TOUT EST DIT

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vendredi 5 avril 2013

« L’imperméable »

« L’imperméable »


Accueilli mercredi sous la pluie, à l'occasion de son voyage au Maroc, François Hollande avait cru bon de plaisanter. « Gouverner, c'est pleuvoir », s'était-il amusé devant la communauté française de Casablanca. Et pourtant, pour le chef de l'État, le climat ne devrait plus être vraiment aux « petites blagues ». Hier, on apprenait que son trésorier de campagne avait effectué des investissements offshore. Fâcheux mais qu'importe ! Hier soir à Rabat, le chef de l'État est resté imperméable au déluge de mauvaises nouvelles qui s'abattent sur lui. Il a dit ne rien connaître des activités privées de son fortuné « ami de trente ans » et écarté toute idée d'un remaniement ministériel.
À la longue, cette impavidité présidentielle va poser problème. Faut-il y voir une inébranlable force de caractère ou une absence de prise de conscience de la gravité de la situation ? Réduire l'affaire Cahuzac à une « défaillance personnelle », version reprise à gauche, s'avère un peu sommaire. Nier la nécessité d'une initiative politique en espérant passer entre les gouttes témoigne d'un bel optimisme.
C'est d'ailleurs, au-delà de la pression de la droite, vouloir ignorer les doutes qui gangrènent le gouvernement et la majorité. Cécile Duflot, ministre du Logement, n'a-t-elle pas marqué les limites de son « écosolidarité » en réclamant « une réponse politique forte » ? Manuel Valls n'a-t-il pas pointé en creux la faiblesse du Premier ministre en affirmant qu'à sa place, il aurait viré Montebourg ?
L'efficacité gouvernementale ne saurait s'accommoder d'une équipe ministérielle brinquebalante. Le subtil mariage des contraires, voulu par François Hollande, a conduit à la bataille des ego et sapé l'autorité du serviable Ayrault. Une vision claire, servie par la cohésion d'un gouvernement de combat resserré s'imposerait. Hollande, « l'imperméable », ne peut plus se permettre de plaisanter sous la pluie. Car, de l'imper à… l'impair, il n'y a qu'un pas.

L'EDITO DE "LIBÉ" A LA BOTTE

Chaos


En pleine tourmente économique et sociale, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont perdu un peu plus de leur crédit. Si Jérôme Cahuzac en est le premier responsable, le couple exécutif ne peut balayer sa faute d’un revers de manche. Celle de ne pas avoir contraint plus tôt le ministre du Budget à quitter le gouvernement. Le paradoxe est que cette faute est le résultat d’une vertu. La vertu d’avoir laissé la justice faire son travail, enquêter en toute indépendance. A l’inverse du procureur de Nanterre qui, sous Nicolas Sarkozy, obéissait aux ordres pour bloquer l’affaire Bettencourt, le procureur de Paris a mené sans pressions ses investigations, jusqu’à provoquer, en moins de trois mois, la chute de Jérôme Cahuzac. Mais c’est pour avoir attendu les conclusions de l’enquête du parquet que Hollande et Ayrault ont fauté. Les indices, même s’ils ne constituaient pas des preuves absolument irréfutables de l’existence du compte suisse de Cahuzac, imposaient au Président de prendre la décision de se séparer de son ministre. Une décision politique distincte de la décision judiciaire à venir. La présomption d’innocence n’empêche pas de défendre l’intérêt de l’Etat. Pour avoir calqué l’agenda politique sur l’agenda judiciaire, mêlé deux temporalités, le Président a pris le risque du chaos et des soupçons de complaisance. L’indépendance de la justice ne peut être une entrave à la décision politique.

TOUT EST BEAU SOUS LES SOCIALOS 

Le polar qui nous venge de la crise

Le polar qui nous venge de la crise

ÉCOUTEZ. Des banquiers décapités dans Athènes ! "Liquidations à la grecque" de Pétros Márkaris est le Prix du polar européen du Point 2013.

Au festival Quai du polar de Lyon, nouvelle Mecque planétaire du roman noir, dont Le Point est partenaire, on pouvait croiser P. D. James, Harlan CobenHenning Mankell ou encore l'Américaine de Venise Donna Leon. Et puis Pétros Márkaris le Grec, 76 ans, star dans son pays, grand humaniste, scénariste du réalisateur Théo Angelopoulos, spécialiste de Bertolt Brecht, traducteur de Goethe et immense auteur de polars.

