TOUT EST DIT

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mardi 20 novembre 2012

Hollande face au mur des 60 milliards


      Le chef de l’état promet de réaliser des économies massives dans l’administration. Un chantier explosif.    C’est un nouveau défi pour François Hollande : réaliser 60 milliards d’euros d’économies dans la sphère publique d’ici à 2017. Du jamais-vu. Le chef de l’État a endossé la mission cette semaine lors de sa première conférence de presse. Après le plan pour la compétitivité et les hausses d’impôts, le Président voit se dresser devant lui un autre chantier explosif, au moment où les Français se disent de moins en moins enclins à faire de nouveaux efforts . L’objectif revient à dégager 12 milliards d’euros par an : dix pour redresser les comptes de la France, deux pour abaisser le coût du travail. Sous Sarkozy, la fameuse RGPP (Révision générale des politiques publiques) honnie des fonctionnaires a rapporté 12 milliards d’euros, mais en quatre ans.

Exit la RGPP, place à la MAP

Dans quel merdier je suis tombé ?
Le chantier ressemble à un concours de saut de mines. "Cela va être dur, nous devrons être solidaires", ont indiqué Jérôme Cahuzac (Budget) et Marylise Lebranchu (Fonction publique) à leurs collègues du gouvernement lors du séminaire sur la compétitivité à Matignon le 6 novembre. Chaque ministre peut y laisser son maroquin… Alors que l’effort représente seulement 1% des dépenses de l’État, de la Sécu et des collectivités. "C’est parfaitement accessible", souligne la députée économiste PS Karine Berger. Sous certaines conditions…
La ministre du Logement, Cécile Duflot, par exemple, est invitée à faire le ménage dans les allocations de logement. Pas moins de 49 dispositifs se superposent et leur augmentation alimente la bulle immobilière. Mais comment annoncer sans trembler une baisse de ces aides? La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, elle, a sur son bureau le dossier éruptif des intermittents du spectacle dont le régime de chômage accuse un milliard d’euros de déficit. Et celui de France Télévisions, opérateur de l’État que Bercy juge excessivement glouton. "TF1 vient au MIP TV avec une délégation de 20 personnes, France Télévisions avec 80 alors qu’ils achètent moins de fictions, c’est normal?", grince un connaisseur du dossier.

29 agents pour 1.000 habitants en Paca, contre 19 en Alsace

Un acronyme a remplacé la RGPP chez les "technos" du gouvernement : la MAP, pour modernisation de l’action publique. Sous l’impulsion de l’Élysée, Marylise Lebranchu la diligente discrètement, en relevant les doublons. "L’évaluation des doubles comptes n’a pas été faite depuis les années 1958-1960", souligne un proche du Président. La gestion des réseaux routiers, qui relève de toutes les administrations par petits bouts, ou la formation professionnelle, éclatée entre l’Éducation nationale, les régions et Pôle emploi, laissent songeur. Les sous-préfectures des départements très urbains aussi, que les citoyens délaissent au profit de la grande ville. Certaines seraient réduites au format le plus court. Un dossier sensible pour Manuel Valls, patron de la préfectorale. "Nous allons associer les fonctionnaires aux décisions", promet-on en haut lieu.
Les collectivités locales sont ainsi dans le collimateur. Les mairies, départements et régions ont embauché 482.400 personnes en dix ans quand l’État supprimait 114.400 postes. Pas forcément de façon rationnelle. On compte 29 fonctionnaires territoriaux pour 1.000 habitants en Provence-Alpes-Côte d’Azur contre 19 en Alsace… Bercy a procédé aux premières coupes dans les dotations. Dans ce contexte, François Hollande se rend mardi au congrès des maires de France pour un exercice de pédagogie. Tous les élus PS ne sont pas hostiles à une gestion rigoureuse. Or les sujets de friction montent. Beaucoup reprochent à Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, d’avoir réformé les rythmes scolaires à la va-vite. Les petites villes redoutent de devoir mettre la main à la poche pour financer de nouvelles structures de garde des écoliers en fin d’après-midi. Fonctionnaires, élus locaux… Pour ces réformes, Hollande peut s’appuyer sur des catégories qui le soutiennent. Mais il peut aussi se les aliéner…

Motions UMP : la Droite forte en tête

Les adhérents ont voté massivement pour le courant de Didier et Peltier. La Droite sociale de Laurent Wauquiez arrive en deuxième position. Le score des motions de l'UMP est éclipsé par le bal tragique qui se joue à la tête du parti entre François Fillon et Jean-François Copé. Toutefois, les résultats des votes des adhérents UMP pour les courants arrivent peu à peu. Selon nos informations, sur 87 000 suffrages exprimés, c'est la Droite forte de Geoffroy Didier et de Guillaume Peltier qui arrive en tête avec 27,5 % des voix. La Droite sociale de Laurent Wauquiez (soutien de François Fillon) recueille 21,7 % ; la motion France moderne et humaniste de Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel (soutiens de Jean-François Copé) obtient 17,3 % ; Gaullistes en mouvement de Michèle Alliot-Marie recueille 12,8 %. Suivent la Boîte à idées lancée par Maël de Calan, Matthieu Schlesinger, Pierre-Emmanuel Thiard et Enguerrand Delannoy avec 10,5 % et la Droite populaire de Thierry Mariani avec 10 %.



Attention à ne pas dévier SS
La reconnaissance des "mouvements" est l'autre grand enjeu de l'élection de dimanche et constitue une première à l'UMP. Leur reconnaissance a été inscrite dans les statuts fondateurs du parti en 2002, mais n'a jamais été mise en oeuvre auparavant. On peut d'ores et déjà tirer un enseignement de ces résultats : les adhérents UMP sont très à droite. Et le vote pour les motions a été couronné de succès.

Amateurisme, impréparation et incompétence

Toute la journée de lundi, un organe interne à l'UMP - la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (la Cocoe) - dépouille les résultats de l'élection du président du parti. "Tout le monde est dans le brouillard, les deux candidats sont au coude-à-coude", explique un participant à la Cocoe. À 18 heures, les membres de la commission - assistés des représentants de Copé et de Fillon - avaient examiné les résultats dans plus de 80 départements. Le nom du gagnant devrait être connu d'ici ce soir. Selon nos informations, les irrégularités dénoncées dimanche lors du vote ne seraient pas reconnues comme des fraudes. "C'est de l'amateurisme. Il y a beaucoup d'impréparation et d'incompétence. L'organisation du scrutin interne n'a pas été à la hauteur de l'enjeu", confie un observateur au Point.fr. D'autant plus que les adhérents de l'UMP, trop heureux de pouvoir voter, ont été au rendez-vous. Ils ont été environ 180 000 à se rendre dans les quelque 600 bureaux de vote dimanche. 

"La qualité de notre crédit, l'une des meilleures au monde", assure Moscovici

Lors d'une conférence de presse, mardi matin, Pierre Moscovici est revenu sur la dégradation de la note souveraine de la France, par Moody's. "Nous sommes certes un cran en-dessous de l'Allemagne, mais sept crans au-dessus de l'Italie", a-t-il noté, ajoutant qu'il y a, chez Moody's, 21 crans. "Cela veut dire que la qualité de notre crédit est l'une des meilleures au monde", a-t-il conclu.
Dans la nébuleuse d'un incapable
Opération déminage. Pierre Moscovici a convoqué la presse aux aurores, mardi matin, pour évoquer la seconde perte par la France de son AAA. Onze mois après la dégradation de sa note souveraine par Standard & Poor's, la dette française a en effet perdu son statut d'excellence, rétrogradée d'un cran lundi soir par l'agence de notation américaine Moody's. A Bercy, le ministre de l'Economie et des Finances a d'abord tenu à rassurer.
Pour ce faire, il a relativisé la nouvelle, insistant sur le fait que Moody's note les dettes souveraines nationales selon une échelle de 21 crans. "Nous sommes certes un cran en-dessous de l'Allemagne, mais sept crans encore au-dessus de l'Italie", a-t-il ainsi expliqué avant d'affirmer : "Cela veut dire que la qualité de notre crédit est l'une des meilleures au monde.

