TOUT EST DIT

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lundi 24 septembre 2012

Investissement dans les PME : le mensonge de Hollande

François Hollande a annoncé que les dispositifs en faveur de l'investissement dans les PME ne seront pas réduits. Un mensonge repris pieusement par tous les grands médias. Explications.
François Hollande a surpris son monde vendredi, lors d’un forum de chefs d’entreprises au cours duquel il était invité à remettre le Prix de « l’Audace Créatrice » à la société Hologram Industries. Dans son discours, le Président de la République a annoncé que « tous les dispositifs qui existent aujourd’hui en faveur de l’investissement dans les PME seront maintenus durant le quinquennat ». Instantanément, tous nos commentateurs se sont écriés qui au miracle, qui à la révélation, affirmant que le bon sens, le pragmatisme, la prise de conscience des réalités économiques avaient enfin touché notre « normal » Président. Ainsi avez-vous pu lire dans votre quotidien préféré (quel qu’il soit, puisque tous ont repris cette information) que l’ISF-PME qui permet de bénéficier d’une réduction d’impôt de 50% (initialement 75%) sur son ISF pour la part investie au capital d’une PME de moins de cinq ans était maintenu, de même que le dispositif Madelin, qui offre lui une réduction d’impôt sur le revenu de 25%.
De même, nos éternels optimistes, toujours prompts à s’emballer, ont sauté sur une phrase du Président à cette même manifestation « Peut-être sera-t-il choisi le cadre du PEA, pour les PME, de façon à ce qu’un cadre fiscal puisse être approprié » pour extrapoler et imaginer que le plafond du PEA-PME (réellement à l’étude) puisse être augmenté à 200 000 ou 300 000€ (contre 132 000 dans le PEA actuel). Sans vouloir jouer en permanence les rabat-joies, je me permettrai de rappeler à tout ce petit monde que toutes ces exonérations d’impôts seront comptabilisées, dans l’état actuel du projet gouvernemental, dans le plafond des 10 000€ de « niche fiscale » autorisées par foyer fiscal et par an…. Voilà voilà, ça calme déjà sérieusement les passions….
De toute évidence, il s’agit plus d’effets d’annonces visant à contrecarrer les déplorables mesures prises à l’encontre des petites et très petites entreprises depuis le début de ce mandat que d’une véritable politique de relance de l’activité des PME/TPE. En fait, notre Président n’a pas compris, mais comment le pourrait-il, ni lui ni aucun de ses ministres n’a jamais connu une entreprise, que ce dont les créateurs d’entreprises, les innovateurs ont besoin, ce ne sont pas des niches fiscales, des avantages, des réductions, une collecte étatisée des capitaux et encore moins une banque publique d’investissement. Ce dont ils ont besoin, c’est de liberté. Ce dont ils ont besoin, c’est de moins de contrainte administrative, de moins de prélèvements obligatoires, de moins de réglementation. Ce dont ils ont besoin, c’est de plus de considération, de plus de reconnaissance et non d’être balancés à la vindicte populaire comme des malfrats qui auraient volé le petit supplément de niveau de vie que réussit à acquérir la minorité d’entre eux sortie triomphante du parcours semé d’embûches de la création.
Pas de pseudo cadeaux fiscaux (qui au terme seront de toute manière payés et toujours par les mêmes), pas de blabla, de la liberté et de l’amour… Vous verrez, ça fonctionnera beaucoup mieux !

Avec une vraie rigueur budgétaire, l'état Grec serait à l'équilibre

Magie de l'internet : c'est lorsqu'on s'y attend le moins qu'on tombe sur des billets fort instructifs. Et c'est avec gourmandise que je vous propose celui de Nikos Tsafos sur son pays, la Grèce. En se penchant sur les sacrifices que son gouvernement a mis en place, et en évaluant la charge portée par le secteur privé et le secteur public, il aboutit à des conclusions bien polémiques.

