TOUT EST DIT

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jeudi 28 mars 2013

François Hollande sur France 2: les 5 phrases que le président va prononcer

Combatif sur le chômage, pédagogique sur le non-cumul des mandats et le mariage pour tous, "Père Fouettard" pour évoquer les efforts à fournir face aux difficultés futures... L'Express joue au devin et imagine les mots de François Hollande ce jeudi soir.

"Il y a une impatience, je l'entends. Le gouvernement a déjà pris plusieurs dispositions, d'autres viendront selon un calendrier clairement établi. Mais, si cela ne suffit pas, il faudra en tirer les conclusions. Dans certains domaines, j'ai d'ores et déjà décidé d'accélérer, en matière de logement pas exemple."

Le 13 mars dernier, une parole de François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, surprend: l'exécutif est prêt à réformer par ordonnances, soit en contournant, a priori, le Parlement. Huit jours plus tard, François Hollande annonce une vingtaine de mesures, qui s'incarneront par ordonnances.  
Son rapport au temps politique a changé. Lui qui faisait du dialogue social un préalable à tout changement structurel et du moyen terme une ligne de conduite indispensable à toute politique, a changé de bord. Il a engagé la France dans une guerre au Mali en quelques heures. En autant de temps, il s'est séparé de Jérôme Cahuzac.  
Ce jeudi soir, François Hollande montrera aux Français qu'il a conscience de l'urgence. Et qu'il est prêt à accélérer le pas. Dans tous les domaines? 

"Nous sommes aux prises avec une crise économique aigüe et une situation terrible laissée par mes prédécesseurs, qui nous oblige à demander aux Français des efforts importants. J'en ai conscience. Je prendrai des décisions difficiles mais courageuses, toujours en suivant un principe: le redressement dans la justice."

C'est l'une des inconnues de cette émission: François Hollande va-t-il tenir un "langage de vérité" au risque d'effrayer les Français?Dans Le Figaro, des conseillers du chef de l'Etat "regrettent qu'il n'ait pas dressé un bilan plus dramatique de la situation de la France après l'élection".  
Doit-il jouer à Winston Churchill et promettre du sang et des larmes? Ce n'est pas le tempérament de François Hollande, qui, jusqu'ici, a progressivement évoqué les efforts à faire pour redresser le pays. Mais, comme pour son rapport au temps politique, il pourrait changer. Déjà, à Dijon, le 12 mars dernier, il avait évoqué des "choix courageux" sur les retraites. Va-t-il les développer ce soir? 

"Nous jetons toutes nos forces dans la lutte contre le chômage. Le combat est rude, mais notre détermination ne fléchit pas."

Alors que les chiffres du chômage de février flirtent avec le record historique de 1997François Hollande n'a pas d'autre choix que d'évoquer ce sujet, l'une des principales préoccupations des Français. Si ce n'est la première. Et il devrait en parler en usant d'un langage martial et en déclinant encore les "armes" à sa disposition, notamment les emplois d'avenir et les contrats de génération. Quitte à se répéter d'ailleurs, mais "l'exercice est d'abord un exercice de pédagogie, d'explication, de répétition", assure un de ses conseillers.  
"Devant les Français, le président va assumer ses responsabilités face à la crise comme il l'a fait fait au Mali face au terrorisme", a espéré Annick Lepetit, porte-parole des députés socialistes, mardi. En clair, contre le chômage aussi, François Hollande peut réveiller le commander in chief qui sommeille en lui.  

"Les opposants au mariage pour tous ont manifesté, je les ai entendus. Le Parlement jouera son rôle. Mais je tiendrai mon engagement. J'irai jusqu'au bout."

Ou comment répondre à ceux qui l'accusaient de surdité dimanche dernier, lors de la manifestation des opposants à Paris, tout en rassurant les partisans de ce projet de loi et en apportant son soutien indirect à sa ministre de la Justice, Christiane Taubira, dont l'équipe traverse actuellement quelques turbulences.  
Il ne devrait pas pour autant clarifier l'un des points qui fâchent: la procréation médicalement assistée (PMA). Il y a peu de chance pour que François Hollande dévoile ce jeudi soir le fond de sa pensée sur cette question. Déjà sorti du texte sur le mariage pour tous, l'amendement PMA devait être greffé sur le prochain texte sur la famille promis pour le 27 mars... mais décalé à son tour, afin de demander un avis au Conseil national d'éthique. Le débat aura lieu. Mais pas avant quelques mois.  

"Sur le non-cumul des mandats, nous irons de l'avant. Un projet de loi va être présenté au Conseil des ministres, un vote aura lieu avant cet été et les nouvelles règles s'appliqueront à tous d'ici la fin de mon mandat."

Le projet de loi annoncé "dans les prochaines semaines" (depuis des semaines) devait être présenté en Conseil des ministres le 13 mars dernier. Il ne l'a pas été. François Rebsamen, chef de file des sénateurs socialistes et fervent défenseur du cumul des mandats, aurait-il convaincu le président, lors de sa visite à Dijon? A moins que François Hollande n'ait choisi de reculer temporairement pour s'offrir le luxe d'une annonce populaire, face aux téléspectateurs français qui soutiennent majoritairement cette réforme.  
Un de ses proches conseillers glissait récemment qu'il n'y aurait pas d'annonces fracassantes mais "des précisions" qui pourraient "conduire le président à dire une ou deux choses nouvelles". Le calendrier de la mise en place du non-cumul des mandats pourrait donc être l'une de ces "précisions": alors que le PS et EELV le pressent pour que le non-cumul soit en vigueur dès 2014 et les élections municipales, il pourrait cependant se contenter de garantir une application d'ici 2017. 

