TOUT EST DIT

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mardi 26 février 2013

Bas les masques

Bas les masques

Bernanos rappelait qu'"un seul mensonge fait plus de bruit que cent vérités". Moins d'un an aura suffi pour que la Cour des comptespulvérise les hypothèses de croissance de 0,8 % et de déficit de 3 % du PIB en 2013 que le gouvernement avait érigés en objectifs centraux de son action. Par là même se trouvent réduites à néant les illusions sur lesquelles François Hollande a fondé sa campagne présidentielle puis sa politique économique. La crise de l'euro n'est certainement pas derrière nous, au moment où la récession s'intensifie, où le chômage explose, où la fragmentation financière et l'euro fort renforcent les risques d'un nouveau choc sur les dettes publiques. La croissance n'est pas au coin de la rue pour la France, qui est le seul des grands pays européens dont le décrochage s'accroît. Le choix d'un choc fiscal de 2 % du PIB concentré sur les entreprises et de la sanctuarisation des dépenses publiques - relancées par le retour à la retraite à 60 ans pour les carrières longues, l'embauche de 60 000 professeurs, la hausse du salaire minimum et du RSA - ne permettra pas de rétablir les finances publiques. En revanche, il va faire basculer la France dans la récession en 2013, tout en minant son potentiel de développement en raison du blocage du financement de l'investissement et surtout de l'exil massif des dirigeants d'entreprise et des entrepreneurs, des centres de décision et des capitaux.
Les faits sont têtus. L'économie française se trouve désormais au bord de la rupture en raison de l'effondrement de son appareil de production. La croissance est nulle depuis le printemps 2011. La production industrielle a chuté de 16 % depuis 2008, entraînant la fermeture de 1 087 usines et la suppression de plus de 200 000 emplois. Les mises en chantier de logements neufs sont à leur plus bas avec 346 500 opérations, soit un recul de 30 % par rapport au dernier trimestre de 2011, tandis que s'affirme un krach de l'investissement locatif, en recul de 42 % sur un an. Le nombre de faillites d'entreprises culmine à 61 000 et continue à progresser. Il en résulte une nouvelle perte nette de 70 000 postes de travail.
La France est aujourd'hui enfermée dans une spirale déflationniste marquée par la baisse cumulative de l'activité et de l'investissement, de l'emploi et des revenus. Elle est happée par l'engrenage de la paupérisation avec une hausse de sa population de 1,4 million depuis quatre ans qui contraste avec un recul du PIB de 1 % - à comparer avec une hausse de 3 % aux États-Unis et de 2 % en Allemagne. Le revenu par habitant a ainsi décroché de 15 % depuis 2009 par rapport à la moyenne des pays développés.
Ni la croissance zéro, ni l'effondrement des marges des entreprises, ni la désindustrialisation, ni le chômage de masse ne datent de l'élection de François Hollande. Mais sa responsabilité est entière dans la rupture actuelle de l'appareil de production en raison du quadruple choc qu'il a infligé aux entreprises : choc fiscal de 1,2 % du PIB ; choc financier avec l'arrêt des financements privés au bénéfice de la Banque publique d'investissement ; choc économique de la récession ; choc politique de la guerre lancée non pas contre la finance mais contre l'entreprise.
Comme en 1981, la France se retrouve totalement isolée. Avec le crédit d'impôt compétitivité et l'accord sur une flexibilité défensive de l'emploi face à l'envolée du chômage, Hollande a certes introduit une dimension favorable à l'offre dans une politique tout entière conçue pour soutenir la demande à travers la poursuite de la dépense et la pénalisation de l'épargne par une fiscalité confiscatoire. Mais cela est de peu de poids face à la mise en quarantaine de la France par les investisseurs déclenchée par l'envolée de la fiscalité et par la multiplication des déclarations concernant les nationalisations et les cessions forcées d'entreprise ou les réquisitions de biens immobiliers.
La France de François Hollande est seule. Seule à poursuivre l'augmentation de ses coûts de production. Seule à abaisser l'âge de la retraite quand tous les pays développés l'ont porté entre 65 et 69 ans. Seule à taxer le capital - vital pour l'investissement et l'innovation - nettement plus que le travail. Seule à organiser l'exil de son capital humain et de ses entreprises. Seule à refuser toute réforme structurelle, à commencer par les coupes dans les 1 118 milliards d'euros de dépenses publiques - soit 56,6 % du PIB. Seule à promouvoir le socialisme de marché, basé sur l'éradication du capital et des capitalistes. Cette stratégie suicidaire marginalise notre pays vis-à-vis du monde développé comme auprès de nos partenaires européens. Tous s'inquiètent des risques élevés de choc sur la dette publique, avec pour premier effet une nouvelle déstabilisation de la zone euro. Et la décomposition du couple franco-allemand, qui laisse le champ libre à la diplomatie britannique, n'est que la conséquence du choix économique français d'une décroissance via la préférence pour le chômage et l'impôt.
La France, pays du sud de l'Europe par ses performances, sans les réformes du Sud mais avec des taux d'intérêt proches du nord de l'Europe, est plus que jamais une bombe à retardement au coeur de la zone euro. Le meilleur service que puissent lui rendre l'Allemagne comme nos partenaires européens consiste à faire preuve d'une intransigeance absolue face à la folle dérive de ses déficits. Non en se battant sur le maintien de l'objectif de 3 % de déficit public en 2013, qui peut être reporté. Mais en exigeant la réalisation des réformes en matière de flexibilité et de baisse du coût du travail, de démantèlement de la fiscalité confiscatoire, de baisse des dépenses publiques, notamment sociales. Il revient désormais à l'Europe d'imposer les réformes que, pour le déshonneur de ses citoyens et de sa classe politique, la France s'est constamment refusée à entreprendre et dont l'absence fait désormais peser sur elle comme sur l'euro une menace fatale. Et il revient à François Hollande d'assumer politiquement ces réformes contraintes en désarmant la violence sociale que la démagogie de sa campagne et de certains de ses ministres a libérée.