On se souvient qu'il y a quelques mois, je relatais dans ce billet les chiffres fournis par Véronique de Rugy sur l'évolution des dépenses des gouvernements de la zone euro, sur les dernières années. Le graphique était alors sans ambiguïté : l'austérité n'était pas flagrante du tout, et pour certains pays, les dépenses avaient continué à augmenter benoîtement. Depuis, la situation générale en Europe s'est encore dégradée avec l'Espagne et, dans une certaine mesure, l'Italie, qui ont rejoint la Grèce dans la farandole douteuse des pays en faillite ou quasi-faillite.
Si l'on s'en tient aux journaux, l'austérité frappe durement ces pays et même la France qui patauge maintenant dans un chômage de masse et des dérapages budgétaires catastrophiques, suite à un changement maintenant (ou quelque chose comme ça). Et force est de constater que pour toute une frange de population en Europe, les temps actuels sont particulièrement durs. Cependant, la fameuse austérité, elle, n'est toujours pas en place.
Et c'est ce curieux décalage entre ce qu'on observe (une population appauvrie, un chômage en hausse et une misère qui s'installe) et ce qu'on peut voir dans les chiffres des dépenses gouvernementales qu'explique fort bien les calculs de Nikos Tsafos. Constatant lui-même que l’État grec manquait cruellement d'argent, il a cherché par le détail à comprendre qui, finalement, supportait le plus le coût maintenant exorbitant de l'austérité dont tout le monde parle.
Surprise (modérée) : c'est, encore et toujours, le secteur privé qui se prend l'essentiel du fardeau. Ce qui est franchement scandaleux : répartir l'effort à faire de façon équitable entre le secteur public et le privé est ce que le gouvernement pourrait faire de mieux. Non seulement, cela améliorerait grandement sa crédibilité auprès d'un peuple qui suffoque sous les taxes et impôts servant à payer des salaires publics généreux (si cela vous rappelle un autre pays, c'est normal), mais cette décision amènerait aussi des bénéfices économiques notoires, comme le montre le tableau suivant :

Greece Public Sector

Certes, il faut tenir compte du fait que les chiffres du secteur public grec sont pour le moins opaque. Cependant, on peut noter que le secteur public a réduit la voilure de 56.000 postes entre 2009 et 2011 (soit 7,8% de décroissance, ligne 1). Dans le même temps, l'emploi en Grèce a chuté de 544.000 poste, soit 12,2% (ligne 2). Si l'on soustrait les emplois publics de l'emploi total, on peut conclure que le secteur privé a subi une chute de l'emploi de 13%. Ceci s'ajoute aux coûts du travail qui ont aussi considérablement chuté de 18,5% (lignes 4 et 5).
Dans le même temps (d'après les données Eurostat, ligne 6), le gouvernement grec a réduit sa masse salariale de 15,9%, de 31 milliards d'euros à 26. Si l'on rapporte cette chute au nombre de salariés, cela représente une baisse des salaires de 8,8% (ligne 7). Cependant, et c'est là où cela devient très intéressant, si l'on applique la même baisse de 18,5% que dans le privé, les salaires dans le public auraient été, en moyenne et par personne, 4000€ plus bas.
Si l'on met ces éléments ensemble, on peut estimer que si le nombre de salariés du secteur public avait diminué de la même façon que les salariés du privé, la masse salariale aurait fondu de 19,9%. Et si elle avait diminué en accord avec tout le reste de l'économie, cette même masse aurait diminué de 28,4%.
Autrement dit, si le secteur public s'était pris la crise avec la même force que le secteur privé, le gouvernement aurait dépensé 3,9 milliards d'euros en moins en 2011 (c'est-à-dire 22.2 milliards au lieu des 26.1 effectivement dépensés). Le déficit primaire grec s'établissant alors à 4.6 milliards d'euros, le gouvernement aurait frôlé l'équilibre en 2011. Un autre façon de voir les choses, c'est de constater que les taxes et impôts ont augmenté jusqu'à ajouter 2.3 milliards d'euros dans les caisses entre 2009 et 2011 ; avec un alignement du public sur le privé, les taxes et impôts auraient pu rester les mêmes qu'en 2009 et le gouvernement aurait tout de même dégagé 1.6 milliards d'euros de trésorerie supplémentaire.
(L'ensemble des sources de ces chiffres est disponible à partir du billet de Tsafos)
Ici, on en revient à cette constatation déjà effectuée dans d'autres pays, en d'autres temps, et dans d'autres billets : la rigueur, ça marche. L'austérité, ça donne des résultat.
Mais cette austérité là ne cogne pas systématiquement sur la classe moyenne, et doit commencer d'abord dans le giron de l’État, dans le secteur public. Elle impose, finalement, que les rentiers d'un systèmes soient remis à leur place. Elle impose que tous fassent des efforts, et ce "tous" couvre autant les retraités et les chômeurs que les actifs, et les actifs du public autant que ceux du privé.
On l'a "découvert" il y a quelques jours : tout l'appareil d'état est gangréné de myriades d'agences, commissions et autres institutions dont les noms et acronymes se disputent le ridicule pour toucher le plus vite possible le plus gros budget. Aucune de ces agences n'a été touchée par l'austérité et le serrage de ceinture gouvernemental.
prostiteo

Et si, pour équilibrer, la rigueur passait par là ? Si elle touchait, enfin, ces milliers d'agences hétéroclites, multiples, inutiles pour la plupart, et créées pour répondre à un besoin pressant de poste pour des petits copains ? Si l'austérité et surtout son application les concernait un peu ?
Et si le changement, c'était ça ?

