TOUT EST DIT

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mardi 11 décembre 2012

Patrick Buisson : "nous sommes dans un scénario inédit, c'est un scandale énorme"

L'ancien proche de Nicolas Sarkozy était invité sur Europe 1 ce mardi matin. L'ex-conseiller politique du président de la République en a profité pour expliquer pourquoi il porte plainte contre Christiane Taubira.
Sur la crise à l'UMP
"Pour l'instant, il n'y a pas de pilote dans l'avion. Ce que révèle la crise est intéressante, la vraie fracture se situe entre la base et la représentation parlementaire. C'est une fracture temporelle et sociologique. Le vote des motions a concrétisé la fracture. Il y a un déplacement du centre de gravité de la droite. L'UMP est en concurrence avec le Front national et ne s'en rapproche pas. Le problème d'une alliance avec le FN ne rentre pas dans une stratégie politique".
Sur Jean-François Copé
Sur cette campagne à l'UMP, j'ai eu des conversations avec Jean-François Copé mais aussi avec les membres de l'équipe Fillon. Le maire de Meaux a pris la bonne option dès le départ en s'adressant aux adhérents. 
Sur Nicolas Sarkozy
"Il respecte un devoir de réserve. Sur l'élection de 2012, il y a beaucoup à dire. Nous avons travaillé en parfaite harmonie. Nous sommes peut-être partis trop tard. Je n'ai pas de commentaire à faire sur un possible retour. Il décidera. Il est navré de ce qui se passe. Il ne sera ni chef, ni arbitre". Bruce Toussaint insiste en demandant s'il a parlé à Nicolas Sarkozy d'un retour. "(silence) Il nous est arrivé d'en parler. C'est la vie politique qui décidera" conclut-il.
Sur sa plainte contre Christiane Taubira*
"Cela fait trois ans que je subis une action ignominieuse contre moi. J'ai décidé de rentre coup pour coup.  Les sondages avec Nicolas Sarkozy ? Dans cette affaire, Madame Taubira est juge et partie. Elle confond tout. Elle a menti quand elle a dit qu'elle ne faisait plus partie de l'association Anticor et nous le prouverons. Nous sommes dans un scénario inédit. Un scandale énorme. Ce pouvoir à une proportion à intervenir dans la justice.
*Le conseiller de Nicolas Sarkozy accuse Christiane Taubira d'influer sur le cours de la justice dans l'instruction de l'affaire dite des sondages de l'Élysée. Expert ès sondages, il a été mis en cause par plusieurs plaintes de l'association Anticor, en février et novembre 2010 pour "favoritisme", puis en octobre 2012 pour "détournement de fonds". Or, Christiane Taubira serait toujours membre du comité de parrainage de l'association.

