TOUT EST DIT

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mercredi 28 novembre 2012

Crise à l'UMP: "On n'a pas le droit de faire un bras d'honneur à Sarkozy"

Après l'échec de la sortie de crise proposée par l'ancien président, c'est la tristesse et la consternation qui dominent dans son entourage. Nicolas Sarkozy n'a pas intérêt à s'enfoncer davantage dans le bourbier UMP.
"Il n'est pas prévu de communiqué de Nicolas Sarkozy ce matin" assure mercredi l'entourage de l'ancien président, démentant une information diffusée plus tôt dans la matinée par I-Télé. Alors que Jean-François Copé, le président déclaré de l'UMP a posé un ultimatum à François Fillon pour retirer son groupe parlementaire, la plus grande confusion règne au sein du parti d'opposition. Nicolas Sarkozy semble chercher la bonne distance avec les protagonistes de cette crise.
>> Les dernières informations sur la guerre des chefs à l'UMP à suivre dans notre live
Lâchez moi un peu, j'étais si peinard.....
Arbitre en début de semaine, Nicolas Sarkozy a poussé l'idée d'un référendum sur un nouveau vote. Une sortie de crise acceptée dans un premier temps par les deux camps, avant d'échouer mercredi. Jean-François Copé estime en effet que les "conditions" pour l'organisation d'un référendum n'étaient pas réunies. Raison de ce revirement: la publication au JO de la déclaration du groupe parlementaire dissident "Rassemblement-UMP" de François Fillon.

Une fin de non recevoir qui provoque la colère des "non alignés"."On n'a pas le droit de faire un bras d'honneur à Sarkozy ni aux militants", a réagi l'ancien ministre Xavier Bertrand en réunion de groupe UMP, et en présence de Jean-François Copé.
Dans les bureaux de l'ancien président, c'est la tristesse et le désarroi qui dominent ce matin. Son entourage est consterné. "Nicolas Sarkozy suit les évolutions de la crise, bien sûr, mais cela devient totalement irrationnel", confie un proche.
Au dire de ses collaborateurs, Nicolas Sarkozy a aujourd'hui fait le choix d'une "nouvelle vie". Et à aucun moment, insistent-ils, il ne s'inscrirait dans la perspective de 2017. "Il faudrait qu'il soit tout le temps derrière Copé et Fillon, ce n'est pas possible".
"Quoi qu'il arrive, pour gagner une élection, il faut avoir une famille en ordre de marche. Si on casse l'instrument pour arriver au pouvoir, la victoire est compromise", analyse un ancien conseiller du président.

Augustin de Romanet nommé PDG d'Aéroport de Paris

L'ex-directeur général de la CDC prend la succession de Pierre Graff qui a démissionné en raison de la limite d'âge du code du commerce en vigueur pour le gestionnaire des aéroports parisiens.
L'ex-directeur général de la CDC Augustin de Romanet a été nommé, mercredi 28 novembre, PDG d'Aéroports de Paris (ADP) en Conseil des ministres, a annoncé la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem.

Augustin de Romanet prend la succession de Pierre Graff, 65 ans, qui a démissionné de ses fonctions en novembre en raison de la limite d'âge du code du commerce en vigueur pour le gestionnaire des aéroports parisiens.
Ancien directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), Augustin de Romanet, 51 ans, avait été coopté en tant qu'administrateur d'ADP le 12 novembre dernier par le conseil d'administration du groupe, qui a proposé au président de la République sa nomination au poste de PDG du groupe.
L'Etat détient quelque 52% du capital d'Aéroports de Paris.
"Poursuivre l'amélioration de la qualité de service"
Première conséquence de sa nomination, le numéro deux d'ADP, François Rubichon, qui assurait depuis la mi-novembre l'intérim à la tête de la société après la démission de Pierre Graff, quitte la société gestionnaire des aéroports parisiens.
Auditionné mardi en Commission à l'Assemblée nationale et au Sénat, Augustin de Romanet a indiqué qu'il entendait placer son action dans le sillage de celle de son prédécesseur, à qui il a rendu hommage.
"La qualité du bilan de Pierre Graff autorise à avoir de très grandes ambitions pour cette société", a-t-il déclaré, en précisant que la priorité pour ADP était de poursuivre l'amélioration de la qualité de service aux passagers et aux compagnies aériennes clientes.
Pierre Graff, qui a pris les rênes d'ADP en 2003, a hissé la société dans le trio de têtes des opérateurs aéroportuaires internationaux.

