TOUT EST DIT

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vendredi 19 avril 2013

Desproges est mort, François lui survit...


Hommage à Pierre Desproges, disparu il y a exactement 25 ans, le 18 avril 1988.
Je me fais vieux. Pierre Desproges a disparu il y a exactement 25 ans, le 18 avril 1988, bonne année pour les bordeaux rouges, soit dit en passant. Et alors que je m’étais fendu de longues pitreries pour célébrer la verve enjouée de cet inénarrable phraseur, ceci dit sans contrepèterie, pour les 20èmes et 23èmes anniversaires de sa disparition, je me trouve pour ainsi dire sec et dénué de toute inspiration pour honorer dignement le quart de siècle d'évasion de cet esprit trop tôt disparu, ceci dit sans tenter de noyer le cliché dans un verre d’esprit. Je baisse.
Pourtant, Desproges, malgré ses 74 ans bien tassés, aurait sans aucun doute apprécié notre époque, non qu’il l’eut trouvée plus appétissante que la sienne, mais les pitreries plus ou moins volontaires de nos politiciens, intellectuels et pisse-copie de feuille de chou subventionnées lui auraient sûrement donné matière à arrondir sa retraite d’intermittent du spectacle et d'impénitent du sarcasme, en nous donnant, pardon, en nous vendant du rire à leur dépens, faute de pouvoir rire de leurs dépenses.
Tous les libéraux sont un peu desprogiens : à part la droite, il n’y a rien au monde que  nous méprisons autant que la gauche. Citons le maître :
Ni de gauche ni de droite. Qu’on soit de gauche ou de droite, on est hémiplégique, disait Raymond Aron. Qui était de droite. Je suis un artiste dégagé. Ce qui ne veut pas dire que je ne ressens pas les problèmes de mon époque avec la même acuité de cœur que n’importe quel pourri de gauche ou de droite qui se précipite à la télé chaque fois qu’un drame social lui permet de montrer son émotion à tous les passants. Dégagé oui, indifférent non. Les injustices sociales me révoltent ! Ne changera-ce donc jamais ? Oh lala ! Oh lala !
Un homme qui détestait à ce point les politiciens ne devait guère aimer le constructivisme. Desproges, libéral, conservateur, entre les deux ? Difficile à dire, mais certainement pas très éloigné de nos idées.
Mort trop tôt pour voir tomber le mur de la peur et découvrir que la plupart de ses citations dépassent le quota de caractères autorisés par twitter, Desproges aura tout de même laissé à la postérité quelques textes intemporels. Un petit exemple, extrait du "dictionnaire superflu" :
François: prénom masculin, signifiant littéralement: "mon Dieu, quel imbécile!"; du celte fran ("mon Dieu") et cois ("quel imbécile"!). En effet, tous les gens qui s'appellent François sont des imbéciles, sauf François Cavanna, l'écrivain, François Chetelt, le philosophe et François Cusey, de chez Citroën, qui a honoré l'auteur de son amitié pendant leur incarcération commune au dix-huitième régiment des Transmissions, à Épinal. Tous les François sont des imbéciles. La preuve en est que, lorsqu'ils croisent un imbécile, certains l'appellent François. Le plus souvent, l'ambition, pour ne pas dire l'arrivisme, des François, est à la mesure de leur imbécillité, bien que je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'il y ait deux "l" à l'imbécillité alors qu'imbécile, lui, n'en prend qu'un. Dura lex, mais bon. Quand ils sentent le vent tourner, grâce à leur instinct d'imbécile, les François n'hésitent pas à s'engager dans la résistance en 43, 44, 45, voire, pour les plus sots, 46. Grâce à la longueur de leurs crocs, qui laissent des traces sur les moquettes ministérielles où ils plient l'échine jusqu'à ramper pour obtenir la moindre poussière de pouvoir, les François peuvent espérer se hisser un jour sur le plus élevé des trônes, celui duquel, dans l'ivresse euphorique des cîmes essentielles, l'imbécile oublie enfin qu'il a posé son cul. Alors serein, benoît, chafouin, plus cauteleux que son hermine et plus faux que Loyola, il entraîne paisiblement le royaume à la ruine, en souriant comme un imbécile.