Cabinets ministériels : aucune expérience du privé

Une enquête montre que sur la centaine de membres des cabinets du président et du premier ministre, moins de 10% ont une expérience du privé. Les énarques représentent plus de la moitié des bataillons.
À l’heure où notre Président découvre (enfin !) la « gravité exceptionnelle de la crise » et où la presse l’exhorte à se réveiller, à agir en homme responsable et à prendre des décisions concrètes, on se demande ce qu’ont fait ces trois derniers mois les 40 conseillers qui composent son cabinet. Idem pour Jean-Marc Ayrault et ses 54 collaborateurs.
Ce sont pourtant ces personnes qui doivent assister les hommes à la tête de l’État dans leurs choix et s’assurer de la cohérence de la politique menée avec les ministères concernés. Les récents « couacs » et problèmes de communication ne plaident pas à leur avantage.

L’élite de l’élite 
Pourtant, un tel vivier devrait être un atout pour le Président et le Premier ministre. Nous avons passé au crible leur curriculum vitae et pu reconstituer 84 CV complets sur les 94 personnes qui composent les deux cabinets. Parmi eux, 40 ont fait l’ENA. Peu d’employeurs en France peuvent se targuer d’avoir une si forte concentration de beaux esprits comme collaborateurs. De plus, ceux qui ne sont pas énarques n’ont pas à rougir de leurs formations. Ils ont tous fait de Grandes écoles (Sciences Po., HEC, Essec, Ecole normale, Polytechnique, etc.) ou de brillantes études à l’Université, notamment en Droit, quand ce n’est pas une combinaison des deux.
Plus précisément, sur les 8 collaborateurs les plus proches de François Hollande, 6 ont fait l’ENA et deux d’entre eux sont des amis de sa promotion « Voltaire ». Un seul a travaillé dans le secteur privé. Sur les 40 personnes qui composent son cabinet, près de la moitié sont passés par la prestigieuse école. En proportion, le cabinet de Jean-Marc Ayrault est moins gourmand en énarques (38%), mais tout aussi peu enclin à engager des collaborateurs venant de l’entreprise.
Cette faible concentration du privé est une triste réalité. 7,5% du cabinet de François Hollande en vient. Et moins de 10% dans le cabinet de Jean-Marc Ayrault, si l’on soustrait les quelques journalistes de carrière qui l’ont rejoint. À part quelques stages en entreprises, les conseillers les plus proches du pouvoir ne semblent pas très familiers avec ce concept – du moins en pratique –, point commun inhérent à la technocratie française, et ce, quelles que soient les appartenances politiques. Ainsi, il est très surprenant d’apprendre que Pierre Bachelier-Iltis, conseiller technique aux affaires industrielles auprès du Premier ministre, n’est jamais passé par l’entreprise et a consacré sa carrière à l’administration. Aussi brillant soit-il, cette méconnaissance de l’industrie nous semble être un handicap à ce poste, un peu comme si vous étiez plombier et qu’on vous demandait d’être électricien. Les compétences théoriques ne suffisent pas.
La parité oubliée
La campagne a été aussi l’occasion de faire de belles promesses, comme la parité dans le monde politique. Et bien que le gouvernement, pour la première fois en France, respecte une parité parfaite dans l’attribution des postes aux ministères, ceci est loin d’être le cas dans les sphères plus feutrées des cabinets. Jean-Marc Ayrault s’est entouré de 54 collaborateurs à Matignon (c’est moins que François Fillon lors de la précédente législature). 13 d’entre eux sont des femmes, soit 24%. Le Président ne fait pas beaucoup mieux avec 75% d’hommes dans son cabinet. On a donc une « éthique » de façade. Ce vice de constitution ne fait pas oublier un autre vice, bien plus grave : l’absence de dirigeants vivant comme des Français moyens, connaissant les affres des fins de mois, pour leur ménage ou pour leur entreprise.

Londres prépare (aussi) sa banque publique pour les PME

Le gouvernement britannique va allouer 1,25 milliard d'euros à une nouvelle banque qui devra aider les PME à financer leurs projets.
A l'instar de la France, avec la Banque Publique d’Investissement (BPI), la Grande-Bretagne s'apprête à créer une nouvelle banque publique destinée à aider les petites entreprises à obtenir des crédits pour leur développement. Le montant que souhaite consacrer le gouvernement britannique à ce projet est néanmoins assez modeste : 1 milliard de livres, soit 1,25 milliard d'euros.
La dénomination de cette nouvelle institution n’a pas encore été décidée. Seule certitude, la banque opérera sur le marché de gros et soutiendra l'offre de prêt et de capital de long-terme à destination de petites entreprises à travers des établissements bancaires et financiers existants.
Capitaux privés en renfort