Le Sénat propose un Chèque-Syndicat

Les parlementaires de ce pays ne cesseront jamais d'étonner. Certes, ils n'ont pas trouvé de pétrole, et ont décidé, tant que l'argent coule à flot, que la population pourrait se passer du gaz de schistes, de l'énergie à pas cher et des emplois (le chômage ? Même pas mal). Mais ils ont des idées, à foison, et toutes aussi ridicules les unes que les autres. Par exemple, le syndicalisme en France étant déjà massivement subventionné, le Sénat a décidé de l'aider en lui ajoutant une petite niche fiscale. Trop mignon.

Il y a quelques jours, je notais, assez amer, que le syndicalisme français n'était plus qu'une mafia légale, organisée autour de principes simples de plomberie de base : les entreprises déversent des fonds dans les syndicats par ces gros tuyaux ici, l'Etat aide massivement les syndicats en regardant ailleurs lorsqu'il s'agit de comptabilité et de fiscalité, et les syndicats utilisent les petits tuyaux ici et là pour briser les rotules de ceux qui les empêchent de faire leur petit business.

Simple.
J'exagère ? Allons. C'est du lourd, du solide, du documenté : personne n'a obligé les syndicalistes à porter plainte contre Bricorama (et, selon toute vraisemblance, aboutir à la fermeture de dizaines de magasins en France). Le syndicalisme contre les salariés, c'est ça. Personne n'a obligé les syndicalistes à poursuivre une grève chez Arkema, grève qui aura définitivement liquidé les espoirs des chômeurs locaux de voir se concrétiser les investissements de 70 millions et les emplois à la clef prévus par la société. Le syndicalisme contre l'emploi, c'est ça. Personne n'a jamais poursuivi le Syndicat CGT Du Livre pour ses exactions nombreuses (trafic d'armes, intimidations, chantage, vol, violences en réunion, ...) Le syndicalisme de mafia, c'est ça. Et personne n'avait demandé à la CFDT de commettre des clips vidéos vantant la robotisation des salariés et le foutage de gueule financé avec vos sous, et pourtant, le syndicalisme décontracté, c'est ça :
Mais cela va plus loin : le syndicalisme, en France, c'est surtout un magnifique système pour pomper de l'argent des entreprises (et donc, des consommateurs, des salariés et des contribuables) vers cette caste ultra-protégée, tant par la loi que par les politiciens qui y trouvent leur compte. Pour rappel, on avait entraperçu la façon dont les syndicats se financent à la faveur de la parution (aux forceps) du Rapport Perruchot. Sa lecture est édifiante et permet de découvrir que leurs ressources atteignent ainsi 4 milliards d'euros par an, soit 3 à 4 fois les ressources des syndicats anglais ou allemands, qui ont pourtant 5 à 10 fois plus de membres.
Si l'on ajoute les évidentes magouilles, conflits d'intérêts et détournements purs et simples (régulièrement rapportés dans ces colonnes), là encore (j'insiste) le terme de mafieux n'est pas de trop.
Cependant, non content de piocher allègrement dans la poche d'un contribuable qui n'en peut mais, les syndicats s'expriment aussi vigoureusement dans le lobbyisme plus ou moins discret. Dernièrement, dans le cadre du débat sur le projet de loi des finances pour 2013, le Sénat, largement acquis à la cause syndicale surtout depuis qu'il est socialiste, a proposé un véritable Chèque-Syndicat : si, auparavant, la cotisation était déductible des impôts (à hauteur des deux tiers), à présent, les impôts vont carrément faire un petit chèque de remboursement, ce qui permet d'inclure les éventuels salariés non imposables à la bonne soupe.
Rassurez-vous : pour financer cette distribution de pognon supplémentaire, le texte prévoit la création d'une (nouvelle) taxe additionnelle (supplémentaire en plus de surcroît et additionnelle) sur la vente de tabac, pas du tout déjà touchée par une myriade de taxes. Oui, fumeur, tu vas payer pour que les salariés puissent s'affilier à un syndicat qui leur fait les poches et détruit de l'emploi !
Bien sûr, on m'objectera qu'avant cette loi, les salariés non imposables payaient donc plein-pot leur inscription aux syndicats. J'objecterai qu'il eut été plus simple, et nettement moins coûteux pour tout le monde, d'arrêter tout financement public de ces syndicats, d'une part, et de ne surtout favoriser personne dans le paiement des cotisations. On aurait alors observé la vraie puissance de ces organisations dont le nombre d'adhérent diminue tous les ans (malgré les sommes d'argent public de plus en plus considérables déversées dans leurs caisses, parfois noires). Après tout, si les adhérents payent plein pot, ils sont assez facilement en droit de demander des résultats, et de préférence en rapport avec leur condition salariale (parce que bon, des résultats bénéfiques pour les syndicats eux-mêmes, le salarié s'en fiche). Et dans ces conditions, si les syndicats ne remplissent pas leur feuille de route, les adhérents s'en vont et les syndicats finissent par s'évaporer ... ou laisser la place à des syndicats qui, eux, traitent le syndiqué comme un client, une personne auxquels ils doivent des comptes.
Pas comme maintenant, en somme.
En lieu de quoi, la blague syndicale persiste dans ce pays : les salariés, les contribuables, les consommateurs continuent de payer la présence de ces organisations plus que douteuses dont l'impact commence maintenant à se mesurer directement en terme de rigidités, de journées de grèves, de contrats perdus, de fermetures d'entreprises. Et comme manifestement, personne, absolument personne au gouvernement ni ailleurs, ne veut remettre en question ces groupuscules d'intérêts partisans, comme aucun effort ne veut même être esquissés pour remettre l'action syndicale au service du salarié, on peut affirmer sans hésiter que ce pays est foutu.
syndicate = mafia

