TOUT EST DIT

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dimanche 24 février 2013

La pochette-surprise

La pochette-surprise


Qui sera le prochain président du Conseil italien ? Quels partis dans ce futur gouvernement certainement de coalition ? Mais surtout, ce gouvernement sera-t-il proeuropéen et stable ? Ces élections italiennes ressemblent fort à une pochette-surprise. À cause de la complexité du scrutin, notamment pour le Sénat déterminant dans la formation d’une majorité. Également en raison de divergences programmées à l’intérieur des formations têtes de liste qui sont déjà des rassemblements…
Les Européens, et en premier les apologistes de la rigueur dans la zone euro, espèrent évidemment le retour de Mario Monti. Moins en chef de gouvernement – son centre-droit n’arrivant qu’en quatrième position dans les sondages – qu’en ministre de l’Économie dans un Conseil présidé par Pier Luigi Bersani dont le centre-gauche serait premier parti avec environ 30 % des dernières intentions de vote connues. En réalité, une formation hétéroclite qui, même avec le centre-droit, rencontrerait des difficultés à obtenir une majorité au Sénat.
Et il y a le cauchemar européen personnifié par Silvio Berlusconi, champion ès démagogie toutes catégories, qui promet l’amnistie fiscale (il est le premier concerné) en annonçant qu’il remboursera, de sa poche s’il le faut, la nouvelle taxe foncière instaurée par Mario Monti. Le tout sous des accents germanophobes avec Angela Merkel en ligne de mire… Les Italiens souhaitent-ils son retour ? Ses meetings ont fait fureur. Plus sérieusement, une coalition gouvernementale avec son Parti populaire sous le secrétaire général Angelino Alfano – mais sans le Cavaliere – entre aussi dans les pronostics.
Reste le clown Beppe Grillo dont la campagne sur le thème du « tous pourris » et pour la sortie de l’euro semble avoir rencontré un succès équivalent à celle de Mario Monti ! Sa présence et celle de Berlusconi montrent que populisme et démagogie se nourrissent de la crise en créant une vraie opposition à la politique actuelle de l’euro. Une opposition qui deviendrait très pesante, si le prochain gouvernement ne disposait que d’une faible majorité parlementaire tirée à hue et à dia.
Car, c’est l’autre inquiétude : la formation d’un gouvernement instable risquant d’être renversé en pleine tentative de redressement économique. Toute l’Europe espère un exécutif italien non extrémiste et capable de prendre des décisions. Même si ce gouvernement se démarquera de Mario Monti, en donnant à Rome une voix plus forte, plus politique et moins technocrate dans la zone euro. Ce qui ne serait pas un mal…

