TOUT EST DIT

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vendredi 14 décembre 2012

L’aveuglement

L’aveuglement


Lors d’un débat télévisé consacré à l’immigration, sur France 3 le 5 décembre 2012 , certains propos étaient tout simplement hallucinants. M.Philippe Manière, président de l’institut Montaigne, économiste renommé, l’une des personnalités influentes de l’intelligentzia française déclarait ainsi : «le petit flux d’immigration qu’on a est non significatif », parlant de « flux migratoire extrêmement ténu, le plus ténu des pays de l’OCDE », enfin décrivant la France comme « un pays incroyablement fermé ».  Les faits parlent pourtant d’eux-mêmes : notre pays délivre environ 200 000 « premiers titres de séjour » à des nouveaux migrants chaque année. Il est, de plus, le second au monde, après les Etats-Unis par le nombre de demandeurs d’asile qu’il accueille : 40 à 50 000 annuellement. Ces arrivées se produisent dans un contexte où il n’y a pas de travail disponible, avec plus de trois millions de chômeurs, dont un quart des jeunes. Le flux migratoire, en provenance de pays non-européens, de culture, de mode de vie, et de traditions profondément différentes des nôtres, nourrit ainsi la pauvreté, l’exclusion, le repli identitaire, la révolte. Il représente dans ces conditions, en particulier dans les quartiers populaires, un facteur de déstabilisation profonde et de désintégration de la société aux conséquences dramatiques pour tout le monde, y compris les migrants eux-mêmes. La situation de certains collèges sinistrés de banlieue dont 80% des élèves sont issus de l’immigration est  un révélateur flagrant de l’impact des flux migatoires. Moi, je pense qu’il est infâme d’exploiter le thème de l’immigration à des fins électoralistes par des propos haineux et mensongers. Mais il est tout aussi odieux de nier l’évidence, les faits, la réalité, en se drapant dans une réputation d’intellectuel et de notable. On aimerait comprendre ce qu’a voulu dire M. Manière. Si vraiment, il n’est pas au courant de ce qui se passe dans le pays, c’est franchement préoccupant, compte tenu de ses références et de son niveau, cette ignorance exprimant le fossé entre les élites protégées et la réalité quotidienne des Français. S’il nie les faits en toute connaissance de cause, c’est encore plus grave: on est alors dans l’idéologie sinon la propagande.

Des retraités poursuivis pour avoir envoyé des miettes à Hollande

Des retraités agricoles sont poursuivis par la justice pour avoir osé envoyer des miettes de pain à François Hollande, afin de sensibiliser le Président sur leurs conditions de vie indignes. Comment ne pas avoir la nausée en lisant ce fait divers répugnant :
Des agriculteurs retraités ont envoyé, le mois dernier, 500 courriers à l’Élysée, pour faire part à François Hollande de leur détresse économique, alors qu’ils ne touchent que 770 euros par mois. Les lettres contenaient, en symbole de la précarité de ces paysans à la retraite, des miettes de pain. Quelle insolence !! Quel outrage !!
Comme toujours dans notre état socialiste, les autorités ont été promptes à lancer la machine judiciaire. Ainsi, les retraités de Picardie doivent être auditionnés par la justice au commissariat de Laon, à la suite d’une enquête lancée par le parquet de Paris pour « offense au chef de l’état ». Sérieusement ?!?
Lundi 10 décembre, les premiers « suspects » ont été entendus, en commençant par l’instigateur de cette haute agression envers François Hollande, le président des Anciens exploitants de l’Aisne, Henri Carton, qui a tout de même passé près de 2 heures dans la gendarmerie. Les autres membres de l’association vont être entendus dans les jours qui viennent.

Henri Carton a expliqué à France 3 que « l’idée des miettes, c’est pour dire que lorsque le gâteau est partagé, il ne reste que des miettes pour les retraités », avant d’avouer qu’il ne voit « pas où est l’outrage ».
De son côté, comme toujours, l’Elysée dément formellement être pour quoi que ce soit dans ces interpellations. Selon un communiqué publié par la présidence de la République le même jour, «  la présidence de la République dément formellement avoir déposé plainte contre des retraités ayant envoyé des courriers contenant des miettes de pain« . La garde rapprochée de Hollande a ensuite justifié cette affaire scandaleuse en assurant  qu’une réponse adressée aux expéditeurs via le préfet de l’Aisne est à l’origine de la procédure.
Alors mystère… Et si c’était Valérie Trierweiler qui avait porté plainte contre les retraités par peur de voir son flan manger toutes les miettes de pain et reprendre du poids ?
On reconnaît ici toute la beauté du système socialiste : ces hommes ont travaillé toute leur vie, sans vacances, sans weekend, sans 35 heures sans RTT, pour un salaire de misère et maintenant ils se retrouvent comme des mendiants. Pire, ils sont traités par l’état socialiste de la même manière que des immigrés qui n’ont jamais cotisé. Et comment faire en sorte d’améliorer leur situation ? En les envoyant au poste comme de vulgaires racailles (en fait bien pire puisque la plupart des racailles ne sont même pas inquiétées par les forces de police qui ont trop à faire à entendre des agriculteurs retraités ou les rédacteurs de 24heuresactu). Une honte !
Les socialistes n’aiment plus depuis longtemps les travailleurs, ouvriers, paysans, artisans  ou employés. En revanche, les intermittents et autres parasites croulent sous les subventions…
Pour Anne Sinclair, Laurent Fabius et tous les millionnaires qui peuvent se permettre d’avoir des toiles de maîtres dans leurs salons, une niche fiscale. Pour les retraités paysans, des miettes et des poursuites judiciaires.
La justice sociale, c’est maintenant !

