TOUT EST DIT

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lundi 28 janvier 2013

Le « pharaon »

Le « pharaon »


Deux ans après avoir chassé Moubarak du pouvoir, beaucoup d’Égyptiens se sentent floués. Des milliers de manifestants se sont retrouvés, hier encore, place Tahrir au Caire pour crier leur frustration. Ils craignent que la liberté dont ils rêvaient n’ait été remplacée par l’application insidieuse de la charia.
Le président Morsi tente de faire illusion, en répliquant que les manifestations des opposants sont des atteintes à la liberté. Selon les Frères musulmans, les opposants remettent en question les choix des électeurs qui ont validé, de scrutin en scrutin, leur programme. Un argument réfuté par ceux qui dénoncent la fraude électorale et les menaces sur la liberté de la presse ou sur les droits de la femme.
Aussi important soit-il, le débat politique est quelque peu relégué au second plan par les problèmes économiques. L’Égypte se débat dans une crise profonde. Le tourisme s’est effondré, et le reste de l’économie tourne au ralenti. Le gouvernement vient de décider une série de mesures destinées à relancer l’activité, notamment en taxant fortement les importations. Mais c’est surtout au plan alimentaire que la situation se complique. 55 % des aliments consommés par les Égyptiens sont importés. Or, les réserves monétaires du pays sont au plus bas.
La révolution égyptienne est née de l’union entre ceux qui aspiraient à davantage de démocratie et ceux, les plus nombreux, qui voulaient sortir de la misère. Les démocrates savent désormais qu’ils ont été trompés. Les pauvres risquent d’être les prochains déçus de la révolution, si le gouvernement s’avère incapable de leur donner du travail ou de les nourrir.
La déception des Égyptiens est à la hauteur de leurs attentes. Leur colère pourrait bien faire vaciller le pouvoir, mais celui-ci est largement à même de résister. Les Frères musulmans ont quadrillé le pays depuis plus d’un demi-siècle, et ils ont mis à profit leur arrivée au pouvoir pour renforcer leur puissance.
La récente tentative du président Morsi de s’adjuger des pouvoirs pharaoniques était un signal avant-coureur de l’instauration d’une nouvelle forme de dictature. Les Égyptiens ont déjà surnommé leur président le « pharaon », un surnom lourd de sens.

Vers un débat crispé

Vers un débat crispé


Il est toujours plus difficile de mobiliser pour défendre un projet que pour le combattre. L'infériorité numérique de la manifestation d'hier, par rapport à celle du 13 janvier contre le mariage pour tous, n'a, de ce fait, qu'une signification relative.
De toute manière, le projet sera largement voté, y compris au Sénat, au-delà de la gauche gouvernementale et avec quelques appuis de centre droit. Les parlementaires qui manifestaient mercredi devant l'Élysée font preuve d'un peu de naïveté en entretenant l'idée que François Hollande pourrait ne pas mener sa promesse à son terme.
Mais cette certitude ne doit pas être un solde de tout compte. Les deux mouvements de rue sont assez puissants pour y déceler un risque de cassure sociétale. S'il est avéré que les associations d'homosexuels affrontent, depuis quelques semaines, un regain d'homophobie, alors il faut s'inquiéter.
Dans ce projet du droit pour tout Français à choisir entre l'union libre, le pacs ou le mariage, François Hollande voyait un moyen d'apaiser une société sous tension en réglant une injustice. Ce serait un échec, et un comble, si elle aboutissait à opposer les uns aux autres.
Sur le fond, tout le monde peut admettre l'injuste sort de dizaines de milliers d'enfants qui grandissent dans des familles homoparentales avec des droits réduits. Et comprendre l'incohérence qui consiste à priver ces couples du droit à adopter alors que, vrai ou faux célibataire, chacun peut le faire depuis quarante-six ans.
D'ailleurs, Nicolas Sarkozy souhaitait lui-même faire évoluer ces droits. La droite propose un contrat d'union civile, une sorte de pacs amélioré, mais qui ne répondrait, de l'aveu même de leurs auteurs, qu'à une partie des questions posées.
5 300 amendements
L'inquiétude principale tient au fait qu'une noble intention égalitaire puisse conduire au droit, pour les couples de femmes et d'hommes, à avoir, coûte que coûte, des enfants, et à couvrir des pratiques médicales légales à l'étranger, mais interdites chez nous.
Même si la procréation médicalement assistée a été retirée du texte, cette question de droits qui aboutiraient à abolir nos différences naturelles fera l'objet d'une grande partie des 5 300 amendements débattus pied à pied, à partir de demain, à l'Assemblée.
Sur la méthode, il y aurait aussi à dire. Comme si la gauche, historiquement moins portée que la droite à défendre la famille, avait soudain voulu que tout le monde puisse se marier. L'évolution des esprits, à en croire les sondages, faisait même de ce projet, si peu débattu au PS et ignoré par le programme de Ségolène Royal en 2007, une évidence et une formalité. Erreur.
Le débat va continuer, pendant quinze jours, au Palais Bourbon, puis au Sénat. Toutes les questions, tous les avis, y seront exposés. Mais tout s'est passé comme s'il avait fallu forcer la main de l'exécutif pour qu'il considère les questions bioéthiques - et transpartisanes - que soulève le projet.
Écarter la procréation médicalement assistée, si c'est pour la réintroduire, dans quelques semaines, dans le projet de loi « famille », n'apaisera pas les esprits. La revendication d'un référendum va durer. Sauf si le Comité national d'éthique, saisi pour avis, ne venait donner à l'exécutif une raison de renoncer.