Couvrez ce voile que je ne saurais voir…

La déchristianisation de notre société, la vigueur de l’islam et la confusion des concepts mélangent allégrement laïcité et laïcisme.

La décision de la Cour de cassation favorable à une jeune employée qui portait le voile islamique sur son lieu de travail — une crèche privée — a soulevé un véritable tollé. Il est même, semble-t-il, question d’une proposition de loi qui imposerait à cette femme d’ôter son voile lorsqu’elle s’occupe des petits enfants dont elle a la charge. On peut s’étonner, au passage, que ceux-là mêmes qui, la main sur le coeur, assurent défendre l’indépendance de la justice se soient autorisés à critiquer une décision de la haute juridiction…
La Cour qui, dans une décision parfaitement symétrique, a condamné le port du voile dans l’enceinte d’une caisse primaire d’assurance maladie, a simplement rappelé que, si la République française était bien une république laïque, la société, elle, ne l’est pas. L’État qui ne soutient ni ne subventionne aucun culte doit faire régner dans tous les bâtiments et services publics une stricte neutralité religieuse. En revanche chacun est libre, en dehors de ces enceintes, dès lors qu’il respecte la loi, de pratiquer la religion de son choix et d’en arborer les signes distinctifs. La profonde déchristianisation de notre société, la vigueur de l’islam et la confusion des concepts qui mélangent allégrement le principe de laïcité, c’est-à-dire de séparation des Églises et de l’État, avec celui de laïcisme, qui cherche à cantonner la pratique religieuse dans le seul domaine privé, expliquent évidemment la polémique.
Il y a cinquante ans, dans une France qui était tout aussi républicaine et laïque mais encore chrétienne, personne ne se serait ému d’être accueilli par une religieuse en cornette dans un hôpital ou un orphelinat. Ce qui choque aujourd’hui, c’est donc de voir une femme dissimuler la plus grande partie de son corps et surtout sa chevelure sous un voile.
La nudité, en revanche, est devenue une valeur progressiste. Elle triomphe partout, sur nos écrans de télévision comme sur le papier glacé de nos magazines, elle est même parfois utilisée comme une arme politique. Il faut maintenant manifester nu pour être entendu et l’on peut, sans trop de désagrément, profaner un lieu de culte, catholique lui, en s’y promenant les seins à l’air…
Le paradoxe est tel aujourd’hui qu’une femme qui, par piété, cherche à soustraire son corps à un voyeurisme devenu universel se voit traînée en justice alors qu’il suffit de se trémousser dans le plus simple appareil sur un char de carnaval pour incarner le souverain bien. Si Tartuffe venait à s’échapper du siècle de Molière, il serait certainement abasourdi par ce spectacle, mais peut-être que le vieil hypocrite, remis de sa surprise, ne s’en plaindrait pas !

À charge… et à charge

À charge… et à charge


La mise en examen de Nicolas Sarkozy par le juge Gentil a relégué au second plan la démission de Jérôme Cahuzac. Le grand séisme serait son renvoi en correctionnelle.
Son avocat, maître Herzog, a demandé l’annulation de la mise en examen à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux. S’il y a rejet, il se pourvoira en cassation. Le temps de la justice n’est pas celui de la politique. Ce qui risque d’être très nuisible à l’éventuel retour de Nicolas Sarkozy, alors qu’il demeure le favori à droite. Il est un justiciable comme les autres. Il est “présumé innocent”, mais il a perdu la maîtrise de son calendrier. Autant dire sa liberté. L’ancien président est mis en examen pour “abus de faiblesse”. Une incrimination que l’on a peine à croire fondée.
L’affaire Bettencourt commence en 2007 avec la plainte de la fille de la milliardaire contre le photographe François-Marie Banier. Il a reçu de Liliane Bettencourt, que sa fille juge défaillante, des centaines de millions d’euros en cadeaux divers. Sordide.
Le nom de Nicolas Sarkozy n’apparaît qu’en 2010 — en fait celui d’Éric Woerth, trésorier de l’UMP — dans les enregistrements du majordome. Le juge flaire un financement illicite de la campagne électorale. Les faits étant prescrits, il faut trouver un nouveau chef d’accusation. Le juge doit démontrer que le président était un familier de Liliane Bettencourt.
D’où l’exploration de ses agendas. Il n’y est pourtant noté qu’une seule visite, en février 2007 : un rendez-vous avec André Bettencourt.
En novembre dernier, Nicolas Sarkozy, convoqué par le juge à Bordeaux, avait passé douze heures dans son cabinet. Il en était sorti “témoin assisté”. Jeudi, le juge l’a confronté à quatre employés de la maison Bettencourt. Tous ont dit ne l’avoir vu qu’une seule fois. Là où ils divergent, c’est sur sa tenue vestimentaire. Le juge y a décelé « des indices graves ou concordants ».
Les amis de Nicolas Sarkozy s’indignent. Henri Guaino parle de déshonneur de la justice. Une maladresse, même si le respect de son indépendance ne doit pas interdire au citoyen de s’interroger sur ceux qui exercent la profession. Ceux qui ont eu affaire au juge Gentil témoignent de sa dureté, de son refus de la contradiction. Il instruit à charge, disent-ils, et jamais à décharge. Il fait partie de ces magistrats qui se sont sentis méprisés par Nicolas Sarkozy, qui les avait traités de« petits pois » et, autre affront, qui voulait supprimer les juges d’instruction. Cinq jours avant de lancer des perquisitions chez Nicolas Sarkozy, le juge cosignait dans le Monde une tribune, véritable réquisitoire contre la politique de l’ancien président. En novembre, Thierry Herzog avait révélé qu’il avait confondu Betancourt (Íngrid) et Bettencourt (Liliane) sur les agendas. Une humiliation. Comment croire dès lors que le juge Gentil instruit sereinement ?