Fantasme n° 1 de la Grèce 

Son dernier polar justement, Liquidations à la grecque, on l'a pris comme une balle en pleine tête. Parce qu'il nous plonge au coeur de la crise qui ravage l'Europe, dans cette Grèce à genoux qui va relever le menton avec ce livre qui réalise ce qui doit être le fantasme n° 1 en Grèce. Pensez, un ancien banquier est retrouvé décapité, la tête tranchée au sabre ! Et ce n'est pas fini : après le banquier, c'est un directeur d'agence de recouvrement de crédit qu'on étête, puis un responsable de hedge funds, tandis que dans la ville, placardées par un mystérieux "Robin des banques", des affiches incitent les citoyens à ne plus rembourser leurs dettes.
L'État est sur les dents. Le commissaire Kostas Charitos aussi, sorte de Maigret hellène qui a pourtant d'autres chats à fouetter - et à Athènes, des chats, il y en a beaucoup... -, notamment marier sa fille.

Comment les Grecs se sont illusionnés

Souvenons-nous d'Horace McCoy et de son On achève bien les chevaux, qui nous faisait plonger dans l'Amérique de la Grande Dépression, ou de Chester Himes, dans les années 1950, qui évoquait la vie misérable des Noirs de Harlem dans La reine des pommes, par exemple... Souvenons-nous de Simenon, qui, à travers les enquêtes de Maigret, racontait à sa manière la vie quotidienne des Français d'en bas... Le polar est bien, et ceLiquidations à la grecque le prouve, le genre parfait pour se cogner au réel. Au volant de sa Seat, Charitos mène l'enquête dans cette Athènes dévastée par la crise. On y est, on vit les manifestations quotidiennes qui bloquent les rues d'Athènes, on jure devant les diminutions des pensions, l'essence plus chère, les commerces en faillite...
Ce qui est plaisant chez Márkaris, c'est que ce n'est pas manichéen : l'écrivain montre comment les Grecs se sont illusionnés, souligne avec dépit la volée délirante de crédits qui se sont abattus sur la péninsule, la période de l'argent facile, et la mauvaise grâce légendaire des Grecs à payer l'impôt. Ce qui est bien aussi, c'est qu'on révise nos leçons économiques : les victimes étant issues de la banque ou des agences de crédit, et le commissaire Charitos ayant un peu de mal avec tout ça, il fait office de Candide, demande des explications, et ça devient limpide... Notamment quand il fait dire à une commerçante grecque qu'"au train où vont les choses, les mendiants devront bientôt, eux aussi, régler la TVA"...
"Liquidations à la grecque" de Pétros Márkaris ,édition Seuil Policiers, 336 p., 21,50 euros. 

Sans-culotte et sans recul : cette France hors-sol de France Inter qui se plaint aujourd'hui des "salopards" qu'elle a portés au pouvoir


Il y a, je ne sais quoi de pathétique dans le naufrage politique que connaît François Hollande.
Voir cet homme intelligent et spirituel, et, pour l'avoir approché, réellement sympathique, perdre sans doute définitivement le contact avec la majeure partie de son peuple, en dépit de tous ses efforts, m'inspire une manière de compassion que l'on aurait tort de penser feinte.
Peut-être parce que ce monarque républicain a les allures du dernier bon roi bourbon. Peut-être en raison de sa rondeur débonnaire, de son manque d'autorité naturelle, de son indécision. Jusqu'à son impérieuse compagne, impopulaire comme une fille impulsive de Marie-Thérèse d'Autriche.
La comparaison s'arrête là. Louis de France, serrurier, ne voulait pas régner. François Hollande, pour un Palais, aura multiplié les promesses les plus inconséquentes jusqu'à en être réduit à prendre sa boîte à outils pour en réparer les effets.

Notre président de la République confesse aujourd'hui ne pas avoir su anticiper les rigueurs de la décroissance qui fut pourtant le sujet essentiel de la campagne électorale.
Sans doute pourquoi, il s'est senti dans la possibilité d'engager 60 000 fonctionnaires, sans réduire le train de l'Etat, quitte à augmenter des impôts meurtriers de croissance.
Après avoir maintenu la retraite à 60 ans, il admet que la durée de cotisation devra être coûteusement allongée pour ses bénéficiaires.
A croire qu'il aura également mal anticipé l'accroissement de la durée de vie de ses électeurs.

La droite aurait cependant tort de se réjouir trop vite de la déconfiture socialiste.
Il existe deux France : la réelle, qui peut effectivement constater in vivo les dégâts causés par la mise en application, même partielle, de recettes éculées qui ne font qu'aggraver une situation dans laquelle le fameux "modèle social" ou encore "l'Etat-providence" font figure à présent d'antiphrases ironiques et cruelles. Dans un contexte politiquement aussi calamiteux, qui peut entraîner toutes les calamités économiques et financières et réciproquement, l'indispensable confiance ne pourrait être accordée qu'à ceux qui croient qu'il vaut mieux aider les entreprises que les plomber.
Mais il existe aussi la France virtuelle, dont la droite n'aura décidément jamais su prendre la réelle mesure.
Cette France là, se rit de la réalité chiffrée ou incarnée. Elle ne croit pas ce qu'elle voit, elle voit ce qu'elle croit. C'est évidemment la France de l'idéologie ramenarde et démago dont je décris ici les fantasmagories chaque semaine. Je dis aussi les effets qu'elle entraîne dans l'inconscient collectif de la France réelle.
Déjà, c'est cette France là, la France des prétendus sans-culottes, qui dénonce "les salopards" qu'elle a pourtant portés au pouvoir, que l'on entend brailler d'autant plus fort, qu'on lui tend tous les porte-voix.