De qui se moquent Cécile Duflot et Delphine Batho ?


Cécile Duflot et Delphine Batho clament que l'austérité tue leur ministère, alors que leurs crédits augmentent de 2 à 20% !
Depuis la présentation du projet de loi de finance 2013, l’austérité budgétaire est tombée comme un couperet. Nos ministres ont dû se faire à l’idée terrible que les dépenses de l’État n’augmenteraient que de 6 pauvres milliards d’euros entre 2012 et 2013, ne passant que de 368,6 à 374,6 milliards d’euros.
Depuis, le spectacle est bien triste à voir : les ministères ressemblent à de véritables champs de ruines. Des ministres en guenilles observent avec désespoir le déclin de leur administration, repensant aux riches heures du passé où l’austérité ne limitait pas encore à un nombre si ridicule de milliards les augmentations de dépenses.
Comment accepter que l’État fasse l’effort de n’augmenter ses dépenses que de 6 milliards ? Pendant que les contribuables font la fête avec des impôts et taxes qui n’augmentent que de 28 milliards !
C’est pourquoi certains, ou plutôt certaines, de ces ministres ont pris leur courage à deux mains. Tel l’Abbé Pierre un jour de février 1954, la ministre de l’Écologie et du développement durable et de l’Énergie Delphine Batho a lancé un cri de désespoir médiatique : « On est au maximum de ce qu’on peut faire en termes d’économie et de réduction des dépenses. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a pris des dispositions extrêmement sérieuses, on le voit dans tous les départements ministériels et nous ne voulons pas sacrifier les investissements d'avenir. »
Il faut dire que son ministère a été particulièrement touché par l’austérité. On ne lui a autorisé une augmentation de ses dépenses que de 420 millions d’euros entre 2012 et 2013 soit seulement une augmentation de 2%... C’est un émouvant cri de détresse de la part de la ministre qui est elle-même probablement à la rue depuis qu’elle a été expulsée au printemps dernier de son logement social insalubre de 108 m² seulement.
Et en parlant de logement, c’est de sa collègue Ministre de l’Égalité des territoires et du logement, Cécile Duflot, à qui on doit le deuxième cri de désespoir de la semaine. Étranglée par une hausse de seulement 20% des crédits de son ministère entre 2012 et 2013, c’est la voix tremblante face à l’injustice de ce monde que Madame Duflot a crié que « personne ne peut croire que de l'austérité naîtra le retour des temps meilleurs ».
Puisse-t-elle être entendue afin qu’à l’avenir, cette belle politique de logement, si efficace, croisse de bien plus que 20% par an.