Footing pour l’UMP !

Footing pour l’UMP !


Nicolas Sarkozy en plein footing ! Voilà l'image du jour. Un symbole à plusieurs détentes. L'art de signifier, à gros sabots, que l'ex-président, de l'UMP ou de la République, au choix, est de retour sur le pavé parisien. Donc de la politique, dans la version intifada de sa propre « famille ». Footing de détente physique pour calmer son agacement face à la dérive suicidaire du parti et de détente politique après son entrée en piste. Contraint de cesser de jouer à l'imam caché, pour que ses faux fidèles cessent de se flageller, Nicolas Sarkozy est sorti de sa réserve.
La rencontre in extremis de Copé et Fillon, et la suggestion d'un référendum militant sur l'organisation ou non d'un nouveau vote, sont à mettre à son crédit, même s'il a mis les formes pour préserver une apparente distance et ne pas se faire prendre les mains dans ce sale cambouis politicien, cette bataille de chiffonniers, non dénuée d'un réel enjeu de morale. Un terme risible pour les cyniques de la politique.
C'est pourtant au nom de la morale, d'une certaine conception de la vie politique et de la démocratie, que François Fillon a porté le fer dans la plaie UMP depuis dix jours. Bien sûr, avec le dossard du mauvais perdant, il n'était pas à son avantage. Mais il a eu la force ou le culot d'aller au bout de sa logique, parée d'éthique. Il a franchi le Rubicon hier en dégainant deux armes dissuasives : la création de son propre groupe et la grenade judiciaire. Deux démarches réversibles seulement si un nouveau vote est organisé. Les conditions techniques d'un référendum puis d'un vote semblent aléatoires. L'imbroglio n'est pas fini.
Alors, qui serait gagnant ? En attendant le verdict des militants, il est clair que Fillon et Copé ont perdu des plumes présidentielles. Mais c'est Fillon qui a fait reculer Copé et lui a fait avaler son pain au chocolat. Il a prouvé qu'il était, lui aussi, capable d'un coup de force. Et Nicolas Sarkozy ? Sauveur de l'UMP, homme providentiel ? Il endossera ces beaux maillots, mais sa médiation, curieusement tardive après les coups de Fillon, le replonge dans le marigot UMP. Il espérait le contempler de haut. Raté.