C'est ainsi que M. Mélenchon était l'invité de Patrick Cohen, sur France Inter lundi dernier, au lendemain de ses tonitruantes déclarations sur M. Moscovici.
A ce stade, je voudrais revenir un instant sur la véhémente mise en cause par M. Cohen,des sulfureuses invitations de Frédéric Taddei sur France 2.
Je crois qu'il n'est pas la peine que je précise longuement avoir assez peu de sympathie pour Messieurs Dieudonné (qu’il m'est arrivé de faire condamner) Ramadan, Nabe, ou autre Kassowitz.
Il m'est même arrivé de débattre avec certains d'entre eux sans en retirer un très grand plaisir mais en me consolant à l'idée qu'ils en gardaient un encore plus mauvais souvenir que moi.
Rejoignant en cela Daniel Schneidermann, je ne vois pas comment je pourrais m'en remettre à l'arbitrage arbitraire de M. Cohen - ou de tout autre - pour savoir qui inviter ou non dans une émission de service public.
Le critère, intéressant, de la condamnation judiciaire proposé par M. Cohen (mais inopérant pour certains invités mis en cause), aurait été plus convaincant, si je n'avais constaté que le turbulent syndicaliste Xavier Mathieu avait fait l'objet d'une invitation à la matinale de France Inter quelques jours après la rude leçon de déontologie administrée à Frédéric Taddei.
Et puis, à tout prendre, que vaut-il mieux : un débat contradictoire sur France 2, en présence de personnalités très diverses, dont certaines ne seront jamais invitées sur France Inter bien qu'assez peu conspirationnistes, révisionnistes ou judiciairement condamnées (je pense à mes amis Guy Milliere, Ivan Rioufol, ou à l'auteur de Réflexions sur la question blanche…) ou le mainstream quasi permanent gauche - extrême gauche sur la radio d'Etat ?
Retour sur l'invitation à Mélenchon, pour la démonstration : Thomas Legrand l'absout, à tort ou à raison, de toute incrimination d’antisémitisme en se livrant à une fine analyse linguistique dont auraient sans doute bien aimé bénéficier certaines personnalités d'extrême droite. M. Legrand, ordinairement plus subtil, aurait néanmoins pu pousser sa naturelle causticité jusqu'à chatouiller le líder Máximo du Front de gauche désormais "prêt à défendre comme un seul corps Moscovici, s’il était attaqué en tant que juif" malgré ses sympathies pour les improbables philosémites Chavez et Théodorakis.
A la suite de quoi, les auditeurs de France Inter conviés à l'antenne ont tous et toutes manifesté leur sympathie à Jean-Luc. Celui qui n'a pas assisté à ce grand moment de pluralisme qu’est "Radio Com", ne sait pas ce qu'il perd. La plupart du temps, il s'agit d'un camarade d'extrême gauche qui engueule un social traître. Il peut arriver, mais plus rarement, qu'il s'agisse d'un gentil socialiste, un brin gêné, qui appelle ses alliés encolérés à davantage de réalisme au nom de l'unité contre les capitalistes et l'extrême droite.
Les autres auditeurs, ni de gauche ni d’extrême gauche, ont la nette impression de déranger.
Enfin, pour fermer le ban, Sophia Aram, prétendument humoriste, morigéna le journaliste approximatif qui avait injustement mis en cause M. Mélenchon. Ensuite de quoi et plutôt que de brocarder ce dernier, comme le voudrait en principe son cahier des charges, elle préféra se lancer dans une imitation approximative de Marcel Rufo…
Convenons néanmoins que Madame Aram est en progrès : la semaine précédente, elle s'était lancée dans une sorte de fellation intellectuelle de M. Montebourg : sous couvert d'un ton au deuxième degré, elle lui fit des offres de services publiques, le ministre du Redressement productif, étant notoirement redevenu célibataire. Arnaud en gloussait de plaisir.
Peut-être devrait-on suggérer un jour à la gracieuse demoiselle du lundi que ce n'est plus la droite qui est au pouvoir et que son rôle de bouffon moqueur ne devrait pas être réservé exclusivement à moquer Jean-François Copé ou Nadine Morano.