Les deux calendriers

Les deux calendriers


François Hollande aime l’Histoire et se veut maître du temps. L’Histoire ? Il est persuadé qu’elle est faite de cycles, économiques notamment, et donc que la croissance finira par revenir. Le temps ? Sa victoire de 2012, alors que beaucoup le considéraient hors course au départ de la compétition élyséenne, prouve qu’il sait attendre et retourner les situations.
À ses visiteurs, le président de la République a souvent livré une analyse qui porte sur le déroulement du quinquennat. Résumé schématique : jusqu’ici, la gauche au pouvoir avait toujours débuté par une période plutôt dépensière, avant d’être obligée de réduire fortement les dépenses. Cette fois, le contexte est différent. La réduction des déficits constitue d’emblée un impératif, mais il est possible que la seconde phase du mandat nous donnera un peu plus de marge de manœuvre.
Ces repères ne sont pas inutiles pour tenter de comprendre l’attitude, à bien des égards mystérieuse, du président de la République. Alors que les experts s’accordent à dire que la courbe du chômage ne peut s’inverser dans l’année qui vient, il continue d’affirmer le contraire. Alors que tous les indicateurs – économiques, sociaux, cote de popularité – sont dans le rouge, la confiance affichée au sommet de l’État étonne, jusqu’à devenir choquante.
Car le calendrier des Français, lui, n’a rien de conceptuel, de virtuel ; l’immédiat est son horizon. Qu’ils soient privés de travail ou craignent de perdre leur emploi, ils n’ont qu’un mot à l’esprit, le mot chômage, qui devrait être l’unique fil conducteur du rendez-vous télévisuel de ce soir, puisque François Hollande sera sur France 2 pour expliquer sa politique.
Trop d’optimisme, et il risque la coupure radicale avec l’opinion ; trop de pessimisme, et il plombe un peu plus le moral des consommateurs (et électeurs), déjà au bord de la déprime. Mais le pire serait de minimiser l’ampleur d’une crise que chacun perçoit, d’utiliser les facilités de langage du genre « ailleurs c’est bien pire », ou de miser sur un miraculeux renversement positif de la conjoncture. Il n’y a qu’un pape François, et il est au Vatican. À l’Élysée, pas question de compter sur le ciel. C’est d’un volontarisme doublé de solutions très terre-à-terre que seul peut venir le salut.

5 raisons de ne pas regarder François Hollande sur France 2

Ce jeudi soir, le président de la République sera l'invité du JT de David Pujadas sur France 2. L'Express vous donne cinq bonnes raisons de zapper ce rendez-vous télévisé.


Ce jeudi, François Hollande tentera de relever le défi de défendre sa politique en 45 minutes, top chrono! Une tâche ô combien difficile, surtout pour un président de la République dont la cote de popularité descend en flèche. Cette intervention télévisée risque de tenir plus de l'exercice de style plutôt que du débat de fond. Les députés PS affirment eux-mêmes n'en attendre "ni artifice, ni esquive, ni tournant".  

Vous n'avez pas envie de perdre votre soirée? L'Express non plus. Voici donc cinq bonnes raisons de bouder cette interview.  

1) François Hollande n'est pas télégénique
Souvenez-vous de la prestance télévisuelle d'un Jacques Chirac, de l'éloquence Mitterrandienne, ou encore de la classe de Valéry Giscard d'Estaing (surtout lorsqu'il quittait sa chaise). Pour François Hollande, l'exercice est plus laborieux. Souffre-t-il de l'effet "loupe" de la télévision? Son manque d'énergie en apparence et sa "normalitude" le rendent tout sauf captivant. Résultat? Que l'on partage ses opinions ou non, la France est affublée de l'un des présidents les moins télégéniques de l'Histoire; c'est un fait. Autant s'épargner ça, et lire le compte-rendu un peu plus tard dans la soirée... 

2) 45 minutes, c'est trop court!
Pour Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express, c'est la durée de l'interview qui n'est pas adaptée à l'ampleur de la tâche: "Il faut regarder le président! Néanmoins, si on doit omettre de regarder France 2, ce n'est pas parce que le printemps généreux nous invite à paresser en soirée aux terrasses des cafés, mais pour cette raison: 45 minutes, c'est trop court! Après avoir répondu (ou plutôt éviter de répondre) aux inévitables et inutiles questions sur Cahuzac, le juge Gentil et Sarkozy, le mariage gay, les rythmes scolaires, la taxe à 75%, le Mali, le RER D, les sondages, etc., il ne restera presque rien pour l'essentiel: quelles dépenses publiques couper, quelles réformes engager pour sortir vite de la crise?" 

3) Marre de Pujadas!
Face au président, qui d'autre que le journaliste vedette de la chaîne, David Pujadas? Lui qui a regardé à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy dans le blanc des yeux était également le premier à interroger François Hollande au début du quinquennat. Ils se sont également croisés sur le plateau de Des paroles et des actes pendant la campagne. STOP, changeons de tête! France 2 a l'embarras du choix pour le remplacer. Pourquoi pas Laurent Delahousse, qui avait accompagné Claire Chazal pour mener l'interview du 14 juillet? Ou Yves Calvi, tiré de ses Mots Croisés, particulièrement apprécié du public? Rêvons un peu: pourquoi pas Julian Brugier, la coqueluche de ces demoiselles, qui donnerait un peu de jeunesse au plateau? Allez, du neuf!  

4) Marre de Hollande!
Entre François Hollande et les Français, c'est le divorce. Sa cote de popularité a chuté de 6 points en mars, pour atteindre le plus mauvais score de l'Histoire pour un président en exercice depuis 10 mois. 68% de Français se déclarent proprement "mécontents de François Hollande comme président de la République". Autant d'insatisfaits qui ne peuvent plus voir en peinture le Corrézien, et surtout pas à la télévision. 

