TOUT EST DIT

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mercredi 20 février 2013

Des 'soi-disant' ouvriers qui 'ne travaillent que 3 heures par jour': quand un patron américain juge une usine française

« Soi-disant ouvriers ». Maurice M. Taylor Jr, le CEO de Titan International, une société américaine qui était candidate à la reprise de l’usine Goodyear de la ville d’Amiens, en France, n’a pas mâché ses mots dans un courrier qu’il a adressé au ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, pour lui expliqué pourquoi il renonce à entamer les négociations de reprise de cette usine. La lettre, datée du 8 février et qui se veut une réponse à un courrier que le ministre aurait adressé le 31 janvier, est publiée dans son intégralité dans le journal économique Les Echos :
« Je comprends le point de vue de votre ministère de protéger les activités industrielles et les emplois en France. Moi et Titan partageons une histoire de 40 ans de rachat d’usines fermées et d’entreprises perdant des millions de dollars pour les convertir en de bonnes sociétés, payant de bons salaires. Goodyear a tenté pendant plus de 4 ans de sauver une partie des emplois d’Amiens les mieux payés, mais les syndicats français et le gouvernement français n’ont rien fait d’autre que de discuter.
J’ai visité l’entreprise à deux reprises. Les ouvriers français touchent de hauts salaires, mais ils ne travaillent que 3 heures. Ils ont 1 heure pour leurs pauses et le déjeuner, ils parlent pendant 3 heures et ils travaillent pendant 3 autres. Je l’ai dit en face aux ouvriers des syndicats
Français, mais ils m’ont dit que c’était comme ça en France !
Vous êtes politicien, donc vous ne voulez pas créer de problème. Les Chinois exportent des pneus en France – en fait, dans toute l’Europe – et pourtant, vous ne faites rien. Le gouvernement chinois subventionne toutes les sociétés qui produisent des pneus. Dans 5 ans, Michelin ne pourra plus produire de pneus en France. La France perdra son industrie, parce que son gouvernement veut plus de gouvernement.
Monsieur, votre lettre affirme que vous souhaitez que Titan entame une discussion. Croyez-vous que nous sommes stupides ? Titan est celui qui a l’argent et le talent pour produire des pneus. Qu’est ce que le syndicat fou a? Il a le gouvernement français. Le fermier français veut des pneus pas chers. Il se fiche de savoir si les pneus viennent de Chine ou d’Inde et si ces gouvernements les subventionnent. Votre gouvernement s’en fiche tout autant. « Nous sommes Français ! ».
Le gouvernement français n’est guère meilleur que le français. Titan a dû payer des millions à des avocats de Washington pour attaquer les sociétés chinoises en raison de leur subventionnement. Titan a gagné ses procès. Le gouvernement collecte les droits de douane. Nous ne percevons pas ces droits de douane, c’est le gouvernement qui les perçoit.
Titan va acheter un fabricant de pneu chinois ou indien, payer moins d’un dollar de salaire horaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers. Titan n’est pas intéressé par l’usine d’Amiens Nord».