Dans le même ordre d'idée, plutôt que de houspiller Frédéric Taddei pour avoir invité Dieudonné, M. Cohen serait mieux inspiré de tancer Daniel Mermet, hébergé, sans doute à vie, mais certainement pas à titre gratuit, dans les locaux de Radio France, chaque jour de la semaine, à partir de 16h.
A ceux, qui s'insurgent contre le traitement réservé désormais à François Hollande, je rappellerai, histoire de tempérer leur indignation, que Daniel Mermet est cet animateur qui avait cru devoir diffuser cette rubrique nécrologique imaginaire d’un Nicolas Sarkozy judéo-nazifié dans laquelle celui-ci était censé avoir trouvé la mort "dans son bunker de Jérusalem"… Raison pourquoi, une fois n'est pas coutume, un redoutable avertissement lui avait été infligé.
Cette semaine, était convié pour discourir sur son nouveau livre "Comment j'ai cessé d'être juif" l'antisioniste Israélien Shlomo Sand, concepteur du "peuple juif qui a été inventé", mais qui a apparemment décidé aujourd'hui de renoncer à cette improbable judéité.
Encore que je remarque qu'il est moins dangereux de prendre cette singulière position, que de s'interroger sur l'historicité du "peuple palestinien", je n'ai plus grand-chose à redire sur les choix unilatéraux de M. Mermet, qui est lui aussi en grand progrès, ayant coutume d’inviter Michel Warshawski, proche du FPLP. Mais pour l'édification de Patrick Cohen, qui n'écoutait peut-être pas "là-bas si j'y suis" le 26 mars dernier, je signale que l'invité de M. Mermet, s'en prenant au film "Shoah" et à son auteur Claude Lanzmann, a reproché à celui-ci d'opérer "un tri ethnique" entre les victimes juives et non juives et, ce faisant, de "continuer le travail d'Hitler"... Rien de moins.
La lecture du dernier pamphlet de M. Sand dans lequel celui-ci accuse les Juifs et Israël de se livrer à une "industrie de la Shoah" dans un but à la fois "économique" et "hégémonique" dispensera sans doute M. Mermet d'inviter M. Dieudonné M’bala M’bala.



Que risquent les jeunes espiègles de Grigny, arrêtés par les services de M. Valls après avoir attaqué le RER D le samedi 16 mars ? Lorsque l'émotion, relative, se sera estompée, on peut, par analogie raisonner par comparaison avec l'affaire du TER pour laquelle Chirac avait déclaré fermement : "les coupables seront punis comme il se doit". Trois ans plus tard, six prévenus étaient condamnés à six mois avec sursis pour deux d'entre eux, 18 mois ferme pour le "meneur", des amendes pour les trois autres. Encore faut-il ajouter que la plupart étaient majeurs, contrairement à ce qui s’est passé à Grigny.
Pas question, de toucher, avec Mme Taubira, à la sainte ordonnance de 1945 sur les mineurs, quoique nos bambins d'aujourd'hui mesurent 1m85, se livrent à des tournantes à 15 ans et soient parfois armés jusqu'aux dents de lait.
Dans ce contexte attendrissant, je ne résiste pas à vous lire des extraits de "La France Orange mécanique" dont certains journalistes ne pardonnent pas à M. Obertone d'avoir puisé les faits bruts dans leurs journaux.
"Nous avons toujours eu quelques dizaines d'années de retard sur les Etats-Unis. Les bandes françaises s'inspirent directement des gangs américains, abreuvés de culture hip hop et de R n’B. À Paris, ces bandes aux membres 'quasi exclusivement d'origine subsaharienne' (Le Monde du 5 septembre 2007) se donnent déjà le nom de gangs territoriaux : GDN et Def Mafia pour la bande de la Gare du Nord et celle de la Défense. 'On assiste à un retour sensible du phénomène de bandes ethniques composées en majorité d'individus d'origine subsaharienne, arborant une appellation, des codes ou signes vestimentaires inspirés des groupes noirs américains', détaille un responsable de la DCRG. 'Il semblerait que la Gare du Nord soit devenue un enjeu territorial', explique le procureur de Paris, Jean-Claude Marin. 'Il y a une cristallisation sur cet endroit, avec deux bandes qui luttent : l'une est parisienne, l'autre provient des Hauts-de-Seine', 'on parle d'une 'bande de la Défense, composée d'une quarantaine d'individus pour l'essentiel d'origine subsaharienne, issus des quartiers sensibles des Hauts-de-Seine, des Yvelines et du Val-d'Oise'. (…) Au centre commercial Grigny 2 on observe également des membres de bandes se promener avec des T-shirts où figure l'inscription 'noir et fier'. Parmi eux, on retrouve la bande des 'Black guerilla armée', spécialisée dans le 'car jacking' ou les 'Grigny Hot Boy', des collégiens d'origine africaine, auteurs de vols avec violence.  À Gonesse, ce sont des chrétiens d'Irak, installés dans le quartier des marronniers, qui se heurtent à des maghrébins de la cité de la Fauconnière. Le 31 octobre 2006 l'un d'eux a été paralysé à vie par une balle reçue dans le dos." (Le Monde 5 septembre 2007).
Seules les petites victimes ne grandiront pas. Salopard d’Obertone.