5) De bons films sur les autres chaînes
Mieux vaut s'emparer de la zapette puisqu'il y a plein de films avec des héros punchy et combatifs sur les autres chaînes. Prenez par exemple Le Vieux Fusil sur France 3. Un film coup de poing signé Robert Enrico en 1975, en plein période de crise déjà. Un pays qui, en ce temps là, faisait des bons films pour oublier. Les aventures de Philippe Noiret s'annoncent bien plus croustillantes que le duel Pujadas - Hollande. Noiret président!  

A la même heure sur NT1, dans Blade Trinity, Wesley Snipes dégomme des vampires comme un président devrait dégommer la crise, avec opiniâtreté. Enfin, ce n'est pas sur France 2 que l'on risque de croiserLa Fureur du dragon, mais sur D17, en compagnie de Bruce Lee. 

Bonus. Les maniaques feront des cauchemars
Dès lors, que vous restera-t-il pour suivre cette intervention télé? Certainement la cravate, une fois de plus malmenée, de François Hollande - la terreur de ceux qui ne peuvent empêcher leurs yeux de rester bloqués sur ce petit détail agaçant: elle est systématiquement de travers. Négligence? Distinction? Voire "hipsterisation"? Un mystère qui fascine autant qu'il irrite. La preuve, un site dédié au recensement de tous ces faux pas vestimentaires a même été créé. De quoi s'arracher les cheveux (et s'esquinter les yeux) pendant 45 minutes. Prenez soin de vous! 

Sale temps pour la culture de l’excuse

Le pouvoir est pris en étau entre une droite qui se mobilise et une gauche qui doute.

Les chimistes et les cuisiniers le savent : il suffit que la température augmente pour que la matière change de structure. C’est sans doute ce qui s’est produit, le 24 mars… au détriment du pouvoir socialiste. Car ce ne sont pas seulement les millions de Français opposés au mariage homosexuel et à l’adoption qui ont pu se sentir insultés par le traitement indigne réservé aux manifestants pacifiques venus de toute la France pour défendre la famille ; ce sont aussi et surtout les 65 % de Français qui ne se reconnaissent pas (ou plus) dans la politique menée et constatent leur impuissance à se faire entendre. Derrière les jets de gaz lacrymogènes et l’avalanche de mépris dont le gouvernement les a gratifiés, il y a un terrible aveu de faiblesse. Celui d’un pouvoir dos au mur, qui n’a même plus d’imagination pour manoeuvrer.
Si les policiers en civil qui surveillaient la manifestation du 24 mars ont bien fait leur travail, ils n’auront pas manqué de relever l’évolution des slogans : à côté des panneaux condamnant explicitement le mariage gay, des milliers d’autres ont fleuri, qui étaient absents le 13 janvier : “Hollande, du boulot ! Pas de mariage homo”. Ce langage-là, même les électeurs de gauche réputés favorables au projet Taubira peuvent le comprendre à défaut de l’approuver.
François Hollande pourra-t-il longtemps résister à la pression d’une droite qui se bat pour ses valeurs et à la déception d’une gauche qui commence à prendre conscience qu’on la manipule en lui jetant en pâture des hochets sociétaux ? Nul besoin de calculette, en tout cas, pour recompter les résultats de l’élection législative de l’Oise, qui avait lieu ce même 24 mars : 51,4 % pour l’UMP + 48,6 % pour le FN = 100 % contre le PS. L’Élysée n’a plus qu’à espérer qu’il s’agisse d’une coïncidence. Et pas du premier acte d’une révolte généralisée contre sa politique.