Pour augmenter la capacité d’investissement de cette super banque, le gouvernement espère que ce soutien sera suivi par les capitaux privés pour atteindre jusqu'à 10 milliards de livres (12,5 milliards d'euros) de prêts nouveaux et complémentaires, a déclaré le ministre britannique des Affaires, Vince Cable.
"Nous avons besoin d'une banque publique britannique dont le bilan soit équilibré et disposant d'une capacité rapide d'expansion de ses prêts aux producteurs, aux exportateurs et aux compagnies à forte croissante qui font fonctionner notre économie", a déclaré le ministre, lors d'une réunion du parti libéral-démocrate dont il est membre, à Brighton, dans le sud de l'Angleterre.
"De nombreuses nouvelles entreprises prometteuses, ne peuvent tout simplement pas obtenir les prêts dont elles ont besoin pour se développer dans un temps raisonnable. Nous allons aider à arranger cela", a ajouté son cabinet.
50 milliards de livres de prêts aux PME
Plus tôt ce mois-ci, Vince Cable avait annoncé qu'une telle institution pourrait être lancée à travers une nouvelle génération de banques dont le gouvernement a encouragé le développement dans le but d'augmenter la concurrence parmi les prêteurs.
Le niveau d'engagement du gouvernement est important au regard des 50 milliards de livres (63 milliards d'euros) de prêts aux petites entreprises en suspens en Grande-Bretagne, selon les conseillers du cabinet, qui précisent que la nouvelle banque pourrait être opérationnelle sous 12 à 18 mois.
Le groupe de lobbying de la Chambre de commerce britannique a salué le niveau des fonds de cette nouvelle banque disant qu'elle permettrait aux "nouvelles entreprises et à celles en croissance d'avoir accès au capital de la même manière qu'en Allemagne, en Corée du Sud et aux États-Unis".

Écoute 


Philippe Stabler souffre en permanence de maux de ventre et de diarrhées. La cause : un excès d’irradiations reçues à l’hôpital d’Épinal, pour le traitement d’un cancer de la prostate. Un traitement très douloureux, mais nul ne s’en souciait. À la fin, un médecin l’avait prévenu qu’il aurait un peu mal, et puis plus rien, sauf la douleur qui dure. Jusqu’au jour où il a reçu une lettre, même pas signée d’un médecin, lui apprenant qu’il était victime de surirradiation… C’est cela qui choque le plus, dans l’affaire des surirradiés d’Épinal : un mépris froid, administratif, de l’être humain derrière le patient. C’est l’image d’une médecine pilotée toujours davantage par les indicateurs de rentabilité de l’assurance-maladie, et l’obsession de la performance technique et financière des médecins. On vous soigne, semblent-ils dire, vous ne voulez pas en plus qu’on vous écoute ! Eh bien, si – et au tribunal, si c’est la seule solution.

Un pas en avant 


Si l'on voulait éviter l'éclatement de la zone euro, il fallait élever de deux crans le degré de solidarité entre les pays membres de cette zone. Une telle évidence est désormais mieux comprise par les gouvernements et les opinions publiques. Ce qui se passe actuellement en Allemagne et en France l'illustre clairement.
Ainsi, malgré leurs réserves, les Allemands n'ont pas empêché la Banque centrale européenne d'accroître ses interventions pour faire baisser les taux d'intérêts dans les pays les plus endettés de la zone euro. L'Espagne et l'Italie ont pu ramener les taux auxquels leur État emprunte sur les marchés, de plus de 7 % à près de 5 %. Cette baisse est considérable, même si elle ne règle pas tous les problèmes. Naturellement, cela suppose que les États demandeurs fassent des efforts pour assainir leurs comptes. C'est précisément ce qu'ils font en ratifiant le traité de consolidation des finances publiques qui prévoit le respect d'une « règle d'or » imposant d'équilibrer les dépenses et les recettes publiques. Ce traité devait subir deux épreuves décisives : en Allemagne, celle de la Cour constitutionnelle qui vient de donner son feu vert ; en France, celle du Parlement qui sera saisi, au début octobre.
François Hollande a évolué favorablement sur le sujet. Il ne demande plus la renégociation du traité comme il l'avait dit lors de la campagne électorale. Il se contente de le compléter par des recherches, avec ses partenaires, sur les moyens de soutenir la croissance économique sans remettre en cause la rigueur. Joignant le geste à la parole, il présente, pour l'année prochaine, un budget d'austérité, ce qui ne va pas sans provoquer des remous à la « gauche de la gauche ».
Éclairer les peuples
Dans le même temps, la zone euro précise le fonctionnement du « Mécanisme européen de solidarité » qui ouvre un fonds de 500 milliards d'euros - dont l'Allemagne apporte la plus forte contribution - pour aider les États ou les banques en difficulté.
Toutes ces procédures juridiques et tous ces mécanismes financiers restent quelque peu obscurs pour les opinions publiques. C'est moins spectaculaire que la faillite d'une grande banque ou l'abaissement de la cote de confiance d'un État. Mais c'est tout à fait fondamental et le rôle des pouvoirs publics, comme des moyens d'information, est d'éclairer les peuples sur ces questions. Nous vivons au XXIe siècle, dans des sociétés complexes avec des mécanismes fragiles. Raison de plus pour que les leaders d'opinion assurent leurs responsabilités et ne brouillent pas les esprits avec des slogans simplistes ou des querelles secondaires.
L'Europe est en train de franchir une étape supplémentaire sur le chemin de son unité. Ce pas en avant ne ramène pas la croissance ni ne fait disparaître le chômage du jour au lendemain. Mais il ouvre un chemin pour qu'une initiative politique de grande ampleur redonne l'espoir aux peuples européens dans les prochains mois. Que les hommes d'État s'y préparent et nous y préparent.