Au pied du mur

Au pied du mur


Que de monde dans les rues ! On disait la famille ruinée par les divorces et les trépidations modernes, et voilà qu’elle confirme la place centrale qu’elle a dans nos cœurs. Les cortèges d’hier et ceux du 13 janvier sont parmi les plus massifs des dernières décennies. Ils incarnent deux visions d’une préoccupation majeure, la structure familiale, elle-même inséparable de la sexualité. Notre regard sur la société en dépend. Normal que cela passionne.
L’homosexualité reste un mystère pour beaucoup de ceux qui ne connaissent que le modèle hétérosexuel. Cette ignorance renforce les convictions des traditionalistes, persuadés d’être dans le vrai, et indigne ceux qui veulent que le Code civil traite à égalité tout désir de fonder une famille, qu’il soit porté par deux êtres de même sexe ou par un homme et une femme.
Comme pour l’avortement, la contraception et le pacs, le Parlement va s’intéresser à la notion d’intangibilité. Le statut du couple homosexuel, la procréation médicalement assistée et ultérieurement la gestation pour autrui suscitent une fracture radicale entre ceux qui estiment qu’il faut des barrières nettes pour préserver le socle de la société et ceux qui voient dans la réforme un évident progrès politique.
L’homosexualité n’étant heureusement plus regardée comme un délit ou une maladie, la frontière est transportée à hauteur de l’enfant. On convoque, non sans impudeur, des garçons et des filles tenus de dire s’ils sont traumatisés ou au contraire ravis d’être élevés par deux hommes ou deux femmes. Chaque camp s’empresse d’y voir, avec plus ou moins de bonne foi, la « preuve » censée convaincre les hésitants. Cette instrumentalisation des enfants est choquante : quelle que soit la cause à défendre, l’enfant ne devrait jamais être l’otage et encore moins le porte-voix des adultes. A défaut d’avoir déjà une certitude sur le vote à émettre, ce principe devrait guider les parlementaires, désormais au pied du mur.