Les familles vont payer cash mais pas touche au régime des intermittents !

Les familles vont payer cash mais pas touche au régime des intermittents ! 

Jean-Marc Ayrault l’a confirmé : 15 % des Français seront concernés par la baisse des allocations familiales. Il n’ose pas dire encore où va tomber le couperet et va devoir batailler pour ça contre le Haut Conseil à la Famille, opposé à cette modulation contraire au principe d’universalité : 4 000 ou 5 000 euros de revenus à deux, pour deux enfants ? C’est ça les « revenus aisés » ! Ayrault sait de quoi il parle : il est l’un des millionnaires du gouvernement. La prime de naissance, touchée par la grande majorité des familles, devrait également être supprimée. Ce sont, une fois de plus, les familles moyennes qui vont trinquer.
Thierry Mariani, l’un des vice-présidents de l’UMP, prend son courage à deux mains et dit regretter que le gouvernement « n’explore qu’une piste » alors qu’il y en a « d’autres » comme… « la situation de certains immigrés » :
« Un étranger installé en France depuis un certain temps, qui a une carte de dix ans, cela ne me choque pas qu’il touche des prestations familiales, mais un étranger qui vient d’arriver, qui a une carte d’un an, ça me choque », a expliqué ce député des Français de l’étranger (Europe de l’Est, Asie, Océanie), soulignant que cette idée était inspirée par la Grande-Bretagne.
Quelle audace ! Mais pourquoi n’a-t-il rien proposé de tel pendant 5 ans, lorsqu’il était député de la majorité puis ministre dans le gouvernement Fillon ? Et pourquoi un an de résidence en France ? Dans une situation de crise comme la nôtre, réserver les allocations familiales aux familles françaises et aux seules familles françaises, comme le propose Marine Le Pen, devrait être une mesure de simple bon sens politique.
François Hollande avait prévenu fin mars que « les plus hauts revenus » ne toucheraient plus les mêmes montants, sans davantage de détails. Le Premier ministre a apporté mercredi une précision : « Ce sera 15 % de gens concernés », a-t-il déclaré sur France Inter. « A partir d’un certain niveau de revenus, ça sera progressif », a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, les allocations familiales sont versées à tous les foyers, sans condition de ressources, à partir du deuxième enfant. A la différence du système des impôts, les allocations familiales répondent en effet à un principe d’universalité et d’égalité simple et indivisible : elles sont versées aux familles ayant des enfants dans un but social et nataliste. Ces prestations sont versées sans conditions de revenus, et sont pour toutes les familles du même montant, quels que soient les revenus.
C’est à ce principe d’universalité et d’égalité que le gouvernement socialiste veut mettre fin. Prenant le risque, à court terme, d’un appauvrissement et d’une précarité accélérée des familles aux revenus moyens et, à plus long terme, d’une catastrophe démographique.
Mensonges, fraudes et hypocrisie : le scandale des intermittents se porte bien !
Alors que rien n’est plus naturel pour le gouvernement que de saigner à blanc les familles avec enfants, une mission parlementaire socialiste se démène au même moment pour pérenniser coûte que coûte le régime en faillite des intermittents du spectacle.