La classe politique regrette l'exil de Depardieu en Belgique

La classe politique française a regretté lundi le choix de Gérard Depardieu d'élire domicile en Belgique, dans la commune frontalière de Nechin, réputée pour accueillir des fortunes françaises à la recherche de cieux fiscaux cléments.
La ministre de l'Écologie Delphine Batho a indiqué que la décision de l'acteur français ne remettait pas en cause les choix gouvernementaux en matière d'imposition des plus grandes fortunes, notamment la taxe de 75% sur la tranche des revenus supérieurs à un million d'euros par an.
"Je préfère l'acteur à l'exilé fiscal", a-t-elle dit sur France Inter. "Quand on a les moyens de bien vivre, je pense qu'on doit contribuer au redressement des finances publiques."
La Belgique n'impose ni la fortune, ni les plus-values sur la patrimoine privé, ce qui en fait un havre fiscal pour certains contribuables français, même si l'imposition des revenus du travail y est beaucoup plus élevée qu'en France.
Lors du point presse du Parti socialiste, sa porte-parole, Frédérique Espagnac, a lancé un appel à l'acteur. "J'ai envie de dire à Gérard : 'reviens vite !'", a-t-elle dit.
Le porte-parole du Parti communiste français, Olivier Dartigolles, a de son côté dit voir dans le départ de Gérard Depardieu, qualifié d'"insupportable", le syndrome d'une "inquiétante épidémie".
Son annonce fait suite à la décision de la première fortune de France, le PDG de LVMH Bernard Arnault, de demander la nationalité belge en septembre. Il avait toutefois précisé à l'époque qu'il resterait domicilié fiscalement en France.
SYSTÈME FISCAL "DÉCONNECTÉ"
"Sa carrière, n'en déplaise à son talent, il la doit aussi à ses compatriotes", écrit Olivier Dartigolles dans un communiqué. "En refusant de payer ses impôts, de participer à la solidarité nationale, le très oubliable soutien de Nicolas Sarkozy durant la dernière campagne électorale, entache durablement son image auprès des Français".
Gilbert Collard, député apparenté Front national, a dit que cette décision le "choquait".
"Quand on gagne son argent en France, je crois que c'est quand même patriotique de rester en France", a-t-il dit sur France 2. "Surtout venant d'un talent si Français."
Pour l'opposition de droite, la décision de Gérard Depardieu est directement liée à la politique fiscale du gouvernement.
"La France est aujourd'hui finalement le seul grand pays européen qui observe, par son système fiscal, des délocalisations de fortunes. C'est regrettable", a dit lors d'un point presse le président proclamé de l'UMP, Jean-François Copé.
"Je suis pour que l'impôt soit progressif, que plus on gagne d'argent plus on paye plus d'impôts, c'est tout à fait normal", a-t-il ajouté. "Mais en même temps, je regrette que nous ayons un système fiscal aussi déconnecté de ce qu'il est dans des pays comme l'Allemagne, l'Italie ou la Belgique."
Le bourgmestre (maire) d'Estaimpuis, dont dépend le village de Néchin, où vivent 2.800 Français, a confirmé dimanche que Gérard Depardieu avait acquis une maison dans cette petite commune frontalière.
Daniel Senesael a dit à la presse ne pas être "naïf" quant aux motivations possibles de l'acteur mais a assuré que ce dernier avait eu "un coup de foudre pour l'aspect paysager de notre entité, sa convivialité et son bien vivre".

