TOUT EST DIT

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jeudi 10 janvier 2013

LE YACHT DE TAPIE SUR LE VIEUX-PORT

Une demande d’hivernage pour le « Reborn » déposée à MPM.

L’homme d’affaires, ex-futur politique, acteur, chanteur et patron de presse, Bernard Tapie vient de déposer une demande à la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) pour disposer rapidement d’une place dans le Vieux-Port de Marseille pour son modeste yacht de luxe de 76m de long, ironiquement baptisé le Reborn (renaissance). Un courrier adressé à Eugène Caselli, le président de MPM, que Nanard conclut d’un « je ne souhaite aucun favoritisme ». Tiens ? Pourquoi ?... Peut-être parce que, comme le révélait il y a un an Médiapart, le navire a été acheté par Bernard Tapie à son précédent propriétaire (le magnat des médias australien Reg Grundy), 40 millions d’euros, en 2009, juste après qu’il ait empoché 304 millions d’euros net dans l’affaire Adidas-Crédit lyonnais, avec le soutien probable de son ami Nicolas Sarkozy. Un bateau qui appartient donc un peu à tout le monde puisqu’il a été indirectement acheté sur des deniers publics.
Depuis des travaux d’amélioration ont été effectués et Bernard Tapie loue son bateau à partir de 570 000 euros la semaine (jusqu’à 800 000 euros), à des richissimes Russes principalement.

« Pas de piston »

Et la demande pourrait être acceptée, elle est à l’étude comme deux autres du même acabit (dont un navire de croisière de luxe de 88m, le Ponant). « Pas de piston en vue, glisse-t-on dans les couloirs de la communauté urbaine, ordre a été donné de ne prendre aucune considération politique en compte mais veiller au respect d’éléments techniques et financiers. » Et dans un port au plan d’eau en cours de rénovation, aucune raison que cela soit impossible. Il y aura les quais adéquats, les arrivées d’eau et d’électricité ainsi qu’une grande sauterie de presque un an, Marseille Provence 2013, une Capitale de la culture qui mettrait bien un peu de bling-bling sur son port tout neuf. Et le Reborn est le seul yacht appartenant à un Français qui figure dans le classement des 100 plus gros du monde. Il bat pavillon de l’île de Man, un paradis fiscal très accueillant pour les grandes fortunes.
Espérons qu’en cas d’avarie, le Reborn sera pris en charge dans la forme 10, la plus grosse des chantiers navals marseillais. En bon saint, Bernard soutiendrait là un secteur dans le besoin.

Fric à flots
Mais cette demande d’hivernage d’un tel navire dans le Vieux-Port ne peut être dénuée d’arrières pensées, connaissant le propriétaire. Il y a d’abord le business immédiat. Médiapart décrivait les prestations : " Comprenant cinq ponts, une piscine, un SPA, des salons tapageurs au luxe clinquant style nouveau riche tape-à-l’œil, de nombreuses cabines s’apparentant à des bonbonnières pour recevoir des invités -quatorze officiellement mais qui visiblement ont l’habitude de prendre leurs aises-, il est devenu un palace flottant pour milliardaire désœuvré". Et si quelques milliardaires n’ont rien à faire, pourquoi ne viendraient-ils pas prendre un peu de soleil et de culture dans un Marseille en fête ?

C’est ensuite un gigantesque panneau publicitaire pour Bernad Tapie qui vient récemment de se payer une large vitrine en rachetant (associé à Philippe Hersant à 50/50), le quotidien La Provence, pour 51 millions d’euros. Un nouveau pion est donc avancé. Peut-être qu’en 2014 il faudra faire passer les dépenses de cet hivernage médiatique sur un compte de campagne électoral ? Puisque Bernard Tapie a juré ne pas viser la mairie (lui qui assurait il n’y à pas si longtemps ne pas vouloir racheter La Provence). A moins que l’objectif soit différent. Pour rappel, l’Olympique de Marseille de Margarita Dreyfus n’est pas à vendre et Bernard Tapie n’est pas acheteur.