Plus que quatre jours pour sauver Florange

Les discussions au sujet du site sidérurgique de Florange, que l’Etat menace de nationaliser, vont se poursuivre jusqu’à la dernière minute, ont déclaré, hier soir, l’Elysée et ArcelorMittal.
Les discussions au sujet du site sidérurgique de Florange (Moselle), que l’Etat menace de nationaliser, vont se poursuivre jusqu’à la dernière minute, ont déclaré, hier soir, l’Elysée et ArcelorMittal après une rencontre entre le président français et le patron du groupe.
François Hollande « a demandé que les discussions se poursuivent entre l’Etat et l’entreprise jusqu’au terme du délai (samedi) qui avait été convenu pour trouver un éventuel repreneur» du site, a déclaré la présidence dans un communiqué laconique.
« Les discussions se poursuivent », a confirmé une porte-parole du groupe sidérurgique à l’issue de la rencontre d’une heure, au cours de laquelle les deux hommes ont évoqué l’avenir de Florange.
ArcelorMittal veut fermer en partie le site, ce que refuse le gouvernement, qui menace d’en passer par la nationalisation.
Peu avant la rencontre, le président avait affirmé que la nationalisation faisait « partie du sujet de la discussion ». C’était la première fois qu’il faisait un commentaire public sur cette affaire.
L’hypothèse d’un passage forcé et temporaire dans le giron public du site sidérurgique lorrain pour in fine lui trouver un repreneur privé avait été évoquée la semaine dernière par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, idée qui a reçu nombre de soutiens politiques.
François Hollande et Lakshmi Mittal s’étaient déjà rencontrés au début de l’affaire, il y a un peu moins de deux mois. L’industriel veut fermer les hauts fourneaux et toute la filière liquide (production d’acier brut), qui emploient 650 personnes, mais entend conserver l’aval, c’est-à-dire la transformation d’acier en produits industriels élaborés.
Or, l’Etat a seulement trouvé des repreneurs intéressés par tout le site. Il veut donc forcer la main d’ArcelorMittal, qu’il accuse de ne pas avoir tenu ses engagements. Le groupe a mis dans la balance ses 20 000 salariés en France, affirmant que nationaliser Florange serait de nature à remettre en cause la présence du numéro un mondial de l’acier dans l’Hexagone.

Mesurer ses propos

Plusieurs voix ont toutefois appelé à la mesure dans les déclarations publiques.
La députée UMP de Moselle Anne Grommerch soutient la nationalisation mais a reproché les « propos offensants » de M. Montebourg à l’égard du groupe, qui « risque ainsi de compromettre toute possibilité de négociations ». Les membres de la famille Mittal se sont dits « extrêmement choqués » par ces attaques.
Le gouvernement français a assuré ne pas craindre d’éventuels départs d’investisseurs. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a reçu, hier, des représentants des grands fonds d’investissement anglo-saxons (BlackRock, Morgan Stanley, JPMorgan ou Pioneer). « J’attendais des questions » sur Florange et « la surprise a été qu’il n’y en a pas eu », a-t-il dit. « Chacun peut comprendre que ce dossier est un dossier particulier. »