HOLLANDE LE MONARQUE ! 
HOLLANDE LE SALAUD !
HOLLANDE LE PETIT !
HOLLANDE LE NÉANT ! 

On vit très bien en France mais pour combien de temps ?

Le niveau de vie actuel des Français n'est qu'une illusion. Car plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible.
Les Français – au moins ceux qui vivent en France – me disent souvent que je suis trop sévère et que l’on vit très bien dans notre pays. Ils ont, bien sûr, tout à fait raison. On vit très bien en France, où la génération la plus stupide de l’Histoire, celle de Mai-68 (dont je fais partie), a déjà dépensé toute l’épargne accumulée par les générations précédentes, pour ensuite emprunter l’épargne future de leurs enfants et maintenant de leurs petits-enfants. Consommer en une génération l’épargne et du passé et du futur assure en effet un niveau de vie très agréable, mais à une seule génération, au mieux.
Permettez-moi de rappeler que cela ne me paraît ni sain, ni durable, ni démocratique… et que cette gabegie arrive probablement à son terme. Après tout, pourquoi ces petits-enfants se sentiraient-ils responsables d’un endettement qu’ils n’ont jamais voté, d’autant qu’il n’a pas servi à financer des investissements productifs générant des revenus ? Nos enfants, nos petits-enfants n’ont aucune raison ni légale ni morale de se sentir solidaires du paiement de nos retraites… aucune.
Et selon toute probabilité, ils ne le feront pas. Mais, hélas, ce n’est pas tout. L’excuse qui nous est servie à chaque augmentation de la part de l’État dans l’économie est bien entendu que c’est chose nécessaire pour «préserver l’emploi». Vérifions encore, par honnêteté scientifique, en mettant d’un côté la part de l’État dans l’économie et de l’autre le taux de chômage de la population active.
Nous découvrons que c’est exactement l’inverse qui se produit...

Comme le disait Bastiat, sans doute le meilleur économiste que la France ait connu, « en économie, il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas».
Ce que l’on voit, c’est un ou deux emplois qui ont été préservés par l’intervention de la puissance publique dans les mécanismes du marché du travail. Ce que l’on ne voit pas, ce sont les dizaines d’emplois qui ne seront jamais créés à cause de ces interventions. Si l’Union soviétique a sauté, au grand désespoir de toute l’intelligentsia de la rive gauche, c’est bien parce que les penseurs des Lumières avaient raison.
L’État n’est bon à créer ni richesse, ni liberté, ni emplois, ni croissance. Tout au plus des fonctionnaires. Courteline disait : «En France, on sème des fonctionnaires et on récolte des impôts.» Et chaque fois que l’on embauche un fonctionnaire – ce qui se voit –, entre trois et quatre emplois potentiels du secteur privé ne sont pas créés – ce qui ne se voit pas.
Cette triste réalité – objective – nous permet, peut-être, d’aller un peu plus loin. Nous avons constaté que le taux de croissance de l’économie française ne cessait de baisser structurellement. Peut-être est-il temps de donner une explication à ce qui apparaît encore comme un grand mystère à beaucoup de commentateurs ?
Considérons le graphique suivant.
Croissance structurelle du PNB français (échelle de droite) Ratio des valeurs ajoutées en francs courants selon l’Insee- Source : GaveKal Research.
Ce graphique est légèrement différent du précédent : au lieu de faire le rapport entre l’économie communiste et l’économie capitaliste – courbe qui montait –, le rapport est fait cette fois-ci entre l’économie capitaliste et l’économie communiste. Ce nouveau ratio, qui est donc l’inverse du précedent, baisse structurellement.
Depuis 1978, comme chacun peut le voir, la part de l’économie «libre» par rapport à celle de l’économie communiste ne cesse de baisser. La deuxième information, celle que nous cherchons à expliquer, apparaît sur l’échelle de droite (en pointillé). Il s’agit du taux de croissance moyen des sept dernières années (2002-2009) et qui constitue une bonne approximation du taux de croissance structurel de l’économie française. L’évidence est accablante : plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible. Plus la croissance est faible, plus le taux de chômage monte. Plus le taux de chômage monte, plus les dépenses de l’État augmentent.
Et plus la croissance est faible… Un cercle vicieux dans toute son horreur… Ce bon M. Keynes ne nous a jamais averti que l’intervention de l’État pour minimiser les effets d’une récession avait un prix. Et que ce prix était une baisse du potentiel de croissance sur le long terme.
Pendant encore combien de temps ?