La BPI, déjà aux mains des notables régionaux ?


La Banque publique d’investissement (BPI) aura décidément beaucoup fait parler d’elle avant même d’exister.
Les copains d'abord !!!

Déjà une longue histoire de conflits d’intérêts
Conçue au départ dans le dos de Jean-Yves Gilet et François Drouin, les dirigeants du FSI et d’Oséo, totalement tenus à l’écart, la BPI, montée sur le schéma 51% à l’État et 49% à la CDC doit prendre comme axe de travail les PME en récupérant les attributions du FSI et d’Oséo. Mais très vite les patrons de région, emmenés par le socialiste Alain Rousset (Aquitaine), montent au créneau, bien décidés à décrocher une place de choix dans le nouvel ensemble. Reçus le 12 septembre par François Hollande, ils se voient promettre la présidence du comité national d’orientation de la future banque, deux sièges au conseil d’administration et une présidence dans les comités régionaux chargés d’accorder des fonds propres. Nous sommes alors un certain nombre, ayant connu les SDR, à craindre le pire, la mainmise des notables locaux en mal de clientélisme sur ce nouvel outil.
Puis survient l’épisode du choix de Lazard comme banque-conseil de Bercy : Matthieu Pigasse, le principal associé gérant étant aussi actionnaire des Inrockuptibles, employeur d’Audrey Pulvar, compagne de Montebourg. On nous jura la main sur le cœur qu’il n’y avait pas de lien, que le choix de l’un par le concubin de l’autre n’était que pur hasard. N’empêche que lorsque Montebourg et Pulvar se sont séparés, cette dernière a été illico virée des Inrockuptibles, comme quoi…
Et puis il y eut la vive discorde entre Moscovici et Montebourg pour savoir qui en serait le parrain. Et puis il y eut la guerre entre le Trésor et la CDC pour détenir la majorité, guerre que Hollande finira par trancher à la « radsoc » pour reprendre l’expression d’un responsable de CDC par un 50/50 qui n’augure rien de bon pour sa gouvernance.
Et puis voici maintenant la nomination de Ségolène Royale au poste de Vice-Président. Inutile de présenter l’ancienne candidate aux élections présidentielles, l’ancienne concubine de l’actuel Président, c’est au titre de Présidente de région, donc de notable locale, qu’elle est nommée. Outre l’aspect un tantinet népotiste qui plane sur cette nomination dans une structure qui a déjà connu quelques soupçons, la nomination d’un poids lourd de la notabili-nomenklatur socialiste au poste de vice Président de la BPI ne rassure pas les professionnels sur le futur mode de fonctionnement de l’institution. Bien au contraire. Le fiasco d’Heuliez est à bien des égards la démonstration de ce que nous avons le plus à craindre de cet interventionnisme politique clientéliste qui est le propre de nos pays d’Europe du Sud.
Mais au-delà de ces événements sulfureux, la BPI se met au travail
La Banque publique d’investissement (BPI) vient de lancer deux nouvelles aides financières pour aider les entreprises innovantes. La première est le Prêt pour l’innovation (PPI) qui, pour un montant compris entre 30 000 et 1 500 000 euros, est destiné à financer les dépenses matérielles et immatérielles liées à l’industrialisation et la commercialisation d’une innovation. Ce prêt est d’une durée de sept ans, mais remboursable à partir de la troisième année. « Le PPI aidera les entreprises à franchir la "vallée de la mort", en permettant de financer le passage d’un projet de recherche et développement à une production industrielle régulière », est-il précisé dans un communiqué du gouvernement (qui, décidément, tient à tenir les rênes en direct).
Le second coup de pouce annoncé par la BPI est le préfinancement du Crédit d’impôt recherche (CIR). Il est destiné aux PME qui en ont déjà bénéficié l’année précédente. Il permet alors de recevoir une avance de trésorerie sur le CIR de l’année en cours, plafonnée à 80% du montant du CIR de l’exercice précédent. « Les PME n’auront donc plus à attendre, comme aujourd’hui, l’année suivante pour récupérer le Crédit d’impôt recherche correspondant : c’est une avance de trésorerie importante qui profitera aux PME innovantes », explique le gouvernement dans un communiqué. Pour rappel, le montant moyen du CIR représente 30% des dépenses de R&D.