Ô vieillesse amie

Ô vieillesse amie


François Hollande tiendra-t-il la promesse de Nicolas Sarkozy ? On attend de voir. En matière de dépendance chez les personnes âgées, le pays est pris en tenaille entre deux phénomènes. D’une part, une santé des comptes de l’État déclinante, au point de calmer le président précédent. D’autre part, l’amélioration constante de la santé de la population, source d’un vieillissement global sans précédent : dans moins d’une génération, un Français sur trois aura plus de 60 ans.
Dans bien des religions, l’âge relève d’une bénédiction. En politique, c’est un casse-tête. Les systèmes de solidarité s’appuient sur la collectivité pour assumer les conséquences sociétales d’une longévité accrue. Rien de plus moral : les personnes âgées ont contribué elles-mêmes durant toute leur période d’activité au financement des régimes sociaux.
Avec le choc démographique à venir, ce contre-balancement ne tient plus. Mais toucher aux mécanismes de prise en charge des personnes âgées n’est pas si facile. La proposition ministérielle d’encadrer les loyers en maisons de retraite, par exemple, ne va-t-elle pas faire fuir les investisseurs de ces établissements, augmenter la pression économique sur le personnel ?
De solution miracle, il n’y a pas. En revanche, rien n’interdit de repenser la place des anciens dans notre monde. Des pays scandinaves expérimentent des maisons communes et autogérées. Ailleurs se créent des communautés en colocation. Ou sont favorisés des logements mêlant étudiants et retraités.
En Allemagne, on a osé délocaliser des seniors. Troublant. Avant d’en arriver là, il serait intéressant, plutôt que d’en appeler par réflexe à l’État, d’imaginer une entraide banalisée entre générations, d’encourager un accompagnement accru à domicile, puisque neuf intéressés sur dix veulent s’y maintenir. Il serait temps que l’âge ne paraisse plus une menace pour la cité, mais une promesse de liens resserrés. Ni rage politique, ni désespoir comptable: juste une vieillesse amie.

La tectonique des plaques

La tectonique des plaques


C’était il y a deux ans. Les peuples venaient de se mettre en marche, portés par un vent qui n’était pas encore de printemps et qui a tout balayé sur son passage.
Le sol a alors tremblé si fort que les idoles tyranniques que l’on croyait éternelles ont été déboulonnées en quelques jours, comme l’avaient été celles des pays de l’Est après 1989.
Hosni Moubarak a été l’un des premiers à chuter de son piédestal, après son voisin Ben Ali, avant le fou furieux Kadhafi et en attendant que Bachar al-Assad subisse enfin le même sort pour que s’achève le martyre syrien.
Deux ans plus tard, l’ancien raïs a un pied dans la tombe. Son pays est à nouveau au bord du chaos et un nouveau pharaon a émergé qui brandit l’étendard de l’islam pour masquer son absence de programme économique.
En apparence donc, rien n’a changé. Et pourtant, dans cette partie du monde arabe, plus rien ne sera jamais plus comme avant, car plus rien n’est d’ores et déjà plus comme avant. On ne reviendra pas en arrière, le sens de l’histoire ne l’autorise pas.
La révolution de la place Tahrir a accouché d’un nouveau tyran, c’est vrai, mais cette fois il a été démocratiquement élu. Et même si ce n’est que par défaut et par un quart de la population seulement, c’est une avancée considérable, définitive. Sa tentative de putsch est donc à terme et par essence inévitablement vouée à l’échec. Elle est constitutionnellement vouée à l’échec, quelles que soient les libertés qu’il prendra avec cette Constitution.
Si Mohamed Morsi n’a eu besoin que de six mois pour mettre au pas l’armée, faire main basse sur tous les leviers du pouvoir, asseoir sa crédibilité internationale, il a aussi dans le même temps rallumé les braises de la révolution.
Le peuple s’est réveillé en sursaut il y a deux ans. Il n’acceptera plus de retourner durablement dans les ténèbres.