L’intermittent du spectacle n’est pas seulement ce type assez peu surmené que l’on voit traîner autour des théâtres et des salles de concert avec son catogan, ses cigarettes roulées et son verre de blanc. Un intermittent, c’est une personne qui bénéficie d’un statut hallucinant : en gros, si vous arrivez à travailler 507 heures (ce qui représente un peu plus de 3 mois de travail pour les personnes normales) sur 10 mois, vous pouvez être indemnisés pendant 8 mois de plus. Ainsi, un intermittent peut être payé pendant 18 mois pour avoir travaillé seulement trois mois… Une blague qui coûte plus d’un milliard par an au contribuable.
En 2009, 105 826 intermittents du spectacle ont été indemnisés par l’Unedic qui leur a versé 1 276 milliard d’euros pour 223 millions de cotisations versées. Le déficit s’élevait ainsi à 1 054 milliard d’euros. Un déficit que la Cour des comptes désigne comme une « une dérive massive ».
Ce régime connaît, en outre, un niveau très élevé de fraude et d’abus. Beaucoup d’entreprises du spectacle, notamment dans le secteur de la télévision et de la radio, sont accusées d’abuser du système, en multipliant les contrats d’intermittent au détriment des contrats de travail à temps plein. Ce régime est parfois imposé à des employés précaires, techniciens ou administratifs, (standardistes, maintenance, etc.). Radio-France est ainsi le premier employeur d’intermittents, avec 6 000 contrats signés.
Début 2013 la Cour des comptes, dans sa dernière analyse concernant la forte dégradation des comptes de l’Unedic, pointe en particulier du doigt les plus grandes faiblesses du système actuel. Au premier plan de celles-ci : les règles d’indemnisation des intermittents du spectacle du fait du « caractère massif des sommes en cause » et de leur impact sur le déficit global.
Le député (PS) d’Indre-et-Loire, Jean-Patrick Gille, rapporteur de la mission de sauvetage des intermittents, invite à « dépasser les polémiques » sur le sujet (bien sûr !) et estime qu’une approche « strictement comptable ne peut suffire à guider la décision ». L’ignoble personnage. Et d’ajouter, tout en posture idéologique et peut importe qu’elle soit suicidaire :
« Il faut maintenir un soutien efficace à un secteur porteur d’emplois non délocalisable et en forte croissance. »
Il est activement soutenu dans sa croisade par le ministre de la Culture Aurélie Filipetti :
« On va préserver un système qui garantit l’accompagnement de ces gens qui ont, par nature, des contrats plus précaires que dans certains autres métiers. »
Le régime très privilégié des intermittents du spectacle permet de cumuler des revenus d’activité et des allocations chômage et ce même quand la durée mensuelle travaillée est équivalent à un temps plein ! Pour « maîtriser les dépenses », Filipetti propose de plafonner le cumul mensuel des revenus d’activité et des allocations chômage au montant maximum de l’allocation, soit près de 4 000 euros par mois…
Collusions d’intérêts, fraudes, complaisance ou démission des politiques, injustice sociale… le statut d’intermittent du spectacle est un scandale typiquement français dont les médias ne parlent que pour vanter les mérites. Normal, c’est toute l’industrie médiatique qui se fait des milliards sur le dos des finances publiques.