Copé et Baroin critiquent Moscovici

Pierre Moscovici a aussi tenu à rassurer les marchés financiers sur la solidité de l'économie française, mais aussi sur la volonté réformatrice du gouvernement Ayrault. Dans son communiqué, lundi soir, Moody's a en effet mis en cause l'objectif de ramener le déficit public français à 3% du PIB, objectif imposée par le pacte budgétaire européen entériné par le Parlement cet automne. Devant la presse, mardi matin, le ministre de l'Economie a solennellement réaffirmé que cet objectif sera tenu. "Le gouvernement est pleinement engagé dans un programme sans précédent de réforme. Nous avons l'intention de maintenir ce rythme qui est rapide", a-t-il souligné.
Comment expliquer la perte du AAA? Pierre Moscovici a renvoyé la responsabilité au gouvernement précédent, comme dans son communiqué de presse publié lundi soir après la décision de Moody's. "Cette décision concerne la situation laissée par nos prédécesseurs", a-t-il ainsi répété. Sur RTL, au même moment, Jean-François Copé a regretté que les socialistes "passent (leur) temps à taper sur l'héritage" laissé par Nicolas Sarkozy. Le nouveau patron de l'UMP en a profité pour critiquer le pacte de compétitivité, "inadapté" car "le crédit d'impôt ne profitera pas à ceux qui sont en difficulté". "Ce que nous préconisons : tout le rapport Gallois, rien que le rapport Gallois."
Sur BFMTV, le député UMP parisien Bernard Debré a, lui, lâché un "assez". "Cela ne peut pas toujours être de la faute du gouvernement Fillon. Non, cette fois, c'est la responsabilité de Jean-Marc Ayrault qui n'a pas mis en œuvre les réformes structurelles nécessaires." Sur i-Télé, l'ancien ministre de l'Economie, François Baroin, a, lui, regretté "l'erreur de diagnostic" de Pierre Moscovici.

Fin de la farce…

Fin de la farce… 


Habemus Umpapam ! La désormais célèbre COCOE, commission électorale interne, a rendu son verdict hier soir : Jean-François Copé est proclamé vainqueur, à moins de cent voix près, de son duel contre François Fillon.
L’Union a fait la farce, une farce qui n’a rien de tranquille, et il fallait en terminer au plus tôt, dans les vingt-quatre heures suivant le vote, avec cette cacophonie en stéréo, où chaque camp se proclamait vainqueur et accusait l’autre de fraude. À peine élu président, le nouveau patron de l’UMP a appelé au rassemblement, séquence prévisible, au moins une, dans cet épisode cocasse.
Victoire étriquée, mais victoire donc, pour Jean-François Copé, qui a remporté la mise, en concentrant sa campagne sur les adhérents de l’UMP, les seuls qui avaient le droit de vote, et en tablant sur leur ancrage fortement à droite, une « droite décomplexée », selon son slogan favori. Stratégie dure, autant que le ton employé par le secrétaire général sortant, qui a une connaissance intime de l’appareil.
Pour François Fillon l’échec est patent. Il était donné favori de sondages qui confondaient sympathisants et adhérents. Et l’ex-Premier ministre s’est donc trompé d’élection, se posant en « homme d’État », comme s’il s’agissait d’une présidentielle. Dans la future course à l’Élysée, il vient de reculer de plusieurs cases, son adversaire est désormais l’opposant numéro un à la politique de François Hollande, poste stratégique pour préparer 2017.
Tout est bien qui finit le moins mal possible ? Pas si vite. Cet affrontement a été d’une telle virulence qu’il laissera des traces. Et si le style et la tactique adoptés par Jean-François Copé lui ont permis de remporter cette étape, rien ne prouve que cette approche très droitière, dans le sillage de Nicolas Sarkozy durant la campagne du printemps dernier, sera validée demain par l’ensemble du corps électoral.
Être totalement légitime après un succès obtenu de manière aussi ric-rac sera difficile. Le navire-amiral de la droite va mettre du temps à retrouver le calme. Ce n’est pas un parti décomplexé, mais un parti déboussolé qui vient de vivre une tragi-comédie.

Implosif !

Implosif ! 


L'UMP, ou comment transformer une vraie modernisation en un fiasco politique ! Après avoir longtemps moqué les désordres socialistes, ses dirigeants, qui avaient l'occasion de se refaire une santé, se ridiculisent et amusent leurs rivaux. Nicolas Sarkozy, reviens !
Pour les socialistes, ce dixième anniversaire, jour pour jour, de l'UMP, est une aubaine. Le PS apparaît presque comme un modèle de démocratie ! Le vaudeville Copé-Fillon fait oublier un instant les mauvais sondages, la TVA, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et le divorce redouté d'avec les écologistes.
Une aubaine pour les centristes aussi. La création de l'UMP n'a pas empêché François Bayrou d'exister ni Jean-Louis Borloo de lancer l'UDI, l'Union de centre droit. Encore un effort, messieurs Copé et Fillon, et il va ouvrir un hôpital de campagne pour les victimes de ce combat des chefs ! Car on les voit mal se tomber dans les bras après tant de blessures.
Une aubaine pour les extrêmes, enfin. Marine Le Pen peut compter les points et distiller ses messages à un électorat souvent ouvert à des alliances avec sa formation. Car en dehors de la parenthèse de 2007, l'UMP ne s'est jamais débarrassée du sparadrap frontiste. La fille a fait mieux que le père à la présidentielle. Au risque d'encourager la porosité avec l'extrémisme, Jean-François Copé, notamment, a développé des thèmes sociétaux auxquels la droite classique n'a jamais donné de réponse satisfaisante.
Il y a donc ceux que ces fâcheuses fâcheries réjouissent. Et ceux qu'elles navrent.
Loin de l'indiscipline socialiste, les militants UMP aiment la culture du chef, d'un chef dominant. Cette division, parfois jusqu'à la haine - sans majorité nette pour la faire taire et porteuse de revanche - est le pire scénario qu'ils pouvaient imaginer. Ils se souviennent de l'affrontement RPR-UDF, incarné par Jacques Chirac et Édouard Balladur, qui avait coûté si cher à la droite.
Surtout, ce raté monumental, dont François Fillon est le principal perdant dès lors qu'il était le favori, intervient alors que la reconstruction de la droite n'a rien du ravalement de façade.
Depuis 2007, le premier parti de droite a perdu toutes les élections. Face à une gauche majoritaire à tous les étages de la démocratie, l'UMP doit vite construire une opposition intelligente pour rêver d'une vague bleue aux municipales et créer un élan avant la présidentielle de 2017.
Peu sollicité pour produire des idées et souvent réduit au rôle de remplisseur de salles, le militant aurait intérêt à se déshabituer des choix tous dictés d'en haut, au mépris de sa sensibilité ¯ gaulliste, humaniste, libérale... - ou de sa Région. On n'étalonne pas son discours de la même manière selon que l'on milite dans le Sud-Est frontiste ou dans le Grand Ouest social-démocrate.
Surtout, avant d'écrire un projet, le nouveau président devra bien analyser l'échec présidentiel, chose difficile quand on est coresponsable du bilan. Crise ou pas crise, la France, en dix ans, n'a pas su retrouver son rang par rapport à la compétitivité des autres pays. Ce constat, attesté par Louis Gallois, sanctionne une défaillance qu'il faudra assumer.
Autant de raisons qui imposeront à Jean-François Copé, élu dans la douleur et à la merci d'une implosion, d'être rassembleur pour deux. De changer les pansements avant de penser les changements !