    Les 10 plus gros mensonges sur l'euro

    Dans une interview qu’il a accordée à Bloomberg, Lars Seier Christensen, l’un des CEO de la banque danoise Saxo Bank, a prédit que l'euro était « totalement condamné ». Il a affirmé que l’euro avait été soutenu par le monde politique, non pour des raisons économiques, mais pour des raisons politiques. Sur son blog Testostérone Pit, Wolf Richter rappelle 10 déclarations mensongères que les dirigeants européens ont faites pour rendre des plans de sauvetage ou des mesures d’austérité acceptables :
    1/ 1999 : « L’Allemagne devra-t-elle payer pour les dettes des autres pays ? Très clairement, non ! ».Cette déclaration était contenue dans un document émis par le CDU, le parti de Helmut Kohl qui était alors chancelier, mais aussi d’Angela Merkel, qui occupe ces fonctions aujourd’hui. « Le traité de Maastricht interdit explicitement de rendre responsable l’UE ou l’un des membres de l’UE du paiement des dettes de l’un de ses Etats membres », affirmait ce document, qui poursuivait que grâce à la limite de déficit de 3% du Traité de Maastricht, « les Etats membres de la zone euro seront capables d’assurer le service de leur dette sur le long terme sans problème ».
    2/ Janvier 2001 : « Cette monnaie aura un grand avenir », avait déclaré Kohl au cours d’un discours donné pour célébrer l’introduction de l’euro. L’euro a marché pendant un temps, et même la Grèce a pu s’endetter à bon compte pour s’acheter les voix de ses électeurs et financer les Jeux Olympiques. Jusqu’à ce que ça ne marche plus, écrit Richter.
    3/ Mars 2010 : « Je suis fermement convaincu que la Grèce n’aura jamais besoin d’utiliser cette aide parce que le programme d’austérité de la Grèce est on ne peut plus crédible », avait dit Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, pour convaincre les sceptiques que la Grèce allait adopter des coupes budgétaires qui lui permettraient de reprendre le contrôle sur son déficit budgétaire, et qu’elle n’aurait donc pas besoin de plan de sauvetage.
    4/ Juillet 2010 : « Les fonds du plan de sauvetage auront un terme. Nous nous sommes mis d’accord là-dessus », avait affirmé le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble. La création du fonds permanent de l’UE, le MES, l’a fait mentir.
    5/ Février 2011 : « L’Italie n’est pas un pays à risque ». C’est Mario Draghi, qui était alors gouverneur de la Banque d’Italie, et membre du conseil de gouvernance de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui avait fait cette déclaration. Un an et demi plus tard, les taux d’intérêt sur les obligations italiennes étaient au plus haut, etDraghi, devenu entretemps gouverneur de la BCE, s’est engagé à faire « tout ce qu’il faudrait pour sauver l’euro », c'est-à-dire, à racheter des montants illimités d’obligations d’Etat des pays en difficulté sur les marchés financiers.
    6/ Mars 2011: « Nous rembourserons tout jusqu’au dernier cent », avait dit le Premier ministre grec George Papandreou. L’année suivante, le pays obligeait ses investisseurs privés à renoncer à 70% de leurs créances.
    7/ Mars 2011 : « Nous ne pouvons pas maintenir les taux d’intérêt artificiellement bas à proprement parler », avait déclaré Angela Merkel, alors que la BCE, comme les autres grandes banques centrales du monde, les maintenait déjà à des niveaux très bas.
    8/ Mars 2011 : L’Allemagne peut utiliser son pouvoir de veto si les conditions de l’aide ne sont pas remplies – et je l’utiliserai » avait asséné la Chancelière pour rassurer le peuple allemand, furieux d’avoir à payer pour le premier plan de sauvetage de la Grèce. Finalement, la Grèce avait continué à percevoir les tranches d’aide du plan de sauvetage, alors même qu’elle n’en remplissait pas les conditions, puis elle se vit accorder un second plan d’aide.
    9/ Août 2011 : « L’idée selon laquelle nous avons un problème de liquidité en Europe est complètement fausse », avait affirmé Jean-Claude Trichet, alors gouverneur de la BCE. Quelques mois plus tard, son successeur Mario Draghi avait prêté 1.000 milliards d’euros de liquidités dans le cadre du programme Long Term Liquidity Program (LTRO) pour soutenir le système financier européen.
    10/ Janvier 2012 : « L’Espagne atteindra son objectif de déficit de 4,4% », avait assuré Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol. Ensuite, l’objectif avait été revu à 6,3%. Rajoy avait également garanti que l’Espagne n’aurait jamais besoin de plan de sauvetage, et quelques jours plus tard, le pays avait sollicité une aide de 100 milliards d’euros pour ses banques.