Philippe Pujol

L'école au bon rythme

L'école au bon rythme


C’était la réforme que tout le monde attendait, celle dite des rythmes scolaires. Chacun en convient : à l’école primaire, non seulement le cartable de l’élève est surchargé, mais ses horaires de classe bien plus encore. Six heures de travail par jour, pendant quatre jours. Aucun pays au monde ne pratique un tel bourrage de petits crânes. On en mesure les résultats : de plus en plus d’élèves en difficultés, et déclassement de la France dans les tests internationaux.
D’où l’impérieuse nécessité de revenir à la semaine de quatre jours et demi. Priorité aux enfants. Réforme facile a priori ? Pas du tout. Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, qui avait démarré en trombe, a dû déchanter. Aucun enthousiasme chez ses partenaires impliqués dans la vie de l’école. Qui fait le premier pas ? Les enseignants, les maires, l’État, les parents ?
L’archi-consensuelle réforme a viré aigre : négociations à n’en plus finir. Et, cette semaine, devant le Conseil supérieur de l’éducation, où tous les partenaires de l’école sont consultés, elle n’a obtenu aucun plébiscite. Elle a glané un maximum d’abstentions. L’attentisme prévaut.
Le ministre prend donc son bâton de pèlerin. Il lui faut désormais « vendre » sa réforme pour qu’une majorité d’écoles changent de rythme dès la rentrée 2013. Il part prêcher la bonne parole. En donnant en exemple les bons élèves. Ces municipalités qui ont déjà réinstallé, à la satisfaction générale, cette semaine de quatre jours et demi. Il est aujourd’hui à Brest, ville pionnière, avec Angers, Toulouse, La Roche-sur-Yon et quelques autres. L’État par ailleurs met la main à la poche, crée un fonds d’incitation. 250 millions d’euros. Cela suffira-t-il ?
Si le bien-apprendre et le bienêtre des élèves doivent, dans l’idéal, passer avant toute autre considération, la disette budgétaire qui frappe l’État et les municipalités, complique tout. Car c’est une réforme qui exige des moyens financiers et humains que certaines municipalités sont dans l’impossibilité de mobiliser. Les enseignants regardent également leur porte-monnaie. Leur temps de présence à l’école n’augmente pas, mais les temps de déplacement, oui.
Péripéties ? Sans doute. Le pays n’est pas si mal en point qu’il ne puisse enfin réformer son école. Car il y a urgence. D’autres réformes sont sur le feu. La formation des maîtres, la réorganisation des classes, la prise en charge des enfants en difficulté… L’ambitieuse refondation de l’école, engagement de François Hollande, a bien du mal à se concrétiser.
Vincent Peillon aime à rappeler sa grande conviction républicaine nourrie par l’Histoire : « Quand l’école avance, la France avance. » Si l’on regarde les résultats de l’Éducation nationale depuis vingt ans, l’école est plutôt dans la reculade. Sans doute parce qu’elle a trop négligé les petites classes, là où se font les apprentissages fondamentaux. En taux d’encadrement des élèves, c’est incroyable, nous sommes le dernier des pays de l’OCDE. Et l’on s’étonne ensuite que de plus en plus d’élèves soient « largués », déboussolés, abandonnés sans diplômes, sans formation !
L’école doit donc se remettre en marche. Au bon rythme. Un ministre disait jadis « qu’une révolution dans l’Éducation nationale, c’est une réforme qui s’applique. »Celle des rythmes scolaires sert de test.
Bernard LE SOLLEU.

Le bêtisier de Christophe Barbier

A 5 ans, elle termine au poste de police pour n'avoir pas payé la cantine

Parce que ses parents, en instance de divorce, n'avaient pas réglé ce qu'ils devaient à la cantine de l'école Ustaritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, Léa a été emmenée au poste de police. 
Ses parents n'avaient pas payé la cantine - elle a terminé au poste de police. A Ustaritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, Léa a été emmenée ce mardi midi par une policière venue la chercher. Effrayée, la fillette "a cru que ses parents étaient morts", raconte le journal Sud Ouest