Les idées d’abord

Les idées d’abord



Comment à l’avenir surmonter les querelles individuelles, les « batailles d’ego » ? Comment répondre à l’attente de l’opinion publique qui ne supporte plus le pouvoir en place? La France a besoin d’une profonde transformation pour s’attaquer aux problèmes qui la minent depuis plus de trente ans, auxquels tous les gouvernements se sont heurtés : le chômage massif, l’insécurité, la maîtrise insuffisante de l’immigration, l’impuissance publique en général. Nous devons viser à sortir de la logique de la succession des alternances et des déceptions… Voici un projet républicain en sept axes, sans prétention, éminemment discutable, mais dans lequel 60% des Français, je crois, pourraient se reconnaître.
-          Créer une confédération européenne. L’Europe a besoin d’un profond bouleversement. Pour survivre, ne pas imploser et connaître le sort de l’URSS, il lui incombe de se transformer, de sortir de sa logique d’aveuglement bureaucratique pour se mettre aux services des Européens et de Nations indépendantes. Il faut que le pouvoir suprême en Europe incombe au seul directoire des chefs d’Etat et de gouvernement, que la Commission soit placée sous son autorité ; que le Parlement européen représente les peuples et non la nomenklatura, par un mode d’élection uninominal ; que les Etats disposent de la possibilité de s’affranchir d’une décision qui lèserait gravement leurs intérêts nationaux ; qu’enfin le partage des compétences entre la « confédération » et les Etats soit clarifié. Il nous faut transformer profondément l’Europe pour la rénover, et non en sortir, ce qui serait un non sens historique total.
-          Un plan mondial pour l’Afrique. Je ne peux rentrer d’Afrique sans éprouver une profonde tristesse. D’année en année, à l’inverse des discours et articles lénifiants sur les soi-disant progrès de ce continent, je trouve sa misère un peu plus insupportable, avec ses masses d’enfants et d’adolescents désœuvrés et démunis de tout, en particulier d’un avenir qui errent dans les rues. « Le destin de l’Afrique et de l’Europe sont liés » disait le président Sarkozy. La France devrait assumer sa responsabilité positive à l’égard de ses pays frères d’Afrique en plaçant le développement du continent au centre de sa politique étrangère et en engageant une campagne de mobilisation internationale pour les soutenir dans l’acquisition des outils de leur futur.
-          Restaurer la démocratie française. les institutions politiques françaises doivent être rénovées pour rompre avec la logique d’un fossé croissant entre le peuple et les élites. Comment remettre le peuple au centre du pouvoir ? Faciliter le recours au référendum d’initiative populaire, appliquer la démocratie directe, référendaire, pour toute décision impliquant l’avenir de la Nation, élire le Sénat au suffrage universel. Ces sujets concernent l’avenir de la démocratie. Il serait irresponsable, sinon criminel, d’en laisser le monopole aux « extrêmes » au seul prétexte de ne pas vouloir paraître « populiste ».
-          L’entreprise au cœur de la cité. Le rôle de l’entreprise privée comme source de toute création de richesse et à ce titre, trésor le plus précieux de la nation, doit être reconnu et le gouvernement devra se mobiliser sur une loi d’orientation, sa première grande mesure de politique intérieure, visant à supprimer les obstacles à la liberté d’entreprendre, de recruter et de gérer la main d’œuvre, les charges fiscales et sociales ou les réglementation qui paralysent la croissance économique, en particulier les 35 heures. En parallèle une action de réduction drastique des effectifs des deux fonctions publiques – l’Etat mais aussi les collectivités territoriales – sera mise en œuvre. Al’exception des personnes malades et handicapées, aucune ressource d’assistance ne pourra être allouée par la collectivité publique sans la contrepartie d’un travail ou d’un service rendu à la collectivité, en particulier le RSA.