Court-circuit à l'Élysée



Ce qu'il y a d'embêtant avec les organismes indépendants, c'est cette manie de lâcher des vérités sans prévenir. La Commission de régulation de l'énergie vient ainsi de dégoupiller une petite grenade : les tarifs de l'électricité devraient augmenter de 30 % d'ici à 2017 pour les consommateurs, entre 16 et 23 % pour les entreprises. Cela s'explique, notamment, par le coût des énergies renouvelables, mais mérite tout de même quelques questions. En particulier pour l'industrie, que l'on jure par ailleurs vouloir sauver...
Sauf que l'Élysée, sur ce sujet de l'énergie, est en court-circuit. On parle partout du retour des usines aux États-Unis grâce au gaz de schiste ? Pardon, sujet tabou ! Il y a deux ministres Verts au gouvernement...
Pour les mêmes raisons, le débat sur le nucléaire a lui aussi été soigneusement enfoui. Des décisions cruciales sont pourtant à prendre : place de l'atome en France, choix technologiques pour la prochaine génération de réacteurs, alliances pour Areva et EDF, etc. Mais non. Le programme nucléaire, c'est la fermeture de la centrale de Fessenheim, prévue pour l'instant... fin 2016.
Sur ces deux points, le gouvernement semble engagé dans une grande course de lenteur. Jusqu'au jour où Cécile Duflot et Pascal Canfin quitteront le navire ? On ne sait trop si ce sont les Verts - visiblement ravis de leurs maroquins - qui sont otages de François Hollande ou l'inverse...
Bien sûr, il y a ce grand débat sur la "transition énergétique" qui vient, doté d'un puissant "Conseil national". Utile, sauf que, sans volonté élyséenne, ce comité (de plus) pourrait bien répondre à la définition qu'en faisait Churchill : "Groupe de personnes incapables de faire quoi que ce soit par elles-mêmes qui décident collectivement que rien ne peut être fait."