La policière aurait d'abord voulu ramener l'enfant chez elle, mais n'y aurait trouvé personne. Elle l'aurait alors emmenée au poste. 
"Il y a eu un problème au niveau de la cantine. La petite a été prise par la police municipale à la cantine, qui est gérée par la municipalité et se trouve en dehors de l'établissement, à 200 mètres", raconte le directeur de l'école Saint Vincent, Laurent Aguergaray, confirmant une information du journal Sud Ouest."C'est un procédé irresponsable", a-t-il ajouté, précisant que Léa et ses camarades avaient été traumatisés: "Quand Léa est revenue dans l'après-midi ils étaient étonnés. Ils pensaient qu'elle était en prison. La maîtresse a discuté avec toute la classe pour tenter de dédramatiser"."On ne prend pas les enfants en otage de cette manière", a-t-il ajouté. 
Le maire d'Ustaritz, qui gère la cantine scolaire, n'était pas immédiatement joignable. Selon le quotidien Sud Ouest, les parents de l'enfant, en pleine séparation, devaient 170 euros à la cantine.  

Affaire Cahuzac: le défi d'Edwy Penel

Sécuriser l'emploi, oui... mais y a-t-il vraiment des syndicats avec qui négocier ?

François Hollande espère toujours un "accord historique" peu probable dans la négociation sur la sécurisation de l'emploi. Les syndicats français si peu représentatifs des salariés risquent à nouveau de bloquer la situation.

François Hollande espère encore un accord historique entre les partenaires sociaux alors que le round de négociation autour de la sécurisation de l’emploi arrive à expiration. N'est-il pas curieux que cette négociation justement historique soit laissée aux mains de syndicats dont la représentativité pose question ?

 Benoît Broignard : C’est effectivement très surprenant de voir à quel point la représentativité syndicale est basse puisque cette dernière est descendue en dessous de 8%. Ce taux est l’un des plus bas, si ce n’est le plus bas, de tous les pays de l’OCDE et se trouve en dessous de pays comme la Lituanie ou la Lettonie. Cette situation est absolument anormale et créé une discussion paradoxale entre le gouvernement, les patrons et des gens qui ne représentent qu’une très faible part des salariés et même pas des travailleurs. Cela pose de nombreuses questions de légitimité et à n’en pas douter, il s’agit de l’axe d’évolution sur lequel doivent absolument se concentrer les syndicats dans le futur.
René Mouriaux : En réalité, sur le plan légal on ne peut pas considérer que ce soit anormal dans le sens où les syndicats qui sont présents dans une négociation sont ceux reconnus par le décret de 1966. Participent ensuite ceux qui veulent à cette négociation qui prend pied dans un contexte de l’emploi très difficile et sous une grande pression de la part d’un patronat offensif car effrayé par la victoire présidentielle de François Hollande, social-démocrate de droite selon certains de ses camarades de parti, et de ce que pourrait être sa politique. La question est maintenant de savoir si ce conflit est incontournable, pour ma part je le considère comme nécessaire pour progresser. La science elle-même avance par l’affrontement et plutôt que d’éviter ce conflit comme le voudraient certaines, il faut l’analyser pour le rendre productif.
Malgré un très faible tôt de syndicalisation, sur le plan législatif les syndicats sont plus représentatifs que les partis politiques. Cependant, cela n’empêche pas de souligner l’important problème de l’incapacité du syndicalisme français à s’implanter. Les syndicats ont eu traditionnellement la mauvaise idée de se compter et de faire de grandes manifestations en pensant que le niveau de syndicalisation était secondaire. C’est leur erreur historique. En Grande-Bretagne ou en Allemagne, la syndicalisation fonctionne en collaboration avec des entreprises qui prennent les cotisations et les versent aux syndicats ce qui est interdit en France depuis les lois de 1956. Il faut donc comparer ce qui est comparable. En Belgique, les adhérents reçoivent du patronat une prime supérieur à la cotisation si les conditions des accords sociaux sont respectés (l’absence de grève sur une période par exemple).

Le gouvernement dit vouloir s'inspirer des méthodes allemandes. Sont-elles vraiment transposables au contexte français ?