Impôts et reniements 


Dans cette dictature de l’immédiateté qui constitue notre quotidien, il ne saurait évidemment plus être question de « laisser du temps au temps ». L’époque et la pression économique exigent des réponses aux effets immédiats. Et quelques reniements aussi.
En chute libre dans les sondages, confronté aux premiers tiraillements avec ses alliés, accusé d’immobilisme et même piégé par son slogan de campagne, François Hollande s’apprête à apporter un premier lot de réponses concrètes. Ce qui n’ira pas sans reniements.
Côté réponses, il s’agira de détailler le plan de recouvrement des quelque 20 milliards d’impôts supplémentaires annoncés. Avant d’expliquer où et comment seront réalisées les 10 milliards d’euros d’économies qui devraient permettre de faire le joint.
Chacun sait évidemment que ces réponses-là ne suffiront pas. Sauf à taxer trop lourdement les entreprises, ce qui serait contre-productif au-delà d’un certain seuil et en totale contradiction avec la politique affichée de réduction des coûts du travail. Ou à s’attaquer aux classes moyennes et prendre le risque de plomber un peu plus encore les déjà maigres espoirs de croissance.
Il faudra donc bien, malgré les démentis, s’asseoir sur quelques promesses de campagne. Le maintien du gel du barème de l’impôt sur le revenu a déjà donné le ton. Et ouvert la voie à l’augmentation d’autres contributions comme la CSG, la TVA ou l’établissement d’une fiscalité « verte ».
Tout cela rappelle étrangement la « TVA sociale » imaginée par Nicolas Sarkozy, enterrée en grande pompe cet été par François Hollande et qui pourrait refaire son apparition sous une autre forme. Un peu maquillée, un peu arrangée pour faire passer la pilule bien sûr.
Pierre Moscovici dément que tout cela figure au budget 2 013. Il faudra donc sérieusement surveiller le correctif budgétaire qui suivra car on peut vivre sous la dictature de l’immédiateté et avoir un œil sur le calendrier.

Trou d'air


Tout est de plus en plus compliqué pour François Hollande ! Alors que le président de la République se rend aujourd'hui à New York pour l'assemblée générale de l'ONU qui se tient dans un climat international secoué par de multiples tensions régionales, il emporte dans son cartable d'épais dossiers de mauvaises nouvelles.
Sévèrement malmené dans les sondages, voici que le conseil fédéral d'Europe-Ecologie-Les Verts, l'une des composantes de sa majorité s'oppose à la ratification du traité budgétaire européen. Bref, ça tangue à gauche et même si les députés et les sénateurs écologistes ne sont pas tenus de voter comme leur mouvement le recommande, le chef de l'État est agacé. Il mesure le risque d'être fragilisé devant ses partenaires parce que sa majorité n'est pas unanime sur un dossier essentiel à la préservation de l'euro et à la relance de l'Union européenne.
Même si Daniel Cohn-Bendit fustige les psychorigides de sa famille d'idées dont par prudence il se met en retrait, le Président mesure les dégâts que la gauche de la gauche provoque à force de parasiter ou de tacler ses choix et ses postures. Si pour le philosophe Michel Serres, « la véritable autorité est celle qui grandit l'autre », ce ne sont pas les caprices d'écolos gâtés et de bobos gauchisants qui vont faire d'aboyeurs prétentieux des sages acteurs responsables de la transition écologiste.
François Hollande qui veut être jugé sur ses résultats plutôt que sur des sondages et les ruades de Verts complexés par le rose dominant, se doit à la fois de maintenir le cap et de faire diversion. Il a engagé la parole de la France devant les partenaires européens mais il peut dans le même temps envoyer ses lieutenants au front pour répéter à qui veut bien l'entendre, qu'on ne peut pas réparer en quelques mois ce que la droite a mis dix ans à détruire.
À force de dire que le pays a perdu dix ans parce que les Français n'ont alors pas fait confiance à la gauche par les urnes est commode mais n'est pas un moyen de défense durable. Parce que la gauche a désormais tous les pouvoirs et que les citoyens attendent des signes authentiques d'une volonté de redressement qui restent difficilement perceptibles. La crise et l'ampleur de ses conséquences sociales concentrent toute l'attention. L'alternance n'a en rien calmé sa puissance de nuisances et ses conséquences sur le moral des ménages. Créer la confiance avec un tel scénario sociétal est un défi que le Président a l'impératif devoir de relever.