De l'indépendance des journalistes


Tiens, un sondage sur l'indépendance et la pluralité des médias ! Tiens, ses résultats corroborent ce dont on se doutait déjà et vont nettement dans le sens des résultats des (très) rares sondages déjà effectués ! Et tiens, ce sondage n'est pas jugé suffisamment intéressant par ces mêmes médias pour qu'ils en parlent ! Coïncidence ? Je ne crois pas. Alors, comme je ne suis qu'un petit blogueur sans aucune prétention à l'objectivité, je m'y colle.
Avant d'aller plus loin, il est bon de préciser que ce sondage n'est pas un sondage traditionnel, par téléphone, avec l'habituelle méthode des quotas (qui a elle-même ses problèmes). C'est un sondage internet, qui, s'il indique peut-être une tendance, ne permet aucune affirmation péremptoire. L'échantillon étant de plus de 5000 participants, il semble cependant un peu facile de remettre totalement en question les résultats obtenus, d'autant qu'ils sont, comme je le disais en introduction, corroborés par d'autres sondages effectués par d'autres méthodes.
Ainsi, la revue Marianne dans son N° 209 de la semaine du 23 au 29 avril 2001 s'était intéressée à l’opinion des journalistes et en particulier à leur penchant politique et avait tiré la conclusion suivante de son sondage : « Les journalistes sont, à une écrasante majorité de gauche. L’écart avec la population est ici maximal: au total 6% de journalistes pensent voter à droite, contre au moins 50% dans le peuple français. »
Fouchtra. Marianne, journal de gauchistes ? Oh. Je suis tout surpris de l'intérieur.
Et on se rappelle qu'ils avaient même, plus récemment, demandé directement pour qui votaient leurs propres journalistes, ce qui avait permis de découvrir, sans surprise, que majoritairement, ils votaient pour François Hollande (40%) à ce moment-là. Vu les performances du capitaine de pédalo, on peut croire que les votes seraient un peu différents s'ils étaient refaits aujourd'hui, mais on ne peut pas écarter une vraie obstination bornée qui les referait voter pareil, hein. On découvrait aussi, dans la foulée, que Jean-Luc Mélenchon réalisait 31,7% des suffrages, et François Bayrou, en troisième, 8,3%. Les petits candidats comme Joly, Cheminade ou Poutou totalisaient un peu plus de 8%, et Nicolas Sarkozy récoltait... 0% des votes. Méluche à 31% chez Marianne, c'est quasiment 4 fois son score réel (mais comme on le verra, pas question de parler ici de déconnexion avec le concret).
Du reste, l'exercice avait été mené à d'autres reprises et dans d'autres rédactions, avec toujours des résultats proches : on "découvre" ici que 74% des journalistes votent à gauche, et moi-même, je rappelais il y a quelques temps que les compositions politiques des équipes de différentes rédactions ne laissaient guère de doute sur la coloration générale des opinions émises :
Une presse un tantinet à gauche
Tout ce libéralisme, toute cette propagande pro-capitaliste, pro-business, pro-libérale étalée ainsi dans autant de rédactions, brr, ça fait froid dans le dos, hein ?
Bien sûr, on trouvera aussi, relayés de façon nettement moins discrète, quelques articles vantant le pluralisme de la presse et sa bonne adéquation avec les demandes du public, mais après les éléments ci-dessus, fatalement, ça laisse songeur.
On en arrive à présent au sondage que j'évoquais en introduction. Cette fois-ci, au lieu de regarder une rédaction ou l'autre et d'analyser le spectre politique des gens qui y militent travaillent, les sondeurs ont cherché à savoir comment le public percevait la pluralité de la presse, et comment la presse traditionnelle se comparait à internet en termes d'indépendance et de liberté d'expression.
Et là, c'est un peu le drame.
Je ne passerai pas en revue la douzaine de camemberts proposés comme résultat du sondage (qui sont laissés à l'appréciation du lecteur), mais je me contenterai des quatre suivants, qui dressent un portrait sans concession de la profession journalistique vue par un échantillon de 5300 internautes. Ainsi, le premier camembert montre une belle défiance des internautes face aux médias traditionnels : internet leur semble le mieux placé pour défendre la liberté d'expression. Zut et crotte.
oijm - liberte expression
Voilà qui est dommage pour toute un profession dont le credo officiel est, justement, de tout faire pour protéger cette liberté-là. Deux explications possibles : ou bien ils ne font pas assez de publicité pour la liberté d'expression, ce qui est très surprenant sachant que ce concept leur a quasiment servi de dentifrice pendant tout le temps où la droite était au pouvoir. Ou bien la partialité avec laquelle ils la défendent ne rend pas crédible leur action. Il y a une troisième explication : sur les 5300 internautes se sont discrètement glissés 5200 libéraux (évidemment mangeurs d'enfants communistes) qui ont honteusement biaisé les résultats, en montrant cette abominable partialité.