Benoît Broignard : Une grande partie des pratiques syndicales allemandes est effectivement applicable au modèle français à condition de ne pas essayer des les plaquer de manière brutale et bornée. Il semble par exemple tout à fait possible d’inclure dans les comités de direction des entreprises des représentants des salariés, certains syndiqués et d’autres pas. Cette mesure permettrait notamment de donner de la visibilité aux salariés qui n’en ont pas. A l’inverse, il ne faut pas commettre l’erreur d’importer dans le même temps les défauts du système allemand. Ce dernier a par exemple pour effet de provoquer une grande précarité pour une partie des employés notamment lorsque que certains d’entre eux travaillent dix heures par semaine à cinq euros de l’heure. Cette situation, même si elle sort ces travailleurs des chiffres du chômage, ne leur offre pas une situation très enviable. Même si le coût de la vie est inférieur en Allemagne, le modèle social est loin d’être aussi parfait que ce que l’on veut bien en dire en France. 
René Mouriaux : Il y a là une grande illusion de la part du gouvernement car les socio-démocrates français ne peuvent exister sans la création d’un équivalent du DGB allemand (confédération syndicale). De plus, le SPD n’est pas un bon exemple à suivre, c’est le modèle d’un échec. Depuis que Schröder a mis en place des réformes équivalentes à celles libérales de la CDU/CSU, il a provoqué des défaites électorales terribles et continues pour le parti. Cela a d’ailleurs entraîné  la scission d’une partie de la gauche dure qui a inspiré Jean-Luc Mélenchon pour la création de son mouvement. De plus, le DGB a énormément souffert de cela et est à présent dans une phase de reconquête, il a pour cela proposé un plan d’investissement européen destiné à mettre fin à l’austérité.

Comment pourrait donc s'organiser un dialogue social efficace et représentatif ?

Benoît Broignard : Ce sont les syndicats français qui doivent faire leur révolution en interne et d’arriver à entrer dans le XXIème siècle. Ils doivent absolument arriver à se rendre attractifs pour les salariés en proposant des solutions concrètes afin d’attirer à eux de nouveaux adhérents sans quoi ils ne sortiront jamais de cette problématique de légitimité. Il est intéressant de regarder ce qui se passe en Suède où 80% des salariés sont syndiqués. Dans ce pays, les syndicats gèrent une partie de l’allocation chômage ce qui encourage énormément les Suédois à adhérer à un syndicat. Il pourrait donc être positif de donner aux syndicats français la possibilité d’élargir leurs compétences sociales et donc leurs sources de financement. C’est peut-être de cette manière, en les rendant paradoxalement plus « puissants », qu’il est possible de rendre les syndicats légitimes. En tout cas, ce qui est certain c’est que le modèle français dans son état actuel est au point mort et n’est pas productif. Il faut donc mettre en place des leaders syndicaux crédibles et raisonnables qui seraient capables de sortir de la « guéguerre » de celui qui sera le plus radical menée à grand coup de slogans chocs dans les matinales radios.
René Mouriaud : Il est impossible de tout modifier de manière brutale car l’histoire du dialogue social français remonte à très loin.  On sait par exemple que le Medef a alimenté les caisses de certains syndicats comme FO ou le CFE-CGC mais pas la CGT. Il est important de comprendre que les relations entre syndicats de patrons et de salariés sont complexes et enchevêtrées mais également que la réalité du conflit est bien plus violente sur le terrain que ce que veulent bien montré les grandes négociations au niveau national. Cela s’est par exemple observé lors de la création de l’observation de la répression et de la discrimination qui regroupe aussi bien des syndicats de salariés que de magistrats ou d’avocats. Cela rend donc extrêmement difficile l’amélioration de la représentativité tant que de tels phénomènes d’une part effraient les non syndiqués et renforcent les blocages et les tensions idéologiques.

La dernière campagne présidentielle a montré à quel point les syndicats, de salariés et de patrons, sont positionnés politiquement. Au nom de qui parlent-ils aujourd’hui ?