La République est-elle malade?

La République est-elle malade?


C’est Montesquieu, dans l’Esprit des lois, qui estime que la vertu est le principe fondamental de la République, comme la peur est celui du despotisme et l’honneur celui de l’aristocratie.  La vertu n’est autre que le désintéressement personnel, le dévouement à l’intérêt général, au bien public. L’image que donnent les politiques qui se déchirent pour la présidence de l’UMP, dans la perspective des présidentielle, est déplorable. Elle reflète un état d’esprit général fondé sur le nombrilisme et  le culte de soi, qui règne en maître sur les élites françaises. Ce n’est pas mieux dans les hautes sphères du gouvernement avec une fuite en avant dans les mesures démagogiques ou insensées qui n’ont pas d’autre objectif que de détourner l’attention des réalités (voir mon billet d’hier) dans l’attente de 2017. Dans les partis supposés  »anti- système », les deux Fronts, c’est encore pire : l’agressivité, les coups de menton et de gueule et les voix rauques ne font pas oublier le vide sidéral et la démagogie de leurs soi disant programmes.  L’institution d’un président de la République élu au suffarge universel était destinée à un univers politiques d’hommes d’Etat et non de « politichiens », comme disait Charles de Gaulle.

Export : les chefs d'entreprises ne pensent qu'à l'Europe


Selon une étude TNS Sofres réalisée pour UPS, la CGPME et I&E sur les pratiques des entreprises françaises à l'export dont La Tribune publie les résultats en exclusivité, 64% des chefs d'entreprises interrogés citent les pays de l'Union européenne comme destination prioritaire de leur stratégie export.       L'Europe, toujours l'Europe. Selon une étude TNS Sofres réalisée pour UPS, la CGPME et I&E sur les pratiques des entreprises françaises à l'export dont La Tribune publie les résultats en exclusivité, 64% des chefs d'entreprises interrogés citent les pays de l'Union européenne comme destination prioritaire de leur stratégie export. Une statistique qui correspond à celle observée par les services des Douanes.
 
«C'est très logique. Les entreprises qui exportent, et en particulier celles qui se lancent pour la première fois dans cette aventure, visent les marchés les plus proches sur le plan géographique et sur le plan culturel. Forte de la monnaie unique, la zone euro est tout particulièrement privilégiée», observe Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. Viennent ensuite l'Asie Pacifique avec 11% des réponses, l'Amérique du Nord (8%), l'Afrique du Nord (8%), Moyen-Orient (4%), l'Afrique subsaharienne (4%), l'Amérique Latine (3%)
Augmenter le chiffre d'affaires
Pourquoi exporter? Cette volonté est avant tout motivée par le besoin d'augmenter le chiffre d'affaires en développant de nouveaux marchés pour 44% des chefs d'entreprises, note l'étude. La France étant un marché relativement étroit, par ailleurs peu dynamique actuellement, l'export devient une voie que les entreprises souhaitent emprunter pour retrouver les chemins de la croissance. Reste à savoir si l'Union européenne et la zone euro sont des gisements de croissance... Pour 21% des chefs d'entreprises, l'export permet aussi développer un marché de niche.
Tout n'est pas si simple cependant, même lorsqu'il s'agit de commercer à l'intérieur des frontières de l'Europe. «Les TPE/PME doivent surmonter certaines difficultés principalement liées à la règlementation douanière, aux coûts logistiques à engager et à la barrière de la langue. Elles sont par exemple près de 50% à souhaiter être mieux accompagnées sur les questions douanières», observe l'étude qui relève par ailleurs l'importance du prestataire de transport dans cette stratégie export. «Depuis la première vague du baromètre, les TPE et PME mettent en avant la relation de partenariat qu'elles entretiennent avec leur prestataire de transport dans la gestion de leur activité export», observe Grégory Goba-Blé, le directeur général d'UPS France.
Les chefs d'entreprises ont des idées
Reste que le nombre d'entreprises exportatrices peine à décoller. La France compte environ 100.000 exportateurs, un nombre trois fois plus petit que celui observé en Allemagne. Pour relever ce chiffre, les chefs d'entreprises interrogés par TNS Sofres suggèrent la mise en place d'un guichet unique ainsi que l'évolution du statut de VIE consistant à atténuer l'obligation de séjour à l'étranger pour que le statut de VIE devienne une pré-embauche d'un commercial export. «Les entreprises pourraient ainsi démarrer une activité à l'export depuis la France et ce, à moindre coût», explique Jean-François Roubaud. Cette deuxième fait partie des vingt propositions présentées par la CGPME en juin lors de Planète PME pour stimuler l'export, comme la mise en place d'une exonération d'impôt sur le chiffre d'affaires réalisé à l'export afin de mieux développer cette activité souhaité par les chefs d'entreprises.
A la lecture de ces souhaits, peut-on déduire que le soutien aux entreprises est insuffisant et inadapté aux PME? Jean-François Roubaud ne le pense pas. «Le soutien est efficace mais il peut être amélioré en modifiant quelques points», déclare-t-il. L'Etat a-t-il toutes les clés? «Evidemment, non. Il ne peut pas tout. C'est aussi aux entrepreneurs de se prendre en main s'ils veulent pérenniser et développer leur entreprise», poursuit-il.

Présidence de l'UMP: Copé élu avec 98 voix d'avance, Fillon ne conteste pas

Mais l'ancien Premier ministre dénonce des résultats «entachés de nombreuses irrégularités»...
25 heures de cacophonie et 98 voix d'écart. Lundi soir, le feuilleton de la présidence de l'UMP a trouvé un épilogue avec la victoire de Jean-François Copé, désormais face au défi du rassemblement.

La Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe) de l'UMP a décidé de valider les votes en l'état. Le secrétaire général sortant de l'UMP a recueilli 87.388 voix, soit 50,03%, contre 87.290 voix à l'ancien Premier ministre. Sur 176.608 votants, la commission a décompté 174.678 suffrages exprimés.

Copé tend la main à Fillon...

Jean-François Copé, souriant et entouré de ses proches, Nadine Morano et Christian Jacob, a appelé au rassemblement de l'opposition de droite. «J'ai téléphoné à François Fillon, je lui propose ainsi qu'à toutes celles et tous ceux qui ne m'ont pas apporté leur soutien dans cette campagne de me rejoindre», a lancé Copé, qui avait constitué un «ticket» avec Michèle Tabarot et Luc Chatel.