CE BLOG PEUT ET DOIT AUSSI ÊTRE UTILE

POSTE DE PROFESSEUR ADJOINT EN LITTÉRATURE FRANÇAISE DU XVIIIE SIÈCLE (UNIVERSITÉ DE TORONTO SCARBOROUGH)
Le Centre de français et de linguistique/Centre for French and Linguistics de l’Université de Toronto Scarborough (UTSC) sollicite des candidatures pour un poste de professeur.e adjoint.e en Littérature et Culture françaises menant à la permanence. L’entrée en fonction est le 1er juillet 2013.Les candidat.e.s doivent être titulaires d’un doctorat en Études françaises ou dans une discipline reliée et avoir un excellent dossier de recherche. Les candidat.e.s doivent aussi avoir fait leurs preuves en enseignement, y compris dans les cours avancés de français langue seconde (FLS). Les candidat.e.s doivent posséder une parfaite maîtrise du français (niveau langue maternelle) et une très bonne compétence en anglais comme langue de travail.
Le Centre sollicite des spécialistes en littérature française du XVIIIe siècle, avec une spécialisation dans un autre domaine, comme la littérature française du XIXe siècle ou la culture et la civilisation françaises. Les candidat.e.s doivent également posséder une bonne maîtrise de l’histoire littéraire et de la théorie littéraire. On encourage particulièrement les candidats ayant de l’expérience dans les humanités numériques, les nouvelles technologies langagières ou l’apprentissage expérientiel.  Le salaire sera déterminé en fonction de l’expérience et des qualifications.
Le poste est rattaché à l’Université de Toronto Scarborough et comprend une association avec le Département d’études françaises du campus St. George pour l’enseignement aux cycles supérieurs. UTSC est une université qui met l’accent sur la recherche, qui est engagée dans les études interdisciplinaires, et dont la population étudiante est multiculturelle. Campus moderne et en développement, UTSC attire un groupe de professeurs qui valorisent l’érudition et la collégialité. L’Université leur donne l’occasion de faire de la recherche, d’enseigner et de vivre dans une des villes les plus diversifiées du monde. L’Université de Toronto possède un des plus grands réseaux de bibliothèques en Amérique du Nord et offre l’occasion de travailler au sein de nombreux programmes de collaboration et de centres de recherche.
La personne choisie donnera une variété de cours au premier cycle en littérature française, en culture française et des cours de langue (FLS), en plus d’enseigner et de superviser des étudiants aux études supérieures. Au besoin, elle devra aussi offrir des cours d’études personnelles («lectures dirigées»). La personne choisie devra aussi développer un programme de recherche financé par des organismes subventionnaires qui renforcera la mission du Centre de français et de linguistique.

Tout.e candidat.e qualifié.e est invité.e à poser sa candidature en ligne en cliquant sur le lien ci-dessus. Les candidatures devront être accompagnées d’une lettre de présentation, d’un curriculum vitæ, d’un dossier d’enseignement (comportant l’énoncé de leur philosophie de l’apprentissage), d’un énoncé détaillant leurs intérêts de recherche en cours et futurs, ainsi qu’une copie de publications récentes. Si vous avez des questions sur ce poste, veuillez contacter < fre-search@utsc.utoronto.ca >. Tout matériel relatif aux candidatures doit être soumis en ligne d’ici le 15 février 2013. Les candidat.e.s doivent aussi demander à au moins trois répondant.e.s d’envoyer une lettre de recommandation directement à la professeure Karen McCrindle, directrice intérimaire du Centre de français et de linguistique, à < fre-search@utsc.utoronto.ca > d’ici la date de clôture, le 15 février 2013.

Le système de candidature de l’Université de Toronto peut accepter jusqu’à cinq fichiers joints (10MB) par candidature ; veuillez combiner les fichiers joints en un ou deux fichiers au format Microsoft Word ou PDF. Les directives de soumission sont disponibles à < http://uoft.me/how-to-apply >.
Le site http://www.utsc.utoronto.ca/~cfl/ met à votre disposition des renseignements supplémentaires sur le Centre de français et de linguistique.
L’Université de Toronto souscrit vivement au principe de la diversité au sein de sa communauté. Elle est particulièrement désireuse d’accueillir les candidatures provenant de membres des minorités visibles, de femmes, d’autochtones, de personnes handicapées, de membres des minorités sexuelles, ainsi que de toute autre personne pouvant contribuer à la diversification des idées. Toutes les personnes qualifiées sont encouragées à poser leur candidature. La priorité sera cependant donnée aux citoyens canadiens et résidents permanents du Canada.