Benoît Broignard : Historiquement, les syndicats étaient encore plus politisés qu’ils ne le sont aujourd’hui et nous sommes loin d’une CGT qui était un organe du parti communiste. Au-delà de cela, il n’est pas surprenant que les syndicats continuent à être marqués politiquement car par le fait qu’ils s’occupent des affaires de la cité, il s’agit en fait de leur métier. Que le patronat soit de droite et les salariés de gauche correspond finalement à une certaine logique, cependant, lorsque le numéro 2 de la CGT est devenu le conseiller spécial de François Hollande sur les questions sociales on peut considérer qu’il y a une porosité qui pose question. Il existe donc des passerelles personnelles très fortes mais des passerelles idéologiques et financières qui restent très limitées.
René Mouriaud : Les syndicats ont toujours, et nécessairement été des négociants politiques que ce soit en Allemagne, en Suède, au Japon et partout ailleurs. Même s’il y a évidemment une différence entre société civile et Etat, il y a une implication inhérente des familles syndicales qui ne peuvent pas se détacher de la politique, au sens organisation du pouvoir du terme. Les syndicats et tout ce qui les compose, le droit de réunion, de syndicalisation sont des droits constitutionnels et les implique donc structurellement à la politique. Ils ne peuvent non plus ne pas prendre part aux débats de politique publique sans quoi ils se désarmeraient et sont donc obligés de se battre, de soutenir ou de tenter de contrecarrer certaines lois.
Enfin dans leur rapport aux partis politiques, il y a quatre types de relations. La subordination comme le fut la CGT au PCF mais aussi FO par rapport à la SFIO. La rivalité, comme celle qui opposait FO aux PCF dont l’affaiblissement à amenuiser l’identité syndicale de FO. La substitution qui existe très peu en France, il en existe quelques traces dans des syndicats comme Sud ou FSU. Enfin, il y a la coopération qui s’est cristallisé autour du cliavge politique droite gauche lors de la dernière campagne présidentielle. Il n’est pas surprenant que de nombreux syndicats aient voulu la tête de Nicolas Sarkozy qui a cru pouvoir en radicalisant sont discours envers eux en les traitant notamment de corps intermédiaires inutiles voire dangereux. Enfin, François Chérèque a quitté ses fonctions plus tôt que prévu après avoir admis qu’il était trop proche de la politique.


Hollande veut inscrire dans la Constitution le rôle des partenaires sociaux. Comment expliquer cette sacralisation du syndicalisme par les politiques ?

Benoît Broignard : J’ai du mal à m’expliquer le sens de ce genre de mesures car je ne vois absolument pas ce que vient faire la constitution là-dedans. Si on continue à vouloir mettre tout et n’importe quoi dans notre constitution, elle va finir par se transformer en code civil. J’ai la sensation qu’il s’agit plutôt d’un accord qui aurait été passé entre le candidat Hollande et les syndicats afin que ces derniers ne s’opposent pas à lui pendant la campagne. Il pourrait également s’agir d’une simple posture visant à renforcer symboliquement l’attachement de François Hollande à la gauche au moment où tout le monde lui reproche de faire une politique de droite.
René Mouriaud : C’est tout à fait inutile voire nuisible puisque le préambule de la constitution de la 4ème République, repris dans la 5ème,  précise que chaque salarié a le droit de se syndicaliser ou de ne pas le faire dans le syndicat qu’il souhaite. A partir de là, il ne s’agit que de paroles incantatoires sans portée. Il avait d’ailleurs voulu ouvrir sa relation avec les syndicats lors du premier sommet social suivant son élection mais le tout a été écrasé par l’affaire du tweet de sa compagne.

La social-démocratie à la française restera-t-elle un doux rêve tant que les syndicats français seront ce qu’ils sont ?

Benoît Broignard : La social-démocratie à la français n’existe pour l’instant tout simplement pas, il ne s’agit que d’un positionnement politique un peu flou qui ne recouvre rien et dont ont cherche toujours la véritable définition et le véritable projet. L’idée est-elle de s’inspirer de Tony Blair ? De Gerhard Schröder ? Je ne sais pour l’instant pas ce que les socialistes entendent par social-démocratie à la française mais tant que personne n’en fera autre chose qu’un slogan politique ou un concept marketing subliminal, elle n’existera pas.

Le gouvernement attend des partenaires sociaux qu’ils proposent des mesures permettant plus de souplesse à l’emploi et plus de protection pour les employés. Cela n’est-il pas profondément incompatible dans la structure syndicale française ?