«Je souhaite dire qu'il n'y a dans mon esprit comme dans mon coeur ni amertume ni rancœur», a souligné le nouveau président. «Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise. Nos adversaires, ils sont à gauche.» Jean-François Copé a redit sa fidélité à Nicolas Sarkozy, auquel il succède à la tête de l'UMP pour un mandat de trois ans, et précisé avoir une pensée pour Jacques Chirac. «La droite décomplexée, croyez-moi, désormais, elle est de retour», a-t-il lancé.

mais Fillon ne la saisit pas

François Fillon, que les sondages donnaient vainqueur de ce scrutin interne sans précédent, a déclaré prendre acte d'un résultat dont «il ne se satisfait pas» mais a annoncé qu'il n'opposerait pas de recours. «Au-delà des nombreuses irrégularités de ce scrutin que j'aurais pu contester, ce qui me frappe surtout ce soir, c'est que la fracture qui traverse notre camp politique est désormais manifeste. La réduire et la dépasser, tel est l'objectif que je m'assigne.» L'ancien Premier ministre a précisé qu'il ferait connaître «dans les jours qui viennent» la forme de son engagement politique pour l'avenir.

L'ancien ministre Eric Woerth, qui le soutenait, a assuré sur BFM TV qu'il ne s'agissait pas d'«une déclaration de guerre». «C'est une grande victoire pour nous, c'est un grave échec pour lui», déclarait-on lundi soir dans l'entourage de Jean-François Copé.

Une chose est sûre, l'UMP va revoir son mode de scrutin. Le président de la Cocoe, Patrice Gélard, a jugé «complètement inadaptés» les statuts du parti, créés en 2002. Sa conclusion, lâchée sur BFM TV: «Il était temps que ça s'arrête.»

Présidence de l'UMP : Jean-François Copé est déclaré vainqueur avec 50,03% des voix

Jean-François Copé devrait être élu président de l'UMP selon une source proche du parti d'opposition. Durant toute la journée de lundi - et ce alors que les résultats de l'élection à la présidence de l'UMP tardaient à être dévoilés officiellement - de nombreux hommes politiques ont commenté la situation.
Et ça débute dès lundi matin, avec Jean-François Copé qui déclare attendre "sereinement" les résultats de l'élection, même s'il "appelle à ne pas prendre en compte les bureaux dans lesquels il y a eu des fraudes", évoquant notamment un "bourrage des urnes" dans les Alpes-Maritimes. Alain Juppé appelle lui à calmer le jeu. Pour sortir d’une situation qu’il qualifie de "lamentable" et éviter "l’éclatement du parti", l’ancien ministre des Affaires étrangères appelle les deux candidats à faire cesser "immédiatement les invectives qu’échangent leurs partisans" et à accepter la décision de la Cocoe .
La journée a vu les autres partis se réjouir du chaos des élections, Marine Le Pen prédisant "4 années d'enfer" à l'UMP, tandis que Louis Aliot appelait les patriotes de l'UMP à rejoindre les rangs du parti frontiste. Un parti qui pourrait tirer son épingle du jeu des résultats serrés reflétant la division des militants : "Marine Le Pen profitera à plein" de ces tiraillements stratégiques, analyse pour Atlantico Christian Delporte, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Versailles. Pour Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement : "Un grand parti comme celui-là mérite mieux" déclarait-elle en milieu d'après-midi.
A l'UMP, de nombreuses voix se font entendre pour se placer au-dessus des divisions. Jean-Pierre Raffarin a lancé en milieu de journée un "appel à la dédramatisation" tandis que Rachida Dati saluait "une victoire" pour l'UMP et "un grand moment de démocratie" sur i>Tele : "Ne dégoûtons pas les militants, qui se sont fortement mobilisés hier pour cette élection".

23h30 François Fillon ne contestera pas les résultats.

François Fillon annonce qu'il ne contestera pas les résultats, mais ajoute qu'ils ne sont pas "satisfaisants".

22h55 Copé déclaré vainqueur par la Cocoe

Le président de la Commission de contrôle des votes a déclaré Jean-François Copé vainqueur d'une très courte tête avec 50,03% des voix, soit 98 voix d'avance.

21h45 : On saura officiellement vers 23h

Roger Karoutchi, le directeur de campagne de Jean-François Copé,  a annoncé que la Cocoe livrerait ses résultats officiels à 23h. Interrogé sur les résultats, il a simplement expliqué que "Jean-François Copé est très serein" sans vouloir en dire plus…

21h Copé victorieux, selon une source proche de l'UMP

Selon une source proche de l'UMP, la Cocoe devrait annoncer la victoire de Jean-François Copé avec 491 voix d'avance sous peu. Les représentants des candidats ont maintenant quitté la Commission, qui est désormais réunie à huis clos. Eric Ciotti, le directeur de campagne de François Fillon, avait pour sa part quitté la Cocoe en milieu d'après-midi. Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez ont, eux, mené le barouf jusqu'au bout.
Eric Ciotti aurait déjà fait des appels du pied vers le camp Copé pour un ralliement rapide, le directeur de campagne de Fillon semblant maintenant ne pas être très convaincu par la ligne de la campagne choisie par son champion.

20h45 La Cocoe se réunit

La commission de contrôle interne vient de se réunir pour délibérer sur les résultats de l'élection opposant Jean-François Copé et François Fillon. Les deux camps confirment cette réunion. La Cocoe devrait annoncer qui remporte la présidence de l'UMP à l'issue de ces délibérations.

20h40 : Luc Chatel veut faire "cesser les blocages" et publier les résultats

Interrogé sur BFM TV, Luc Chatel, un soutien de Jean-François Copé, a déclaré : "Il faut savoir cesser les blocages", ajoutant : "Il y a un moment où il faut laisser la commission de contrôle publier ces résultats car c'est ce que nos militants attendent." Stigmatisant en creux les "recomptages systématiques" du camp Fillon – sans le dire – Luc Chatel a précisé qu'il n'observe "pas d'écart avec les résultats centralisés dimanche soir à l'UMP et qui donnent une légère avance à Jean-François Copé"

20h30 : recomptage et avocats mobilisés

Selon les derniers résultats des recomptages, François Fillon aurait 200 voix d'avance sur Jean-François Copé, mais ce dernier réclame l'annulation du scrutin dans les Alpes-Maritimes, ce qui inverserait la tendance. Les candidats prennent des avocats : François Sureau, avocat, spécialiste dans le contentieux électoral défendra François Fillon tandis que Jean-François Copé sera défendu par Maître Szpiner.

19h45 : L'UMP, un parti créé pour le rassemblement selon Alliot-Marie

"L'UMP a été faite pour mettre ensemble toutes les sensibilités de droite et du centre c'est-à-dire des gens qui ont à la fois des valeurs communes mais qui aussi des identités et des sensibilités différentes" a expliqué Michèle Alliot-Marie au micro de France Info, coupant court à ceux qui pensent que les résultats très serrés pourraient fragiliser le parti d'opposition.
"Il faut trouver  le moyen de faire en sorte que soit écouté, entendu, reconnu ceux qui ont une sensibilité plus à droite, ceux qui ont une sensibilité plus au centre, ceux qui comme moi sont des gaullistes c'est-à-dire qui font la synthèse" a-t-elle ajouté.

18h30 : Encore une vingtaine de départements en attente

La Cocoe poursuit son travail de recomptage et n'aurait plus qu'entre 10 et 20 départements à vérifier selon des sources à l'UMP.
Après Rachida Dati qui s'était réjouie plus tôt face à ce "grand moment de démocratie", c'est au tour de l'ancien ministre des Transports Thierry Mariani de s'exprimer : "L’UMP, avec 155.000 militants, a connu une élection serrée, donc on recompte, mais c’est un véritable succès". Avant de lancer : "Je me souviens qu’au PS, on a mis 4 jours pour nous donner les résultats…"
De son côté, Claude Guéant regrette la tournure des évènements : "Il aurait été plus sage d'attendre et de s'en rapporter au comptage de la Cocoe. C'est elle qui nous dira les résultats."