Refuser la fatalité

Refuser la fatalité 


En réactivant le Conseil national de la sécurité routière mis à la casse par Nicolas Sarkozy un an à peine après son accession à la présidence, Manuel Valls a fait œuvre utile. Et doté la politique gouvernementale d’un nouvel atout qui évitera sans doute de nouvelles approximations comme celles, récentes, de l’éthylotest obligatoire ou du brassard réfléchissant pour les motards.
Le rétablissement de cette instance, qui a été voulue comme un lieu de débats et une force de propositions, était réclamé depuis des années par les associations d’usagers comme par les professionnels de la route. Parce qu’elle manquait au dispositif de lutte qui s’était clairement orienté vers le tout répressif. Au point de laisser penser aux automobilistes qu’il s’agissait de remplir les caisses de l’État en sanctionnant durement la plus petite faute d’inattention plutôt que de lutter contre les véritables causes d’un mal qui tue encore près de 4 000 personnes chaque année et coûte 23 milliards d’euros par an à la collectivité.
La croisade pour la sécurité routière engagée à la fin des années 60 n’est ni de droite ni de gauche. Elle n’aura jamais de fin. Il y aura toujours des accidents, toujours des drames, toujours des morts. C’est inévitable. Mais on peut en réduire le nombre et en limiter les conséquences. À condition d’avoir une approche globale de la situation. De sensibiliser les conducteurs comme les constructeurs. Et surtout de ne pas occulter le nécessaire travail d’éducation et de formation des jeunes qui paient chaque année un trop lourd tribut.
Les spectaculaires succès enregistrés dans cette lutte contre l’insoutenable par les gouvernements qui se sont succédé (il y avait 16 500 morts sur les routes en 1972 et encore 7 600 en 2002) sont un formidable encouragement et montrent qu’on peut toujours et encore faire reculer la camarde.
En matière de sécurité routière comme en toutes choses, il n’existe pas de fatalité.

Climat et fatalisme économique

Sous les torchères de gaz du Qatar se sont ouvertes, cette semaine à Doha, les négociations climatiques,
les 18e du genre depuis le grand sommet de la Terre à Rio, il y a vingt ans. On est au coeur du problème, dans cette petite monarchie pétrolière, 3e producteur mondial de gaz. Elle regorge de dollars qu’elle investit à tout va. Dans les stars de football, le BTP, l’industrie du luxe. Mais fort peu, jusqu’alors, dans la lutte contre le réchauffement.

Quelle image choc. Des organisations écologistes dînant sous la tente d’un « méchant » pays pétrolier, le diable en personne. Choc salutaire ? Ces négociations en auraient bien besoin. Que de désillusions. Après Rio, la ligne de conduite était toute tracée. Il fallait réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour que le réchauffement de la planète, au cours du prochain siècle – l’actuel – ne  franchisse pas une limite jugée dangereuse : celle des 2 °C. Au-delà, la machine climatique s’emballe. Cataclysmes en cascade. Désastres assurés dans les pays les plus vulnérables, les plus pauvres.

Le bilan des vingt dernières années est pitoyable. Les hommes n’ont jamais autant produit de barils de pétrole, jamais rejeté autant de gaz carbonique dans l’atmosphère. Au rythme actuel, affirme la Banque Mondiale, on pourrait atteindre les 4 °C d’augmentation de la température du globe dès 2060.

Prise de conscience insuffisante

Les accords de Kyoto, signés en 1997, n’ont servi à rien. Sauf à développer une certaine prise de conscience universelle des risques encourus. Mais c’est insuffisant. Chaque pays campe sur ses intérêts
nationaux. Malgré les signaux d’alerte – la fonte de la banquise, l’élévation du niveau de la mer, la déforestation, la multiplication des cyclones – l’humanité poursuit sa route. Informée, inquiète mais fataliste, prisonnière de la compétition économique mondiale.

Depuis l’échec du sommet de Copenhague, en 2009, le coeur n’y est plus. Ces grandes tablées de  négociations onusiennes tournent sur elles-mêmes. Aujourd’hui, il s’agit de sauver ce qui peut l’être des débris de l’accord  de Kyoto qui s’achève officiellement le 31 décembre prochain. Il sera prolongé,  vraisemblablement, jusqu’en 2020, année théorique d’entrée en vigueur d’un nouvel accord international qui devrait donc être conclu, avant ratification, dès 2015. Peut-être à Paris.