 -          La responsabilité comme principe fondamental de la vie sociale. La société de l’avenir doit retrouver le principe de responsabilité et le placer au centre de son fonctionnement, dans tous les lieux de régulation et de socialisation. A l’école, au collège et au lycée, il faut des chefs d’établissements autonomes, pouvant recruter les enseignants et le personnel éducatifs, récompenser ou sanctionner les élèves, et être tenu responsable de la marche de leur établissement. Dans les tribunaux, les magistrats doivent devenir personnellement comptables des conséquences de chacune de leur décision, tout comme les préfets, les responsables publics dans tous les secteurs. Un chef d’entreprise qui échoue est automatiquement sanctionné. Il doit en être de même pour tout responsable public.
 -          Restaurer les principes de neutralité et de laïcité. Une « nouvelle société », selon les termes de Jacques Chaban-Delmas, devra sanctuariser le principe de neutralité, à tous les niveaux de communication ou de décision publique. Le service public de l’audiovisuel cessera de confondre information et propagande, sous le contrôle d’une commission indépendante. Une stricte égalité devra s’imposer dans la présentation des termes des débats de société et toute forme de message idélogique implicite à travers les émissions devra être banni. La laïcité en matière de religion devra être renforcée par la réforme des lois de 1901 et 1905 en prolongeant la logique de l’interdiction du voile à l’école en 2003 et de la burqa votée en 2011. Aucune prise en considération de la religion des personnes dans la vie publique et sociale – hors de la sphère cultuelle –  ne pourra être considérée comme acceptable (restauration, hôpital, programmes scolaires…)
-          L’ordre républicain. La restauration de l’ordre public et de la maîtrise de l’immigration passe avant tout par la rigueur dans l’application de la loi sous toutes ses formes, dans notre pays où s’est prise, de décennie en décennie, l’habitude de ne pas appliquer cette dernière. Bien sûr des réformes seront indispensables, pour réparer les dégâts de la politiques actuelle, par exemple la remise en vigueur des peines planchers et de la rétention de sureté, deux grandes réformes du précédent quinquennat. Le flux migratoire devra être strictement plafonné en fonction des capacités d’accueil du pays et de son marché du travail. Mais surtout, la réforme des réforme, dans ce domaine, consistera à créer (à moyens constants cela va de soi) un organisme chargé de dénoncer et de sanctionner tout manquement à la lettre et à l’esprit de la loi, par exemple les régularisations abusives de migrants illégaux qui devraient être une exception et sont devenues la règle, ou bien les non applications des peines de prison prononcées par la justice qui favorisent le sentiment d’impunité et expliquent en partie la montée de la délinquance.
Voilà, cela vaut ce que cela vaut, ce n’est qu’une modeste contribution d’un citoyen, appelant toute sorte de critique, voire de dérision, mais c’est le genre de projet ou de programme auxquels il est de la responsabilité des partis politique de réfléchir  plutôt que de s’entretuer, alors que jamais le besoin d’alternance n’aura été aussi fort dans notre pays malgré l’éloignement des échéances nationales.