17h12 : Tout bénéfice pour le FN selon un spécialiste

"Quel que soit le vainqueur, Marine Le Pen a un boulevard devant elle", analyse pour sa part Christian Delporte, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Versailles et contributeur régulier à Atlantico. Notamment "parce que le score de 50-50 révèle la division des militants de l'UMP: une partie n'envisage des alliances qu'avec le centre et l'autre veut des alliances, au moins ponctuelles et locales, avec le FN". "Marine Le Pen profitera à plein" de ces tiraillements stratégiques, "notamment aux municipales de 2014. Je pense qu'il y aura la tentation de beaucoup d'élus locaux, poussés par les militants, de conclure des alliances avec le FN", selon Christian Delporte.

16h32 : Toujours le flou

Les résultats sont si serrés qu’aucun gagnant n’a encore été désigné. La commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe) continue les travaux de comptage interrompues à 4 heures du matin. Une dizaine de fédérations sont encore "épluchées". Dans ces régions, le duel Copé-Fillon se joue à quelques voix seulement...

15h15 : Vers une "co-présidence" de Copé et Fillon ?

L'idée émane du président de la fédération UMP du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, qu'il a exprimée dans un communiqué : "il y a au sein de l'UMP, deux sensibilités qu'il faut maintenant rassembler (...) L'UMP n'a de sens que parce qu'elle réunit à la fois une droite décomplexée pour reprendre les termes de Jean-François Copé et une droite plus modérée à l'image du Gaullisme social incarné par François Fillon", explique le député-maire du Touquet. "Personnellement, comme beaucoup de militants, c'est dans la synthèse de ces deux courants que je me sens le plus à l'aise".
A noter, dans le "Monde" du jour, ce titre : "Bal tragique à l'UMP : 1 ou 2 morts".

14h30 : Najat Vallaud-Belkacem : "un grand parti comme celui-là mérite mieux"

Première réaction du gouvernement à l'imbroglio au sein de l'UMP avec la porte-parole et ministre du droit des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem : "J’ai hâte que cela prenne fin car cela fait six mois que l’on n’a pas entendu une UMP constructive. On a eu droit à six mois de bataille interne caractérisée par la caricature permanente. Et je pense qu’un grand parti comme celui-là mérite mieux" a-t-elle expliqué sur BFM TV.
Sur la comparaison entre le psychodrame actuel à l'UMP et le congrès de Reims du PS en 2008 : "Ca nous rappelle des souvenirs, pourquoi s’en cacher ? Mais vous remarquerez que le PS a évolué depuis, qu’il a organisé des primaires ouvertes et citoyennes. Vous remarquerez aussi que la désignation de notre premier secrétaire s’est faite dans des conditions excellentes car nous avons aujourd’hui un parti rassemblé. Je veux envoyer un message d’optimisme à l’UMP. C’est aux Français qu’il faut s’adresser plutôt que de se replier sur soi-même".

14h06 : Tandis que la Cocoe compte et recompte, les langues se délient

Ça compte et ça recompte. Les procès-verbaux de quelques départements sont validés par la Cocoe, mais le verdict est encore attendu. Les résultats de plusieurs grosses fédérations doivent être examinés, dont ceux des Alpes-Maritime. Des cas litigieux sont mis en avant par les copéistes, à Nice, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti.
De son côté Jean-Christophe Cambadélis joue la carte de l'ironie :"On est passé du statut de la droite décomplexée à la droite décomposée", déclare l'élu parisien dans une interview au Nouvel Observateur. "Quel que soit le vainqueur, François Fillon ou Jean-François Copé, il se retrouvera face à un dilemme. Il sera à la tête d'un parti qui s'est fortement droitisé", explique celui qui avait été le candidat malheureux au poste de premier secrétaire du PS

13h25 : à côté du vote du président de l'UMP, celui des motions...

Le duel Fillon-Copé et son (non-)dénouement improbable ont totalement éclipsé un autre vote qui s'est tenu en même temps : celui des motions. Représentant les différentes sensibilités du parti, elles s'inscrivent dans la tradition des courants au PS, une première à l'UMP.
Mais la Cocoe a décidé de privilégier dans un premier temps l'officialisation du vainqueur de la "principale" élection de ce dimanche, celle du président du parti, avant de rendre publics les scores des six motions en lice. Plusieurs sources à l'UMP notent que la "France moderne et humaniste", la "Droite forte" et la "Droite sociale" composent le trio de tête... sans qu'on en sache l'ordre.
Pendant ce temps, alors que fillonistes et copéistes s'écharpent malgré plusieurs appels au calme - notamment d'Alain Juppé et Xavier Bertrand, d'après plusieurs sources, plusieurs lieutenants de François Fillon auraient annulé leur participation à divers plateaux télé ce soir.

13h00 : l'UMP, "totalement tournée vers elle-même" pour Harlem Désir

Le nouveau premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir déplore que "l'UMP soit aujourd'hui totalement tournée vers elle-même et vers sa guerre des chefs (...) Aujourd'hui la situation de l'UMP est marquée par la confusion, la contestation et la division".
Xavier Bertrand, qui avait tardivement appelé à voter pour François Fillon, lance à son tour un appel au calme : "Attendons le verdict de la Cocoe. Que tout le monde retrouve son calme et se taise, question de respect des militants", a annoncé l'ancien secrétaire général du parti sur son compte Twitter.

12h00 : Rachida Dati : "un grand moment de démocratie"

Au sein même de l'UMP, les réactions divergentes continuent de s'accumuler - fillonistes comme copéistes - mais plusieurs personnalités du parti tentent de se placer au-dessus de cette division. Ainsi, après l'appel au calme d'Alain Juppé qui a dit craindre "l'éclatement du parti", Jean-Pierre Raffarin a lancé de son côté sur RTL un "appel à la dédramatisation". Rachida Dati, de son côté, a salué "une victoire" pour l'UMP et "un grand moment de démocratie" sur i>Tele : "Ne dégoûtons pas les militants, qui se sont fortement mobilisés hier pour cette élection".
Valérie Pécresse, soutien de François Fillon, s'est déclarée éventuellement favorable à un nouveau vote sur Europe 1 : "Je n'ai aucune objection à cette idée, le sujet n'est pas là. Avant de revoter, il faut d'abord que l'on connaisse le résultat du vote".

11h00 : les autres partis se réjouissent... plus ou moins

Les mésaventures de l'UMP ne font pas que des malheureux : Marine Le Pen prédit ainsi "quatre années d'enfer" à l'UMP, tandis que Nicolas Dupont-Aignan se remémore son expérience : "En 2002 et 2004, j'avais été candidat à la présidence de l'UMP. A l'époque, j'avais été témoin de fraudes massives lors des élections" explique le fondateur de Debout La République.
A noter, toujours au FN, les réactions de Louis Aliot et Gilbert Collard :
Du côté du PS, atteint par une situation similaire lors du Congrès de Reims en 2008, les réactions sont plus discrètes. "Ca ne peut pas être pas une bonne nouvelle que de voir que la droite est à ce point en situation de se marginaliser sur le plan de sa crédibilité" note le porte-parole du PS David Assouline. "Nous voyons qu'il y a des contestations et que ni la solidarité, ni la fraternité ne viennent compenser le manque d'orientation de cette droite, ce n'est pas une bonne nouvelle pour la France". Enfin, à Europe Ecologie, Cécile Duflot se permet de donner un petit conseil à l'UMP...