      Hollande en Grèce : marqué par l'austérité, le président tente de se refaire une image


      François Hollande est-il encore le symbole de la relance économique, de l'Europe de la croissance, de l’opposition à la rigueur allemande? Affecté parl'adoption d'un budget européen marqué du sceau de l'austérité, ainsi que par desprévisions de croissance française à la baisse, le président tente ce mardi 19 février de se refaire une santé et une image loin de ses bases. Et quelle meilleure destination que la Grèce pour soigner une réputation de défenseur des plus faibles...
      Le chef de l'Etat s'est rendu ce mardi à Athènes pour adresser "un message de confiance et de soutien" à ce pays aujourd'hui convalescent après avoir échappé à une sortie de la zone euro, au prix d'une cure d'austérité budgétaire sans précédent. C'est surtout une façon pour lui de mesurer sa popularité, après les manifestations anti-Merkel organisées lors de la venue de la chancelière allemande, en octobre dernier (voir diaporama plus bas). Mais certainement pas de venir concrètement en aide aux Grecs, qui bien que soutenus par la France, ont assisté impuissants à l'adoption d'un budget européen en baisse pour la première fois de son histoire. Un accord pas vraiment à l'avantage des pro-européens...
      Il faut de la croissance, sinon je me fâche tout vert.
      Et voilà qu'on reprend les accents de la campagne présidentielle
      Que reste-il en effet de l'Europe de la croissance dont le candidat Hollande s'était fait le porte-étendard lors des premiers mois de son quinquennat? Pas grand chose malgré ce que veut faire croire Hollande à ses amis grecs. Le président français a tenté de tordre le cou à ce fait en reprenant ses vieux thèmes de campagne dans la presse locale: "Des mesures de soutien à la croissance sont indispensables (ndlr: à la Grèce) Je refuse une Europe qui condamnerait les pays à une austérité sans fin", a-t-il insisté dans les colonnes d'un journal.
      Un discours qui peine à passer, tant les arguments pro-austérité d'Angela Merkel et David Cameron ont trouvé des échos dans la négociation du budget de l'UE.
      De nombreuses personnalités partisanes d'une Europe plus ambitieuse avaient déjà fustigé le "compromis" que la France avait elle-même jugé "bon". Selon Daniel Cohn-Bendit, coprésident du groupe écologiste au Parlement européen, "ce budget est rétrograde, conservateur, et perpétue les erreurs des budgets européens sans vision de l'Europe. Il ne correspond pas à la nécessité de relancer l'économie par l'Europe".
      Athènes est un partenaire de choix pour se faire bien voir
      La visite diplomatique en Grèce tombe donc à pic, histoire de redonner du corps à la posture européenne du nouveau président français. Côté grec, cette visite doit réaffirmer l'alignement des deux capitales en faveur de la relance, après "l'aide importante" apportée par François Hollande "dans le combat difficile de la Grèce pour rester dans le noyau de l'Europe", a indiqué une source gouvernementale. Hollande s'était toujours positionné en faveur d'un maintien de la Grèce dans la zone euro, ce qu'il avait réaffirmé en août dernier, lors de la visite à Paris du Premier ministre, Antonis Samaras.
      Le porte-parole du gouvernement grec, Simos Kedikoglou, a du coup exprimé sa colère contre un appel à la grève mardi de la centrale syndicale des journalistes, y voyant une "tentative de faire disparaître" la visite de François Hollande. Il s'agira désormais d'observer l'accueil que les Grecs réserveront au chef d'Etat français... Un Hollande applaudi n'aura pas les mêmes effets qu'un président hué, notamment dans le débat franco-français.
      Car le gouvernement a résolument pris le virage de la rigueur, rendu obligatoire par une révision de croissance à la baisse qui semble s'engager pour 2013. "On va être obligés de la revoir en baisse", a confirmé le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius mardi matin sur RTL. La prévision gouvernementale de croissance du PIB français pour 2013, actuellement de +0,8%, devrait être abaissée, sans doute aux alentours de +0,2% ou +0,3%.
      Les Français se préparent à de nouvelles coupes
      Le gouvernement avait déjà laissé entendre la semaine dernière que l'objectif affiché d'arriver à une croissance de 0,8% en 2013 était inatteignable, de même que celui de ramener le déficit de la France à 3% du PIB dès la fin de cette année. "Nous ne serons pas exactement, je pense, aux 3% en 2013, pour une raison simple, c’est que la croissance en France, en Europe et dans le monde, est plus faible que prévu", a déclaré Jean-Marc Ayrault le 13 février sur France 3.
      La France devrait se préparer à de nouveaux moments difficiles. D'où l'intérêt d'aller se refaire une santé en Grèce et de redonner une tonalité pleine d'espérance à ses discours.
      En France, plusieurs pistes sont d'ores et déjà envisagées, comme la fiscalisation des allocations familiales, afin d'augmenter les recettes de l'Etat, ou une désindexation des retraites par rapport à l'inflation. Les retraités pourraient ainsi mettre la main à la poche, comme le laisse entendre Le Monde, qui a annoncé une nouvelle réforme du système des pensions dès cette année.
      Selon le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, un demi-point de moins de croissance représenterait "neuf à dix milliards" d'euros en moins. Il faudra donc, d'une façon ou d'une autre, compenser ce manque à gagner...