Kyoto version 2 va se poursuivre, réduit à quelques pays, essentiellement l’Europe et l’Australie. La Russie, le Japon, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont quitté le navire. Les États-Unis de Barack Obama naviguent à l’écart. Les grands pays émergents – Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud… – observent et comptent les points. Ce  Kyoto dépenaillé n’est plus qu’un mirage d’accord, qui laisse les pays les plus menacés – les pays insulaires notamment – désarmés.

Les engagements pourtant ne manquent pas. Les pays riches ont, par exemple, promis de mettre au pot commun 100 milliards de dollars par an, en attendant 2020. Les premiers versements se font encore attendre. Non, sauf brutal changement de bord que rien n’annonce, les dirigeants politiques, obnubilés par la croissance perdue, les dettes à rembourser, soumis aux pressions de la grande finance internationale, négligeront après Doha, comme avant, le développement durable de la planète. Mais cette courte vue politique et ce fatalisme économique risquent de nous coûter très cher.

UMP : Sarkozy en anesthésiste réanimateur ?

UMP : Sarkozy en anesthésiste réanimateur ? 


Pour la troisième fois, Jean-François Copé, s’appuyant sur le recomptage de la Commission nationale des recours – celle que les internautes appellent la « Conar » – s’est autoproclamé vainqueur de l’élection du 18 novembre dernier, avec 952 voix d’avance sur son adversaire. Résultat aussitôt contesté par François Fillon qui parle d’un nouveau « coup de force » tandis qu’Alain Juppé estime, en haussant les épaules, que « rien n’est réglé ». Au sein du mouvement des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer l’annulation du scrutin litigieux. Dont celle de Nicolas Sarkozy.
Après l’échec du parrain de Bordeaux, et alors que Fillon confirmait lundi matin son intention de porter l’affaire devant la justice, les sympathisants de l’UMP n’espèrent plus, en dernier recours, qu’en l’intervention du parrain des parrains : Nicolas Sarkozy. Celui-ci, vu l’état calamiteux dans lequel se trouve aujourd’hui l’appareil qui le porta au pouvoir en 2007, apparaît plutôt comme une sorte d’anesthésiste réanimateur de la dernière chance. D’abord anesthésier les deux frappadingues déchaînés qui cassent tout autour d’eux. Panser ensuite les blessures et soigner les traumatismes. Puis sortir doucement de son coma politique un parti multifracturé en évitant qu’il ne claque sur le billard. Opération délicate. Le docteur Sarkozy hésite semble-t-il à entrer dans le bloc chirurgical. Il a néanmoins déjeuné lundi avec François Fillon. Déjeuner paraît-il prévu de longue date, au cours duquel chef de l’Etat a essayé de dissuader son ex-Premier ministre d’en appeler à ces juges que lui exècre. Nicolas Sarkozy s’est aussi fait le porte-parole, entre la poire et le fromage, de ceux qui réclament une nouvelle « votation », comme disent nos voisins suisses.
Que restera-t-il de l’UMP ?
En attendant, le pandémonium électoral dans lequel se trouve l’UMP continue de flamber. Pendant que l’ex-président de la République et son ancien Premier cassaient la croûte, l’huissier que l’avocat de François Fillon avait cru bon d’envoyer au siège de l’UMP pour saisir des documents se faisait virer comme un malpropre par les partisans du président autoproclamé. « Qui veut être modéré parmi les furieux s’expose à leur furie. » Ce n’est pas Juppé qui dira le contraire. La fureur qui anime Fillon et Copé semble être en outre aussi contagieuse que dévastatrice. A côté de la vendetta des deux jusqu’au-boutistes de l’UMP, le clan des bergers-braqueurs de Venzolasca ou le gang de la Brise de mer font figure d’organisations de babas cool un peu querelleurs…