9h41 : Juppé veut calmer le jeu

Alain Juppé entre en scène. Pour sortir d’une situation qu’il qualifie de "lamentable" et éviter "l’éclatement du parti", l’ancien ministre des Affaires étrangères appelle les deux candidats à faire cesser "immédiatement les invectives qu’échangent leurs partisans" et à accepter la décision de la Cocoe. Une fois le président élu, Alain Juppé appelle François Fillon et Jean-François Copé à se rencontrer pour engager "la réconciliation" et à entourer le président du parti d’une "instance de crise".

9h00 : Copé : "oui, j'ai gagné cette élection"

Jean-François Copé s'est montré très confiant sur le plateau de BFM/RMC ce lundi matin. Au micro de Jean-Jacques Bourdin, il a appelé "à ne pas prendre en compte les bureaux dans lesquels il y a eu des fraudes", évoquant notamment un "bourrage des urnes" dans les Alpes-Maritimes.  Mais même si on les prend en compte, "je ne crois pas que je perds", a-t-il assuré. Il déclare donc attendre "sereinement" la proclamation des résultats par la commission de contrôle (Cocoe).

8h30 : Copé et Fillon dans l'attente, la presse commente

Alors que les résultats sont toujours attendus, les éditorialistes de la presse commentent largement ce scrutin mouvementé. "Totalement surréaliste et grotesque ! L'élection à la présidence de l'UMP a tourné à la tragicomédie", assène ainsi Jacques Camus dans "la République du Centre". "On croyait avoir tout vu avec le congrès socialiste de Reims il y a quatre ans, et pourtant rarement parti gouvernemental aura donné spectacle aussi pitoyable que l'UMP hier", renchérit Bruno Dive dans "Sud-Ouest".
"Ce fut la nuit des longs couteaux", dénonce Jean-Michel Helvig dans La République des Pyrénées. Pour Jean-Michel Servant, du "Midi Libre", c'est "de la politique dans toute sa splendeur". Avec "son lot de scènes théâtrales pour pimenter à souhait ce scrutin fratricide : des fraudes, des invectives, un suspense haletant. Le tout conclu par un beau cafouillage au décompte des voix." De leur côté, François Fillon et Jean-François Copé qui se sont tous deux déclarés vainqueur patientent...

Mis à jour lundi 19 novembre à 7h

La Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP (Cocoe) chargée de veiller au bon déroulement de l'élection à la présidence du parti a arrêté ses travaux dans la nuit sans toutefois donner le nom du vainqueur.  Le président de la Cocoe, Patrice Gélard, a ainsi expliqué qu'"il nous manque les procès-verbaux de 50% des départements. Nous sommes dans l'incapacité de dire qui a gagné", ajoutant que les travaux devraient reprendre à 10 heures ce lundi.
Après être arrivé au siège de l'UMP, François Fillon, qui comme Jean-François Copé avait revendiqué la victoire dans la soirée, a par ailleurs estimé que personne ne pouvait encore "se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP" déclarant que "notre formation politique est dans l'incapacité de donner un résultat. C'est un dysfonctionnement majeur qui fait peser un doute très important sur cette élection. J'en suis extrêmement choqué. Nous allons reprendre les travaux demain matin mais en tout cas, personne ne peut aujourd'hui se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP tant que la commission n'a pas validé les résultats est elle est loin de le faire".
Pour rappel, les premiers résultats donnés dimanche soir étaient très serrés et surtout incertains. Jean-François Copé a ainsi revendiqué 1 000 voix d'avance, tandis que l'ancien Premier ministre parlait d'un peu plus de 200 voix d'avance en sa faveur. Les deux camps se sont par ailleurs accusés mutuellement de tricherie, le camp de Jean-François Copé annonçant même qu'il comptait saisir la commission internet de l'UMP pour des irrégularités à Nice, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti.

Mis à jour à Minuit

Les deux candidats revendiquent la victoire, une situation inédite au sein de l'UMP. Selon Michael Darmon sur I Télé, "le parti se déchire en direct à la télévision". Eric Woerth rappelle qu'il faut "rester digne".
Michael Darmon a analysé la situation : "c'est le pire scenario pour pouvoir ensuite vanter une démocratie interne", concluant : "les socialistes peuvent se réjouir, ils n'ont pas d'opposition."
Bruno Beschizza, soutien de Jean-François Copé, a salué le choix des militants "contre les barons du parti", et ajouté "j'espère que les petites polémiques s’éteindront rapidement".
Rachida Dati a balayé l'accusation d'inélégance portée par le clan Fillon à l'encontre du clan Copé. Jean-François Copé n'aurait pas annoncé sa victoire trop tôt : "Dans une élection présidentielle, c'est aussi le candidat qui annonce sa victoire, avant qu'elle soit confirmée par le Conseil constitutionnel".
Six motions étaient présentées au vote des militants, et les résultats sont encore attendus.
Avec 59,87% des voix, François Fillon est officiellement vainqueur dans les Alpes-Maritimes.

Mis à jour à 23h45

François Fillon a également revendiqué la victoire, mais s'est montré plus prudent : "nous avons remonté tous les résultats de toutes les fédérations (...), ces résultats me donnent une courte victoire. Ils ne seront définitifs que lorsque la Commission chargée du contrôle des opérations de vote les aura confirmés." "Je ne laisserait pas voler la victoire aux militants", a-t-il précisé. Jean-François Copé se serait donc exprimé trop vite, avant l'annonce officielle de la Commission légitime, composée a parité de soutiens des deux camps.
Peu de temps après son annonce officielle, Jean-François Copé s'est voulu plus incisif et a demandé à François Fillon de reconnaitre sa victoire et de cesser "ce qui n'est pas digne d'une grande formation politique".

Mis à jour à 23h30

Jean-François Copé vient d'annoncer sa victoire : "les militants et les militantes de l'UMP viennent de m'accorder la majorité de leurs suffrages".
Il a lancé un appel au rassemblement en direction de François Fillon : "je souhaite des maintenant travailler la main dans la main avec lui et avec l'ensemble de ceux qui ne m'ont pas soutenu" et a également rendu hommage à Nicolas Sarkozy envers lequel il a rappelé sa "fidelité."
Le clan Copé revendique la victoire. 1000 voix d'avance et une contestation de 500 seulement : le clan Copé considère avoir gagné, comme l'a assuré Roger Karoutchi. Cependant le clan Fillon ne reconnait pas encore cette victoire.
Marc-Philippe Daubresse a également confirmé la victoire de Jean-François Copé : "Jean-François Copé ne peut plus être battu à ce stade".
Cependant, Rachida Dati, soutien de Jean-François Copé, tient a souligner que le rassemblement sera possible dès l’élection passée : "on ne s'est pas trompés d'adversaire. L'adversaire, c'est la gauche".
Valérie Pécresse a du son coté revendiqué la victoire de son clan, attendant l'arrivée de François Fillon qui doit s'exprimer à son QG parisien, elle a rappelé "nous attendons encore les résultats des Hauts de Seine, de Paris, des Alpes Maritimes. Les derniers résultats nous donnent 2000 voix d'avance à Paris, près de 1700 dans les Alpes Maritines, aujourd'hui nous revendiquons la victoire."