Partialité qui ne serait pas complètement impossible à en croire l'opinion qu'ont ces internautes de l'orientation générale des journalistes. Surprise et fourchette en plastique, on retrouve encore un fort biais à gauche :
ojim - opinion des journalistes
Autrement dit, lorsqu'on demande aux journalistes, ils se situent tous majoritairement à gauche. Lorsqu'on demande à leur lectorat, ce dernier acquiesce vigoureusement. Et pourtant, nos amis encartés brandissent dès qu'ils le peuvent la pluralité, la neutralité ou l'objectivité de leur profession. Et ceci se ressent dans leur production puisqu'on a souvent droit à des articles (récupérés ici sous forme de Pignouferies de Presse) qui, sous couvert de journalisme d'information, présente des événements une version biaisée, politiquement orientée, en faisant passer l'article devenu éditorial ou billet d'humeur/d'opinion comme un reportage ou un documentaire.
Et lorsqu'on fait cette remarque aux journalistes, ceux-ci se défendent de toute démarche militante, parfois avec véhémence (il est même probable que certains, l’œil – gauche – parcouru de tics nerveux, éructent quelques insultes poivrées à la lecture de cet article). Ce qui aboutit, d'années en années, au constat suivant :
ojim - journalistes loins de la réalité
Pour l'internaute, les journalistes semblent maintenant complètement déconnectés de la réalité. Cette déconnexion perçue est intéressante puisqu'elle est le pendant logique de la déconnexion observée chez les politiciens qui s'abreuvent, justement, des informations que veulent bien leur distiller les journalistes.
Mais c'est le graphique suivant qui résume à lui seul le problème au cœur de cette profession, surtout en France : à l'évidence, vu depuis internet, le journaliste moyen est un mouton de Panurge, qui ne fait, finalement, que suivre un pesant troupeau de ses congénères qui vont, tous ou quasiment, dans le même sens. Finalement, ce n'est pas tant, selon ce sondage, les pressions politiques, les annonceurs ou l'audimat qui poussent les journalistes à porter tous à gauche dans un bel ensemble, mais bien le conformisme.
oijm - conformisme des journalistes
Et même si l'on n'oublie pas que ce sondage n'est que de taille modeste, qu'il ne porte que sur des internautes, que l'échantillon est peut-être lui-même biaisé, le conformisme et la reproduction intellectuelle massive qu'on trouve chez les journalistes, tous les jours, est une évidence difficile à cacher. Bien sûr, on peut admettre sans problème qu'il y a probablement un écart entre la réalité de terrain et la perception de cette réalité par ces internautes, mais à la limite, peu importe : le journaliste du XXIème siècle n'a pas pour but de contenter un lectorat issu du XXè. Il ne doit pas avoir pour mission d'informer comme le faisaient ceux de 1950 ou 1980. Il ne peut plus prétendre ignorer internet. Il ne peut donc plus ignorer que la masse des consommateurs d'information se trouve sur ce média avant tous les autres et que la nature décentralisée et pervasive de ce dernier l'oblige à modifier de façon importante sa manière de procéder. Par exemple, il va leur devenir de plus en plus difficile d'évincer tout un bloc d'opinions politiques au prétexte qu'elle n'est pas assez bisou, ou que la presse se doit de conscientiser le citoyen dans un sens précis. Par exemple, le journaliste ne pourra plus se contenter de pousser dans les tuyaux la purée AFP. Il va lui falloir ajouter de l'analyse, de la matière grise, se mouiller, arrêter de suivre le troupeau. Par exemple, le journaliste ne peut plus se considérer comme l'unique détenteur de l'information, sa position n'est plus un privilège. S'il y a bien eu, un jour, un quatrième pouvoir, avec internet, celui-ci s'est distribué sur une masse considérable de gens qui ont, effectivement, dépouillé les journalistes en titre de cet attribut.
Aussi délicat soit-il d'interpréter des données en provenance d'un sondage internet, celui-ci montre à l'évidence l'absolue nécessité de toute une profession à se renouveler. Et malgré ces évidences, malgré ces sondages qui pointent tous dans la même direction (non pluralité, conformisme, biais), la remise en question de la profession, en France (et dans une certaine mesure, dans pas mal d'autres pays, notamment francophones), ne semble même pas amorcée (par exemple, les subventions continuent toujours à couler pour les mêmes journaux).
Sur le même sujet :

