été opérée au temps des premières croisades. Le poème d'Alfred de Vigny, lui, sera composé quand l'Europe chrétienne soutiendra la lutte de libération de la Grèce du joug ottoman.
Et, depuis, les exemples ne manquent pas pour illustrer que toutes les raisons sont bonnes pour détourner ou masquer les faits: le coup d'éventail pour conquérir l'Algérie, l'incursion de bandits tunisiens pour occuper la Tunisie, l'incident du golfe du Tonkin pour coloniser l'Indochine, l'incendie du Reichstag pour arrêter les opposants au régime nazi, l'assassinat de Abane Ramdane transformé en mort héroïque au champ d'honneur...
Quant aux victimes du 8 Mai 1945, dont les chiffres varient selon le côté de la Méditerranée où l'on se trouve, je vois mal un ministre algérien, qui a transporté ses pénates sur les bords de la Seine, demander les yeux dans les yeux des excuses à son homologue français....

Suffira-t-il de laver nos vêtements une fois l'an ?

Les chercheurs russes de Doubna, ville située non loin de Moscou, ont mis au point un nanocomposé unique repoussant les impuretés et l’eau. Les effets traités avec cette méthode révolutionnaire pourraient n'être lavés qu'une fois par an. 
Le procédé assure même la protection contre la graisse. Au niveau moléculaire le nanorevêtement arrête les substances liquides. Les molécules sont situées si près les unes des autres que la transsudation s’avère impossible, tandis que l’air passe librement et que l’étoffe respire. Mais, de l’avis de Roman Novitchkov, directeur de recherche au nanocentre Doubna, l’essentiel est que les installations spéciales et les equipements sophistiqués ne sont pas

nécessaires pour le traitement des tissus :
« C’est simple comme bonjour. Un coup de vaporisateur, quelques minutes pour laisser sécher le tissus, et le voilà imperméable ».
Le procédé est également applicable au papier, au bois, aux briques et au métal. Ainsi, le givre ne menacera plus les ailes des avions traités, les maisons seront plus résistantes. Mikhaïl Adamov, chercheur au nanocentre Doubna s'explique :
« Il suffit de laver les tissus traités une fois tous les six mois, quant à la protection des matériaux de construction, elle sera assurée pour huit à dix ans ».
A l’heure actuelle le nanocomposé en question est testé en tant que revêtement des parabrises et vitres d’automobile. Il n’est pas resté une seule goutte sur le pare-brise de la voiture qui a roulé plus de cent kilomètres sous une pluie battante. Selon les estimations un tel revêtement ne pourrait être renouvelé qu’au bout de six mois. /L