Le capitaine de pédalo en perdition

Le capitaine de pédalo en perdition


C’est dans une France décomposée, fracturée et exaspérée que Hollande tente d’arrêter sa descente aux Enfers. Mais il n’a plus rien de crédible à annoncer.
« Tout pouvoir est triste»disait le philosophe Alain. Celui de François Hollande non seulement est triste, mais il rend la France triste. C’est ce que Gérard Depardieu a clairement expliqué il y a quelques jours en déclarant : « La France est triste et je pense que les Français en ont marre. » La France est triste d’assister impuissante à un déclin organisé par d’anciens soixante-huitards. La France est triste de voir des forces de l’ordre gazer des mères de famille et des enfants venus défendre leurs convictions. La France est triste d’entendre un ministre imbuvable parler d’une « poignée » de manifestants. La France est triste d’être gouvernée par un clan qui amnistie les syndicalistes casseurs, qui réduit les militaires à la portion congrue et distribue des prébendes, des préfectures et des ambassades à ses amis.
Comment s’étonner, dès lors, que le président de la République batte un record d’impopularité après dix mois de gouvernement ? Comment s’étonner qu’il reste sourd à l’appel de centaines de milliers de familles venues défendre les droits inaliénables de l’enfant ? Comment s’étonner qu’il soit contraint de recourir aux ordonnances pour gouverner, non pas à cause d’une droite minoritaire, mais en raison d’une aile gauche du Parti socialiste qui grignote tous les jours un peu plus de pouvoir ? Comment s’étonner qu’après un déplacement raté en Bourgogne il reste replié dans un palais de l’Élysée transformé en bunker ? Comment s’étonner que les noms d’oiseaux s’échangent désormais entre leaders du Front de gauche et ministres ? Décidément ce gouvernement n’est même plus une équipe d’amateurs ou de médiocres. Ce n’est plus un bateau ivre, ni même ce pédalo dont François Hollande est le piètre capitaine. C’est un “radeau de la Méduse”.
Malheureusement rien de tout cela ne prête à rire. Chaque jour, la France compte 1 000 chômeurs de plus. À la fin de cette année, la dette approchera les 2 000 milliards d’euros. Les voitures ne se vendent plus. Les entreprises n’investissent plus. Le nombre d’exilés enfle chaque mois. Et il ne s’agit plus de Français riches qui vont chercher des cieux fiscaux plus cléments. Il s’agit de cette jeunesse dont François Hollande avait fait le coeur de son programme et qui a compris qu’il n’y a rien à attendre d’un tel gouvernement.
Et voilà que les Français prennent peu à peu conscience que cette institution fondamentale qu’est la justice a été pervertie pour devenir une “justice de classe”. Une justice où des juges politisés relâchent des jeunes délinquants et mettent en examen des patrons, des créateurs d’emplois et de richesses — parce que l’argent est forcément suspect — et maintenant d’anciens présidents de la République dans des conditions juridiques qui ne tiennent pas la route. Une justice qui s’est mis en tête de s’attaquer aux puissants, quitte à relâcher les récidivistes, les voyous et les clandestins.
C’est dans cette France décomposée, fracturée et exaspérée que François Hollande va tenter, ce jeudi soir, de reprendre la main pour arrêter la descente aux Enfers de son rapport avec les Français. Mais il n’a plus rien de crédible à leur annoncer. Ils savent maintenant qu’il est incapable de respecter ses engagements économiques. Ils ont compris qu’en matière sociétale, il était aux prises à la fois avec son dogmatisme et avec des minorités agissantes. Il va bien sûr parler du Mali, où nos enfants tombent dorénavant chaque semaine sous les balles, en poursuivant un ennemi terroriste invisible. Mais cela ne pourra pas occulter un bilan désastreux en matière de politique internationale, qui a eu pour conséquence de voir l’Allemagne se rapprocher de la Grande-Bretagne. Cette intervention télévisée est la faute de trop à un moment où les Français en ont ras le bol qu’on ait pu leur mentir à ce point.
Il y a dix-huit mois, alors que la primaire socialiste ne l’avait pas encore désigné, François Hollande déclarait : « C’est le rêve français que je veux réenchanter, celui qui a permis à des générations durant toute la République de croire à l’égalité et au progrès. » Le rêve n’aura pas mis longtemps à se transformer en cauchemar pour les 300 000 Français qui ont perdu leur emploi depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, pour toutes ces classes moyennes qui sont maintenant surtaxées et qui vont voir leurs allocations familiales fondre d’une manière ou d’une autre, et pour tous ceux qui assistent impuissants à la “déconstruction” de notre société. Ce qui donne raison à Coluche lorsqu’il déclarait : 
« On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C’est ça, le problème des rêves : c’est que c’est seulement fait pour être rêvé. »

Hollande : une intervention à hauts risques

Désavoué par ses concitoyens dans un contexte de crise à multiples facettes, François Hollande se livre jeudi 28 mars à la télévision à un exercice difficile, où la volonté de maintenir le cap risque de décevoir encore une opinion tendue. Explications.

La dialectique du triangle Russie, Chine, Etats-Unis

A l'en juger d'après la réaction de certains hommes politiques américains et les articles des médias, les Etats-Unis jalousent la Russie dans leurs relations avec la Chine. Les intérêts des trois puissances forment, en effet, un certain triangle. Mais ce triangle n'est point amoureux, il est géopolitique.



Les Etats-Unis et la Chine disputent la faveur de la Russie : telle est la conclusion d'un article paru dans la revue hebdomadaire américaine The Nation. Son auteur indique que la visite à Moscou du nouveau dirigeant chinois, la visite qui a coïncidé avec une certaine relance du dialogue russo-américain dans le domaine de la défense antimissile (DAM), diminue l'influence des néo-conservateurs et d'autres « faucons » anti-russes au sein de l'establishment politique des Etats-Unis. Zbigniew Brzezinski a été l'un des premiers aux Etats-Unis à réagir au rapprochement entre Moscou et Pékin. C'est bien mauvais, est-il convaincu, que le président chinois Xi Jinping effectue sa première visite étrangère en Russie, car la Chine devrait rechercher, au premier chef, une coopération plus étroite avec les Etats-Unis.
Il va de soi que chacune des trois parties en question (Moscou, Pékin et Washington) se soucie de ses propres intérêts politiques et économiques. Ainsi, le chiffre d'affaires annuel du commerce entre la Chine et les Etats-Unis atteint près de 500 milliards de dollars et les deux pays sont, de ce fait, étroitement liés dans ce domaine. Entre-temps, la Russie et les Etats-Unis n'entretiennent pas une coopération économique et commerciale importante et rien n'indique qu'une hausse considérable intervient dans un proche avenir. Aussi la Chine est-elle plus importante pour Moscou que les Etats-Unis du point de vue des intérêts économiques traditionnels de Russie eu égard à la vente des ressources énergétiques. En ce sens, la Russie est attachée à la Chine qui est un marché grandissant et à l'Europe qui est son partenaire principal.
Pour ce qui est des aspects politiques au sein du triangle, l'intrigue y est encore plus compliquée. La réorientation du programme américain de défense antimissile vers l'Extrême-Orient a poussé la Chine dans le camp de la Russie. Les relations politiques russo-chinoises traversent une période d'essor et de nombreux acteurs de la scène mondiale, Washington compris, ont constaté que Moscou et Pékin avaient commencé à résoudre leurs problèmes bilatéraux d'une façon plus rapide et efficace. Cela étant, les Américains ne comprennent pas le sens du mot « amitié », note l'économiste Alexandre Salitski :
Pour les Américains ce mot n'a pas de précédents historiques. Lorsque nous mentionnons ce mot dans notre accord avec la Chine, c'est une réminiscence historique tout à fait compréhensible, c'est un style de relations compréhensible pour les deux parties. Ce style peut paraître démodé, mais ce n'est pas vrai. Les relations avec les Américains ont, semble-t-il, un format différent. Faire fi de nos intérêts dans le domaine de la sécurité n'est pas la meilleure façon de coopérer avec la Russie. Je pense que la logique des relations notamment avec la Chine obligera les Américains à former, tôt ou tard, des approches plus positives dans les rapports avec Moscou.
Les Etats-Unis veulent neutraliser la Chine, le pays qu'ils ont eux-memes porté au sommet de l'économie et de la politique mondiales, note le docteur en histoire et le directeur du Centre d'études orientales de l'Académie diplomatique du ministère russe des Affaires étrangères Andreï Volodine :
Les intérêts des Américains sont élémentaires : leur intérêt principal consiste à revenir au monde unipolaire qu'ils ont perdu, à mon avis,après l'invasion de l'Irak en 2003. Quant à la Chine, celle-ci est inéressée à utiliser la Russie afin de contre-balancer les Etats-Unis lesquels tentent, selon les Chinois, de les bloquer dans la région d'Asie-Pacifique. La dialectique des rapports est très compliquée et j'espère que notre diplomatie en tient compte. Eviter les affrontements directs avec les Etats-Unis, mais être ferme dans la défense de ses intérêts, comme cela se passe en Syrie. Pour ce qui est des relations entre la Russie et la Chine, ces relations sont chaleureuses et confiantes. Mais ce sont des relations de partenaires et non pas d'alliés proches. Il y a des processus objectifs. C'est pourquoi nous envisageons les éléments de compétition dans les rapports entre la Chine et les Etats-Unis comme un facteur favorisant nos intérêts politiques extérieurs.
A l'intérieur du triangle géopolitique, la tâche majeure de la Russie consiste à assurer son propre développement économique. Sans avoir une économie forte, la Russie ne saura devenir un partenaire international égal dans toute configuration géopolitique.