Mis à jour à 23h

Le député de Paris Bernard Debré, soutien de Fillon, a exprimé sa surprise face à ces résultats, plus serrés que ne laissaient présager les sondages. "Nous pensions, aux vues de sondages, que François Fillon l'emporterait largement. Il semble que cela soit extrêmement serré pour l'un ou pour l'autre. Ce qui nous donne comme impératif de nous réunir demain matin", a-t-il déclaré. Il a ajouté que le camp Fillon déposera sans doute "un certain nombre de déclarations".
Laurent Wauquiez de son coté a déclaré que François Fillon disposerait de 200 voix d'avance, information confirmée par Patrick Ollier. Laurent Wauquiez se rend à la Commission électorale interne au parti, la Commission de contrôle des opérations électorales (COCOE), a qui il reviendra de décider qu'il convient de recompter. Il a admis qu'il s'agissait de résultats serrés.
Sur I Télé, Eric Woerth a souhaité relativiser et apaiser les polémiques : "il ne sert à rien de décrédibiliser des ce soir le processus électoral de l'UMP", a-t-il affirmé.

Mis à jour à 22h30

Selon une source proche de Jean-François Copé, le député-maire de Meaux compterait 3000 voix d'avance sur 120.000 bulletins dépouillés.
A Nice, fief de Christian Estrosi et Eric Ciotti, soutiens de François Fillon, l'entourage de Jean-François Copé a annoncé ce soir qu'il allait saisir la commission interne de l'UMP, chargée de veiller au bon déroulement de l'élection du président, pour des "irrégularités". Des écarts sont apparus entre le nombre de bulletins dépouillés et le nombre de signatures, selon BFM TV et Nice-Matin.

Mis à jour à 18h30

Selon le sénateur UMP Roger Karoutchi, les résultats de l'élection devraient être connus "vers 23h30, minuit, mais pas demain".

Mis à jour à 18h13

François Fillon, après 1h10 d'attente, vient de voter dans le 7e arrondissement de Paris. Le scrutin est officiellement terminé, mais les personnes faisant la queue peuvent encore voter.
Le second candidat de cette élection, Jean-François Copé, est attendu vers 19h au siège de l'UMP. Ses partisans annoncent que "plus de 150 000 militants" auraient voté aujourd'hui.

Mis à jour à 17h38

Contrairement à certaines informations, les bureaux de vote ne fermeront pas à 20h30, prévient la commission électorale de l'UMP. Elle a néanmoins décidé que tous ceux qui seront encore dans la file d'attente à 18h pourront voter. Cette fermeture à 20h30, c'est "ce que voudrait faire croire l'équipe de François Fillon", a déclaré la députée Michèle Tabarot, soutien de Copé, à 20 Minutes.
Certaines files d'attentes sont estimées à plus d'une heure, à l'image de celle du bureau de vote du septième arrondissement de Paris, où vote François Fillon.

Mis à jour à 17h15

Face à l'affluence dans les bureaux de vote, l'heure de clôture du scrutin est repoussée à 20h30 partout en France, annonce i-Télé.
François Fillon vient d'arriver devant son bureau de vote, dans le septième arrondissement de Paris. Il a décidé de faire la queue parmi les militants, malgré l'importante file d'attente, selon des journalistes présents sur place.
Par ailleurs, selon une journaliste du Point, qui rapporte le témoignage d'un huissier, il y a bien eu des fraudes dans les Alpes-Maritimes.

Mis à jour à 14h15 :

Michèle Tabarot, députée des Alpes-Maritimes et soutien de Jean-François Copé fait état des soupçons de fraude dans les bureaux de Cannes et de Nice. Elle parle notamment de "fausses procurations" à Nice et d'une liste électorale incomplète et scindée "en trois" à Cannes. Les huissiers ont été sollicités pour vérifier ces accusations.
Eric Ciotti, député du même département et soutien de Fillon, a déclaré que ces soupçons de fraude sont des "attaques purement scandaleuses qui n'ont pas lieu d'être".
A la mi-journée, la participation était de l'ordre de 20% à 30% selon les départements, un chiffre jugé bon des deux côtés.
Jean-François Copé, l'actuel secrétaire général, a voté dans sa ville de Meaux (Seine-et-Marne), peu après 11h30. François Fillon votera à 16h à Paris.
Dix ans après sa création en 2002, l'UMP élit dimanche son troisième président après Juppé et Sarkozy. Un Sarkozy qui avait quitté cette présidence en 2007, après son élection à la présidence de la République. Depuis, la direction du parti était revenue à son secrétaire général, poste où se sont succédé depuis 2007 Patrick Devedjian, Xavier Bertrand et Jean-François Copé.
Ce dernier fait partie des deux candidats - son adversaire étant François Fillon - que les 325 066 militants doivent départager ce dimanche. 627 bureaux de vote ont été mis en place, au moins un par circonscription. Ils comptent en moyenne 500 inscrits chacun.
Les deux candidats ont déployé des scrutateurs et des observateurs pour s'assurer du strict respect des conditions du vote et prévenir toute tentative de fraude. Des huissiers sont également présents dans les fédérations les plus «sensibles»: Paris, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône mais également en Seine-et-Marne, département de Jean-François Copé, chez Valérie Pécresse dans les Yvelines et enfin dans le Gard.
Le scrutin se termine à 18 heures, et le nom du nouveau président devrait être connu dans la soirée. Les résultats du vote sur les motions ne devraient pas être connus avant le lendemain.
Car il y a un deuxième vote, aujourd'hui. Les militants peuvent voter pour l'une des six motions déposées par les différentes familles du parti. Si elles dépassent 10% des suffrages exprimés, elles se verront représentées à hauteur de leur poids politique dans les instances du parti.
La motion centriste "France moderne et humaniste" est menée par Luc Chatel (pro-Copé), Jean-Pierre Raffarin (pro-Copé) et Jean Leonetti (pro-Fillon). Elle veut éviter la droitisation du parti et le tirer vers le centre.
La motion "Droite populaire" de Thierry Mariani (pro-Copé) et Lionnel Luca (pro-Copé) joue, elle, sur les thématiques du Front national, au nom d'une droite "décomplexée.
"Les gaullistes" réunit les anciens cadres du RPR. Elle est menée par Michèle Alliot-Marie (non alignée), Gérard Larcher (pro-Fillon) et Henri Guaino (pro-Copé).
"La Droite forte", favorite dans les sondages, se revendique ouvertement de l'action et du volontarisme de Nicolas Sarkozy. Elle est menée par Guillaume Peltier (pro-Copé), Geoffroy Didier (pro-Copé) et Camille Bedin (pro-Copé).
"La Droite sociale" de Laurent Wauquiez (pro-Fillon) veut, elle, s'adresser aux classes moyennes, en luttant contre l'assistanat et les cadeaux aux riches.
Enfin, "La boite à idées" prône un vrai débat au sein de l'UMP et refuse le jeu des courants. Parmi ses propositions : "Ni FN, ni Front républicain" et un "choc compétitif massif".