C’est oui ou c’est non ?


Allez y comprendre quelque chose ! On croyait qu'il n'y avait pas cinquante façons de dire « oui » ou « non » à un projet et que tout choix binaire engendrait forcément la clarté. Erreur. Figurez-vous qu'il y a des « oui » qui veulent dire « non » et des « non » qui veulent dire « oui ». Il y a même des « non » qui ne veulent pas dire la même chose et des « oui » qui n'ont pas le même sens. Tout cela à cause de ce foutu TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union européenne), qui est en train de devenir une formidable pomme de discorde au sein de la majorité de gauche. Voilà qui mérite évidemment explication.
Le projet de loi autorisant la ratification du traité, qui sera soumis au Parlement début octobre, est loin de faire l'unanimité. Y compris, on l'a dit, au sein de la gauche. Et c'est bien là le problème. Il y a d'abord le clan des « nonistes » résolus chez les communistes. Ils tiennent à préciser que leur « non » à un traité « austéritaire » n'a rien à voir avec le « non » de repli et souverainiste du FN.
Il y a cependant plus gênant, pour le pouvoir, avec le « non » à 70 % du conseil fédéral d'Europe-Écologie-Les Verts au traité budgétaire. Le parti écolo, bien ingrat envers Hollande, a dit n'avoir que faire de la présence de deux ministres au gouvernement et d'un groupe à l'Assemblée. Il y aurait donc à distinguer entre la tambouille électorale et le débat d'idées. Difficile d'être plus incohérent, comme l'a souligné Daniel Cohn-Bendit, pendant que Cécile Duflot, ministre muselée, était restée samedi dans sa cuisine.
Mais il y a pire, encore, avec les divergences au sein du PS. Certains prétendent apporter un « non de soutien » à François Hollande pour qu'il obtienne plus. D'autres estiment qu'un « oui de résistance » aurait plus d'effet. Le « soutien massif » imploré par Jean-Marc Ayrault n'empêchera pas l'opposition de se moquer. Moralité : le traité sera voté avec la droite qui dira « oui » à l'Europe et « non » à Hollande. 
Vous avez compris ?

Ce que dévoilent les caricatures 


« Les hommes sont tourmentés par les opinions qu'ils ont des choses, non par les choses elles-mêmes. » La remarque est ancienne puisqu'il s'agit d'une maxime grecque citée par Montaigne dans ses Essais, et elle vaut toujours.
Les dessins qu'on reproche à Charlie Hebdo sont inoffensifs en eux-mêmes. Ils ne font littéralement de mal à personne, sauf à ceux qui les interprètent comme blasphématoires, voudraient les interdire, et déclenchent des violences. Là, indirectement, ils provoquent des morts. Pour autant, ce ne sont pas eux qui en sont la cause, mais l'opinion qu'on a d'eux.
On se souvient de la polémique préélectorale qu'avait provoquée un ministre en déclarant que « les civilisations ne se valent pas ». Comme il n'existe pas d'instrument capable de mesurer la valeur d'une civilisation, le jugement ne se fonde sur rien d'autre qu'une opinion, qui repose elle-même sur la connaissance intime qu'on a de sa propre culture et sur l'ignorance de celle des autres. Le fanatisme consiste à pousser ce penchant trop habituel jusqu'à l'absurde.
C'est ainsi que des fondamentalistes, considérant leur religion comme la seule capable d'assurer le salut des hommes, croiront faire le bonheur de tous en appliquant sur terre le royaume de Dieu. Et s'il faut en passer par des conversions forcées, et s'il faut tuer quelques mécréants au passage, c'est au nom de Dieu, et c'est donc légitime.
Notre civilisation n'étant pas d'essence supérieure, elle n'a pas à supplanter les autres. En revanche, il ne faut pas craindre d'affirmer que certaines de nos pratiques ont vocation à devenir universelles. C'est le cas de la laïcité. Elle n'est pas une opinion qui s'impose par rapport à d'autres, mais une façon de faire cohabiter des personnes et des groupes qui ne partagent pas les mêmes idées. Elle empêche qu'un de ces groupements, plus fort et plus prosélyte, n'impose ses convictions, ses préceptes et son mode de vie à tous les autres.
Dans l'affaire des caricatures reprochées à Charlie Hebdo, c'est aussi le respect de la laïcité qui est en cause. Accepter la censure ou l'autocensure, pour ne pas froisser de très susceptibles et très belliqueux fondamentalistes, c'est en réalité céder à ceux qui voudraient imposer à la terre entière leur idée de Dieu, de l'homme et de la société.
Il semble hélas que nous résistons moins bien en 2012 que nous ne l'avions fait en 2005 quand, déjà, des caricatures publiées par Charlie Hebdo avaient été « refusées » par quelques intégristes.