Hortefeux : "Hollande est obsédé par Sarkozy"

La "petite blague" de François Hollande sur Nicolas Sarkozy samedi au Salon de l'agriculture irrite à droite. "Cela démontre une nouvelle fois que François Hollande est obsédé par Nicolas Sarkozy et qu’il a décidément beaucoup de mal à rentrer dans les habits de la fonction", confie Brice Hortefeux au JDD.

Ca n'a duré que quelques secondes mais l'UMP est choquée. Samedi, à une petite fille du Salon de l'agriculture qui lui confiait n'avaoir "jamais vu Nicolas Sarkozy", François Hollande a répondu du tac au tac : "Bah tu ne le verras plus!". Comme cinq ans plus tôt avec "casse toi pov' con", l'opposition est fortement irritée parla sortie du président captée par les caméras de télévision. "Cela démontre une nouvelle fois que François Hollande est obsédé par Nicolas Sarkozy et qu’il a décidément beaucoup de mal à rentrer dans les habits de la fonction", confie au JDD l'ancien ministre de l'Intérieur et fidèle de l'ex-chef d'Etat Brice Hortefeux.
Le cul des vaches, c'est pas son truc.
Plusieurs autres ex-ministres UMP ont déploré dimanche la "petite blague" de François Hollande. Invitée du "Grand Rendez-vous" Europe 1/i-Télé/Le ParisienNathalie Kosciusko-Morizet, qui fut porte-parole du candidat UMP à la présidentielle de 2012, a reproché à François Hollande d'"insulter les millions de Français" qui ont voté Sarkozy l'an dernier. Blague ou dérapage? "C'est une mauvaise blague donc c'est un dérapage", a répondu la députée, ancienne ministre de l'Ecologie. "Il y a une tradition de la Ve République; une fois que le président de la République est élu, il est entièrement consacré à sa fonction", et ne "rejoue pas le match" de l'élection, a-t-elle fait valoir. "Manifestement François Hollande n'y arrive pas" et il est "obsédé" par son prédécesseur à l'Elysée, a aussi jugé NKM.
Dans un communiqué, l'ancien secrétaire d'Etat Frédéric Lefebvre a estimé que "sa phrase maladroite sur Nicolas Sarkozy à une petite enfant est lourde de sous-entendus, de calculs politiciens et en plus à une petite fille de 6/7 ans!". "C'est déplacé", selon ce proche de l'ex-président. Luc Chatel, invité de Radio J, a jugé à propos du président Hollande que "derrière 'Monsieur petites blagues' se cache beaucoup de petitesse vis-à-vis de son prédécesseur et beaucoup de mépris vis-à-vis des Français". "Les Français n'ont pas élu un chansonnier" mais "une personnalité pour les sortir de la crise, donc, de grâce Monsieur Hollande, soyez à la hauteur de votre fonction", a lancé l'ancien ministre de l'Education, reprochant aussi au chef de l'Etat, comme NKM, de s'être récemment "moqué" du pape Benoît XVI.
ÇA UN PRÉSIDENT ? UN FANFARON, UN CRÉTIN, MENTEUR ET MANIPULATEUR.

Ségolène Royal, le scandale de la BPI


Rarement, un personnage politique aura en si peu de temps, l’espace de quelques petits mois, autant défrayée la chronique que l’ex-compagne du président François Hollande : Ségolène Royal. Au cœur de divers scandales médiatiques sulfureux autour de sa vie privée avec le président français et lors des dernières élections pour la présidence et surtout pour les législatives, l’ancienne idole du PS qui n’exerçait plus qu’une modeste place de conseiller régional, refait surface par la grande porte.