M. Ayrault, la girafe et le mammout

M. Ayrault, la girafe et le mamouth


La France est un pays riche, très riche, peuplé de gens travailleurs et admirables. Sinon, il n'y a pas à tortiller, avec son système social établi sur le principe du tonneau des Danaïdes, elle aurait dû s'écrouler depuis longtemps.
Sans doute y a-t-il un "mal français" qui a fait la fortune de tant d'essayistes plus ou moins avertis. Mais il y a aussi un prodige français grâce auquel notre célèbre et courbatu "modèle" tient encore debout, même si sa chute est programmée, à en juger par l'état de pourriture de ses fondations. Un vrai miracle.
Faisant mentir les déclinologues et tous ceux qui, avec l'assurance de la Pythie d'antan, annoncent sa chute imminente, la France a fait de la résistance des années durant. Accablés de taxes et de boulets administratifs en tout genre, ses industriels ont même continué à exporter, ce qui relève de l'exploit pur et simple.
La rigueur est en marche, rien ne l'arrêtera. Fini de rigoler. Le journal de Claude Imbert et de Jacques Marseille ne se plaindra pas que la majorité des Français et, apparemment, des ministres a fini par découvrir la lune : écrasés par un niveau de dépenses publiques (57 % du PIB) parmi les plus élevés d'Europe, comme notre taux d'imposition, nous sommes condamnés à faire marche arrière. Bienvenue au club.
Au "Point", nous n'avons jamais cessé de mettre en garde les pouvoirs publics, sous la droite comme sous la gauche, contre l'insanité de leur politique qui les amenait à endetter davantage le pays pour payer leurs réformes. Au point que notre pays en est venu à emprunter, comble de la sottise, pour financer les 35 heures, donc pour travailler moins.
Si l'on veut que la France renoue enfin avec la croissance, ce n'est pas une politique ultrakeynésienne de relance qu'il nous faut : on en a déjà vu les calamiteux effets. Notre économie ne redémarrera que sur des bases assainies, comme ce fut le cas en Allemagne, en Suède ou au Canada, quand nous cesserons de dépenser plus que nous produisons, ce qui passe par une réduction du train de vie de l'État.
On entend d'ici les gémissements et les cris d'orfraie de la confrérie des corporatismes associés. Mais c'est une grande cause nationale, si le gouvernement s'y ose enfin, que de s'attaquer au coulage et à la gabegie qui ruinent notre pays. De surcroît, les solutions ne passent pas toutes par "du sang et des larmes".
Depuis des années, les rapports de la Cour des comptes, entre autres, ont ouvert toutes sortes de pistes, souvent indolores. Après avoir troqué le plumeau pour le rabot, lui-même remplacé, ces jours-ci, par la hache, M. Ayrault n'a que l'embarras du choix. En voici quelques-unes.
1) Les 31 milliards d'euros de fonds collectés par les partenaires sociaux pour la formation professionnelle (1,6 % du PIB) sont gérés sans contrôle effectif et en dépit du bon sens. Inutile de vous faire un dessin : c'est le royaume de la prébende et de la combine avec une tendance, selon la Cour, à "reproduire et même à amplifier les inégalités engendrées par le fonctionnement du marché du travail". Ce serait bien le diable s'il n'y avait pas 3 ou 4 milliards à gratter.
2) Géré par le patronat et les syndicats, le 1 % logement est l'une des bêtes noires de la Cour,qui épingle régulièrement ses coûts de personnel. Usine à gaz et à fromages, ce système est cependant défendu avec la dernière énergie par Mme Duflot, ministre du Logement. C'est logique : elle en vient. Elle hurlerait au mélange des genres si un UMP avait agi comme elle : juge et partie, elle compte sans doute y retourner un jour quand sa carrière politique sera terminée, ce qu'on souhaite tous.
3) Le déficit des retraites devrait atteindre 21 milliards d'euros en 2017. Plutôt que d'attendre paresseusement l'échéance ou de miser sur la désindexation pour flouer les seniors, il est urgent de retarder dès maintenant l'âge de départ à la retraite. Si les Allemands sortent du travail à 62,6 ans et les Britanniques à 64,1, pourquoi faudrait-il que ce soit, chez nous, à 60,3 ? Sans doute cette mesure n'est-elle pas inscrite dans la Table de loi socialiste. Mais voilà encore un tabou que la gauche devrait faire sauter rapidement, mieux vaut tôt que tard.
Après avoir si longtemps peigné la girafe, il est temps que la France se décide à dégraisser le mammouth, notamment dans les dépenses sociales, mais aussi à l'Éducation nationale, où nous réussissons l'exploit de dépenser plus que les autres (6,3 % du PIB) en étant moins performants, alors que nos enseignants sont payés 34 % de moins, en moyenne, que leur collègues d'outre-Rhin. Où va l'argent ?
Étant donné l'état de nos finances publiques, c'est désormais la seule question qui vaille. Dans tous les domaines.
PS : Nous ne dirons jamais assez notre solidarité avec les marchands de journaux qui participent, comme nous, à la chaîne de la presse et que pénalisent les grèves à répétition des personnels de la société de distribution Presstalis. Depuis des semaines, ils vivent un cauchemar. Soutenons-les.

Le chômage, en hausse, se dirige vers le "record" de 1997

La croissance limitée voire nulle et la réforme des règles de radiation devraient voir empirer encore un peu plus les chiffres du chômage en janvier. 
Après une année 2012 difficile, 2013 encore pire ? Les chiffres des inscrits à Pôle emploi en janvier, dévoilés mardi, devraient être en hausse pour le 21e mois consécutif et flirter avec le record de 1997 (3,2 millions), alors que François Hollande conditionne désormais l'inversion de la courbe avant fin 2013 à une hypothétique reprise. En décembre, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité était resté quasiment stable en métropole, fragile répit au terme d'une année noire marquée par une augmentation de 10 %, avec 3 132 900 inscrits (+ 300). 

Vers le pic historique

Un chiffre qui s'approche dangereusement du pic historique de janvier 1997, où 3 205 000 personnes étaient recensées par Pôle emploi dans cette catégorie. Le ministère du Travail et Pôle emploi ont en outre prévenu que les statistiques de janvier seront alourdies de 10 000 à 30 000 personnes, en raison notamment d'une réforme des règles qui régissent les radiations.Le tableau a encore été assombri par Bruxelles, qui a annoncé vendredi tabler sur une poursuite de la dégradation au-delà de 2013, avec un taux de chômage à 11 % en 2014.
Deux mois après avoir déclaré, lors de ses voeux aux Français le 31 décembre, vouloir parvenir "coûte que coûte" à inverser la tendance, François Hollande, s'il continue d'afficher son volontarisme, semblait samedi moins affirmatif. "S'il n'y a pas d'objectif, il n'y a pas de volonté et moi je ne me résigne pas", a-t-il affirmé samedi, en liant désormais l'inversion de la courbe du chômage à une anticipation de la reprise de la croissance, qui n'est pas prévue avant 2014. Avec une prévision de croissance pour 2013 ramenée de 0,8 % à 0,1 % et l'abandon de la réduction du déficit public à 3 % du PIB, "il devient difficile de donner des objectifs assurés sur l'emploi", confiait lundi un conseiller de l'Élysée.