Déficit 2014 : Moscovici allume la fusée du changement !


Maintenant que l'affaire Cahuzac est bouclée, on va pouvoir se concentrer sur les vraies questions essentielles du pays comme le nombre de livrets LDD détenus par Montebourg (car deux, c'est mieux qu'un) ou la réduction des vitesses maximales sur les autoroutes (parce que si la vitesse tue, l'immobilisme tue aussi mais plus lentement donc c'est mieux). Oh, et puis entre deux petits fours festifs, on va peut-être parler budget, déficit et dette publics, monsieur Moscovici ? Non ? Allez, si, un peu tout de même !
Et ça tombe bien, parce qu'il y a de quoi faire, finalement !
Lundi soir dernier, le peuple français découvrait, goguenard et agacé, que nos ministres frôlaient la misère et montraient une absence de capacité assez catastrophique en matière de gestion de leurs finances personnelles. Entre des comptes courants abondants mais rikikis, la multiplication dangereuse de prêts personnels sur un immobilier manifestement vacillant ou en ruine (à en juger par les valorisations retenues), le tout à des taux de crédit mal négociés, les pathétiques détenteurs d'un maroquin républicain ont très clairement joué la carte de l'humour (ou du foutage de gueule, c'est selon).
Mais là, aujourd'hui, fini la rigolade ! Maintenant, on va parler un peu de la France. C'est du sérieux ! Et comme le moral est un peu dans les chaussettes actuellement, on va miser sur l'optimisme (béat ?) et la méthode Coué, ainsi qu'une furieuse moisson d'objectifs youpis-youpis, mélanges de chiffres ciselés dans ce bois dont on fait les pipeaux les plus chantants et d'un enrobage communicationnel pétillant.
Et c'est ainsi que notre petit Moscovici, l'actuel patron du Ministère de l'Absence d’Économie et des Trous dans les Finances, vient de nous présenter son travail de fin de cycle pour remise de diplôme et qui lui permettra peut-être de valider une UV pour l'année suivante. Qu'il était mignon, dans son petit costume un peu étriqué, avec ses lunettes proprement posées sur son nez, à venir présenter sa belle réalisation avec tout le sérieux qu'il pouvait rassembler, la voix un peu nouée par le trac des débutants ! 
Non, je déconne. Ce que vous avez vu faire par le petit Pierre, si cela paraît aussi rigolo, aussi facile, c'est parce que nous avons en réalité face à nous un véritable professionnel. Ne faites pas cela chez vous, vous pourriez vous faire pincer très très fort ! Ce n'est pas un débutant et malgré les annonces consternantes qu'il a faites, c'est bien une fort habile cascade que nous avons observé. Elle n'empêchera pas, bien sûr, que nous nous fassions tous très mal ensuite, mais le petit Pierre, lui, s'en sortira sans souci !
Et quelle cascade ! D'après lui, l'année 2013 - 2014 va roxxer ! Déficit à 3.7% du PIB en 2013, puis à moins de 3% en 2014, pour s'affaler mollement autour de 0.7% en 2017, croissance de 0.1% en 2013 (oui, 0.1% de croissance, c'est géniiiiiial, toute cette belle croissance qui turgesce à fond les ballons ! Le printemps est de retour, les enfants !) 1.2% en 2014 (parce que nous valons au moins ça) et 2% (oui, oui, 2 Putains De Pourcent, Tout Entiers) pendant le reste du quinquennat de Louis Hollande ! Pas de doute, Pierre vient de faire décoller la fusée du changement ! On va tout péter c'est Pierre qui vous le dit, y compris le peu de crédibilité qui nous restait ! C'est, véritablement, exceptionnel !
Littéralement, c'est même incroyable.