Les caricatures de Charlie Hebdo, 
la corrida légale, 
l'amour de la cuisine du président

Traité européen : psychodrame chez Europe Ecologie- Les Verts

Malgré la décision du conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts de se prononcer contre la ratification du traité budgétaire européen, les ministres entendent rester au gouvernement. Daniel Cohn Bendit, député européen du parti, suspend provisoirement sa participation pour protester contre cette « incohérence ». Samedi, le conseil fédéral d'EELV s'est prononcé contre la ratification du traité budgétaire européen et a appelé tous es parlementaires a faire de même. Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a cependant exclu ce dimanche sur i>TELE une démission du gouvernement des ministres écologistes. "Le gouvernement gouverne, il ne vote pas ce traité", a-t-il précisé. Jean-Viencent Placé a rappelé que ce traité budgétaire européen était, selon "l'expression de Daniel Cohn-Bendit, le traité Merkozy", et précisé que, estimant que ce serait une erreur de le ratifier lui-même voterait non au Sénat, avec la majorité des parlementaires écologistes. Placé a par ailleurs souligné que le gouvernement disposait d'une majorité pour la ratification du texte "avec l'UMP et le centre".
Un conseil fédéral "dramatiquement nul"
Daniel Cohn-Bendit, député européen EELV, a pour sa part tenu des propos très sévères contre son parti, affirmant même suspendre sa participation à EELV en raison de son "incohérence totale" sur le traité budgétaire européen. "Voter contre le traité et pour le budget, c'est n'importe quoi", a-t-il expliqué. Daniel Cohn-Bendit a estimé que le conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts, qui s'est prononcé samedi contre le traité budgétaire européen, et a recommandé à ses parlementaires de le rejeter, avait été "dramatiquement nul".
"La cohérence, pas leur problème"
"La cohérence, c'est pas leur problème". Si l'on vote contre le traité, par cohérence il faut voter contre le budget, et donc sortir du gouvernement", a-t-il conclu. "Entre Europe Ecologie et moi maintenant, c'est une histoire terminée", a-t-il déclaré sur i-Télé, expliquant ne pas vouloir cautionner cette dérive politique". "Ils veulent le beurre, l'argent du beurre et les beaux yeux de la fermière", mais "pas sa cotisation".