 Benoît Broignard : L’augmentation parallèle de ces deux concepts est effectivement totalement incompatibleC’est d’ailleurs étonnant et amusant de voir qu’une loi va être proposée en cas d’échec de la négociation, ce qui est le plus probable, car une fois encore cela témoigne de l’échec des syndicats de patrons aussi bien que de salariés et plus généralement du dialogue social français. Une loi présentée dans ce contexte aura, comme d’habitude, ne satisfera ni les uns ni les autres et aboutira à quelque chose de tiède et sans consistanceLes syndicats, patrons et salariés, ne sont pas illégitimes pour intervenir mais ils pourraient être encore plus légitimes s’ils parvenaient à fonctionner ensemble plutôt que de se braquer sur des positions dogmatiques. Au final, une fois encore, ce sont les français, les travailleurs, qui sont les perdants d’une discussion impossible.
René Mouriaud : La flexicurité a quelque chose d’une oxymore comme le disent les linguistes mais il est notable malgré tout que la CFDT et la CGT ont essayé de réfléchir à des formules qui permettraient de licencier facilement tout en protégeant les salariés. Il faudrait pour cela entrer dans une logique de la gestion du travail très administrative en créant un statut d’employé entre les emplois et le Medef y est profondément allergique. C’est effectivement une réforme qui serait très profonde et impliquerait des modifications profondes de notre façon de notre rapport au travail et au chômage dégressif.

La déchirure

La déchirure


Un sondage IFOP le Pelerin du 8 janvier révèle que pour une majorité considérable de Français, 75%, le mariage homosexuel est un sujet « secondaire » au sens ou il n’est pas prioritaire au regard de leurs préoccupations du moment : désindustrialisation, dette publique, immigration. Pourtant, il se présente, en ce début d’année, par la volonté du gouvernement, comme une question politique fondamentale. A la veille de la manifestation du 13 janvier, on sait qu’il risque de susciter une intense querelle, un profond traumatisme et de déchirer un pays déja exsangue, qui traverse une crise morale, sociale et économique sans précédent. Les passions et les nerfs sont à vif et les positions crispées comme rarement dans l’histoire récente. Jamais, depuis 1984 et la crise de l’école libre, les églises n’avaient ainsi appelé à descendre dans la rue. Alors, pourquoi persévérer dans la voie de la discorde et d’une polémique qui ne vise aucunement à répondre aux grands sujets de préoccupation des Français? Il faut dire qu’un profond malaise règne dans toutes les formations politiques. En 1998, lors des débats sur le pacs, Mme E.Guigou, Garde des Sceaux, exprimant le point de vue des leaders socialistes, déclarait : « Il n’est pas question (…) que deux personnes physiques du même sexe (…) puissent se marier » En 2012, reflétant l’évolution de son parti, elle annonçait avoir changé d’avis. Le conformisme et le suivisme ne sont pas le propre de la gauche. Un chef important de l’UMP, ministre à l’époque, déclarait fin 2011 : « J’étais très opposé au mariage homosexuel. Je pense que mon avis évolue sans doute avec la société française… On parlait tout à l’heure du doute : il faut savoir évoluer dans ses convictions.» Même la droite de la droite ne sait absolument pas sur quel pied danser : « Le front national n’appelle pas à manifester. Certains membres du front national veulent exprimer leur opposition à ce projet en participant à cette manifestation. Ils ont totalement la liberté de le faire ». Partout, une logique utilitaire l’emporte sur les convictions. Les petits calculs règnent en maître, faute d’idée claire. La guerre des postures bat son plein. Le pouvoir socialiste, en difficulté sur le front économique, a décidé de donner un signe de volontarisme et de détermination à ses militants sur cette promesse de campagne. Une partie de l’opposition se cherche toujours et se positionne sur des critères d’image personnelle. « Ne menez pas une campagne de retard ! » a lancé à l’adresse de ses amis politiques une autre ancienne ministre, Mme R.Bachelot, comme si le souci d’être à la page suffisait à fonder un discours. Sur un dossier aussi capital, engageant de manière irrémédiable les piliers de la civilisation que sont les notions de père, de mère, appelées à disparaître dans les documents officiels,  la place de l’enfant et l’image de  la famille, la réflexion, la prospective et le débat de société font cruellement défaut, laissant la place à la polémique, aux coups de menton, à l’invective. Tout cela risque de mal se terminer et quoi qu’il advienne, de laisser de profondes et irréparables cicatrices.
Maxime TANDONNET