Les relations de François Hollande dans le monde des affaires


Epinglé pour ses investissements douteux, Jean-Jacques Augier n'est pas le seul businessman proche de François Hollande. Le président dispose en effet d'un réseau économique étoffé.

Rogner les rémunérations des patrons, lutter contre la finance… à l'entendre, on pourrait croire que François Hollande a une dent contre le monde des affaires. Mais en réalité, le socialiste dispose d'un solide réseau économique. Parmi eux, figure bien entendu Jean-Jacques Augier, son copain de l'ENA, qui vient d'être pointé du doigt pour ses investissements dans les Iles Caïmans. Mais son carnet d'adresses comprend bien d'autres businessmen, comme l'avait révélé Capital dans son numéro de janvier 2012. Zoom sur les plus connus d'entre eux.
Ses amis proches des patrons du CAC 40

Pour séduire les grands patrons, François Hollande peut compter sur deux courroies de transmission : Jean-Pierre Jouyet, ex-ministre sarkozyste et désormais président de la Banque publique d'investissement, et son ami Paul Boury, lobbyiste bien connu à l’Assemblée. Par le biais de ce dernier, un exilé fiscal comme Paul Dubrule, le cofondateur d’Accor, aurait mis la main à la poche pour soutenir sa campagne.
Ses copains de promo
Hollande compte encore beaucoup de copains passés par l’ENA. A commencer par Michel Sapin, qui a été promu ministre du Travail une fois l'Elysée conquis. Avant cela, d'autres anciens de la promo Voltaire avaient été bombardés à des postes clés lors de la campagne présidentielle. Ainsi, Bernard Cottin (ancien dirigeant de Numericable, retiré du business) et Jean-Jacques Augier (longtemps à la tête des taxis G7 et aujourd’hui dans l’édition) avaient pour mission de récolter des fonds durant les primaires. De son côté, André Martinez, un vieux camarade d’HEC passé par le directoire du groupe Accor, gérait la cellule "relations avec les entreprises".
Ses fidèles corréziens
Parachuté en Corrèze en 1981, Hollande s’est mis les entrepreneurs dans la poche. Interrogés l'an dernier par Capital, le patron du Medef Limousin, Michel Grillon, et le président de la CCI, Jean-Louis Nesti l'avaient ainsi trouvé "attentif" aux questions de l’emploi. Le président n’hésite pas à afficher ses amitiés avec deux sponsors du stade de Brive : Frédéric Gervoson (confitures Andros) et surtout Daniel Derichebourg (collecte de déchets).

Le parquet envisagerait un non-lieu pour Nicolas Sarkozy


Le procureur de la République de Bordeaux envisage de requérir un non-lieu à l'égard de Nicolas Sarkozy, mis en examen le 21 mars pour "abus de faiblesse" dans le cadre de l'affaire Bettencourt, rapporte jeudi soir Le Parisien.fr.
Cette position que le procureur devrait arrêter dans son réquisitoire, attendu d'ici trois mois, figure dans un rapport remis jeudi matin à la Direction des affaires criminelles et des grâces (DAGC) du ministère de la Justice, précise le quotidien sur son site internet.
Les juges ne sont pas tenus de suivre les réquisitions du parquet.
Nicolas Sarkozy a été entendu pendant près de neuf heures le 21 mars par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil qui cherchait à déterminer le nombre de visites effectuées par l'ancien chef de l'Etat au domicile des Bettencourt en 2007.
Nicolas Sarkozy, qui a été confronté à cette occasion à quatre témoins dont l'ancien majordome de la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, assure ne s'y être rendu qu'une seule fois, pendant sa campagne présidentielle 2007, pour y rencontrer André Bettencourt.
La mise en examen de Nicolas Sarkozy a donné lieu à de violentes critiques émises à l'égard de la justice et des magistrats par certains proches de l'ex-président et ténors de l'UMP, qui ont notamment dénoncé "un acharnement judiciaire".
L'ancien chef de l'Etat a juré sur sa page Facebook "n'avoir jamais trahi les devoirs de charge" et a assuré que la vérité "finira par triompher."
Il a suspendu tout recours contre sa mise en examen dans l'attente d'un avis du Conseil supérieur de la magistrature, saisi par la ministre de la Justice Christiane Taubira concernant les conséquences sur le "bon fonctionnement de l'institution judiciaire" des propos tenus sur l'instruction menée par le juge Gentil.