Hollande joue avec le feu

Dans sa volonté d’éviter à tout prix un affrontement sur le traité budgétaire, le chef de l'Etat prend le risque d’une crise de confiance majeure. Pour faire adopter Maastricht, voilà vingt ans, Mitterrand, lui, avait osé le référendum !
En politique, la fuite est rarement une solution. Surtout dans le cadre de cette Ve République hyper présidentialisée par l’institution du quinquennat, qui laisse peu de chances au chef de l’État d’échapper, quoi qu’il fasse, à ses responsabilités. En déployant des trésors d’ingéniosité pour banaliser l’adoption du traité budgétaire européen – sous la forme d’un projet de loi ordinaire, présenté ce mercredi en Conseil des ministres et dont les parlementaires discuteront entre un texte sur la tarification de l’énergie (le 1er octobre) et un autre sur la régulation économique de l’outre-mer, quelques jours plus tard – , François Hollande pourrait bien aboutir à l’inverse de l’effet recherché : montrer avec éclat ce qu’il veut cacher !
Et cette dissimulation n’est pas mince : son ralliement à l’orthodoxie budgétaire européenne qu’il reprochait tant à Nicolas Sarkozy d’épouser pour “rassurer les marchés” ! Le Parti communiste et le Front de gauche, réunis dimanche dernier à La Courneuve pour la Fête de l’Humanité, ne s’y sont pas trompés : « Nous disons à François Hollande : “Ne mettez pas la France dans cette camisole.” Nous disons aux parlementaires de gauche : “Vous n’êtes pas là pour accepter cela.” », s’enflammait le secrétaire national du PC, Pierre Laurent, tandis que Jean-Luc Mélenchon posait en boucle la même question : « Dix ministres socialistes au Medef ! Combien ici ? »
D’un point de vue de stricte logique, comment leur donner tort ? N’est-ce pas pour s’assurer de bons reports de voix au second tour de l’élection présidentielle que François Hollande avait déclaré si fort la guerre à la finance, son “seul ennemi”, puis promis de “re-négocier” le Pacte budgétaire signé, en mars 2012, par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ? Et n’est-ce pas pour éviter un vote punitif de l’extrême gauche aux législatives qu’il s’était bien gardé d’ouvrir le dossier avant le 18 juin au matin ?
Cette fois, il ne peut plus reculer : la chancelière le presse de faire ratifier l’engagement pris par Nicolas Sarkozy, qu’elle tient pour la parole de la France. Fort de la décision du Conseil constitutionnel qui, le 9 août dernier, a estimé que les transferts de souveraineté inhérents au nouveau traité n’étaient pas différents, par essence, des contraintes déjà imposées par ceux de Maastricht (1993), Amsterdam (1997) et Lisbonne (2007), pour l’application desquels la Constitution fut déjà réformée, le chef de l’État a cru judicieux de se faufiler entre les mailles du calendrier législatif pour faire adopter le texte avec un minimum de publicité.
La première erreur psychologique de son quinquennat ? Si l’on peut discuter à l’infini des nuances juridiques existant entre les 3 % de déficit autorisés par le traité de Maastricht et les 3 % institués par le Pacte budgétaire, c’est politiquement que la différence saute aux yeux : dans le premier cas, le contrôle des institutions européennes sur les budgets nationaux ne s’exerçait qu’a posteriori (avec amendes possibles à la clé) ; dans le second, c’est a priori que Bruxelles prend les rênes de nos finances, en imposant éventuellement ses arbitrages aux parlements nationaux élus. Des instances dont la raison d’être, depuis qu’elles existent en Occident (la boulê athénienne, le sénat romain et même les cours souveraines sous l’Ancien Régime), est précisément de consentir l’impôt ! La politique se jouant sur les symboles, était-il possible d’escamoter celui-ci sans dommage pour l’exercice de la démocratie ?
Jamais l’opinion française n’a été autant eurosceptique
En 1992, François Mitterrand ne s’était pas posé longtemps la question, s’agissant de la ratification du traité de Maastricht. Ni Jacques Chirac, en 2005, pour le projet de Constitution européenne préparé par Valéry Giscard d’Estaing. Comme François Hollande aujourd’hui, l’un et l’autre avaient le choix entre la lettre et l’esprit des institutions : la première n’exigeait qu’un vote conforme de l’Assemblée nationale et du Sénat suivi de leur réunion en Congrès, le second un référendum. Tous deux choisirent le référendum, pour qu’aucun doute ne subsiste sur la légitimité de leur décision : ce fut “oui” pour Maastricht et, treize ans plus tard, “non” pour la Constitution Giscard.
De ce point de vue, François Hollande est donc plus proche de Nicolas Sarkozy (qui fit voter le traité de Lisbonne par le Parlement plutôt que de prendre le risque d’un nouveau référendum) que de Mitterrand et de Chirac, dont ce même Hollande se dit pourtant l’héritier à des degrés divers. Ce qui, certes, est parfaitement son droit, mais risque de lui attirer, ici et maintenant, un procès en escamotage de promesses dont il se serait bien passé.
Quoi qu’on pense de la méthode retenue par Nicolas Sarkozy, celui-ci, de fait, ne s’était nullement engagé à refaire voter le peuple sur la Constitution européenne. Seulement à lui substituer un “traité simplifié” qui serait adopté par les deux Chambres dans la foulée de l’alternance de 2007. Or, non seulement Hollande n’a nullement renégocié le traité légué par Sarkozy, mais il l’impose à son camp presque clandestinement !
L’ennui, c’est que cette initiative tombe au plus mauvais moment pour lui : jamais l’opinion française n’a été plus eurosceptique qu’aujourd’hui. Et notamment dans les milieux populaires, censés constituer le ciment électoral de la gauche ! Il n’est, pour s’en persuader, que de prendre connaissance du grand sondage effectué par l’Ifop pour le Figaro du 17 septembre, à l’approche du vingtième anniversaire du traité de Maastricht : 67 % des Français (62 % des électeurs de Hollande ; 51 % de ceux de Sarkozy) estiment que, depuis 1992, l’Europe a pris une “mauvaise direction”. Pire : si les personnes interrogées devaient ratifier le même traité, ce n’est pas 51 % qui voteraient oui, mais seulement 36 %, le non l’emportant par 64 %, dont 55 % d’électeurs de gauche et 54 % de droite ! Surtout, à la question “compte tenu de la crise actuelle, au fond de vous même, que souhaitez-vous ? ”, 51 % des électeurs de gauche et 59 % des électeurs de droite se prononcent pour “moins d’intégration européenne et des politiques budgétaires propres à chaque État”… Une demande partagée par 69 % des ouvriers et 75 % des employés, catégories pour lesquelles l’essentiel réside manifestement ailleurs que dans le mariage homosexuel, l’ouverture de “salles de shoot” pour toxicomanes ou le droit de vote des étrangers !