      Mali : une guerre juste ?

      Mali : une guerre juste ?


      Alors que la France vient de connaître son 2e soldat tué au Mali, cette intervention militaire nous ramène à une question qui se pose depuis l'Antiquité : qu'est-ce qu'une guerre juste ? Au XIIIe siècle, Saint-Thomas-d'Aquin pensait qu'une guerre pouvait être qualifiée de juste à trois conditions : relever de la puissance publique, être guidée par une cause juste (causa justa) et viser le triomphe du bien commun (intentio recta). Pour le penseur catholique, la légitimité passait donc avant la légalité de la guerre, cette deuxième notion s'imposant plus tard avec l'invention de l'État moderne et du droit international.

      L'intervention militaire au Mali réunit sans nul doute de forts éléments de légitimité. Le principal était d'empêcher que les groupes armés contrôlant le nord investissent la capitale, Bamako, et imposent une loi islamique refusée par la majorité des Maliens. Le repli des groupes islamistes a été aussi le moyen de stopper l'exil des populations locales et de protéger les sanctuaires musulmans menacés de destruction par les salafistes. Enfin, la protection de 6 000 ressortissants français, résidant pour la plupart à Bamako, est également un objectif légitime de la part d'un État.
      La légalité de l'intervention militaire française, au regard du droit international public, est plus contestable. Malgré le soutien quasi unanime que la France a reçu des grands pays de ce monde, la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'Onu autorisait l'intervention « d'une force internationale, sous conduite africaine, afin de rétablir la souveraineté malienne sur l'ensemble du territoire ». De même, la Charte des Nations Unies ne prévoit aucun dispositif déployé par un État contre l'agression des groupes rebelles dans un autre État. Enfin, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, qui a fait appel à Paris, est arrivé au pouvoir en 2012 à la suite d'un coup d'État.
      Définir une véritable stratégie de long terme
      Dès lors, l'intervention française permet de souligner plusieurs caractéristiques des relations internationales contemporaines. D'une part, la légitimité est devenue le critère essentiel de jugement des guerres. Les partisans de la suprématie du droit international objecteront que cette situation n'est pas satisfaisante, car tout État peut donc se prévaloir de la légitimité (critère politique subjectif) pour user de la force. Deuxième remarque : le droit international ne sait toujours pas comment encadrer la réaction aux agressions de groupes armés qui ne sont pas des États. La Charte des Nations Unies est l'héritage d'une histoire où la guerre se faisait quasi exclusivement entre États. Or, la réalité de 2013 est tout autre : de plus en plus de guerres sont menées soit par des groupes armés à l'intérieur même des États, soit par des acteurs transnationaux, comme les groupes terroristes.
      Reste à espérer que l'intervention française au Mali n'ait pas été simplement un acte chirurgical visant à éviter que les djihadistes s'emparent de Bamako. La France n'a guère d'autre choix que d'inscrire son action dans un scénario d'établissement d'une paix durable. Pour ce faire, elle doit définir une véritable stratégie de long terme destinée à sécuriser la région sahélienne. Il serait préférable que les autres Européens y travaillent avec elle.