DANS CETTE LAMENTABLE AFFAIRE DE VOTE DÉMOCRATIQUE, "L' OPPOSITION UMP A TOUCHÉ LE FOND DE LA PISCINE , ELLE COMMENCE À CREUSER".
merci a André Santini pour l'image

"Crise de l'euro: la perspective d’une monnaie commune européenne comme solution" par Jacques SAPIR

Tout indique que nous sommes aujourd’hui arrivés à un butoir. L’austérité devient chaque jour un peu plus insupportable, en Grèce, au Portugal et en Espagne, et le spectre d’un défaut de la Grèce revient hanter les ministres des finances de la zone Euro.
Même si des solutions provisoires sont trouvées, ce qui est probable, elles ne dureront que quelques semaines. Il faudra bien prendre des décisions. Soit nous irons vers une surenchère dans l’austérité qui se fera nécessairement par des moyens non démocratiques, soit se posera, enfin, le problème des formes de régulation d’une zone économique hétérogène.
La zone euro, aujourd’hui, n’est pas fonctionnelle ; c’est une évidence qui est désormais admise. Cette zone, il faut le savoir, n’est pas intégrée de manière homogène en fonction des différents pays. En effet, des pays qui ne sont pas membres de la zone euro sont aujourd’hui plus intégrés avec la zone euro que des pays de la zone euro eux-mêmes.
La part du commerce import et export de la Hongrie, de la Pologne ou de la République tchèque avec la zone euro est nettement plus importante que celle de la France, de la Grèce ou du Luxembourg. Par ailleurs, les conditions d’évolution de la productivité restent largement divergentes entre les pays de la zone. Ajoutons que le capital circule de moins en moins au sein de la zone, et les conditions de travails restent largement différentes.
Nous sommes donc bien en présence d’une zone économique hétérogène. En assurer le fonctionnement au sein d’une même monnaie pose de redoutables problèmes dont, parmi les dirigeants internationaux de premier plan, seul Vladimir Poutine semble avoir conscience.
L’hypothèse fédérale, qui est pour l’heure privilégiée par les gouvernements européens, impose de quantifier les transferts des parties riches de la zone euro vers les parties moins riches, voire fortement appauvries. Patrick Artus estime cette charge à 12% du PIB de l’Allemagne qui serait largement (à 90%) payée par l’Allemagne. Une autre manière de faire les calculs est cependant possible. Il est évident que les pays du « sud » de la zone Euro (Espagne, Grèce, Italie, Portugal) devraient faire un effort considérable dans les domaines de la recherche et de l’enseignement afin d’obtenir les gains de compétitivité, de productivité, qui leur permettent d’inverser la tendance d’accroissement de leurs coûts salariaux réels. Il faudrait de plus qu’ils consacrent des sommes importantes à leurs systèmes d’éducation pour que la main d’œuvre soit en mesure d’utiliser les techniques avancées issues de cet effort de recherche et développement. Ces pays devraient en outre recevoir une aide pour financer leur déficit structurel avec l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et l’Autriche. ce qui implique à nouveau des montants compris entre 100 et 120 milliards d’euros. Autrement dit, il faudrait transférer à ces pays un minimum annuel de 250 à 260 milliards d’euros. Ces transferts seraient largement financés par l’Allemagne, ce qui porterait la contribution nette de l’Allemagne au moins à 200 milliards d’euros par an, soit 8% de son produit intérieur brut. Le problème, on le voit, n’est pas que l’Allemagne ne voudra pas le faire, c’est que l’Allemagne ne pourra pas le faire ! Une contribution de ce montant aboutirait inévitablement à casser les reins de l’économie allemande.
Cela impose donc de penser à l’autre mode de régulation de cette zone hétérogène : des dévaluations ou réévaluations de monnaies. De nombreux économistes ont déjà signalé que ce serait le moyen le plus simple et le moins coûteux de rétablir la compétitivité pour les pays qui souffrent d’un déficit important en ce domaine. Mais, cela veut dire recouvrer des monnaies nationales. Beaucoup de gens craignent alors légitimement que cela ouvre un espace privilégié à une spéculation monétaire internationale qui, en son temps, a emporté le Système monétaire européen. Il faut se souvenir que les deux grandes crises spéculatives qu’a connues le Système monétaire européen ont fini par aboutir à sa destruction. Il nous faut donc poser les pré-requis d’une monnaie commune européenne.
Tout d’abord, il faudra maintenir les institutions de coordination monétaire entre pays, ne serait-ce que pour définir les niveaux de dévaluation ou de réévaluation que les différentes monnaies nationales devraient adopter les unes par rapport aux autres et pour refaire, de manière régulière (tous les ans ou dix-huit mois) un état de la situation afin de voir si certains pays doivent encore dévaluer ou d’autres réévaluer.
Deuxième point important : il faudra, autant que faire se peut, limiter la spéculation monétaire interne. C’est tout à fait faisable à la condition que les pays qui seront membres de ce nouveau système de coordination monétaire (et non d’une union monétaire) qui devrait évidemment déboucher sur la création d’une monnaie commune s’accordent aussi sur le principe de mesures limitant soit l’existence de compartiments du marché des changes, soit la liberté d’opérations sur certains compartiments. Ces mesures concerneraient évidemment les opérations à très court terme dont certaines (les opérations au jour le jour) pourraient être interdites ou très fortement réglementées. Nous les savons depuis une vingtaine d’années, d’un point de vue théorique, que ces mécanismes de spéculation sont très profondément déstabilisants.
Le troisième pré-requis est l’union bancaire. Il est extrêmement important que les banques, dans les pays qui accepteraient cette monnaie commune, aient les mêmes règles prudentielles et les mêmes règles sur la banque de détail. Il est d’ailleurs complètement aberrant que, dans le cadre d’une monnaie unique évidemment beaucoup plus exigeante qu’une monnaie commune du point de vue d’une union bancaire, on ait laissé les pratiques des banques de détail diverger de la manière que l’on connaît dans les années qui ont précédé la crise. C’est ce qui explique en particulier l’ampleur des dettes des banques espagnoles et le problème des banques irlandaises.
Quelle sera la place de cette monnaie commune dans un système monétaire international ?
Il faut revenir en arrière : en 1995 (l’euro n’existait pas encore), le dollar ne constituait que 59% des réserves des banques centrales. Il est passé de ce niveau à 70% des réserves des banques centrales mondiales en 2003. Autrement dit, l’introduction de l’euro ne s’est pas faite contre le dollar, elle s’est faite contre les petites monnaies (la livre, le yen, le franc suisse). Ce sont ces monnaies qui ont le plus souffert de l’introduction de l’euro.
Si aujourd’hui nous pouvions mettre en place une monnaie commune, celle-ci pourrait à terme devenir un point de référence pour les banques centrales, ce qui impliquerait évidemment que soient émises progressivement des dettes dans cette monnaie commune, en particulier dans le cadre de transactions entre la zone de la monnaie commune et le reste du monde. Car s’il n’y a pas de dettes libellées dans la monnaie commune, on ne peut espérer voir cette monnaie commune servir d’instrument de réserve.
Cette monnaie commune aurait l’immense avantage d’attirer à elle toute une série de pays car ce système beaucoup plus souple que la monnaie unique qui fonctionne aujourd’hui, garantit en même temps une certaine stabilité face aux spéculations internationales. Il est parfaitement imaginable que des pays comme la Russie ou la Chine, sans demander à faire partie de la zone de la monnaie commune, décident d’indexer leur monnaie, en tout ou partie, sur cette monnaie commune. On sait que les dirigeants de ces deux pays ont appelé à l’émergence de nouvelles monnaies de réserve internationales. Ils n’ont évidemment plus confiance dans l’Euro dont on voit depuis deux ans et demi la part dans les réserves des banques centrales diminuer régulièrement. Mais ils n’ont pas plus confiance dans le dollar.
C’est cet hiver que nous verrons le point de rupture. Il est impossible de savoir à l’heure actuelle si la raison l’emportera et si l’idée d’une dissolution concertée, coordonnée, s’imposera ou si, certains dirigeants restant figés dans leurs certitudes et dans leurs illusions, nous irons vers des sorties échelonnées de la zone euro qui conduiraient évidemment à un éclatement de l’euro et rendraient beaucoup plus difficile la reconstitution d’une monnaie commune par la suite.