Elle bat son enfant à mort parce qu’il n’arrive pas à réciter le Coran

Elle bat son enfant à mort parce qu’il n’arrive pas à réciter le Coran


Une mère musulmane vivant au Pays de Galles a été condamnée à un minimum de 17 ans de prison pour le meurtre de son fils de sept ans, en juillet 2010. Elle l’a roué de coups jusqu’à le tuer, parce qu’il ne parvenait pas à mémoriser le Coran.
Sara et Youssef Ege avaient inscrit leur petit garçon à la mosquée locale afin qu’il devienne Hafiz (gardien), un terme musulman honorifique pour désigner une personne ayant mémorisé entièrement le Coran et qui en récite de longues parties à des occasions précises. La famille habitait une maison dans le quartier de Pontcanna, à Cardiff, et emmenait quotidiennement son fils à la mosquée pour y suivre ses enseignements.
Personne à la mosquée ne s’est semble-t-il inquiété qu’une telle charge incombe à un enfant. Malgré les encouragements et la promesse d’un nouveau vélo, l’enfant ne parvenait pas à retenir les premiers des 6 236 versets, soit environ 80 000 mots. Après un an d’efforts, le malheureux n’était parvenu à retenir qu’un seul chapitre. Sa mère avait espéré qu’il mémorise 35 pages en trois mois, partant du principe que le Coran n’est pas un livre comme les autres puisque c’est la parole d’Allah. Le Coran doit se réciter à la lettre près.
Mémoriser le Coran, « un honneur »
Enfant, Sarah Ege, musulmane d’origine indienne, avait elle-même participé à des compétitions sur ses connaissances du livre sacré de l’islam. Elle se disait donc très frustrée par l’incapacité de son propre enfant à apprendre les versets par cœur.
« Je voulais qu’il apprenne 35 pages en trois mois. Mémoriser le Coran en entier est une grande récompense pour toute la famille. Cela apporte l’honneur et accroît la position de la famille dans la communauté locale », a-t-elle expliqué devant le tribunal britannique.
« Comme un chien »
Selon les comptes rendus du tribunal de Cardiff, cette diplômée de mathématiques de 33 ans traitait son fils Yaseen comme un « chien », le frappant avec un bâton.
« Je suis convaincu que, pendant plus de trois mois, vous l’avez battu à plusieurs reprises, souvent avec un pilon en bois », a déclaré le juge Wyn Williams.
En plus du meurtre de son enfant, Sara Ege a été reconnue coupable d’entrave à la justice. Elle avait en effet tenté de brûler le corps de son fils pour faire croire à un incendie dans la maison familiale et dissimuler les preuves du martyre de Yaseen.
Le jour de la mort du petit garçon, sa mère l’avait gardé à la maison au lieu de l’envoyer à l’école afin qu’il puisse se consacrer entièrement à l’étude du Coran.
Selon plusieurs témoignages, le petit garçon s’était mis à écrire de la main gauche les derniers mois car tenir le stylo de la main droite était trop douloureux pour lui, à cause des coups. La mère avait également été contactée par l’école primaire de Yaseen parce que ce dernier avait trop mal pour s’asseoir. Elle a raconté qu’il était tombé.
Sans que l’école ne juge opportun d’embêter plus longtemps cette famille de « bons musulmans ».
CAROLINE PARMENTIER



'Le désir insatiable des Socialistes pour votre argent'