      François Hollande en Grèce : cynisme social et écologique


      En poussant la Grèce à acquérir des frégates françaises pour explorer des gisements d’énergie fossile en mer Égée, François Hollande fait d’une pierre deux coups : il confirme que l’austérité est sélective et torpille un peu plus la crédibilité de son discours sur la transition énergétique
      Lors de son voyage en Grèce ce mardi 19 février, les appels de François Hollande à la «solidarité » envers la Grèce et ses critiques de l'austérité n’ont pas fait illusion : le Conseil européen vient d'amputer de 30% les aides structurelles à la Grèce dans le prochain budget européen et la France soutient fermement le mémorandum imposé au peuple grec par la Troïka (BCE, Commission, FMI).
      Non, si François Hollande était présent en Grèce, c’était pour faire des affaires. « La Grèce a décidé un programme de privatisation. Les entreprises françaises seront présentes ». 
      Car en Grèce tout est à vendre: les services publics et tous les biens communs à disposition - eau, énergie, œuvres culturelles, îles, fonds marins … Mais pendant ce temps le budget militaire continue à enfler avec l’augmentation des contributions à l’OTAN (+ 50% en 2012) et des dépenses courantes (+ 18% en 2012), pour atteindre un record mondial après les USA, 3% du PIB. C’est une des raisons pour lesquelles nous demandons, en Grèce et ailleurs, un audit des dettes.
      François Hollande a aussi relancé la vente de deux frégates françaises pour rechercher du pétrole et du gaz dans la mer Égée. Loin des plages françaises pour lesquelles le gouvernement précédent avait dû reculer suite à une forte mobilisation.
      Alors que la conférence énergétique et le débat public annoncés s’enfoncent chaque jour un peu plus dans l'insignifiance, cette visite en Grèce confirme le cynisme qui imprègne les orientations du gouvernement français aussi dans ce domaine.
      L’austérité pour la Grèce (et la France), l’expérimentation des gaz de schistes pour l'Algérie, le pétrole pour la mer Égée, la sécurisation militaire de l’uranium pour l'Afrique, les ventes d’EPR et d’avions Rafale pour l'Inde : le changement, c’est pour quand ? La grève générale ce mercredi en Grèce, et les mouvements sociaux qui montent en Europe et se retrouveront à Athènes pour un Altersommet les 8 et 9 juin, sauront remettre les pendules à l'heure.

      Les députés changent le nom du Conseil général en Conseil départemental


      Changement de façade. L'Assemblée nationale a voté mardi 19 février le changement de nom du Conseil général et des conseillers généraux en "Conseil départemental" et "conseillers départementaux", transformation sur laquelle, le PS, dans un climat tendu, avait failli être mis en minorité. Les députés ont voté l'article 1er sur le mode d'élection des conseillers départementaux, qui instaure par ailleurs un scrutin mixte (deux conseillers départementaux par canton, un homme, une femme) pour ces élections.
      Avant la pause du dîner, les députés UMP avaient déclenché une bronca, allant jusqu'à chanter la Marseillaise, pour protester contre une suspension de séance destinée à éviter aux socialistes d'être mis en minorité sur le sujet. Alors qu'un vote avait été annoncé sur les amendements de suppression, la présidente de séance Laurence Dumont (PS) avait suspendu la séance, à la demande du président de la Commission des lois, Jean-Jacques Urvoas (PS).
      Il s'agissait pour le groupe socialiste de battre le rappel de ses troupes, alors que les bancs de l'Assemblée étaient remplis majoritairement de députés de l'opposition. "Ils sont où, ils sont où les socialistes !", "On veut voter ! On veut voter !", avaient alors scandé les élus UMP dans l'hémicycle, pendant la suspension de séance. A la reprise de séance, la polémique avait continué, les députés UMP entonnant l'hymne national en signe de protestation. Le chef de file des députés UMP Christian Jacob a dénoncé un"tripatouillage" et déploré que "les socialistes soient incapables de se mobiliser" sur ce projet de loi.
      FAIRE ET DÉFAIRE, CE N'EST PLUS TRAVAILLER, 
      C'EST TROMPER LE PEUPLE !!

      Goodyear : le courrier cinglant du PDG de Titan à Montebourg

      Maurice Taylor, le président du groupe américain, explique au ministre pourquoi il jette l'éponge sur la reprise de Goodyear d'Amiens Nord. Arnaud Montebourg a refusé de commenter cette lettre.