Responsable : Dr. Karen McCrindle

Url de référence : 
http://www.utsc.utoronto.ca/~cfl/

Adresse : 1265 Military TrailScarborough, ONM1C 1A4

Néfertiti : l'homme derrière le chef-d'œuvre

Un égyptologue français démontre que Thoutmès, dont il vient de fouiller la tombe, est l'auteur du buste conservé à Berlin.

Mis au jour le 6 décembre 1912 par une équipe allemande, le buste de Néfertiti aujourd'hui conservé au Neues Museum de Berlin est à juste titre surnommé «la Joconde de l'Égypte antique». Cette taille d'un visage en 3D dans du calcaire stuqué et peint relève en effet d'un genre qui n'existe quasiment pas alors, il y a environ 3.400 ans. L'objet tiendrait donc du miracle, et du génie de son mystérieux créateur. Ludwig Borchardt, le directeur de la mission allemande, en avait découvert l'atelier sur le site d'Amarna, la capitale construite par Akhenaton: un certain Thoutmès, pouvait-on supposer sur la base d'un document indirect. Mais cette attribution attendait d'être confirmée et Thoutmès de prendre chair.
Pour célébrer le centenaire de la trouvaille, le Neues Museum présente, depuis le jour anniversaire et jusqu'au 13 avril, une grande exposition autour de Néfertiti . Cela malgré un fond de querelle persistante avec Le Caire au sujet de la propriété de l'œuvre. Mais ce qui va surprendre les deux parties, et tous les amateurs de la civilisation pharaonique, est une nouvelle thèse défendue par Alain Zivie. Pour ce Français, directeur de recherche au CNRS, chef de mission à Saqqarah, le peintre Thoutmès, dont il vient de publier l'étude complète de la ­tombe  après l'avoir découverte et fouillée, n'est autre que le Thoutmès dont on avait trouvé le nom à Amarna.
Son équipe a ouvert l'hypogée le 24 novembre 1996. Il est voisin d'une tombe qui a d'abord monopolisé l'attention puisqu'elle s'est avérée être, selon toutes probabilités, celle de la fille aînée d'Akhenaton et Néfertiti, sœur ou demi-sœur deToutankhamon qu'elle précéda sur le trône comme régente ou comme reine. Après l'avoir analysée de fond en comble, le groupe d'Alain ­Zivie, soit une vingtaine d'Égyptiens et cinq ou six chercheurs français et étrangers, est passé à celle de Thoutmès. «Bien qu'en mauvais état du fait d'infiltrations diverses, elle montre que ce personnage était un artiste fort considéré», résume l'égyptologue. et d'ajouter: «Il était en cour, comme l'indique la proximité de la tombe de la princesse Méritaton. Il était riche, comme l'indiquent les dessins de colliers et bracelets en or. Il se trouvait à la tête d'un puissant atelier familial, comme on le constate en découvrant les images de son père et de ses enfants. Tous avaient pour fonction la décoration des grandes tombes de la Vallée des Rois.»

À l'instar d'un Michel-Ange

Fait exceptionnel, Thoutmès a lui-même peint et gravé au moins une bonne partie de sa tombe. Et, chose encore plus étonnante, il s'est représenté. Son profil en pied, où il tient une palette de plus de vingt couleurs, peut être vu comme le plus ancien autoportrait de l'histoire. Enfin, dans le dernier pan de fresques et gravures murales, il a peint un double sarcophage, peut-être une preuve d'amour à son épouse. L'objet à deux têtes est représenté… de face!
Pour Alain Zivie il s'agit là d'une tentative de représentation en trois dimensions. «Thoutmès y est parvenu plus tard, avec le buste de Néfertiti, ­affirme-t-il. On traduit littéralement les hiéroglyphes de son titre par “directeur des scribes des contours”, alors qu'il s'agit avant tout de peintres. Les plus doués pouvaient être aussi graveurs, voire modeleurs ou même sculpteurs, à l'instar d'un Michel-Ange. Le Thoutmès de Saqqarah est donc bien un artiste “qui fait vivre” ou “revivre”, pour reprendre le titre de celui d'Amarna. C'est en effet au maître-peintre que revenait le soin de peindre la pièce, une fois celle-ci réalisée, éventuellement modelée par lui. Par ce geste naturaliste final, il conférait la vie à l'œuvre».
On objectera que Saqqarah, principal cimetière de Memphis, à trente-cinq kilomètres au sud-ouest du Caire, se trouve bien loin de l'atelier d'Amarna. Environ 350 kilomètres. «Mais comment penser que les artistes d'une telle notoriété ne voyageaient pas?» rétorque le spécialiste. «Thoutmès a accompagné la famille royale dans sa nouvelle résidence d'Amarna, y compris dans l'au-delà, puisque la tombe de la princesse Méritaton est venue se loger tout contre la sienne». Au moins un élément matériel rapproche la tombe du buste: des analyses préliminaires des matériaux utilisés par Thoutmès dans sa tombe ont été effectuées par Philippe Walter, chimiste au CNRS ; elles révèlent une grande similitude avec les techniques mises en œuvre dans la partie peinte de l'effigie de Néfertiti. Ainsi le maître de Néfertiti est-il bien un maître exceptionnel nommé Thoutmès, à qui désormais sa tombe vient conférer un visage, une histoire et une personnalité.