Surtout pour les organismes internationaux comme la Commission Européenne, et le FMI : ni l'une, ni l'autre ne partagent l'avis du ministre dans son petit costume. D'ailleurs, le FMI prévoit carrément une récession pour la France (de 0.1%), chose qui semble toujours aussi compactement impossible pour l'occupant de Bercy, dont les doses d'euphorisant sont à l'évidence un peu trop fortes. À ce wagon de contestataires s'ajoute aussi l'OFCE qui double la mise du FMI (-0.2%), et permet de bien enfoncer le clou sur une chose évidente pour tous sauf pour Pierre : le pays s'enfonce, de plus en plus vite, et personne d'un peu lucide ne voit de sortie rapide du tunnel.
Et malheureusement, si Hollande a bien sorti sa boîte de bricolage, le seul outil qu'en a extrait Moscovici est un marteau. Armé de cet unique engin, tous les problèmes ressemblent à des clous, et le brave Pierre s'est donc employé à cogner comme un sourd sur tous ceux qui dépassaient : les impôts continueront donc de pleuvoir et la dette va continuer d'enfler. En plus, ça tombe bien, les pipoconomistes sont de sortie et ont finement analysé la conjoncture : c'est le bon moment de mettre des gaz, c'est braderie, c'est pas cher en ce moment, allons-y avant que les taux remontent ! Sur le papier, ils n'ont d'ailleurs pas tort, lorsqu'on regarde la courbe des taux, on trouve ça même louche, tant de bonheur d'un coup :
taux oat 10 ans avril 2013
Non ce n'est pas anormal tout va bien ne posez pas de question ce qui se passe est parfaitement contrôlé circulez il n'y a rien à voir tout va bien et reprenez votre souffle ici.
Et vu depuis Karine Berger, la situation est même plutôt sympathique : s'il n'y avait pas la crise et tous ces problèmes, avec du vilain chômage et des petites bisbilles fiscales européennes, l'actuelle majorité ferait des étincelles, c'est évident :
Hors effet des mesures exceptionnelles – Dexia, les prélèvements sur recettes européennes, les contentieux fiscaux européens -, le déficit public 2012 aurait bien été ramené à 4,5 % du PIB comme prévu au lieu des 4,8 % constatés.
Ah ça pour sûr, m'ame Ginette, si on enlève tous les problèmes et que la conjoncture est bonne, les gaffes, bévues et boulettes de la fine équipe en place ne sont même pas suffisantes pour entamer la bonne humeur, dites donc ! Et mieux que ça : avec tous ces beaux efforts calibrés comme de la mortadelle artisanale à la coupe pour le repas dominical, l'année prochaine va se dérouler comme sur du velours :
À partir de 2014, pour ce qui est du déficit structurel, on aura fait l'essentiel du chemin.
Lapin RATP : qu'est-ce qu'on t'avait dit ?!Sauf que ... Sauf que ma brave Karine, mon pauvre Pierre, personne ne croit plus -- même de loin -- aux affabulations que vous nous offrez régulièrement, bobards encore moins crédibles qu'une dinde qui aurait trois vélos pour tout patrimoine. Même la presse, pourtant tendrement à la manœuvre pour panser les plaies que Cahuzac avait précédemment ouvertes, n'arrive pas à gober vos escobarderies sans tiquer et ne cache pas ses doutes devant l'optimisme pepsodent du ministre de Bercy.
Et c'est bien logique, du reste : à la suite de la magnifique Opération Transparence, la crédibilité des politiciens, déjà fort basse, a explosé en vol comme un clown au propergol, en tous petits morceaux colorés. Tout le monde, depuis le Français le plus modeste jusqu'aux fonctionnaires de Bercy (même si ces derniers sont très discrets à ce sujet), tous comprennent bien, même si parfois un peu confusément, que le plan que vous proposez est du pur bidon et que, conformément à toutes les précédentes prévisions, vous allez vous planter.
croissance prévue et réelle
La seule question pertinente qui reste maintenant est donc de savoir la mesure de la dégelée que la France va se prendre. Et surtout, pourquoi aucun d'entre vous, au gouvernement, n'aura jamais à en souffrir ?