Europe : Merkel remet les pendules à son heure

La chancelière s'est entretenue avec François Hollande avant l'ouverture du sommet à Bruxelles. Elle a douché les espoirs de Paris, Rome et Madrid d'une Europe financièrement plus généreuse

Entre euphorie et frustration, le sixième et dernier sommet européen de l'année a débuté, jeudi soir, dans un parfum de schizophrénie. Côté jardin, l'Europe se hisse enfin hors des urgences de l'euro. Elle a réussi à remettre un peu d'ordre en Grèce et s'apprête à imposer à 6000 banques un code de surveillance unifié. Mais côté cuisine, les feux franco-allemands de l'intégration paraissent plus glaciaux que jamais, au risque de laisser beaucoup de monde sur sa faim.
Les vingt-sept chefs d'État et de gouvernement ont eu de vraies raisons de se célébrer en arrivant à Bruxelles. La Grèce, toute proche du déraillement cet été, est revenue «sur les rails solides» de la monnaie commune. L'Eurogroupe, rassuré, va rouvrir dans les jours qui viennent les robinets d'une aide qui se compte en dizaines de milliards. À l'échelon supérieur l'UE espère briser enfin le cercle vicieux entre dette bancaire et dette d'États en imposant, dès l'an prochain, la surveillance de la BCE aux 6000 établissement de crédits de la zone euro.

Baliser la tâche des années qui viennent

François Hollande voit dans le compromis arraché au petit matin un «accord majeur» qui consacre la capacité des Européens à stabiliser la monnaie commune. Angela Merkel salue une entente «dont on ne peut surestimer l'importance». L'état-major bruxellois se réjouit de voir démentis les Cassandre qui annonçaient, début 2012, l'éclatement de l'euro.
Bref, le sommet permet de tourner en beauté la page d'une année épuisante, toute entière vouée à la gestion de crise. Dans le scénario idéal, le huis-clos des 27 devait aussi baliser la tâche des années qui viennent, avec sur la table le chantier d'une nouvelle architecture de l'euro. Pour François Hollande, cela signifie plus de solidarité, avec à la clef plus de croissance pour le Sud de l'Europe. Pour Angela Merkel, cela veut dire plus de compétitivité et de réformes sur le modèle nordique. Et aussi davantage de contrôles au niveau central.
Entre le Nord et le Sud, entre la chancelière chrétienne-démocrate et le président socialiste, le malentendu n'est pas nouveau. Il prend simplement un tour plus tranchant à mesure qu'approchent l'automne 2013 et les législatives en Allemagne. Angela Merkel, ultime rempart de la monnaie commune depuis quatre ans souffre de voir contestée sa vision d'avenir. Elle ne veut pas non plus effrayer l'électeur allemand par de grands projets trop coûteux. Pour combler le fossé qui se creuse avec François Hollande, il aurait sans doute fallu plus que le tête-à-tête d'une trentaine de minutes organisé au débotté, juste avant le sommet.

Rapport Van Rompuy enterré

L'intransigeance allemande a fait une première victime en la personne du président du conseil Herman Van Rompuy, chargé depuis juin de dresser les plans d'avenir. Sa feuille de route «Vers une véritable union économique et monétaire», débattue depuis des mois par tout ce que Bruxelles compte d'esprits aiguisés, a été vidée de substance en moins de 36 heures. Sous la pression de Berlin. Exit l'ébauche d'un budget propre à la zone euro. Gommée l'esquisse d'un fond européen d'assurance anticrise. Rayée l'idée d'une émission de dette en commun. Disparu, le calendrier de mise en place sur trois ans.
Du coup, la discussion au sommet risque de tourner court. En remettant les pendules bruxelloises à son heure, Merkel douche brutalement les espoirs nourris à Paris, Rome ou Madrid. L'Élysée comptait sur la feuille de route Van Rompuy pour pousser vers une Europe financièrement plus généreuse et soucieuse de soutenir la croissance. Dès jeudi matin, la chancelière a opposé une fin de non-recevoir: elle est prête à aider ses partenaires à se réformer, par des aides temporaires et ciblées. Mais «cela ne doit pas servir de prétexte à mettre en place de nouvelles sources de financement» permanent dont Berlin ne veut pas.