L’Europe vire à droite

Le président socialiste français François Hollande est en chute de popularité. Ses compatriotes estiment que la pression qu’il maintient sur les riches aura pour conséquence l’évasion des capitaux et la montée du chômage. Certains experts sont même d’avis que l’Europe se prépare à un « virage à droite ».

Les moments difficiles que connaît actuellement la France sont mis sur le compte de la doctrine de « l’eurosocialisme », sorte de socialisme au visage humain tourné vers les plus pauvres. Le sauvetage des créanciers aux frais de l’État, les allocutions de chômage élevées et le soutient accordé indistinctement à tout le monde, sont autant une petite partie des erreurs fondamentales dont la répétition systématique a pénalisé les économies du Vieux Monde.
Il est évident que les programmes sociaux demandent de l’argent. La France a opté en l’occurrence pour le durcissement du régime fiscal.
La majorité des Français se sont prononcés il y a un an pour la « dépossession » des compatriotes riches. Le président socialiste n’est plus soutenu aujourd’hui que par un tiers de population. La crise chypriote aidant, la conception d’égalité en droits est en train de s’effriter à vue d’oeil. Les Européens savent maintenant à quoi ressemble la confiscation extrajudiciaire de la propriété privée même sous un bon prétexte.
Globalement, certains analystes ont l’impression que le Vieux Monde est en train de redécouvrir les bonnes vieilles valeur conservatrices de droite.
La parole est à Sergueï Fedorov, directeur de recherche à l’Institut de l’Europe :
De nombreux pays ne sont plus en mesure de financer le système de sécurité sociale qui s’est crée dans la période d’après-guerre. Les réformes dans ce domaine sont très difficiles à appliquer parce que personne ne veut renoncer à la belle vie. Mais il faudra bien le faire un jour parce que les solutions magiques n’existent pas et les idées socialistes sur la justice se sont en grande partie avérées vaines. Il faut dans la pratique appliquer la politique qui tient compte des réalités économiques.
On peut espérer que la nouvelle génération des politiques réalistes européens se bornera à appliquer les idées du socialiste aux seuls enfants, handicapés et retraités quitte à mettre la protection sociale des autres en rapport avec le désir de travailler et les compétences professionnelles.