Apparaissant relativement défraîchie sous un maquillage appuyée, l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, qui vient de traverser un désert politique effarant, affichait un sourire radieux suite à son retour sous les projecteurs des médias. Elle vient en effet d’être désignée au poste de vice-présidente de la BPI, nouvelle banque voulue par le président Hollande afin de soutenir les petites entreprises. Il s’agit en effet d’un outil de l’Etat, chargé justement de jouer le rôle de levier pour aider les initiatives personnelles d’entrepreneurs privés. L’idée était l’un des points de la campagne électorale d’Hollande qui arrive il est vrai tardivement, mais probablement le mariage pour tous était-il prioritaire par rapport au sort de l’emploi en France ?
La nomination de Ségolène Royal, bien qu’elle s’en défende ainsi que l’ensemble des élus socialistes, ne peut faire oublier qu’étant réduite à presque rien après une déconfiture politique presque inédite, cette femme trouve ici une porte de sortie honorable. Souvenons-nous d’ailleurs qu’elle avait été finalement invitée à un déjeuner à l’Elysée et que les contacts entre les deux personnages, avec au milieu plusieurs enfants, font sourire quant à la motivation de cette nomination. Il est en effet assez puéril de penser, que même si elle n’a pas été désignée par le gouvernement, les injonctions ou suggestions en coulisse ont dû se trouver assez fortes, pour que la nomination soit effective. Rappelons que la France est pointée du doigt régulièrement face à la dégradation de sa situation démocratique, de sa corruption, de ses délits d’influences et de son népotisme ambiant.
De nombreuses interventions politiques sont venues dénoncer la manœuvre comme l’indique un article dans Le Mondehttp://www.lemonde.fr/politique/article/2013/02/21/segolene-royal-a-la-bpi-la-droite-denonce-un-petit-arrangement_1836660_823448.html. Les « petits arrangements entre socialistes » se poursuivent donc, les nominations intéressées se succédant dans tout le paysage des institutions ou administrations qui comptent, méthode bien connue de « l’épuration » pratiquée par tous les régimes de la Vème République. Nous dénoncions également personnellement le fait dans un article relativement récent : http://french.ruvr.ru/2013_02_03/Hollande-place-ses-fideles-a-des-postes-cles/ . L’affaire évidemment laissera de marbre nombre de Français fatigués des pratiques népotiques qui en arrivent même à entrer dans les us et coutumes, mais le fait doit être dénoncé pour d’autres raisons.
Elle déclarait en effet lors du premier conseil d’administration de cette banque que « sa nomination n’avait rien de surprenant ni d’étonnant puisqu’elle a porté cette idée lors de la campagne des primaires socialistes. »… Un argument massue qui n’a pas été dépassé par les médias français ayant beaucoup réagit sur cet événement mais sans jamais se pencher sur les compétences réelles de Ségolène Royal à la vice-présidence d’une banque publique… Il suffit de regarder son CV pour se rendre compte de l’absence totale de qualification et de formation de cette femme dans le domaine des finances et de la banque, et cette simple constatation éclaire bien la vraie raison de sa présence dans cette nouvelle institution : le népotisme. Car comment justifier la présence d’une personne n’ayant rien dans son cursus qui puisse lui donner l’expérience minimale pour tenir une place dans cette structure ?
Si nous nous trouvions dans une institution privée, il est évident qu’un recruteur tant soit peu intelligent et consciencieux ne recrutera pas un profil qui ne correspond en rien au poste vacant, ce simple fait serait la preuve de son incompétence. La question dès lors se pose sur la réalité de la BPI : est-ce un instrument politique ou un instrument réel d’un plan économique pensé et construit ? Sous cet angle, la nomination prend une autre signification, elle arrive au moment où, très tardivement après une série d’événements politiques et internationaux, Hollande se rappelle avoir fixé dans ses vœux aux Français pour 2013, une politique visant seulement l’emploi. Et soudainement, l’idée d’une banque publique nous tombe donc du ciel, avec d’autres parachutistes dont Ségolène Royal.
En pleine crise, la banque se retrouve également dotée de 42 milliards d’euros… un argent dont nous pouvons aussi nous demander, comment celui-ci se trouve par miracle disponible dans un moment de crise financière si aigue et au moment où le déficit de la France est abyssal. Ces 42 milliards pour une durée de 5 ans, seront répartis nous dit-on pour 12 milliards afin d’assurer la garantie financière, 20 milliards pour les prêts, et enfin 10 milliards pour renforcer les fonds propres. Mais de nombreuses questions se posent, notamment sur les conditions d’éligibilité, les conditions d’accès aux prêts, la procédure en elle-même, si elle se fera par le biais de banques privées ou en accès directs… Car en ce domaine tout reste à fonder et à organiser.
Nous nous étonnons donc qu’un chantier aussi énorme, s’il avait vraiment été dans les idées importantes du PS, n’apparaissent que 8 mois après l’arrivée de François Hollande malgré le passage obligé au Parlement et au Sénat, et qu’il soit resté dans l’ombre de tous les médias aussi longuement s’il revêtait une si grande importance dans un plan stratégique de redressement de l’économie française… La nomination de Ségolène Royal, dont sa gestion catastrophique de la Région Poitou-Charentes est légendaire, couplé à son absence notoire d’expérience en la matière, montre bien que le projet au fond est pris non comme un projet économique sérieux, mais plutôt comme un outil politique construit pour rassurer, après tout cinq ans cela passe très vite. Lorsqu’un gouvernement socialiste se mêle de fonder une banque, vous avouerez le cocasse de la situation ! Vous reprendrez bien un peu de poudre aux yeux ?