Affaire Tapie : convoquée, Lagarde ne voit «rien de nouveau sous le soleil»

Imperturbable. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a minimisé jeudi l'annonce de sa convocation fin mai par la Cour de justice de la République dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais. «Il n'y a rien de nouveau sous le soleil (...). Cela ne change rien à ma détermination, à ma concentration et à mon enthousiasme» dans l'exercice de ses fonctions à la tête du Fonds monétaire international, a-t-elle déclaré.

Et l'ancienne ministre de l'Economie d'ajouter qu'elle avait «hâte» de répondre à la convocation de la justice.

«Depuis 2011, je savais très bien que je serais entendue par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République», a-t-elle déclaré, assurant qu'elle serait «très contente» de voyager à Paris pour quelques jours


Enquête pour «complicité de faux et détournement de fonds publics» 
Plus tôt, son avocat Me Yves Repiquet avait confirmé que Christine Lagarde serait entendue «à la fin du mois de mai» par la Cour de justice de la République (CJR). Une convocation qui intervient dans le cadre de l'enquête sur le règlement, par un arbitrage controversé, de l'affaire Tapie-Crédit Lyonnais. Le site d'information Mediapart évoquait mercredi soir la date du 23 mai.

Après avoir vu son domicile parisien perquisitionné le 20 mars dernier, l'actuelle directrice générale du FMI est visée par une enquête pour «complicité de faux et détournement de fonds publics». Dans le viseur des juges : l'arbitrage décidé en 2007 par celle qui était alors ministre de l'Economie et des Finances. Cet arbitrage s'était soldé par une indemnisation de 403 M€ en faveur de Bernard Tapie. Or, la justice estime «contestable» ce recours à l'arbitrage. De plus, selon la Cour, Christine Lagarde s'est impliquée «personnellement» dans un processus comportant «de nombreuses anomalies et irrégularités». A l'inverse, la patronne du FMI a elle toujours justifié ce recours pour mettre fin à une procédure, selon elle longue et coûteuse.

Le FMi lui maintient sa «confiance»
Pour l'heure, le FMI n'a pas souhaité faire de commentaires. Fin mars, l'institution basée à Washington avait indiqué continuer d'apporter sa «confiance» à Christine Lagarde, quelques jours après une perquisition policière menée à son domicile parisien. Le FMI avait également souligné que son conseil d'administration avait été informé de cette affaire avant sa nomination à sa tête en juillet 2011 en remplacement de Dominique Strauss-Kahn. 

Par ailleurs, l'enquête judiciaire ouverte le 18 septembre par le parquet de Paris avance également.La maison de campagne d'un des trois membres du tribunal arbitral, Pierre Estoup, a été perquisitionnée mardi. Les enquêteurs recherchent des éléments prouvant que Pierre Estoup et Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie, entretenaient des liens professionnels.


Hollande poursuit sa chute dans les sondages dans un climat très tendu:


François Hollande a poursuivi cette semaine sa chute dans les sondages, son opération transparence lancée dans l'urgence pour répondre au scandale Cahuzac n'ayant fait qu'attiser les tensions dans sa propre majorité sur fond de climat politique, économique et social très dégradé.
Après avoir la semaine dernière déboulonné l'image du chef de l'Etat, la presse hebdomadaire multiplie cette fois les Unes alarmistes sur un risque d'explosion politique et sociale: "Sommes-nous en 1789?" s'interroge Le Point, "Les années 30 sont-elles de retour?" s'inquiète Le Nouvel Observateur, "Gauche : l'implosion", lance L'Express
Une thématique qui circule également dans la classe politique où l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (UMP) voit poindre "une menace de chienlit", faisant allusion à un climat comparable à mai 68.
Les sondages continuent eux d'égrainer des chiffres inquiétants sur la popularité de François Hollande.