Les patrons de presse français sont-ils tous mauvais ?

La presse française est sous perfusion de l’État, mais certains ne veulent pas voir que c'est là que se trouve la cause de sa déchéance.
Jean Stern, journaliste français auteur d'un livre intitulé Les patrons de la presse nationale tous mauvais était interviewé hier matin sur la RTS (Radio publique suisse).
Stern, qui a étudié son sujet, reconnait que le système de cogestion entre État-Patrons-Syndicats qui régit la presse en France depuis la libération est à bout de souffle. Mais savez-vous quel est son diagnostic ? Ce qui ne va pas c'est qu'on ferme trop de kiosques, et que les patrons préfèrent investir dans leurs autres activités plutôt que dans le développement des médias dont ils sont actionnaires. Ainsi la crise de la presse française, selon Jean Stern, "c'est l'échec du capitalisme". On croit rêver.
On aurait aimé que les journalistes de l'émission Médialogues (Thierry Fischer et Mathieu Chevrier) soient moins complaisants, et signalent au journaliste français que la presse romande se porte bien mieux que la française. Il y a pas loin d'une dizaine de quotidiens en Suisse Romande pour seulement un million et demi d'habitants !
Des deux côtés de la frontière, la presse subit la concurrence d'internet. Alors, pourquoi la presse est-elle dans ce triste état en France, et va-t-elle mieux en Suisse ?
Une Presse étatisée
La première différence qui saute aux yeux, c'est que la presse française est sous perfusion de l’État. Et si c'était là la cause de sa déchéance ?
Pour s'attirer les bonnes grâces des journaux, les gouvernements français successifs accumulent depuis 1945 les aides directes ou indirectes. Les subventions et autres fonds de soutien représentent au total plus de 10% du chiffre d'affaires des médias, soit plus d'un milliard d'euros par an. Sans compter la très controversée niche fiscale des journalistes, qui peuvent déduire 7.650 euros de leur revenu imposable. Un tel niveau d'ingérence étatique dans la presse est unique dans le monde occidental.
Droguée à l'argent public, cette presse n'est plus une industrie normale, capitaliste. Moins elle vend, plus elle touche de subventions. Dans une telle situation, ses dirigeants ont davantage intérêt à consacrer leur énergie à copiner avec les politiques qu'à imaginer les médias de demain. Les Français, sans connaître nécessairement les chiffres, savent confusément que le Pouvoir achète la presse. Ils voient également les relations incestueuses qui existent entre certain(e)s journalistes et des hommes politiques, et au final se méfient des journalistes.
De plus, comme l'interviewé de la RTS le soulignait, la presse française n'est pas tellement intéressée par les faits, et peu capable de faire des enquêtes sérieuses. C'est surtout une presse d'opinion. Le problème, c'est que son opinion est uniforme : au-delà des étiquettes de gauche et de droite, elle est à peu près unanime pour défendre le système, et particulièrement l’État-Providence qui la nourrit.
Uniformité idéologique
Une presse perçue comme faisant partie du système, dépendante et non indépendante, qui se limite trop souvent à commenter les dépêches AFP dans une morne uniformité idéologique : comment voulez-vous que les lecteurs ne s'en détournent pas ?
Il y a heureusement quelques exceptions, des journalistes libres, de nouveaux médias fiers de refuser les subventions, parmi lesquels Mediapart ou Contrepoints. Internet libère la parole et les initiatives. L'influence des blogueurs, ces journalistes sans carte de presse, ne fait que croître.
Pour que la presse française redresse la barre, il faudrait qu'elle réapprenne à faire son boulot. Se libérer de la tutelle de l’État. Rechercher et diffuser de véritables infos, même et surtout quand elles dérangent. S'affranchir de la pensée unique, et des nombreux tabous qui vont avec, ces sujets dont on ne doit pas parler ou alors à mots couverts. Respecter davantage la pluralité des opinions. Innover. Il faudrait aussi s'inspirer de ce qui marche hors des frontières de l'hexagone...
La presse de Suisse romande, avec ses petits moyens, est diverse et plutôt innovante. La qualité du Temps tient la comparaison avec celle du Monde, et cet excellent journal genevois a l'avantage d'être moins orienté politiquement. Je lis aussi volontiers la Tribune de Genève, et l'Agefi, un excellent journal économique, libéral (un gros mot en France dans le milieu journalistique). Un journal populaire comme Le Matin est capable de produire le week-end un contenu d'une richesse absolument remarquable, dans le format du quotidien et non dans un format magazine. C'est un régal le week-end.
À bien y réfléchir, il n'y a pas de raison de penser que les patrons de presse et les journalistes français sont plus mauvais que les autres.