Voilà la vraie baisse des prix

Les prix de l’immobilier baissent dans la plupart des villes de France. La tendance, amorcée en 2012, s’accentue et la baisse pourrait atteindre 7 %. Le “rééquilibrage” du marché est en cours.

Si 2012 a marqué une rupture après des années de hausse des prix de l’immobilier, 2013 s’annonce comme une « année de transition », explique Christian Bénasse, président de la chambre des notaires de Paris.
Dans l’ancien, la baisse des prix semble s’accélérer. En région, celle-ci atteindrait 7  % entre mai 2013 et mai 2012, selon les projections établies par les notaires sur la base d’avant-contrats. Soit davantage que les -1,6  % relevés pour 2012. Paris ne fait pas exception à la règle : le prix médian au mètre carré baisserait de 4,5  %, à 8 080 euros. En août 2012, les prix atteignaient 8 440 euros/m².
«La baisse est sensible sur les marchés les moins tendus et les biens de moins bonne qualité », relève Bruno Delabre, du conseil supérieur du notariat. « Mais les disparités sont importantes, parfois à l’intérieur d’un même département. »

La ville de Saint-Etienne enregistre le recul le plus important du prix médian au mètre carré pour les appartements anciens des communes de plus de 150 000 habitants (-5,6 % à 1 210 euros/m²). Les baisses sont aussi marquées à Grenoble (-3,4 % à 2 360 euros/m²) ou Strasbourg (-3,1 %, 2 360/m²). Mais il existe aussi quelques villes où les prix des appartements continuent à progresser dans l’ancien. C’est le cas à Bordeaux (+5% à 2 930 euros/m²) ou à Lyon (+2,5%, 3 070 euros/m²).
Pour ce qui est des maisons, la baisse est plus marquée que pour les appartements. « Mais là encore, tout dépend des agglomérations », relève Philippe Laborde, président de l’institut notarial de l’immobilier. Ainsi, le prix de vente médian dans celle de Nantes recule de 2,3 % à 245 300 euros, mais progresse de 4,3 % autour de Lyon pour atteindre 315 500 euros.

La baisse durable

Fin du prêt à taux zéro dans l’ancien pour les primo-accédants, fin du dispositif Scellier d’investissement locatif, attentisme des acheteurs comme des vendeurs… Les raisons avancées par les notaires sont nombreuses pour expliquer la morosité du marché. Dans l’ensemble, le nombre de transactions s’effondre. 655 000 logements ont été vendus en février 2013, soit 22 % de moins qu’en février 2012.
Les prix pourraient-ils eux aussi s’effondrer ? Les notaires, qui n’affectionnent pas particulièrement l’exercice de la prévision, préfèrent parler d’un « rééquilibrage ». Le niveau de construction de logements, qui dépasse péniblement le seuil des 300 000 annuels, ne permet pas de satisfaire les besoins, soulignent-ils. La demande, contrairement à la croissance, ne décevra donc pas. Reste à savoir si les taux de crédit, évalués à 3,13 % en moyenne en février, aideront les acheteurs à se décider, et si les vendeurs adapteront leur prix à la réalité du marché…
Les notaires ont sorti leur calculatrice. Aujourd’hui, avec 150 000 euros, un particulier peut s’acheter un studio dans le 18 e arrondissement de Paris, un deux-pièces à Nice, un trois-pièces à Grenoble… et une maison de cinq-pièces à Poitiers.

Transparence ? Dont acte !

Quel est le patrimoine de nos parlementaires ? Un sujet d’actualité… Nous avons décidé de leur poser la question.

Quarante-huit heures après son explosion, les répliques de la bombe Cahuzac se font toujours sentir. Mercredi dernier, à l’heure du prime time de 13 heures, le président Hollande annonçait « dès cet été un projet de loi anticorruption ». Principal levier de ce projet en gestation, la publication du patrimoine des ministres et des parlementaires. Présenté comme une nouveauté, ce dispositif existe en fait depuis 1988. La Commission pour la transparence financière de la vie politique (lire par ailleurs) a pour mission, en effet, de faire l’inventaire des biens patrimoniaux des élus de la République. Seul ombre au tableau : elle n’avait jusqu’à présent pas d’obligation de le rendre public.