François Hollande. Crimes et châtiment

Glissant vers l’abyme, regard figé, souffle coupé … Je ne sais plus d’où vient cette bribe de phrase, mais elle illustre on ne peut mieux l’état de notre chère République, cette fois, entre les mains d’un Hollande. Il semble difficile de s’interroger sur la personnalité du Président sans reconsidérer le passé, ne serait-ce que dans le cadre d’un bref aperçu. 
D’aucuns s’accordent à penser, cela, non sans raison, que les misères de la France ont débuté avec la mort du Général de Gaulle, un dirigeant qui s’est consacré avec tout le méthodisme qui lui était propre au rétablissement de la souveraineté française, un tant soit peu ébranlée suite à la Grande Guerre. Cette inlassable prise de position explique le ressentiment assez peu masqué du Général à l’égard de Robert Schuman qu’il a qualifié avec une éloquence assez particulière de « fritz » malgré les origines purement lorraines de ce dernier. Certes, De Gaulle n’appréciait guère le soi-disant père spirituel de l’UE, voyant en lui un brillant mercenaire des USA. On a beau attribuer à l’idée unioniste un système de valeurs supérieurement humaniste fondé sur l’idée de solidarité économique, sur l’idée d’opposition à l’hégémonie étasunienne, il s’avère tout à fait clair aujourd’hui que M. Schuman était tout ce qu’il y avait de plus fidèle au lobby capitaliste anglo-saxon, dont l’OTAN est l’une des hypostases. De Gaulle, ne l’oublions pas, a chassé l’OTAN du territoire français, en envoyant qui plus est un bateau chargé de dollars en direction des USA et leur réclamant son dû en or en échange. La suite de l’histoire nous est bien connue et confirmait déjà à l’époque l’immense fourberie de la Pieuvre. Ce qui est certain, c’est que la France avait alors rétabli une souveraineté qui se trouvait en danger réel. Elle n’avait pas hésité à se défaire d’une idéologie qui lui était étrangère par essence, ainsi que de l’implacable mainmise de banques repues de billets dépréciés. Depuis, l’histoire semble avoir mis l’accélérateur à fond et voici que la France se sent déboussolée. Pompidou remplace de Gaulle, révisant assez humblement la politique de son prédécesseur, tout en préparant l’avènement ô combien plus osé du giscardisme. C’est en 1974 que sera ratifiée la loi Pompidou-Giscard, aussi connue comme loi Rothschild, qui oblige l’état français à emprunter auprès des marchés financiers et des banques à des taux de plus en plus prohibitifs. La fusion ultérieure des banques de dépôt et des banques d’affaires suivie de la libéralisation des bourses précipitent la France dans un abyme économique qui apparaît difficilement contournable. Des erreurs grossières sont également à relever pour ce qui est de la politique migratoire mise en œuvre. Elle espérait obtenir des esclaves n’ayant nul autre héritage que leur passé colonial. Or, la rébellion de ces nouveaux-venus – plus si nouveaux que ça maintenant – ne s’est pas fait attendre. Cette rébellion a conduit à l’imposition, bien souvent violente, de critères civilisationnels incompatibles avec ceux qui ont toujours défini le pays. On aurait pu croire que ce long processus, déjà flagrant vers la fin de l’ère Mitterrand, aurait du atteindre sa culmination sous Chirac ou bien, mettons alors, sous Sarkozy le mal-aimé, mais voici que le scénario hollandais surpasse toutes les attentes. Je tiens à concrétiser ma réflexion à l’aide d’un exemple qui défraie la chronique de ces derniers jours.

Les mouvements de protestation qui ont marqué dimanche notre pays illustrent on ne peut mieux l’immense, pour ne pas dire la coupable absurdité de la politique hollandaise. La majorité des Français – pas une élite vieux jeu, pas des fanatiques d’église – s’oppose ouvertement à cette loi qui devrait ouvrir la voie au mariage homo et à l’adoption d’enfants par les couples du même sexe. Mais M. Hollande a déjà prêté serment aux intéressés. Mais M. Hollande ne puit se permettre de violer le fondement de cette sacro-sainte démocratie qui, on le sait, s’articule autour d’une rhétorique dite droit-de-l’hommiste. Il se fait par conséquent que la démocratie se conçoit d’emblée non pas comme le pouvoir de la majorité, mais bien comme celui de la minorité. Selon cette logique, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un présidentnormal reçoive à l’Elysée des représentants Inter-LGBT se justifiant, presque penaud, d’avoir pris du retard par rapport à l’application de la loi en question. Pourriez-vous imaginer quelque chose de semblable sous Mitterrand ? Ne sommes-nous pas témoins d’une comédie vulgaire reflétant avec une exactitude inimitable l’insignifiance politique de cette personnalité qu’est M. Hollande ?
Mais cette comédie de fort mauvais goût sous-tend d’autres aspects entreliés, ceux-ci étant autrement plus complexes et dramatiques. Ces aspects sautent aux yeux, crèvent la rétine. Mais la liberté d’expression à la Hollande est telle qu’on préfère y passer outre pour se garantir d’éventuels ennuis.
Primo, il est question de l’impasse financière à laquelle est confrontée la France. Depuis 1973, notre pays a versé près de 1400 milliards d’euros aux banques et aux marchés internationaux sur les 1700 milliards de dette qu’elle a accumulée en l’espace de quarante ans. Cet endettement est d’une importance telle qu’il constitue 87,4 pr. du PIB, un chiffre à donner des frissons dans le dos. Selon certains experts tels Jacques Sapir, l’année en cours n’améliorerait pas la situation présente. L’impôt sur la richesse, manifestement fixé à titre soi-disant palliatif, n’est en fait qu’une mesure de façade. Au lieu d’entreprendre une sortie, pour autant que cela soit possible, en douceur, de la zone euro, sortie qui permettrait petit à petit de s’affranchir de l’absolutisme bancaire même si cela coûterait cher au départ, le gouvernement Hollande préfère adopter des demi-mesures tout en portant l’attention des Français sur des problèmes à trois sous. De même préfère-t-il, soutenu en cela par l’Allemagne, traîner des pays aussi criblés de dettes que la Grèce en soutenant par là le mécanisme purement spéculatif des banques.
Le cercle vicieux financier dans lequel la France hollandaise s’enferme de plus en plus résolument se double d’une sans-issue civilisationnelle patente. Les flux migratoires continuent à peser à la baisse sur les salaires et cela fait grosso modo trente ans que l’exigence salariale baisse sans qu’on s’en soit tout de suite aperçu. A ses prémisses, la situation avoisinait le scénario suivant : un nigérien, par exemple, fuyait la misère de son pays pour aller trouver en France un travail très médiocrement rémunéré et pénible. Mais ce nigérien, loin d’être stupide, a vite réalisé qu’il était presque impossible de l’extrader du territoire français, ne serait-ce que pour la simple et bonne raison qu’il y est soutenu par une diaspora nigérienne suffisamment influente et qui connaît les points sensibles d’une gauche qui, obéissant à une obscure idéologie, trouve naturel de lui apporter soutien et bien-être au détriment des Français de souche. En résulte une précarisation encore plus flagrante des pauvres et une fragilisation des couches moyennes obligées de se battre jour après jour pour ne pas perdre pied. En vertu d’une réaction en chaîne banale, on se retrouve au seuil d’un conflit généralisé, plus ou moins latent selon les périodes et les mesures de sécurité adoptées qui elles aussi sont bel et bien coûteuses. Les tensions sociales font surnager le thème devenu sempiternel des incompatibilités idéologiques, ces dernières ne faisant que se renforcer dans le contexte du favoritisme islamophile adopté par le Président et la façon virtuose dont il détruit ce qui détermine l’identité judéo-chrétienne.
Tertio, les aventures sanguinaires de la France au Moyen-Orient et, cette fois, en Afrique, sont elles aussi bourrées de maladresse. M. Hollande ne fait que récolter les fruits d’un sarkozysme pro-étasunien et il le fait dans la plus grande résignation. L’intervention malienne, pour ne citer qu’un exemple, n’est que la conséquence directe de la liquidation du régime Kadhafi. Maintenant que les séparatistes Touaregs tirent les ficelles, impossible de les distinguer des groupes djihadistes sillonnant la région. Eu égard à cette donne, M. Hollande aurait du porter un coup préventif et non pas agir in extremis comme il l’a fait. Résultat : il semble infiniment difficile de stopper la construction d’un état islamiste autonome, sachant en plus qu’une intervention radicale alimenterait la haine de certains groupuscules islamistes installés en France. D’un autre côté, une politique de non-ingérence semblerait peu probable dans la mesure où le gouvernement a déjà présenté ses engagements à la diaspora malienne, assez importante dans notre pays. Qui plus est, la France ne saurait éviter la radicalis ation d’un islam en progression sur son propre sol.
Inutile d’attribuer à M. Hollande des péchés qu’il n’aurait jamais eu la force de commettre à lui seul. Il faut bien avoir à l’esprit que le Président n’est qu’une espèce de fantoche que l’on a forcé à occuper l’Elysée à la place de DSK qui s’était si malencontreusement compromis. L’histoire de France, telle qu’elle se présente à l’heure actuelle, ressemble à l’historique d’une maladie, signé d’une main incertaine par M. Hollande.