La presse française a juste besoin de sortir de l'assistanat et d'apprendre à vivre libre.

Manifs réussies… et interrogations

Manifs réussies… et interrogations



Une dizaine de milliers de participants à Bordeaux, presque autant à Lille, plusieurs milliers à Nancy, au Mans et à Reims : la mobilisation réussie contre le « mariage » des homosexuels dans ces villes samedi, vient, après les marches des 17 et 18 novembre, confirmer que, pour le bien commun, les Français sont prêts à descendre dans la rue. Voilà qui laisse augurer d’une mobilisation sans précédent le 13 janvier prochain à Paris et qui, davantage encore, est le signe d’une fierté retrouvée de l’Eglise catholique en France. Combien d’évêques, le 13 janvier ? Mgr Centène, évêque de Vannes, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Mgr de Germiny, évêque de Blois, pour ne nommer qu’eux, ont annoncé leur venue. Le dernier nommé assure même être « entré en résistance ».
Sans être confessionnelles, puisque tous les opposants au projet Hollande-Taubira ne sont pas catholiques, loin s’en faut, les manifestations affirment qu’on le veuille ou non une morale naturelle, le respect de la loi naturelle, que l’Eglise catholique affirme et défend. De même, les très nombreuses familles présentes – souvent des familles nombreuses – donnent le ton – elles qui sont chargées précisément de transmettre cette loi naturelle à leurs enfants à qui elle ne vient pas toujours… naturellement.
C’est cela, l’identité des partisans du mariage vrai. Même si – fort heureusement – il est aussi des homosexuels proclamés qui dénoncent l’agitation du lobby LGBT et l’accuse d’abuser de sa position pour prétendre représenter l’ensemble d’entre eux. Xavier Bongibault, président de « Plus gay sans mariage », participait à la marche de Bordeaux, rappelant que « le peuple de France n’est pas pour ce projet de loi » et que « les personnes qui s’opposent à ce projet de loi ne sont pas homophobes ». « C’est l’homosexuel que je suis qui le dit »…
Le problème vient non de ces affirmations justes, mais de la revendication d’un style de vie qui n’est pas, par exemple, celle du catholique Philippe Ariño qui de manière confuse mais courageuse reconnaît l’enseignement moral de l’Eglise sur le sujet et, souffrant d’une tendance dont il n’est pas responsable, a choisi la chasteté.
Mais tel est le poids des médias et du politiquement correct, tel est le souci de Frigide Barjot, qui apparaît comme la figure de proue de la manifestation du 13 janvier, que des étrangetés y apparaissent, des limites dont on souhaiterait que les évêques, au nom de leur autorité morale et de leur devoir d’enseignement, disent clairement l’existence. Car si le projet du prétendu « mariage pour tous » est contré grâce à la mobilisation massive des gens de bonne volonté – et il faut qu’il le soit ! – le lobby LGBT aurait déjà gagné une manche décisive si c’était au prix d’une soumission aux exigences de la lutte contre l’homophobie.
Celle-ci, nous l’avons déjà dit, entretient une ambiguïté fondamentale entre le respect des personnes, sur laquelle tous peuvent être d’accord, et l’approbation des actes homosexuels qui est le véritable objectif des partisans du « mariage » pas gai du tout.
Lors des marches de samedi, Frigide Barjot avait renouvelé ses appels à répondre aux provocations par un large sourire. Ce qui peut être très bien – sauf quand des harpies dépoitraillées vident des extincteurs sur des enfants et des poussettes en arborant des slogans violemment antichrétiens sur leurs seins nus. Sourire et silence, aussi, face à la presse, pour laisser répondre les responsables rompus à l’argumentation pour ne pas être taxés d’homophobie. Soit… Mais cette défiance à l’égard des braves gens a décidément quelque chose de méprisant, et signifie une crainte révérencielle à l’égard du politiquement correct. On voit bien où Frigide Barjot veut en venir : éviter toute dénonciation médiatique des marcheurs comme « extrémistes » ou « intégristes ». Mais cela fait des années que nous crevons de cette peur panique de l’« amalgame » avec ceux que les médias eux-mêmes désignent ainsi sans aucun souci de la vérité ou des nuances…
De même, comme en novembre, Frigide Barjot avait demandé d’« applaudir » les couples homosexuels qui feraient de la provocation sur le parcours en s’embrassant sous les yeux des manifestants. Elle a même suggéré, au cas où des activistes de Femen fassent irruption « en petite tenue » (et même moins, en fait), que les manifestantes « se déshabillent aussi pour être en situation d’entamer un dialogue équitable ».
On hésite entre la bêtise, la complaisance, l’inconscience… Non, on n’a pas besoin de céder à la vulgarité pour plaire aux médias, même si eux en vivent. Oui, on a encore le droit d’exister sans se soumettre à la mode du jour !
Frigide Barjot fait circuler depuis cette fin de semaine des « consignes pour tous » en vue de la manifestation du 13 janvier. Pour « refuser toute récupération politique ou religieuse ». Afin de « prévenir toute récupération, tout dérapage, toute intrusion et assurer la sécurité des familles et des manifestants, toutes les banderoles et les pancartes autres que celles autorisées (…) seront retirées du cortège, ainsi que leurs éventuels porteurs récalcitrants », poursuit le texte qui fournit une liste de slogans autorisés et suggère un « dress-code » décontracté.
Ce totalitarisme ne dissuadera certainement pas le grand nombre de venir manifester, car c’est l’objectif qui est important. Mais il n’est pas interdit d’en parler, de le critiquer, et de rappeler que le rejet et l’ostracisme ne sont pas les meilleurs outils pour forger l’unité !