"Limiter la casse"

Le ministre du Travail et de l'Emploi, Michel Sapin, en visite lundi à Berlin, a quant à lui assuré que "même avec une croissance plus faible que celle que nous escomptions, les politiques de l'emploi nous permettront d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année 2013". Le ministre a fermement réfuté les accusations de la droite, qui a interprété des propos du chef de l'État, samedi au Salon de l'agriculture, comme un renoncement à son engagement. Pour redresser la barre, l'exécutif mise sur les nouveaux outils de la politique de l'emploi. Or le dispositif des emplois d'avenir, destiné aux jeunes pas ou peu diplômés, monte très lentement en puissance. Selon Jean-Marc Ayrault, "près de 8 000" des 100 000 escomptés d'ici à la fin de l'année seraient sur les rails.
Les effets à court terme du contrat de génération, visant à coupler embauches de jeunes en CDI et maintien de seniors dans l'emploi, dont la loi est sur le point d'être promulguée, sont eux aussi hypothétiques. D'après Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, ces outils "peuvent juste limiter la casse". Pour l'expert, avec entre 100 000 et 150 000 nouveaux actifs prévus en 2013, "il faudrait un minimum de 1,5 % de croissance annuelle pour pouvoir inverser la courbe du chômage et on en est très loin". Mais ce qui alarme le plus les observateurs est l'aggravation du nombre de chômeurs de longue durée et l'arrivée de plus en plus de demandeurs d'emploi en fin de droits d'indemnisation.
Un phénomène qui a pris le 13 février, à Nantes, avec l'immolation par le feu d'un chômeur en fin de droits devant son agence Pôle emploi, une dimension de drame social. En 2012, le nombre de demandeurs d'emploi bénéficiaires du RSA et des allocations de solidarité ont bondi (+ 13,3 % et + 14,4 %). Les chômeurs de longue durée étaient quant à eux près de 2 millions en décembre, un record absolu "qui pose de manière urgente la question de leur prise en charge", selon Philippe Waechter, économiste chez Natixis.

Rythmes scolaires : comment font nos voisins

Combien de jours par semaine travaillent les élèves des autres pays ? Combien de temps durent leurs cours ou leurs congés d'été ? Comparatif.

Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a annoncé, dimanche, sa volonté de lancer une réflexion pour réduire de deux semaines les vacances scolaires d'été.Objectif : alléger les journées des écoliers Français. Qu'en est-il chez nos voisins ?

D'après une note de synthèse établie par le ministère de l'Education nationale dans le cadre de la concertation sur la refondation de l'école de la République, il ressort globalement que chez nos voisins :
- Le modèle dominant est celui de la semaine de cours de 5 jours pleins. La semaine de 4 jours n'existe que dans l'enseignement primaire français.
- Le nombre de semaines de cours est plus élevé qu'en France
- La journée scolaire est plus chargée en France que dans de la plupart des pays
‐La durée des vacances d'été est plus courte qu'en France, à l'exception notable de l'Italie et la Finlande.
‐ La durée d'un cours est généralement plus réduite qu'en France.
‐ Très rares sont les pays où le samedi reste une journée de classe.


MyTF1News vous propose un extrait de la note du ministère de l'Education permettant d'avoir des éléments de comparaison internationale pays par pays.

FRANCE

Nombre de jours par semaine : 4 jours au primaire, 4,5 dans le secondaire
Rythme de la journée : 8h30-9h à 16h30.
Nombre de jours de classe : 140 dans le primaire, 178 dans le secondaire
Nombre de semaines d'enseignement/an : 36 Vacances scolaires :
- 2 semaines à la Toussaint
- 2 semaines à Noël
- 2 semaines en hiver
- 2 semaines autour de Pâques
Congés d'été : 9 semaines (entre début juillet et fin août).