Ils veulent en faire un droit !

Ils veulent en faire un droit !


Ce jeudi – Jeudi Saint – l’Assemblée nationale sera saisie d’une proposition de loi visant à autoriser, par principe, la recherche sur l’embryon humain. De manière semblable à ce qui se passe pour le « mariage » gay, qui veut en quelque sorte « sacraliser » les unions homosexuelles, le parti des radicaux de gauche cherche ainsi à réifier définitivement le statut de l’être humain dans le droit français.
Le glissement peut paraître assez minime : passer d’un principe d’interdiction assorti de dérogations au coup par coup, à un principe d’« autorisation encadrée » qui dans la pratique passerait par les mêmes circuits : une étude du dossier par l’Agence de biomédecine qui donnerait le feu vert pour des recherches déterminées.
Et il est vrai que l’actuel régime est hypocrite puisqu’il aboutit à permettre ce qu’il prétend interdire.
Mais ce régime a du moins le mérite de considérer l’embryon d’une manière tout à fait à part : il ne s’agit pas de lui conférer la personnalité juridique, assortie de droits (et de devoirs !) mais comme un être humain qui à ce titre mérite protection et qu’on ne peut considérer d’emblée comme un matériau.
La proposition de loi – qui a le soutien du gouvernement – bouleverse ce régime juridique à la racine. Elle considère l’embryon humain certes comme une entité qu’on ne peut pas manipuler à loisir, mais elle pose le principe de la licéité de sa destruction, de sa manipulation, de son exploitation aux fins de la recherche.
Le cardinal Vingt-Trois a clairement condamné la proposition en expliquant : « cela veut dire que l’on considère que l’embryon n’est rien ». Et d’ajouter, alors qu’il était interrogé sur Radio Notre-Dame : « Le statut humain de l’embryon est gravement compromis et en plus, c’est une double erreur. C’est une erreur d’investissement puisque depuis un certain nombre d’années, on nous annonce que les cellules embryonnaires vont être la source de traitement régénératif des maladies nerveuses et, à ce jour, il n’y a même pas, dans ce domaine, de protocole d’essai. Et, d’autre part, on a d’autres pistes de recherche beaucoup plus prometteuses qui ont été d’ailleurs couronnées par un prix Nobel. »
C’est ce point qui a été développé par Philippe Gosselin (UMP) qui, entouré de plusieurs autres élus (Hervé Mariton, Véronique Besse et autres « parlementaires pour la famille »), a tenu une conférence de presse mercredi dernier à l’Assemblée nationale pour souligner le caractère scandaleux de la présentation en catimini d’un texte aussi grave dans une niche parlementaire, deux maigres heures de débat étant prévu entre deux sujets qui n’ont rien à voir.
Il était pourtant entendu que ces questions bioéthiques graves devaient être soumises à des états-généraux, a-t-il souligné.
Le Pr Alain Privat, professeur en neurobiologie, expliqua à cette occasion les raisons de la précipitation : alors que la recherche sur les cellules souches embryonnaires n’a aucune application thérapeutique – contrairement aux cellules reprogrammées qui, elles, sont quasiment les oubliées de la recherche française – l’insistance sur la légalisation de la recherche sur l’embryon humain répond à des intérêts financiers considérables parce que celui-ci est gratuit et peut fournir le moyen de tester des médicaments.
Une salve de quelque 400 amendements présentés par l’UMP pourrait faire capoter la tentative ; c’est du moins ce qu’affirme l’élue écologiste Barbara Pompili – pour le regretter, car les « Verts » soutiennent l’initiative.
La Fondation Lejeune (www.fondationlejeune.org) invite tous les Français à réagir en signant une pétition (www.vous-trouvez-ca-normal.com) et en contactant leurs députés.