Au Journal de Saône-et-Loire, nous avons attendu, puis écouté avec beaucoup d’intérêt l’annonce du chef de l’État. Dans un contexte délétère, où l’action publique, à défaut de pouvoir se refaire une virginité, a sérieusement besoin d’actes forts au titre de l’« exemplarité totale des responsables » souhaitée et annoncée par François Hollande, nous avons décidé de prendre les devants et de solliciter les parlementaires (députés et sénateurs) de Saône-et-Loire. Pour rendre concrète avant l’heure cette annonce et publier dans nos colonnes le patrimoine de nos élus de la République. Un geste significatif à destination de nos lecteurs et de leurs électeurs. Sur la base du formulaire disponible sur le site de la Commission pour la transparence financière de la vie politique, nous allons donc demander à MM. les sénateurs René Beaumont, Jean-Patrick Courtois et Jean-Paul Emorine, et à MM. Thomas Thévenoud, député de la 1 re circonscription, Édith Gueugneau, députée de la 2 e, Philippe Baumel, député de la 3 e, à Mme Cécile Untermaier, députée de la 4 e, Christophe Sirugue, député de la 5 e circonscription de Saône-et-Loire, ainsi qu’à Arnaud Danjean, député européen, de bien vouloir se prêter à l’exercice de la transparence démocratique.
Voici donc la question qui sera adressée aux députés et sénateurs de Saône-et-Loire : « Le chef de l’État a annoncé ce mercredi 3 avril, trois mesures, dont l’une touche “à la publication et au contrôle sur les patrimoines de tous les parlementaires”. Dans ce souci de transparence, de “moralisation de la vie politique” et dans le sillage d’une actualité récente, l e Journal de Saône-et-Loire vous propose de rendre public votre patrimoine et de le publier dans ses colonnes. Pour ce faire, nous vous demandons de bien vouloir nous faire parvenir, avant le lundi 8 avril inclus, le dossier 2012 que vous avez certainement déjà téléchargé et renseigné sur le site de la Commission pour la transparence financière de la vie politique, dont vous trouvez ci-dessous le lien pour rappel :
Les résultats, ceux en tout cas des grands élus qui auront bien voulu se prêter au jeu de notre exercice de la République irréprochable du candidat Hollande, seront publiés dans les colonnes de nos éditions du mercredi 10 avril.
Précisons que notre démarche s’inscrit dans un contexte particulier (lire ci-dessous) et qu’elle n’obéit en aucun cas à une logique populiste. À l’heure où la déconsidération s’installe sur l’ensemble de la classe politique, elle vise au contraire à redonner à la parole publique la place qui est la sienne : audible et crédible.

Cas Cahuzac ou scandale d’État ?

Cas Cahuzac ou scandale d’État ?