ALLEMAGNE
Nombre de jours par semaine : 5 ou 6 jours (avec 2 samedis libres par mois dans e 2e cas)
Durée d'un cours : 45 min
Nombre d'heures par semaine : au primaire de 20 à 27 cours de 45 min (en fonction de l'âge) ; au secondaire de 28 à 32 cours de 45 min (en fonction de l'âge) ;
Rythme de la journée : de 7h30 ou 8h30 à 13h30 (11h30 dans le cas de la semaine de 6 jours). Accueil prolongé jusqu'à 14h et des activités extrascolaires.
Nombre de jours de classe : 188 ou 208 selon la durée de la semaine.
Nombre de semaines d'enseignement/an : environ 37,5Vacances scolaires :
- 5 à 10 jours à la fin du mois d'octobre
- 10 à 15 jours à l'occasion de Noël
- 5 à 10 jours en février
- une dizaine de jours autour de Pâques
- 5 à 10 jours pour la Pentecôte.
Congés d'été : 6 semaines (entre mi‐juin et mi‐septembre suivant les Länder).

FINLANDE

Nombre de jours par semaine : 5
Durée d'un cours : 45 min (+ 15 min de pause après chaque cours les 6 1eres années)
Nombre d'heures par semaine : de 19 h (années 1 et 2) à 30 h (fin du lycée)
Rythme de la journée : cours jusqu'à 15h maximum. Activités scolaires l'après‐midi
Temps de pause : 30 min de pause déjeuner
Nombre de jours de cours par an : 190
Nombre de semaines d'enseignement/ an : 38Vacances scolaires :
- 1 à 7 jours en automne
- 1 à 2 semaines à Noël
- 1 semaine en hiver
- 4 jours au printemps
Congés d'été : 10,5 semaines (entre fin mai et mi-août)
DANEMARK
Nombre de jours par semaine : 5
Durée d'un cours : 45 min
Nombre d'heures par semaine : 21h au primaire, 21,5 au collège
(difficilement évaluable. Ainsi, au lycée, l'élève choisit pour chaque matière
un niveau qui correspond au nombre d'heures dispensées)
Rythme de la journée : 8h‐12h au primaire / 8 h 14h ou 15h au second
degré
Pause-déjeuner : 30 min
Nombre de semaines d'enseignement/ an : 42Vacances scolaires :
- 1 semaine en automne
- 1,5 semaine à Noël
- 1 semaine en hiver
- 1 semaine au printemps
Congés d'été : 26 juin au 10 août 

CANADA (Ontario)

Nombre de jours par semaine : 5
Durée d'un cours : 75 min (avec des variantes, de 45 à 90 min)
Nombre d'heures par semaine : + ou - 25 h/semaine
Rythme de la journée : 9h - 15 h 30 habituellement
Pause-déjeuner : 40 min
Nombre de semaines d'enseignement/ an : 38Vacances scolaires :
- 2 semaines à Noël
- 1 semaine en mars
Congés d'été : du 1er juillet à la mi‐août

GRANDE-BRETAGNE

Nombre de jours par semaine : 5 jours, activités optionnelles le samedi (sport)
Nombre d'heures par semaine : un minimum de 21 à 25 h selon l'âge
Rythme de la journée : 9 h - 15 h 30 ou 16 h
Pause-déjeuner : 1 h
Nombre de semaines d'enseignement/ an : environ 38 Vacances scolaires :
- 2 à 3 semaines de vacances à Noël
- 2 à 3 à Pâques
- quelques jours en février et octobre
Congés d'été : 6 semaines réparties entre juillet et août

ITALIE

Nombre de jours par semaine : 4,5 (répartis sur 5 à 6 jours selon les écoles)
Durée d'un cours : 50 à 60 minutes
Nombre d'heures par semaine : minimum de 25h
Rythme de la journée : cours obligatoires le matin (8h‐13h ou 14h). Les
activités complémentaires ont lieu l'après‐midi
Pause-déjeuner : chaque école s'organise comme elle le souhaite
Nombre de semaines d'enseignement/ an : 38Vacances scolaires :
2 semaines à Noël
1 à 5 jours en hiver
5 à 9 jours au printemps
Congés d'été : 12,5 semaines (du 5/12 juin au 14/21 septembre)