      Ce type est dément, il est dangereux...les autres aussi; remarquez.
      C'est une lettre étonnante que Maurice Taylor, le patron du groupe américain Titan réputé pour son franc-parler, a adressée à Arnaud Montebourg et qu'ont révélée Les Échos mardi soir. Ce courrier, brutal, explique au ministre du Redressement productif les raisons pour lesquelles il n'est plus intéressé par la reprise de l'activité pneus agricoles du site Goodyear d'Amiens-Nord, un site qu'il convoitait jusqu'à l'an dernier.
      «J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France», écrit le patron américain. «Nous croyez-vous assez stupides?» pour engager de nouveau une discussion, ajoute-t-il.
      Maurice Taylor dresse au passage une description de son marché qui fait froid dans le dos. À ses yeux,les fabricants chinois de pneus, massivement subventionnés par leur gouvernement, inondent le marché international, et notamment français, de leurs produits. Interrogé mercredi soir, Arnaud Montebourg a refusé de commenter cette lettre. «Je ne veux pas nuire aux intérêts de la France», a-t-il dit.

      VOICI CETTE LETTRE.




      Hollande prône la croissance pour sortir Grèce et Europe de la crise


      Le président français François Hollande a jugé mardi à Athènes que le retour à la croissance était la solution pour la Grèce, mais aussi l'Europe, face à la crise dans la zone euro, appelant à des investissements français dans l'économie grecque.
      Accueilli à Athènes comme un "ami", quatre mois après la chancelière allemande Angela Merkel, qui avait elle été contestée dans la rue, M. Hollande a rendu un hommage marqué" aux "efforts considérables" des Grecs pour assainir leurs finances et engager des réformes structurelles.
      "Le maintien de la Grèce dans la zone euro est un acquis (...) elle doit rester soutenue par l'Europe toute entière", a-t-il affirmé, au côté du Premier ministre grec Antonis Samaras.
      "Nous devons faire en sorte que la croissance et l'emploi reviennent. Nous avons besoin en Europe de plus de croissance, c'est ainsi que nous pourrons atteindre nos objectifs de réduction des déficits publics", a plaidé M. Hollande.
      Hollande vient manger Grec, cher, le déplacement !
      Le président français a été d'autant plus ferme dans cette approche qu'il a dû reconnaître que la France devra réviser à la baisse son objectif de croissance du PIB pour 2013.
      "Aujourd'hui chacun sait que nous n'atteindrons pas les 0,8%" qui étaient prévus", a-t-il indiqué, sans toutefois confirmer les estimations d'une croissance "aux alentours de 0,2-0,3%" avancées par son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
      "Nous ne sommes pas dans la même situation que la Grèce qui vit sa 6e année de récession et dont la production nationale a baissé de 25%" pendant cette période, a toutefois souligné le chef de l'Etat Français, pour qui "la France est un des pays qui, aujourd'hui, sur le plan de la croissance est dans la situation la moins mauvaise" en Europe.
      Il a appelé les entrepreneurs français à contribuer à la relance du pays, au vu en particulier du vaste programme de privatisations dicté à Athènes par ses bailleurs de fonds UE et FMI.
      "Je suis ici pour mobiliser les entreprises françaises pour qu'elles investissent en Grèce", a-t-il déclaré. Pour les privatisations, "dès lors que des appels d'offre seront lancés, les entreprises françaises doivent être présentes", a-t-il insisté, mettant en avant leur savoir faire dans le domaine "de l'énergie, de la gestion de l'eau, des transports et chemins de fer" autant de secteurs où d'importantes sociétés publiques doivent être cédées.
      Il s'est aussi engagé à élargir, notamment en matière de santé, l'assistance technique française fournie à la Grèce pour réformer ses services publics.
      Alors qu'Athènes a entrepris des prospections à la recherche de gisements d'hydrocarbures dans son espace maritime, M. Hollande a jugé que d'éventuelles ressources seraient "une opportunité pour la Grèce et l'Europe".
      "Si la France peut contribuer à leur exploitation, elle le fera", a-t-il ajouté, faisant écho aux spéculations des médias grecs sur un intérêt de Total pour ces prospections.
      A la tête depuis juin d'une coalition avec les socialistes et la gauche modérée, le dirigeant conservateur Antonis Samaras l'a pour sa part remercié pour le soutien de Paris quand marchés et Européens prédisaient une exclusion de l'euro pour la Grèce.
      Avec Papoulias: "voilà comment je coule la France"
      "La France nous a soutenu pour rester dans l'Europe et nous soutient maintenant pour que nous et l'Europe sortions de la crise", a-t-il déclaré, appelant, en vue de la présidence grecque au premier semestre 2014, à "de nouvelles initiatives en faveur de la croissance et de la lutte contre le chômage"
      M. Samaras s'est aussi porté en faux contre toute division nord-sud en Europe, relevant que les "fortes relations gréco-allemandes étaient complémentaires" des liens gréco-français.
      La rue athénienne avait pour sa part fait son choix en s'abstenant de toute manifestation alors que quelques 30.000 Athéniens avaient saisi l'occasion de la venue de Mme Merkel pour manifester contre l'austérité.
      M. Hollande n'aura par contre pas bénéficié des attentions médiatiques grecques en raison d'une grève de 24H des journalistes en prélude à une grève générale organisée mercredi contre les nouvelles mesures d'austérité imposées au pays en octobre en échange de son maintien sous perfusion financière.