Si le 1er tour de la présidentielle avait lieu dimanche, Nicolas Sarkozy, avec 30% des voix, devancerait François Hollande et Marine Le Pen avec 22% chacun, selon une enquête Ifop-Fiducial-Europe 1 dont il ressort aussi que pour 80% des sondés, le président "ne sait pas où il va".
Et selon une enquête LH2 pour Le Nouvel observateur, François Hollande et Jean-Marc Ayrault perdent chacun 4 points de confiance en un mois, atteignant leur plus bas taux depuis mai 2012.
Quinze jours après les aveux fracassants de Jérôme Cahuzac sur ses comptes occultes à l'étranger, les mesures de moralisation et de transparence annoncées la semaine dernière par le président de la République n'ont pas réussi à endiguer l'onde de choc provoquée par ce scandale. Pire, elles semblent avoir exacerbé les tensions dans une majorité qui a déjà les nerfs à fleur de peau.
Alors que les ministres se sont prêtés dès lundi, de plus ou moins bonne grâce, à la publication de leur patrimoine, une partie des députés socialistes sont vent debout contre ce "grand déballage".
Avec pour mener la fronde, le président de l'Assemblée nationale lui-même Claude Bartolone, pourtant proche du chef de l'Etat, qui s'est déclaré opposé à la démocratie "paparazzi".
Loin d'apaiser les choses, la confession télévisée à l'américaine de Jérôme Cahuzac sur "sa folle bêtise", a semé le malaise. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, s'est dit "choqué" par cette "opération de com".
Bien plus, l'ex-ministre du Budget a instillé le doute en affirmant "ignorer quel était le niveau de connaissance" du chef de l'Etat sur cette affaire.
Pour Frédéric Dabi (Ifop), il est temps pour François Hollande de "vite fermer cette page". Autant en pleine campagne pour la présidentielle "la gauche avait bien réussi à fermer vite la parenthèse DSK, autant là c'est très difficile, le président de la République n'arrive pas à passer à autre chose et à revenir sur des sujets qui intéressent les Français", c'est-à-dire prioritairement les problèmes économiques et sociaux.
Sur le front économique précisément, la stratégie du gouvernement pour ramener le déficit public de 3,7% du PIB cette année, à 2,9% en 2014 puis 0,7% en 2017, présentée mercredi en Conseil des ministres a été contestée, avant même d'être publiée, par le FMI et le Haut conseil des finances publiques. Elle n'a pas non plus convaincu la presse, très sceptique sur le "sérieux budgétaire" revendiqué par l'exécutif.
Sur fond de hausse continue du chômage, la fermeture annoncée de la raffinerie de Petroplus de Rouen, faute de repreneur solide, sonne comme un nouveau coup de semonce dans un climat social déjà très dégradé, alors que les hauts fourneaux de Florange sont sur le point de s'éteindre.
Enfin sur le front sociétal, le projet de loi sur le mariage homosexuel qui doit être voté mardi à l'Assemblée nationale suscite partout en France une flambée d'actes homophobes et violents. Jeudi, au lendemain d'une agression dans un bar gay de Lille, François Hollande est lui-même monté au créneau pour condamner ces agissements et appeler au respect du "Parlement, de la loi et du suffrage universel".
Face à un exécutif affaibli par son impopularité et l'affaire Cahuzac, "les gens ont désormais le sentiment de pouvoir faire reculer le gouvernement dans la rue", analyse Bruno Jeanbart (OpinionWay) pour expliquer "la radicalisation" de ce mouvement.
Mais quant au risque d'explosion généralisée évoqué dans la presse, "les grands mouvements sociaux arrivent toujours au moment où on ne les prévoit pas", rappelle-t-il.

Le trafic d’êtres humains dans l’UE

« Il est difficile d'imaginer que dans nos pays de l'UE libres et démocratiques des dizaines de milliers d'êtres humains peuvent être privés de liberté et exploités, vendus comme des marchandises », a déclaré la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström dans un rapport de la Commission sur la lutte contre le trafic d'êtres humains dans les Etats membres de l’Union européenne. C’est pour la première fois qu’un rapport sur ce sujet a été présenté.

On constate une hausse de 18% des personnes astreintes au travail forcé et à la prostitution entre 2008 et 2010 en Europe. Dans le même temps, le nombre de personnes condamnées pour trafic d’être humains, a baissé. Selon les chiffres officiels, 23 632 personnes ont été victimes du trafic d’êtres humains, dont une majorité de femmes et de fillettes et 20% d’hommes et de garçons. Deux personnes sur trois ont été asservies à des fins sexuelles, les autres étant contraintes au travail forcé, à exercer des activités criminelles ou bien à faire des dons d’organes. La plupart des victimes, soit plus de 60%, sont ressortissants des Etats membres de l’UE, majoritairement de la Roumanie et de la Bulgarie.
D’après Axel Dreher de l’université de Heidelberg, en Allemagne il y a 60 fois plus de prostituées qu’en Suède, où la prostitution est hors la loi. Par conséquent, les cas de trafic d’êtres humains sont également plus nombreux.
Evidemment, ce problème n’est pas propre à l’Allemagne, a expliqué à La Voix de la Russie le vice-président de l’Union des membres de la police criminelle allemande Bernd Carstensen.