Estomaqués. Stupéfaits. Incrédules. Les députés socialistes n’arrivent pas à croire que Jérôme Cahuzac leur ait menti, lorsqu’il a nié, à l’Assemblée nationale, détenir un compte à l’étranger. Naïveté des représentants du peuple ! Leurs électeurs, en voyant le discours du ministre du Budget retransmis à la télévision, la percevaient, eux, la roublardise du personnage, et n’écartaient pas a priori la possibilité qu’il mente : ils en ont vu d’autres… Les bancs de l’Assemblée sont-ils remplis d’un public facile, à la merci du premier saltimbanque venu ? Un chirurgien esthétique est-il plus habile qu’un autre à tromper son monde ou les députés PS jouent-ils les saintes nitouches ?
Deux réactions tranchent, parmi ce concert effarouché. Celle de Gérard Filoche, membre du bureau politique du PS qui, sur LCI, a piqué une colère, les larmes aux yeux : l’aplomb de Cahuzac à démentir l’existence d’un compte, l’hypocrisie de ce chasseur de fraudes, la rapacité de ce boucleur de budget sur le dos des Français qui peinent à boucler leurs mois, Gérard Filoche ne digère pas l’accumulation. Croyons-le sincère. Mais naïf autant, lorsqu’il ajoute : « le parti socialiste, c’est un parti sain ». Un parti pourri au Nord et au Sud, oui, par les affaires Kucheida, Guerini, Andrieux… Est-ce que ces affaires comptent pour du beurre (et l’argent du beurre) parce qu’elles ont enrichi des réseaux et le parti lui-même, alors que dans « le cas Cahuzac » l’enrichissement serait personnel ? On apprend maintenant que le nom de Jean-Jacques Augier, propriétaire de Têtu et trésorier de François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012, apparaît dans des documents concernant des sociétés localisées aux îles Caïmans… Foin des marigots et vive les paradis.
L’autre réaction indignée est celle d’Audrey Pulvar, sur D8. « Tous les gens de ma génération qui ont entre quarante et cinquante ans, on a l’impression d’avoir été cocufiés par la gauche depuis trente ans… Ils n’ont cessé de nous décevoir, de nous cocufier, de nous mentir… » Aveuglée par ses lunettes à 12 000 euros ? Son entêtement à être bernée sur trois décennies est admirable. L’aveu de la journaliste pasionaria, séparée d’Arnaud Montebourg depuis quelques mois, a glacé sur place ses consœurs.
Cinéma belge et vérité suisse
« Je trouve un peu dérisoire que, pour des raisons fiscales, cet homme décide de s’exiler si loin à l’Est. La nationalité est un bien précieux, un bien qui nous est commun. » Ces propos de Jérôme Cahuzac datent de début décembre 2012 et concernaient Gérard Depardieu. En effet, le ministre du Budget devait trouver bien dérisoire de s’exiler alors qu’il est possible de vivre en France tout en ayant un compte caché à l’étranger ! Et de donner une leçon de patriotisme fiscal, et de trouver « infiniment regrettable » qu’on « s’exonère » de ce patriotisme… Il avait été encore plus lyrique deux semaines plus tard devant le Sénat, définissant les « obligations fiscales » que les personnes riches « ont à l’égard de leur pays dans lequel elles sont nées, elles ont grandi, elles ont été éduquées, formées, le plus souvent où elles ont rencontré la prospérité sinon la fortune ».
Une prospérité de bon aloi en ce qui concerne Depardieu, acteur populaire à la carrière considérable. Une prospérité plus discrète, s’agissant de Cahuzac, en lien vraisemblablement avec son activité au ministère de la Santé sous Evin et les laboratoires pharmaceutiques. Une prospérité de coulisses. Quand Depardieu avait annoncé son départ pour la Belgique, notre ministre du Budget avait déclaré « se réjouir pour le cinéma belge »… Une ironie à double fond. Les mois suivants, notre Cahuzac a joué son petit cinéma à lui, style le cave se rebiffe. Le public spécialisé de la classe politique avait trouvé cela crédible. Jusqu’à ce que l’ancien ministre avoue. Mais n’est-ce pas cela qui cloue les députés PS sur leurs bancs, qu’un socialiste avoue !
Lâcher de Cahuzac
Pour sa « République exemplaire », Hollande avait choisi des gens propres sur eux. Jérôme Cahuzac avait été condamné en 2007 pour avoir employé au noir dans sa clinique une Philippine sans papier – mais condamné sans peine ni inscription au casier judiciaire, pas de quoi gâcher une carrière politique ni perturber les copinages. Ce temps est passé. Ayrault, tout gris devant la caméra, a lâché Cahuzac en direct et Hollande, à qui on avait greffé un petit ressort pour l’occasion, l’a lâché en différé.
Le ministre avait pourtant tant d’amis, au moment de démissionner, il y a deux semaines. La passation de pouvoir s’était déroulée dans l’émotion la plus complète. Son successeur, Bernard Cazeneuve déclarait, grandiloquent et lèche-derche : « On ne remplace pas Jérôme Cahuzac, on lui succède modestement. » Auparavant, le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, avait salué « la qualité exceptionnelle du travail effectué par Jérôme dans une maison tellement cruciale pour l’Etat et pour la France ». Un Moscovici désormais sur la sellette : que savait-il, en tant que ministre de l’Economie et des Finances, sur la situation bancaire de son collègue au Budget ? L’a-t-il couvert ?
Dans un communiqué, Moscovici « rejette fermement toutes allégations de dissimulation et de complaisance dans la gestion de ce dossier, qui a au contraire fait l’objet d’un traitement scrupuleux et rigoureux par l’administration fiscale, avec la volonté d’établir la vérité », un « travail diligent, rigoureux et volontaire accompli par l’administration fiscale ». L’administration efficace sait se montrer plus efficace.
Tout est là, Hollande, Ayrault, Moscovici ne savaient rien ? Ils n’ont pas enquêté, ont été suffisamment amateurs pour ne pas se poser de question ? Ils ont enquêté et n’ont rien trouvé, autre sorte d’amateurisme ? Ils ont enquêté et ont dissimulé la vérité ? Les voix sont nombreuses, du côté de l’opposition, à exiger des éclaircissements et la création d’une commission d’enquête. Marine Le Pen demande la démission du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée, suivie de près par Jean-François Copé.
L’affaire Cahuzac fera-t-elle tomber le gouvernement dans un premier temps, puis d’autres têtes ? Ce n’est pas qu’une affaire de fraude fiscale, l’origine des fonds demande à être vérifiée : une collusion d’intérêts entre les activités politiques et professionnelles de Cahuzac est a priori à l’origine de ces 600 000 euros, partis depuis de Suisse dormir à Singapour. Une version que certains experts estiment faussée : il y aurait plusieurs comptes, et beaucoup plus que 600 000 euros, une somme trop faible pour justifier des comptes cachés… Aussi l’affaire Cahuzac pourrait-elle bien dépasser le cas personnel du Monsieur Traque-fiscale.