La taxation à 75% des super-riches, que François Hollande avait lancée ‘tout à trac’ au cours de sa campagne électorale à titre de symbole pour rallier tout son électorat, s’avère être un véritable fiasco, que le président français va devoir traîner comme un boulet, de même que son prédécesseur traînait derrière lui le boulet de la mesure du « bouclier fiscal », affirme le journal le Monde.
La taxe, qui n’aurait permis que de ramener 210 millions d’euros au budget de l’Etat de la France, une goutte d’eau, donc, vient d’être retoquée par le Conseil Constitutionnel qui l’a rejetée pour des motifs techniques, sans même se pencher sur la question de savoir si elle pouvait avoir un caractère confiscatoire.
Ce qu’il va en advenir, on ne le sait pas encore, car du côté du gouvernement français, une grande confusion règne à son sujet. Le 31 Décembre, Hollande avait indiqué que son gouvernement allait « réaménager » cette taxe. Le 6 janvier, Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, a affirmé qu’elle pourrait être appliquée jusqu’en 2017, et non plus pour deux ans, comme cela avait été prévu au moment de sa création. Plus récemment, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a repoussé la fin de son application à « la fin de la crise ».
Le gouvernement français n’a pas encore lancé la grande réforme fiscale promise par le candidat Hollande au moment de la campagne électorale, et il devra aussi prendre en compte la nécessité de restaurer la compétitivité des entreprises françaises. « Le bricolage auquel se livre le gouvernement pour trouver des recettes nouvelles ne peut durablement tenir lieu de politique », conclut le Monde.
Le gouvernement français doit pourtant se dépêcher de se sortir de ce piège fiscal dans lequel il s’est englué lui-même. Le journal ABC souligne que l’affaire Depardieu est révélatrice du sentiment des Français à cet égard. En effet, même s’il s’attire beaucoup de critiques de ses compatriotes, l’acteur Gérard Depardieu gagne de plus en plus leur compréhension pour son exil fiscal. « C’est peut-être parce qu’un plus grand nombre de gens commencent à comprendre que l’Etat social n’est pas étirable à l’infini. Que le désir insatiable des Socialistes d’étendre l’Etat-Providence, auquel ils doivent leur succès, ne peut pas être financé.
Que non seulement les riches, mais aussi les membres de la classe moyenne en ont marre de payer pour un Etat gigantesque dans lequel les limites entre la solidarité et le populisme sont de plus en plus brouillées. En France, la patrie de Depardieu, les 10% les plus riches de la population contribuaient pour 62% de l’impôt sur le revenu en 1975. En 2011, c’était déjà 74%. Et si les politiciens comme Hollande avaient les mains libres, les impôts continueraient d’augmenter, comme la dépense publique aux Etats Unis, du moment que cela leur permettrait d’éviter de renoncer aux politiques sociales populaires et populistes qui garantissent leur réélection ». 

    Les économies qui connaîtront la croissance et la contraction les plus rapides en 2013

    C’est la Mongolie, mais surtout Macao, qui devraient connaitre les taux de croissance les plus spectaculaires en 2013. Macao le devrait notamment à l’ouverture de nouveaux casinos qui devraient lui permettre d’attirer des touristes chinois dont les salaires devraient progresser. Mais la Chine est aussi à l’origine de la bonne fortune de la Mongolie, notamment en raison des investissements miniers que l’empire du Milieu a réalisés sur son sol pour satisfaire ses besoins toujours croissants en minéraux. Ainsi, la mine d’Oyu Tolgoi, l’une des plus grandes mines d’or et de cuivre du monde, devrait entrer en production cette année.
    Avec une croissance prévisionnelle de 8%, la Chine figure d’ailleurs parmi les pays privilégiés de ce palmarès, et elle pourrait même dépasser cette performance en fonction de l’état de la demande internationale.
    L’Europe, qui se remet péniblement de la crise financière, est particulièrement bien représentée du côté des pays qui devraient connaitre les reculs de PIB les plus sévères, en particulier la Grèce, le Portugal et l’Espagne.
    La Belgique ne figure pas sur ce graphique, mais dans Knack.be, Johan Van Overtveldt rappelle que nous avons déjà eu communication de prévisions pour 2013 : le gouvernement Di Rupo a basé ses calculs pour le budget 2013 sur un taux de croissance prévisionnel de 0,7%, mais celui-ci vient d’être mis en doute par le gouverneur de la BNB, qui prévoit un taux de croissance beaucoup plus faible, probablement même une croissance nulle.