La Tombe de Thoutmès, directeur des peintres dans la place de Maât, d'Alain Zivie, Éditions Caracara, 238 p., 65 €.



Jean-Michel Ribes : Hortefeux "est un homophobe"

Le metteur en scène ne digère pas les propos de l'ancien ministre qui a qualifié la mobilisation en faveur du mariage gay de "manifestation people".

Une autre pédale de gauche !

Le metteur en scène Jean-Michel Ribes est en colère. Dimanche matin, sur Europe 1, l'ancien ministre Brice Hortefeux a qualifié la manifestation en faveur du mariage gay de "manifestation people", et cela, Jean-Michel Ribes ne l'accepte pas. "Je lui dis que lui c'est un homophobe. Derrière tout ça, il y a un vieux remugle d'homophobie", s'est emporté le metteur en scène qui accueille dimanche une soirée de soutien au mariage gay au théâtre du Rond-Point. "Et puis, en people, il s'y connaît, parce que je me souviens que, dans certaines manifestations de ses people à lui, il faisait des petites allusions aux Arabes qui ont quand même été absolument scandaleuses", a lâché Ribes. "Il y aura beaucoup plus de syndicalistes, d'anonymes que de people", a-t-il affirmé.
CE METTEUR EN SCÈNE QUI A LE CUL

 COMME UN TROMBLON, A FORCE DE SE

 FAIRE SODOMISER PAR LES 

SOCIALISTES FERAIT MIEUX D'OUVRIR 

LES YEUX. 

C'EST DIFFICILE DE GARDER LES YEUX 

OUVERTS QUAND ON A UNE BITE DANS 

LE CUL !!!!

AH ÇA FAIT DU BIEN !!! 

STOP LES TARLOUSES !!!!!

Euros discarded as impoverished Greeks resort to bartering

Communities set up local currencies and exchange networks in attempt to beat the economic crisis It's been a busy day at the market in downtown Volos. 

Angeliki Ioanitou has sold a decent quantity of olive oil and soap, while her friend Maria has done good business with her fresh pies. But not a single euro has changed hands – none of the customers on this drizzly Saturday morning has bothered carrying money at all. For many, browsing through the racks of second-hand clothes, electrical appliances and homemade jams, the need to survive means money has been usurped. "It's all about exchange and solidarity, helping one another out in these very hard times," enthused Ioanitou, her hair tucked under a floppy felt cap. 


"You could say a lot of us have dreams of a utopia without the euro." In this bustling port city at the foot of Mount Pelion, in the heart of Greece's most fertile plain, locals have come up with a novel way of dealing with austerity – adopting their own alternative currency, known as the Tem. As the country struggles with its worst crisis in modern times, with Greeks losing up to 40% of their disposable income as a result of policies imposed in exchange for international aid, the system has been a huge success. Organisers say some 1,300 people have signed up to the informal bartering network. For users such as Ioanitou, the currency – a form of community banking monitored exclusively online – is not only an effective antidote to wage cuts and soaring taxes but the "best kind of shopping therapy". 