      Petit Dictionnaire des idées reçues de l'extrême droite


      A gauche, ces idées-là forment un énorme dictionnaire rempli de poncifs. A droite (très très à droite), c'est bien plus mince. Mais quelle imagination !
      Le Dictionnaire des Idées Reçues où Flaubert épinglait la "pensée" du petit bourgeois ventripotent, est célèbre. Depuis, son petit bourgeois a fait des émules à gauche (lire à ce sujet l'excellent livre de Pierre Merle). Mais à côté de ce fleuve immense charriant des mots pour ne rien dire coule, en parallèle, un petit ruisseau nourri par la virtuosité imaginative de la droite extrême. Et ce filet d'eau est victime d'une omerta scandaleuse. Réparons cette injustice avec quelques exemples.
      Etats-Unis. Ne jamais dire Etats-Unis. Utiliser le vocable "Empire" et appeler au combat contre l' Empire dominateur et tentaculaire. Toujours rappeler que l'Empire s'est bâtit sur le génocide des Indiens.
      Bernard Henry-Lévy. Le traiter d'escroc. L'appeler Botul. Ne jamais omettre d'indiquer ses origines.
      Juifs. Les désigner toujours par leur nom : Juifs. Sinon il y a le risque d'être confondu avec l'extrême-gauche qui les appelle "sionistes". S'abstenir, autant que faire se peut, de dire ce qu'on pense d'eux : l'infâme loi Gayssot est là pour vous en punir.
      Caroline Fourest. La traiter de salope et de gouine. La frapper. Si elle s'en plaint, deux attitudes possibles. Soit insinuer qu'elle l'a bien cherché. Soit dire que c'est une chochotte douillette.
      Hitler. Ne pas en dire du bien. C'est contre-productif. Mais glisser, chaque fois que c'est possible, qu'il a construit des autoroutes, fait fabriquer la Volkswagen (la voiture du peuple), qu'il a été soucieux du bien-être des mères allemandes et qu'il était un bon peintre.
      Les Arabes. Cracher sur ceux qui viennent chez nous pour les allocs. Mais ajouter aussitôt qu'il y en a de formidables, ceux qui luttent contre l'Empire et l'Etat juif : Ben Laden, Al-Quaida, les Talibans, le Hezbollah et le Hamas.
      La finance. Hurler contre. Dénoncer les banques qui nous étranglent. Pour la France citer la banque Rothschild. Pour les Etats-Unis, Goldman Sachs.
      La France. Répéter que la France n'est plus la France. Dire que les Français en ont été dépossédés. S'abstenir toutefois de désigner les faux-Français, toujours à cause de la liberticide loi Gayssot.
      L'Europe. Ne jamais rater une occasion de rappeler qu'elle nous tue, nous empoisonne, nous asservi. Dénoncer le complot de Bruxelles (téléguidé par l'Empire) contre notre identité nationale.
      On peut très certainement trouver bien d'autres exemples. Car la matière est riche. Mais à chaque jour suffit sa peine.