Quand les fourchettes façonnent la bouche des hommes

L’introduction de la fourchette dans les repas et donc le fait de mettre de plus petites portions dans sa bouche a vu les incisives grandir.

Une fourchette vous change un homme. En effet, la façon dont nous mangeons et donc ce que nous utilisons pour nous alimenter a des conséquences sur notre bouche. La faute à la fourchette qui a changé nos habitudes alimentaires. Sur ces 250 dernières années, nous sommes donc passés de grosses bouchées à de plus petites portions, et cela a provoqué un changement… De dents alignées et bien rangées en haut et en bas, nous sommes passés à une supraclusion, soit un chevauchement de dents.
Avant que le couteau et la fourchette ne soient vus comme essentiels aux repas, les dents faisaient le gros du travail. La nourriture était donc auparavant coupée avant tout dans la bouche et ensuite seulement on se serait aidé d’un couteau. La fourchette n’était perçue au 17e siècle que comme un outil ridicule en comparaison à la façon plus virile de s’occuper de la nourriture, c’est-à-dire avec ses mains et ses doigts !
L’anthropologiste américain C. Loring Brace assure donc que l’apparition d’ustensiles modernes comme la fourchette et le couteau ont entraîné une supraclusion chez les hommes et femmes. L’introduction de la fourchette, ce qui signifie également que de plus petites portions étaient mises dans la bouche, a vu les incisives grandir et donc la supraclusion devenir quelque chose de normal.

Extrême, extrémisme

Extrême, extrémisme


Je ne sais pas si vous l’avez vous aussi remarqué, mais les mots « extrême » et « extrémisme » sont à la mode, s’imposant comme l’insulte de base dans le débat public, par exemple entre la représentante du fn et celui du ps lors de l’émission des paroles et des actes jeudi dernier, ou entre Montebourg et la société goodyear, et puis, à longueur de journée sur les sites Internet… Les injures classiques du genre « raciste, fasciste, stalinien, nazi » en paraissent même frappées d’obsolescence… Pourquoi me suis-je demandé ? La vie politique, médiatique évolue en permanence vers toujours plus de recentrage, de neutralité. La parole publique est de plus en plus aseptisée, neutralisée. Le discours politique tend vers l’uniformisation autour de la condamnation unanime du « capitalisme financier » et du « libéralisme économique », sur laquelle presque tout le monde s’accorde, commun dénominateur des partis politiques. Bien sûr, de sérieuses nuances subsistent sur divers autres sujets mais la marche vers l’uniformisation semble s’accélérer.
Imagine-t-on par exemple une personnalité gouvernementale de premier plan déclarer aujourd’hui : « Le fait majeur, qui domine les problèmes que nous rencontrons, tient à ce que la France n’est plus une terre d’immigration. Nous ne pouvons plus, en effet, recevoir un flux massif et incontrôlé sans que cela n’hypothèque gravement et tout ensemble d’abord l’équilibre social de la Nation, ensuite les chances d’intégration des étrangers installés, enfin l’avenir même de nouvelles vagues d’arrivants et des pays d’où ils viennent […] Mais nous sommes également à la veille, si nous n’y prenons garde, d’une nouvelle vague massive, venant d’un Sud plus lointain, d’un Est plus incertain. Et je le dis clairement cette vague doit être endiguée. Elle doit être endiguée par tous les moyens qui soient à la fois raisonnables et utiles, en conjuguant l’aide au tiers-monde sous toutes ses formes et en renforçant partout et constamment la maîtrise de nos propres frontières et, plus généralement, de celles de la Communauté européenne. » Or,ces propos sont tout simplement ceux du chef de gouvernement socialiste, Michel Rocard, devant l’Assemblée nationale le 22 mai 1990. Aujourd’hui, même les plus ardents pourfendeurs de l’immigration n’en diraient pas le quart… « Endigués ? » Vous vous rendez compte ! De tels mots  seraient vilipendés et tout le monde crierait au scandale. Pourtant, à l’époque, ils n’ont suscité aucun tollé, aucune indignation visible.
Cette tendance à  la neutralisation rampante du discours politico-médiatique se traduit par la condamnation de tout ce qui pourrait y échapper. L’extrême, l’extrémisme, c’est-à-dire ce qui est ressenti comme pas assez sage, modéré, neutre, devient le mal absolu, l’ennemi à abattre, même sans rapport avec le sens traditionnel de ces mots, s’appliquant à des mouvements qui prônaient l’abolition de la démocratie pluraliste. Voilà comment ils s’imposent aujourd’hui comme l’injure de base. Cependant, et c’est là que le bât blesse, la réalité, elle n’a jamais été aussi violente, aussi terrible, aussi extrême en un mot… Pour ne prendre que les événements de la semaine passée, deux drames absolus ont bouleversé les Français : l’enlèvement de cette famille avec quatre jeunes enfants par des djihadistes au Cameroun. Quoi de plus immonde, de plus atroce que de s’en prendre à des tout petits et à leurs parents? Et puis avant-hier, deux policiers massacrés par des criminels sur le périphérique. D’une part, un discours politico-médiatique toujours plus aseptisé ; d’autre part, un monde, une société de plus en plus invivables, monstrueux. Jusqu’où la divergence, le grand écart peuvent-ils perdurer ? Nous sommes tous à nous interroger, au fil des billets et des commentaires, sur le décalage croissant de la classe politique actuelle avec la réalité. Le premier des hommes politiques, même parti de rien, qui au rebours de tous les autres,  aura l’intelligence et le courage de jeter une passerelle entre le monde tel qu’il est, avec toute sa violence et son injustice, et le discours politique, débouchant sur l’action concrète bien entendu, s’imposera dans l’estime et le coeur des Français aujourd’hui déboussolés.