"One Tem is the equivalent of one euro. My oil and soap came to 70 Tem and with that I bought oranges, pies, napkins, cleaning products and Christmas decorations," said the mother-of-five. "I've got 30 Tem left over. For women, who are worst affected by unemployment, and don't have kafeneia [coffeehouses] to go to like men, it's like belonging to a hugely supportive association." Greece's deepening economic crisis has brought new users. With ever more families plunging into poverty and despair, shops, cafes, factories and businesses have also resorted to the system under which goods and services – everything from yoga sessions to healthcare, babysitting to computer support – are traded in lieu of credits. "For many it plays a double role of supplementing lost income and creating a protective web at this particularly difficult moment in their lives," says Yiannis Grigoriou, a UK-educated sociologist among the network's founders. 

"The older generation in this country can still remember when bartering was commonplace. In villages you'd exchange milk and goat's cheese for meat and flour." Other grassroots initiatives have appeared across Greece. Increasingly bereft of social support, or a welfare state able to meet the needs of a growing number of destitute and hungry, locals have set up similar trading networks in the suburbs of Athens, the island of Corfu, the town of Patras and northern Katerini. But Volos, the first to be established, is by far the biggest. Until recently the city, 200 miles north of Athens, was a thriving industrial hub with a port whose ferries not only connected the mainland to nearby islands but before Syria's descent into civil war was a trading route between Greece and the Middle East. Once famous for its tobacco, Volos was home to flour mills and cement factories, steel and metal works. But, today, it is joblessness that it has come to be known for in a country whose unemployment rate recently hit a European record of 26%, surpassing even that of Spain. 

 "Frankly the Tem has been a life-saver," said Christina Koutsieri, clutching DVDs and a bag of food as she emerged from the marketplace. "In March I had to close the grocery store I had kept going for 27 years because I just couldn't afford all the new taxes and bills. Everyone I know has lost their jobs. It's tragic." Last year, the Greek government stepped in with a law that supported finding creative ways to cope with the crisis. For the first time, alternative forms of entrepreneurship and local development were actively encouraged. Although locals insist the Tem, which is also available in voucher form, will never replace banknotes – and has not been dreamed up to dodge taxes – they say it is a viable alternative. For local officials such as Panos Skotiniotis, the mayor of Volos, the alternative currency has proved to be an excellent way of supplementing the euro. "We are all for supporting alternatives that help alleviate the crisis's economic and social consequences," he said. "It won't ever replace the euro but it is really helping weaker members of our society. In all the social and cultural activities of the municipality, we are encouraging the Tem to be used."

Mariage homosexuel : le théâtre de la gayté

Une soirée en faveur de l'union des couples homosexuels était organisée dimanche soir au théâtre du Rond-Point, à Paris, par Pierre Bergé et le metteur en scène Jean-Michel Ribes.

A la retape la Laurence !!