Un hebdomadaire, daté de jeudi dernier, titrait : « Et le vainqueur est… Nicolas Sarkozy ». Avec cette explication en sous-titre : « Copé l’a emporté sur le fil mais le chaos à l’UMP renforce l’ex président… ». Il y a huit jours on pouvait effectivement penser cela. Mais depuis, à l’UMP, le tohu-bohu, en s’amplifiant, a quasiment saccagé le parti. Dans l’hypothèse où Nicolas Sarkozy envisagerait un retour en politique, actuellement bien trop prématuré, il faudrait qu’il puisse s’appuyer sur un appareil en bon état de marche. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, surtout si l’UMP poursuit son auto-destruction. Celle-ci, pour l’instant, ne fait qu’un seul vainqueur : François Hollande.
Selon certains de ses proches, Sarkozy prévoit qu’en 2014, aux prochaines élections municipales, le Front national va « faire un tabac ». Battus et démoralisés, les responsables de l’UMP feraient alors appel à lui. Donc, que les électeurs nostalgiques de Nicolas Sarkozy votent massivement pour le FN. Après, comme disait hier François Fillon, on verra bien.
Au-dessus de la mêlée
Un correspondant, dont je respecte l’anonymat qu’il souhaite conserver, m’écrit : « Lecteur de Présent et abonné depuis le numéro un, je suis sidéré par votre article “Et maintenant ?” (Présent du jeudi 22 novembre). » Sidéré parce que j’évoquais quelques magouilles du camp Copé. Sans cacher du reste celles du camp d’en face. Ce lecteur mécontent cite dans sa lettre un exemple d’irrégularité flagrante commise par une élue fillonniste. « Alors s’il vous plaît, ne soyez pas partisan dans cette affaire… »
Je me garderai bien de l’être. En tant qu’électeur de la droite nationale, je me sens au-dessus de cette mêlée pleine de confusion où la droite libérale se discrédite. J’observe avec désolation, mais sans surprise aucune (les connaissant depuis longtemps), ce que sont dans la réalité les mœurs délétères d’un grand parti politique dont les leaders se plaisent, en temps ordinaire, à stigmatiser, et sur quel ton de mépris, les électeurs nationaux, leur donnant à chaque occasion des leçons de « morale républicaine » et de « démocratie ». Alors que ces tartufes, dans leurs formations politiques, outragent la première et ridiculisent la seconde. C’est donc avec impartialité, mais non sans ironie, que j’observe le spectacle affligeant que nous donne cette droite tordue dont la « morale » est en quelque sorte : faites ce que je vous dis, surtout pas ce que je fais.
Fillon : un homme dans tous ses états
Néanmoins j’ai aussi souligné le dynamisme de la campagne de Jean-François Copé. Sa « droite décomplexée » a marché auprès des militants, au point de le mettre à égalité avec François Fillon, pourtant « nimbé de son aura de Premier ministre » et donné archi-favori par les sondages. Une militante UMP, favorable à Copé, estimait d’ailleurs dans Le Monde daté de lundi : « On a besoin d’un guerrier comme Copé pour mener la campagne en 2014, puis en 2017. Lui seul me donne envie de me lever tôt pour aller tracter sur les marchés. Fillon n’est pas solide. (…) Avoir été durant cinq ans à Matignon et venir pleurer à la télé parce qu’il a perdu, pour sûr ce n’est pas digne ! Fillon n’est pas un homme d’Etat. C’est un homme dans tous ses états. »
Ce jugement sévère reflète sans doute un courant en train de se développer chez les militants de l’UMP. Comme le constatait justement Guillaume Roquette dans son éditorial du Figaro-magazine : « Copé a misé toute sa campagne sur des prises de position tranchées, en particulier sur l’immigration : c’est sur elles qu’il a gagné. Les adhérents du principal parti de droite ont des convictions de droite : quelle surprise ! Qui s’étonne que depuis François Mitterrand le PS ait toujours été conquis par la gauche ? »
Sans illusion sur les positions de Copé qui relèvent de la posture, sachant très bien que ses discours sont construits sur des « éléments de langage » plus que sur ses propres convictions, je n’en reconnais pas moins sa performance. Il a employé, contre les ukases en vigueur, des mots que nos compatriotes ont aujourd’hui envie d’entendre… Personnellement je m’en réjouis.