'Les députés européens copient-collent des textes d'amendement fournis par des lobbyistes'

Les députés européens sont en train de plancher sur une nouvelle mouture de la réglementation en matière de protection de données, qui date de 1995, sur l’invite de Viviane Reding, la Commissaire Européenne à la Justice. Jan-Philipp Albrecht, un rapporteur, a émis une nouvelle proposition de réglementation ; mais son rapport a été vivement critiqué par un député européen, Alexander Alvaro, qui a estimé que le rapport était trop vague, et pire, que des pans avaient été copiés-collés à partir d’un document de Bits of Freedom, une association qui se consacre à l’Internet.
Des débats intenses, des passions, ils sont débordés !!!
Ce n’est pas la première fois que quelqu’un constate que les Eurocrates semblent copier-coller allègrement des textes qui leur sont soumis par des lobbies, affirme le Wall Street Journal, qui rappelle que Europe-v-Facebook, l’association créée par Max Schrems, un étudiant autrichien en droit qui avait voulu mettre ses études en pratique, et avait demandé à Facebook de lui restituer ses données personnelles, avait lui-même constaté que les députés étaient très influencés par le lobbying.
« L’industrie des TI est en train de tuer notre droit fondamental à la protection des données et à la vie privée et des parlementaires les aident à le faire sans même s’en rendre compte », a déclaré Schrems, qui affirme que les grandes firmes technologiques essayent de « percer des trous dans la loi, dans lesquels ils pourront se glisser plus tard ».
Les géants de la Silicon Valley ne seraient pas les seuls, puisque selon EDRi, qui milite pour les droits civiques en ligne, le gouvernement américain a adressé des documents sur du papier sans en-tête pour s’opposer aux propositions de la réglementation. La Chambre de Commerce Américaine aurait également proposé des amendements, pour permettre notamment aux firmes américaines installées en Europe de se soustraire autant que faire se peut à cette nouvelle réglementation.