Bousculades, photographes, on dirait un mariage.  Il ne manque que les dragées. Olivier Poivre d'Arvor, Jack Lang: la gauche est sur son terrain. 15 jours auparavant, les opposants au mariage pour tous avaient fini  sur le Champ-de-Mars  et s'étaient vu présenter l'addition par Delanoë. Jean-Michel Ribes est  plus généreux: il reçoit  au Théâtre du Rond-Point. Laurence Ferrari anime, Guillaume Durand est passé, Cyril Hanouna a insisté pour qu'on le voie: ce soir, l'homo est sapiens.
Dans la salle, les garçons vont plutôt par deux, les filles aussi.  On ne va pas en faire une histoire. Delphine Arnault est avec Xavier Niel.  Une image de campagne de François Hollande ne suscite guère l'enthousiasme; on sent que le président est sous surveillance. Obama, sur le même thème fait un triomphe; David Cameron, bien que conservateur,  est acclamé. Ribes fustige  les «cervelles gelées» qui s'opposent à l'égalité.  
Les artistes défilent comme pour la Fashion Week: «Mesdames, messieurs, bonsoir!» dit Emma de Caunes. «Les autres aussi» ajoute son guitariste, Matthieu Boogaerts. Manuel Valls lit un texte de la présidente argentine, Cristina Kirchner, Louis Schweitzer passe comme une Renault. Caroline Fourest a l'air redoutable: «Le nombre ne compte pas quand est du côté de l'égalité», tranche-t-elle comme une tête.  Jean-Pierre Mignard, de Témoignage chrétien, rappelle que son magazine a deux mères: la République et l'Église; ça ne suffit pas pour avoir des lecteurs.  «Ça va les gay?» lance  le comique Yacine Belatar.
BHL arrive avec son micro, comme d'autres avec leur trousse de maquillage.  Il dénonce «l'homophobie ambiante». Ribes lit un message de Michel Onfray contre les «vieilleries monothéistes»: si ce n'est pas de l'anticléricalisme… Berling un peu théâtral déclame du Foucault,  Arias un texte d'une auteur qualifiée «d'humoriste», Marguerite Duras.  Guy Hocquenghem, lu avec ses lunettes par Arielle Dombasle, c'est plus sérieux. Christiane Taubira  a droit à une standing ovation; du coup,  on la perd de vue.

C'est triste de voir que ce dimanche n'a un sens que soutenu par des personnes de pouvoir politique,culturel etc...
il y a 15 jours nous n'avions pas eu besoin de tant de noms connus pour faire nombre. il y a donc un vrai décalage avec le français lambda défendant ses idées en défilant pendant des heures, avec son sandwich fait maison et son thermos de café.
Il y a vraiment 2 mondes: celui du pouvoir et celui des ménages!
Cet étalage d'argent dans une période de crise est d'un gout douteux, plus que douteux.
Le débat dépasse maintenant le mariage des gens de même sexe. le débat est déplacé: J'ai de l'argent, j'ai un nom connu donc je peux et je dois imposer mes propres idées.

De fait, précise Gilles Bernheim, «à l'heure de conclure, il ressort que les arguments invoqués d'égalité, d'amour, de protection ou de droit à l'enfant se démontent et ne peuvent, à eux seuls, justifier une loi».
Il poursuit: «Ce qui pose problème dans la loi envisagée, c'est le préjudice qu'elle causerait à l'ensemble de notre société au seul profit d'une infime minorité, une fois que l'on aurait brouillé de façon irréversible trois choses:
- les généalogies en substituant la parentalité à la paternité et à la maternité;
- le statut de l'enfant, passant de sujet à celui d'un objet auquel chacun aurait droit;
- les identités où la sexuation comme donnée naturelle serait dans l'obligation de s'effacer devant l'orientation exprimée par chacun, au nom d'une lutte contre les inégalités, pervertie en éradication des différences.
Ces enjeux doivent être clairement posés dans le débat sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité. Ils renvoient aux fondamentaux de la société dans laquelle chacun d'entre nous a envie de vivre.»

Si Foucault est un exemple pour toutes ces personnes, on ne peut qu'en conclure que c'est la décadence. Car on sait la conduite de celui ci à propos du sexe, les back room, les camions, etc. à Los Angeles.
Tous ces gens sont riches, intelligents, blasés, ont tout eu de la vie et n'ont donc plus aucun désir sauf ceux de transgresser les interdits de notre société et d'imposer ces transgressions à notre société. Et le pire ce sont ces même gens qui donnent des leçons de morale aux autres avec leur participation à des évènements comme chanter pour les restos du coeur, sidaction, etc. Ils sont cyniques, n'ont pas commencé et ne commenceront jamais leur conversion comme Saint Augustin quand il a quitté les manichéens, le père de Foucault, Saint François d'Assise.
Personnellement je ne veux pas de la société voulue par ces gens réunis au théâtre du rond point. On ne peut pas bâtir une société sur leurs idées car ce serait la décadence à grand pas, je ne veux pas que mes enfants, petits enfants vivent dans leur société sans interdit, qui ne vient pas en aide aux plus faibles, qui ne protège pas les plus faibles, qui ne prône pas l'effort et la méritocratie.