« Le problème du trafic d’êtres humains est un problème mondial. Il est en fait très difficile d’établir le fait de l’exploitation des jeunes filles originaires d’Europe de l’Est ou du Sud en ce qui concerne les activités de prostitution en Europe de l’Ouest. Dans certains pays, il est facile d’éviter les poursuites pénales. Voici ce qui se passe en Europe, voici ce qui se passe en Allemagne ».
Vladislav Belov, responsable du département des pays et des régions de l’Institut de l’Europe, constate quand-même certains progrès en la matière.
« Soyons optimistes. Les milieux criminels ont toujours recherché de gros revenus. L’Union européenne essaie de combattre ce phénomène. Je pense que les principes démocratiques sont quand-même ceux sur lesquels s’appuient les pays membres de l’UE. L’Etat russe lutte, lui aussi, contre ce type d’activités criminelles. C’est là l’un des domaines de coopération entre la Russie et l’Union européenne ».
Selon un rapport présenté récemment aux Etats-Unis, 27 millions de personnes dans le monde sont contraintes au travail forcé et à la prostitution. Seulement 33 Etats sur 185 sont en mesure de respecter pleinement les obligations internationales dans ce domaine. L’Europe ne fait donc pas figure de mauvaise élève mais elle est bien déterminée à lutter contre le trafic d’êtres humains. 

Queues de cerises !

Queues de cerises !


Christiane Taubira ne manque pas d'humour ! En ouverture du débat, en seconde lecture à l'Assemblée, sur le mariage gay, elle a fredonné « Le temps des cerises », annonciateur de moments heureux. Mais peut-être était-ce de la provocation. Car, pour beaucoup de Français, c'est plutôt le temps des queues de cerises qui se profile. Encore heureux que Pierre Moscovici, notre ministre des Finances, n'ait pas cédé à un semblable manque de mesure en entonnant, un peu plus tôt dans l'Hémicyle, un « Tout va très bien, Madame la marquise » devant les députés. Et cela, même si la célèbre chanson de Paul Misraki aurait davantage collé à la situation.
Parce que, franchement, malgré l'accumulation des signaux contraires, Pierre Moscovici fait preuve d'un inaltérable optimisme. Le programme de stabilité qui sera soumis à Bruxelles s'appuie, selon Bercy, sur une prévision de croissance « réaliste », en conservant un objectif « raisonné » de réduction du déficit. Doctes paroles auxquelles, hélas, l'exécutif et Moscovici sont les seuls à croire.
On ne parle pas, ici, des critiques inévitables de l'opposition mais des doutes exprimés par des instances compétentes et indépendantes comme le Haut Conseil des finances publiques, mis en place en mars dernier et présidé par Didier Migaud, et le FMI. Récession probable en 2013, croissance plus faible que prévu en 2014 : pourquoi vouloir, seul contre tous, nier l'évidence ? Après avoir admis à la télé qu'il n'avait pas « anticipé la durée de la crise », François Hollande s'expose à d'autres révisions déchirantes.
Tout cela parce que le chef de l'État s'enferre, pour des raisons politiques, dans une stratégie économique du « ni ni » : ni austérité pour complaire à son aile gauche, ni laxisme budgétaire pour amadouer Bruxelles. Ce qui donne cette expression mitigée de sérieux dont on n'est pas certain qu'elle portera ses fruits à travers des dispositifs encore poussifs. N'en déplaise à Madame Taubira, la cueillette des cerises attendra…