    'Des lions menés par des ânes': comment des technocrates ont détruit la croissance économique en Europe


    Dans son essai de 2001, « Des Lions menés par des ânes », l'économiste français Charles Gave, qui préside l’Institut des Libertés, un think tank libéral, avait prédit que l’euro allait conduire l'Espagne à construire trop de maisons, la France à employer trop de fonctionnaires, et l'Allemagne, à se doter de trop d'usines.
    Sur le site Atlantico, Gave présente le graphique qui figure ici, et qui montre que la production industrielle européenne, qui progressait en moyenne de 2,5% par an entre 1975 et 2000, est tombée presque à l’arrêt en 2000, à un moment qui correspond à l’introduction de la monnaie unique.
    Le graphique montre également qu’à la suite de cette période, des clivages sont apparus entre l’Allemagne et les pays du nord, qui continuent de connaitre la croissance, et les pays de l’Europe du sud (Espagne, Portugal, Italie, France) qui ont perdu entre 10 et 20% de leur capacité de production en 12 ans. Pour Charles Gave, ce sont les eurocrates qui ont créé l’euro qui sont responsables de ce « tsunami qui a réussi à tuer en si peu de temps toutes ces économies en Europe dont la croissance équilibrée faisait l’admiration du monde entier ».
    Le taux de change est l’un des prix les plus important pour l’allocation du capital, rappelle-t-il.
    Pour Gave, la création de l’euro a été motivée par la réunification de l’Allemagne dans les années 1990. Les politiciens français, qui avaient déjà pris l’habitude de faire vivre leur pays au dessus de ses moyens, ont craint que le Deutsche Mark ne devienne la monnaie de réserve et d’épargne des Européens, ce qui les aurait empêché de creuser des déficits publics année après année.
    Jacques Delors, Jean-Claude Trichet et d’autres technocrates ont donc planché sur la création de l’euro pour mettre fin à la domination de la Bundesbank. Mais la création de la monnaie unique présentait un inconvénient : elle privait les Etats membres de la capacité de s’adapter aux variations de l’économie par le taux de change de la monnaie.
    En Italie, par exemple, le Nord industrialisé et moderne gagnait des Deutsche marks qu’il envoyait vers les régions du sud, corrompues et rongées par la mafia. Lorsque l’Italie du Sud prenait trop d’importance, la lire était dévaluée par rapport au Mark, ce qui rétablissait l’équilibre, et maintenait la compétitivité des entreprises de l’Italie du Nord. L’Italie renouait alors avec la croissance.
    La France était dans une situation autre, mais comparable. Le pays se caractérise par un grand nombre de fonctionnaires (40% de plus que l’Allemagne pour 10.000 habitants). Les entreprises françaises étaient payées en Deutsche mark, mais le paiement des fonctionnaires se faisait en francs. En cas de hausse de la bureaucratie, le franc était dévalué en fonction du mark pour traduire la baisse de la compétitivité de l’économie française, ce qui réajustait immédiatement celle-ci, la faisant retourner à l’équilibre avec la compétitivité allemande.
    Avec l’euro, et la fin de leur monnaie nationale, ces pays ont perdu la variable d’ajustement de leur compétitivité sur la compétitivité allemande, et leurs usines ont commencé à se délocaliser en Allemagne, alors que leur structure de coûts (corruption en Italie du Sud, bureaucratie imposante en France) était maintenue. Cela s’est soldé par la hausse des déficits, et l’adoption subséquente de hausses d’impôts qui ont aggravé la perte de compétitivité des entreprises de ces pays. Pour Gave, il n’y aura bientôt plus d’usines en Europe, si ce n’est en Allemagne.
    « L'euro est une stupidité économique inimaginable », assène-t-il, expliquant que le blocage des parités de pays qui ont des productivités différentes n’a jamais fonctionné nulle part, et qu’il à toujours été à l’origine de catastrophes politiques, sociales et économiques.
    Les technocrates qui ont créé l'euro réalisent qu’ils lui doivent leur pouvoir, et ils s’y accrocheront même si cela implique la ruine des peuples européens. Ces politiciens continueront de se rendre de séminaires en symposium sans avoir à subir les conséquences des ravages de la monnaie unique. Cela signifie probablement que la fin de l’euro se fera de façon révolutionnaire et non démocratique, prophétise Gave.